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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Du Prince Jean, Comte de Paris...

     
     
    Monseigneur le Comte de Paris a accordé une interview à Point de Vue où il revient sur son rôle de président d'honneur de la Fondation Saint-Louis. Toute la Famille de France participe ainsi à la valorisation de ce patrimoine.
    Cet entretien fut l'occasion de la réalisation de magnifiques portraits pris à Bourbon-l'Archambault, Dreux et Amboise.
     

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  • Au cinéma : Salem, par Guilhem de Tarlé

    Salem

     

    A l’affiche : Salem, un film français de Jean-Bernard Marlin

    Salem… Le synopsis permettait d’imaginer u n film intéressant à savoir, dans les « quartiers difficiles » de Marseille, la grossesse d’une gitane amoureuse d’un comorien et la question de l’avortement…

    Il n’en est rien, et le cinéaste nous raconte une histoire abracadabrantesque d’une jeune fille née pour sauver la paix entre les quartiers… le tout dans le langage de ces enclaves qui nous fait regretter l’absence de sous-titrage.


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  • Au cinéma : Greenhouse, par Guilhem de Tarlé

    Greenhouse - Film 2022 - AlloCiné

     

    A l’affiche : Greenhouse, un film sud-coréen (VOSTF), premier long-métrage de Sol-hui Lee.

    A quelques rares exceptions près, l’offre cinématographique est pour l’instant sans intérêt, et ce Greenhouse n’en change pas la couleur, sombre.
    C’est l’histoire d’une pauvre femme, aide à domicile de personnes âgées et dépendantes, qui à force d’être maltraitée et injuriée par certaine dont elle s’occupe, finit par sombrer dans la folie.

    On nous dit que c’est un thriller… je n’ai, personnellement, ressenti aucune émotion...

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  • Une exclusivité lafautearousseau : les Éphémérides de chaque jour de l'année...

    lfar flamme.jpgAimer la France, la servir, c'est d'abord connaître son Histoire et ceux qui l'ont faite : artistes, savants, hommes de guerre et d'Église, inventeurs, architectes, maçons et jardiniers...

    "Re-franciser" les Français, que le Système a tout fait pour "dé-franciser", "dans leurs têtes" -si on nous passe l'expression - avec son École de la des-Éducation nationale : chaque jour, au milieu de notre série d'articles, vous trouvez l'Éphéméride quotidienne, qui vous permettra de vous "re-brancher" sur vos Racines, votre Culture, vos Traditions fondamentales; et vous pouvez retrouver ci-dessosu, d'un coup, toutes les Éphémérides de l'année, ainsi que la musique qui les accompagne souvent, et l'Album "L'aventure France racontée par les Cartes...", disponible également sous sa forme de Feuilleton : "L'aventure France en feuilleton..."

     

    Éphémérides de lafautearousseau

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    Nos Éphémérides :  non pas une millionième Histoire de France, mais bien plutôt une Balade dans notre Culture...

    1A.jpgOn parle souvent de "la France", au risque de finir par en faire justement une formule creuse, à la longue, vide de substance en quelque sorte, voire une sorte d'abstraction.

    Comment montrer "la" France, à travers toutes ces France(s) qui la constituent ? Comment la donner presque à voir, la rendre sensible et présente ?

    Ainsi que cette Culture, cette Civilisation, ces Traditions, ces us et coutumes pour lesquels nous nous battons et qui fondent et justifient notre combat...

    portrait-of-mme-alphonse-daudet-1876-artist-Pierre-Auguste-Renoir.jpgUne des façons possibles nous a semblé être, en se laissant mener par le hasard et la succession des dates et du calendrier, de suivre et de saisir au jour le jour, comme ils viennent, dans un joyeux désordre inattendu, les anniversaires de ce qui s'est passé, dit ou fait ce jour-là, en telle ou telle année. Ce qui permet, du premier au dernier jour de la dite année, de faire défiler personnages historiques, inventions et découvertes, artistes et faits marquants qui, tous, à leur façon et dans leur domaine, constituent et "font" justement "la France", comme les pierres constituent et font la cathédrale, qui sans elles n'existerait pas, pour reprendre l'image de Saint Exupéry...

    Ces Éphémérides se veulent ainsi une modeste bouteille à la mer, lancée sur Internet, au bon vouloir de quiconque voudrait donc découvrir, connaître et aimer cette France charnelle et sa Civilisation.

    Nous savons bien que la Civilisation est un Capital transmis : voici donc une façon de mesurer l'importance, la beauté, la grandeur de cet héritage, depuis ses paysages (que l'on verra dans les sites des Parcs nationaux) et ses monuments, jusqu'aux hommes et aux femmes qui l'ont créé, aux faits historiques qui ont jalonné sa route. Voici donc exaltées toutes ces Frances qui constituent la France : les artistes (peinture, musique, architecture, jardins….), les scientifiques (médecine, physique, inventeurs, Prix Nobel….), bien sûr les gouvernants et les hommes proches du pouvoir, mais aussi les monuments, les us et coutumes, les traditions et faits de société (qui font évidemment partie de la Culture)...

    VIADUC MILLAU 3.JPGNous avons souhaité montrer aussi que, si la France ne commence pas à la révolution, en 1789/1793, elle ne finit pas non plus avec la révolution ! Rien n’est terminé : nous sommes des pessimistes actifs et, comme l'écrivait Bainville, "...pour des Renaissances il est encore de la foi ". Et nous avons voulu ré-introduire dans notre Histoire ceux qui en avaient été exclus: les Vendéens, Maurras, Daudet, Bainville , toutes ces personnes, ces actes, ces faits qu’un régime né dans la violence mais aussi dans le mensonge, et se maintenant par le mensonge, a exclu de son histoire officielle. Parce que nous refusons, justement, cette amputation de la mémoire... 

    Nous avons enfin pensé à tous ces jeunes qui ont été privés de leurs Racines et tenus de fait dans l'ignorance de leur Histoire par la faillite d'un Ministère de la des-Éducation perverti jusqu'à la moelle par l'idéologie. Pour nous ce n'est pas un hasard, en effet, si tant et tant de jeunes ont été privés de Tradition, de la part d'un Ministère émanant d'un Régime qui s'est, précisément, construit contre notre Histoire, et en rupture radicale avec elle.

    Peut être sommes-nous naïfs, peut-être prenons-nous nos désirs pour des réalités, mais il nous a semblé qu'il fallait ré-ouvrir à ces jeunes les portes et fenêtres de cette grande demeure qui leur est fermée, et qui s'appelle, tout simplement, leur Histoire, leurs Racines, la France.

    Pour eux, ces Éphémérides pourront être ainsi, nous l'espérons, un moyen assez vivant et commode d’avoir un premier contact avec leurs origines, et nous avons donc tâché de jouer un rôle de facilitateur, en mettant à disposition un maximum de résumés assez courts sur le plus grand nombre de sujets possibles.

     

    8 janvier,philibert delorme,diane de poitiers,chenonceau,catherine de medicis,verlaine,stavisky,vincennes,tuileries

     

    Une balade dans notre Culture, pour y retrouver les raisons - et la force - de prolonger l'aventure...

     

    Et nous avons décidé d'appeler ces Éphémérides Balades dans notre Culture car il ne s'agit bien sûr ni de passéisme ni de nostalgie dans cette démarche. Ni de proposer une millionième Histoire de France. Mais bien plutôt d'une affirmation -dans une forme inattendue, certes...- de notre Être profond, de ce pourquoi nous nous battons, et qui s'appelle la France, tout simplement.

    Nous avons voulu la montrer, la donner à voir, la rendre sensible, d'une façon qui tranche un peu avec les habituelles façons de l'évoquer, parfois un peu théoriques et abstraites, il faut bien le reconnaître : elle apparaît ici en chair et en os, pour ainsi dire, dans le joyeux désordre inattendu qui fait voisiner, au hasard du jour concerné, le découvreur de l'hélium avec les reliques de la Passion amenées à Notre-Dame par Saint Louis; la musique du Moyen-Âge de Thibaut IV et le lancement du satellite Spot; les Essais de Montaigne et la remise du Nobel de Médecine à Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier; l'inauguration du Canal du Midi et l'installation d'Iter à Cadarache etc... etc...

    MONTAGNIER BARRE SINOUSSI.jpgC'est tout cela, tous ceux-là, la France, notre France charnelle que nous aimons, que nous ne voulons pas voir diluée et disparaître, et dont nous voulons au contraire poursuivre et prolonger l'élan, en commençant d'abord par l'accepter et le connaître. Et le faire connaître (peut-être ces Ephémérides y aideront-elles...) à celles et ceux qui en ont été volontairement privés, par un système qui s'est construit en dehors de nos Racines profondes, sans elles et contre elles. Nous voulons parler de ces centaines de milliers de victimes de la (des)Éducation nationale, qui a privé, sinon toute la jeunesse, du moins la plus grande part qu'elle a pu, de son Héritage, de la connaissance même de ses origines, car elle n'aime pas cette Histoire, elle n'aime pas ces Racines: entre elles et elle, c'est un combat à mort.

    Voilà, dit très simplement, ce qui nous a guidé pour la rédaction de ces Éphémérides. A partir de maintenant, elles sont là -même si nous allons travailler à les améliorer encore- comme autant de bouteilles à la mer. A la disposition de qui voudra, de qui sentira l'envie ou le besoin de s'informer sur ces Racines dont nous parlons si souvent, parce qu'elles sont aujourd'hui tout simplement menacées de disparition pure et simple.

