UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Nation, migrations, mondialisation : Politique Magazine de Novembre.....

        Les huit pages centrales du numéro de ce mois sont consacrées à ce sujet, sous forme d'un dossier comprenant : Quelle population, pour quelle Europe ? (de Jean-Baptiste d'Albaret); Politique migratoire : un paradoxe français (d'Alexis Theas); et Pour une politqiue à l'endroit (de Christian Tarrente).

        Pour son Editorial, le Magazine a chois de revenir sur l'agitation sociale de ces dernières semaines, sous le titre Les marchands d'illusion : 

POLITIQUE MAGAZINE NOVEMBRE.jpg

Les marchands d’illusions 
 
        Grèves, défilés, blocages, la litanie des surenchères ouvriéristes, l’exception française ne cesse de faire des siennes ! Tous les pays de la vieille Europe, confrontés à la crise et au lancinant problème des retraites, ont pris la mesure de la situation et adopté des mesures drastiques. En France, une gauche rétrograde, faisant fi de l’intérêt national, tente de se refaire une santé en attisant une vindicte populaire aveugle et sourde, totalement imperméable à ce qui se passe à ses frontières. 
 
        Notre pays est la seule nation européenne où l’âge légal de départ à la retraite est établi à 60 ans. Il s’agit de 65 ans dans 15 des autres membres de l’Union et de 61 à 63 ans dans les 11 pays restants. Avec le passage, outre-Rhin, de 65 à 67 ans d’ici 2029, de même aux Pays-Bas d’ici 2025, et 68 ans entre 2021 et 2046 en Grande-Bretagne. 
 
        Par extraordinaire, l’avancement à 60 ans de l’âge de la retraite aurait-il créé des emplois ? Non, au contraire, le chômage a augmenté comme lorsque l’on a développé les pré-retraites. La première des injustices ne serait-elle pas de laisser les retraites non financées, de continuer à vivre à crédit en reportant le fardeau sur les générations futures ? Travailler deux ans de plus – une réforme à minima – est un effort plus que raisonnable. À moins de préférer que les Français soient surtaxés et les pensions diminuées de 15 % à l’horizon 2018. 
 
        Cela fait vingt ans qu’il est question de cette réforme des retraites que la gauche s’est bien gardée d’entreprendre. Toujours ce recul devant l’épreuve de la modernité d’une gauche gardienne du temple sacré des droits acquis et pratiquant avec emphase le déni des réalités du monde. Plus facile de rejouer ce psychodrame révolutionnaire interminable en tentant de s’imposer par la sédition dans la rue soutenue par les affidés des médias, quand la droite est aux responsabilités ! 
 
        Alors que la France subit le contrecoup d’une crise mondiale extrêmement grave, qui pourrait faire croire sérieusement que, seuls en Europe, les socialistes français pourraient conjurer par la magie du verbe des réalités démographiques purement arithmétiques ? 
 
        La société a changé, l’État-providence a vécu et les bourgeois socialistes d’une gauche française autiste sont incapables de s’élever à la hauteur de la situation. De vrais marchands d’illusions ! 
 
        Et ce ne sont pas les cheminots, dockers et autres agents de la fonction publique, fers de lance d’une contestation violente et irresponsable, bénéficiaires de statuts spéciaux pérennes, qui sont légitimes dans cette affaire. Plus que de grogne sociale, il s’agit là d’agitation politique. 
 
        Pour tous ces trublions de gauche, rêvant du Grand Soir, la bataille des retraites n’est qu’un prétexte, l’occasion d’en découdre en surfant sur un anti-sarkozysme pathologique. Toute honte bue, la gauche n’hésite même pas à instrumentaliser la jeunesse. Une jeunesse à juste titre déboussolée, en perte de repères et d’avenir, qui a tout à perdre d’une retraite qu’elle financera sans en tirer profit. Obligés de payer la retraite précoce de leurs parents, la dépendance de leurs grands-parents et une dette publique forte de plus de 2 000 milliards d’euros, ces jeunes, bernés par l’égoïsme sacré de leurs aînés, enfants gâtés des Trente Glorieuses, seraient mieux inspirés en se rebellant contre leurs mentors. 
 
        Quant à ces bataillons minoritaires d’extrémistes de Sud et autre CGT qui bloquent ports, dépôts de carburants et raffineries pour paralyser l’économie nationale, ce sont non seulement des irresponsables, soucieux surtout de préserver des intérêts hors de saison, mais des saboteurs, car, sans carburant, les entreprises sont mises à mal et les conteneurs qui ne peuvent accoster à Marseille, se tournent vers Gênes, Anvers, Rotterdam, voire Barcelone. 
 
        La comédie dure depuis vingt ans pour le plus grand bonheur de nos concurrents. Proprement scandaleux, quand on sait qu’un grutier gagne entre 4 et 5000 euros brut mensuels pour 20 heures d’astreinte hebdomadaire dont 12 de travail effectif. Alors oui, on comprend certaines délocalisations ! 
 
        Habitués à vivre sous les ailes protectrices d’un modèle social avantageux bâti après 1945, trop de nos compatriotes acceptent mal sa remise en question. Il faudra pourtant bien s’adapter aux exigences modernes. C’est la rigueur ou la faillite avec, à terme, la perte pour la France de sa souveraineté. 
 
        Sous les yeux éberlués et moqueurs de nos partenaires, les Français, ou plutôt ceux qui parlent en leur nom, étalent leur refus congénital de toute réforme et leur inculture économique. Tout serait plus facile si on cultivait le consensus et le sens de l’intérêt national de préférence à cette lutte des classes archaïque et stérile. Il est vrai que les médias sont investis par la gauche. Enfin, des syndicats peu représentatifs suscitent forcément la surenchère. Quant au Parti socialiste, prisonnier de dogmes périmés, il n’a n’a jamais pris vraiment le virage social-démocrate.
 

