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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Si les disciples se taisent, les pierres crieront

    par François Schwerer

    François-2012.jpgLa Semaine Sainte dans la France de 2018 avait été marquée par l’attentat de Trèbes et l’assassinat du gendarme Arnaud Beltrame. Celle de 2019 a vu Notre-Dame ravagée par les flammes. On s’interrogera longtemps sur les causes réelles de l’incendie et l’on se disputera sur la reconstruction du monument de pierre. Ici, plus simplement, essayons de faire une lecture symbolique de ce qui s’est passé.

    L’incendie est intervenu alors que l’Eglise universelle est en flamme et quelques jours à peine après que Benoît XVI, qui le lendemain fêtait son 92e anniversaire, venait de lancer son brûlot sur les causes de la crise qui secoue la barque de Pierre. Il y avait particulièrement remarqué qu’aujourd’hui, « l’Eglise meurt dans les âmes » et que « c’est une inertie du cœur qui nous conduit à ne pas vouloir (…) reconnaître » les « témoin(s) du Dieu vivant ».

    A ce moment, la France aussi était en feu et c’était ce 15 avril qu’Emmanuel Macron avait décidé d’intervenir pour essayer d’éteindre le feu allumé par la crise des « gilets jaunes ». C’est Notre-Dame, « la première en chemin », qui a tout bouleversé.

    Les premières images du sinistre montrent une fumée blanche qui s’échappe du pied de la flèche, comme celle qui sort de la cheminée de la Chapelle Sixtine lors de l’élection d’un nouveau pape. Cette fumée-là annoncerait-elle donc un nouveau départ pour l’Eglise qui est en France ?… Et comme certains veulent que Notre-Dame appartienne au patrimoine universel, s’agirait-il d’une nouvelle ère pour le monde ?

    Plus tard, l’orgueilleuse flèche est tombée. Doigt pointé vers le ciel, chef-d’œuvre de la démesure dont l’architecte s’est représenté lui-même à ses pieds, sous l’apparence de l’apôtre Thomas l’incrédule. Il regarde le sommet de la flèche, la main en visière au-dessus de ses yeux pour ne pas être ébloui par cette prouesse humaine, matérielle et technique. Mais, la flèche en tombant a percé la voute de la nef (voute qui a tenu malgré la chute de la clé de voûte, la chaleur qui fend la pierre et le poids de l’eau) comme la lance du soldat avait percé le cœur du Christ.

    Pendant l’incendie, il y avait des badauds en silence sur les ponts et dans les rues adjacentes, mais la foule rassemblée place Saint-Michel priait. Et l’on sait maintenant que l’aumônier des pompiers de Paris, l’abbé Fournier, ce héros du Bataclan et de la guerre en Afghanistan, après avoir sauvé la couronne d’épines, est retourné dans le brasier pour aller mettre les hosties contenues dans le tabernacle de l’autel dédié à saint Georges (celui qui terrasse le dragon) à l’abri et, avec elles, bénir la cathédrale en flamme.

    Les drones qui ont survolé Notre-Dame, pendant le sinistre, ont fait briller dans la nuit des ténèbres une croix rouge comme le sang, qui illuminait Paris. Le plan sur lequel est bâti la cathédrale est, à lui seul un témoignage de la foi des artistes anonymes qui nous légué un tel héritage.

    Quand les pompiers ont pu enfin entrer dans le fond de la nef ils ont pu constater et montrer au monde entier que la grande croix dorée qui surmontait l’autel, la piéta, les statues de Notre-Dame n’avaient pas été abîmées. Notre Dame, toujours debout au pied de la croix. En découvrant ces images, l’artiste qui avait sculpté cette magnifique croix glorieuse, Marc Couturier, a été très étonné de la voir si brillante :

    « C’est mystérieux, c’est très étrange ! Car elle n’est pas éclairée… cette lumière qui émane de la croix, c’est étonnant… Elle remplissait son devoir : resplendir dans la nuit et dans le chaos. »

    Aux pieds de la piéta, si la statue de Louis-Dieudonné (Louis XIV) n’a pas été atteinte non plus, celle de Louis XIII offrant sa couronne à la Reine du Ciel a été juste décapitée (comme Louis XVI). Elle semble avoir été atteinte par un coup donné latéralement alors que la cause de sa mutilation venait d’en-haut. La couronne de France, elle, est demeurée intacte, offerte à Notre-Dame, qui est Reine de France.

