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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Franck Ferrand a raison de dire leur fait aux éditorialistes, observateurs et médias, sur leurs méthodes et le niveau de

     

    Propos de Valls sur le FN, sortie de Darmanin sur Taubira : Franck Ferrand s'insurge contre les éditorialistes qui ne savent faire leur miel que de ces querelles byzantines  au détriment des réels problèmes de notre pays. Justement, nous pensons, ici, qu'après avoir posé le problème, il faudra bien un jour le résoudre. Réformer en profondeur les grands médias. Au besoin en créer des nouveaux, avec des professionnels de qualité, aimant la France. Et ce ne sera pas possible tant que le Système actuel durera.  Lafautearousseau.

     

    2398817577.jpgDe quoi nous parlent les chroniqueurs politiques et les éditorialistes ? De la France qui décroche dans plusieurs classements ? De la dette qui explose ? Des jeunes diplômés qui s'exilent ? Des charges qui s'alourdissent ? Des dépôts de bilan en cascade ? De la paperasserie paralysante ? De la justice en souffrance?  De l'armée exsangue ? Du patrimoine à l'abandon ? De l'insécurité qui progresse ? Non, bien sûr que non ! Vous n'y êtes pas du tout: les médias politiques ont bien d'autres chats à fouetter. Eux, s'intéressent aux lazzis et aux saillies, aux « tacles », aux dérapages, aux tweets, aux petites phrases. L'écume, la mousse - le poison…

    Je me souviens de ces cours d'histoire où, le sourire aux lèvres, nous nous moquions des Byzantins trop bien nourris qui, alors que les Turcs poussaient à leurs portes, alors qu'eux-mêmes croulaient sous le poids de la bureaucratie, passaient leurs journées à débattre gravement, fiévreusement même, du sexe des anges... Nous en sommes arrivés au même point; et les querelles byzantines pompent l'oxygène du débat politique. Qu'ont à nous annoncer, même en période électorale, les journaux en ligne, les réseaux sociaux et les chaînes d'information en continu ? La dernière sortie de Manuel Vals sur Marine Le Pen, la polémique entre Gérald Darmanin et Christiane Taubira - bref : le néant.

    La France est en train de mourir, tranquillement; presque aucune perspective ne s'y dessine plus, dans le moindre domaine; et tout ce que trouvent à nous rapporter les observateurs de la vie politique, ce sont les propos volés à tel ou tel sur tel ou tel… Prenez la moindre interview politique: les journalistes sont là, comme aux aguets, coupant la parole à l'orateur dans l'attente du mot de trop, du propos de travers, du trait d'esprit ou d'humeur -un peu comme des parieurs aux yeux écarquillés sur un combat de coqs… Qu'importe, si pendant ce temps, des gens souffrent, se débattent, appellent au secours ! Ce qui compte, c'est la petite phrase bien sentie sur laquelle on pourra, quelques heures durant, faire réagir d'autres responsables, tout aussi fatigués, de plus en plus déboussolés.

    Où ce petit jeu va-t-il nous mener, au bout du compte ? Il est temps, grand temps de se poser la question. 

     

    Franck Ferrand - Figarovox

  • 15 Novembre 1914 ... Aujourd'hui fête du roi des Belges, Albert 1er

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    L'Information signale que beaucoup d'Allemands se sont fait naturaliser américains et ainsi vivent en France à l'abri de la conscription et du séquestre.

    On découvre enfin la loi Delbnrück - dont Léon Daudet avait cent fois imprimé le texte avant la guerre - qui conserve la nationalité allemande aux sujets allemands qui se sont fait naturaliser à l'étranger. Mais des naturalisés de cette farine-là, il peut y en avoir jusqu'à l'état-major général. Ce qui est certain, c'est que le général Joffre se plaint des fuites qu'il constate depuis le commencement de la guerre. S'il y a des fuites jusque dans l'entourage du généralissime !...

    Aujourd'hui fête du roi des Belges. On parle plus que jamais d'une combinaison qui mettrait Albert 1er sur le trône de France : comme si l'Angleterre, qui est partie en guerre pour que le port d'Anvers ne devînt pas allemand, permettrait une réunion de la Belgique à la France. Il est probable que le parti républicain, très habilement, aiguille le sentiment national et le sentiment réactionnaire vers une combinaison radicalement impossible.   ♦ 

    * Nous nous apercevons aujourd'hui que les hommes de métier, les hommes "de caste" ont été les seuls qui aient retenu les leçons de 1870. Reprenant une parole de Napoléon après Leipzig, von der Goltz, après la bataille de la Marne, se serait écrié : "Ces animaux-là ont appris quelque chose depuis Sedan !" Sans la "caste" militaire, qui eût eu de la mémoire ? Qui eût appris ? Qui eût retenu ? Onze millions d'électeurs occupés à l'exercice de leur profession, contraints de gagner sur la glèbe ou dans l'atelier leur pain quotidien ? Huit cent rois parlementaires soumis au caprice de l'élection ? 

    Quarante ans de notre histoire donnent la réponse... 

