SOCIETE • Droits de l’homme, etcetera… Dernières nouvelles des fronts les plus urgents
L'analyse de Régis de Castelnau dans Causeur
La chronique qui suit, en forme de satire, nous a paru fort drôle. Ce qui y est dénoncé avec les procédés de l'humour l'est à juste titre. Et tout y est fort bien vu d'un sujet qui, pour être traité en quelque sorte sur le ton de la plaisanterie, n'en est pas moins sérieux. Et même grave ... LFAR
L’organe central du PSF (parti sociétal français) vient de reprendre l’offensive pour que soit enfin adoptée une mesure essentielle.
Foin de la menace terroriste en France, de la crise grecque, de l’extension de Daech, de l’accord avec l’Iran, de la crise financière en Chine, le « collectif Droits humains pour tou-te-s » nous rappelle qu’il est des combats qui ne souffrent aucun retard. La présence dans l’intitulé de tirets avec e et s partout nous faisait pressentir que l’on allait avoir du lourd.
Eh bien non justement, grosse déception.
La demande est celle du changement du nom de la « Déclaration des Droits de l’Homme » en « Déclaration des Droits humains ».
Force est de constater la timidité de cette revendication. Vouloir affubler d’un simple adjectif le terme Droits, ne pourra qu’en réduire la portée.
Il faut aller plus loin, camarades !
Dans l’intitulé actuel, le terme « l’Homme » de genre (grammatical) neutre renvoie au genre (scientifique) humain. Chacun sait avec Carl von Linnée que « Nomina si nescis, perit cognitio rerum » *, ce qui avait amené ce génial savant du XVIIIe siècle à proposer la nomenclature binominale du système vivant. Toujours utilisée aujourd’hui, elle nous a classés dans le genre « Homo ». Dans l’histoire du genre Homo commencée il y a environ 2,5 millions d’années, Il y a eu l’Homo erectus, l’Homo ergaster, l’Homo habilis, l’Homo Sapiens, l’Homo neandertalensis et aujourd’hui l’Homo Sapiens Sapiens. Le dernier, c’est nous (deux fois sapiens, trop fort), et coup de chance, nous sommes la seule espèce d’Homo survivante.
Il faut donc utiliser le terme scientifique qui nous qualifie. Il faut satisfaire à l’urgence de mettre fin à l’ambiguïté sexiste de l’intitulé actuel, opportunément rappelée par Libération, mais sans l’abaisser par l’utilisation d’un banal adjectif, et sans courir le risque que cette « Déclaration » ainsi affublée soit confondue avec le règlement intérieur d’une quelconque loge maçonnique. Revenons par conséquent à notre véritable nom. Celui qui rassemble les femmes et les hommes sans distinction.
C’est pourquoi la « Déclaration des Droits de l’Homme » devrait devenir la « Déclaration des Droits de L’Homo ».
Ce qui, convenons-en, aurait une autre allure. Et puis, comme ça, tout le monde serait content.
Photo : Wikipedia.org
* « La connaissance des choses périt par l’ignorance du nom. »
Régis de Castelnau - Causeur