    Le coq de bronze qui était au sommet de la flèche pour servir de « paratonnerre spirituel » aux chrétiens et aux parisiens et qui renfermait trois précieuses reliques (de saint Denis, de sainte Geneviève et une épine de la couronne d’épines) a été retrouvé dans les décombres, n’ayant pas fondu malgré la chaleur. Pourtant le bronze fond à moins de 900° et la couleur des flammes et de la fumée montrait que cette température devait être dépassée.

    L’émotion suscitée dans tout le pays, les promesses de dons pour la reconstruction montrent, comme l’a exprimé Monseigneur Rougé, évêque de Nanterre, « ce paradoxe singulier d’une France qui est à la fois l’un des pays les plus laïques au monde et en même temps l’un des plus viscéralement catholiques ». Cela suffira-t-il à réveiller les croyants ? Se souviendront-ils que, la veille, à la fin de la procession des rameaux, ils entendaient la voix du Christ leur disant que si les disciples se taisent, « les pierres crieront » ?  ■  

    incendie-a-notre-dame-de-paris-les-premieres-images-impressionnantes-de-l-interieur-de-la-cathedrale.jpg

    Dans le chœur dévasté, la croix de l’autel demeure.

    Le témoignage de l'aumônier des pompiers de Paris

  • HYPOCRITES !

    Marlène Schiappa, secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes

     

    PAR HILAIRE DE CRÉMIERS

     

    1841978860.5.jpgMadame Marlène Schiappa, secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes - ne dites pas les hommes et les femmes ! - va, dans peu, déterminer souverainement l'âge auquel une fille peut être censée consentante à un rapport sexuel, ce qui, en conséquence, supprimerait la qualification de viol pour l'acte commis et éventuellement poursuivi. Autrement dit, il s'agit de définir « un seuil de présomption de non-consentement irréfragable pour les mineurs » 1 - « Entre 13 et 15 ans », répond Marlène Schiappa. Eh oui ! Et elle semble, quant à elle, pencher plutôt pour 13 ans ! La dame nous informe qu'un débat démocratique (!) est ouvert sur le sujet, réservé, bien sûr, aux seules instances compétentes où se trouvent impliqués le Haut Conseil à l'égalité, le secrétariat d'État et des parlementaires. C'est là, entre ces experts et ces responsables si évidemment concernés que la décision sera prise. En conséquence, en 2018 sera présenté un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles et la disposition nouvelle sera incluse dans le texte.


    Madame Schiappa a déclaré : « Le Haut Conseil à l'égalité (c'est-à-dire : elle) préconise (!) 13 ans, des parlementaires 15 ans, des experts aussi. Il faut regarder l'âge médian européen (!), l'âge de la maturité affective (!)... »

    Si les parlementaires dans ce genre de discussions préconisent 15 ans, c'est qu'il est probable qu'il en est quelques-uns qui ont des filles et - aujourd'hui il faut penser à tout - des garçons qu'ils ne voudraient tout de même pas livrer comme des proies au pansexualisme de la prétendue modernité. Madame Laurence Rossignol, ancienne ministre de l'Enfance (!), des Familles (!) et des Droits des Femmes, aujourd'hui sénatrice PS, a fait, quant à elle, un texte de proposition de loi pour établir « un âge minimum de présomption du consentement sexuel ». Admirable de pruderie, n'est-ce pas ?


    Deux décisions de justice récentes viennent déjà confirmer les belles et intéressantes « avancées socié-tales » de nos « progressistes » au pouvoir et constituer une sorte de jurisprudence antérieure à la loi, ce qui laisse penser qu'elle prospérera sur ces heureux boulevards ouverts à une sexualité omnipotente et assumée dans tous ses états.