    Il est impossible que 1914 ne soit pas mieux compris et qu'il porte le même contre-sens funeste que 1870. Il est impossible que les mêmes erreurs recommencent, fassent couler de nouveaux flots de sang et causent de nouvelles ruines sur la terre de France. L'esprit public, distrait en 1870, sauf en quelques hautes pensées, se trouve aujourd'hui averti et éveillé précisément sur les points vifs de ce débat séculaire. Il est impossible que, cette fois, la réaction n'ait pas raison de la révolution. Ou bien alors, la vraie leçon de la guerre, faite pour enchanter les sceptiques et pour autoriser le jugement des pires réactionnaires, ceux qui sont pessimistes à fond, ce serait que rien ne sert à rien et que la guerre elle-même ne porte pas de leçon.  ♦ 

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    Tome I du Journal de Jacques Bainville (1901/1918)

     

  • 21 Novembre 1914 ... Guillaume II, Empereur d'Europe

    DHALPORT0134.jpgMme de Mac-Mahon a vu aujourd'hui, rue François 1er, une dame de la Croix-Rouge, faite prisonnière à Bapaume, emmenée en Allemagne et revenue en France après quelques semaines d'internement à Hanovre. Cette dame fait le récit suivant :

    « L'ambulance avec laquelle j'avais été faite prisonnière étant passée sous la direction du service de santé allemand, il y eut quelque temps fusion des deux personnels. Je ne tardai pas à remarquer un blessé - d'ailleurs très légèrement atteint d'un éclat d'obus à la cuisse - à qui l'on témoignait une déférence particulière. Voyant ma curiosité, un des médecins allemands finit par me révéler que cet auguste blessé était un des fils de l'Empereur, le prince Eitel. Et, cette confidence faite, il ajouta :

    - Il est triste, notre cher prince Eitel...

    - Et pourquoi est-il triste ? demandai-je.

    On traversait à ce moment une de nos provinces qui a particulièrement eu à souffrir de l'invasion.

    Parce qu'on abîme la France. Et c'était la France qui était destinée au prince Eitel.»

    Cette dame ajoutait :

    « Il ne faut pas s'étonner que Guillaume II ait partagé - avant de savoir s'il aurait la victoire - les peuples vaincus entre ses fils, car j'ai vu sur les murs de Hanovre des affiches dont le titre portait en grosses lettres : Guillaume II, Empereur d'Europe. »

    Des précisions sur la disgrâce de Joseph Caillaux se répandent. D'abord de nombreuses personnes ont été les témoins de scènes désagréables qui se sont produites chez Larue. Un jour, un officier supérieur anglais et quatre de ses collègues sont partis en déclarant qu'ils ne s'assoiraient pas auprès de l'ancien ministre. Le propriétaire du restaurant a fini par prier M. et Mme Caillaux de ne plus venir chez lui, sinon il était menacé de perdre sa clientèle.

    La Stampa, de Turin, a raconté que la disgrâce de Joseph Caillaux et son éloignement avaient été provoqués par le généralissime. Voici le fond de l'histoire. Trésorier-payeur aux armées avec le grade de colonel, Joseph Caillaux, en même temps député, s'était permis d'écrire au général Joffre pour protester contre une punition réglementaire infligée à un officier de réserve, électeur dans la circonscription, désormais célèbre, de Mamers. Joffre répondit par quinze jours d'arrêt à Joseph Caillaux et par une mise en demeure au gouvernement d'avoir à le débarrasser au plus tôt de l'encombrant personnage. On peut croire que Briand et Millerand n'ont pas demandé mieux que de donner satisfaction au généralissime. Caillaux lui-même, pour qui la situation était intenable à Paris, a sans doute accepté avec plaisir la solution d'une mission à l'étranger. Cependant il se pourrait que la série de ses tribulations et de ses avanies ne fût pas achevée. Le bruit court au Figaro qu'il se pourrait fort bien que le ménage Caillaux ne pût même pas débarquer à Rio de Janeiro. 

    Mais cette affaire a encore contribué à irriter le commandement, devant qui cèdent de plus en plus les politiciens.  ♦   

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  • L’Église selon François : Le dossier du numéro de janvier de Politique magazine qui vient de paraître

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    Dossier : L’Église selon François

    Le 13 mars 2013, l’argentin Jorge Mario Bergoglio monte sur le siège de saint Pierre. Il hérite d’un monde catholique en pleine mutation. L’Asie apparaît aujourd’hui comme le continent le plus dynamique quand, en Europe, la situation des catholiques est très inégale. En France, si l’on s’appuie sur les chiffres, le catholicisme est ainsi en voie de quasi disparition…

    Un constat  à - largement - nuancer : la mobilisation de la Manif pour tous a laissé entrevoir la promesse d’un renouveau insoupçonné dont on peut trouver l’origine dans la vitalité des communautés nouvelles. A Rome, un mois après son élection, le pape François rendait public la constitution d’un groupe de travail chargé d’étudier un projet de réforme de la Curie. Une réforme que d’aucuns attendaient comme un « profond bouleversement ». Autre bouleversement : le Synode sur la famille. Certains observateurs ont même parler d’un « Vatican III ».

