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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Alsace : des vignerons de Gueberschwihr lancent une cuvée pour sauver leur clocher

    Bel exemple de patriotisme municipal, patrimonial et... spirituel : quatorze vignerons de Gueberschwihr ont décidé de participer à la restauration du clocher de l’église de la commune.

    Ils vont pour cela lancer une cuvée spéciale. Ils reverseront chacun un euro par bouteille vendue à la fondation du patrimoine : au pied du clocher à sauver, ils officialisent le lancement de la cuvée Saint Pantaléon...

    Cette initiative est une première du genre en France. Quatorze vignerons haut-rhinois du secteur de Gueberschwihr ont décidé de se mobiliser pour participer à la restauration de l'église de leur commune.

    Ils ont entrepris de lancer une cuvée spéciale, la cuvée Saint-Pantaléon du nom de l'église dont le clocher a besoin d'être consolidé. Chacun de ces quatorze vignerons a créé son propre assemblage avec ses propres cépages.

    C'est donc toute une collection que les amateurs peuvent constituer.


    Pour chacune des bouteilles de cette cuvée spéciale vendue, les vignerons reversent 1 euro au chantier.
    L'étiquette spéciale "cuvée de Saint-Pantaléon" / © DR
    L'étiquette spéciale "cuvée de Saint-Pantaléon" 


    Le chantier de consolidation et de restauration du clocher est estimé à 300.000 euros (hors taxes). Il s'agit principalement de consolider les fondations de l'édifice du XIIème siècle, qui rencontrent des problèmes d'étanchéité. Avec un rapide calcul, si chaque viticulteur participant vend chacun 500 bouteilles, l'opération peut rapporter 7.000 euros

    C'est le maire de Gueberschwihr qui a eu l'idée de cette cagnotte atypique. L'église Saint-Pantaléon est un joyau de la route romane, mais dont l'entretien coûte cher à la commune. L'an dernier, l'édile avait lancé une collecte de fonds auprès des particuliers habitant Gueberschwihr pour financer une partie des travaux. Cette année, c'est lui qui est allé trouver les viticulteurs pour leur soumettre leur projet, auquel ils ont tout de suite adhéré.

    En plus des quatorze viticulteurs engagés dans la cuvée spéciale, trois vignerons ont par ailleurs annoncé qu'ils participeraient à la cagnotte, sans s'associer à la cuvée.

    Construit vers 1130-1140, le clocher est, avec l'ancien bras nord du transept, le dernier vestige encore debout de l'église romane. Haut de 36 mètres, il est remarquable notamment pour sa toiture, un toit en bâtière typiquement alsacien.
    L'église prend son nom d'un martyr originaire de Nicomédie qui fut médecin de l'Empereur Dioclétien, vénéré en Italie contre la peste.
     
    Le clocher de l'église Saint-Pantaléon, à Gueberschwihr, a été construit dans le deuxième quart du XIIe siècle. / © G. Dreyer / France 3 Alsace
    Le clocher de l'église Saint-Pantaléon, à Gueberschwihr, a été construit dans le deuxième quart du XIIème siècle

     


     


    La liste des quatorze vignerons de la cuvée Saint-Pantaleon :

    Domaine Bernard Humbrecht, 10 place de la mairie ;
    Vins Louis Scherb et fils, 1 route de Saint Marc ;
    Domaine Ernest Burn, 8 rue Basse ;
    Domaine Lucien Gantzer, 9 rue du Nord ;
    Domaine Gross, 11 rue du Nord ;
    - Domaine JC Gueth, 1 Brunnmattweg ;
    Domaine Humbrecht Trapp et Fils, 2 route de Hattstatt
    Domaine Benoît Lichtle, 1 rue des Forgerons ;
    Domaine Marzolf, 9 rue de Rouffach ;
    Domaine Bernard Schreb et Fils, 35 rue des forgerons ;
    Domaine Annick et Michel Scherb, 16 rue Haute ;
    Domaine Maurice Schueller, 17 rue Basse ;
    Domaine Clément Weck et Fils, 2 place de la Mairie ;
    Domaine François Weck et Fils, 21 rue des Forgerons.

  • La juste question d'Éric Zemmour : « Mais qui en veut au mâle blanc, occidental et hétérosexuel ? »

    Tex, le présentateur de l'émission de France 2 « Les Z'amours »

     

    Par Eric Zemmour

    On pourrait accuser Internet de tous les maux, mais on refuserait de voir la stratégie délibérée des groupuscules féministes, gays, antiracistes qui sont tous alliés contre leur ennemi commun : le mâle blanc hétérosexuel. Dans cette chronique [Figaro magazine, 22.12] Eric Zemmour précise quel est l'objectif : « effacer toute expression culturelle de l'Occident ». Il a raison !  LFAR

     

    XVMb1a9203c-e669-11e7-8efd-6e29e193fc07.jpgAvis aux éternels potaches. Aux rois de la blague de mauvais goût. Aux empereurs du jeu de mots débile. Ils sont sous surveillance. Leur vie est en danger. Leur destin peut basculer pour une parole de trop. C'est ce qui est arrivé au présentateur de l'émission de France 2 « Les Z'amours » : Tex. Depuis dix-sept ans, il avait eu souvent l'occasion de déployer son humour lourdingue, un peu niais, jamais subtil.

    Et puis, soudain, la vanne de trop. Qui frappe là où il ne faut pas: « Que dit-on à une femme qui a deux yeux au beurre noir ? Rien. On lui a déjà dit. » À ces mots, les réseaux sociaux s'agitent. La secrétaire d'État à l'Égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, alerte le CSA. La délation d'État est à l'œuvre dans la foulée de « #balancetonporc ». Tex finit par être renvoyé par la chaîne publique ! On pourrait multiplier à loisir les anecdotes similaires qui attestent de cette ambiance de « chasse aux sorcières » : le footballeur Antoine Griezmann qui doit s'excuser parce qu'il s'est grimé en Noir pour imiter un joueur de basket américain. Ou une Miss France insultée et traitée de raciste parce qu'elle ose parler de la « crinière de lionne » d'une autre Miss France, venue de Guadeloupe.

    On pourrait considérer tous ces micro-événements avec dédain et mépris. On pourrait accuser internet de tous les maux. On passerait à côté de l'essentiel. On refuserait de voir en face une stratégie délibérée, longuement mûrie, et qui arrive à maturité aujourd'hui. Des groupuscules féministes, gays, antiracistes, chacun suivant ses objectifs propres, mais qui sont tous alliés contre leur ennemi commun : le mâle blanc hétérosexuel. Qui ont une inspiration philosophique commune venue de la fameuse « French Theory », théorie de la déconstruction passée par les campus américains depuis les années 1960 et transformée là-bas en « politiquement correct » médiatique et judiciaire.

    Ils jouent aux faibles mais sont les vrais puissants. L'État est de leur côté. La machine judiciaire est à leur service. Les médias de gauche les soutiennent. Au nom du droit des minorités et du respect des éternelles victimes - femmes, homosexuels, minorités « racisées » -, ces militants veulent effacer toute expression culturelle de l'Occident. Leurs méthodes peuvent changer, leur objectif reste le même. Ils transforment les femmes savantes de Molière en un brûlot féministe. Ils accusent Michel Audiard d'avoir été collabo. Ils auraient censuré les chansons de Brassens ou de Brel (pour homophobie ou misogynie). Ils accusent la grammaire d'entretenir les inégalités entre hommes et femmes. Ils ne laissent rien passer, pas la moindre petite blague, pas la moindre expression. Ils ont fait leur une vulgate marxienne mâtinée de gramscisme : la culture est, pour eux, le reflet des rapports de force dans la société. La culture de l'homme blanc hétérosexuel, même dans son humour le plus anodin, est oppressive par essence ; elle doit donc être délégitimée, ostracisée, diabolisée. Pour être éradiquée. Avant d'être remplacée. « On ne détruit réellement que ce qu'on remplace », disait Danton.  

