Une question qui va bien au delà des Brevets... (1)
Oui, le problème des Brevets est une question qui dépasse très largement, et de très loin, le simple sujet des Brevets; et il nous oblige, pour être bien compris, à prendre du recul pour bien comprendre ce qui se passe. Les anglo-saxons ne s'en cachent pas: sans complexe, ils agissent quotidiennement pour la promotion de leur "langue" (1), et pour imposer leur esprit, leur façon de voir et de penser, leur manière d'être et de faire, bref leur modèle, qu'ils souhaitent imposer partout dans le monde, et dans tous les domaines; ils ne ménagent pas leurs efforts en ce sens, pas seulement en économie, mais aussi -et peut-être surtout- dans le domaine de la Culture (par le biais du cinéma, de la musique et de la chanson etc...).
Disons tout de suite qu'ils ont raison, ou du moins qu'on ne peut pas leur reprocher de proposer et défendre leur culture; ils en font peut-être un peu trop, mais au fond il est normal qu'un peuple, qu'une culture, ait la fierté d'elle-même et qu'elle souhaite la faire connaître, voire adopter, à l'extérieur. Le problème ne vient pas d'eux, en réalité, il vient de nous. La France a peu à peu disparu, depuis que la Révolution a "cassé" le régime qui l'avait construite et qui en avait fait la première puissance d'Europe et du monde. La décadence de notre pays est continue depuis cette époque, et surtout depuis que la république a été instaurée à la fin du XIX° siècle.
Il faut en effet prendre un peu de recul pour bien mesurer et saisir, pour bien comprendre aussi, l'étendue du problème et du désastre; sous Louis XV et Louis XVI la France donnait le ton et le monde nous enviait, nous imitait, nous suivait. Nous n'avions aucun problème d'identité ni de défense de la Langue française, de la Culture française; ce statut de "dominants" a fait tourner la tête des philosophes, qui ont dû croire qu'il en serait toujours ainsi, que les choses dureraient toujours comme cela, pour l'éternité, et qui se sont mis à rêver..., un rêve qui aujourd'hui, pour nous, vire au cauchemar, parce que la France, du moins en tant que grande puissance, a disparu; et qu'elle en est réduite à lutter pour la simple survie de sa langue, en tant qu'instrument de rayonnement universel (ce qui n'aurait même pas paru ahurissant à un contemporain de Voltaire: la question n'aurait tout simplement pas été envisagée...). (à suivre...)