    Ainsi, alors même que les foules et les médias acclament François, une quantité non négligeable de catholiques sont désorientés par ses dix-huit premiers mois d’évêque de Rome. Inévitable tant ce pape est « inclassable ». Un pape François qui pourrait finalement se révéler plus « politique » que ce qu’il n’y paraît…

    •  Lire l'entretien de Politique magazine avec Jean-Marie Guénois :  « Un pape inclassable »

    - L’Église catholique dans le monde, par Julien Serey
    - Les surgeons d’un renouveau, par Gérard Leclerc
    - Un malaise François ?, par Thibaud Collin
    - François à l’assaut de la Curie, par l’abbé Claude Barthe
    - La seule multinationale qui tienne, par Christian Tarente 

    Et aussi dans ce numéro … 54 pages d’actualité, de réflexion et de culture !

    Analyse : Noël, fête de la naissance par Hilaire de Crémiers ; Société : L’illusion Sarkozy, par Jean de La Faverie  ; Tribune : le djhadisme : un humanisme, par Aristide Renou ; Monde : le grand jeu de l’énergie, par Georges-Henri Soutou ; Économie : Quand l’Europe tangue, par Alain Pélops ; Civilisation : Entretien avec Jean-Christian Petitfils : « On a fait de Louis XV un roi maudit » ; Histoire : Louis XV, le mal-aimé, par Anne Bernet…

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  • Libye : devons-nous applaudir à la victoire remportée à Syrte par le choléra salafiste sur la peste jihadiste ?

    Syrte, le 10 juin 2016 (AFP/MAHMUD TURKIA)

     

    Analyse de Bernard Lugan

     

    lugan.jpgEn Libye, l’Etat islamique (EI), surinfection d’une plaie jihadiste ouverte en 2011 avec la mort du colonel Kadhafi, est un commode « ennemi de confort » permettant d’éviter de désigner les vrais responsables du chaos. Que l’on réfléchisse un instant : - L’Etat islamique n’étant implanté à Syrte que depuis 2015, ce n’est donc pas lui qui a provoqué une anarchie libyenne ayant commencé en 2011, mais les milices salafistes de Tripoli et celles des Frères musulmans de Misrata.

    - Ce n’est pas davantage l’EI, dont la base démographique est insignifiante, qui envoie des dizaines de milliers de migrants en Europe, mais les cités côtières dont celles de Tripoli et de Misrata. Mêlées à tous les trafics, ce sont ces dernières qui se livrent à la forme contemporaine de la traite des esclaves.

    Or, soutenus militairement par la Turquie, par l’insatiable petit émirat du Qatar, par l’Europe et par les Etats-Unis,  ceux qui sont à l’origine du chaos -et qui en vivent-, viennent de se refaire une vertu auprès de la communauté internationale en chassant de Syrte un Etat islamique qu’ils avaient pourtant longtemps toléré… Cette victoire d’une fraction jihadiste sur une autre n’est en rien un gage de paix pour la Libye et pour toute la région. Le problème de fond est en effet ailleurs : les alliances tribales sur lesquelles reposait l’ordre socio-politique libyen ont été éclatées par l’intervention franco-otanienne de 2011. Dans le vide alors créé se sont engouffrés des acteurs secondaires devenus artificiellement les maîtres du jeu. Qu’il s’agisse des Frères musulmans de Misrata, des islamo-jihadistes de Tripoli ou de l’Etat islamique. Toute pacification de la Libye passe donc par le rééquilibrage entre les vrais acteurs tribaux actuellement tenus à l’écart du processus politique, et ces acteurs secondaires que la communauté internationale s’obstine à vouloir installer au pouvoir à travers le gouvernement dit d’Union nationale dominé par Misrata et placé à la merci de ses milices [1].

    Dans cette analyse, Bernard Lugan développera quatre points :

    1. Les raisons de l’échec de l’Etat islamique en Libye,

    2. Les balbutiements du gouvernement d’Union nationale

    3. La situation sur le terrain militaire et diplomatique

    4. Les  vrais moyens de reconstruire la Libye

    La suite de cette analyse est réservée aux abonnés à l'Afrique Réelle. Pour la recevoir par courriel, vous devez être abonné.

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    [1] Voir Histoire de la Libye des origines à nos jours. Pour commander, cliquer ici

    Le blog officiel de Bernard Lugan

  • Tant qu'il y aura des Corses...

     

    cover_je_pense.jpgPar Academos 

    La rentrée scolaire (comme la fin des classes, d'ailleurs) donne lieu à force pots de bienvenue et autres rencontres de prise de contact, c'est bien normal. Au pot d'hier lundi, jour de rentrée des professeurs, j'ai rencontré une jeune nouvelle, toute fraîche émoulue de je ne sais quel institut de déformation des maîtres, bobo-gaucho-trotsko à souhait, et fière de l'être, du type « je n'ai rien à apprendre aux élèves, il me tarde de me mettre à leur écoute pour connaître leurs besoins ». Vous voyez le genre. Bref, plus dans les niaiseries d'aujourd'hui que ça, tu meurs...

    Dans un petit groupe, on se repasse bien sûr les banalités d'usage, faits divers et autres chats écrasés d'avant les vacances (une éternité ...) et, forcément, on reparle de cette fête en Corse où deux maîtresses avaient eu la drôle d'idée de faire chanter aux enfants une partie de chanson en arabe. Subitement ressurgie de je ne sais où, la jeune bobote (c'est comme ça qu'on dit, au féminin ?) arrive les poings tous faits, pour dire tout le mal qu'elle pense de ces parents qui ont empêché la chose : elle n'attaque pas les Corses mais dit que ce sont sûrement des gens du FN. A la mine dégoûtée qu'elle fait en prononçant ce nom de FN on comprend sans peine pour qui elle ne votera pas aux prochaines régionales. 

