Au Cinéma : Citoyen d’honneur, par Guilhem de Tarlé
A l’affiche : Citoyen d’honneur, un film français de Mohamed Hamidi, avec Kad Merad (Samir Amin), Fatsah Bouyahmed (Miloud), Oulaya Amamra (Selma)et Jamel Debbouze (le gardien du cimetière),
adapté – un « remake » en franglais – d’un film argentin éponyme de 2016, par le réalisateur du bon La Vache de la même année 2016.
Sur Cnews, vendredi dernier, Pascal Praud concluait son « heure des Pros » avec Serge Lama :
« L’Algérie
Avec ou sans fusil
Ça reste un beau pays
L’Algérie ! ».
J’étais trop jeune pour participer à ces « événements » mais, le 21 avril 1961, le lycéen de Châteauroux, que j’étais, a pris spontanément – et contre la plupart de ses camarades – le parti du putsch et des généraux. Il n’y a que les imbéciles, dit-on, qui ne changent pas d’avis… Je dois en être un fieffé car, soixante ans après, je suis resté « Algérie Française » et antigaulliste, et je m’en vante… et si j’étais encore adhérent du Rassemblement national, j’élirais pour cette raison le fils de Pied-noir Louis Aliot à la Présidence du parti.
Je ne serais donc pas allé voir ce Citoyen d’honneur sans mon épouse avec laquelle, malgré ce que j’ai écrit plus haut, j’ai fait un an de coopération « militaire » dans ce « beau pays », et qui voulait donc en revoir les paysages magnifiques… En outre, si Kad Merad est né à Sidi Bel Abbès d’un père algérien, sa mère est… berrichonne !
Une fois n’est pas coutume de plus, je rends grâce à mon épouse ! J’ai passé grâce à elle, et à Samir, et à Miloud, une excellente soirée, et contre toute attente je n’hésite pas à écrire que c’est un très bon film.
En premier lieu, constatons l’hommage appuyé que Samir Amin – et derrière lui certainement Kad Merad qui aurait pu refuser de prononcer de tels mots - rend à la littérature française… « J’ai eu la chance de (la) rencontrer ». N’est-ce pas là un « Premier prix » que donne le « Prix Nobel de Littérature » à la colonisation ?
Constatons ensuite l’humour et l’intelligence de ce réalisateur et de ces acteurs capables de pratiquer l’autodérision, avec ses clichés et ses réalités.
Concluons enfin sur notre étonnement devant cette population très occidentalisée dans laquelle nous n’avons aperçu aucune de ces femmes voilées qui font le Grand Remplacement sur notre sol.
Peut-être certains de mes amis, plus avertis que moi, reprocheront ils à cette réalisation des éléments que je n’ai pas vus ou pas compris… J’attends donc avec impatience leurs commentaires.