    Espérons qu'elles rendront le service pour lequel elles ont été conçues, et qu'à leur modeste niveau elles serviront à l'appropriation et au désir de perpétuation de cette belle aventure humaine qui s'appelle : la France.

    lafautearousseau

  • Mieux connaître, pour mieux comprendre et mieux évaluer... : Regards croisés sur l'Islam (VIII)

                Membre de l'Institut, Professeur de philosophie médiévale et historien des religions, Rémy Brague a publié dans Le Spectacle du Monde (mai 2010) les réflexions que l'on va lire ici (texte intégral).

                Il s’y inscrit en faux contre l'œcuménisme prôné par certains chrétiens, et revient sur l'affaire de la burka, ou celle de Sylvain Guggenheim......

                Avec cette contribution, nous cloturons -du moins momentanément...- cette série de Regards croisés sur l'Islam, qui se compose donc -pour l'instant- des huit notes publiées les 29 avril, 6, 12 et 27 mai, 4, 10, 17 et 24 juin (aujourd'hui). Vous trouverez ces sept notes réunies en un seul PDF dans notre Catégorie "Pdf à télécharger", sur la colonne de gauche de la page d'accueil, en dessous des rubriques "Contactez-nous", "Liens" et "Catégories".

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    ASSEZ D'ILLUSIONS SUR L'ISLAM...

    Vous vous occupez de la pensée arabo-musulmane. Quel regard portez-vous sur le débat concernant la burka ? Ce type de voile est il recommandé par le Coran ?
                Dans le Coran, il est par deux fois recommandé aux croyantes de "rabattre leur voile". L'injonction peut se réaliser de différentes façons, selon les interprétations données aux mots. Cela va de la mantille transparente de Benazir Bhutto à l'autre extrême, cette armure qu'est la burka. Plus toutes sortes d'intermédiaires, des voiles plus ou moins longs, plus ou moins opaques.
                Mais ce qu’il faut se mettre dans la tête, c’est que, pour un musulman, Le Coran est ce que Dieu a dit, littéralement, Dieu qui est hors de l'espace et du temps. S'il dit aux femmes "voilez-vous !", cela veut dire "voilez-vous !", point. Quand St Paul recommande aux femmes de se couvrir la tête quand elles prient, on peut remonter de sa parole à son intention (s’habiller décemment) et la remettre dans son contexte historique. Ce n'est pas Dieu qui parle. On peut interpréter un interprète. C'est plus difficile avec le Coran.
                Mais mettons nous aussi dans la peau de quelqu'un qui vient d'une société traditionnelle, musulmane ou non. Il voit des femmes dénudées sur tous les murs d’Europe, et des femmes réelles qui ont peu d’enfants. Il se dit que cette civilisation est en train de se suicider. Il suffit de patienter et de s'en protéger en attendant. Le voile est donc une forme de préservatif.

    L'Eglise catholique française a pris position contre la prohibition de la burka. Faut il parler de pusillanimité de la part d'une institution qui semble vouloir ménager l'Islam ?
                Ne pas stigmatiser les personnes musulmanes relève du bon sens. Il faut évidemment se prémunir de tout amalgame et ne pas parler des Musulmans comme si ceux-ci formaient un groupe homogène. Cela peut avoir un résultat désastreux : transformer des gens d'origine musulmane qui ne sont pas particulièrement religieux en militants. Si tel est le souci de l'Eglise, il est amplement justifié. Mais il y aussi chez certains catholiques l'idée qu’il faut "préserver" le dialogue avec l'Islam. Or j'ai montré dans un de mes livres, Du Dieu des chrétiens et d’un ou deux autres que ce dialogue, tant qu’on le situe au niveau des théologies, était une illusion. Les musulmans convaincus ne s'intéressent pas au christianisme, qu'ils considèrent comme une religion révolue et falsifiée.

     

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    Dès qu'il est question de l'Islam on ne sait plus quel mot employer. Entre rigoristes, littéralistes, fondamentalistes, intégristes, on s'y perd. Comment qualifier les musulmans "radicaux" et quelle est la frontière avec les modérés" ?
                Ce n'est pas commode parce que notre vocabulaire est souvent d'origine chrétienne. "Fondamentaliste" est la manière dont se sont désignés certains protestants américains qui voulaient retrouver les fondamentaux du christianisme. Pour l'Islam ce mot de fondamentaliste est un vêtement trop large. Toute religion est fondamentaliste si on prend au sérieux ses dogmes. Quant au mot "intégriste" c'est plutôt un concept d'origine catholique. Enfin, parler de "littéraliste" relève de la tautologie. Etre musulman, c’est croire que la lettre même du Coran est d'origine divine. Aux yeux du croyant le Coran est la dictée surnaturelle faite par Dieu et transmise par l'ange Gabriel au prophète Mahomet, dont le mérite essentiel est de n'y avoir rien ajouté, ni retranché. L'islam ne peut pas ne pas être littéraliste. La vraie question est de savoir s'il est intrinsèquement violent.

    Existe t-il une violence spécifique à cette religion ?
                Il y a de la violence dans l’Ancien Testament comme dans le Coran. Mais dans la Bible la violence est racontée. Par exemple lors de l'invasion du pays de Canaan par le peuple d'Israël dans le Livre des Juges on vous raconte des massacres, dont on pense d’ailleurs qu'ils n'ont jamais eu lieu. C'est du sang d'encre. Dans le pire des cas, Dieu a donné à Israël l'ordre d'éliminer les habitants du pays. Mais ces récits appartiennent au passé. C’est un rêve rétrospectif de prêtres qui rêvaient d'un monopole du culte, qu'ils ont d’ailleurs fini par obtenir avec le Temple de Jérusalem.
                Ce que vous trouvez aussi, c'est de la violence rêvée, par exemple le fameux psaume dans lequel les exilés souhaitent que l'on tue les bébés de leurs maîtres Babyloniens en les jetant contre les murs. C'est une horreur. Les victimes ne sont pas toujours très polies envers les bourreaux… En revanche, il n'y a pas dans la Bible de commandement de tuer qui serait encore actuel.
                Le Coran, en revanche, contient des injonctions qui valent sans limitation de temps. Par exemple le fameux verset du sabre qui ordonne de soumettre non seulement les païens, mais également les Juifs et les Chrétiens, afin de leur faire payer l'impôt de capitation dans une situation d'humiliation. L'arabe dit : "et ils se feront petits".

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    Le drapeau de l'Arabie saoudite... et les deux "versets du sabre" :

     Sourate 9, versets 5 et 29: - "Les mois sacrés expirés, tuez les idolâtres partout où vous les trouverez, faites-les prisonniers, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade; mais s’ils se convertissent, s’ils observent la prière, s’ils font l’aumône, alors laissez-les tranquilles, car Dieu est indulgent et miséricordieux."     - "Faites la guerre à ceux qui ne croient point en Dieu ni au jour dernier, qui ne regardent point comme défendu ce que Dieu et son apôtre ont défendu, et à ceux entre les hommes des Écritures qui ne professent pas la vraie religion. Faites-leur la guerre jusqu’à ce qu’ils paient le tribut de leurs propres mains et qu’ils soient soumis.


    Est ce que le pari de moderniser l'islam pour en faire surgir un "Islam des Lumières" est crédible ?
                La formule est belle. Est-elle juste ? Ne faisons pas de nos Lumières une vache sacrée, ayons le courage d’en voir les côtés sombres. En tout cas, si cet Islam des Lumières advient, ce sera l'oeuvre des Musulmans eux-mêmes. Nous pouvons les y aider en leur fournissant l'outillage intellectuel que l’Occident a élaboré pour établir l’autonomie du domaine moral et politique par rapport au religieux, et pour interpréter ses propres textes sacrés.
                Je me demande s'il est possible d'aboutir à une réforme de l'Islam si l'on garde intact le dogme de la parole incréée que le prophète aurait reçue. Ou encore tant qu’on verra dans Mahomet le "bel exemple" que l’on peut imiter dans toutes ses actions. Tant que les musulmans n'auront pas réussi à faire sauter ces verrous, ils trouveront toujours un "barbu" qui leur rappellera le texte littéral.

     

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    Selon vous le clivage entre un islam rigoriste et un islam soufi "libéral" ne tient pas ?
                Il y aurait d’un côté un islam juridique et rigoriste et de l’autre un islam "cool" et "sympa", celui du soufisme. C'est bien plus compliqué. D'abord le soufisme est, en islam, un phénomène marginal. Les Européens s’y intéressent plus que les Musulmans. Le soufisme réel a produit des merveilles poétiques et mystiques. Mais il existe aussi un "soufisme" à l’usage d’Occidentaux en quête de supplément d’âme qui est un miroir aux alouettes.
                Ensuite ce clivage relève du fantasme car le soufisme ne met en cause la Charia que de façon exceptionnelle. Les Soufis historiques ne sont pas plus tolérants que les autres. Prenez le grand Ibn Arabi. On cite sans cesse ses vers : peu importe que l’on adore à la Mecque ou à Jérusalem, ou dans un temple d’idoles, l’amour seul compte, etc. Mais ailleurs, il demande que l’on applique dans toute leur rigueur les lois destinées à humilier les Juifs et les Chrétiens. Ou encore al-Ghazali, qui a intégré le soufisme dans l'édifice islamique en approfondissant le respect de la Loi pour le faire sourdre de l’intention du cœur. C'est à partir de lui que les confréries soufies se sont développées. Mais pour lui, un Juif ou un Chrétien n’ont même pas le droit de rappeler un musulman au respect de la morale commune. Ce serait en effet lui faire honte. Et si un pécheur mérite d’être humilié, à combien plus forte raison un mécréant ! Autrement dit, il ne peut y avoir égalité, ni réciprocité. Il n'y a pas de morale commune entre celui qui professe une religion juste et celui qui en professe une fausse.

