Ce qui cloche, dans l’interdiction des messes, par Jean Bexon.
Aptonyme : nom de famille qui semble refléter plaisamment l’occupation de quelqu’un. Un exemple ? L’actualité juridique nous en offre un cocasse. Représentante du gouvernement défendant le maintien de la suspension des messes publiques : Pascale Léglise. Samedi 7 novembre, le Conseil d’État rejetait, sur son conseil, le recours de différentes associations catholiques, de fidèles et d’évêques.
Selon un site de veille juridique, la représentante du gouvernement rappelle, lors de l’audition, que les lieux de culte ne sont pas les seuls concernés par ces restrictions. Les restaurants ont dû fermer, constate-t-elle. Grand seigneur, Léglise concède une autorisation, pour les prêtres, « de se rendre, au titre de leur activité professionnelle, au domicile des fidèles ». Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que l’Église peut adapter un service de livraisons de communion, confession et autres bigoteries. Les restaurateurs peuvent ainsi vivoter économiquement grâce à Uber Eats et Deliveroo.
Pour ce qui est des célébrations publiques, le Conseil d’État ordonne le maintien de leur suspension. Ite missa est.
Pour les requérants, c’est la disproportion des mesures qui scandalise. Les supermarchés et magasins de bricolage sont ouverts le dimanche, mais l’Eucharistie, sacrement indispensable pour le salut de l’âme du fidèle, reste interdit. Dans la dramatique pandémie que le pays a vécue, pasteurs et fidèles ont fait preuve de responsabilité absolue, considère Me Périer : « On décide de punir à nouveau le meilleur élève de la classe. »
Comme le rapporte Libération, « Pascale Léglise a justifié le choix du gouvernement par la présence de personnes âgées dans les lieux de culte et le fait que les rites peuvent augmenter les risques de transmission. » Touchante sollicitude, celui-ci voulant garantir le « droit à la vie ».