    Je luis dis simplement :

    « Mais dis moi, tu n'a pas lu Pagnol, qui raconte comment il se faisait taper sur les doigts avec une règle par le maître, et ses copains aussi, quand il parlait provençal ? Et tu ne sais pas qu'en Bretagne fleurissaient les écriteaux Défense de cracher par terre et de parler breton ! La vérité est qu'il est plaisant de voir aujourd'hui que des maîtres veulent implanter une langue étrangère, alors que leurs ancêtres, les « hussards noirs de la république », ont passé leur temps à extirper leurs racines du cerveau des petits Français. Autant qu'ils l'ont pu. Et on voudrait - maintenant que les Français ne connaissent plus leur première langue locale et si mal le français - favoriser l'apparition de nouvelles langues, qui plus est étrangères à notre Histoire et à nos racines ? Cela ne te paraît pas contradictoire ? »

    Si vous aviez vu la tête de la bobote ! Elle n'a pas répondu, et sous le prétexte évidemment futile qu'elle voyait quelqu'un passer, elle a quitté le groupe; elle a dû se dire qu'il n'y a avait rien à tirer d'un type comme moi, et qu'il était inutile d'essayer. Franchement, j'ai pensé d'elle exactement la même chose... 

     

  • SPORT • Antoine Griezmann, un cœur gros comme un ballon !

     

    Enfin un footballeur qui ne fait pas la gueule sur le terrain, devant les supporters et les photographes.

    par Nicolas Gauthier

    Un excellent et réconfortant billet [Boulevard Voltaire, 1.07] 

     

    4241968552.pngY aurait-il quelque chose de changé au royaume des Bleus ? C’est à se demander. Allez donc savoir pourquoi, même chez ceux qui ignorent tout de la science footballistique – c’est peut-être pour cela que cet article m’a été commandé – , mais ce cru 2016 paraît autrement plus sympathique que les précédents. Effet Didier Deschamps ?

    Ce qui nous change agréablement de l’équipe de 2010, en Afrique du Sud, première fois dans l’histoire de ce sport où l’on vit onze joueurs marcher plutôt que courir derrière le ballon. D’habitude, nous savions encore que les cheminots, les professeurs, les chauffeurs routiers, etc., pouvaient se mettre en grève ; mais là, une grève de milliardaires, mal élevés de surcroît, c’était aussi une première fois.

    De fait, difficile de ne pas ressentir une certaine admiration pour Antoine Griezmann, auteur de deux buts libérateurs contre l’Irlande. Enfin un footballeur qui ne fait pas la gueule sur le terrain, devant les supporters et les photographes. Nous sommes loin du « Racaille football club », des crétins tatoués, de leurs sextapes, de leurs méthodes de voyous. Une fois encore, effet Didier Deschamps ?

    Mieux : à la suite de ce match ayant permis à l’équipe de France de se hisser en quart de finale, Antoine Griezmann, dans les coulisses du stade de l’Olympique lyonnais, hèle-t-il Hugo, un enfant de dix ans : « Ça va ? On fait une photo ? Ça te dirait d’avoir le ballon du match ? » Hugo, c’est le fils de Jean-Baptiste Salvaing, ce policier assassiné avec sa compagne, en présence de leur enfant de trois ans, par un islamiste. Hugo aurait été invité à voir le match par Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, tandis que sur le site Facebook de la police nationale, on pouvait lire ces quelques mots : « Le fils de notre collègue assassiné a pu réaliser un de ses rêves avec la complicité des policiers du RAID et l’amitié des joueurs de l’équipe de France. »

    Ce ballon ne lui rendra certes pas son père ni sa belle-mère, mais l’espace d’un moment, il lui aura peut-être rendu le sourire. Et ça, ça n’a pas de prix. Merci, Antoine Griezmann. 

    Journaliste, écrivain
  • Racines & Traditions • Fête de l’Etendard de Jeanne d’Arc, demain dimanche à Lille

     

    Lille_NDT_cote_1_bis.jpgA l’occasion de la Fête de l’Etendard, dimanche 17 Juillet 2016, messe de 11 H en l’honneur de Sainte Jeanne d’Arc, à la Cathédrale Notre Dame de la Treille à Lille. 

    En ce dimanche 17 Juillet 2016, nous célébrons un évènement important dans l’histoire de France qui a été suscité par notre héroïne nationale, Jeanne d’Arc.

    Pendant sa courte vie de 19 ans, Jeanne a obtenu 2 victoires très importantes pour la France pendant la période troublée de la guerre de 100 ans où les rois anglais contestaient la légitimité des rois de France et prétendaient régner sur ce pays, où le dauphin Charles doutait lui-même de sa légitimité. 

    Victoire militaire par la Vierge guerrière, la Pucelle d’Orléans

    Orléans était assiégée par les Anglais. Cette ville était stratégique : placée sur la Loire elle était un verrou qui empêchait les Anglais de déferler dans la partie sud de la France et d’en devenir les maîtres. Sa libération a eu lieu le 8 Mai 1429. Son souvenir est resté dans la mémoire des Français car une loi de la République, passée au journal Officiel le 14 juillet 1920, a institué une « Fête nationale de Jeanne d'Arc et du patriotisme » toujours en vigueur, en souvenir de cet évènement.

