Comment mettre le feu aux poudres en pleine torpeur estivale ? La réponse est peut-être fournie par la bureau-technocratie bruxelloise. Épatants, ces fonctionnaires européens, sortis d'on ne sait où, mandatés par on ne sait qui, parlant et agissant au nom d'on ne sait quelle légitimité !...
Celui qui va nous occuper aujourd'hui, assez largement inconnu jusqu'ici, s'appelle Janusz Landowski. Et l'idée géniale (!) qu'il a eue est de lancer, devinez quoi ? Un impôt ! Un nouvel impôt, mais, là est l'astuce, un "impôt européen" !.....
Janusz Lewandowski, Commissaire européen au Budget
Deux choses sont à faire, d'urgence, en ce qui concerne les Affaires européennes.
La première est d'affirmer clairement et solennellement qu'il n'y aura pas, et qu'il ne peut pas y avoir, d'évolution vers un processus de type fédéral. C'est ce que ne cesse de dire Hubert Védrine, qui a mille fois raison, avec son bon sens coutumier et la hauteur de vues qui le caractérise. Là est, en effet, la grande ambiguïté d'aujourd'hui, source de bien des problèmes, dont les inquiétudes et, partant, la désaffection des opinions publiques ne sont pas les moindres. Tous ces problèmes, toutes ces inquiétudes disparaîtront d'elles-mêmes dès qu'une telle déclaration aura été prononcée.
Question : qu'attendent les dirigeants, les nôtres en particulier ?
Ensuite, cette seconde chose est secondaire par rapport à ce premier point, mais elle a son importance, et elle s'impose. Il faut ramener les bureaux bruxellois, les commissions et autres structures bureau-technocratiques à la raison et à la modestie. En leur rappelant que, si les Chefs d'Etat des nations qui constituent l'Europe tirent une légitimité certaine des urnes, la leur provient d'on ne sait trop où, d'on ne sait trop quels arrangements, calculs, combinaisons de toutes sortes, mais qui ne leur donnent aucun titre à parler et agir comme elles le font.
Comme vient de le faire, par exemple, Janusz landowsky, avec cette idée saugrenue d'un impôt européen. Le gouvernement britannique a opposé aussitôt une fin de non-recevoir à tout projet de ce type, par la voix de Lord James Sassoon, sous-secrétaire d'Etat rattaché au ministère des Finances : "Le gouvernement est opposé à tout impôt direct finançant le budget de l'Union européenne",a-t-il déclaré immédiatement après que Janusz Landowski ait tenu ses propos. Ajoutant : "Le Royaume-Uni estime que la fiscalité doit être déterminée au niveau national des États membres et disposerait d'un droit de veto sur tout projet en vue d'un impôt de la sorte".
Deuxième question : qu'attendent, là aussi, les dirigeants français, pour réagir avec la même rapidité et la même fermeté ?
Pour l'instant, seul Pierre Lellouche a réagi. Pour rejeter cette idée saugrenue et dangereuse. C'est bien, de sa part, mais c'est encore peu. Et les autres ?....
Ils sont en vacances, d'accord, mais tout de même.....