Explosion de l’insécurité : même les bonnes âmes admettent que l’immigration y est un peu pour quelque chose…, par Nicolas Gauthier.
Si l’on en croit une certaine vulgate médiatique, le véritable souci serait plus le « sentiment d’insécurité » que l’insécurité elle-même. Il n’empêche qu’en l’occurrence, les Français, à moins d’être aveugles et sourds, ont surtout le « sentiment » que le pouvoir leur cache en permanence ce qu’ils voient chaque jour de leurs propres yeux.
Certes, on peut faire dire ce que bon semble aux chiffres ; ces derniers sont néanmoins têtus, tel qu’en témoigne le bilan en la matière publié, ce 28 juillet, par Le Figaro. Première donnée brute : « La hausse est spectaculaire […] avec plus de 350.000 agressions constatées en six mois, contre 300.000 au premier semestre 2020 et 320.000 sur la même période de 2019. » Bref, la délinquance profite elle aussi de ce relatif déconfinement.
L’autre donnée majeure, c’est la montée en puissance de cette même délinquance en nos campagnes. Après les voyous des villes, ceux des champs, où les violences faites aux personnes sont en train d’augmenter de manière plus qu’alarmante : « Meuse, +61 %. Calvados, +57 %. Morbihan, +52 %. Maine-et-Loire, +51 %. Saône-et-Loire, +48 %. Vienne, +40 %. Lot-et-Garonne, +39 %. Ille-et-Vilaine, +31 %. »
À ce phénomène vient s’ajouter la délinquance des fameux MNA (mineurs non accompagnés), immigrés clandestins plus ou moins jeunes, donc pas toujours « mineurs » et généralement « accompagnés » de réseaux criminels, à en croire Rémy Heitz, procureur de Paris, auditionné par la commission des lois du Sénat, en janvier 2020 : « Ces jeunes délinquants, souvent exploités par des adultes, sont extrêmement mobiles, utilisent fréquemment de multiples alias et leur minorité (réelle ou supposée) signifie en pratique qu’il n’est pas possible de les envoyer en prison. » Et le même d’avouer : « Nous sommes face à des mineurs qui sont des multirécidivistes […] Ils jouissent d’un sentiment d’impunité extrêmement fort. »
Après, il y a évidemment le grand non-dit : quid de la proportion d’étrangers, en situation régulière ou pas, ou tout simplement enfants d’étrangers, dans ce tsunami d’insécurité ? Les Français ont bien évidemment leur idée sur la question ; mais, une fois encore, il ne doit s’agir encore que d’un simple « sentiment »… Sauf que voilà, le mur du silence se fissure, à en croire ces voix commençant à timidement s’élever.
Celle du sociologue Hugues Lagrange, pour commencer : « Les adolescents éduqués dans les familles du Sahel sont trois à quatre fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que les adolescents élevés dans les familles autochtones ; et ceux qui sont éduqués dans les familles maghrébines, deux fois plus. » Une prime par défaut à l’Afrique du Nord, donc, par rapport à l’Afrique noire, dira-t-on. Autre voix, celle de Laurent Mucchielli, sociologue, qui est obligé d’admettre : « L’observation des populations poursuivies par la police et la justice montre qu’il existe bien, du moins en apparence, une importante “surreprésentation” de cette partie de la jeunesse dans la délinquance. » Ou de l’art de sauver ces mêmes « apparences », tout en finissant par vider son sac : « Les jeunes dits d’origine maghrébine ou africaine sont surtout surreprésentés dans la catégorie des atteintes aux personnes “dépositaires de l’autorité publique” (policiers) ou “chargés d’une mission de service public” (enseignants), ainsi que dans celles des vols avec violence, commis le plus souvent en “réunion”. Ils le sont également dans la catégorie des dégradations, type tags, et dans celle des destructions, type incendie de véhicules. »
Après avoir abjuré son angélisme sociétal, laissons le soin à ce repenti de conclure : « En milieu urbain, les jeunes délinquants sont-ils souvent issus de l’immigration ? Oui. »
Et en guise de post-scriptum, le mot de Xavier Raufer, criminologue bien connu de nos lecteurs : « Les voyous ne s’arrêtent que lorsqu’on les arrête. »
Et les politiques, coupables de ce désastre, que faudra-t-il faire pour les arrêter ?