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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Le sens de Pâques 2020 !, par Christian Vanneste.

    Pâques est la plus importante des fêtes chrétiennes parce qu’elle révèle le message essentiel du christianisme. C’est la commémoration de la mort et de la résurrection du Christ. Dans cet événement se condense l’identité de la religion chrétienne. Celle-ci ne réside pas en la croyance en un au-delà, ni même dans la foi en un Dieu unique, ni dans un dieu qui meurt et renaît. Bien d’autres religions dans l’Histoire ont professé des dogmes semblables ou les véhiculent encore. Il est parfois tentant de les réunir ou de les rapprocher. Les Musulmans évoquent les religions du Livre pour apparenter celles qui se réfèrent à la Bible, le judaïsme, le christianisme et l’islam afin de prétendre que la dernière arrivée, la leur, possède la vérité définitive.

    christian vanneste.jpgMais la référence biblique et l’unicité de Dieu sont-ils l’essentiel ? Pour les Musulmans, le monothéisme est tellement fondamental qu’ils vouent aux pires châtiments les « associateurs », ceux qui associent plusieurs dieux… ou ceux qui, comme les Chrétiens, croient en la Trinité. En revanche, l’idée d’un Dieu qui se fait homme, non pour passer un bon moment sur terre, comme dans la mythologie grecque, mais pour être lui-même le « bouc-émissaire » qui par sa souffrance et son sacrifice va racheter les péchés des hommes, et transcender leur violence, c’est l’originalité absolue du message chrétien : un Dieu qui au lieu de recevoir des sacrifices est lui-même offert en sacrifice parce qu’il est Amour plus que pouvoir terrible, un Dieu qui « désire la miséricorde, non le sacrifice ».

    La fidélité de Dieu à son amour pour l’humanité s’exprime dans la Passion du Christ. A la miséricorde de Dieu n’a pas répondu celle des hommes, mais la résurrection du Christ est aussi un appel à la rédemption, à une nouvelle vie où l’homme se montrera plus digne de l’amour de Dieu, où il fera du commandement d’amour sa « Loi et ses prophètes ». La laïcité qui est souvent l’autre visage du paganisme veut confondre toutes les religions en faisant oublier l’extraordinaire modernité du christianisme, ou plutôt son exceptionnelle permanence : une religion qui préfère l’esprit à la lettre, une religion humaniste qui instaure entre Dieu et l’homme un dialogue, où Dieu n’écrase pas l’homme mais lui donne une mesure et un sens, une religion qui, en séparant le spirituel du temporel, ouvre la voie à la démocratie et à une laïcité bien comprise.

    Que le christianisme ait offert d’autres visages dans son Histoire est secondaire. Qu’elles soient le fruit de la nature ou du péché originel, les tendances égoïstes et agressives de l’homme sont constantes. Les religions les tolèrent ou les encouragent parfois dans les faits. Leur message peut les favoriser ou les repousser. Manifestement, les Evangiles les condamnent avec vigueur. Les croisades n’ont pas été entreprises pour convertir les musulmans par la force mais pour libérer Jérusalem et permettre aux pèlerins de s’y rendre en paix. C’est la raison pour laquelle on ne peut être indifférent à la souffrance des Chrétiens qui ont été ou sont persécutés dans le monde, les Arméniens de Turquie, les Coptes d’Egypte, les Assyriens d’Irak, les Melkites de Syrie, ceux du Nigéria, du Kenya, du Pakistan, ou du sud des Philippines, victimes d’assassinats, de tortures, de viols, d’enlèvements, ou d’attentats. Que les malheurs du temps présent, le repli sur soi du confinement, la peur égoïste de la mort, l’impossibilité physique de participer au culte pour la Fête capitale du christianisme qui consacre la victoire de la vie sur la mort, n’assèchent ni la ferveur ni la générosité du christianisme.

    Il y a un an, quelques jours avant Pâques, la cathédrale Notre-Dame de Paris, symbole de l’union profonde de la France et du catholicisme, brûlait. Peut-être était-ce là le signe d’un pays qui abandonne une identité avant tout spirituelle ? Dans le malheur très charnel qui nous frappe à travers l’épidémie, et qui se prolongera dans une crise économique que tout annonce, l’idée de « rebâtir » devient primordiale : la cathédrale, certes, mais notre société plus encore ! Leurs fondations ne peuvent être le sable du consumérisme hédoniste de l’individu, mais le roc d’une foi et d’une espérance collectives. C’est d’ailleurs en s’appuyant sur elles que l’individu devient une personne libre et responsable, capable de choisir et d’entreprendre pour le bien de ceux qu’il aime.

  • Le prince Jean d’Orléans au chevet de Louis XVI, par Frédéric de Natal.

    Source : http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

    Un des deux prétendants au trône de France, le comte de Paris , Jean d’Orléans, s’est précipité au chevet de la statue de Louis XVI, partiellement endommagée au cours de violentes manifestations à Louisville dans le Kentucky, le 29 mai. Dans un tweet, sur son compte officiel, le descendant du roi Louis-Philippe Ier a «regretté cet incident qui ne reflète pas l’esprit américain».

    «Je regrette vivement que des manifestants américains s’en soient pris à la statue de Louis XVI dans le Kentucky» a déclaré hier soir et très rapidement sur son compte Twitter le prince Jean d’Orléans, comte de Paris et prétendant au trône de France. Un tweet repris par l’Agence France Presse aux Etats-Unis, pays que connaît bien le prince Jean d’Orléans, et qui survient dans le cadre des émeutes qui ont suivies la mort de l’afro–américain George Floyd.

    C’est en Californie que le prince Jean a obtenu une maîtrise en administration des affaires (MBA) à Azusa Pacific University dans la ville de Los Angeles, en 1994. Une expérience qui l’a «préparé au monde du travail» avait déclaré en 2009 le comte de Paris au cours d’un entretien et qui lui a permis de visiter les Etats-Unis, dont l’histoire se mêle à celle de l’actuelle maison royale de France.

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    C’est en effet en l’honneur du régent Philippe d’Orléans que l’état de Louisiane doit son nom. Roi des Français, Louis-Philippe Ier avait effectué lui-même un voyage d’initiation «authentiquement aventureux» dans cette jeune démocratie qui influença largement ses idées d’après, songeant un temps à s’installer là-bas comme le précise une lettre datée de 1807. A noter que ce voyage fut l’objet d’un chantage de la part des révolutionnaires qui contraignit le fils du célèbre Philippe Egalité à partir en Amérique du Nord en 1796, en échange de la libération de ses deux frères. Premier comte de Paris et prétendant au trône de France, Philippe VII d’Orléans s 'est engagé (avec son frère) aux côtés des troupes nordistes au cours de la guerre de sécession et dont le nom reste gravé dans les annales militaires des Etats-Unis. Il est d’ailleurs l’auteur d’une «Histoire de la Guerre civile en Amérique». 

    En 1890, les Etats-Unis d’Amérique ont fait frappé une médaille en hommage au comte de Paris afin de remercier la maison royale de France dans son implication dans sa lutte contre l’esclavagisme sudiste. Le prince Jean a déjà donné plusieurs «conférences, notamment aux États-Unis pour la French Heritage Society», organisation américaine à but non lucratif qui se consacre à la «préservation, à la restauration et à la promotion du […] patrimoine français aux États-Unis et en France».

    .«Mes voyages en Louisiane m’ont montré une image bien plus chaleureuse du peuple américain, si grand quand il le veut» a conclu le comte de Paris qui s’est porté au chevet de la mémoire de Louis XVI, en depit de diverses remarques d'internautes qui se sont indignés de cette prise de position de la part du prétendant au trône de France.

