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Dimensions de la raison, par Gérard Leclerc.

« L’école de la Troisième République n’excluait pas Port-Royal avec Pascal »

Une quarantaine de personnalités signent un manifeste pour une laïcité « pleine et entière ». Dans le climat actuel cela se conçoit, sans pourtant qu’il y ait certitude d’une démarche commune. Qu’est-ce que la laïcité ? Qu’est-ce la raison ? Pas sûr qu’on puisse trouver un consensus à leur propos.

gerard leclerc.jpgLe Journal du dimanche, publiait, hier, une sorte de manifeste, sous le titre « Pour une laïcité pleine et entière ». La qualité des signataires suscite forcément l’attention, surtout en cette période sensible, où l’on s’interroge sur les moyens propres à juguler l’extrémisme islamiste. Il s’agirait, nous dit-on, de se rassembler autour d’un projet de salut public, et celui-ci serait nourri d’une ambition « sans autres limites que celles de la raison, de la science et du droit ». Raison, science et droit, voilà certes de grands mots, vénérables, et dont on conçoit qu’ils constituent des recours sérieux lorsque c’est le fanatisme, le dérèglement de l’esprit et la violence s’emparant d’une faction qui a amplement montré sa puissance de nuisance. Pourtant, il s’agirait d’explorer sereinement leur contenu afin de déterminer à quel point ils peuvent rallier l’opinion, et surtout contrer efficacement les maux qui nous entourent. Car le texte publié consiste surtout en ce que nos amis italiens appellent un fervorino, c’est-à-dire l’expression ramassée d’une ferveur.

La raison ? On comprend qu’il s’agit de l’arme suprême de l’humanité, qu’elle exprime sa grandeur et sa force. Est-on sûr pour autant que tous s’accordent sur ce qu’elle est, sur son usage et sur ses dimensions ? Autant il semble aisé de définir en première approche la laïcité comme séparation du spirituel et du temporel, autant il paraît extrêmement délicat de préciser en quoi consiste cette laïcité dans le domaine scolaire. L’école de la Troisième République n’excluait pas Port-Royal avec Pascal, et donc la question du jansénisme et des querelles de la grâce. Ce qui contredisait les limites d’un rationalisme étroit.

Michel Onfray, l’autre jour face à Éric Zemmour sur CNews n’hésitait pas à faire l’éloge de certaines qualités spirituelles et morales propres aux musulmans. Voilà aussi qui va dans le sens d’une ouverture de l’intelligence hors du cercle rationaliste. Il y a donc lieu de creuser ce que peut signifier aujourd’hui un tel projet de salut public.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 26 octobre 2020.

Source : https://www.france-catholique.fr/

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