    Eric Zemmour

  • En 2017, le taux réel du chômage en France n’est pas de 10 %, mais d’au minimum 20 % !

     

    Par Marc Rousset 

     

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    En France, il y a cinq catégories de personnes à Pôle emploi :

    les chômeurs de la catégorie A, des demandeurs d’emploi sans aucune activité ;
     les chômeurs de la catégorie B, des personnes exerçant une activité réduite courte de 78 h ou moins dans le mois ;
     les chômeurs de la catégorie C, des personnes en activité réduite longue (plus de 78 h dans le mois) ;
     les personnes de la catégorie D, des personnes sans emploi et non immédiatement disponibles car en formation, stage, contrat de sécurisation professionnelle, maladie ;
     les personnes de la catégorie E, des personnes non tenues de chercher un emploi car, par exemple, créations d’entreprises ou contrats aidés.

    Fin octobre 2017, selon Pôle emploi, le nombre de demandeurs d’emploi (y compris les départements d’outre-mer) s’élevait à 3.742.000 personnes pour la catégorie A. Si l’on ajoute simplement les catégories A, B et C, ce nombre s’établit déjà à 5.923.200 personnes !

    La population active, selon l’INSEE, en âge de travailler étant de 28,4 millions de personnes, cela donne déjà un taux de chômage minimum de 20 %, soit le double du taux annoncé et généralement retenu par les Français de 10 %.

    Mais la situation est bien plus dramatique, car incorporer les 6,9 millions de fonctionnaires et agents publics dans la population concernée par le chômage minimise le taux réel du chômage. En effet, les fonctionnaires évitent le risque du chômage puisque le statut de fonctionnaire procure un emploi à vie. Ce serait comme si on rapportait le taux de cancer du sein à la population hommes et femmes. Si l’on exclut le nombre de fonctionnaires et d’agents publics, le taux réel de chômage du secteur privé salarié en France, sans même tenir compte des personnes catégories D et E, peut donc être estimé à 28 %. Et ne parlons pas du rôle d’éponge à chômeurs que joue, en France, une fonction publique pléthorique, notamment avec l’explosion des embauches dans les collectivités territoriales ces dernières années. Si l’on retire, enfin, les indépendants et professions libérales qui n’ont pas droit au chômage, on se retrouve même avec un taux de chômage du secteur privé salarié atteignant 30 % de la population active. 

    Bref, un salarié sur trois du secteur privé serait aujourd’hui effectivement au chômage.

    Il importe, aussi, d’être conscient du « chômage camouflé », ce qu’ont toujours compris la plupart des gouvernements, et tout particulièrement ceux de François Hollande, qui consiste à faire passer des chômeurs de catégorie A dans les catégories D et E (stages, formations, contrats aidés). 

    Enfin, si l’on tient compte des auto-entrepreneurs, du grand nombre de précaires tels que les bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA), de l’allocation adulte handicapé (AAH), des bénéficiaires de certaines allocations qui dépassent un certain seuil (pensions alimentaires) non inscrits à Pôle emploi, on prend encore mieux conscience du très grand nombre de personnes inactives sans que ces personnes dans un état précaire, handicapé ou inoccupé soient des chômeurs pour autant.

    Il nous parait donc possible d’affirmer que le taux de chômage réel en France n’est pas de 10 % mais d’au minimum 20 % !

    Or, ce déni sur les chiffres du chômage explique que certains économistes, relayés par exemple par Jean-Pierre Robin dans sa dernière chronique du Figaro du 28 novembre, ne comprennent pas pourquoi l’inflation ne repart pas. Pour eux, la courbe de Phillips, qui voudrait que l’inflation reprenne avec la diminution du chômage, ne joue plus. Elle se serait par miracle soudainement et bizarrement aplatie ! En fait, la courbe de Phillips est toujours bien là, inchangée dans sa forme courbée jouant parfaitement son rôle explicatif car le taux de chômage à regarder sur l’axe des abscisses est 20 % et non pas le taux de chômage officiel annoncé de 4,7 % aux États-Unis, de 10 % en France.

    Enfin, si 42 % des chefs d’entreprise ont, dans certains secteurs, des difficultés à embaucher, ce n’est pas parce que le taux de chômage est bas, mais parce qu’il manque du personnel qualifié et compétent pour les technologies anciennes et nouvelles. En Allemagne, sur le million d’immigrés entrés par effraction, suite à la trahison de madame Merkel, un très faible pourcentage seulement a trouvé un emploi effectif, car ils sont inadaptés aux emplois proposés.   

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Jérusalem, la folle décision de Trump

     

    Par Antoine de Lacoste

     

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    Trump n'en rate pas une pour embraser l'Orient.

    Il a d'abord remis en cause l'accord nucléaire avec l'Iran, accusant, contre tout bon sens, celle-ci de terrorisme. Il a ensuite donné blanc-seing à l'Arabie Saoudite pour ses initiatives calamiteuses au Yémen avec, à la clé, une guerre sans issue. Puis il laisse ses troupes occuper la Syrie en toute illégalité et sans savoir quoi en faire.

    Il s'attaque maintenant au symbole des symboles : Jérusalem.

    En annonçant que les Etats-Unis transféreront leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, Trump fait ce qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait osé, même George Bush junior, pourtant peu avare d'initiatives calamiteuses.

    Il conforte ainsi Israël dans sa politique qui viole constamment le droit international, en particulier par sa colonisation brutale de terres palestiniennes. Elle se traduit par des expropriations répétées, des vols en fait (lisez à ce sujet l'émouvant petit livre de Vera Baboun, maire chrétienne de Bethléem : Ma ville emmurée).

    Mais Trump n'en a cure car il fait cela pour de strictes raisons de politique intérieure.

    Il faut savoir que le Congrès américain a voté en 1995 le Jérusalem Embassy Act, qui prévoyait ce transfert. Mais une clause prévoyait que le Président des Etats-Unis pouvait repousser de six mois en six mois l'application de cette loi en fonction de la situation géopolitique locale.

    Pendant sa campagne électorale, Trump, pour conforter son électorat de la droite évangélique protestante, s'était engagé à ne plus repousser l'application de l'accord. Pour les évangélistes, en effet, le retour du Messie sur terre passe par la reconnaissance d'Israël comme Etat juif avec Jérusalem comme capitale...

    De plus, de très importants bailleurs de fonds de la campagne présidentielle de Donald Trump venaient du lobby sioniste (comme d'ailleurs chez Hillary Clinton) et les pressions, une fois l'élection acquise, étaient de plus en plus fortes.

    Certes, aucune mesure concrète n'a encore été prise pour le déménagement de l'ambassade. Mais la décision étant maintenant annoncée, le principal verrou a sauté et ce n'est plus qu'une question de temps.

    Il est évident que les Palestiniens n'ont guère les moyens de s'opposer à une telle mesure et si une nouvelle révolte éclate elle sera, comme les autres, sanglante mais stérile. Tout au plus, cela peut permettre aux deux factions rivales, l'Autorité palestinienne et le Hamas de se rapprocher. Mais là encore, cela ne saurait peser sur le cours des événements.

