Au Cinéma : Maison de retraite, par Guilhem de Tarlé
À l’affiche : Maison de retraite, un film français de Thomas Gilou, avec Kev Adams (Millan, condamné à 300 h de travaux d’intérêt général), Gérard Depardieu, Daniel Prévost, Mylène Demongeot, Marthe Villalonga, Jean-Luc Bideau, Liliane Rovère, Firmine Richard (les pensionnaires).
Lundi de Pâques… il y avait du monde dans le hall du complexe CGR de Châteauroux.
Quand on cria « Maison de retraite », pour inviter les spectateurs à se rendre dans la salle, nous fûmes les seuls, mon épouse et moi, à sortir de la foule... qui ria derrière nous.
Maison de retraite, c'est pour les vieux, évidemment.
A vrai dire, je n'avais aucune illusion sur l'intérêt de cette comédie, mais le sujet pouvait inspirer mon commentaire.
L'âge et le financement de la retraite sont l'un des thèmes de ce 2ème tour de campagne présidentielle. Il est d'ailleurs incompréhensible que les retraités votent Macron qui devraient se souvenir de l'attaque et du préjudice qu'ils ont subis dès le début du quinquennat avec la non revalorisation des pensions et la hausse de la CSG.
Le scandale Orpea aurait dû mettre aussi sur la table le sujet des EHPAD, à commencer par la gestion criminelle de la pandémie, isolant et abandonnant les personnes âgées, sans visites, emprisonnées dans les chambres de leurs maisons de retraite. Aujourd'hui encore, pour aller les voir, il faut un pass sanitaire !
Enfin cette campagne électorale ne devrait-elle pas, plus généralement, mettre en cause la responsabilité de la classe politique dans le vieillissement de notre société ? L'immigration que nous subissons est la conséquence directe de l’inversion de la pyramide des âges dont sont coupables les élites qui nous gouvernent depuis les années 1970. Reconnaissons-le, le seul homme politique à avoir lancé un cri d'alarme sur ce sujet était Michel Debré, durant la campagne présidentielle de 1981, mais l'homme du Courrier de la colère n'était plus audible depuis la trahison gaulliste de l'Algérie française dont il avait été complice.
Il nous faut, évidemment, aujourd'hui lutter contre les mouroirs, avec les escrocs et les fonds de pension qui veulent se faire du fric sur les vieux, mais il faut aussi relancer une grande politique familiale et nataliste réservée aux Français.
Il y a à boire et à manger, et aussi à vomir, dans ce long-métrage qui coche toutes les cases du politiquement correct, de la bien-pensance et de la moraline, avec la diversité des origines et des mœurs « en même temps » que la vulgarité et le vocabulaire crû. Il y a du moins mauvais, du mauvais et du pire dans cette production et j'ai pu, à certains moments, regretter d'y assister ; je note néanmoins l'absence de scènes scabreuses, et certaines sont même touchantes avec une bonne idée à la clef - que je dévoile pour vous éviter le pensum - à savoir la réunion dans une même structure d'une maison de retraite et d'un orphelinat.
« Dans chaque vieux, dit l’avocat, il y a un jeune qui se demande ce qui s’est passé ».