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                                 Né en 1165, à Murcie, en Andalousie, et mort en 1240, à Damas,

                                            ami d'Averroes, Ibn Arabi, maître du soufisme

    Vous avez soutenu l’historien Sylvain Gouguenheim dont le livre  Aristote au mont St Michel  a défrayé la chronique, ce qui vous vaut d'être régulièrement pris à parti…
                J'ai bien des réserves sur le livre, mais j’ai refusé de me joindre au lynchage de l’auteur. Personne n'a jamais nié que la culture arabe ait apporté sa pierre à la civilisation européenne, et Gouguenheim non plus. Il arrête son enquête au XIIème siècle. Il montre qu’il y a eu aussi une transmission directe de la pensée grecque entre le monde byzantin et l'Occident. En quoi est-ce un crime ? En outre il a raison de rappeler l’apologie de l’islam par l’intellectuelle nazie Sigrid Hunke. La sympathie envers l’islam n’est pas le privilège de la gauche. Une certaine extrême-droite préfère cette religion des maîtres, "virile", au christianisme, religion d’esclaves, efféminée…

     

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    Dans un livre paru récemment aux Etats-Unis  La révolution européenne  le journaliste Christopher Caldwell affirme plausible l'hégémonie religieuse de la religion musulmane en Europe d’ici quelques décennies. Qu’en pensez-vous ?
                L'Europe va-t-elle devenir musulmane ? Certains américains se le demandent, qui s’inquiètent d'un découplage croissant entre l'Europe et leur pays. Caldwell pose la question crûment et propose une vue synoptique de l'Europe. Il examine la situation démographique de tous les pays, de l’Espagne à la Suède. Il se demande en outre si son pays à lui n'a pas fait un pari très dangereux en s'alliant avec l'Arabie saoudite. Un pays dont le pétrole finance le terrorisme mais aussi les mosquées en Europe, et dont l’islam n’est pas modéré du tout. Son livre est très sérieusement documenté.
                Par ailleurs sur un plan psychologique j'ai tendance à dire que tout le monde en Europe fait déjà le jeu de l’islam. Nous sommes tous islamistes. Il y a les islamophiles conscients et organisés. Mais il y a aussi les idiots utiles qui s'imaginent que c'est en prônant un libertarisme à tout crin dans le domaine des moeurs que l’on va convaincre les musulmans des bienfaits de la société libérale. Si l'Europe continue de détruire sa colonne vertébrale et à nier qu’elle ait une identité spécifique, notamment chrétienne, le scénario de Caldwell n'est malheureusement pas invraisemblable. Nous passerions alors d’une sorte de liberté à la chute "libre".

     

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  • Les études du Pr. Raoult : l’anti-empirisme organisateur, par James Deauville.

    Table des matières

    Avertissement 

    Notre ami, James Deauville, vient apporter une position très technique et semble-t-il divergente à notre ligne éditoriale sur la posture du Docteur Raoult, position divergente que nous accueillons volontiers, étant donné que, fidèles à la tradition d’Action française nous acceptons avec plaisir le débat d’opinion, mais il est préférable néanmoins de préciser quelle est la nature de notre observation.

    Nous ne nous positionnons pas pour ou contre la chloroquine, notre combat est politique et non médical. La seule chose qui nous préoccupe, est, que, du fait de l’immobilisme inspiré par la technostructure médicale, les responsables politiques demeurent paralysés, de peur d’assumer des responsabilités qui les dépassent. Ce que nous déplorons, c’est l’interdiction faite aux médecins de ville de traiter les patients. Ce qui nous exaspère c’est l’hystérie collective des élites qui tentent de faire l’opinion dans ce pays, comme l’illustre ce florilège non exhaustif et qui montre pour le moins que ces gens ne pratiquent pas «  l’art du doute  » : 

    Qu’il ferme sa gueule, il y en a marre de ce genre de mecs !” (Daniel Cohn-Bendit sur LCI)

    “Est-ce que, psychologiquement, le Pr Raoult n’est pas un fou furieux ?” (Maurice Szafran, éditorialiste à Challenges. Raoult ? C’est un vulgaire “youtuber” (Yaël Goosz, chef du service politique de France Inter), l’animateur d’un “barnum”, un clown se donnant en spectacle dans un “cirque” (Olivier Duhamel, animateur d’une émission sur Europe 1).
    Les partisans de son traitement ? Ce sont des “hydroxychlori-connards”. (Roselyne Bachelot, chroniqueuse sur France 5).
    Sans oublier les étiquettes infamantes de “populiste” et “conspirationniste”. “Le professeur Didier Raoult est devenu une figure centrale des théories complotistes.” (Le Monde)
    Ou encore de “sombre connard” (twitt de Robert Namias, directeur des rédactions du groupe Nice-Matin)

    Après la récente publication dans la revue scientifique The lancet d’une étude concluant à l’inefficacité du traitement du professeur Raoult, le pompon du mépris médiatique revient sans doute à Raphaël Enthoven  : “On a autant de chances de convaincre un partisan du Dr Raoult qu’un platiste” (L’Express, 25 mai 2020) 

    Tout cela parce qu’un médecin propose d’avancer dans la lutte contre l’épidémie, et qui localement au moins, obtient des résultats incontestables, parce qu’il teste, isole et traite. Cet appel au lynchage est trop énorme pour que l’on parle d’une simple controverse, il y a forcément d’autres enjeux, peut-être de nature idéologique et probablement des conflits d’intérêts juteux. Ce qui nous fascine, c’est la manière dont les français, en grande majorité, se tournent vers celui qui incarne une humanité palpable face à une organisation de la santé anomique, rendue inerte, laquelle, sous prétexte de science et de professionnalisme médical est gavée de règlements et de protocoles dûment attestés et enregistrés, rendant impossible dans une ambiance perverse d’autoritarisme et de culture de la peur, toute prise en charge véritable et rapide.

    Le débat médical est animé par des spécialistes qui argumentent chacun avec talent d’un côté comme de l’autre, et j’avoue être incapable de trancher, mais devant le désastre des mesures prises par des décideurs satisfaits, si je devais boire un verre avec l’un d’eux, je préférerais instinctivement passer un moment accoudé au zinc avec Raoult plutôt qu’avec Salomon.

    Olivier Perceval

    Bonjour à tous,

    Petit article en réaction à la publication de Julien Rémy sur ce site à propos de l’hydroxychloroquine, qui m’offre ce droit de réponse, je l’en remercie grandement.

     

    Préambule

    Je me définis comme zététicien, c’est-à-dire que je pratique l’art du doute, un doute construit, qui n’invite pas à la peur mais au contraire à la recherche du bien commun, sur des bases rigoureuses. La zététique, c’est un peu l’empirisme organisateur de Maurras, pour marcher droit, il faut penser clair.

    A ce titre je ne vais pas me présenter plus que ça. S’il faut des figures paternelles et arbitraires en politique, parce qu’elles ont fait leurs preuves, l’argument d’autorité ne doit pas nous empêcher de chercher la vérité dans les faits. Un Nobel peut être victime de son succès et défendre des thèses délirantes (petite pensée pour notre champion national Pr. Montagnier), un parfait inconnu peut avoir raison tant que sa démarche est rigoureuse, ses expériences reproductibles, ses résultats significatifs.

    La science trouve sa vérité dans l’humilité  : parfois, il faut continuer de chercher avant de crier victoire. Parfois, même les plus grands se trompent. Parfois, on choisit de ne voir que les faux arguments qui nous confortent dans nos croyances.

    Alors que nous vivons à une époque où le doute n’est plus constructif mais mène à la discorde, reprenons nos esprits. Les médecins qui nous soignent sont docteurs en médecine, ils ont réalisé pendant leurs études une thèse, un travail de recherche, qui a été relu, corrigé, et validé par un jury. La recherche fait partie intégrante de l’apprentissage médical, et alors que la recherche se complexifie parce que nos compétences s’améliorent, il faut continuer sur cette voie et donner à nos futurs médecins la capacité de comprendre cette recherche et de juger de sa pertinence.

    Trêve de logorrhée, les faits.

     

    L’hydroxychloroquine et la méthode scientifique

    L’hydroxychloroquine (HCQ) est un médicament bien connu  : utilisé pour tuer le parasite responsable de la malaria, il est également utilisé depuis des années pour les maladies rhumatismales chroniques en raison de ses propriétés immunomodulatrices qui pourraient être intéressantes pour le COVID-19. En outre, l’HCQ présente une activité in vitro sur le SARS-CoV-2 à deux niveaux  :

    -Elle est capable d’empêcher le virus de se multiplier, et ce à des doses plus faibles que la chloroquine dont elle est un dérivé

    -Elle empêche la pénétration du virus au sein de la cellule.

    Rajoutons à cela que son profil de sécurité est bien connu puisque la molécule est présente depuis des décennies dans notre pharmacopée et que son coût est faible, un argument important dans un cas de pandémie, gérée comme une guerre.