    Copyright@Frederic de Natal

  • Éric Zemmour : « Quand le brasier de Notre-Dame enflamme les mémoires »

    L’incendie de Notre-Dame a bouleversé les Français comme les étrangers - Photo Starface   

    thUKZO41O8.jpgEn introduction à ce très bel article Le Figaro écrit : Face à Notre-Dame de Paris en flammes, toutes les querelles sur « les racines chrétiennes de la France » sont vaines et ridicules.(Figaro Magazine du 19.04).

     

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    « ceux qui ne pleuraient pas sur la flèche en flammes n’étaient pas français. » 

    « Qu’il aille ou non à l’église, le Français a les Évangiles dans le sang. » En contemplant le spectacle dantesque de la cathédrale Notre-Dame de Paris en flammes, cette formule d’André Suarès prenait soudain tout son sens.

    C’était la France qui brûlait devant nos yeux incrédules et bouleversés. Notre histoire millénaire, notre « fille aînée de l’Eglise », des générations d’ouvriers français qui avaient mis des siècles à édifier cette œuvre d’art, tous nos rois qui défilaient en humbles pénitents, et notre Empereur qui s’y faisait sacrer ; et nos républiques qui venaient y quérir le secours de la Providence pour nos armées. Soudain, toutes les querelles sur «les racines chrétiennes de la France» devenaient vaines et ridicules. Si évidentes que tout argument paraissait superflu. Pour les étrangers qui se lamentaient, c’était une réalité qui ne se discutait pas. Pour paraphraser la formule de Marc Bloch, qui expliquait que ceux qui ne vibraient ni au sacre de Reims ni à la fête de la Fédération ne comprendraient jamais l’histoire de France, on pouvait dire que ceux qui ne pleuraient pas sur la flèche en flammes n’étaient pas français.

    La plupart l’ont compris. Pourtant, certains essayaient de biaiser, à l’instar de Jean-Luc Mélenchon qui, avec son habituel talent de rhéteur, emportait la cathédrale loin de sa foi catholique pour insister sur le rationalisme de ses ingénieurs qui, par le génie des calculs mathématiques, s’arrachaient à la tutelle de la superstition. Faire de la cathédrale le symbole de la lutte des hommes contre l’opium du peuple, il fallait le faire! Mélenchon l’a fait, en occultant soigneusement les ravages causés par la piétaille révolutionnaire ; en ne comprenant pas surtout, ou en faisant mine de ne pas comprendre, que ce style gothique, qui monte fièrement vers le ciel, incarne justement la quintessence de la synthèse chrétienne du Moyen Âge, qui met la raison au service de la foi, pendant que, de l’autre côté de la Méditerranée, à la même époque, on refusait que la raison vînt interférer dans la foi. Les deux civilisations s’éloignaient irrémédiablement l’une de l’autre.

    Sur les réseaux sociaux justement, des musulmans exultaient sans pudeur, en appelaient à la vengeance d’Allah sur ces infidèles qui, quelques jours plus tôt, s’étaient, paraît-il, moqués de La Mecque. Il faut préciser que certains de leurs coreligionnaires les sommaient de se taire. L’Union des mosquées de France appelait les musulmans à prier pour la cathédrale. Cette ambiance tendue nous rappelait que l’incendie de Notre-Dame n’était pas le premier, mais l’apothéose d’une succession de saccages d’églises intervenus depuis des mois et qui ne scandalisaient personne. Un Pakistanais était arrêté et condamné pour des destructions d’objets sacrés de la cathédrale Saint-Denis ; la police suivait une piste criminelle après l’incendie de Saint-Sulpice ; la justice condamnait une djihadiste, Inès Madani, qui avait tenté de mettre le feu à une voiture remplie d’explosifs devant la cathédrale Notre-Dame de Paris. C’était en 2016. Déjà.    

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    Éric Zemmour

  • Thomas Flichy de la Neuville : « les manifestations en Iran n’ont rien à voir avec les printemps arabes »

    Manifestations pro et anti-régime à Téhéran
     
     
    par Thomas Flichy de la Neuville 
     
    Le spécialiste de l’Iran, Thomas Flichy de La Neuville, apporte son éclairage sur les manifestations en Iran, leurs spécificités, l’éventuelle influence saoudienne. Indispensable pour comprendre ce qui se passe en Iran [Boulevard Voltaire 3.01]LFAR
     
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    Thomas Flichy, la jeunesse iranienne soutient-elle les troubles que vit le pays actuellement ?

    Effectivement, il y a des manifestations en Iran aujourd’hui où la jeunesse est présente.

    Elles sont parfaitement contrôlées par le régime pour l’instant.

    Nous avons parfois du mal à comprendre ce qui se passe en Iran parce que nous avons tendance à transposer ce que nous sommes sur les Iraniens. Les Iraniens se perçoivent certes comme des cousins des Européens, mais ils sont un peu différents. Lorsqu’on pense aux revendications de la jeunesse libérale iranienne, il faut bien voir, par exemple, qu’elle souhaite une ouverture à la modernité et en même temps conserver les racines religieuses et culturelles de l’Iran.

    Parler de révolution comme on l’a fait avec les printemps arabes serait donc se méprendre sur ce qu’est l’Iran ?

    C’est peut-être une erreur de perspective de vouloir voir dans ces événements aujourd’hui un remake de ce qui s’est passé en 2009 ou bien des printemps arabes.
    Et puis, pour la population iranienne, lorsqu’il y a des troubles, ces troubles sont perçus comme venant de l’extérieur. C’est quelque chose qui nous échappe. L’histoire de l’Iran n’est pas notre histoire. L’Iran a été marqué pendant 1.000 ans par des invasions qui ont généré des réflexes psychologiques qui font que l’on attribue les troubles intérieurs à des puissances étrangères.

    Une tentative de déstabilisation de l’extérieur constitue-t-elle un scénario crédible ? 

    L’Iran est beaucoup plus présent au Moyen-Orient aujourd’hui qu’il ne l’était il y a une décennie. L’Iran s’est glissé dans le vide généré par les contradictions des différentes politiques occidentales, notamment de la politique américaine, qui s’est dissoute dans ses propres contradictions.

    Ensuite, les troubles de 2009 ont été en partie générés de l’extérieur puisqu’ils ont été financés de l’extérieur. Ils ont aussi été relayés médiatiquement de l’extérieur.

    C’est difficile d’identifier pour l’instant un cerveau organisateur de ces troubles, mais on ne peut pas négliger certaines pistes, notamment la piste saoudienne. L’Arabie saoudite est le plus grand rival de l’Iran. Elle est fragilisée aujourd’hui. Elle pâtit de la présence militaire iranienne croissante au Yémen, en Syrie et en Mésopotamie. Par conséquent, elle a intérêt à ce que le régime iranien soit affaibli.

    Sachant que les débuts de la guerre civile en Syrie avaient commencé par des manifestations éparses réclamant plus de liberté, un scénario syrien est-il envisageable en Iran ?

    Si on regarde les émeutes d’un point de vue historique, on doit garder en tête deux grands principes.

    Le premier principe est qu’une révolution n’est jamais spontanée. Elle a toujours un principe organisateur, un cerveau organisateur. Il s’agit de le localiser pour comprendre comment la révolution fonctionne.

    Ensuite, même quand il y a des troubles spontanés, des minorités actives s’emparent très rapidement des troubles ou des émeutiers pour les faire profiter à leur cause. Ce sont donc les minorités organisées qui se hissent très rapidement au sommet d’une émeute ou d’une révolution.