    Les réactions dans le monde arabe ont été à l'aune des divisions actuelles : Ryad s'est à peine exprimé, la Jordanie, gardienne des lieux saints musulmans, a émis une protestation de principe et Téhéran a accusé l'Amérique de provocation.

    Poutine a condamné bien sûr, tout comme les dirigeants occidentaux mais que peuvent-ils faire d'autre ?

    Alors c'était au monde chrétien de réagir, en particulier le Vatican. Car au fond cette nationalisation de Jérusalem au profit d'un Etat confessionnel, lieu où le Christ est mort sur la Croix et où des millions de pèlerins viennent chaque année se recueillir sur son tombeau, est un acte qui attaque le cœur du christianisme.

    Mais il ne s'est rien passé, ou presque.

    Alors, devant cette passivité générale, il faut au moins que les catholiques prennent conscience de l'offense qui leur est faite.  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Guerre des monnaies ? • Le dollar face à la ruée vers l’or en Allemagne et au yuan-or chinois en Arabie Séoudite

     

    Par Marc Rousset

     

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    Selon une étude du World Gold Council publiée début octobre et intitulée « La décennie dorée de l’Allemagne », la demande d’or privée allemande a atteint un record de 190 tonnes : 110 tonnes physiques en pièces et barres et l’équivalent de 80 tonnes en titres indexés sur l’or, pour une valeur de 6,8 milliards d’euros. Si les Français continuent de rêver malgré la sévère mise en garde de la crise de 2008, les Allemands, non ! Hormis la Suisse, les Allemands, avec 1,5 gramme par habitant, sont les plus gros acheteurs d’or d’Europe. Ils font mieux que les Turcs avec 0,9 gramme, les Chinois avec 0,6 gramme ou même les Indiens (0,5 gramme) et la France, (0,1 gramme seulement).

    L’Allemagne a été marquée par l’hyperinflation hallucinante de 1923 et par huit monnaies différentes durant les cent dernières années. Les Allemands sont conscients de l’instabilité financière et des effets d’érosion sur les richesses qui menacent le monde. Les taux bas et négatifs inquiètent suffisamment les Allemands pour que 57 % d’entre eux investissent dans l’or afin de protéger leur patrimoine. La bataille de l’or légitime contre le dollar illégitime comme étalon mondial est, en fait, une lutte économique et géopolitique (Chine, Russie, Iran, Venezuela) sans merci tous azimuts au niveau de la planète, et ce qui se passe en Allemagne est un avertissement sérieux de plus parmi d’autres à l’encontre de l’impérialisme non justifié du dollar.

    Dans une interview accordée au média américain CNBC le 11 octobre, l’économiste Carl B. Weinberg a estimé que Pékin pourrait bientôt acheter l’or noir avec sa propre devise, le yuan, sans devoir passer par le dollar, car la Chine devrait, d’ici un an ou deux, surpasser les États-Unis en tant que premier importateur de pétrole. Si les Saoudiens se décident à accepter le paiement en yuans-or, les autres acteurs du marché du pétrole suivront son exemple. Pékin a toutes les chances de faire pencher la balance en sa faveur avec la carotte supplémentaire de la convertibilité en or du yuan à Hong Kong, Shanghaï ou Londres. 

    Ce serait donc la fin pour l’Amérique, malgré tous ses efforts, de l’accord conclu en 1974 entre le président américain Richard Nixon et le roi Fayçal d’Arabie pour que Riyad libelle ses ventes de pétrole en dollars, d’où les pétrodollars et l’origine même de la suprématie du dollar dans le monde. Les tentatives de Trump pour remettre en cause l’accord conclu avec Téhéran sur la non-détention d’armes nucléaires ne sont pas faites seulement pour satisfaire Israël, qui tient à rester la seule puissance détentrice de l’arme nucléaire au Moyen-Orient, mais aussi et surtout pour plaire à l’Arabie saoudite, qui voit dans l’Iran chiite et perse un dangereux, vaste et puissant ennemi héréditaire de l’autre côté du golfe Persique, afin de la dissuader de coter son pétrole en yuans. 

    La Russie et la Chine, de leur côté, feront tout pour toucher au cœur la puissance financière de l’Amérique en n’utilisant plus le dollar pour le commerce du pétrole.

    Le système financier mondial basé sur le dollar-étalon aux pieds d’argile, l’hyper-endettement, la folle création monétaire et la domination de Wall Street constituent, en fait, face au monde et à l’or, une gigantesque bombe à retardement qui explosera inéluctablement. Le seul problème, c’est que personne ne connaît la date et l’heure à laquelle la bombe a été réglée.  

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Au patrimoine cinématographique • Soleil trompeur

     

    Par Pierre Builly

    Soleil trompeur de Nikita Mikhalkov (1994) 

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpgLa Russie martyre

    L’environnement historique du film – qui n’est pas forcément bien connu en France – est celui pendant lequel l’Union Soviétique s’est complètement fermée aux influences extérieures, pour s’instituer en phare révolutionnaire, en Contre-Église à quoi des millions d’existences ont été sacrifiées et tant d’espérances fauchées.

    Soleil trompeur 2.jpgLa Russie, en 1936, est donc opaque et fermée, les échanges avec l'extérieur sont réduits au minimum, dans tous les domaines (sait-on que l'URSS participe à ses premiers Jeux Olympiques seulement à Helsinki, en 1952, et c'est l'URSS triomphante de la victoire sur l'Allemagne !) et pourtant il n'y a guère qu'une quinzaine d'années que la Révolution a triomphé : c'est très bref et ça laisse subsister des pans entiers du monde enfui.

    Ainsi, au tout début de Soleil trompeur, lorsque Mitya (Oleg Menshikov), le traître, le transfuge, rentre à l'aube dans son appartement bourgeois à proximité de la place Rouge et qu'il est servi par un vieux domestique, français ainsi qu'il était de règle dans toutes les familles de qualité, qui n'est pas encore bien parvenu à maîtriser la langue russe (André Oumanski).

    Soleil trompeur 3.jpgLe colonel Kotov (Nikita Mikhalkov lui-même), héros de la révolution soviétique a épousé Maroussia (Ingeborga Dapkunaïté), issue de la très bonne bourgeoisie d’avant-guerre, et il est à peu près parvenu à s’intégrer dans le monde raffiné, nostalgique, condamné, de sa belle-famille. Le couple est venu passer un dimanche d’été dans la confortable datcha où la vie est paisible entre dentelles et samovar, porcelaines précieuses et soupirs discrets sur cet « Avant » qui n'est plus possible.

    Soleil trompeur 4.jpgSergeï Kotov est pris entre les deux mondes : celui de sa femme et celui qu'il voudrait offrir à leur fille, Nadia (Nadezhda Mikhalkova, sa propre fille dans la vie) et qu'il évoque dans une séquence très pure, lors de la promenade en barque sur la rivière, lorsqu'il dit que la Révolution a été faite pour que tout le monde puisse avoir les doux petits petons de Nadia qu'il caresse alors...

    Le retour de Mitya auprès des siens, auprès de Maroussia dont il a jadis été amoureux, va commencer à abîmer le calme apparent des choses. Mais, pour Kotov et les siens, il y a bien pire que Mitya : il y a Staline.

    Soleil trompeur 5.jpgL'extraordinaire, de ce film qui dispense une rare puissance d'émotion et dont la fin est d'une désespérance totale, est sa conformité à l'âme russe, telle qu'on la voit en Occident mais surtout telle qu'elle doit réellement être : on y passe du rire aux larmes, de la tendresse au burlesque (la séquence où les grands-mères jettent à l'eau les médicaments de la servante hypocondriaque, Mokhova, les pitreries de l'oncle Kirik), de la gaieté à la gravité, de la légèreté au tragique d'une façon qu'on ne connaît pas en Occident.

