Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Sympathie pour le diable
Art et essai : Sympathie pour le diable, un film de Guillaume de Fontenay, avec Niels Schneider et Ella Rumpf (Paul Marchand et son amie Boba),
d’après le livre éponyme et les entretiens du réalisateur avec le reporter de guerre Paul Marchand, ainsi que les témoignages d’autres journalistes et de nombreux sarajéviens qui ont collaboré au « documentaire » tourné dans la ville.
Sarajevo... C'est d'abord, dans notre imaginaire, l'attentat du 28 juin 1914 qui déclencha la "Grande guerre", quand un bosniaque, nationaliste serbe, assassina le prince héritier d'Autriche, l'archiduc François-Ferdinand, et son épouse.
C'est, plus prosaïquement, dans les Balkans, une ville créée au XVème siècle par les Ottomans, et la capitale de la Bosnie-Herzégovine.
Les deux après-guerres l'intégrèrent respectivement au Royaume et à la République Fédérative Socialiste de Yougoslavie.
Après la Croatie et la Slovénie, en 1991, la Macédoine et la Bosnie-Herzégovine proclamèrent leur indépendance en 1992, et cette dernière fut encerclée par les "forces yougoslaves", en un mot, la Serbie.
Le long-métrage nous plonge dans la ville assiégée à partir d’avril 1992 durant 22 mois, et en fait davantage, sous les tirs sporadiques des snipers, jusqu’aux accords de paix de 1996 (12.000 tués, 50.000 blessés).
On y suit le reportage du correspondant de guerre qui prend parti contre les Serbes en dénonçant l’inefficacité de l’action diplomatique et de la conférence permanente sur l’ex-Yougoslavie à Genève; on y voit les Casques bleus de la FORPRONU; on n’y évoque jamais l’aspect ethnique et religieux de cette guerre qui opposait les Serbes aux communautés bosniaques musulmanes majoritaires dans les villes dont Sarajevo;
en revanche, au détour d’une phrase, on évoque comme actuelle la dangerosité des Tchetniks qui fut, contre les Allemands, un mouvement de résistance serbe légitimiste et anticommuniste, largement massacré par Tito après 1945.
Bref, un document partial, qui ne « prend pas véritablement aux tripes », trop centré sur le journaliste que l’on voit en permanence conduire à très vive allure dans les rues de la ville, tandis que progressivement il « pète les plombs » (il se suicidera par pendaison en 2009).
Aurait-il aimé ce « biopic », lui qui sermonne ses confrères : « nous ne sommes pas là pour parler de nous, mais d’eux ».
On dit de la guerre de Bosnie qu’elle est le conflit le plus sanglant sur le continent européen depuis la seconde guerre mondiale, avec 100.000 morts.
PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.
Pour mémoire
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Titre |
Violent/scabreux |
Date |
Il aurait été très dommage de ne pas le voir |
Hors normes |
non |
10/11/2019 |
Une bonne soirée |
Sol |
Non |
12/01/2020 |
Un très bon film |
Midway |
non |
11/11/2019 |
Un bon film |
Sympathie pour le diable |
oui |
16/01/2020 |
(Très) intéressant |
Un monde plus grand |
non |
28/11/2019 |
A revoir en VF |
La Famille |
non |
08/10/2019 |
j’aurais pu |
Lillian |
non |
14/01/2020 |
Je m’y suis ennuyé |
Les filles du Docteur March |
non |
13/01/2020 |
Je n’ai pas aimé du tout |
Chanson douce |
oui |
10/12/2019 |
S’il faut retenir un film depuis le 1er janvier |
Une vie cachée |
oui |
05/01/2020 |