    On peut effectivement peut-être faire un parallèle avec la Syrie. Mais le contexte iranien est un petit peu différent.

    Il semble qu’il y ait déjà des morts depuis ce matin. Est-ce que vous confirmez cette information ?

    En fait, on est assez mal renseigné. Les correspondants étrangers présents en Iran disent que la situation est maîtrisée par le gouvernement iranien. Les journaux français ont montré des manifestations, mais les images qui ont été publiées montraient des manifestations favorables au régime. Lorsqu’on voyait les manifestants, on ne voyait qu’une dizaine de visages, en tout cas dans ce que j’ai pu voir pour l’instant.

    C’est donc très difficile de jauger de l’extérieur l’ampleur des manifestations.  

     

    Enseigne à Saint-Cyr. 
  • C’est reparti comme en 1400... Démondialisation et réveil des nations : retour vers le futur

     

    Publié le 29.10.2016 - Réactualisé le 3.11.2017 

    Par Thomas Flichy de la Neuville

    Un remarquable article - presque une fable - dont la morale tient justement de la manière des fabulistes et concerne éminemment notre époque prétendument postnationale et vouée au Marché. [Causeur, 26.10.2016] Mais l'Histoire nous enseigne que cette situation n'est ni nouvelle ni irréversible. Et nous vient à la mémoire que deux siècles après les faits qui sont rappelés ici, d'autres décrets d'importance majeure furent pris, non plus en Italie, mais cette fois-ci en Espagne, par ses Rois, non plus pour réduire l'emprise des financiers, mais en la circonstance celle de l'Islam. Autre récit, autre morale, aussi, pour notre temps. Dédié aux gens qui croient que les choses vont toujours dans le même sens ...   Lafautearousseau

     

    photo_7.jpgNous avons tellement cru en la fable d’un monde pacifié par une mondialisation heureuse que la résurgence des identités – désormais au cœur du débat politique – nous semble aller contre la marche du temps. En réalité,  la transition 2010-2030  rappelle fortement celle que connaît l’Europe entre 1340 et 1400. Au début du XIIIe siècle, les banquiers vénitiens font tout pour éviter l’émergence de gouvernements nationaux forts, comme celui d’Edouard III d’Angleterre. Pour ces banquiers, le modèle politique à abattre est celui de Frédéric II Hohenstaufen, saint empereur romain germanique de la seconde moitié du XIIIe siècle.

    Le rôle des banquiers florentins

    Pour éviter l’émergence d’Etats forts, les banquiers florentins ne se contentent pas de prêter de l’argent aux rois, ils s’assurent en retour d’avantages en nature. En 1325, les Peruzzi possèdent tous les revenus du Royaume de Naples, soit la moitié sud de l’Italie. Ceci leur permet de recruter l’armée de Robert de Naples, de nommer les membres de son gouvernement et de vendre à sa place ses productions céréalières.

    Dans ce contexte, il ne sert à rien pour Dante Alighieri de vanter le modèle de Frédéric II dans De Monarchia. Venise force Dante à quitter Florence et fait la promotion d’une contre-littérature. Il s’agit des ouvrages de Bartolomée de Lucca ou de Marsile de Padoue. Les banquiers vénitiens finissent par ligoter financièrement des embryons d’Etat comme l’Angleterre, la France et l’Espagne. Puis, la banque vénitienne génère une gigantesque bulle financière qui paralyse la production et vient éclater en 1345. Télécommandées par Venise, les familles Bardi et Peruzzi de Florence déclenchent un crash financier au cours duquel tout crédit s’évanouit. S’enclenche alors une période de grave instabilité, caractérisée par la résurgence de la famine et des épidémies.

    La politique domestique la finance

    Mais après 1400, les forces politiques se retournent contre les méthodes des banquiers italiens. En 1401, le roi Martin Ier d’Aragon les expulse d’Espagne, en 1403, Henri IV d’Angleterre limite fortement leur activité. En 1409, la Flandre emprisonne les banquiers génois. En 1410, les banquiers italiens sont expulsés de Paris. La résurgence des identités nationales a alors mis en échec les projets de la finance internationale. L’histoire se répétera-t-elle ?  

    Thomas Flichy de la Neuville

    enseigne à Saint-Cyr. Dernier livre : Les grandes migrations ne détruisent que les cités mortes (L’Aube, 2016). Du même auteur : Syrie : Poutine sur les traces de Pharaon

  • Comédie ou tragédie ?

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    logo lundis.jpgNe nous moquons pas trop et trop vite de M. Puigdemont.

    Certes, jusqu’à maintenant on ne peut pas dire qu’il ait donné de lui une image très avantageuse. Certains ont même souligné le côté minable et ridicule du personnage. Pour M. Zemmour, « Puigdemont rappellera aux amoureux de l'histoire de France le destin tragi-comique du général Boulanger » (RTL, jeudi 2). Mais l’avenir seul dira si sa longue marche vers l’indépendance aura été un fiasco. En effet tout cela pourrait encore mal finir. Dès 2006, le nouveau statut d’autonomie, concocté et approuvé unilatéralement par le « Parlament de Catalunya », constituait une véritable injure à l’Espagne. La censure partielle du Tribunal Constitutionnel en 2010 a constitué une réponse légaliste, laquelle n’aura servi qu’à attiser le feu indépendantiste. M. Rajoy ferait donc bien de ne pas pécher par excès de confiance. 

    13e68f6_5354216-01-06.jpgL’organisation  d’élections régionales en Catalogne répond sans doute à une logique institutionnelle (la tutelle de Madrid n’ayant pas vocation à s’éterniser) mais en les convoquant pour le 21 décembre, et en se plaçant ainsi dans le rôle de celui qui identifie la défense de l’intégrité espagnole à l’application sourcilleuse de mesures dictées par la loi, le chef du gouvernement rabaisse le débat de fond sur la nature même de l’Espagne au niveau purement comptable d’une consultation électorale. Il prend ainsi le risque - qui existe, au vu du rapport de forces actuel - d’être désavoué. Rien ne serait pire qu’un score avoisinant, voire dépassant, les 50% pour les indépendantistes qui, rappelons-le, disposaient de 72 sièges (majorité absolue) dans l’assemblée sortante pour 47,8% des voix. L’Espagne a certes une constitution qui ne reconnaît pas à une de ses communautés autonomes le droit au séparatisme, elle se vit malheureusement aussi comme une démocratie exemplaire, même couronnée. M. Guetta (France Inter, mercredi 1) peut dire : « Indépendance ou pas, ce sont ainsi les électeurs qui auront à trancher […] Majoritaire à plus de 50% des suffrages exprimés, on voit mal comment l’indépendance ne deviendrait pas réalité. » 

    Les indépendantistes ont de toute façon plus à gagner qu’à perdre dans ces élections car, même battus, ils maintiendront leur revendication, soutenus qu’ils sont par une bonne partie de la jeunesse, littéralement enragée et dévoyée par un enseignement qui, depuis le statut de 1979, trahissant délibérément l’esprit même de ce statut, a fait de la langue catalane une arme de guerre contre Madrid en marginalisant la langue espagnole, langue de l’ensemble du pays. Les séparatistes catalans, pour reprendre les propos de M. Carderera, ambassadeur d’Espagne (France Inter, jeudi 2), « identifient la Catalogne avec eux-mêmes », allant jusqu’à dénier le droit aux Catalans qui ne votent pas comme eux de se dire catalans (propos explicitement tenus par l’ex-président du Parlement, Mme Forcadell). Le fanatisme anti-espagnol de certains n’a, on le voit, aucune limite. 