    Soleil trompeur 6.jpgLa journée d'été s'achève et la paix descend sur la terre russe ; Kotov va monter dans la voiture des tueurs du NKVD et sait très bien qu'il ne reviendra pas, qu'il ne reverra plus tous ceux qu'il aime ; et c'est à ce moment, juste avant la dure séquence finale que Mokhova et les grands mères entonnent « Les cloches du soir » une de ces bouleversantes chansons slaves qui appellent la sérénité et le repos, alors même que Kotov va mourir, sa femme et sa fille vont être déportées en Sibérie, Mitya va se suicider ...   

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    DVD disponible autour de 10 €

  • Patrimoine cinématographique • Des hommes et des dieux

     

    Par Pierre Builly

    Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois (2010) 

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    1.jpgDans l'Algérie de 1996, au plus fort de la rébellion islamiste et des crimes de terreur qui ensanglantent au quotidien un peuple pris en otage entre les dirigeants corrompus et les fanatiques barbares, il y a neuf moines bénédictins, cisterciens de stricte observance qui, dans un monastère de l'Atlas, perpétuent la présence chrétienne en Afrique du Nord, et essayent de maintenir praticable un passage avec l'Islam. 

    2.jpgComme le veut la règle de leur Ordre, ils prient à toutes les heures du jour et de la nuit ; ils étudient ; ils travaillent, cultivent les champs, recueillent le miel de leurs ruches. Ils sont tout ouverts à la population musulmane, pauvre, digne, amicale ; ils soignent les enfants et les malades, habillent les miséreux, aident à remplir les papiers ; ils sont fraternels, bienveillants, pleins d'amour ; ils vivent leur Foi dans une région magnifique et austère, au milieu du respect et de l'estime de toute la population. 

    3.jpgMais la folie islamiste est là, partout ; dans la région, dans toute l'Algérie, les barbares assassinent pour un rien, un hidjab non porté, un sourire entre deux adolescents, un enseignements d'instituteurs jugé insultant pour leur interprétation du Coran ; la terreur est là, et le fanatisme, avec son infinie bonne conscience. Et les autorités savent bien que l'ancrage, la persistance du monastère chrétien ne peut qu'appeler l'orage... 

    Nous savons tous ce qui s'est passé : le 27 mars 1996, sept des neuf moines présents sont enlevés et égorgés. Le plus âgé, Luc (Michael Lonsdale), le médecin, avait 82 ans ; le plus jeune, Christophe (Olivier Rabourdin) en avait 36. Tous, au bout de longs débats, de longues interrogations, avaient décidé de rester pour témoigner. 

    Le chemin du martyre n'est pas celui de l'inconscience, et moins encore celui de la fascination morbide et masochiste ; c'est celui de l'acceptation. On ne le gravit pas sans peur et sans angoisse. Peur physique, celle de la violence, des coups, des tortures ; angoisse métaphysique où la question de la place de son sacrifice est posée. 

    5.jpgIl importe assez peu, en fin de compte que les assassins des moines de Thibirine soient les islamistes fanatiques qui tiennent les maquis dans les années Quatre-vingt-dix en Algérie, ou les forces de sécurité de l'État algérien, qui sont exaspérées par la présence des cisterciens et cherchent à discréditer leurs ennemis dans l'opinion internationale ; la grande force, la force lumineuse du film de Xavier Beauvois est très au delà de cette interprétation conjoncturelle : sa grande force est de porter la réalité de la spiritualité. 

    Des hommes, dont plusieurs sont faibles, angoissés, épuisés, des hommes qui quelquefois doutent et, pour beaucoup ressentent le silence de Dieu, des hommes qui choisissent de rester là parce que c'est leur destin, leur choix et leur vocation. Parce que partir, pour se préserver, c'est précisément renier ce pourquoi ils sont venus : témoigner, dans l'absolue nudité de leur présence, de la fraternité des hommes. 

    6.jpgDes hommes et des dieux est un film grave, poignant, d'une tristesse infinie, et d'une infinie sérénité. La scène magnifique du dernier repas pris avant l'irruption des assassins, qui, dans la douceur amicale et l'émotion partagée, peut évoquer la Cène et montre des moines apaisés, réconciliés, déterminés à rester en Algérie quelles que soient les suites de leur décision, est profondément émouvante, et exaltante tout autant. Les visages des neuf moines, dont sept seront assassinés, portent une joie et une sérénité bouleversantes : il savent que leur choix est le plus grand. 

    7.jpgBeauvois filme cela avec mesure et force tout à la fois : la beauté grandiose des paysages, les relations fortes nouées par les moines avec les habitants, la sauvagerie obtuse des assassins, les craintes, les doutes, les personnalités rétives, les angoisses sont incarnés par des acteurs au plus haut de leur talent. Lambert Wilson, prieur souvent cassant, trop conscient de sa supériorité intellectuelle est remarquable ; comme le sont les autres moines, remarquables d'authenticité, notamment le vieil Amédée (Jacques Herlin) ou le brûlant Jean-Pierre (Loïc Pichon), les deux miraculeusement rescapés du massacre ; mais aussi, évidemment, une note spéciale au grand Michael Lonsdale, frère Luc, le médecin de la communauté, dont on connaît l'engagement charismatique personnel, et qui trouve là un rôle à la mesure de son immense talent. 

    Magnifique œuvre, dont chaque séquence est bouleversante.   

    DVD disponible autour de 10 €

  • Patrimoine cinématographique • Capitaine Conan

     

    Par Pierre Builly

    Capitaine Conan de Bertrand Tavernier (1996) 

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpgL’âme du guerrier

    Conan 1.jpgEst-il si étrange que ça que Bertrand Tavernier ait consacré deux de ses films, et parmi les plus réussis, La vie et rien d'autre et Capitaine Conan aux années qui ont suivi la Première Guerre ? Lui-même fils d'un grand résistant, sans doute a-t-il tôt perçu ce que le massacre de 14-18, événement traumatique du siècle pour la France, portait en germe d'horreurs suivantes... 

    Est-il si étrange, aussi qu'un film qui présente un personnage si ambigu que Conan, admirablement joué par Philippe Torreton, ait pour cadre d'opération les lointains du conflit, l'Orient balkanique, si oublié et si extérieur, en apparence, aux buts immédiats des luttes, la défense du sol sacré du territoire ? On ne peut pas ne pas s'attacher à Conan, à Conan 2.jpgson courage, à sa vitalité, à sa capacité à entraîner, à protéger ses hommes - jusqu'à l'absurdité -, à sa clairvoyance sur les tueries... et en même temps, et parallèlement, on ne peut pas ne pas s'effarer devant son aveuglement, sa furie meurtrière, sa violence, l'espèce de jouissance sacrée qu'il éprouve lorsqu'il plonge un poignard dans le ventre d'un ennemi... 

    Montherlant, qui a beaucoup réfléchi sur la guerre et le goût monstrueux, irraisonné et irrépressible que les hommes en ont, écrit quelque part La guerre fait jouer un rôle aux gens qui ne sont pas capables de s'en fabriquer un eux-mêmes. Et ce rôle, quoi qu'on dise, est et sera éternellement, de ceux qui leur relèvent la tête. Conan, petit mercier d'un coin perdu de Bretagne, le dit au début du film à son camarade Norbert (Samuel Le Bihan) : il est fait pour ça, conduire une troupe à l'assaut, préparer les pièges, les traquenards, monter les embuscades, mener les coups de main, se faire aimer d'une bande de loups dont il canalise le goût du sang. Il n'y a pas plus poignant que les dernières images où, alcoolique, vieilli, bouffi, il est retrouvé par Norbert à quelques mois de cette mort qu'il sait prochaine et qui sera bienvenue... 

