Une leçon de racisme anti-blanc pour dénoncer le racisme, par Jany Leroy.
Les enfants sont trop peu formés au racisme. Fortes de ce constat, les Éditions Milan, filiale du groupe Bayard (l’ancien Bayard Presse) publient un livre (La Violence) qui donne enfin les raisons de détester une partie de la population en raison de sa couleur de peau.
Sur ce thème actuel, la collection « Mes p’tites questions » sous-titrée « Vivre ensemble » fournit des exemples concrets qui permettront au tout-petit de débuter dans la vie avec un solide bagage ségrégationniste.
À l’aide d’images naïves adaptées à la petite enfance, l’illustratrice montre comment, en tous lieux et en toutes circonstances, le fameux « racisé » est victime de la méchanceté, de l’agressivité et de l’impolitesse du Blanc. Voilà. L’origine de la violence est là. Et tralala, dansons en rond autour d’une croix de feu avec des chapeaux pointus sur la tête.
Dans la cour d’école, qui saisit par le col le gentil élève métis ? Sur un passage piéton, qui se comporte mal sous le regard indigné d’une gentille dame noire ? Face à une avocate de couleur, qui arrive encadré par un policier ? Le Blanc, encore et toujours lui. L’horrible Blanc. Conséquence des méfaits de ce satané personnage, qui vient raconter ses misères à une psychologue compatissante ? Le pauvre petit nenfant noir. Et voilà. Tralala, dansons gaiement avec nos amis du Ku Klux Klan, ces précurseurs de la haine raciale.
Avec ce monument de niaiserie raciste, une étape est franchie. Au diable allusions et sous-entendus, la détestation est ici clairement affichée. La distinction entre le bien et le mal n’est plus exprimée à mots couverts. L’enfant saura, dès son plus jeune âge, s’il appartient au camp des gentils ou des méchants. Blanc : mauvaise couleur. Pas de chance. « Peut-être dans une autre vie tu renaîtras du bon côté. En attendant, tu peux aller à l’école avec la culpabilité rivée au ventre. Va, mon petit… », dit le livre. En prime, l’inévitable promotion de Black Lives Matter. Joli dessin de poing noir avec chaîne autour du bras. Des semaines à dessiner avec un genou à terre : l’illustratrice a souffert. Séances de kiné non remboursées.
Pour quelques euros, les parents bobos offriront ce manuel façon « suicide mode d’emploi » à leur descendance. Frappé, volé, racketté par quelque apprentie racaille, l’élève blanc comprendra qu’il n’a que ce qu’il mérite. Son papa et sa maman seront fiers de lui. Eux qui vitupèrent contre les Sénégalais qui fument du crack sous leurs fenêtres n’ont pas eu la chance de bénéficier d’ouvrages explicatifs dès leur plus tendre enfance… Bien formés, ils comprendraient, aujourd’hui, l’étendue de leur responsabilité dans cette agitation nocturne.
En redemanderaient. S’auto-dénonceraient… Si les Éditions Milan pouvaient avoir la gentillesse de sortir un opuscule intitulé « Fumons du crack ensemble ». C’est pour le petit.
Source : https://www.bvoltaire.fr/