    Il conviendrait donc de relativiser la portée du scrutin de décembre en rappelant qu’il ne s’agit nullement d’élections destinées à (in)valider l’indépendance de la Communauté autonome de Catalogne, leur seul enjeu étant la composition d’un nouveau « parlament » en charge de la gestion et de la gouvernance d’une région autonome, rien de plus : le futur parlement catalan, quelle que soit sa composition, n’a pas vocation à s’ériger en assemblée « nationale », ses prérogatives étant déjà très étendues par ailleurs, puisque seules lui échappent la défense, la diplomatie et la fiscalité. On attend donc ensuite de Felipe VI, chef d’Etat du royaume d’Espagne, symbole et garant de l’unité et de la pérennité dudit royaume, commandant suprême des Forces armées, qu’il déclare solennellement qu’aucune élection et qu’aucun référendum, même démocratiques, ne sauraient exclure la Catalogne de la communauté de destin qu’elle forme irrévocablement avec les autres composantes de la nation espagnole, telle que l’Histoire l’a façonnée et laissée en héritage. 

    Là est la légitimité. Et ceux qui, au mépris des réalités, imaginent, fantasment même, une République catalane, sont des apprentis-sorciers dangereux prêts à toutes les impostures et toutes les tragédies.  

  • ”Quelle horreur !” (Christine Kelly) : ”l'infanticide lent” infligé au petit roi Louis XVII...

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    Hier soir, sur CNews, l'essentiel de l'émission fut consacré à cette horreur absolue que fut la mise à mort de l'enfant-roi Louis XVII : une mise à mort non pas instantanée, comme avec la guillotine de ses parents, mais qui fut un long calvaire soigneusement programmé et appliqué avec toute l'inhumanité et la cruauté dont la Révolution sut faire preuve, du cachot de la Tour du Temple au Génocide de la Vendée, où eut lieu le premier Oradour-sur-Glane...

    Nous l'avons assez souvent critiqué ici pour rendre hommage - pour une fois - à Marc Menant : c'est lui qui, dans son moment d'histoire quotidien, souvent très critiquable (sur Jaurès, sur Blum...) a raconté hier, d'une façon parfaite, le martyre lent de l'enfant qui fut le vrai Roi martyr. Un récit si juste et si touchant qu'il arracha à Christine Kelly, visiblement bouleversée, ce "Quelle horreur !" que nous avons pris pour titre de ces quelques lignes...

    Oui, disons-le tout net, pour une fois Marc Menant a été quasiment parfait...

    Il a d'abord commencé son récit par un éloge bienvenu de Louis XVI, l'un des rois les plus cultivés que nous ayons eus, qui ne dédaignait pas, bien au contraire, le travail manuel, et qui était littéralement assoiffé de science, de savoir, de culture...

    Puis viennent les heures sombres : la seule erreur de Manent hier fut de parler de la "fuite" de Varennes, alors que c'était une "évasion" (tout le contraire de la fuite, qui est le fait d'un lâche, qui est honteuse : là, Louis XVI s'échappait de sa prison, se libérait, s'évadait); après, ce sera le 10 août, le Temple, la séparation d'avec son père, puis d'avec sa mère (le 3 juillet 93); et l'enfermement complet, les brutalités du "salopard" Simon (dixit Manent), l'abrutissement d'un enfant que l'on saoûle, dont on "casse" le corps, le cerveau, l'esprit, l'âme...

    Et ce long calvaire durera jusqu'au 8 juin 1795, quasiment deux ans !

    Est-il concevable d'imaginer une cruauté pareille, et sur un enfant, par définition innocent de tout crime ?

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    Laissons la parole à Hilaire de Crémiers :

    "Les Français le savent-ils ? Au coeur de leur Histoire, il y a un infanticide. Cet infanticide fonde la légitimité de leur Etat moderne. Un enfant-roi a été sacrifié volontairement sur l'autel du Moloch républicain. La Terreur ? Un procédé de gouvernement inventé par la République, recopié jusqu'aujourd'hui et on sait comment. Des têtes coupées pour exprimer un nouveau droit absolu de diriger le monde ? C'est qu'il fallait que le sang royal et populaire giclât pour fonder l'ordre nouveau. C'est ainsi que la France se dit encore aujourd'hui un modèle pour le monde. Effectivement ! Et l'Enfant-roi Louis XVII ? Eh bien, ce fut pire : après avoir tué le roi parce qu'il était roi, la bande qui prétendait diriger la Révolution, comité de salut public en tête avec Robespierre et Commune de Paris avec son procureur et son substitut, Chaumette et Hébert, décidèrent de faire du petit Capet l'instrument de la condamnation de sa mère et il eut à cet effet pour précepteur Simon l'alcoolique. Puis l'horreur, savamment voulue, ayant été accomplie, il fallait, en enfermant l'enfant de manière ignoble, le réduire en rebut de l'humanité. Ce fut consciemment voulu, strictement exécuté. Thermidor ne le sauva pas. Mais, du moins, un peu d'humanité entoura ses derniers moments. Il mourut, il avait dix ans... Le crime est là, injustifiable" (Hilaire de Crémiers)

    lafautearousseau

  • Geoffroy Lejeune menacé de mort… dans l’indifférence générale. Vous trouvez cela normal ?, par Gabrielle Cluzel.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    On me permettra de raconter cette petite histoire, qui date de 2015 : nous sommes en novembre, au lendemain du tragique attentat du Bataclan…

    « Cela fait 4 jours que je vis sous protection policière. On est menacé de mort par la Ligue de défense noire africaines », a révélé, la semaine dernière, , directeur de la rédaction de , sur le plateau des « Grandes Gueules » (RMC).

    4.jpegOn peut accabler Geoffroy Lejeune – n’oublions pas qu’il a été débarqué de LCI quand Daniel Cohn-Bendit y a encore son rond de serviette, c’est dire où les médias le situent sur l’échelle de la moralité, ou peut-être, surtout, cela en dit long sur l’échelle de moralité elle-même – mais on ne peut pourtant pas le traiter de mythomane : dans une vidéo qui a rencontré grand succès sur les réseaux sociaux, on entend très distinctement le représentant de la LDNA menacer les journalistes de leur « arracher les bras ».

    Dans l’indifférence générale.

    Imagine-t-on la déflagration nucléaire si, après un dessin offensant une élue du RN, un groupe d’identitaires avaient fait irruption dans les locaux de Libération en promettant tranquillement de démembrer les journalistes ? Une minute de silence à l’Assemblée nationale, un monument offert pas Jeff Koons à la mairie de Paris en hommage à la liberté d’expression, un bandeau noir sur les unes de tous les journaux ?

    Quel que soit son avis sur le fond de cette affaire, un homme de la corporation honnête pourrait au moins reconnaître que le jeune directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, faisant rempart pour l’auteur et le dessinateur, assume sans faiblir ses responsabilités.

    Il pourrait aussi, s’il était encore plus honnête, trouver bien peu professionnelle l’hystérique curée orchestrée par ses pairs dont fait l’objet, ce week-end, Louis de Raguenel, recruté par Europe 1 pour ses grandes qualités de journaliste d’investigation, mais ayant commis le crime de venir de Valeurs actuelles.

    Mais quand bien même il n’aurait pas cette double honnêteté, il pourrait simplement être, sinon solidaire de ses confrères, au moins humain et responsable. C’est de vie et de mort qu’il s’agit ! On sait, hélas, pourtant désormais qu’un carnage dans une rédaction n’est pas une vue de l’esprit.