    Conan 4.jpgIl est tout de même dommage que Tavernier ait gardé les gros sabots qu'il affectionne pour un sujet si grave et si complexe : la veulerie des chefs, tous fantoches ridicules et odieux est trop habituelle pour ne pas lasser et le parti-pris de montrer les aspects grotesques de la guerre (l'épidémie de dysenterie, la comptabilité sans fin des formulaires d'intendance) est filmé sans trop de finesse ; je pense aussi qu'on pourrait chipoter sur quelques détails para-historiques (qu'est-ce que c'est que cette abondance de Médailles militaires sur les poitrines des officiers ? Seul Conan devrait pouvoir la porter puisque les bataillons de chasseurs à pied, arme dont il est issu, l'ont reçue en janvier 18 ! Rappelons que la Médaille militaire n'est décernée qu'aux sous-officiers et aux généraux ayant commandé en chef. Et puis de Scève (Bernard Le Coq), officier de carrière, ne devrait pas, vu son âge évident, n'être que lieutenant !). 

    Torreton est parfait et les scènes de combat, qui ont bénéficié d'importants moyens sont saisissantes ; le reste de la distribution est moins homogène, à l'exception du rôle secondaire de l'aumônier, Claude Brosset, que j'ai trouvé excellent... 

    Un disque de suppléments offre notamment une intervention tout à fait claire et remarquablement intéressante de Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur de l'Historial de la Grande Guerre de Péronne, qui situe fort bien la chronologie et la particularité du théâtre d'opération.  

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    DVD disponible autour de 10 €

  • L’affaire Khashoggi ou le cynisme occidental face à l’Arabie Saoudite

    Mohamed Ben Salman (MBS) et Donald Trump 

    Par Antoine de Lacoste 

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    Depuis le début de l’affaire Khashoggi, ce journaliste tué dans les locaux du consulat saoudien en Turquie, l’Arabie Saoudite a multiplié les mensonges.

    Après avoir affirmé que le journaliste était ressorti libre du consulat, elle a finalement admis, devant l’évidence, qu’il y était mort mais à la suite d’une bagarre. On imagine en effet aisément, alors que le journaliste venait chercher des papiers lui permettant d’épouser une Turque, ce dernier cherchant à se colleter avec les barbouzes du consulat…

    Personne ne croit à cette thèse et il semble évident que les deux jets ayant fait l’aller-retour Ryad-Istanbul le même jour transportant plusieurs membres des services secrets saoudiens, se soient déplacés pour régler le cas Kashoggi.       

    khashoggi.jpgCe dernier était un islamiste convaincu, ce que l’on oublie un peu, et ses liens avec feu Ben Laden sont bien connus. Il était ensuite devenu proche des frères musulmans, donc du Qatar, nouvel et récent ennemi de l’Arabie Saoudite de Mohamed Ben Salman (MBS). Il semble que ce soit pour éviter de faire partie de la vague d’arrestations qui a frappé le royaume l’année dernière, que Jamal Khashoggi ait préféré s’enfuir aux Etats-Unis. Il y comptait de nombreux amis, a été fort bien accueilli et, depuis, réglait ses comptes avec le régime saoudien, par de nombreux articles publiés dans le Washington Post.

    Depuis cette disparition, le monde occidental est bien embarrassé. Si sourcilleux sur le respect des droits de l’homme quand il s’agit de la Syrie, de la Russie et maintenant, pourquoi pas, de la Hongrie, peut-il passer l’éponge aussi facilement sur ce qui s’apparente bien à un crime d’Etat ?

    Alors comme d’habitude, on fait semblant : Bruno Lemaire annule sa participation au « Davos du désert » prévu à Ryad mais cela « ne remet pas en cause le partenariat stratégique avec l’Arabie Saoudite », Emmanuel Macron attend les résultats de l’enquête, le PDG de Thalès annule également son déplacement mais, rassurez-vous, le patron de la branche spatiale sera bien là...

    Ce qu’il y a de bien avec Donald Trump c’est qu’il ne se croit pas obligé de faire semblant. Ses récentes déclarations à Fox Business portent assez haut le cynisme assumé : « S’ils étaient au courant c’est mauvais. S’ils ne savaient rien, des évènements malheureux peuvent arriver ». Certes, surtout dans un consulat...Il ajoute, finaud : « Nous voulons être malins. Je ne veux pas renoncer à 110 milliards. Il s’agit d’emplois. ».

    Son amitié pour Ryad est d’ailleurs assez ancienne. Ne disait-il pas, lors de sa campagne électorale, « les Saoudiens, ils m’achètent des appartements. Ils dépensent 40, 50 millions de dollars. Je les aime beaucoup ! ». On sait prévoir l’avenir à Ryad.

    La flagornerie occidentale vis-à-vis de l’Arabie Saoudite est très ancienne, et cette affaire ne remettra pas en cause une servilité si éprouvée.

    1721332_3_336a_le-prince-salman-ben-abdel-aziz-al-saoud-ici_f1b0a799dac98037456f3743f06d594e.jpgElle embarrasse toutefois le roi Salman al-Saoud qui a écarté des cercles du pouvoir deux proches du prince héritier MBS. De plus,un des membres des services secrets saoudiens, le lieutenant Saad al-Bostani, présent au consulat, vient de mourir opportunément d’un accident de voiture à Ryad. MBS doit comprendre qu’il ne faut pas faire n’importe quoi.

    Mais que l’on se rassure : quoi qu’il arrive, au Proche Orient, les gentils sont Israël et l’Arabie Saoudite et les méchants les Iraniens et les Syriens. Ainsi en a décidé la grande Amérique.  ■ 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Que se passera-t-il après le krach économique, financier, mondial à venir ?

     

    Par Marc Rousset   

     

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    Le krach, tout le monde y pense sans en parler de peur de déclencher les foudres divines.

    Tel le furet du bois joli, certains le voient poindre à la moindre alerte sur la devise turque, sur les fausses déclarations officielles rassurantes au sujet de la Grèce, à la moindre hausse des taux d’intérêt et du « spread » italien par rapport au taux allemand. Ce n’est pas pour rien, non plus, que les autorités chinoises obligent le groupe HNA à se délester de 50 milliards de dollars d’achats d’actifs à l’étranger ces dernières années (Pierre et Vacances, Hilton, Radisson…) tout comme les groupes Fosun (Club Med), Wanda (immobilier, parcs d’attractions) et Anhang (assurances).

    Le krach d’un système mondial surendetté repoussant sans cesse les faillites à venir en empruntant davantage, en maintenant artificiellement les taux d’intérêt à la baisse (pressions actuelles de Trump sur la Fed) et en pratiquant une politique monétaire laxiste (USA, BCE, Japon, Grande-Bretagne), aura bien lieu, mais où et quand dans un premier temps ? Personne ne le sait… Il est, par contre, possible d’imaginer ce qui se passera après le krach.

    Nous vivons actuellement les derniers moments du système du dollar roi qui s’est installé sournoisement, diamétralement opposé au système sécurisant et conservateur de l’étalon-or qui a duré jusqu’en 1914, malheureusement enterré suite aux nécessités de financer les dépenses exponentielles de la Première Guerre mondiale alors en cours.

