Au Cinéma : Vedette, par Guilhem de Tarlé
Art et Essai : Vedette, un film français de Claudine Bories et Patrice Chagnard, avec Élise et Nicole Fauchère, éleveuses de vaches d’Hérens, et Vedette, la reine.
Depuis une semaine que j’ai quitté mon Berry pour ma Provence, mon étable doit vachement me manquer pour aller voir un long-métrage… sur une vache !
Vedette… je n’avais jamais entendu parler, j’ignorais même l’existence de ces vaches d’Hérens et de ces combats de reines, et je regrette que la vedette ne leur ait pas été donnée plutôt qu’à la relation de cette Vedette vieillissante avec les femmes qui s’occupent d’elles.
« Vedette… Vedette… » ne cessent-elles d’appeler quand Vedette impassible ouvre ses grand yeux les plus mornes de la même façon que nos vaches de nos campagnes regardent passer les trains.
Qu’a-t-on faire de ce huis-clos prétendument intimiste quand on aurait pu assister à un film d’action racontant la vie et l’apprentissage de ces vaches de combat avec les dominantes et les dominées ?
Ce trop long documentaire fait sans doute plaisir aux réalisateurs mais déçoit le spectateur… qui, comme moi, appelle une vache, une vache, et les anti-spécistes des fous dangereux.
Car c’est bien là, en effet, l’objectif affiché de ce long-métrage, à savoir le message politique de l’égalité de l’Homme et de l’animal afin de culpabiliser le premier. C’est, sous prétexte de dialogue, la lecture de Descartes et du Discours de la Méthode sur l’animal-machine, c’est surtout le manifeste païen opposé à la Genèse « Dominez sur tous les animaux qui se meuvent sur la terre ».
N’y a-t-il pas d’ailleurs une volonté blasphématoire dans l’attitude d’Élise qui commence par tenir un propos végan, en l’occurrence cohérent et compréhensible, sur son refus de « manger » sa vache, et son revirement qui la conduit à manger la chair de Vedette.
Ce documentaire pastoral n’est peut-être pas aussi bisounours qu’il en a l’air.