    On me permettra de raconter cette petite histoire, qui date de 2015 : nous sommes en novembre, au lendemain du tragique attentat du Bataclan. Un peu par hasard, la rédaction de Boulevard Voltaire se rend compte que le site de a subrepticement changé l’un de ses titres : la claironnante affirmation « Réfugiés : le fantasme de l’infiltration terroriste » s’est muée, ni vu ni connu, en une neutre et humble question : « Des terroristes parmi les migrants ? »

    Que s’est-il passé, dans l’intervalle ? On s’est tout simplement aperçu – et toute la presse en parle – que des terroristes du 13 novembre avaient profité de la route des migrants pour se rendre en Europe.

    La rédaction de Boulevard Voltaire (c’est de bonne guerre) décide aussitôt de mettre en exergue avec ironie ce changement de pied prudent, démontant – fact-checkant, comme on dit maintenant – par une courte vidéo bien troussée le rectificatif discret de France Inter. La vidéo rencontre un succès immédiat sur les réseaux sociaux. Il faut dire que la ficelle est grosse.

    Mais voilà qu’Emmanuelle Ménard, alors rédactrice en chef de Boulevard Voltaire, reçoit un appel d’Élisabeth Lévy : celle-ci a été chargée, par ses contacts chez Radio France, de convaincre Boulevard Voltaire de retirer la vidéo afin de faire descendre la pression : la journaliste mise en cause dans le reportage aurait reçu des menaces.

    Emmanuelle Ménard, après consultation de ses journalistes et en rédactrice en chef responsable, décide de supprimer cette vidéo… alors que rien ne l’y force et que cette vidéo « buzze » comme jamais. Elle le fait pour la sécurité de cette journaliste, et rien que pour cela : “La rédaction de Radio France nous ayant affirmé que la journaliste mise en cause dans notre reportage avait reçu des menaces, nous avons décidé de retirer cette video. La vidéo est donc entièrement effacée de Youtube.” (Cette mention est toujours visible).

    Il y a deux jours, le site de France Inter, sous la plume de Sonia Devillers, qualifiait Boulevard Voltaire de « site d’extrême droite, voire tête de pont de la fachosphère »

    Il faut croire, dans ce cas, que la fachosphère est parfois plus humaine que la lâchosphère, n’est-ce pas… qui n’a pas eu un mot ni un geste pour la sécurité des journalistes de Valeurs actuelles.

     

    Gabrielle Cluzel

     
    Ecrivain, journaliste
     
  • Le cinéma français glorifie Simplement noir mais pas de film sur le colonel Beltrame !, par J.-P. Fabre Bernadac.

    Le vendredi 12 mars, lors de la nuit des César 2021, sur la scène de l’Olympia, Jean-Pascal Zadi était récompensé par le César du meilleur espoir masculin pour son film Simplement noir. Film produit et distribué par Gaumont, avec un budget global avoisinant les 3,5 millions d’euros.

    11.jpegCanal+ l’a préacheté pour 830.000 euros et Multithématiques pour 80.000 euros. En ce qui concerne la télévision, C8, autre chaîne du groupe Canal+, l’a payé 300.000 euros en étant coproducteur pour 80.000 euros.

    Même si Zadi a attendu quatre ans pour faire son film, avoir un chèque en blanc de la part de Gaumont, la plus ancienne société cinématographique au monde, ce n’est pas rien !

    Mais revenons au récompensé. Ce dernier a profité de l’occasion qui lui était offerte pour débiter un discours sur l’horrible sort réservé aux Noirs en France, déclarant notamment : « Quand on parle d’humanité, on est en droit de se poser la question si l’humanité de certaines personnes n’est pas remise en cause […] J’ai envie de parler d’Adama Traoré, de Michel Zecler. ». Puis il a poursuivi en s’interrogeant faussement : « On peut se demander si notre humanité compte lorsque l’esclavage a été retenu comme crime contre l’humanité en 2001 et qu’aujourd’hui, dans l’espace public, certaines personnes qui ont activement participé aux crimes contre l’humanité sont glorifiées par des statues. »

    Depuis longtemps, les César sont orientés politiquement, racialement et sexuellement. Le but de ce sous-festival est de choquer la majorité silencieuse tout en enjoignant aux futurs producteurs de donner une place de plus en plus importante aux minorités. Aujourd’hui, cette cérémonie n’a plus grand-chose à voir avec le septième art, elle est simplement devenue une tribune d’extrême gauche. Ainsi, vendredi soir, on aurait pu se croire à un meeting de Mélenchon avec, en vedette « américaine », Traoré, Théo Luhaka et Michel Zecler.

    Mais ce qui me fait le plus enrager, ce ne sont pas les paroles de Zadi ou l’exploitation de son film, c’est que le cinéma français ne trouve à diffuser, actuellement, comme sujets que des mises en cause de la France et de son histoire.

    Il y a un peu plus de vingt ans, j’ai créé une société de production pour tourner un film sur la bataille de Camerone. Certes, le budget était conséquent, mais prenait part à mon projet Robert Enrico, le réalisateur du Vieux Fusil. Or, jamais je n’ai pu trouver le financement.

    A contrario, évoquons trois exemples : aux États-Unis, Clint Eastwood a pu sortir, en 2014, American Sniper, film de guerre, adaptation de l’autobiographie du tireur d’élite américain et ancien membre des SEAL Chris Kyle. En Russie, Amiral, film historique d’Andreï Kravtchouk de 2008, raconte l’histoire d’Alexandre Vassilievitch Koltchak, amiral devenu l’un des chefs des armées blanches pendant la guerre civile. Enfin, au Japon, Les Hommes du Yamato, sorti en 2005, décrit la très forte camaraderie des marins du cuirassé Yamato, le plus grand navire de guerre jamais construit durant la Seconde Guerre mondiale et qui fut coulé par des bombardiers américains en 1945.

    Pourquoi le cinéma français ne pourrait pas en faire autant ? Aussi, je propose un défi aux producteurs et réalisateurs français : celui de réaliser un film épique et héroïque à travers le personnage emblématique du colonel . Voilà une œuvre qui permettrait de mieux appréhender l’actualité du terrorisme islamiste. Une geste moderne qui magnifierait le sacrifice de cet officier à travers les missions de la gendarmerie. Un geste, enfin, qui effacerait les paroles outrageantes de Jean-Pascal Zadi lorsqu’il déclara, à la fin de cette soirée des César : « C’était important, pour moi, de parler pour foutre la merde. »

     

    J.-P. Fabre Bernadac

    Ancien officier de Gendarmerie
    Diplômé de criminologie et de criminalistique
  • Supprimer le grec et le latin : l’idéologie woke, un poison qui rend fou, par Marie d'Armagnac.

    Ce pourrait être un conte de fées moderne. Dan-el-Padilla Peralta est un pur produit de la méritocratie américaine, un symbole parfait du rêve américain. Jugez-en : originaire de la dominicaine, il arrive à quatre ans aux États-Unis. Sans-abri, sa mère l’élève tant bien que mal, luttant chaque jour contre l’extrême

    4.jpgRemarqué par le photographe Jeff Cowen, celui-ci prend le jeune immigré sous son aile et lui fait obtenir une bourse pour l’une des plus prestigieuses écoles privées américaines, située en plein Manhattan.