    Dit comme ça, l’HCQ semble miraculeuse. Mais si des effets antiviraux ont été montrés in vitro depuis les années 60 pour la chloroquine, aucune infection virale n’a été traitée avec succès chez les êtres humains par cette molécule. Par ailleurs, on ne connait que très mal le virus sars-CoV2 et la maladie qu’il entraîne. A ce titre, les effets immunitaires de l’HCQ sont imprévisibles et on ne peut exclure qu’ils pourraient aggraver l’état de patients malades, comme cela avait été le cas lorsqu’on avait essayé de s’en servir contre le Chikungunya. C’est la raison pour laquelle des études cliniques se doivent d’être réalisées  : une hypothèse, aussi bonne soit-elle, ne doit pas dépasser le stade de conjecture sans avoir été passé au crible de la «  méthode scientifique  ».

    Le Pr. Raoult s’est défendu durant la crise sanitaire de cette approche systématique et stéréotypée de la recherche, il pense pouvoir faire mieux, plus vite et pour moins cher. Mais n’oublions pas que la qualité de la recherche scientifique contemporaine découle de cette méthode, qui a fait ses preuves et qui s’est imposé et s’est amélioré par un empirisme au cœur de notre démarche politique.

     

    Pourquoi les études du Pr. Raoult posent problème

    Je n’ai malheureusement pas le temps de détailler ici le procédé exact des études du Pr. Raoult, je vous invite si vous le pouvez à consulter ses travaux. Il est toujours intéressant de se pencher dans des études scientifiques (des outils comme Sci-Hub permettent d’outrepasser le lobby de l’édition), même si la lecture n’est pas toujours tout à fait digeste.

    Au demeurant, je vais essayer d’expliquer brièvement en quoi les 2 études de Didier Raoult, bien qu’intéressantes dans l’idée, ne permettent pas de conclure sur une utilisation de la chloroquine  :

    Le but d’un essai clinique est d’essayer de réduire au maximum le rôle des facteurs environnementaux et d’éviter le plus de biais possibles pour pouvoir tirer des conclusions. Dans cet objectif, il est essentiel d’utiliser un groupe contrôle (ou témoin) rigoureusement établi, qui permettent de réaliser des comparaisons, surtout dans le cas d’une maladie virale dont les patients guérissent généralement sans traitement. Mais le groupe témoin seul ne suffit pas, pour pouvoir discriminer les résultats observés, il est nécessaire de randomiser les échantillons  :

    Des différences de résultat entre un groupe A de jeunes militants royalistes en pleine santé et un groupe B d’antifascistes présentant de nombreuses comorbidités ne pourraient être expliqués uniquement par la prise d’un traitement. En randomisant les groupes, on fait disparaître statistiquement les variables externes influant sur l’évolution de la maladie.

    Dans les 2 études du Pr. Raoult, la première n’est pas randomisée (son groupe témoin n’est donc pas recevable), la deuxième n’a pas de groupe témoin du tout.

    Quand on réalise une étude, il faut choisir un moyen de discriminer un résultat positif d’un résultat négatif  : c’est ce que l’on appelle le choix d’outcome. Dans son étude, l’équipe Marseillaise a choisi comme outcome l’état du test PCR d’un patient à un temps donné (c’est-à-dire un test qui permet de dire s’il y a suffisamment d’ARN viral dans son organisme pour le considérer malade). Mais cela n’est pas intéressant, un patient malade J7 peut retomber malade en J8 (comme cela est arrivé pour un patient de l’étude). Dans ce genre d’étude on préfère choisir des outcome plus objectifs, comme son état clinique ou ses scanners pulmonaires. Notons aussi que transformer une charge virale en un résultat «  malade/pas malade  » fait perdre une objectivité numérique à l’étude.

    Pour bien comprendre cela, signalons simplement que le patient décédé dans la 1ère étude avait une PCR négative la veille de son décès. Difficile de considérer cela comme une guérison. Mais il y a plus interpellant  : les auteurs avaient initialement prévu que l’outcome primaire soit le pourcentage de PCR négatives à J1, J4, J7 et J14 et ils ont changé d’avis en cours d’étude sans aucune explication. Les résultats étaient-ils moins bons à J7 qu’à J6  ? On ne le saura jamais. Cette pratique, appelée «  outcome switching  » (qu’on pourrait traduire par déplacement des buts) est un énorme problème d’éthique de recherche et de fiabilité des données.

    La 1ère étude devait initialement évaluer si la mortalité était inférieure dans le groupe traitement par rapport au groupe contrôle. Il n’y a (mal)heureusement eu qu’un décès au cours de l’étude et celui-ci a eu lieu dans le groupe traitement. Les auteurs ont donc choisi d’exclure le patient et n’ont plus jamais reparlé de cet outcome qu’ils avaient prévu d’évaluer avant le début de l’étude. La conclusion n’aurait définitivement pas été la même  : «  100 % des décès ont eu lieu dans le groupe ayant reçu le traitement  », c’est plus honnête mais c’est moins vendeur.

    Enfin, autre problème majeur, 5 des 16 patients contrôles n’ont pas été testés à J6 et les auteurs ont considéré qu’ils étaient encore positifs. Dans le même ordre d’esprit, 1 patient du groupe traitement n’a pas été testé à J5 et J6 et il a été considéré comme négatif.  Autrement dit, lorsque les tests n’étaient pas réalisés, les auteurs ont extrapolé les résultats en considérant que les patients traités étaient guéris et que les patients non traités ne l’étaient pas. Des statisticiens ont refait l’analyse des données en excluant les patients qui n’avaient pas été testé, l’effet de l’hydroxychloroquine devient alors anecdotique.

    La deuxième étude a simplement prouvé que les gens guérissaient de la maladie sans aucun traitement, ce qui est attendu puisque 92 % de l’échantillon étudié présentait des formes légères. En effet, 90 % des patients avec une forme modérée ont une PCR négative dans les 10 jours suivant l’apparition des symptômes simplement en attendant que le temps passe.

     

    Quelle leçon tirer de cette affaire

    Raoult est-il un menteur, un manipulateur ou un escroc  ? Je n’en sais rien. Je le porte plutôt haut dans mon estime pour des raisons personnelles, mais ne tombons pas dans l’argument d’autorité ou dans le bon sentiment  : ses études ne permettent pas de conclure sur un réel effet de l’HCQ dans le traitement ou la prévention du Covid-19, rien de plus, rien de moins.

    De la même manière, aucune étude suffisamment pertinente ne permet de dire que le «  protocole Raoult  » est dangereux. Aussi, si la décision d’interdire aux médecins de prescrire est une honte pour la profession, une décision liberticide d’un système qui par manque d’autorité réelle se doit d’agir avec une force ridicule, il n’en reste pas moins que la prescription d’HCQ ne pourrait se faire sur la base d’une réflexion scientifique rigoureuse. Le sujet rappelle alors celui de l’homéopathie et du rôle des croyances en science, mais il faudra attendre un futur article.

    Enfin, je termine sur une analogie de statisticien pour parer l’argument selon lequel les pays ayant utilisé l’hydroxichloroquine ont été plus épargnés (je me refuse habituellement aux analogies car ils font de mauvais arguments, mais je pense que celle-ci saura vous convaincre)  : on fait une étude sur les maladies que développent des piétons quand ils restent plus de 5 minutes par semaine sur un trottoir défini par l’expérimentateur. On remarque de manière significative que les personnes qui restent statiques sur ce trottoir développent plus de cancer des poumons que les autres. Le trottoir est donc détruit et reconstruit dans un autre matériau. On a juste oublié de remarquer que sur ce trottoir se trouve un vendeur de tabac. En bref, les pays qui ont utilisé l’HCQ ont surement développé d’autres méthodes de prévention, et ce sont celles-ci qui ont joué dans les chiffres.

    La bonne gestion de la crise aurait dû passer par la mise à disposition massive de masques FFP2-3 (c’est-à-dire de protection individuelle) plutôt que par un confinement archaïque puis distribution de masques empêchant uniquement de propager sa maladie. Mais cette mauvaise gestion n’est pas celle de la présidence Macron, c’est celle de la République, qui n’a jamais placé le bien commun au-dessus de ses intérêts personnels. Le nationalisme et le souverainisme auraient permis à notre nation de perpétuer nos stocks de matériel, et de relancer rapidement une production exceptionnelle en ces temps de crise. Le peuple en prend conscience, ce sursaut doit nous être favorable.

    Pour que vive la France et qu’avec elle vive son peuple, Vive le Roi.

  • Le reconfinement est un piège pour la société française.

    Dans cette tribune, près de 700 universitaires, scientifiques, professionnels de la santé, du droit, de l’éducation et du social, ainsi que des artistes, se déclarent « atterrés » par des discours officiels qui dramatisent indûment la réalité afin de justifier des mesures de confinement risquant hélas de constituer un remède pire que le mal pour la société française.

    Par Laurent Mucchielli, sociologue, directeur de recherche au CNRS

    C’est un secret de polichinelle : le reconfinement était envisagé depuis l’été dernier. La stratégie de communication du ministère de la Santé s’est déployée autour de cette perspective depuis plus de deux mois, de façon à la faire accepter par la majorité de la population le jour J. Les médias « mainstream » lui ont fourni une aide décisive. Ils sont le relais et l’instrument privilégiés de cette communication.

    Et force est, hélas, de constater qu’ils jouent très bien le rôle. S’appuyant mécaniquement sur les chiffres, la communication consiste à ne s’intéresser qu’aux indicateurs les plus alarmants, en changeant d’indicateur, au fil du temps, si celui qu’on utilisait ne permet plus d’envoyer le message espéré. Et si un indicateur a une évolution en dents de scie, la communication se fait uniquement les jours où les chiffres augmentent. Il n’y a qu’un seul message possible.

