UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Libéralisme, que de niaiseries on débite en ton nom !

 

Mur-bleu gds.jpgLe mot est partout, aujourd'hui. Que ce soit pour s'en parer, et le prendre comme un drapeau, ou, à l'inverse, que ce soit pour le vouer aux gémonies, il est difficile d'écouter un discours de candidat ou d'écouter un politologue sans que ce mot de « libéralisme » ne revienne, et plutôt dix fois qu'une...

On peut, tout d'abord, faire remarquer que, comme pour d'autres mots (par exemple, « conservateur »), tout dépend de ce que la personne qui emploie le terme « libéralisme » met dans ce mot.

Cependant, les mots ont, malgré tout, un sens, et, comme le dit avec justesse Edgar Morin, il y a bien trois courants de pensée majeurs, aux XIXème et XXème siècles, trois pensées politiques d'envergure : la pensée de Marx, pour la Révolution, celle de Tocqueville pour le courant libéral, celle de Maurras, pour la pensée réactionnaire. 

Voici, pour alimenter le débat, et surtout pour nos jeunes lecteurs, deux passages de Léon Daudet sur le libéralisme, cette « anarchie molle » :

« Je préfère cent fois un révolutionnaire convaincu, même, surtout en réunion publique, à un libéral. Il y a de l'étoffe dans le premier. Il n'y en a pas dans le second. La pire anarchie, c'est l'anarchie molle... » (« Au temps de Judas », page 87) ; « Le libéral est un homme qui vénère le Bon Dieu mais qui respecte le diable. Il aspire à l’ordre et il flatte l’anarchie. Cela dans tous les domaines, notamment l’intellectuel et le politique... (il est l’homme des) « concessions à perpétuité ». « Le libéral domine le XIXème siècle. Il en est l’enseigne et l’orgueil. Ce triomphe seul, s’il en était d’autres, suffirait à stigmatiser une époque. Ce n’est point la rue révolutionnaire, c’est le salon libéral qui est à l’aube des émeutes et des septembrisades. Car sur le terrain social, comme sur le terrain économique et politique, les méfaits du libéralisme sont innombrables, d’autant plus pernicieux qu’ils tiennent à l’erreur des honnêtes gens. C’est ainsi que dans les assemblées dites bonnes, élues sous le signe de la patrie et de la famille, les honnêtes gens font rapidement le lit des coquins… Vous distinguerez d’emblée le libéral à la crainte qu’il a d’être taxé de réactionnaire. Est-il rien de plus beau, de plus net, de plus harmonieux, de plus efficace aussi, je vous le demande, que de s’affirmer en réaction contre la sottise et le mal, ceux-ci eussent-ils pour eux le nombre et la force ? Comment le corps humain sort-il de la maladie ? Par la réaction… Le terme injustement bafoué, vilipendé, honni, de Réaction doit être relevé et repris hardiment, si l’on veut donner la chasse à l’erreur sanguinaire, si l’on veut ramener ici et ailleurs, la vraie paix et les institutions et notions de vie avec la ruine des notions et institutions de mort, honorées au XIXème siècle. »  (« Le Stupide XIXème siècle ») • 

 

Commentaires

  • Il faut distinguer deux libéralisme: le libéralisme societal, celui décrit par Dostoeiveski dans les "Possédés" où les beaux esprits les liberaux et les salons frayent la voie aux destructeurs au nihilimse et à l'apocalypse de la société. On l'observe bien aujourd'hui dans la dérive bob libertaire , Chez Dostoïevski , Stefan Verkovensky ,le professeur, en est la figure emblématique et prophétique, il veut un peuple idéal et désincarné, qu rompt ses attaches organique, une civilisation moderne à devenir une vertu sans le Christ; Ce libéralisme philosophique et des salons et l'allié naturel des révolutionnaires
    Et puis il ya un autre libéralisme ou plus exactement les partisans de laisser jouer au marché son rôle, qui remonte très loin, bien avant les théoriciens du libéralisme, qui permet la libération des initiatives , des énergies et des talents. ( Il faut avoir vécu dans une économie se voulant socialiste pour voir les ravages d'une économie qui bride les talents et la richesse) une économie de marché donc qui ne vise pas systématiquement à détruire les éléments de survie d'une société et protège aussi la transmission culturelle et celle des patrimoines. Bref , une économie qui fasse éclore les talents au sens de la parabole, mais au service d'une autre vision aussi. Ce qui n'exclut de donner un rôle à l’économie artisanale et pourquoi pas à l'économie domaniale. ( il y a bien une tentative de retour à des formes d'auto consommation aujourd’hui ) . .A quel moment faut-il intervenir pour harmoniser toutes ces composantes? C'est le rôle du souci politique, qui doit s'incarner. Donc on ne peut séparer le libéralisme d'un autre souci, qui voit plus loin

  • Ne pas confondre la liberté économique qui est louable et qui dans les faits est ce qui marche le mieux sur le plan économique car cette liberté repose sur le primat de l'initiative et de la responsabilité individuelle avec le libéralisme qui fait de la loi du marché un absolu .La loi du marché et la liberté économique ont leurs vertus mais il doit y avoir un minimum de gardes-fous pour éviter certaines dérives et notamment rendre l’homme esclave du marché et non plus son bénéficiaire .Le libéralisme en absolutisant la liberté économique et la loi du marché est le frère du libertarisme car en n'acceptant pas la réalité de l'homme dans toute sa profondeur corps et âme et en niant la réalité du bien et du mal sur le plan moral,réduisant l'humain 'à un agent économique désincarné tout devient acceptable y compris sur le plan sociétal tant que mes intérêts financiers et économiques immédiats sont satisfaits .Derrière les récentes lois sociétales il y a des enjeux financiers et économiques non avoués et inavouables ...

  • Je me demande si nous ne restons pas trop marqués par l'expérience soviétique où l'activité économique est intégralement collectivisée ou plus précisément étatisée, il s'agissait d'un totalitarisme étatique. Personne ne conteste plus l'inefficacité d'un tel système devenu quasiment anachronique. Est-il encore utile de s'y référer ?
    En revanche, dès que l'économique réclame aujourd'hui sa "liberté", n'est-ce pas déjà, en fait, pour s'affranchir de toute appartenance historico-politique et, pour instaurer un nouveau totalitarisme : celui du marché mondialysé, où plus rien d'autre qu'un consumérisme avilissant, ne doit subsister des communautés historiques et des dimensions politiques et sociales des sociétés humaines ?

  • Exact, Bob, l'ordre social n'est pas réductible au marché.Il ne faudrait pas l'oublier. Les hommes ne sont pas seulement des producteurs-consommateurs, donc la culture n'est pas un simple produit, la relation qu'impose le marché est instantanée, elle ignore la durée, elle ignore toute valeur collective ; pire encore, elle tend à les dissoudre. On ne peut pas faire abstraction du marché, mais on ne peut non plus trop lui sacrifier.

  • Mille fois d'accord avec vos deux commentaires !

  • Très interessantes citations de Daudet. Avec sons sens de la formule et de la synthèse le "gros Léon" tenait le role de vulgarisation auprès des militants de la ligue et des lecteurs du journal.
    Cet effort de vulgarisation, le site LFAR le fait aujourd'hui et son choix de clarifier le libéralisme (et j'espère l'anti-libéralisme maurassien ! ) est de circonstance par les temps qui courent.
    Nous attendons aussi le même effort sur le conservatisme ( sans se limiter au sempiternel mot qui commence mal...), qui revient à la mode dans les éditoriaux de nos journaux..
    Merci par avance !

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.

Optionnel