Viktor Orbán une nouvelle fois persécuté par l’Union européenne, par Nicolas Gauthier.
Une fois de plus, la Commission européenne a condamné la Hongrie, le Premier ministre Viktor Orbán n’en finissant manifestement plus de payer le prix de sa résistance aux universités Open Society, fondées par George Soros.
Motif de cette nouvelle punition ? Le simple fait qu’il exige qu’une de ces universités, celle d’Europe de l’Est (CEU), se redéploie dans son pays d’origine, l’Autriche. Et d’exiger la signature d’une convention internationale avec l’État où elle a été juridiquement fondée – celui de New York, en l’occurrence.
Bref, aux yeux de la Commission européenne, Viktor Orbán a l’outrecuidance d’agir comme si la Hongrie était une nation souveraine. Et la Cour de justice de l’Union européenne de relever le « caractère arbitraire » de ces mesures attentatoires aux « libertés de communication et de recherche ». Une situation ainsi résumée par Le Point : « En somme, on ne peut interdire l’installation sur le sol national d’une université où les enseignements ne sont pas conformes aux idées politiques du gouvernement hongrois », mais qui sont parfaitement « conformes » à celles de George Soros, partisan d’une entrée massive des immigrés clandestins en Europe de l’Est, pourrait-on ajouter.
Pour ceux qui douteraient de l’influence de ces établissements, Le Monde rappelle, ce 7 octobre : « En vingt-cinq ans, la CEU a formé une génération d’élites, actuellement au pouvoir un peu partout en Europe centrale, y compris au sein du gouvernement de M. Orbán. » Bel aveu. Il est vrai que l’actuel Premier ministre hongrois est un produit chimiquement pur du système Soros et de ses largesses, ayant lui-même usé ses fonds de culotte sur les bancs de l’université grâce une bourse de la fondation Soros. Quinze milliards de dollars, pour la seule année 2020, sont aussi venus financer les établissements estampillés Open Society.
Seulement voilà, ayant constaté les ravages du néo-libéralisme dans une Hongrie qui venait à peine de se débarrasser de la tutelle soviétique, Viktor Orbán entame une révolution copernicienne dès son arrivée aux affaires, en mai 2010. C’est la fin des privatisations, le retour en force de l’État et des services publics, sans oublier un sévère tour de vis donné aux avancées sociétales. Il entend donc que la Hongrie demeure hongroise ; ce qui n’est pas si farfelu que ça, à y bien réfléchir.
Ce Soros, Le Monde ne le défend finalement que du bout des lèvres : « Diplômé de la London School of Economics dans les années 1950, il comprend vite les opportunités qu’offre la libéralisation des marchés financiers. En attaquant la livre sterling, en 1992, puis des monnaies asiatiques, en 1997, il porte la spéculation à des niveaux jamais atteints. » Si c’est ça, un philanthrope, alors, Bernard Tapie, c’est saint Vincent de Paul.
En revanche, l’homme a mis au point une tactique imparable, dès lors qu’il est attaqué, tel que cela est arrivé en Hongrie, en 2017, lorsque Viktor Orbán l’accusait de vouloir favoriser la submersion du Vieux Continent par la déferlante migratoire : « Cette campagne attise les sentiments antimusulmans et reprend la rhétorique antisémite des années 1930. » « Antimusulman » et « antisémite » à la fois ? Deux pour le prix d’un, en quelque sorte.
Tout cela est-il bien sérieux ? Pas vraiment, à en croire Yaïr Netanyahou, fils de ce Premier ministre israélien qu’on ne saurait taxer d’« antisémitisme » et qui, lors d’un voyage à Budapest, en novembre 2009, déclare : « Les organisations de George Soros détruisent Israël de l’intérieur et agissent sans relâche pour dérober l’identité juive d’Israël. »
En attendant, Viktor Orbán semble traiter par le mépris les accusations de la Cour de justice de l’Union européenne. Cette dernière siégeant au Luxembourg, on voit effectivement mal le pays des Magyars plier le genou devant un pays se résumant à une banque surmontée d’une couronne en carton.