Lettre ouverte au Prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, par Jeanne Estérelle.
Voilà la conclusion poétique et peut être prophétique de la suite d’articles livrée par Jeanne Estérelle. Cette adresse au prince Charles Emmanuel de Bourbon Parme ne doit surtout pas laisser entendre que l’AF serait à la recherche d’un autre prétendant pour le trône de France que le seul Prince Jean, comte de Paris. Quiconque lisant ce billet verra du premier coup d’œil qu’il ne s’agit pas d’une pierre nouvelle ajoutée aux querelles dynastiques qui agitent parfois un peu trop le microcosme royaliste. En revanche on ne saurait trop abonder sur les qualités et les vertus qui doivent forger le cœur du futur roi.
(ndlr O Perceval)
Monseigneur,
Vous avez déclaré avec une telle magnanimité, « tout français peut être prétendant ! », que vous n’avez pas été entendu ! C’est la main de Dieu qui fait toujours les rois ! Dieu a choisi David, un jeune berger auquel les poètes ont prêté la paternité première des rois de France. Cette ascendance imaginaire célébrait naïvement une vérité profonde, l’origine divine de la puissance royale. Il est donc vain de calculer qui pourrait demain monter sur le trône.
Pressé , malgré tout, d’opter pour l’un de vos cousins, vous avez préféré rappeler l’importance du sacre : « Le roi est redevable devant Dieu ! » La crainte de Dieu oblige, en effet, Celui qui est oint à rechercher la justice, en dépit des passions contraires.
Bien que l’on puisse aujourd’hui alléguer le droit de conquête en face d’une République sacrilège, il n’y a que l’amour des français qui puisse donner à un homme l’audace de se disposer à régner. Dieu choisira un cœur offert au bien public. C’est sans doute « l’exemple » que vous avez invoqué et auquel pourraient consentir les français.