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La grand’peur Continuation des Universaux, par Jeanne Estérelle.

La République populaire de Chine a réussi à intimider l’Occident,  non tant par la propagation d’un virus débile que par la contagion d’une défense excessive. Comment le modèle impérieux du confinement a-t-il été inoculé à l’ensemble des nations ?

         Un trouble, très perceptible, de l’ambiance, comparable à la «  drôle de guerre  », s’est produit à la mie-mars. Le retour à quai du porte-avion Charles de Gaulle en a rappelé le ridicule. Quand il a proféré le mot «  guerre  », le Président de la République s’est posé, malgré lui, en simple «  récepteur des ondes du passé  »[1]. Les «  imaginations en éveil  »[2]des téléspectateurs en étaient déjà saisies.

La Ve République collabore depuis plus de dix ans avec le colonisateur chinois. Les nouvelles routes de la Soie ouvertes en France assurent le pillage de nos plus grandes sociétés, acheminent l’exportation en Chine du blé, comme du vin, produit sur les terres acquises dans le Berry et le Bordelais. Ces «  courants économiques  » renforcent «  les courants politiques ; mais, ils sont, en fin de compte, absorbés par eux et entraînés dans les girations  »[3]dont nous sommes les spectateurs éberlués sinon angoissés.

         La peur a tourné les esprits. Les réseaux de communication artificiels ont augmenté sa diffusion invisible mais ils ne sont pas à l’origine de cette onde psychique. D’où vient ce mouvement destructeur ?

         En Occident, l’essor des sciences a dominé les deux derniers siècles. Il s’inscrit dans «   l’immense domaine des universaux interprétatifs.

         Ceux-ci donnent à l’esprit humain l’assurance, et leur fléchissement ou leur obscurcissement occasionne le vertige individuel ou collectif . Ce dernier est à l’origine des «  grandes peurs  » comme celles de l’an mille, traduisant une dépression morale en commun, une panique d’ensemble. »[4]Or, même si le transhumanisme perpétue le mythe de Faust, les outrances écologistes, la thèse sans cesse ressassée du réchauffement climatique, l’envahissement des éoliennes, la disparition avérée de nombreuses espèces projettent une ombre inquiétante sur la foi naïve dans le progrès scientifique. Comme l’a pensé Léon Daudet, avant-guerre, «  que, pour une raison ou pour une autre, ce culte cesse, et ce sera de nouveau une grand’peur…..  »[5]Cette onde morale a paralysé le monde en 2020 !

         Le fameux virus n’a pas d’autre couronne que celle qui sied au mondialisme, la peur née du doute.

[1] Léon Daudet, Les universaux, Essai sur les mouvements et les figures des idées et des passions humaines, Bernard Grasset, Paris, 1935, p 37
[2] Id, p 36
[3] Id, p 32
[4] Id, p 61
[5] Id, p 62

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