Cinéma : Notre-Dame brûle, par Guilhem de Tarlé
À l’affiche : Notre-Dame brûle, un docu-fiction français de Jean-Jacques Annaud, avec Jean-Paul Bordes (général Gallet, commandant la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris – BSPP - ), Samuel Labarthe (général Gontier, qui dirige les opérations de secours lors de l’incendie de Notre-Dame de Paris, sous les ordres du précédent auquel il succèdera le 30 novembre 2019) et Mikaël Chirinian (Laurent Prades, régisseur de ND de Paris, chargé de l’inventaire des objets d’art de la cathédrale).
Quand tu m’appelles, j’accours,
mais assure-toi de m’avoir alerté
par les voies les plus rapides et les plus sûres.
Les minutes d’attente te paraîtront longues, très longues,
dans ta détresse pardonne mon apparente lenteur.
Général Casso, L’éthique du sapeur-pompier de Paris
C’est sous les ordres du général Casso, que la BSPP a succédé au Régiment de sapeurs-pompiers de Paris qu’il commandait avec le grade de colonel.
Lundi Saint, 15 avril 2019… malgré la gravité de cette semaine de la mort et de la Résurrection, mon épouse et moi-même avions décidé de célébrer son anniversaire et son entrée dans sa soixante-dixième année par une séance de cinéma suivie d’un resto.
Simetierre, ne méritait pas d’être vu qui s’est avéré un film d’épouvante alors que l’épouvantable se trouvait ailleurs, à Notre-Dame de Paris que Satan commençait à dévorer du feu de l’enfer.
Ai-je vraiment pris conscience, à regarder la fumée à la télévision, que tout pouvait disparaître ? J’ai en tout cas le sentiment, aujourd’hui, d’une émotion plus forte, plus poignante, avec des larmes aux yeux, à vivre véritablement ce drame dans ce film catastrophe, remake diaboliquement réel de La tour infernale.
De la fausse alerte à l’opération suicide, le réalisateur ne nous cache rien, des hésitations, des grains de sable, des dysfonctionnements, des encombrements, des embouteillages, mais aussi des angoisses, des dévouements, des sacrifices, et donc de la fragilité des choses les plus solides et des procédures les plus certaines. Une chaîne a, mais n’a que, la solidité de son maillon le plus faible,
Après la chute de son clocher, Notre-Dame ne se serait-elle pas effondrée sans la prière de la foule agglutinée tout autour sur les ponts et dans les rues ?
« Sauver ou Périr », c’est la devise de la BSPP, mais il s’agit de sauver des hommes… et non pas des pierres… fussent-elles...
Honneur à ces héros, dont les noms devraient être gravés sur les murs de la cathédrale rénovée
Et merci aux cinéastes d’avoir su les glorifier avec un tel film pour lequel nous attendons un oscar.
A noter aussi la bibliographie suivante :
· aux Éditions du Triomphe : Notre-Dame, des flammes à la renaissance, de Philippe Cenci et Patrick de Gmeline
· aux Éditions Glénat : Notre-Dame de Paris – la nuit du feu, de Stéphane Bern
· La nuit de Notre-Dame : Par ceux qui l’ont sauvée, de Brigade de sapeurs-pompiers de Paris
· Chez Albin Michel, Dans les flammes de Notre-Dame, de Sébastien Spitzer.
Commentaires
N'oublions jamais que l'incendie n'a pu être combattu dans les règles prescrites à cause du délai d'appel aux pompiers de Paris. Pourquoi ?
Parce que le tableau d'alarmes-incendie était faux.
Bien sûr tout le monde au rectorat de Notre-Dame le savait et l'archiprêtre Chauvet n'a pas fait réparer cette erreur (inverser deux fils !) qui allait devenir tragique : le jour où un nouveau veilleur placé pour une première fois devant le tableau vit un témoin incendie s'allumer , il courut aussitôt vérifier à l'endroit indiqué pour constater que ce n'était qu'un défaut d'alarme.
Le feu avait pris ailleurs !
Chapeau le recteur !
A quand son procès pour stupidité agravée ?