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Du tome I des Mémoires de Chirac à la proposition n° I pour un nouveau Régime.

           Mardi 2, matinale de 6h30. A écouter le présentateur de France info, qui se pourlèche les babines de produire un scoop (pensez, le livre ne devait sortir que dans deux jours, et on l'a eu deux jours avant !...), le tome I des Mémoires de Chirac est affligeant par la médiocrité des intrigues qu'il relate.

            On ne s'arrêtera pas là-dessus: de toutes façons, il ne faut pas se leurrer, la médiocrité des intrigues a toujours existé pendant les mille ans de monarchie (pendant lesquels on a aussi connu -et même largement pire qu'elle...- la dite médiocrité !)...

            Mais puisque ce n'est pas la la lutte parfois sordide, et souvent misérable, pour le pouvoir qui différencie notre ancienne monarchie de notre actuelle république idéologique, on s'arrêtera donc, plutôt, sur ce qui les différencie vraiment. Et que l'on peut observer dans les autres pays d'Europe qui ont la chance de vivre en monarchie (tout de même un certain nombre, et, souvent, parmi les plus avancés socialement, soit dit en passant....).

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            Nous voulons parler de cet espace a-démocratique qui existe à la tête de l'Etat lorsque, précisément, cette tête, ce sommet, est occupé par un roi (ou une Reine). Les appétits féroces des hommes politiques, leurs orgueils, leurs ambitions, ne s'exerçent plus alors pour la conquête du poste suprême (puisqu'il est occupé), mais pour la conquête du poste en dessous (celui de Premier ministre). On peut employer les mots que l’on voudra, et les formules les plus diverses. On peut parler, comme Boutang, de « Reprendre » l’Etat ; ou de le « séquestrer », comme le disait Renan ; ou encore de le « libérer », comme le disait Maurras. Quoi qu'il en soit, le service que rend la monarchie en séquestrant, en libérant le poste suprême des fureurs des ambitions est immense.

             La chose pitoyable que montre le bouquin de Chirac, si on a bien compris le journaliste, elle est donc là: c'est que dans notre république et notre démocratie idéologiques, la totalité du pouvoir, le tout, est livré au misérabilisme des intrigues sordides, des appétits partisans, des égoïsmes personnels. On se rappelle alors de l'intérêt de cet aveu spontané, et en direct, de Christine Ockrent s'adressant à un journaliste anglais: "Oui mais, vous, vous avez la chance d'avoir la reine d'Angleterre. Tel n'est pas notre cas..." (1)

            Trois jours avant cette chronique matinale sur France info, paraissait un excellent petit billet d'Eric Zemmour, dans Le Figaro Magazine. L'un de ses phrase était "Et la France, dans tout cela ?..." Zemmour parlait de tout autre chose (en fait, du débat sur l'identité nationale). Mais, évidemment, sa question nous est revenue tout naturellement, en entendant le commentateur parler de la haine de Chirac -et réciproquement- pour Giscard. Et aussi de la haine du même Chirac pour Balladur -toujours réciproquement- et de tout ce temps, de toute cette energie que tous ces hommes ont employés à se combattre mutuellement: "Et la France, dans tout cela ?....."

             Elle aura tout à gagner à la ré-instauration de cet espace a-démocratique au sommet de l'Etat, dont l'a privé la Révolution, et ce régime déjà ancien qui en est issu.....

(1) : Voir la note "Quelle chance il a eue, Tony Blair !" dans la Catégorie "République ou Royauté ?".

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