    De 1914 à 1944, l’or s’est moins déplacé physiquement, mais il gardait malgré tout son rôle salvateur d’étalon puisque, par exemple, la Réserve fédérale américaine était tenue de garder dans ses coffres une quantité d’or correspondant au minimum à 40 % de la monnaie en circulation.

    En 1945, à Bretton Woods, les États-Unis ont imposé le dollar pour remplacer partiellement l’étalon-or en partant du principe que le monde entier avait soif de dollars et en décidant d’abaisser à 25 % au lieu de 40 % la couverture or physique détenue à Fort Knox. En 1965 et 1968, l’Amérique a décidé de se libérer de la contrainte minimum or des 25 %. Et, en 1971 – ce qui a été le pot aux roses et le début du dérèglement du système financier international, dont nous voyons aujourd’hui les catastrophiques conséquences -, Nixon décida tout simplement, unilatéralement, du fait du prince, que le dollar ne serait plus convertible en or, ce qui revenait à remplacer totalement l’étalon-or par l’étalon-dollar dans le monde.

    Est apparu alors un système où les capitaux du monde entier étaient appelés à circuler librement avec des taux de change flottant au jour le jour entre les monnaies, la devise de référence principale étant le dollar, mais sans aucun arrimage à un étalon universel et physique.

    sans-titre.jpgTant que le krach et la catastrophe à venir n’ont pas encore eu lieu, personne ne se hasarde à demander, bien évidemment, le rétablissement immédiat de l’étalon-or, conscient que cela briserait tout net, immédiatement, la croissance comme une subite douche glacée après un bain laxiste brûlant, avec une terrible récession à la clé.

    En revanche, après le krach, une fois les agents économiques ruinés, il faudra tout reconstruire de zéro. Il est alors très probable que nous vivrons dans un monde sans libre-échange mondialiste, avec des zones autarciques protectionnistes autocentrées et un commerce international réduit au strict échange des produits indispensables à l’importation car non présents ou impossibles à produire dans une zone autarcique (USA, Chine, Russie, Europe de l’Ouest, Japon).

    Apparaîtront, alors, quelques grandes devises internationales correspondant à chaque zone autarcique convertibles en or (euro, yuan, dollar, yen). Ce jour-là, les partisans de l’or, les « cocus » du système actuel ne profitant pas des bulles boursières et immobilières, tiendront leur revanche avec la montée à la verticale du prix de l’or, ce qui fut le cas de l’Allemagne en 1923, mais ce sera une bien maigre et triste consolation au milieu des ruines épouvantables d’un système économique explosé, de la misère sociale, du malheur humain, avec de gigantesques et imprévisibles conséquences politiques et géopolitiques à la clé.    

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Une nouvelle manipulation chimique se prépare-t-elle en Syrie ?

     

    Par Antoine de Lacoste

     

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    C’est John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, qui a lancé l’affaire mercredi : « Si le régime syrien emploie des armes chimiques, nous réagirons très fortement et ils feraient bien de réfléchir un bon moment avant une quelconque décision. »

    Bolton (Photo ci-dessous) évoque ainsi la prochaine bataille qui sera menée par l’armée syrienne : la reconquête de la province d’Idleb, la dernière tenue par les islamistes.

    John_R_Bolton_at_CPAC_2017_by_Michael_Vadon.jpgCette déclaration est inquiétante car ce type d’avertissement est à géométrie très variable : les Américains n’ont jamais évoqué cela lors des reconquêtes de Der ez-Zor, où l’armée syrienne avait Daech en face d’elle, ou de Deraa où ils avaient donné leur feu vert aux Russes et abandonné leurs alliés islamistes. Ils s’étaient contentés de demander aux Israéliens l’exfiltration des casques blancs, ces secouristes très islamistes que l’Occident encense, finance et manipule. Russes et Syriens avaient observé cette évacuation, sans intervenir bien sûr, car il y avait un accord.

    Tout a été différent lors de la bataille de la Ghouta. Cette reconquête de 15000 km2 de la banlieue de Damas n’avait pas le feu vert américain : Daech n’était présent que dans le camp de Yarmouk. La plus grande partie était tenue par d’autres groupes islamistes dont certains avaient été soutenus par les Américains ; de nombreux casques blancs étaient présents également. Surtout, cette bataille était décisive : après la reconquête d’Alep l’année précédente, celle de la Ghouta marquerait un tournant, définitif cette fois, de la victoire de l’armée syrienne et du succès de l’intervention russe.

    Les Américains avaient tenté de dissuader les Russes de mener cet assaut, en vain. Et à deux jours, de la chute du dernier quartier de la Ghouta, à Douma, l’armée syrienne fut accusée d’attaque chimique et les casques blancs firent circuler photos et vidéos d’enfants affublés de masque à oxygène….En outre Trump et Macron affirmaient détenir des preuves de la culpabilité syrienne mais personne ne les a jamais vues. Plusieurs frappes eurent lieu, on s’en souvient.

    Se pourrait-il qu’une nouvelle manipulation ait lieu si l’armée syrienne lance l’assaut contre Idleb ?

    Sentant la menace, les Russes ont réagi samedi. Le porte parole du Ministère de la Défense, Igor Konachenkov,  a dénoncé la préparation d’une « nouvelle provocation pour accuser le gouvernement syrien ». Il a rappelé que le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS pour les intimes), nouveau nom du Front al-Nosra, régnait sur 60% de la province. Ces derniers jours, plusieurs réservoirs de chlore ont été acheminés par HTS vers la ville de Jisr al-Shughur a affirmé Konachenkov  ajoutant que les services secrets britanniques « participaient activement » à cette future manipulation.

    Mais pourquoi préparer un nouveau scénario de ce type puisque le sort de la guerre est jeté ?

    Pour une raison stratégique essentielle : Idleb ne peut être reconquise que si Poutine et Erdogan se mettent d’accord sur l’après : que faire des islamistes hors HTS, soutenus par les Turcs ? ET surtout comment administrer cette province limitrophe de la Turquie ?

    Pour les Américains, qui occupent le reste du nord de la Syrie avec leurs amis kurdes, une entente russo-turque à Idleb serait une défaite diplomatique majeure entraînant inéluctablement leur départ.

    Alors une bonne petite attaque chimique du méchant Assad soutenu par le méchant Poutine…   

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Le réel a lieu

     

    par Jean-Baptiste d'Albaret 

     

    Entre ce qu’il est convenu d’appeler les « élites » et la population, il n’y a plus seulement un fossé. Il y a désormais un gouffre. Un abîme. Selon un sondage publié le mois dernier, seul un Français sur dix a confiance dans les partis politiques. Un Français sur quatre dans les médias. Ce décalage déjà ancien entre le « pays légal » et le « pays réel » va en s’accentuant et s’observe dorénavant un peu partout en Europe.

