« Your Majesty, Commander Bond is dead ! », par Frédéric de Natal.
« J’étais très nerveux à l’idée de la rencontrer mais la reine a été vraiment très agréable ». Premier James Bond de l’histoire du cinéma hollywoodien, l’acteur Sean Connery est décédé à l’âge de 90 ans. Fidèle sujet de Sa Majesté sur grand écran, l’acteur mondialement connu était aussi un indépendantiste écossais qui avait été anobli par la reine Elizabeth II.
«On ne vit que deux fois ». Doté d’une filmographie impressionnante, Sean Connery, le plus francophile des acteurs britanniques est décédé aujourd’hui à 90 ans. C’est en 1967 que la reine Elizabeth II rencontre pour la première ce monstre, emblème ce que cette époque avait de plus de viril sur grand écran. Choisi pour incarner James Bond, un agent secret sorti tout droit de l’imagination Ian Flemming, lui-même ancien espion, cet séducteur invétéré va interpréter son rôle avec brio sept fois de suite. Bien que l’auteur avait émis des réserves sur ce choix de Sean Connery, le jugeant « trop musclé et écossais ». Une origine que l’acteur revendiquait pleinement et qui s’était fait le chantre du combat pour l’indépendance écossaise en militant et en soutenant financierèrement le Parti national écossais (SNP) jusqu'en 2001. Lequel lui a rendu un hommage appuyé comme les premiers ministres Nicola Sturgeon qui a déclaré que « l’Ecosse avait perdu un de ses meilleurs fils) ou Alex Salmond qui a écrit sur son compte Twitter que ce « patriote était l’un des plus extraordinaire représentant de l’Ecosse ».
Peu rancunière, la reine Elizabeth II lui avait remis le 5 juillet 2000, les insignes de chevalier (Knight bachelor) au cours d’une cérémonie, organisée au Palais de Holyrood, et à laquelle cet highlander était apparu vêtu de toutes les regalia traditionnelles écossaises. Agenouillé devant la souveraine, Elizabeth II lui avait touché légèrement les épaules avec une épée. Sean Connery s'était levé et s'était incliné alors afin que la reine Elizabeth II lui passe autour de son cou, un ruban portant sa médaille. Un honneur qui avait été pourtant refusé à l’acteur oscarisé par deux fois, en 1997 et 1998, en raison de ses opinions politiques Interrogé par la presse qui souhaitait connaître son avis sur la « Queen », Sir Sean Connery avait déclaré sobrement : « J’étais très nerveux à l’idée de la rencontrer mais la reine a été vraiment très agréable ».
Personnage incontournable de la littérature britannique, connu sous son matricule 007 et pour son célèbre « martini au shaker mais pas à la cuillère », James Bond est l’archétype même du patriotisme à l’anglaise, un vestige indéboulonnable de l’empire prêt à servir son pays en toute occasion . Un symbole auquel a rendu hommage à de nombreuses reprises la famille royale des Windsor, recevant un a un tous les acteurs qui ont endossé le rôle de l’agent « Au service secret de Sa Majesté ». jusqu'à encore récemment où des rumeurs affirmant que le prince Charles de Galles apparaîtrait dans un caméo ont fortement circulé. « Farewell Commander Bond » (Adieu Commander Bond) a dû penser la reine d’Angleterre en apprenant le décès de cette icône du cinéma. Une souveraine qui avait été vue aux côtés de Daniel Graig, dernier James Bond en date, jouant, son propre rôle au cours d’un court métrage en 2012 pour les jeux olympiques de Londres. Un véritable buzz pour la monarchie britannique fière de ses héros.
Copyright@Frederic de Natal