Marchons enfants : la légitimité travestie, par Jeanne Estérelle.
Bien que rien ne fût plus légitime que de protester, le 10 octobre dernier, contre les lois macabres de la République, les manifestations ont été , comme en 2013, organisées de manière à faire avorter la volonté des premiers français à réagir contre l’iniquité.
Dans une soixantaine de villes, musique festive, drapeaux verts et orange (à la devise heureusement illisible), jeunes filles coiffées du bonnet phrygien ont masqué l’esprit de ces lois destinées à pérenniser la Terreur. Les manifestants bâillonnés, armés de poussettes, ont marché en devisant sur un parcours désert. Le message ainsi diffusé au gouvernement – nous resterons dans la légalité – ne sera-il pas vomi de notre Juge ?
La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat a tellement anémié la conscience des catholiques qu’ils se repaissent d’une bouffonnerie politique d’une tiédeur indigeste au lieu de combattre en vainqueurs.
Oh ! Paris très mal conseillé !
Fols habitants sans confiance !1
Il est urgent de démasquer toute compromission et de choisir un modèle d’action vivant :
Quoi qu’elle fasse
Toujours à Dieu devant la face
Qu’elle appelle et sert et prie.
Regardons Jehanne ! Revêtons les habillements de guerre2 ! Saisissons l’étendard de la Pucelle « sur lequel était peinte l’image de Notre Sauveur, assis au jugement dans les nuées du ciel ».3
1 Christine de Pisan, Ditié (1429)
2 Jeanne la Pucelle réclama des habillements de guerre aux habitants de Riom, le 9 novembre 1429
3 Témoignage de Jean Pasquerel cité par Régine Pernoud, Jeanne d’Arc, Fayard, 1986, p 60