    Tout, tout de suite, le plus jeune comme le plus vieux possible ! C'est le beau monde d'aujourd'hui.

    En septembre, le tribunal correctionnel de Pontoise décidait qu'une petite fille de n ans n'avait été victime que « d'atteintes sexuelles » et non de viol par un homme de 28 ans au motif qu'elle aurait manifesté des signes d'acquiescement. Le 7 novembre, la cour d'assises de Seine-et-Marne a estimé qu'il convenait d'acquitter un garçon de 22 ans qui avait entraîné dans un parc et violé une fillette de u ans aux motifs que « les éléments constitutifs du viol » n'étaient pas réunis, que « la contrainte, la menace, la violence et la surprise n'étaient pas établies ». La fille est tombée enceinte et a gardé l'enfant. Ça, c'est du sûr. Le parquet général aurait fait appel de l'arrêt. Encore heureux !

    Il est facile d'imaginer le désarroi des deux familles en question et des deux gamines à jamais abîmées ! Mais chacun sait que nos gouvernants ignorent la famille. Il n'est, d'ailleurs, pas question d'interroger les associations familiales sur le sujet. La famille n'existe plus. Nos gouvernants - ce masculin comprend beaucoup de féminins, n'est-ce pas ? - n'ont d'empressement qu'à organiser des sortes de familles parallèles où tout est mêlé, composé, recomposé, unisexe ou plurisexe. Vice, vertu, plus de différence. Le bien, le mal, le vrai, le faux, qu'importe !


    Il a fallu que ce soit des associations féministes qui protestent. Mais ces dames feraient bien de réfléchir. À force de « libérer la femme », la voilà, aujourd'hui, sans défense et, en particulier, dans son âge le plus fragile. Alors, pourquoi s'en étonner ? La société paye aujourd'hui les conséquences de toutes les théories idiotes que les gouvernements ont avalisées : la mixité universelle, la sexualité promue dès le plus jeune âge, la négation théorique des genres qui bousille littéralement filles et garçons, le droit de faire n'importe quoi en matière de moeurs, de comportements, de drogues, le fait d'accepter n'importe quelle pratique au nom de la liberté, la pornographie à tout va... Et on se plaint de l'obsession sexuelle ravageuse de la jeunesse et de beaucoup de messieurs qui ne savent plus se tenir ! Les moeurs, la politesse aidaient au maintien d'une société ; elles pouvaient être exquises, raffinées et facilitaient, à tous niveaux, les rapports sociaux. Jules Lemaître dénonçait ceux qui maudissaient les conséquences dont ils chérissent les causes.   

  • Le ministre de l’Intérieur allemand Seehofer estime que l’immigration est la source de tous les problèmes

     

    Par Lionel Baland

    Cet article [Boulevard Voltaire, 6.09] confirme et complète nos propres réflexions sur la situation allemande après Chemnitz (voir lien ci-dessous). Le vent tourne en Europe, y compris en Allemagne. A cet égard, le couple Macron-Merkel est largement dépassé par les événements.  LFAR

     

    b80c7b8e55771fe64a0b38b559a8a1d0.jpeg.jpgAlors que les « chasses aux étrangers », mises en avant par la chancelière allemande Angela Merkel et son porte-parole, qui seraient survenues lors d’une manifestation à Chemnitz, en Saxe, à la suite du décès d’un Allemand tué au couteau par des migrants, ne sont pas confirmées par le parquet général de Saxe et sont infirmées par le ministre-président de Saxe – pourtant membre du parti de la chancelière -, le ministre de l’Intérieur allemand Horst Seehofer, allié bavarois d’Angela Merkel, affirme que « l’immigration est la mère de tous les problèmes ».

    Le gouvernement allemand, regroupant les démocrates-chrétiens de la CDU, les sociaux-chrétiens bavarois de la CSU et les sociaux-démocrates du SPD, est de plus en plus malmené dans les sondages, alors que le parti patriotique Alternative pour l’Allemagne (AfD) est désormais donné légèrement au-dessus du SPD.