    Doué, le jeune Padilla s’initie aux humanités (français, latin, grec), s’appropriant avec bonheur le substrat fondateur de la civilisation occidentale. Passé par Princeton, qui lui a accordé une bourse sur ses fonds propres puisque, sans situation régulière, il ne pouvait prétendre aux aides fédérales, il est soutenu et promu, médiatiquement et financièrement, par une grande partie de l’intelligentsia de gauche américaine. Stanford, Columbia, Oxford l’ont accueilli dans leurs murs, il devient l’un des plus éminents classicistes d’Amérique. Son parcours de jeune immigrant dominicain sans-abri arrivé aux postes les plus influents de l’Ivy League intéresse Hollywwod, tandis qu’un livre retraçant son odyssée paraît en 2015.

    Seulement voilà. D’un conte de fées moderne, d’une success story à l’américaine dont les ressorts tiennent autant aux mérites et à l’intelligence qu’à une succession de rencontres providentielles, on est passé à un mauvais film d’horreur culturelle.

    Il y a quelques semaines, le New York Times consacrait un article élogieux à l’universitaire, mais ce n’étaient pas sa maîtrise de la langue latine ni sa profonde culture grecque qui y étaient célébrées. Bien au contraire ! Lors d’un débat sur l’avenir de la culture classique – entendez l’apprentissage des langues et cultures anciennes -, Padilla a développé de façon tranchante et sans appel le fond de sa pensée : il pense en effet, au mépris de l’Histoire, de l’historiographie et de la philosophie, que c’est dans les textes classiques que se trouvent toutes les justifications « de l’, la science raciale, le colonialisme, le nazisme et autres fascismes du XXe siècle. Les lettres classiques étaient une discipline autour de laquelle l’ occidentale moderne s’est développée, et Padilla pense qu’elle a semé le racisme dans l’ensemble de l’enseignement supérieur » (New York Times).

    Le petit prince des humanités classiques est tombé bassement, stupidement, dans l’idéologie racialiste américaine. De quoi s’agit-il ? « En étudiant les dommages causés par les personnes qui revendiquent la tradition classique, affirme Padilla, on ne peut que conclure que les classiques ont contribué à l’invention de la “blancheur” et à sa domination continue. »
    L’universitaire, parvenu au faîte de sa carrière académique, pris au piège d’un discours essentiellement révolutionnaire, veut réinventer la tabula rasa : s’il faut détruire la supposée supériorité de la civilisation « blanche » occidentale, alors, dit-il, supprimons le grec et le latin.

    À lire cette histoire, on se demande s’il n’a pas, lui aussi, été pris d’une crise de délire qui aurait aboli son jugement. Plus sérieusement, encore une preuve par l’exemple que wokisme, racialisme et décolonialisme sont des idéologies qui rendent fous.

    On déplorera le fait que renier ainsi tous ces trésors classiques qui ont fait de lui un homme accompli n’est pas très glorieux. Ou que, rendu ivre d’orgueil par son incroyable parcours, Padilla, comme les héros grecs, est tombé dans l’hybris.

    Mais on pourra surtout, avec Sylvain Tesson, rappeler que la figure fondatrice d’Ulysse, « c’est toi, lecteur, c’est moi, c’est nous : notre frère. On avance dans l’Odyssée comme devant le miroir de sa propre âme. Là réside le génie : avoir tracé en quelques chants le contour de l’homme. […] Homère est le musicien. Nous vivons dans l’écho de sa symphonie. »

     

    Marie d'Armagnac

    Journaliste
    Journaliste et auteur
  • Souveraineté énergétique : un combat permanent !, par Jacques Myard.

    La souveraineté de la France, c’est-à-dire sa capacité à maîtriser son destin, de dire non, est le fondement même de notre liberté collective et de notre indépendance nationale. Mais la souveraineté n’est pas seulement un concept, elle se décline dans des politiques de mise en œuvre qui en assurent l’efficience.

    7.JPGÀ ce titre, la maîtrise de l’énergie dont peut disposer la France est incontournable pour son indépendance.

    Depuis des lustres, nos gouvernements ont pris conscience de la faiblesse de nos sources d’énergie : pas de pétrole, ou très peu, épuisement du gisement de gaz de Lacq, insuffisance de l’hydroélectricité.

    Face à cette faiblesse, les gouvernements français développent, dès 1963, un programme ambitieux de centrales nucléaires mis en œuvre par EDF, qui s’accélère en 1973 .

    En 2010, la France produisait près de 80 % de son électricité grâce à son parc nucléaire.

    Mais ce succès industriel suscite rapidement des hostilités :

    – hostilité idéologique de la Commission de Bruxelles qui veut casser EDF au nom de sa du « tout concurrence » ;

    – hostilité des écologistes qui prônent de manière dogmatique des sources d’énergie alternatives comme les éoliennes, qui ne fonctionnent que 25 % du temps.

    Le ministre Voynet, en 1998, exige en échange de son soutien à Jospin la fermeture du surgénérateur de Creys-Malville, Superphénix.

    Les écologistes obtiennent aussi la fermeture de la centrale de Fessenheim qui, rénovée, pouvait parfaitement poursuivre sa production d’électricité et se voit remplacée par des centrales à charbon – un comble.

    Puis survient le scandale qui est vendu, le 19 décembre 2014, à l’Américain General Electric. C’est un scandale d’État dans lequel Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie de François Hollande, a joué un rôle pour le moins trouble.

    Mais l’Histoire connaît parfois des revirements spectaculaires :

    – Ô surprise, le gouvernement actuel résiste à la volonté de la Commission de Bruxelles de démanteler EDF en plusieurs entités – Plan « Hercule ».

    Cette résistance, Il est vrai, n’est sans doute pas sans lien avec l’approche de la présidentielle et de la mobilisation des syndicats et des personnels d’EDF.

    On ne s’en plaindra pas !

    – deuxième surprise : General Electric, en difficulté financière, entame des négociations avec EDF pour lui vendre sa division nucléaire.

    Certes, EDF est endettée, mais le retour à la France de cette entité est un atout d’indépendance sans commune mesure avec l’endettement : il est impératif que ces négociations aboutissent. Il y va de la maîtrise des fameuses turbines Arabelle qui équipent nos centrales, nos sous-marins nucléaires et le porte-avions Charles-de-Gaulle.

    C’est également une première étape qui permettra sans doute, après l’élection présidentielle, une restructuration industrielle plus efficace avec d’autres partenaires.

    À ce stade, il existe en conséquence deux objectifs :

    – le maintien d’EDF dans son unité industrielle, de la production à la distribution ;

    Ce qui implique, le plus rapidement possible, de mettre fin au mécanisme d’accès régulé à l’énergie historique (ARENH) qui impose à EDF de vendre l’énergie nucléaire qu’elle produit à ses concurrents, à un tarif déterminé, en deçà du prix de production, un système proprement loufoque visant à créer une concurrence artificielle.

    Il est urgent d’imposer une exception énergétique en Europe qui permette d’assurer notre indépendance en dérogeant à l’idéologie du « tout concurrence » de la Commission de Bruxelles.

    – Récupérer la propriété du département nucléaire de Général Electric.

    Une nouvelle fois, l’Histoire nous enseigne que la souveraineté est un combat permanent qui exige vigilance et détermination.

    Rien n’est jamais acquis, mais rien n’est jamais perdu.

    C’est toujours la bataille de la France, comme le soulignait de Gaulle.

    « La démocratie, c’est le gouvernement du peuple exerçant la souveraineté sans entrave. »

     

    Jacques Myard

    Homme politique
    Maire de Maisons-Laffitte
     

    sSour

  • L’éditorial de Jacques de Guillebon : Simple soldat.