Commentaires

  • J'avoue que je ne suis pas enthousiaste de cet éditorial : il semble écrit en défense du "système". Ce n'est pas, je crois, notre ligne sur ce blog.
    Je doute que cet éditorial ait été écrit par Hilaire de Crémiers. Passez plutôt son article, tout entier antisystème.
    Mais je ne veux pas cultiver pas les contradictions : il faut de tout pour faire un monde royaliste.

  • Sans relancer le débat sur les retraites, arrêtons de
    relayer la propagande gouvernementale ultralibérale
    destinée à obtenir la note AAA auprès des agences de
    notation des marchés financiers, ce n'est pas le
    rôle des royalistes, à moins que l'on soit entièrement
    d'accord avec cette réforme, ce qui n'est pas le cas
    de 70% des Français; bien sûr, selon les sondages, mais
    lorsque l'on est privé de référendum, le Général de Gaulle
    étant décédé, il est vrai, il y a quarante ans, il faut se
    contenter de cette indication, et du représentant gaulliste
    que l'on peut, c'est à dire pas grand chose.

    Maintenant si l'on est si attaché à la retraite à 62 ans,
    proposons aussi une durée de cotisations de 35 ans,
    comme en Allemagne, ce pays si souvent montré en
    exemple par l'équipe SARKOZY. Vous rendez-vous
    compte, 2 et demi de moins que "l'Ancien Régime !" des
    fonctionnaires français avant 2003, le paradis en quelque
    sorte. Soyons sérieux

  • Regretter que le parti socialiste "n'ai jamais pris vraiment le virage de la social démocratite", comme si c'était ce vers quoi la société devrait tendre, est une faute politique.
    Les auteurs libéraux dont vous êtes, croient possible l'avènement d'une société qui serait entièrement conforme aux valeurs de l'individualisme et du marché. C'est une illusion. L'individualisme n'a jamais modelé la totalité des comportements sociaux, et il ne le pourra jamais.
    Quant à moi, je préfère me référer au cercle Proudhon, à Valois, Berth ou même Sorel; bref à l'époque brillante du royalisme populaire français.

  • Tout le monde rêve.
    DC rêve d'un référendum gaullien qui eût donné un résultat raisonnable fort improbable s'agissant de l'âge de départ en retraite ou de la durée des cotisations ...
    Thulé rêve - et c'est beaucoup plus sympathique - d'un royalisme populaire, comme si nous étions encore au temps où les camelots du roi et les travailleurs CGT pendaient ensemble le buste de Marianne ... Comme si nous avions affaire au même peuple, à la même CGT, ainsi de suite ...
    Quant à l'éditorialiste de Politique Magazine, il rêve tout éveillé à une société nationale et, d'ailleurs, mondiale qui prendrait avec une belle unanimité les mesures drastiques que la situation lui paraît exiger, pour sauver un système qui détruit tout et que tout condamne....
    Le réalisme en politique est une chose décidément bien difficile.

  • Dans un monde ou la domination du le capital, pourtant miné par de terribles contradictions, se renforce tous les jours, quel sera le "sujet historique" qui fera basculer les choses?
    Il s'agit de savoir quels seront en ce nouveau siècle les lignes de forces majeures, les enjeux principaux, les clivages décisifs? Voilà les vrais questionsqui se posent.
    Et non pas de "briser une lance" pour Sarkozy en jouant les supplétifs du pouvoir.
    Notre crédibilité politque y gagnerait surement.

  • A mon avis, au risque d'être en complet désaccord avec Sébasto, ce seront les nations.

  • Pour ma part ce sont les peuples, au sens politique du terme, c'est à dire des individus ayant un sentiment d'appartenance et une communauté de destin. Face au capital, il leur faut s'instaurer comme le sujet historique de notre temps afin de briser leur aliénation.

  • Il ne s'agit pas de rêver mais de se donner les moyens de
    reconquérir nos libertés, non pas la liberté du "laisser faire"
    n'importe quoi, au profit de quelques uns, ce que l'on
    nomme gouvernance, mais celles qui permettent à tous
    les citoyens d'exercer collectivement leur souveraineté,
    face à un néo-despotisme que le professeur Bernard
    Cubertafond a intitulé "démo-despotisme" dans un
    excellent livre à lire par toute personne soucieuse des
    dérives actuelles de notre droit constitutionnel "le nouveau
    droit constitutionnel" paru aux éditions l'Harmattan.

    L'intervention d'Anatole reste énigmatique, "le réalisme"
    en politique, en voilà une formule ! dont la "bonne"
    gouvernance nous abreuve tous les jours. Mais qu'est-ce
    que cela veut dire ? Il y aurait une réalité qui s'imposerait
    à tous, mais laquelle ? Celle qui consiste à accepter
    l'idéologie dominante d'une minorité qui nous mène au
    chaos. Peut-être que nous rêvons, mais ce qui est sûr
    c'est qu'Anatole ne nous fait pas du tout rêver, il aurait
    plutôt tendance à nous endormir, alors que d'autres s'en
    chargent déjà suffisamment.

  • Le réalisme qui consisterait à subir plutôt qu'à agir n'est évidemment pas celui dont je parlais.

    Quant à l'éditorial de Politique Magazine publié ici, je partage les réserves de Mirouet et de Thulé. (Premier et troisième commentaires).

  • Voilà qui est rassurant.
    Bienvenu dans le monde des "réalistes" Anatole, les vrais, les
    royalistes!

Les commentaires sont fermés.