    Cette levée du siège d’Orléans fut suivie de la grande victoire de Jeanne d’Arc contre les Anglais à Patay non loin d’Orléans, où il y eut très peu de morts dans le camp français et une grande hécatombe dans le camp anglais. La peur avait changé de camp ! 

    Victoire politique du sacre du roi à Reims, ou « Fête de l’étendard ».

    La route du sacre vers Reims étant ainsi ouverte, Jeanne y amena le dauphin Charles et il y fut sacré roi sous le nom de Charles VII le dimanche 17 Juillet 1429.

    Son sacre le désignait comme l’autorité politique légitime et rétablissait l’unité de la France. Les causes de la guerre de 100 ans étaient anéanties. La paix pouvait enfin revenir entre les deux pays protagonistes.

    Lors de son procès à Rouen en 1431, Jeanne déclara à ses juges : « Je sais bien que les Anglais me feront mourir parce qu’ils croient pouvoir s’emparer de la France après ma mort ; mais seraient-ils cent mille de plus, ils n’auront point le royaume ... Avant qu’il soit sept ans, les Anglais abandonneront un plus grand gage que la seule ville d’Orléans ».

    Effectivement Paris fut repris aux Anglais en 1436 et la bataille de Castillon en 1453 mit un point final à la guerre de 100 ans.  

    En ce dimanche 17 Juillet 2016, nous célébrons donc le 587ième anniversaire de ce sacre. La mémoire de cet évènement est appelée « Fête de l’étendard », en souvenir de la réponse de Jeanne à ses juges : « Pourquoi votre étendard fut-il plus porté à l’Eglise de Reims à la consécration du Roi que l’étendard des autres capitaines ? », et Jeanne de dire « Cet étendard avait été à la peine, c’était bien raison qu’il fut à l’honneur ». 

  • Grèce : Victoire à la Pyrrhus, par Alain Pélops

     

    Chaque victoire que Pyrrhus, roi grec (déjà), remportait sur les romains l’affaiblissait, jusqu’à la défaite finale.

     

    Les problèmes de la Grèce sont connus.

    La dette pléthorique (180% du produit intérieur brut) ne peut pas être remboursée. Depuis sa fondation en 1830 la Grèce a fait six fois défaut. La monnaie (l’euro), trop forte pour l’économie grecque, aligne la gargote de Mykonos  sur le restaurant parisien. L’évasion fiscale, sport national, fait affleurer l’économie souterraine. Trois ans d’austérité ont effondré l’activité et fait exploser le chômage. Les Grecs, dont l’histoire est mouvementée, se sentent humiliés.

    Le plan de « sauvetage » qui vient d’être adopté ne règle rien.

    Aucun moratoire financier d’ampleur n’est prévu, soucieuse qu’est l’Union Européenne de préserver la valeur, toute fictive, de la dette grecque qu’elle porte avec la BCE et le FMI. La sortie de l’Euro, permanente ou temporaire, n’a pas été envisagée de peur de faire des émules, en Espagne où Podemos progresse ou en France bien sûr ; les anglais, qui ont refusé d’abandonner la livre, envisagent de s’éloigner encore plus de l’Europe. Le programme d’austérité est confirmé, échéancier d’excédents budgétaires à l’appui. La hausse de 10% de la TVA, service de la dette oblige, va, si tant est qu’elle soit collectée, freiner encore l’activité. Les biens à privatiser seront apportés à un fonds destiné à la vente. Il est douteux qu’ils s’y valorisent.

    En contrepartie,  la banque centrale européenne reprend son soutien au système bancaire grec, exsangue.

    La France s’enorgueillit de son rôle dans la négociation. Elle a accompagné  le diktat de paroles douces. Dans le camp des vainqueurs, des partisans de l’austérité, elle voyage agréablement dans les fourgons de l’Allemagne, sans se soucier du prix du billet. Il y a pourtant un danger à être dur avec les faibles et faible avec les forts. Quand son tour viendra d’entreprendre de vraies réformes, elle ne pourra se prévaloir de solutions adaptées, efficaces, peut être généreuses. D’autant qu’en France, contrairement à la Grèce, la ponction fiscale est déjà faite, et le patrimoine public en passe d’être cédé. Mais le gain politique aura été encaissé et le problème sera pour les suivants.  

     

      -  Politique magazine

     

  • Le péché originel, par Louis-Joseph Delanglade

     

     

    Lundi 29 juin, M. Juncker, président de la Commission européenne, semble effondré : « En une nuit, en une seule nuit, la conscience européenne en a pris un sacré coup ». Vendredi 4 juillet, M. Guetta, géopolitologue patenté de France Inter, se demande si « la pérennité même de lUnion » nest pas en cause. Quelles quen soient les suites immédiates, les événements qui, du fait de la crise grecque, agitent la zone euro, servent - enfin - de révélateur. Tout le monde sait que la Grèce a « triché » mais tout le monde admet désormais que jamais la Grèce ne pourra rembourser ses créanciers. Dans un accès de réalisme froid, M. Strauss Kahn déclare quil faut effacer la dette grecque, cest-à-dire au fond la « passer » en négatif : après tout, elle ne pèse pas grand chose dans le total des dettes cumulées des autres membres de la zone.

