Sur le blog ami du Courrier Royal : Mgr le Comte de Paris, «La monarchie, c’est un surcroît d’humanité, dans un monde qui en a éperdument besoin».
Je prends toujours soin de distinguer la royauté de la monarchie. La royauté exprime un lien personnel, familial, dynastique, religieux, social, politique. C’est un état d’esprit favorable à la vie et je dirais même à l’amitié. La monarchie, c’est la forme institutionnelle qui correspond à cet état d’esprit. Pour l’instaurer durablement, il faut d’abord rétablir la royauté. Expliquer aux Français que la France, pour se redresser, a besoin de durée, de stabilité.
Et qu’ils ont besoin, pour se retrouver, d’un arbitre impartial qui veille à l’unité de la nation et, plus encore, leur manifeste un amour vrai, sincère et tangible. Je pense qu’alors les Français pourront confondre et réunir dans une même affection leur pays et leur roi.
Le pays s’incarne dans son roi…
Oui, et même dans une famille. C’est la grande idée capétienne. Le prince s’inscrit dans la chaîne des temps, la grande chaîne de l’être, celle qui ne se rompt pas: Le roi est mort, vive le roi! La continuité est assurée par la transmission patrimoniale du royaume et des charges liées à sa gestion. Les intérêts du Prince coïncident avec ceux du royaume.
Le monarque incarne réellement la France dans son ensemble. Il la représente non pas sur un mode abstrait, mais d’une manière qui prend en compte les réalités physiques du pays. Le roi et la famille royale représentent des personnes dans leurs singularités, en tant qu’elles s’inscrivent dans un héritage, une transmission, une amitié. Le roi a un rapport personnel, car incarné, avec l’ensemble de ses sujets, et non pas seulement avec ceux qui l’ont élu, ou ceux dont il brigue le suffrage en vue de la prochaine élection.
En doutez-vous ? Regardez l’Espagne ! Dans un pays très décentralisé, le roi incarne la stabilité du pouvoir et l’unité de l’Espagne, dans les heures difficiles et dans les moments heureux. Au stade, les Espagnols vont applaudir le Real Madrid! La monarchie est là-bas très populaire, je veux dire qu’elle est en quelque sorte la “propriété” du peuple: les Espagnols sont fiers de leur roi. Ils lui sont reconnaissants d’incarner à l’étranger leur hispanité – c’est-à-dire aussi leur histoire. C’est aussi vrai de la reine Elizabeth : quand elle parle à l’étranger, c’est toute l’Angleterre qui parle.
Le président de la République ne peut pas établir avec les Français des rapports aussi étroits. Parce que la république n’est pas une réalité tangible, parce qu’elle est une idée, qui ne parvient pas à s’incarner. Elle n’a pas de visage. Marianne ? Elle a pris successivement les traits, au demeurant agréables de Brigitte Bardot, de Mireille Mathieu, de Catherine Deneuve, de Lætitia Casta… Qui demain?
La République n’est pas concrète, le Royaume l’est. Marianne est une allégorie, le Prince est humain, il a un corps, une voix et un visage. Je dirais même qu’il a les pieds sur terre. La royauté, c’est un surcroît d’humanité et d’amour, dans un monde qui en a éperdument besoin.
Paroles de Monseigneur le comte de Paris
Extrait de son livre : UN PRINCE FRANÇAIS
Sources : https://le-courrier-royal.com/