    Ce 14 octobre 2018, la Bavière, l’État fédéré qui dispose de l’économie la plus florissante du pays, tient des élections pour son Parlement. La CSU, qui a obtenu 47,7 % des voix lors du scrutin de 2013, est menacée, à la suite de l’émergence de l’AfD, de perdre sa majorité absolue en nombre de sièges. Son dirigeant, le ministre fédéral de l’Intérieur, de l’Urbanisme et de la Patrie Horst Seehofer, tente par tous les moyens de contrer la poussée de la formation politique patriotique.

    Opposé à la politique des frontières ouvertes conduite en 2015 par la chancelière Angela Merkel, qu’il a qualifiée, en février 2016, de « règne de l’injustice », Horst Seehofer, en qualifiant l’immigration de « mère de tous les problèmes politiques », se place ainsi, une nouvelle fois, en porte-à-faux par rapport à la dirigeante du gouvernement allemand qui réagit en prétendant que l’immigration pose des défis, parmi lesquels certains sont des problèmes, mais que des succès existent aussi.

    De plus, Seehofer montre de la compréhension pour les manifestants de Chemnitz.

    Des sociaux-démocrates, mais également des élus de l’opposition, critiquent la déclaration de Seehofer. Le secrétaire général du SPD Lars Klingbeil évoque « des jacassements populistes de droite », le ministre libéral (FDP) de l’Intégration de Rhénanie-du-Nord-Westphalie Joachim Stamp écrit, sur Twitter : « Sans migration, la plupart des gens habiteraient encore dans les steppes de l’Afrique orientale et Seehofer serait de nos jours un Africain. » La porte-parole pour la politique intérieure du parti post-communiste Die Linke, Ulla Jelpke, déclare qu’elle a de plus en plus l’impression que « le ministre de l’Intérieur est le père de tous les problèmes de racisme ». La porte-parole des écologistes pour la politique migratoire Filiz Polat prétend que Seehofer se plaît dans le rôle du ministre qui parle afin de provoquer un conflit après l’autre, plutôt que d’utiliser les possibilités offertes par la société d’immigration.

    Le chef de file des élus de la CSU en Bavière, Alexander Dobrindt, apporte son soutien à Seehofer en affirmant qu’il est incontestable que la thématique de l’immigration a modifié négativement le paysage politique.

    Le codirigeant de l’AfD, ainsi que du groupe des élus de l’AfD à la Chambre des députés, Alexander Gauland, donne raison au ministre de l’Intérieur en prétendant que les conséquences de la crise de l’asile, les frontières toujours ouvertes et l’immigration de demandeurs d’asile criminels ont modifié durablement et négativement le pays. Il ajoute que les déclarations de Seehofer ne changent rien, car Angela Merkel met des bâtons dans les roues de son ministre et celui-ci ne peut agir.

    L’AfD est donnée à 13 ou 14 % en Bavière, alors que le parti n’était pas présent lors du précédent scrutin en 2013.

    La CSU paye les pots cassés de la politique migratoire d’Angela Merkel et une déroute électorale de ce parti, donné en dessous des 40 % en Bavière dans les études d’opinion, lors du scrutin régional d’octobre, pourrait avoir des conséquences au niveau du gouvernement national à Berlin et peut-être conduire à la chute de celui-ci et, en conséquence, peut-être à la fin politique d’Angela Merkel.    

    Lionel Baland 
    Écrivain et journaliste belge francophone
    A lire dans Lafautearousseau ...
     Chemnitz : « L’OPA hostile » de l'Islam qui occupe et mobilise les peuples d’Europe
  • Société & Immigration • Et il a menacé sa femme de lui couper les pieds… Logique !

     

    Par Catherine Rouvier

    Voici une intéressante et pertinente chronique de Catherine Rouvier, [Boulevard Voltaire, 4.09] qui, sur fond d'intelligence, de subtilité et d'humour, comme à son ordinaire, dévoile et rappelle bien des vérités sur les conséquences de l'immigration islamique massive en France tirant tout le parti qu'il est possible du laxisme de notre système politico-judiciaire. 