    Avant-hier, 27 octobre, la manipulation a atteint son comble. La totalité des médias a titré sur les prétendus 523 morts, « du jamais vu depuis le confinement ». Or ce chiffre était faux. Selon Santé Publique France, il y a eu 292 morts à l’hôpital, contre 257 la veille. Mais l’on ajoute les morts en EHPAD qu’une fois tous les 4 derniers jours. Prétendre compter les morts quotidiens ce jour-là revient donc à gonfler artificiellement les chiffres, à la veille de l’allocution annoncée du président de la République, qui a repris à son compte ce chiffre faux. Un détail ? Non, un exemple parmi beaucoup d’autres.

    Une deuxième vague prétendue «plus terrible» encore que la première

    C’est le président du « Conseil scientifique » (M. Delfraissy) qui le dit : arriverait une deuxième vague « plus forte encore que la première » et nous serions déjà dans « une situation critique ». Nous pensons que c’est une manipulation d’un Conseil qui n’est plus scientifique mais politique, et qu’il est urgent de revenir à la raison. Selon les chiffres de Santé Publique France, sur les près de 15 millions de tests effectués à ce jour, 93% sont négatifs. Et parmi les 7% restant de la population testée positive, plus de 85 % ont moins de 60 ans ; il s’agit donc essentiellement de personnes qui ne risquent pas de faire une forme grave de la maladie.

    Au final, moins de1% de la population est donc «à risque» et c’est uniquement elle qu’il faut protéger. Autre façon de le dire : au cours de la période récente (entre le 01/09 et le 20/10, jour où nous avons fait ce calcul), 7 621 098 personnes ont été testées. Sur cette même période, 38 100 individus ont été hospitalisés (0,5%) et 6 593 ont été admis en réanimation (0,09%) avec un test positif au Covid. En d’autres termes, depuis le 1er septembre, sur cet énorme échantillon de la population de 7,6 millions, la probabilité moyenne pour un individu lambda (sans distinction d’âge ou de comorbidité) de ne pas être hospitalisé est de 99,5% et celle de ne pas être admis en réanimation est de 99,91%. Justifier le reconfinement de 67 millions de Français sur cette base s’appellerait un délire.

    On dit alors : « oui mais l’hôpital est submergé par le Covid ». Manipulation encore. D’abord, les tests ayant été généralisés depuis juillet, toute personne entrant à l’hôpital porteuse d’une trace du Covid est comptée comme un « hospitalisé Covid » même si elle vient en réalité pour son cancer ou son hypertension. Et c’est la même chose si elle entre en réanimation ou si elle décède. Ensuite, si les chiffres de l’hospitalisation et de la réanimation augmentent bel et bien, cela n’a rien d’exceptionnel : c’est au contraire ce qui se produit chaque année à la même époque (automne-hiver) mais que nos politiques font semblant d’avoir oublié.

    La vérité est que les gouvernements ne veulent pas investir dans l’hôpital public où l’on maltraite les professionnels et où l’on a perdu près de 70 000 lits en 15 ans alors même que la médecine de ville est saturée et que les services d’urgence voient leur fréquentation augmenter d’année en année. Bien sûr que l’hôpital est en tension, mais ce n’est pas fondamentalement à cause du Covid ! C’est essentiellement à cause de la maltraitance politique dont ce service public est l’objet de manière générale depuis plus de 20 ans, et tout particulièrement depuis que les politiques y ont introduit comme partout une politique du chiffre et de la rentabilité inspirée du management des grandes entreprises.

    Un Alzheimer généralisé s’est-il emparé de nos politiques et des journalistes ? Faut-il rappeler qu’en janvier 2020, à la veille de la crise du Covid, 1 000 médecins dont 600 chefs de service des hôpitaux avaient menacé de démissionner pour dénoncer « un hôpital public qui se meurt » ? Est-ce qu’on ne nous prendrait pas pour des idiots ?

    La vie sociale amputée, la démocratie en péril

    La vérité est que le confinement crée plus de problèmes qu’il n’en résout. Son bilan mondial n’est associé à aucune réduction mesurable de la mortalité tandis que son principal résultat observable est, d’abord de mettre au chômage des centaines de milliers et peut-être demain des millions de personnes, surtout, évidemment, parmi les plus fragiles (emplois précaires, personnes payées à la prestation, etc.), et de menacer de disparition la plupart des petites entreprises, souvent familiales, autres que les commerces de bouche, dont l’activité quotidienne ou saisonnière est la seule source de revenu.

    Gageons que les très grands groupes s’en rachèteront peut-être demain. Ces mesures de confinement ont ensuite pour effet d’amputer la vie sociale de la plupart des liens sociaux autres que familiaux. Un certain fantasme embourgeoisé s’en satisfait, chaque enfant ayant sa chambre pour vivre son intimité, son ordinateur pour rester en contact avec l’école et son smartphone avec forfait illimité pour échanger en permanence avec ses amis, les parents faisant du télétravail, sortant chaque jour faire leur footing dans des rues et des espaces verts « où on entend de nouveau les oiseaux », et se faisant livrer des repas à domicile s’ils ont la flemme de faire à manger ou la peur d’aller se mêler à la populace dans un supermarché.

    Mais de quelle infime proportion de la population cette vie est-elle le quotidien en confinement ? Que le confinement entraine ailleurs déjà des soulèvements et des émeutes de la faim? Qu’il fait exploser les inégalités sociales, les échecs scolaires, les violences intrafamiliales, les troubles psychologiques et les renoncements au soin? Et qui ne comprend que les oiseaux ont bon dos et que ces petits moments de répit procurés par la panique des humains ne sont rien au regard de leur lente extinction ?

    Quant à la démocratie, elle est mise sous cloche. C’est le coup d’état d’urgence permanent. Qu’est-ce qu’une démocratie sans liberté d’aller et venir, de se réunir et de manifester ? Qu’est-ce qu’une démocratie où il n’y a quasiment plus personne dans les hémicycles des assemblées parlementaires ? Qu’est-ce qu’une démocratie où la justice est paralysée ? Qu’est-ce qu’une démocratie où, finalement, il n’y a plus qu’un pouvoir exécutif ? Qu’est-ce qu’une démocratie où tout ceci s’impose par la peur et la culpabilisation, voire la censure et la mise en accusation de quiconque refuse d’y céder ?

    Chacun, en conscience, tirera les conséquences qu’il veut de tous ces dramatiques constats. Nous n’appelons pas à la révolution et nous ne faisons pas de politique partisane. Mais nous voulons dire que nous en avons assez qu’on nous demande de nous comporter comme les moutons de Panurge au nom d’un principe de précaution dénaturé. Nous réclamons qu’on en finisse avec cette panique sanitaire, qu’on donne aux soignants les moyens de remplir leurs missions de santé publique, qu’on cesse de violenter des pans entiers de la société et qu’on sorte de cet état d’urgence permanent pour bâtir démocratiquement une politique sanitaire consensuelle.