    Exemple. Désignée personnalité de l’année par Time Magazine pour sa décision d’accueillir 800 000 migrants, Angela Merkel a finalement reconnu que « le multiculturalisme conduit à des sociétés parallèles et qu’il demeure, par conséquent, une grande illusion »… Constat en forme d’aveu qui sous-estime cependant l’échec de la politique migratoire imposée conjointement par la chancelière allemande et la Commission européenne, avec l’approbation zélée de François Hollande. Car, dans la nuit du 31 décembre, à Cologne, le réel a bien eu lieu pour paraphraser le titre d’un livre de Michel Onfray. Des milliers d’hommes, demandeurs d’asile pour la plupart, ont violenté ou violé des centaines de femmes, parfois sous les yeux de forces de l’ordre débordées ou étrangement atones. Les autorités allemandes – police, médias, élus – ont d’abord cru avisé de dissimuler l’ampleur de ces agressions. Mal leur en a pris. Les réseaux sociaux se sont emparés de l’information : on apprenait alors que des faits similaires avaient été constatés, et pareillement censurés, dans plusieurs autres villes d’Allemagne, mais aussi en Autriche, en Suisse, en Finlande. En Suède, le Premier ministre a même accusé sa police de « déni de démocratie » pour avoir caché l’explosion du nombre de viols dans son pays. Mais à Stockholm comme à Cologne, la police a fait ce qu’on lui demandait : elle a fermé les yeux, elle n’a pas voulu voir.

    Cette irruption du réel ébranle en effet toutes les certitudes établies. Elle bat en brèche les lieux communs de cet antiracisme « en train de devenir fou », pour parler comme Alain Finkielkraut, qui consiste à culpabiliser le « Même » pour faire de « l’Autre » une victime. Et elle donne à voir froidement le résultat concret d’une politique multiculturaliste – essentiellement motivée par des questions économiques et démographiques – imposée au forceps. D’où cette incroyable rétention d’information. D’où, également, ces invraisemblables précautions sémantiques. Une fois l’affaire rendue publique, le maire de Cologne a recommandé à ses administrées de garder « une distance plus longue que le bras tendu » avec les nouveaux arrivants. Le tout, bien sûr, pour ne « stigmatiser » personne. Comme si nous, pauvres citoyens, étions incapables de saisir les nuances et d’établir les distinctions nécessaires.

    Ainsi vont, en Allemagne comme en France, les élites politiques, médiatiques, intellectuelles. Pour les citoyens, le danger principal est le terrorisme islamiste. Pour elles, c’est le fascisme, l’extrême droite. Les uns sont d’abord préoccupés par leur sécurité. Les autres le sont avant tout par les droits de l’homme. Les peuples expriment de plus en plus un désir de patriotisme. Les élites ne jurent que par l’Europe et la mondialisation. Un sondage CEVIPOF de février 2015 soulignait que pour 87% des Français les politiques ne tiennent pas compte de leurs préoccupations… Il n’y a pas à chercher plus loin l’explication à la forme explosive des mouvements populistes en Europe.

    En France, Nicolas Sarkozy vient d’annoncer qu’il ne reviendrait pas sur la Loi Taubira après avoir promis qu’il l’abrogerait s’il était élu. On s’en doutait. Mais on en reste pas moins effaré par cette capacité de nos dirigeants à trahir toutes leurs promesses. Et à creuser toujours un peu plus la tombe du politique. •

    Rédacteur en chef de Politique magazine

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    Février 2016

  • Des flots ininterrompus

     

    par Jean-Baptiste d’Albaret

     

    A l’heure où nous bouclons ce numéro, les terroristes ont encore frappé. Trois jours après l’arrestation du dernier responsable en vie de la tuerie du 13 novembre à Paris, Salah Abdeslam, l’aéroport et le métro de Bruxelles ont été visés par des attaques meurtrières. C’est-à-dire que les terroristes, en dépit d’une présence policière massive, ont frappé, dans une sorte de riposte, le cœur du quartier européen de la capitale belge. Ainsi est l’ennemi islamiste : tapi au sein des populations, trouvant refuge dans des quartiers où il est protégé, il peut frapper n’importe où, n’importe quand, avec une rapidité d’exécution sans faille. L’idéologie dominante qui, il y a peu encore, osait parler d’« actes isolés », de « loups solitaires », voire même de simples « déséquilibrés », vole en éclat de façon dramatique. La vérité, c’est que le djihadisme, structuré et organisé, possède des réseaux et des relais partout en Europe. Nos élites dirigeantes ont laissé prospérer un communautarisme islamique en se voilant la face pour ne rien voir. Pour ces bonnes âmes, l’islam n’est-il pas la religion des réprouvés ? Leur responsabilité est aujourd’hui écrasante. Du renversement de Kadhafi, au moment même où le monde arabe implosait sous le coup de « printemps » prétendument « démocratiques » mais qui bénéficièrent d’abord aux islamistes de toutes obédiences, à la gestion de la crise syrienne, aboutissant au financement et à l’armement de groupes islamistes radicaux à seule fin de faire tomber Bachar al-Assad, le même humanitarisme manichéen a prévalu pour aboutir à ce désastre. Désastre consommé avec la décision abracadabrante et unilatérale d’Angela Merkel d’inviter tout le monde en Europe, provoquant un exode massif vers le Continent.

    Plus encore que la menace d’un Brexit, la crise migratoire pourrait porter le coup de grâce à une Europe qui ressemble de plus en plus à une citadelle assiégée, hérissée de barbelés. On le lira dans les pages de ce numéro de Politique magazine. Après 1,25 million de migrants en 2015, 250 000 sont déjà arrivés en Europe depuis le début de l’année, dont 150 000 en Grèce selon l’Organisation internationale pour les migrations. L’Allemagne d’Angela Merkel prévoit ainsi d’accueillir jusqu’à 3,6 millions de personnes d’ici à 2020 ! Loin de se tarir, le flot migratoire continue de jaillir sans interruption.

    Ce n’est pas l’accord signé le 18 mars entre Ankara et l’Union européenne qui résoudra le problème tant il paraît d’ores et déjà voué à l’échec. Pays en faillite et à l’état déficient, la Grèce n’a évidemment pas les moyens de fermer la « route de la mer Egée » ni de contrôler efficacement ses frontières. Organiser le renvoi systématique des arrivants vers la Turquie, même avec l’aide de l’Union européenne, est tout simplement pour elle une « tâche herculéenne », comme l’a dit, dans un trait d’humour involontaire, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker. Et c’est Erdogan qui se frotte les mains ! Une fois de plus, le régime turc, passé maître dans l’art du double-jeu, roule les Européens dans la farine.   

    Au terme de cet accord – concocté en toute opacité, selon son habitude, par Angela Merkel –, la Turquie empoche 6,6 milliards d’euros, en principe destinés à financer l’accueil des quelques 2,7 millions de réfugiés qu’elle abrite déjà sur son sol. Mais elle repart aussi avec la promesse d’une libéralisation des visas pour ses compatriotes et d’une prochaine réouverture des négociations d’adhésion à l’Union européenne. Pendant ce temps, ses forces armées continuent de massacrer les Kurdes qui sont nos alliés dans la lutte contre l’état islamique. état islamique qui vient de revendiquer les attentats de Bruxelles. Comprenne qui pourra… 

    Rédacteur en chef de Politique magazine

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    Avril 2016 - Editorial

  • Bien commun et idéologie partisane par Jean-Baptiste d'Albaret

     

    Où s’arrêtera la progression de Daesh ? En s’emparant de l’oasis de Palmyre, situé sur un axe reliant ses conquêtes syriennes à ses fiefs en Irak, l’État islamique (EI), que l’on disait affaibli, déploie encore un peu plus son rêve millénariste de califat sur le théâtre proche-oriental. Avec la prise de ce joyau antique dont la destruction semble programmée, l’EI est désormais maître de la moitié du territoire de la Syrie. Il contrôle l’ensemble des champs pétroliers et gaziers du pays et la route vers Damas. Damas qui serait sans doute déjà tombée sans l’aide de ses alliés chiites du Hezbollah et de l’Iran.