    Catherine Rouvier a participé à plusieurs de nos réunions en Provence. Et nous gardons un très bon souvenir de sa présence parmi nous ...  LFAR 

     

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    Faut-il, comme le Comité des droits de l’homme des Nations unies nous le demande si gentiment dans son avis à la France sur l’affaire Baby Loup, faire droit aux demandes de la minorité musulmane ? 

    Sachons bien qu’elles forment un tout qui, dans une affaire jugée actuellement à Aix-en-Provence, montre le bout de son nez, ou plutôt le bout de ses pieds.

    Sabri est musulman, et très logique : puisque la charia condamne les voleurs à avoir les mains coupées, les fugueurs, comme sa femme, doivent être condamnés à avoir les pieds coupés, ce dont il l’a, du coup, menacée si elle persistait à vouloir le quitter.

    Il était également très logique pour lui qu’ayant épousé sa femme alors qu’elle n’avait que treize ans en Turquie, il se soit énervé qu’elle ne lui donne pas d’enfants dès cet âge tendre, et ait pris une seconde épouse.

    Logique, enfin, que, finalement nanti de six enfants – trois avec la seconde… et trois finalement avec la première -, il supporte mal que la première fuie ses mauvais traitements en prétendant emmener la moitié de sa progéniture. Surtout si l’un des trois est un fils.

    Il a donc menacé de lui couper les pieds quand elle a voulu quitter le domicile bi-conjugal le 14 août, et retenu le petit troisième de force.

    aix_palaisjustice03b.jpgLe tribunal d’Aix-en-Provence (photo) l’a condamné à 18 mois, dont la moitié avec sursis. 

    Mais par-delà le délit de violence conjugale, la question de la polygamie est de nouveau posée.

    En avril 2017, au Canada, les juges ont décidé de poursuivre la polygamie. Il s’agissait de mormons : Winston Blackmore, 24 épouses et 146 enfants, et James Marion Oler, 4 femmes, qui comparaissaient pour « négligence » envers une jeune fille de 13 ans.

    Jusque-là, les juges étaient du même avis que l’ONU : interdire la polygamie enfreignait le droit à la liberté de religion. Jusqu’à ce qu’en 2014, la Cour suprême de la Colombie Britannique reconnaisse que poursuivre la polygamie était conforme à la Constitution. 

    En France, Code civil et Code pénal sont très laconique sur la question, n’évoquant que la bigamie. L’article 433-20 dispose sobrement : « Le fait, pour une personne engagée dans les liens du mariage, d’en contracter un autre avant la dissolution du précédent, est puni d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende. » Et l’article 147 du Code civil, héritier de la loi du 27 mars 1803, dispose encore plus sobrement : « On ne peut contracter un second mariage avant la dissolution du premier. »

    La loi Pasqua de 1993 a bien tenté de bloquer l’immigration de familles polygames, et le Conseil constitutionnel, dans sa décision de 1993, à propos des étrangers vivant en France, a validé cette démarche, estimant que « les conditions d’une vie familiale normale sont celles qui prévalent en France, pays d’accueil, lesquelles excluent la polygamie »

    Mais, depuis, les situations de polygamie de fait comme celle de Sabri se sont multipliées. 

    On souhaiterait donc que le Conseil constitutionnel soit aussi clair sur la polygamie qu’il l’a été dans sa décision du 7 octobre 2010 relative à la loi interdisant la dissimulation du visage. 

    Il y avait, alors, approuvé le législateur qui « estimait que les femmes dissimulant leur visage, volontairement ou non, se trouvent placées dans une situation d’exclusion et d’infériorité manifestement incompatible avec les principes constitutionnels de liberté et d’égalité ».
     
