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Après Jean-marc Rouillan, Nathalie Ménigon...

              Les familles Audran et Besse apprécieront.....

              Jean-Marc Rouillan, condamné deux fois a "perpete", était déjà  en semi liberté. Le tribunal de l'application des peines de Paris a maintenant accordé  aussi une libération conditionnelle à l'ex-militante d'Action Directe, Nathalie Ménigon, 51 ans, qui n'aura donc plus à séjourner en prison, a annoncé son avocat Me Jean-Louis Chalanset (1).

                    Ces libérations posent d'abord un problème moral, un problème de fond, que nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises (2: si l'on peut et si l'on doit pardonner, et offrir une possibilité de rachat et de réinsertion au criminel, celui-ci doit d'abord faire le premier pas. Comment pardonner à quelqu'un qui ne regrette rien, qui n'a pas conscience d'avoir commis un meurtre, et qui tout simplement ne demande pas pardon ?...

                    Ces libérations permettent ensuite de faire une remarque, concernant les moeurs et pratiques judiciaires dans notre pays; une remarque qui permet de pointer, de mettre en évidence une réeelle ambigüité, au mieux; une contradiction, non moins réelle, au pire.  On croyait jusqu'ici - 2008071707209991775894.jpgnaïvement sans doute... - que la Justice en France était rendue "Au nom du Peuple Français". On croyait de même - toujours tout aussi naïvement, sans doute... - que le Peuple était la source du Pouvoir, et qu'il n'y avait rien au-dessus de lui : bref,  que le Peuple était Souverain.

          Or, voici deux personnes, toutes deux condamnées "a perpétuité", "au nom du Peuple français", et qui sont maintenant sinon libres, du moins en "semi - liberté", ce qui -on en conviendra... - n'est pas exactement la même chose que la perpétuité. Celle-ci n'est-elle donc plus de mise que pour les assassinés ? (dont à l'évidence certains magistrats semblent se ficher éperdument, et qui semblent bel et bien tombés dans l'oubli, aux yeux de certains.....)

          Question : qui sont-ils, ces magistrats, et d'où tirent-ils leur légitimité pour contredire ainsi, démentir et finalement annuler des décisions de justice rendues "au nom du Peuple français" ? Si leur pouvoir est supérieur au Peuple souverain, il faut le dire et là, pour le coup, réformer la Constitution... Il y a d'autres pays, en Europe, ou une condamnation a perpétuité est effectivement appliquée: on peut au moins se poser des questions lorsqu'on voit ce qui se passe en France...

          Car, redisons-le, ni Nathalie Ménigon, ni Jean-marc Rouillan n'ont émis le moindre regret, ni renié leur geste passé, ni formulé la moindre demande de pardon. Ceci rend encore plus difficilement compréhensible la décision de mise en semi liberté....

(1): le "problème" est d'ailleurs beaucoup plus général, et dépasse très largement le simple cas des "époux" Rouillan-Ménigon (ils s'étaient mariés en prison...). Le 2 juin 2005, deux condamnés à perpétuité, Serge Mathey et Patrick Gateau, ont assassiné Nelly Crémel: que faisaient-ils "dehors" ? Force est de constater qu'en république il existe bien une perpetuité, et une seule, effectivement pratiquée: c'est celle qui s'applique aux victimes....

(2): voir la note "A propos de Nathalie Ménigon..." dans la catégorie "France: politique intérieure".

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