     

    Pourtant, « acter » lannulation de la dette grecque ne serait pas sans risque. Quelle serait alors lattitude des autres pays endettés ? Ce qui se passe en Grèce pourrait bien se reproduire ailleurs, dans des proportions autrement dévastatrices. Augmentation, à la carte, des taux dintérêt cest-à-dire, de façon mécanique, de lendettement des uns et des autres. Donc, effet domino : à qui le tour après la Grèce ? Obligation, sans doute, pour la B.C.E de soutenir certaines banques ou « institutions » par des émissions de monnaie, ce qui, en période de faible croissance, ressemble fort à de la « cavalerie »: on serait loin alors de lorthodoxie financièreCertains diront que cest ce que font les Etats-Unis quand ils le jugent bon. Mais les Etats-Unis peuvent le faire car ils détiennent la force politique et militaire qui leur permet dimposer leurs intérêts financiers au reste de la planète - ce qui nest pas le cas des Européens

     

    Le péché originel des idéologues européistes - naïveté ou incohérence, peu importe - aura été de bâtir lEurope sur la monnaie et, par voie de conséquence, sur la finance, une finance par définition mondialiste et qui ne cherche que le gain. Dailleurs, quand on prête pour se faire payer les seuls intérêts dune dette, cela est pire que lusure. Linfernale spirale de la dette menace en fait ainsi demporter lun après lautre des pays qui sessoufflent en vain pour suivre le rythme allemand. Imposer une monnaie unique à des pays dune trop grande disparité sociale et fiscale, le faire par ailleurs sans que cette monnaie  sappuie sur un Etat souverain, quelle gageure !

     

    En mésestimant, voire en niant, les fondamentaux de lEurope - la géographie, lHistoire, la culture, la religion, etc. - les apprentis sorciers de l« Union » ont fourvoyé les pays européens dans une impasse. Il fallait commencer par mettre laccent sur tout ce qui nous réunit - et, de fait, nous distingue des autres. La vraie Europe, la seule qui soit envisageable et souhaitable, réunira des peuples, des pays, des nations - tous représentés par des Etats. Il faudra tout remettre à plat et re-commencer par le commencement. 

  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

     

    MAGISTROAdossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique 

    Marc DUGOIS  Avocat, consultant  Et si l'on s'intéressait à l'emploi ?

    Jacques BICHOT  Economiste, Professeur émérite à l'Université Lyon 3  Orthographe : réformer ou apprendre ?

    Du côté des 'élites' 

    "L'ambition dont on n'a pas les talents est un crime" Chateaubriand (Lettre à Madame Récamier)

    Maxime TANDONNET  < /span>Haut fonctionnaire, ancien conseiller pour l’immigration au cabinet du Président de la République  Primaire de la droite et du centre : où est passée la ligne Séguin ?

    En France

    Jacques HOGARD  Président du Groupe E.P.E.E  Restaurer l’identité chrétienne de la France

    Michel ROUSSEAU  Economiste, président de la fondation Concorde  Des expatriés sont patrons de plus de 10 salariés (Patron expatrié recrute salarié)

    Avec l'Europe

    François JOURDIER  Officier, Amiral (2S)  La Grèce, ce baudet

    Françoise THIBAUT  Professeur des universités, essayiste, historienne  L'Europe vue depuis l'Australie

    De par le monde

    Roland HUREAUX  Essayiste  Le drame syrien : une lueur d'espoir ?

    François JOURDIER  Officier, Amiral (2S)  Syrie, on nous ment

    Devant l'histoire

    Arnaud TEYSSIER  Haut fonctionnaire, historien  Verdun et les poilus, début de notre XXe siècle

     Etienne de MONTETY  Journaliste, écrivain  Un nom immaculé
                                                                                         
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  • Cinéma • Eastwood : y a-t-il un magicien dans l’avion? Sully, du jamais vu au cinéma

     

    Par Olivier Prévôt

    Une excellente critique sur Sully - qui semble être déjà un film culte - que nous avons aimée [Causeur 9.12]. Les cinéphiles apprécieront, donneront leur avis, s'il y a lieu ...  LFAR

     

    Il n’est guère besoin de vanter le cinéma de Clint Eastwood. Une fois de plus, la critique se partagera entre les enthousiastes – qui nous donneront du « Le meilleur Clint Eastwood » (en général, depuis le précédent) – et les fines bouches qui avoueront avec une gourmandise entortillée « avoir un tout petit peu moins aimé celui-là ». De toute manière, nous irons tous voir Sully.