    D’autant que, par sa décision toute récente du 6 juillet 2018, il inclut dans l’aide aux étrangers en situation irrégulière, au nom de la fraternité, les « familles ». ■  


    Docteur d'Etat en droit public, avocat, maitre de conférences des Universités

     
  • Par-delà l'affaire Benalla, réflexion sur les vrais problèmes sécuritaires de la France

     

    Par  Xavier Raufer 

    2293089609.14.jpg« Sujet stratégique, à la rentrée ! » écrit Xavier Raufer en présentant cette intéressante réflexion sur les véritables et immenses problèmes de la France en matière de sécurité. [Boulevard Voltaire, 20.07]. Ce n'est pas que dans l'affaire Benalla, Emmanuel Macron fuirait ses responsabilités, feindrait d'ignorer les faits, comme le colportent à contre-temps des images inconséquentes traînant sur des réseaux sociaux politiquement incompétents ; ce qui inquiète Xavier Raufer, c'est cette grave ignorance de ce qu’est la sécurité, cet amateurisme d'État, que révèle cette affaire, en cette matière cruciale, et c'est la faiblesse des équipes et des hommes, en charge du gouvernement du pays. En l'occurrence, de sa sécurité.   LFAR

     

    xavier-raufer-810x456.jpgGrave, car symptomatique : l’affaire de l’élyséenne mouche du coche Benalla trahit une grave ignorance de ce qu’est la sécurité ; de comment on l’obtient et la maintient, par une cruciale sélection des hommes et prévision de toute chausse-trape possible.

    Or, là, choisissant d’abord, laissant batifoler ensuite, un zigoto qui est clairement à la sécurité ce que M. Hanouna est à France Culture, la présidence Macron a tout faux.

    Côté terrorisme, le quinquennat Macron avait cependant pas mal commencé. Un Président saisissant vite et bien les enjeux, un appareil resserré et proactif. D’où plus de détection de terroristes avant l’acte. Rassurés, nos partenaires internationaux en sécurité voyaient la France sortie de l’impuissance de la triade Hollande-Taubira-Cazeneuve.

    Restait la sécurité intérieure, ni M. Collomb ni Mme Belloubet n’étant exactement de ces cruciaux généraux de terrain qui optimisent le plan du chef dans la bataille, tel Lannes et sa géniale progression en échelle à Austerlitz. Mais bon, avis général favorable.

    Avis décisif, insistons, car à l’ère des chocs stratégiques brutaux, le champ terreur-crime-fraudes-trafics est affaire d’échanges rapides et pointus, entre gens de confiance. Or, début juillet – avant même l’épisode Benalla -, une rafale de loupés judiciaires et policiers replonge la France dans les affres sécuritaires de l’ère Mitterrand-Hollande.

    L’évasion de Redoine Faïd. Toute la France savait que Faïd s’évaderait. Du neuf-trois au plateau de Creil, les caïds attendaient qu’il « s’arrache ». Les avocats – défense, partie civile – vivaient dans cette hantise. Les gardiens de prison bombardaient leurs supérieurs de fébriles alertes… Faïd va s’évader ! Or, « trop facilement », disent des experts, Faïd s’évade. Nouvelle si dingue que, quand un gardien prévient – sur son portable à lui – le commissaire du coin, celui-ci croit à une blague !

    Partout au monde, un ministre ou directeur coupable du désastre était viré illico. Car tous auraient dû savoir – mais ignoraient – qu’un « gros » braqueur n’est pas un truand anodin. Il marche à 100 % à l’adrénaline. Braquage, évasion l’enivrent plus que la meilleure cocaïne. Pour and co., une sensation si intense qu’ils la recherchent à tout prix. Ainsi, renvoyer aux calendes son transfert de prison est une incroyable ânerie, à sanctionner brutalement ; car, symptôme d’un désordre grave de l’État, une telle évasion humilie durablement le pays en cause. Là, Mme Belloubet, hagarde Georgina Dufoix, nous rejoue vingt-sept ans après « responsable mais pas coupable ».

    Ajoutons-y une police épuisée et dépressive, des policiers lynchés partout en France, devant l’école de leurs enfants, chez eux ou au supermarché, par des voyous ivres d’impunité, prenant les « keufs » pour des « bouffons ».

    Pire : Nantes embrasé après la mort, non d’un gamin innocent, mais d’un truand recherché pour « vol en bande organisée », la Justice et le Premier ministre donnant le pénible sentiment qu’ils s’excusent d’exister et sacrifient un flic de base.