    Affaibli par quatre années de guerre, le régime al-Assad n’en est pas moins en train de se replier sur ses derniers bastions. Il lui faut se résoudre à une partition de facto du pays en limitant ses ambitions à la « Syrie utile ». Dans ces zones côtières ouvertes sur la Méditerranée, il doit en plus faire face aux insurgés regroupés dans une nouvelle coalition dominée par les jihadistes du front al-Nosra, la branche locale d’al-Qaida.

    Triste réalité du Proche-Orient où rien ne semble pouvoir résister aux forces de destruction qui éliminent tout ce qui ne leur ressemble pas. Il y a quelque chose de navrant à voir les Occidentaux, si prompts à délivrer des leçons de morale, incapables de s’opposer à cette tragédie humaine qui se double d’un désastre architectural. Seule, la campagne aérienne menée par les Etats-Unis et ses alliés – plus de 3 000 raids en Irak et en Syrie depuis un an – se révèle insuffisante pour enrayer la progression des hordes sauvages du calife auto-proclamé Abu Bakr al-Baghdadi.

    Mais, sans engagement de troupes au sol, ce qui ne serait pas forcément la solution, quelle stratégie pourraient-ils mettre en œuvre ? Partout dans le monde arabe, la dite « communauté internationale » paie le prix de ses interventions irréfléchies. Motivée par un pseudo-humanitarisme manichéen, la diplomatie des droits de l’homme, qui consiste à plaquer le « modèle » démocratique occidental dans des pays sans culture étatique, vire à la loi du plus fort et à la catastrophe humanitaire. En Syrie, à seule fin de faire tomber le « dictateur » Bachar al-Assad – un Assad qui ne demandait pourtant qu’à normaliser ses relations avec les capitales occidentales –, les dirigeants américains et leurs alliés ont financé et armé des groupes islamistes radicaux qui se sont empressés de mettre en pièces les forces rebelles « modérées » avant de se déverser sur l’Irak pour mettre le pays à feu et à sang. Les Américains savent pourtant mieux que personne que la créature islamiste finit toujours par échapper à ses maîtres ! Ils l’ont vécu en Iran, en Afghanistan, en Irak… et maintenant en Syrie.

    Quant à la France, qui avait l’occasion de se rapprocher de la Russie dans la recherche d’une solution diplomatique crédible, elle a préféré surjouer, même par rapport au jeu de Washington, sans retenir la leçon de la Libye où son interventionnisme stupide a abouti à la division du pays en factions irréconciliables. Et ouvert la voie aux flots ininterrompus de migrants qui viennent s’échouer sur les côtes méridionales de l’Europe.

    Pendant ce temps, les volontaires français partis faire le djihad en Syrie et en Irak – ils seraient actuellement 1500 à 2000 – reviennent aguerris dans notre pays. Situation explosive qu’une loi sur le renseignement est censée prévenir. Encore faudrait-il, comme on le lira dans notre dossier, que le gouvernement cesse de confondre bien commun et idéologie partisane. Est-ce trop lui demander ?

    Politique magazine

  • ”Mythes et réalités des violences policières”, par Yves Michaud.

    Source : https://frontpopulaire.fr/

    Le philosophe Yves Michaud réagit aux accusations de violence et de racisme contre la police en huit remarques qui échappent à l’hystérie actuelle sur ce sujet.

    Beaucoup de choses que l'on sait très bien, excepté nos sociologues islamo-gauchistes (dont certains ont eu des pères fachos bon teint. - ils se reconnaîtront, j'espère...).

    1) Les policiers font un métier où la peur est constante. C'est leur métier mais c'est aussi leur quotidien.

    2) Cette peur et les dangers qui la causent sont encadrés par des procédures dont toutes ne sont pas claires - et pas non plus utilisables quand la situation dégénère, ce qui est de plus en plus souvent le cas.

    3) Dans les très nombreux "territoires perdus de la République" qui sont devenus effectivement des zones de non-droit, la police n'intervient plus ou seulement avec des déploiements de force qui suscitent immédiatement des dénonciations vertueuses, ne serait-ce qu'en raison des images. Les guet-apens sont fréquents.

    4) La paix dans ces zones repose sur:

    a) l'ordre imposé par les trafiquants de drogue et d'autres « denrées », y compris de filles.

    b) les associations généreusement financées par des maires qui veulent avoir la paix. Depuis cinquante ans, beaucoup de "grands frères" sont devenus de vieux et riches" parrains. Quand ils ne sont pas aussi des Frères musulmans tout court.

    c) la distribution d'avantages sociaux (apparts, locaux communautaires, cantines, etc.).

    Un livre récent Le maire et les barbares (Eve Szeftel, Albin Michel, 2020) a révélé comment la mairie de Drancy, très centre-droit, faisait la part belle à des personnes et associations liées au...n° 2 du Gang des Barbares (martyre d'Ilan Halimi en 2006) bientôt libérable.

    Les romans policiers de Norek, qui a été flic dans le 93, décrivent parfaitement tout ça (Code 93, Territoires, Surtension).

    5) Les aberrations statutaires en matière de police sont typiques de notre énarchie oligarchique planante:

    a) police et gendarmerie en dépit de tous les rapprochements proclamés n'ont toujours pas les mêmes règles d'engagement des armes, pas les mêmes impératifs de service;

    b) les critères de performance sont lunaires - un peu comme à l'hôpital! - nombre de contrôles d'identité, nombre d'affaires élucidées – d'où les plaintes non reçues pour manipuler les statistiques - Voir là-dessus Code 93 de Norek;

    c) inspection générale des services qui fait à peu près son travail mais fort lentement et peut toujours être accusée de partialité.

    6) Il y a effectivement des cas de racisme mais ils sont presque toujours accompagnés et surtout précédés par des insultes, agressions, crachats de la part de racailles elles-mêmes racistes et qui utilisent un langage totalement disproportionné ("on s'est fait massacrer!", "on va niquer ta mère", "sale race de keuf ") pour provoquer les dérapages. Ces agressions ne sont jamais sanctionnées - et pour cause, elles sont commises en groupe et risquent de dégénérer à tout moment!

    7) La formation de la police est mal faite. Si on apprend aux flics des techniques physiques, on ne leur apprend pas les modes d'exercice de l'autorité: d'abord saluer les personnes, se tenir à la bonne distance en n'étant ni débonnaire ni hautain. Je vois souvent des contrôles d'identité où les flics se mettent en danger en se tenant trop près, tous groupés, sans personne en couverture, en faisant ça de manière routinière et relâchée.

    8) La motivation à devenir policier est complexe. Les rémunérations sont faibles en comparaison des risques, du stress et des astreintes. Il y a des vocations d'origine familiale et/ou de personnalité (dévouement, amour de l'ordre, psycho-rigidité). Raisons de plus de mettre en place des formations psychologiques de qualité - ce qui est loin d'être impossible. J'avais été intéressé, il y a des années, par une étude sociologique insistant sur le caractère stressant de la situation policière: alors que la plupart d'entre nous sommes attentifs aux régularités (et avons confiance en elles), le policier a pour métier de faire attention aux irrégularités, à ce qui ne va pas … Pas facile.

    9) Si la formation de la police est déficiente, celle du citoyen l'est encore plus. Ce devrait être un article du code de la route que, pour un contrôle d'identité de véhicule, le conducteur doit obligatoirement placer les mains en haut de son volant sous peine d'amende et surtout de mise en joue immédiate. On pourrait aussi facilement enseigner aux enfants dès l'école primaire que l'on doit le respect à la police comme elle-même vous le doit. Est-ce si difficile?

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