    Du jeu des acteurs – Tom Hanks et Aaron Eckhart – aux effets spéciaux qui rendent incroyablement « vrai » l’accident de l’avion US Airways et son amerrissage sur le fleuve Hudson en 2009, tout est parfait. J’ajouterai qu’après certaines scènes, on se demande comment on ne se retrouve pas aussi trempé que l’un des 155 passagers…

    On me dira que la véritable histoire de Sully est ailleurs – dans cette sorte de procès intenté contre les pilotes, à qui l’on reproche de ne pas avoir tenté de rejoindre l’aéroport et de sauver… l’avion. Valeurs humaines vs. gros sous. Soit, le film peut être lu ainsi : une parabole politico-sociale. La dimension de l’entertainment (la reconstitution du crash, comme si vous y étiez) introduirait une réflexion politique. Sauf que le crash n’introduit rien : il revient en boucle et sous différentes formes (rêves, récit, simulations…). Le crash est le propos du film : dans sa lutte pour la vie, nécessairement solitaire, l’homme demeure un animal social, responsable des et devant les autres.

     

    On n’a rien inventé depuis les débuts du cinéma. Tout a été dit depuis La Sortie des usines Lumière (le cinéma témoin de la réalité sociale), L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat (le cinéma comme expérience spectaculaire) et Le Voyage dans la Lune de Georges Méliès (le cinéma comme fantaisie et artifice). Tous les films sont une combinaison de ces trois éléments : A + B = C. Tous sauf Sully, où A = B = C. C’est comme si L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat devenait un propos sur la vie des cheminots. Et ça, pareil tour de magie cinématographique, on ne l’avait jamais vu. 

    Sully, de Clint Eastwood, en salles. 

    Olivier Prévôt
    anime le site et la revue L'Esprit de Narvik

  • Médias • On n’est pas levé

     

    HUMOUR

    par Ph. Delelis

    – Monsieur le Premier ministre, bonjour ! Et merci d’avoir accepté notre invitation dans l’émission On n’est pas levé. Et d’abord une question : puis-je vous appeler par votre prénom, Kevin ?
    – Bien entendu, mon cher Léo.
    – Merci, Kevin ! Mais pas de « mon cher ». Au contraire, la question suivante est : « Puis-je te tutoyer » ? Parce que c’est la règle de l’émission, Kevin.
    – Oui, je le sais et je l’accepte bien volontiers. Au début du XXIème siècle, il y avait encore un peu de formalisme – je crois qu’on appelait ça « politesse » ou « respect » – mais c’est fini, il faut vivre avec son temps.
    – Parfait. Alors, Kevin, je pense qu’on va passer un bon moment ensemble en compagnie de nos internautes. On n’est pas levé est diffusé en prime time à onze heures du matin sur Internet puisque, dans ce pays de cent millions d’habitants, à peine vingt millions ont un job et tous les autres peuvent donc nous regarder en direct.
    – Souvent depuis leur lit…
    – Oui, d’où le titre de l’émission… Ils pourront aussi se coucher tôt parce que de toute façon, ils n’ont pas d’argent à dépenser et la télévision, ancêtre d’Internet, a disparu.
    – Si tu veux me faire dire qu’on n’a pas tout essayé contre le chômage, c’est vrai.
    – Je ne t’ai pas invité pour ça, parce qu’ au fond ça n’intéresse personne, l’histoire nous l’a montré. Non, on va évoquer l’actualité culturelle.
    – Je sens que tu vas me parler de la réédition en package numérique collector du discours de réception de Finkie à la French Academy.
    – Non pas du tout ! Je vais te parler de Dalida. Nous sommes en 2057, c’est le soixante-dixième anniversaire de sa disparition. Un concert de son hologramme sera donné à la Philarmonie la semaine prochaine c’est ça l’actu ! Quelle est ta chanson préférée ?
    Gigi l’Amoroso, incontestablement, surtout dans la version remixée en synthèse vocale et réalité augmentée.
    – Bien sûr, indépassable ! Et dis-moi, quand tu en as fini avec les problèmes du pays, vers 16h ou 16h30, tu te retires dans ton appartement de Matignon Mansion, qu’est-ce que tu écoutes pour te détendre ?
    – Du classique, uniquement.
    – Par exemple ?
    Dialogue de l’Ombre Double de Pierre Boulez
    – Connais pas.
    – Dans une reprise de Patrick Bruel.
    – Ah oui, là je vois ! Bon, puisqu’on est sur du sérieux, que peux-tu nous dire du projet gouvernemental de reconversion du Garnier Palace en temple du hip-hop ?
    – Ça avance. Nous avons choisi l’architecte qui va reconfigurer l’espace. Il a proposé un concept que l’on ne pouvait pas refuser, il l’a appelé : « le vide ».
    – Le vide ?
    – Oui, on garde l’extérieur, qui est d’un kitch incroyable mais plébiscité par les touristes asiatiques, et on fait le vide à l’intérieur.
    – On casse tout, quoi…
    – Oui.
    – Eh bien, Kevin, merci ! Le vide à l’intérieur… tout un programme ! 

  • Au bord du précipice

    Manifestation anti-indépendantiste monstre, hier à Barcelone

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    logo lundis.jpgL’Histoire en a décidé ainsi : mieux qu’espagnole, la Catalogne est l’Espagne elle-même, au même titre que sont l’Espagne toutes les provinces et communautés autonomes du royaume.

    Elle jouit à ce titre d’une liberté et d’une marge de manoeuvre inconnues des « régions » de France. Encore un coup : elle est riche et prospère et tire l’essentiel de cette richesse et de cette prospérité de son hispanité même, car c’est bien avec le reste du pays qu’elle entretient l’essentiel de ses rapports commerciaux et financiers. 