    Acculée, la gauche mord mais ne se rend pas. Depuis quelques mois, ce camp de vieux ringards et de boomers répugnants, qui parvient toujours à recruter, à son habitude, parmi les franges de la population les plus faibles intellectuellement et culturellement, savoir : les jeunes filles « en transition », ce qu’on appelait autrefois des adolescentes, qui croient dur comme fer que leurs cheveux bleus vont sauver la planète et qui hurlent derrière la monstrueuse poupée venue du nord, Greta, « how dare you », dans un bavement de rage ;

    4.jpgla racaille sans nom, sans langage, sans cerveau et sans espérance, qui se moque bien des idéologies tant qu’on peut prendre l’oseille et injurier ; les étudiants de Sciences Po que grisent les mots derridiens dénués de sens ; les punks à chien enivrés de mauvaise bière qui ont pris Notre-Dame des Landes pour le paradis ; depuis quelques mois donc, la gauche montre les crocs et dénonce, et fait le ménage autour d’elle.

    Terrée dans son bunker de la Maison de la radio, interdit à jamais à tout homme de droite, elle anathématise à l’aide de ses relais médiatiques comme Le Monde, ou politiques, comme La France insoumise, tout ce qui vient contester son hégémonie. C’est un jour le ridicule scandale de Valeurs actuelles par où l’on assiste à cette scène ahurissante : le quotidien du soir enjoint dans un éditorial d’exclure tous ces semi-droitards des plateaux télé ; deux heures après, Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire est viré de LCI. Une autre fois, c’est nous-mêmes qui sommes censurés par la multinationale JC Decaux qui a jugé ce que bon lui semble, c’est-à-dire que notre Une sur la remigration ne pouvait figurer sur les kiosques de la région parisienne. Une autre fois encore, c’est Jean-Luc Mélenchon qui décide de bannir le buste de saint Louis hors du Sénat.

    Tous ces assauts rageux dissimulent de moins en moins le projet de haine qui est celui de la gauche : raser bien entendu tout ce qui fait la grandeur de la France et de la civilisation européenne, mais non plus au nom d’une raison abstraite : au nom de la substitution d’une autre culture à la nôtre, culture par ailleurs vague et indéfinie, dont tout ce que l’on sait c’est qu’elle sera sans pères, sans blancs, sans chrétiens, sans histoire, sans sexes, sans objectivité. Cette gauche bave et mord, il a longtemps qu’on le sait.

    Tous ces assauts rageux dissimulent de moins en moins le projet de haine qui est celui de la gauche : raser bien entendu tout ce qui fait la grandeur de la France et de la civilisation européenne

    La nouveauté, c’est qu’elle est secondée objectivement dans sa tâche par un pouvoir central, le macronien, qui pétrifie toute opposition et annihile par injections narcotiques toute tentative de révolte. Emmanuel Macron n’est pas tout-puissant, il est au contraire tout impuissant mais c’est par cela qu’il règne. Il jouit à l’évidence des castagnes qui ont lieu autour de lui dans la cour de récré, et en fait son miel, tel le délégué rapportant à la maîtresse. Un jour il balance la gauche, le lendemain, il dénonce la droite. Et nul ne songe à s’attaquer réellement à lui. Car il est dur d’attaquer un ventre mou, difficile de saisir un fantôme qui se dérobe. Il offre Darmanin à la droite, et Dupont-Moretti à la gauche. Il est matamore et humaniste dans le même temps. Chef de guerre et maman poule.

    Avions-nous mérité cela ? L’histoire le dira. Elle dira surtout si nous avons essayé de résister au chant de Kaa qui nous disait d’avoir confiance dans qui s’apprêtait à nous étrangler. Elle dira si nous aurons perdu notre temps en bavardes querelles durant que la maison flambait. Elle dira si nous aurons réussi à rassembler, dans un élan invincible, et à convaincre, et à gagner à la fin. Aristote l’a dit : « Quand l’armée est en déroute et qu’un simple soldat fait front, tout le front bientôt se reconstitue autour de lui ». Soyons simple soldat.

    Source : https://lincorrect.org/

  • Mort décapité, par Jeanne Esté­relle.

    1A.jpg

    Le 15 octobre, sous le cou­pe­ret, jaillit le sang de la Reine, bleu. La mémoire en a écla­bous­sé, mal­gré eux, le pro­fes­seur d’histoire déca­pi­té et son assas­sin. Ce fait est encore plus sur­pre­nant que le cro­quis de David dont l’éclat du mar­tyr a éteint le trait sati­rique pour ne lais­ser suin­ter que la haine. Marie-Antoi­nette a pro­je­té la lumière du sacre sur la cari­ca­ture de Maho­met vouée à la mort.

    Quelles qu’aient été ses convic­tions secrètes, le fonc­tion­naire de l’Education Natio­nale assas­si­né a sui­vi la ligne des jour­na­listes de com­bat, appa­rus à la Révo­lu­tion, jusqu’à s’identifier aux cari­ca­tu­ristes de Char­lie Heb­do. Le pro­fes­seur athée qui étouffe dans le car­can des Droits de l’homme ins­pire, en effet, l’air vicié de la cari­ca­ture pour lut­ter contre l’obscurantisme auquel il s’est de lui-même atta­ché de plein gré.

    La ser­vi­tude volon­taire1asphyxie le corps ensei­gnant qui prône la rébel­lion sans jamais s’insurger contre l’idéologie men­son­gère des manuels sco­laires, puisqu’elle n’entrave pas la liber­té d’expression ! La fal­si­fi­ca­tion de l’histoire l’accule, en revanche, à reven­di­quer le droit au blas­phème au mépris de sa force létale. La majo­ri­té de ses membres se vouent donc à expi­rer plu­tôt qu’à admettre « la guerre totale »qui a com­men­cé, comme le mar­tèle Boua­lem Sen­sal.

    Les vers oubliés de Ron­sard qui célèbre l’invincible, indomp­table Mar­tel2 croisent l’avertissement du roman­cier algé­rien :

    Ain­si leur camp en bandes divisé,

    Ayant trouvé le peuple bap­ti­sé,

    Bien qu’achar­né de meurtre et de tu’rie,

    Sera contraint d’arrê­ter sa furie…

    Même si le ton mar­tial d’Elisabeth Badin­ter devait enflam­mer les répu­bli­cains face à l’hégémonie isla­mique, ils ne com­bat­traient que par la conta­gion men­tale 3de Marat, le direc­teur de l’Ami du peuple. L’énergie du bap­tême qui n’appartient qu’à la Dame élue et à ses enfants4ger­me­ra sans doute pour un autre com­bat.

    1 La Boé­tie
    2 La Fran­ciade
    3 Léon Dau­det
    4 Image poé­tique de Saint Jean pour dési­gner la com­mu­nau­té à laquelle il s’adresse dans sa deuxième épître

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • LE MUR fait par DES CONS !, par Christian Vanneste.

    Chaque époque a son mur symbolique de ce qu’elle est. Le mur des Fédérés pour la guerre sociale, celui des fusillés pour la Résistance, celui de Berlin pour l’oppression communiste, et celui des Lamentations pour un peuple au destin tragique, qui peut enfin y prier.

    christian vanneste.jpgCes murs appartiennent à l’Histoire. Le nôtre appartient à la petite histoire, celle d’une époque envahie par une cancéreuse médiocrité. Ce mur est celui “des cons”constitué par les photos des politiques ou des journalistes “fichés” par des membres du Syndicat de la Magistrature. Ceux-ci ont même viré à l’ignoble en épinglant le père d’Anne-Lorraine Schmitt, assassinée dans le métro, par un récidiviste libéré trop tôt par des magistrats, et le père de Pascale Escarfail, victime de Guy Georges, septuple assassin et condamné à peine à 22 ans de sûreté. Certains rêvent de la Légion d’Honneur. Depuis qu’elle est donnée, comme le mariage, à n’importe qui, elle ne me fait guère frétiller. Mais de se retrouver sur le “mur des cons”, quelle émotion ! Même le fait d’être sous “Hortefeux, l’homme de Vichy”, n’a pas gâté mon plaisir. Courteline disait :” Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet”. Le cher homme ne pouvait mieux dire !