    Les près de 700 signataires

    Laurent Mucchielli, sociologue, directeur de recherche au CNRS
    Laurent Toubiana, chercheur épidémiologiste à l’INSERM, directeur de l’IRSAN
    Jean Roudier, professeur de médecine, rhumatologue, directeur de l’unité INSERM UMRs 1097
    Paul Touboul, Professeur de cardiologie à l’université Lyon 1
    Pierre-Yves Collombat, ancien sénateur du Var, ancien vice-président de la commission des lois
    Emmanuel Krivine, chef d’orchestre, directeur honoraire de l’orchestre national de France
    Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l’Université de Paris, ancien président des Etats Généraux de la Prévention
    Marc Rozenblat, président du syndicat National des médecins du sport-santé
    Christian Celdran, Directeur Régional des Affaires Sanitaires et sociales (DRASS) honoraire
    Chantal Brichet-Nivoit, médecin et correspondante de l’Académie d’Ethique à l’Université de Paris
    Dominique Eraud, médecin, présidente de la coordination nationale médicale santé environnement
    Louis Fouché, médecin anesthésiste, réanimateur hospitalier
    Bernard Marsigny, médecin anesthésiste réanimateur hospitalier
    Gilles Perrin, médecin anesthésiste réanimateur
    Bernard Swynghedauw, biologiste, directeur de recherche émérite à l’INSERM
    Gilles Guglielmi, professeur de droit à l’Université Paris II Panthéon-Assas, Directeur du Centre de Droit public comparé
    Éric Desmons, professeur de droit public, université Sorbonne Paris Nord
    Alain Wurtz, professeur émérite de Chirurgie Thoracique, Université de Lille
    Bernard Dugué, ingénieur des Mines, docteur en pharmacologie, docteur en philosophie
    Elizabeth Oster, avocat à la Cour, ancien membre du Conseil National des Barreaux
    Arnaud Rey, chercheur en psychologie au CNRS
    Mathias Delori, politiste, chargé de recherche CNRS
    Alexandra Menant, docteur en biologie, chercheuse au CNRS
    Alain Deville, physicien, professeur émérite à l’Université Aix-Marseille
    Thierry Oblet, Maître de Conférences en Sociologie, Université de Bordeaux
    Éric Plaisance, professeur de sociologie à l’Université Paris Descartes
    Thierry Flaget, Conseiller principal d’éducation
    Marc Cognard, professeur de biologie et physique-chimie en lycée
    Malick Abubakr Hamid Diallo, journaliste
    Virginie Bauer, journaliste-enseignante
    Cesare Mattina, enseignant/chercheur à Aix-Marseille Université
    Nathalie Chapon, Enseignante et Chercheure à Aix-Marseille Université
    Elise Carpentier, professeur de droit public à l’Université d’Aix-Marseille
    Marc Roux, professeur Honoraire de Zootechnie
    Pascale Gillot, Maître de conférences en philosophie, Université de Tours
    Charalambos Apostolidis, Professeur de droit international à l’Université de Bourgogne
    Didier Blanc, Professeur de droit public à l’Université de Toulouse
    Christophe Leroy, Biologiste, Docteur en Biologie Moléculaire et Cellulaire
    Dominique Domergue Anguis, gynécologue
    Evelyne Fargin, professeur de chimie à l’Université de Bordeaux
    David Lepoutre, professeur de sociologie, Université de Paris Nanterre
    Isabelle Vinatier, professeur émérite de sciences de l’éducation à l’Université de Nantes
    Marie Touzet Cortina, Maître de Conférences à l’Université de Bordeaux
    Rose-Marie Castello, médecin du Travail
    Sroussi Hubert, médecin généraliste (Montbéliard)
    Cécile Bourdais, maîtresse de Conférences en Psychologie à l’Université Paris 8 Vincennes à Saint-Denis
    Marie Estripeaut-Bourjac, professeur Émérite à l’Université de Bordeaux
    Rémy Marchal, professeur des universités à l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers
    Marie-Laure Cadart, médecin et anthropologue
    Jean-Jacques Vallotton, médecin généraliste (39)
    Florence Lair, radiologue libérale, Blois
    Nassim Moussi, Architecte
    Jean-Christophe Besset, Réalisateur
    Luc Petitnicolas, Responsable R&D – Chargé de cours
    Murielle Dellemotte, Médecin du Travail
    Monique Lamizet, médecin
    Bernard Lamizet, ancien professeur d’université à Sciences Po Lyon
    Monique Romagny-Vial, professeur des universités
    Jean-Jacques Robin, Juriste ancien directeur d’établissements médico-sociaux
    Sébastien Aubert, professeur agrégé de Génie Mécanique, Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers
    Laurence Maury, psychologue (psychologie sociale et cognitive)
    Isabelle Aubert, Maitre de conférences HDR à l’Université de Bordeaux
    Thierry Gourvénec, pédopsychiatre
    Michèle Leclerc-Olive, chercheure retraitée CNRS-EHESS
    Hélène Banoun, pharmacien biologiste, Docteur ès-sciences pharmaceutiques
    Pierre Grenet, écrivain
    André Cayol, enseignant chercheur retraité de l’Université de Compiègne Sorbonne
    Shanti Rouvier, Docteure en Psychologie Clinique et Psychopathologie
    Jean-Michel de Chaisemartin, psychiatre des Hôpitaux Honoraire
    Gilles Mottet, enseignant artistique compositeur
    Marta Barreda, Médecin généraliste, spécialiste en Santé Publique
    Camille Allaria, Sociologue, chercheuse associée au CNRS
    Pierre Duchesne, Psychanalyste
    Michel Angles, médecin généraliste (12)
    Daniel Robinson, médecin généraliste (Ecully)
    Jean-Pierre Eudier, Chirurgien-Dentiste
    Christian Perronne, médecin infectiologue
    Christine Claude-Maysonnade, avocate (Tarbes)

  • GRANDS TEXTES (41) : L'Avenir du nationalisme français

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    Le tome II des Œuvres capitales de Charles Maurras, sous-titré Essais politiques, s’achève par un texte court au titre prometteur : L’Avenir du nationalisme français.

    En exergue, on y lit la mention suivante : Ces pages forment la conclusion  du mémorial publié sous le titre POUR UN JEUNE FRANÇAIS chez Amiot Dumont, Paris, 1949.

    Maurras y démontre comment « le nationalisme français se reverra, par la force des choses…»  Force des choses qui, aujoud'hui, semble bien s'exercer sur la France avec intensité, avec caractère de gravité, de divers ordres, intérieurs et extérieurs.

    Et justifier la permanence ou le retour d'un nationalisme français, tel que Maurras l'illustre et le redéfinit ici.

    Par quoi ce très beau texte trouve toute son actualité.  

    Lafautearousseau 

    MAURRAS hommage.jpgIl ne reste donc plus au Français conscient qu'à agir pour que sa volonté soit faite et non une autre : non celle de l'Oligarchie, non celle de l'Étranger.

    Reste le rude effort d'action pratique et réelle, celui qui a voulu maintenir en fait une France, lui garder son bien, la sauver de son mal, résoudre au passage ses crises. C'est un service trop ancien et trop fier de lui-même pour que l'œuvre amorcée en soit interrompue ni ralentie. Ceux qui sont de l'âge où l'on meurt savent qu'elle dépend d'amis en qui l'on peut avoir confiance, car, depuis plus de quarante ans, ils répètent avec nous : par tous les moyens, même légaux. Ayant travaillé ainsi « pour 1950 », ils travailleront de même pour l'an 2000, car ils ont dit dès le début : pour que la France vive, vive le Roi !

    L'espérance ne se soutiendrait pas si le sens national n'en était pas soutenu en première ligne. Mais là aussi je suis tranquille.

    Il est beaucoup question d'abandonner en tout ou en partie la souveraineté nationale. Ce sont des mots. Laissons-les aux professeurs de Droit. Ces messieurs ont si bien fait respecter leur rubrique, intus et in cute , ces dernières années, qu'on peut compter sur eux pour ajouter du nouveau à tous les plus glorieux gâchis de l'intelligence . Les trésors du réel et ses évidences sont plus forts qu'eux. Ce qu'ils déclarent périmé, ce qu'ils affectent de jeter par-dessus bord ne subira pas plutôt l'effleurement d'une égratignure ou d'une menace un peu concrète, vous verrez l'éclat de la réaction ! Preuve que rien ne vit comme le sens de la nation dans le monde présent. Ceux qui voudront en abandonner une part ne feront rien gagner à Cosmopolis : ils engraisseront de notre héritage des nationalités déjà monstrueuses. Les plus grands faits dont nous soyons contemporains sont des faits nationaux : la prodigieuse persévérance de l'Angleterre dans l'être anglais aux années 1940-1945, l'évolution panslaviste ou plutôt panrusse des Soviets, la résistance que la Russie rencontre chez les nations qu'elle a cru s'annexer sous un double vocable de race et de secte, l'éclosion de la vaste conscience américaine, le retour à la vie du nazisme allemand, sont tous des cas de nationalisme suraigu. Tous ne sont pas recommandables. Nous aurions été fous de les imiter ou de les désirer tous. Nous serions plus insensés de ne pas les voir, qui déposent de la tendance universelle. En France, le patriotisme en avait vu de toutes les couleurs après la victoire de Foch : que d'hostilité et que de disgrâces ! De grands partis caractérisés par leurs « masses profondes », étaient lassés ou dégoûtés du vocabulaire français, il n'y en avait plus que pour le charabia marxiste. À peine l'Allemand a-t-il été campé chez nous, toutes ses offres de bon constructeur d'Europe ont été repoussées et le Français, bourgeois, paysan, ouvrier ou noble n'a connu à très peu d'exemples près, que le sale boche ; l'esprit national s'est refait en un clin d'œil. La patrie a dû avaliser la souillure de beaucoup d'hypocrisies politiciennes. L'usage universel de ce noble déguisement est une preuve de plus de sa valeur et de sa nécessité, qui est flagrante : on va le voir.

    Le nationalisme de mes amis et le mien confessent une passion et une doctrine. Une passion pieuse, une doctrine motivée par des nécessités humaines qui vont grandissant. La plupart de nos concitoyens y voient une vertu dont le culte est parfois pénible, toujours plein d'honneur. Mais, parmi les autres Français, surtout ceux du pays légal, distribués entre des partis, on est déjà et l'on sera de plus en plus acculé au nationalisme comme au plus indispensable des compromis. Plus leurs divisions intéressées se multiplient et s'approfondissent, plus il leur faut, de temps à autre, subir le rappel et l'ascendant plus qu'impérieux du seul moyen qu'ils aient de prolonger leur propre pouvoir. Ce moyen s'appelle la France.

    Comment l'éviter quand tout le reste les sépare ? Sur quel argument, sur quel honnête commun dénominateur discuter hors de là ? Il n'y a plus de mesure entre l'économie bourgeoise et l'économie ouvrière. Ouvrier et bourgeois sont des noms de secte. Le nom du pays est français. C'est bien à celui-là qu'il faut se référer. Qu'est-ce qui est avantageux au pays ? Si l'on adopte ce critère du pays, outre qu'il est sous-entendu un certain degré d'abjuration des erreurs partisanes, son essentiel contient toute notre dialectique, celle qui pose, traite, résout les problèmes politiques pendants du point de vue de l'intérêt national : il faut choisir et rejeter ce que rejette et choisit cet arbitre ainsi avoué.

    Il n'y a certes là qu'un impératif limité. Les partis en lutte feront toujours tout pour s'adjuger le maximum en toute propriété. Mais leur consortium n'est rien s'il ne feint tout au moins des références osant aller plus loin que la partialité collective. S'y refuse-t-il ? Son refus peut donner l'éveil au corps et à l'esprit de la nation réelle, et le point de vue électoral lui-même en peut souffrir. Si ces diviseurs nés font au contraire semblant de croire à l'unité du compromis nationaliste, tout spectateur de bonne foi et de moyenne intelligence en sera satisfait.