    Pourtant tout se passe comme si une clique d’endoctrinés fanatiques avait réussi à convaincre une partie importante, quoique minoritaire, de la population catalane que Madrid est l’ennemi et que tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes catalan. Le « catalanisme », folie sectaire ou dérive nationalitaire, est manifestement vécu comme une mystique et les Catalans non indépendantistes réduits au silence par des anathèmes définitives (« traîtres », fascistes »), ce qui rappelle furieusement les pratiques des révolutionnaires français ou des partis communistes. 

    La faute du gouvernement de Madrid aura été de négliger cet aspect irréductible du mouvement, de penser qu’une succession de pressions suffirait à désarmer la crise et de laisser se mettre en place un processus qui semble échapper désormais à tout contrôle. D’où cette « bataille d’irresponsables » selon l’expression (pour une fois satisfaisante) de M. Guetta (France Inter, 2 octobre) entre MM. Rajoy et Puigdemont. En fait, on ne négocie pas avec des jusqu’au-boutistes radicalisés manifestement prêts à entraîner « leur » Catalogne fantasmée dans une fuite en avant suicidaire, 

    Répressif ou conciliant, le gouvernement de Madrid a et aura toujours tort aux yeux des indépendantistes, ce qui « oblige » le roi d’Espagne à user de ses prérogatives. Felipe VI a donc parlé. Discours de bonne facture et ferme dans la forme, « acte fort » (LFAR, 4 octobre). Certains regretteront sans doute qu’il ait peut-être trop attendu et pu donner ainsi l’impression de simplement prendre parti : chef de l’Etat, il était de son devoir de pallier au plus tôt l’inconsistance politique de M. Rajoy, non pas pour menacer la Catalogne à travers sa minorité indépendantiste au nom du « droit », de la « démocratie » et de la « constitution » (termes déjà utilisés par M. Rajoy) mais plutôt pour exalter l’Espagne et en appeler à tous les Catalans. 

    Madrid dispose de moyens de pression et d’intervention tels (d’ordre politique et économique mais aussi policier et militaire ou encore judiciaire) qu’on a du mal à imaginer que la Généralité de Catalogne puisse aller au-delà d’une simple déclaration d’indépendance qui restera lettre morte. Il n’empêche : avec la Catalogne, c’est l’Espagne qui est au bord du précipice. Les événements montreront vite si Felipe VI n’est que le rempart de la légalité ou s’il incarne la légitimité de toute l’Espagne.  •

  • Notre bon-sens manque-t-il d'imagination ?

     

    En deux mots.jpgDans le journal de Jacques Bainville, au 7 mars 1933, nous tombons sur cette remarque apparemment banale mais qui est, pour nous, d'un grand sens : « L’un des points faibles du bon sens français, c’est de ne jamais croire qu’il puisse arriver des événements. Il y a là un manque d’imagination qui expose à de fâcheuses surprises. »

    Ainsi quand nous tentons de montrer que les conditions d'un conflit majeur, asiatique et pacifique, sont en train d’être réunies, nous savons bien que l'on n'y croira qu'à demi. Ce serait d'évidence, ce que Bainville appelle un événement. Mais, pour l'instant, les armées considérables en présence sont néanmoins dans leurs casernes ; on échange bien des menaces, mais ce ne sont que des paroles verbales, pour terriblement agressives qu'elles soient ; les sanctions ne sont pas la guerre, comme jadis on disait que la mobilisation n'est pas la guerre ; seuls quelques missiles nord-coréens ont été lancés et ils sont tombés dans les eaux du Pacifique. Pourquoi briserait-on le statu quo et lancerait-on la foudre et le feu ? Le bon sens des Français, nous dit Bainville, peine à imaginer que l'événement puisse se produire. A quoi, d'ailleurs, cela sert-il ? L'on n'envisage pas que l'engrenage des alliances pourrait nous entraîner dans l'œil du cyclone et que, dans ce cas, nous devrions déjà savoir et, éventuellement, faire savoir, que notre intérêt serait de nous y refuser obstinément ; que des modifications considérables des rapports de force géopolitiques résulteraient du conflit et qu'avantages et inconvénients s'en suivraient pour nous qu'il ne faudra pas négliger, par imprévoyance ou inconscience, de saisir ou d'éviter.

    Ainsi quand nous écrivons que l’épuisement, l’usure extrême, du système républicain, pourrait bien conduire un jour ou l’autre, peut-être moins lointain qu’on ne croit, à un événement institutionnel d’importance majeure, nous passerons pour de doux rêveurs. Le statu quo sera jugé immuable. Et si nous disons que, dans une situation de crise, un changement de régime ne serait pas impossible, nous nous heurterons au plus grand des scepticismes. Quant à penser qu’en une semblable occurrence l’on pourrait avoir recours à une solution monarchique, faire appel au Prince venu de notre Histoire, ce que Bainville nomme notre « manque d’imagination » sera à son comble.

    C’est pourtant ignorer tout ce qui s’est passé en France depuis 1789. Ou bien considérer, on ne sait trop pourquoi, que de semblables événements, changements, bouleversements rapides, ne peuvent plus se passer, aujourd’hui.  

    Il faut seulement en conclure que Bainville a raison de remarquer que le bon sens français manque d’imagination.  •

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

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