A la découverte de l'homme Maurras : Aujourd'hui : Nous poursuivons notre visite du jardin, devant le Mur des Fastes (VI/XIX)...
C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.
Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...
Aujourd'hui : Nous poursuivons notre visite du jardin, devant le Mur des Fastes (VI/XIX)...
"...Madame de La Fayette, dans La Princesse de Clèves, introduisit Madame de Martigues aux plus secrètes beautés de la Cour de France..."
(copie d’écran : Josée Steiner : Madame de Martigues - Anthony Stuart : l'ambassadeur ..)
Extrait de "La Princesse de Clèves" :
"...Madame de Martigues, qui n'avait pu partir avec la cour, lui promit d'aller passer quelques jours à Coulommiers. La faveur de la reine (Marie Stuart) qu'elles partageaient ne leur avait point donné d'envie ni d'éloignement l'une de l'autre; elles étaient amies, sans néanmoins se confier leurs sentiments.
Madame de Clèves savait que madame de Martigues aimait le vidame; mais madame de Martigues ne savait pas que madame de Clèves aimât monsieur de Nemours, ni qu'elle en fût aimée.
La qualité de nièce du vidame rendait madame de Clèves plus chère à madame de Martigues; et madame de Clèves l'aimait aussi comme une personne qui avait une passion aussi bien qu'elle, et qui l'avait pour l'ami intime de son amant.
Madame de Martigues vint à Coulommiers, comme elle l'avait promis à madame de Clèves; elle la trouva dans une vie fort solitaire. Cette princesse avait même cherché le moyen d'être dans une solitude entière, et de passer les soirs dans les jardins, sans être accompagnée de ses domestiques.
Elle venait dans ce pavillon où monsieur de Nemours l'avait écoutée; elle entrait dans le cabinet qui était ouvert sur le jardin.
Ses femmes et ses domestiques demeuraient dans l'autre cabinet, ou sous le pavillon, et ne venaient point à elle qu'elle ne les appelât. Madame de Martigues n'avait jamais vu Coulommiers; elle fut surprise de toutes les beautés qu'elle y trouva et surtout de l'agrément de ce pavillon. Madame de Clèves et elle y passaient tous les soirs. La liberté de se trouver seules, la nuit, dans le plus beau lieu du monde, ne laissait pas finir la conversation entre deux jeunes personnes, qui avaient des passions violentes dans le coeur; et quoiqu'elles ne s'en fissent point de confidence, elles trouvaient un grand plaisir à se parler.
Madame de Martigues aurait eu de la peine à quitter Coulommiers, si, en le quittant, elle n'eût dû aller dans un lieu où était le vidame. Elle partit pour aller à Chambord, où la cour était alors.
Le sacre avait été fait à Reims par le cardinal de Lorraine, et l'on devait passer le reste de l'été dans le château de Chambord, qui était nouvellement bâti. La reine (Marie Stuart) témoigna une grande joie de revoir madame de Martigues; et après lui en avoir donné plusieurs marques, elle lui demanda des nouvelles de madame de Clèves, et de ce qu'elle faisait à la campagne. Monsieur de Nemours et monsieur de Clèves étaient alors chez cette reine.
Madame de Martigues, qui avait trouvé Coulommiers admirable, en conta toutes les beautés, et elle s'étendit extrêmement sur la description de ce pavillon de la forêt et sur le plaisir qu'avait madame de Clèves de s'y promener seule une partie de la nuit.
Monsieur de Nemours, qui connaissait assez le lieu pour entendre ce qu'en disait madame de Martigues, pensa qu'il n'était pas impossible qu'il y pût voir madame de Clèves, sans être vu que d'elle.
Il fit quelques questions à madame de Martigues pour s'en éclaircir encore; et monsieur de Clèves qui l'avait toujours regardé pendant que madame de Martigues avait parlé, crut voir dans ce moment ce qui lui passait dans l'esprit..."
lafautearousseau