    Donc, avec douceur, avec violence, avec lenteur ou rapidité, tous ces partis alimentaires, également ruineux, ou périront de leur excès, ou, comme partis, ils devront, dans une certaine mesure, céder à l'impératif ou tout au moins au constat du nationalisme. L'exercice le renforcera. La fonction, sans pouvoir créer l'organe, l'assouplira et le fortifiera. Les doctrines des partis se verront ramenées, peu à peu, plus ou moins, à leurs éléments de Nuées et de Fumées auxquelles leur insuccès infligera un ridicule croissant. Leur foi ne sera bientôt plus qu'un souvenir sans vertu d'efficacité, trace matérielle tendant à s'effacer, car on rira de plus en plus de ces antiquailles, aux faux principes qui voulaient se faire préférer aux colonies et aux métropoles et qui mènent leur propre deuil. 

    Alors pourra être repris quelque chose de très intéressant : le grand espoir de la nation pour déclasser et fusionner ses partis.

    Un mouvement de nationalisme français ne sera complet que par le retour du roi. En l'attendant, les partis se seront relâchés de leur primatie et, par l'effet de leurs abus, les mœurs auront repris tendance à devenir françaises, l'instinct et l'intérêt français auront reparu à leur rang.

    Il ne faut pas se récrier à ce mot d'intérêt. Fût-il disgracieux, c'est le mot juste. Ce mot est plein de force pour nous épargner une grave erreur qui peut tout ruiner.

    Si au lieu d'apaiser les oppositions et de les composer sur ce principe d'intérêt, on a honte, on hésite et qu'on se mette à rechercher des critères plus nobles, dans la sphère des principes moraux et sacrés propres aux Morales et aux Religions, il arrivera ceci : comme en matière sociale et politique les antagonismes réels de la conscience moderne sont nombreux et profonds, comme les faux dogmes individualistes sur l'essentiel, famille, mariage, association contredisent à angle droit les bonnes coutumes et les bonnes traditions des peuples prospères qui sont aussi les dogmes moraux du catholicisme, il deviendra particulièrement difficile, il sera impossible de faire de l'unité ou même de l'union dans cet ordre et sur ce plan-là. Ou si on l'entreprend, on essuiera une contradiction dans les termes dont l'expérience peut déjà témoigner.

    Ces principes contraires peuvent adhérer, eux, à un arrangement, mais non le tirer de leur fond, non le faire, ni se changer, eux divisés, eux diviseurs, en principes d'arrangement.

    Ces principes de conciliation ne sont pas nombreux. Je n'en connais même qu'un.

    Quand, sur le divorce, la famille, l'association, vous aurez épuisé tous les arguments intrinsèques pour ou contre tirés de la raison et de la morale, sans avoir découvert l'ombre d'un accord, il vous restera un seul thème neutre à examiner, celui de savoir ce que vaut tout cela au point de vue pratique de l'intérêt public. Je ne dis pas que cet examen soit facile, limpide ou qu'il ne laisse aucune incertitude. Il pourra apporter un facteur de lumière et de paix. Mais si, venu à ce point-là, vous diffamez la notion d'intérêt public, si vous désavouez, humiliez, rejetez ce vulgaire compromis de salut public, vous perdez la précieuse union positive qui peut en naître et, vous vous en étant ainsi privés, vous vous retrouvez de nouveau en présence de toutes les aigreurs qui naîtront du retour aux violentes disputes que l'intérêt de la paix sociale aurait amorties.

    On a beau accuser l'intérêt national et civique de tendre sournoisement à éliminer ce que l'on appelle, non sans hypocrisie, le Spirituel : ce n'est pas vrai. La vérité est autre. Nous avons appelé et salué au premier rang des Lois et des Idées protectrices toutes les formes de la Spiritualité, en particulier catholique, en leur ouvrant la Cité, en les priant de la pénétrer, de la purifier, de la pacifier, de l'exalter et de la bénir. En demandant ainsi les prières de chacune, en honorant et saluant leurs bienfaits, nous avons rendu grâces à tous les actes précieux d'émulation sociale et internationale que ces Esprits pouvaient provoquer. Si, en plus, nous ne leur avons pas demandé de nous donner eux-mêmes l'accord désirable et désiré, c'est qu'ils ne le possèdent pas, étant opposés entre eux : le Spirituel, à moins d'être réduit à un minimum verbal, est un article de discussion. Le dieu de Robespierre et de Jean-Jacques n'est pas le Dieu de Clotilde et de saint Rémy. Le moral et le social romains ne sont pas ceux de Londres et de Moscou. Vouloir les fondre, en masquant ce qu'ils ont de contraire, commence par les mutiler et finit par les supprimer. Dès que l'unité de conscience a disparu comme de chez nous, la seule façon de respecter le Spirituel est celle qui en accueille toutes les manifestations nobles, sous leurs noms vrais, leurs formes pures, dans leurs larges divergences, sans altérer le sens des mots, sans adopter de faux accords en paroles. Un Spirituel qui ne serait ni catholique ni protestant ni juif n'aurait ni saveur ni vertu. Mais il doit être l'un ou l'autre. Ainsi seront sauvés la fécondité des féconds et le bienfait des bons ; ainsi le vrai cœur des grandes choses humaines et surhumaines. Il existe une Religion et une Morale naturelles. C'est un fait. Mais c'est un autre fait que leurs principes cardinaux, tels qu'ils sont définis par le catholicisme, ne sont pas avoués par d'autres confessions. Je n'y puis rien. Je ne peux pas faire que la morale réformée ne soit pas individualiste ou que les calvinistes aient une idée juste de la congrégation religieuse. On peut bien refuser de voir ce qui est, mais ce qui est, dans l'ordre social, met en présence d'options tranchées que l'on n'évite pas.

    De l'abondance, de la variété et de la contrariété des idées morales en présence, on peut tout attendre, excepté la production de leur contraire. Il ne sera donc pas possible à chacun, catholique, juif, huguenot, franc-maçon, d'imposer son mètre distinct pour mesure commune de la Cité. Ce mètre est distinct alors que la mesure doit être la même pour tous. Voilà les citoyens contraints de chercher pour cet office quelque chose d'autre, identique chez tous et capable de faire entre eux de l'union. Quelle chose ? L'on n'en voit toujours qu'une : celle qui les fait vivre en commun avec ses exigences, ses urgences, ses simples convenances.

    la-monarchie-francaise.jpgEn d'autres termes, il faudra, là encore, quitter la dispute du Vrai et du Beau pour la connaissance de l'humble Bien positif. Car ce Bien ne sera point l'absolu, mais celui du peuple français, sur ce degré de Politique où se traite ce que Platon appelle l'Art royal, abstraction faite de toute école, église ou secte, le divorce, par exemple, étant considéré non plus par rapport à tel droit ou telle obligation, à telle permission ou prohibition divine, mais relativement à l'intérêt civil de la famille et au bien de la Cité. Tant mieux pour eux si tels ou tels, comme les catholiques, sont d'avance d'accord avec ce bien-là. Ils seront sages de n'en point parler trop dédaigneusement. Car enfin nous n'offrons pas au travail de la pensée et de l'action une matière trop inférieure ou trop indigne d'eux quand nous rappelons que la paix est une belle chose ; la prospérité sociale d'une nation, l'intérêt matériel et moral de sa conservation touche et adhère aux sphères hautes d'une activité fière et belle. La « tranquillité de l'ordre »  est un bel objet. Qui l'étudie et la médite ne quitte pas un plan humain positif et néanmoins supérieur. Sortir de l'Éthique n'est pas déroger si l'on avance dans la Politique vraie. On ne se diminue pas lorsque, jeune conscrit de la vertu patriotique, on élève son cœur à la France éternelle ou, vieux légiste d'un royaume qu'un pape du VIe siècle mettait déjà au-dessus de tous les royaumes, on professe que le roi de France ne meurt pas. Tout cela est une partie de notre trésor, qui joint où elle doit les sommets élevés de l'Être.

    La nouvelle génération peut se sentir un peu étrangère à ces chaudes maximes, parce qu'elle a été témoin de trop de glissements et de trop de culbutes. Elle a peine à se représenter ce qui tient ou ce qui revient ; c'est qu'on ne lui a pas fait voir sous la raison de ces constantes, le pourquoi de tant d'instabilités et de ruines. Il ne faudrait pas croire celles-ci plus définitives qu'elles ne sont. L'accident vient presque tout entier des érosions classiques d'un mal, fort bien connu depuis que les hommes raisonnent sur l'état de société, autrement dit depuis la grande expérience athénienne continuée d'âge en âge depuis plus de deux mille ans, soit quand les royaumes wisigoths de l'Espagne furent livrés aux Sarrasins ou les républiques italiennes à leurs convulsions, par le commun effet de leur anarchie. La vérification polonaise précéda de peu nos épreuves les plus cruelles, et nos cent cinquante dernières années parlent un langage instructif.

    690209123.jpgLe mal est grave, il peut guérir assez vite. On en vient d'autant mieux à bout qu'on a bien soin de ne point le parer d'autres noms que le sien. Si l'on dit : école dirigeante au lieu d'école révolutionnaire, on ne dit rien, car rien n'est désigné. Si l'on dit démagogie au lieu de démocratie, le coup tombe à côté. On prend pour abus ou excès ce qui est effet essentiel. C'est pourquoi nous nous sommes tant appliqués au vocabulaire le plus exact. Une saine politique ayant le caractère d'une langue bien faite peut seule se tirer de Babel. C'est ainsi que nous en sommes sortis, quant à nous. C'est ainsi que la France en sortira, et que le nationalisme français se reverra, par la force des choses. Rien n'est fini. Et si tout passe, tout revient .