    Il y a dans la réalisation de ce mur une telle concentration de bêtise que ses auteurs pourraient être champions du monde et invités d’honneur au “dîner de cons”. Ils pourraient expliquer quelle étincelle les a amenés à vendre une mèche qu’ils aiment tant allumer. Alors, Monsieur le juge, on a ses têtes ? On n’est pas impartial ? On est même carrément orienté ? On a plus de sympathie pour les salauds que pour les victimes ? Ils pourraient nous dire ce qu’ils entendent par “con”. Ils nous apprendraient que ce sont les gens qui ne partagent pas les idées du “Nouvel Obs” et de “Libé”, la vulgate gauchiste des soixante-huitards, qui n’ont rien appris, ni oublié depuis 45 ans, et qui étalent prétentieusement leurs préjugés. A force de se croire “intellos”, par paresse ils ont remplacé la réflexion par le réflexe, le raisonnement par l’injure, le jugement par le parti-pris. Ennuyeux quand même lorsqu’on juge au nom du Peuple Français, qu’on revendique sa neutralité souveraine et son indépendance … Voilà des magistrats qui vont condamner au nom de l’égalité et de la lutte contre la discrimination des justiciables, qui auront été a priori discriminés par eux comme cons. Au secours l’ex-Halde ! On a oublié de mettre la race des cons honnis des gauchistes parmi les communautés à protéger ! Soyons honnêtes (c’est préférable avec des Magistrats !), ils ne pouvaient pas davantage nous faire plaisir : ils sont passés aux aveux : oui, nous sommes partiaux ! Oui, nous rendons une justice politique ! Oui, nous servons notre idéologie et n’avons que faire des lois “de droite” ou de la République (surtout la Vème ) ! Mais alors, poussons la logique : plutôt que d’être des fonctionnaires hissés à l’issue d’un concours jusqu’au privilège d’enrober, au propre et au figuré, vos préférences partisanes d’une indépendance aussi fallacieuse que protectrice, faîtes vous élire ! Le peuple pourra alors juger sur votre programme et sur votre bilan, de votre légitimité…

    Cela éviterait que des magistrats dont les préjugés sociaux ont suscité l’épouvantable erreur judiciaire d’Outreau continuent à sévir, même à une autre place. Récemment a été remise en cause la présence de citoyens dans les cours corrrectionnelles expérimentée par le gouvernement à la demande de la Droite Populaire. Aux Assises, ils ne délibèrent que sous l’autorité des juges professionnels. Ce n’est pas le cas partout… Certes, beaucoup de Magistrats accomplissent leur mission avec compétence, talent et courage. Ils ne sont ni des inquisiteurs, ni des Fouquier-Tinville. Philippe Bilger (punaisé, lui aussi) en est un excellent exemple, comme en témoigne la liberté de son blog.  Mais sur son mur, le SM devrait en contrition afficher cette pensée de Pascal : “Nos magistrats ont bien connu ce mystère. Leurs robes rouges, leurs hermines..S’ils avaient la véritable justice…ils n’en auraient que faire”…

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Contre la colonisation de nos universités par les théories indigénistes, la résistance s’organise enfin !, par Nicolas G

    Une minorité, même agissante et déterminée, peut-elle indéfiniment terroriser une majorité, fût-elle languissante et fatiguée ? Ce fut longtemps le cas dans le monde universitaire, quoique de modestes velléités de résistance aient fini par voir le jour. 

    4.pngAujourd’hui, quelques dizaines de professeurs paraissent se rebeller pour de bon, réunis en un Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires ; d’où une pétition mise en ligne et une couverture du Point faisant les gros titres de leur combat.

    Inutile de rappeler que les théories indigénistes ne reposent sur rien de concret, que ce soit en matière historique, scientifique et statistique. Peu importe, l’argument d’autorité – l’antiracisme, en l’occurrence – a longtemps suffi à faire taire les récalcitrants : bourgeois tenaillés par la trouille du déclassement ou tout simplement hantés par la frousse de ne plus être dans le coup.

    Pour mieux les réduire au silence, cet argument autrefois utilisé dans les milieux de gauche, quand cette question était immanquablement posée dès lors que s’envenimait le débat : « D’où parles-tu, camarade ? » Ce qui signifiait que l’origine sociale présumée de tel ou tel suffisait à délégitimer son propos. Pour pertinent qu’il ait pu être parfois, cet argument a désormais atteint ses limites dialectiques, tel qu’en témoigne (dixit Le Point) « cette enseignante empêchée de prendre ses fonctions de spécialiste de l’histoire de l’esclavage à La Réunion, au motif qu’elle n’y serait pas née et n’aurait donc aucun droit à écrire cette histoire ». Là, ce ne sont plus les « limites dialectiques » qu’on atteint mais celles de la folie clinique.

    Car à en croire ces gens, il faudrait donc être noir pour parler des Noirs, mais ce qui n’empêcherait pas certains Noirs de parler (en mal, généralement) des Blancs. À ce compte, faut-il être gay pour évoquer l’homosexualité ? Être juif pour dire son mot sur Israël ? Catholique pour vanter ou flétrir le Vatican ? Ou, tant qu’à pousser la logique de l’absurde en ses ultimes retranchements, être raciste avéré pour discourir du racisme présumé ?

    Interrogé par ce même hebdomadaire, Pierre-André Taguieff, historien à juste titre reconnu de toutes ces questions, lève un assez joli lièvre en rappelant que nous sommes quasiment passés, là, de la question politique à celle, autrement moins sujette à discussion, de la religion : « Il y a des croyants, des prêtres, une liturgie, des prières, des rites d’entrée. […] L’Église décoloniale dispose aussi de son propre catéchisme, de son propre panthéon avec ses grands prêtres, ses mystères. »

    Et notre homme de poursuivre : « Les décoloniaux considèrent que, biologiquement, la race n’existe pas, mais que les identités raciales existent sur le plan social. Donc, la race n’existe pas, mais elle existe quand même. » Bref, « ceci n’est pas une pipe », comme auraient pu confirmer René Magritte ou Brigitte Lahaie. Alors, le décolonialisme ? Ce sont encore les décolonialistes qui en parlent le mieux. Houria Bouteldja, cofondatrice du Parti des indigènes de la République, par exemple : « L’émergence du mouvement décolonial est la plus grande réussite politique, en France, depuis la chute du mur de Berlin et l’apparition du mouvement écologiste. »

    On notera qu’une fois de plus, tout cela nous vient de notre américanisme béat. Tant que Johnny Hallyday se prenait pour Elvis Presley, il n’y avait pas mort d’homme. Mais depuis que VGE s’est pris pour JFK, que DSK se voyait Président gaulois après passage au FMI et que notre ancestrale Sorbonne se considère comme filiale de Berkeley ou de Yale, il serait peut-être un peu temps de reconsidérer nos positions.

    Que la presse bien-pensante s’y mette enfin, avec un peu de retard à l’allumage, n’est finalement pas une mauvaise nouvelle. Et c’en serait encore une autre, bonne celle-là, d’oser aussi penser par nous-mêmes. C’est-à-dire en Français.

     

    Nicolas Gauthier

    Journaliste, écrivain