L’Amérique en flammes, par Gérard Leclerc.
Rassemblement, le 30 mai 2020, suite
à la mort de George Floyd.
© Rhododendrites / CC by-sa
Que la première puissance mondiale soit en flammes, pour reprendre l’expression des médias, a de quoi nous inquiéter et nous interroger. Tout de même, que le président des États-Unis soit contraint de se réfugier, avec sa famille, dans le bunker prévu en cas de danger direct, parce que l’émeute gronde aux abords immédiats de la Maison-Blanche, c’est quand même surprenant.
Cela ne veut pas dire que le régime soit en danger, car il n’y a nulle révolution à l’horizon. Cela veut dire que la société américaine ne va pas bien et qu’elle est toujours la proie de vieux démons que l’on aurait pu croire exorcisés, depuis la fameuse croisade en faveur des droits civiques des noirs américains.
Tout est parti de ce qu’il faut bien appeler un meurtre, celui de George Floyd, tué à Minneapolis, il y a huit jours, pendant son interpellation par la police municipale. Les conditions brutales de cette mort ont provoqué une révolte, qui s’est progressivement étendue à l’ensemble du territoire américain. Il est vrai que de la révolte on est passé à l’émeute, avec son cortège de violences extrêmes, de pillages et de destructions. Toutes les autorités légales, même lorsqu’elles reconnaissent le bien fondé de la révolte, ne peuvent admettre le désordre qu’elles peinent à contenir. De son côté, le président Trump a bien marqué que l’on était passé à une autre étape : « Je me tiens devant vous du côté de tous les Américains en quête de justice et de paix. Mais je me tiens aussi devant vous en ferme opposition à quiconque exploite cette tragédie pour piller, voler, attaquer et menacer. »
Pourtant, l’opposition démocrate reproche au président de ne pas tenir un discours d’unité et de réconciliation, et de désigner au contraire un ennemi à combattre et à réduire. Des analystes politiques remarquent que toute la stratégie de Donald Trump est fondée sur la désignation d’un ennemi, ce qui pousse à la division du pays, au prix de la tolérance et de la civilité. Quoi qu’il en soit, on observera comment la première puissance mondiale va se sortir de cette vague d’émeutes. Les blessures vont-elles s’inscrire encore plus profondément dans la chair du pays ? Ce serait au détriment du mythe américain au sens positif, et aussi de l’équilibre d’une planète qui ne se porte pas très bien.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 2 juin 2020.
Commentaires
L'Amérique, Etats Unis, est un pays violent, né dans la violence. Par contre il y a un très fort courant en faveur de la Loi et l'Ordre. Manifester n'est pas comme en France une tradition établie. Quant aux Démocrates, le parti de l'ANE, coalition de minorités, il semble oublier que ce n'est pas Washington, mais chaque Etat, chaque Ville ou Comté qui commande la Police locale ou d'Etat. Pour mémoire Minneapolis , comme l'Etat du Minnesota vote DEMOCRATE, alors inutile de flagorner les émeutiers qui n'ont aucune chance