    En sus de l'espérance il existe, au surplus, des assurances et des confiances qui, sans tenir à la foi religieuse, y ressemblent sur le modeste plan de nos certitudes terrestres. Je ne cesserai pas de répéter que les Français ont deux devoirs naturels : compter sur le Patriotisme de leur pays, et se fier à son Intelligence. Ils seront sauvés par l'un et par l'autre, celle-ci étant pénétrée, de plus en plus, par celui-là : il sera beaucoup plus difficile à ces deux grandes choses françaises de se détruire que de durer ou de revivre. Leur disparition simultanée leur coûterait plus d'efforts que la plus âpre des persévérances dans l'être et que les plus pénibles maïeutiques du renouveau.  

     

     

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    1. Par Jean-Louis Faure, pour signaler deux vidéos d'Aymeric Chauprade :

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    Conférence d'Aymeric Chauprade le 24 février à... par realpolitiktv

    2. Par Olivier Perceval :

     

     
    Alors que les professeurs de lettres classiques font quotidiennement la preuve de leur dynamisme et de leurs compétences en matière d'innovation,...
     
     

     

     
     
     
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    Un an après la formidable mobilisation contre la loi sur le mariage unisexe, l’heure de vérité a sonné : les pontes de l’UMP qui paradaient en tête de... 
     
     
     
    Le grand déracinement, par Philippe de Villiers
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  • Le prince Jean de France fait visiter la Chapelle Royale aux élèves de plusieurs collèges et lycées de Dreux

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    Le Prince Jean montre les gisants aux collégiens © photo Pascale Rouchaud
     
     
    Dans le cadre de leur association Gens de France et pour l’année Saint Louis, le prince Jean et la princesse Philomena ont fait visiter la Chapelle Royale Saint Louis à des élèves de 6 collèges et lycées de Dreux.
     
    Ce projet monté avec le sous-préfet, Monsieur Frédéric Rose, et l’inspecteur de l’Education nationale chargé de l’orientation, Monsieur Pascal Delpech, ainsi que les directeurs et directrices des Etablissements concernés, a permis à près de 100 élèves des lycées professionnels Maurice Violette et Gilbert Courtois, des collèges Pierre et Marie Curie et Louis Armand de découvrir pour la plupart la Chapelle Royale.
     
    Pendant que la Princesse rappelait l’histoire du lieu, le Prince évoquait l’histoire de sa famille au milieu des gisants de la Chapelle. Le prince y ssoulignait auprès des jeunes et de leurs professeurs l’importance d’une telle démarche, qui permettait de créer des ponts entres les « cités » d’une même ville, pour envisager un bien commun, celui de « la cité » et pour Dreux d’une « cité royale ». Le Prince terminait en évoquant le rôle important de l’enseignement qui permettait, par l’accès à la connaissance, de combattre le repli sur soi et l’ignorance, grand mal de notre temps.
     
     
     
     

     

  • Racines chrétiennes de la France : demain, jour de Noël, pas de notes sur lafautearousseau

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    Collège des Bernardins, Paris

     

    ...A l'exception des éphémérides, nous ne publions pas de notes les jours de Pâques, de l'Assomption et de Noël, manifestant par cette pause que tous les jours de l'année ne se ressemblent pas; et que nous entendons, au moins trois fois par an, manifester que nous savons qui nous sommes, ce que nous sommes et d'où nous venons :

    « Pour moi, l’histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L’élément décisif pour moi, c’est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l’histoire de France à partir de l’accession d’un roi chrétien qui porte le nom des Francs... C'est très bien qu'il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne...»  Charles de Gaulle  • 

  • Racines chrétiennes de la France : demain, jour de Pâques (comme le 15 Août et la Noël) pas de notes sur lafautearoussea

    christianisme.jpg...à l'exception des Ephémérides. Nous publions ces trois jours-là trois documents de qualité illustrant Pâques, l'Assomption, la Noël, manifestant par cette "pause" que tous les jours de l'année ne se ressemblent pas; et qu'il est nécessaire, au moins trois fois par an, de manifester publiquement que nous savons qui nous sommes, ce que nous sommes et d'où nous venons :

    "Pour moi, l’histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L’élément décisif pour moi, c’est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l’histoire de France à partir de l’accession d’un roi chrétien qui porte le nom des Francs... C'est très bien qu'il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne..." (Charles de Gaulle) 

    Notre "semaine" sera donc décalée d'un jour : c'est lundi que vous lirez la note "Dans votre quotidien cette semaine"', que vous lisez habituellement le dimanche; et c'est mardi que vous lirez l'Editorial de Louis-Joseph Delanglade, placé habituellement le lundi...

  • Laurent Voulzy : La monarchie ? ”C’est une idée que j’ai dans la tête, je trouve ça très beau”

    jean-de-france-et-laurent-voulzy.jpg

    Quelques jours après avoir été vu avec Son Altesse Royale le prince Jean de France, lors des 900 ans de l’Abbaye de Thiron-Gardais, le célèbre chanteur Laurent Voulzy était l’invité du 20h de Laurent Delahousse sur France 2, le 22 juin 2014, dans le cadre de la promotion de son nouvel album: "Lys & Love". Laurent Voulzy habitant en Angleterre, le présentateur l’a questionné sur sa passion de l'histoire de France et sur sa relation à la monarchie britannique. Voici ses réponses : 

    « J’adore, c'est une Monarchie constitutionnelle (…) Au dessus de tout il y a la Reine, qui incarne l’Angleterre. »

    « Cette monarchie au-dessus des partis, elle manque peut-être à la France ? »

    « C’est une idée que j’ai dans la tête, je trouve ça très beau. A condition qu’il y ait quelqu’un, là haut, qui soit digne de l’être. » 

    Un beau témoignage donc, qui prouve une fois de plus, que la grandeur du Royaume de France, comme la dignité des princes de la Maison de France impressionne toujours les amoureux de l'Histoire.  

    Source La Couronne

     
  • Sur le ”Philippe Auguste”, de Bruno Galland...

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     PHILIPPE AUGUSTE BRUNO GALLAND.jpg

     248 pages, 20 euros 

     

    Le long règne de Philippe Auguste (44 ans) a été d'une extraordinaire fécondité. Alors qu'à son avènement, le jeune roi de quinze ans ne contrôlait qu'une faible partie du royaume, à sa mort, sa souveraineté est largement reconnue. Philippe a réussi à enlever au roi d'Angleterre la Normandie, la Bretagne, le Maine, l'Anjou et l'Auvergne ; il a imposé son autorité au comte de Flandre et au comte de Champagne, et parfois même au pape ; il a réussi à vaincre une coalition dirigée par l'empereur germanique et a failli conquérir l'Angleterre...

    Dans le royaume, il a mis en place des baillis pour le représenter, il a augmenté ses revenus et il a structuré son gouvernement grâce à un petit nombre de fidèles conseillers. Il a développé Paris, qu'il a dotée d'une enceinte et dont il a renforcé l'Université. Ces réussites, Philippe Auguste les doit à son obstination, qui lui a permis de surmonter bien des revers, ainsi qu'au contrôle progressif de son tempérament impulsif, coléreux et inquiet.

    C'est ce long cheminement d'un homme devenu roi de France à quinze ans, jeté au milieu de vassaux redoutables et éprouvé par la maladie contractée lors de la Croisade, mais qui finit par remporter d'éclatants succès politiques et militaires, que retrace cette biographie, fondée sur la richesse des chroniques et des documents d'archives.

     Bruno Galland, archiviste-paléographe, docteur en histoire et ancien membre de l'Ecole française de Rome, est conservateur général du patrimoine aux Archives nationales et professeur associé à l'Université de Paris-Sorbonne. Il a publié plusieurs ouvrages et articles consacrés à l'histoire politique et religieuse du XIIIème et du XIVème siècle.

  • Le grain de sel de Scipion : Un grand Français tout simplement.

    Un grand Français est mort : le marathonien Alain Mimoun, quatre fois médaillé olympique et 32 fois champion de France, l’un des plus brillants athlètes de notre histoire. Mais à mes yeux, son plus beau titre est celui d’illustre représentant de l ‘Algérie française, cette page d‘histoire honnie par la France d’aujourd’hui et pour laquelle Hollande, à peine élu, est allé se repentir en Alger. Car Alain Mimoun restera un magnifique symbole d’intégration et de patriotisme qui ne reniait pas « ses ancêtres les Gaulois ». Né Ali, musulman, il devint Alain, catholique et avait une grande vénération pour Ste Thérèse de Lisieux. Dans le sport, il reprochait aux athlètes de préférer l’argent à la nation et regrettait que l’on aille chercher hors de France des mercenaires dans maintes disciplines. Et il fut l’un des rares sportifs à s’indigner de la suppression du coq sur les maillots. Engagé volontaire en 1939, il participera au débarquement de Provence en 1944 et à la libération de la France. Il sera blessé à Monte Cassino. Chaque 14 juillet, il hissait le drapeau tricolore sur sa maison.

    Honte aux journalistes qui, à l’annonce de sa disparition, ont évoqué « cet Algérien ayant servi la France » ! Non, messieurs, cet homme était Français, simplement l’un des plus grands ! 

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