    Moscou, Washington et Pékin, via Londres et Bruxelles : réaction des pros de la sécurité, Macron frime à l’étranger mais, chez lui, il n’y arrive pas. De fait, dans la France de l’été 2018, police et Justice sont à la dérive :

    Police : un ministre de l’Intérieur fatigué et un ministère rigide, incapables de vraies réformes face aux défis nouveaux – tels que concevoir une doctrine et une pratique pour les hybrides terreur-crime, problème majeur de demain.

    Justice : nul parquet spécifique ne traite ensemble – car le réel est là – terrorisme et crime organisé ; nulle coordination nationale des JIRS (juridictions inter-régionales spécialisées), cruciales juridictions traquant chacune dans son coin le crime organisé, celle de Marseille coupée de celle de Lille, etc.

    Ainsi émerge l’avenir du quinquennat Macron : la première marche, SNCF-CGT, quasi franchie ; la seconde, des dispositifs sociaux (le « pognon de dingue ») plus ardue. La troisième à présent inaccessible : la sécurité intérieure, domaine où la coordination serrée du renseignement et de la lutte antiterroriste à l’Élysée ne suffit pas.

    Car la France a un seul problème criminel – énorme : ces quartiers hors contrôle qui s’embrasent quand on touche à un voyou, demain à un hybride-terroriste ; quartiers où déferle la cocaïne qui inonde la France ; quartiers d’où sont issus l’évadé Redouane Faïd et Redouane Lakdim, l’assassin du colonel Beltrame. Quartiers où, depuis un-demi siècle, une « politique de la ville » mi-Bisounours mi-corruption enracine le crime, la terreur et les trafics. Quartiers où la République a disparu – et ne semble pas près de revenir – puisqu’au lieu du mirifique plan Borloo, rien de sérieux n’est énoncé.

    Voici la troisième marche du Président Macron – une reconquête, plutôt. Tâche exténuante dont M. Collomb et Mme Belloubet sont incapables. Mais qui d’autre ? Car M. Macron est le Président le plus isolé de la Ve République. Et vouloir tirer un Davout, un Soult ou un Ney de la pitoyable République en marche est une blague – pour le coup, une vraie.   

    Xavier Raufer 

    Docteur en géopolitique et criminologue.

    Il enseigne dans les universités Panthéon-Assas (Paris II), George Mason (Washington DC) et Université de Sciences politiques et de droit (Pékin)

  • David Brunat : La République en marchandises ...

     

    HUMEUR - David Brunat s'est rué sur la toute nouvelle boutique de produits dérivés élyséens. Petit récit d'une séance de shopping croquignolesque. Un récit désopilant, plein d'esprit et de lettres, en même temps qu'instructif publié sur Figarovox le 18 septembre. A lire absolument.  LFAR

     

    Ainsi, l'Élysée tient boutique. Pourquoi non ? La Couronne britannique vend bien depuis belle lurette des assiettes à l'effigie des «Royals» et des tasses à thé et des macarons à la rose et des savons parfumés et des verres à whisky armoriés et des t-shirts des Sex Pistols «Queen not dead», non, pas des t-shirts comme ça dommage, mais des biscuits au miel et des casquettes à visière monarchique presque sertis de diamants de la Couronne et des Barbour estampillés et ... et ... ; les palais de la République peuvent donc se mettre au diapason de Buckingham Palace sans encourir le reproche de marchander le temple.  

    L'affaire aurait de quoi faire pâlir de jalousie le boutiquier, le patron de tripot Thénardier (qui offrait paraît-il du travail, et du bon, à tous les horticulteurs en herbe qui frappaient à sa porte), tant les produits s'arrachent. Les acheteurs ont craché 350 000 euros les premiers jours de l'ouverture de la boutique élyséenne pour ces goodies, comme on dit dans la langue de la reine Elizabeth, tous labellisés «Élysée - Présidence de la République», soit en abrégé EPR, comme le nom d'un fleuron de réacteur nucléaire français qui coûte un pognon de dingue mais peu importe.

    Ce week-end de soleil généreux et de patrimoine en goguette était assurément propice aux emplettes du côté de la résidence présidentielle. Me mettant en marche avec de solides godillots pour botter les fesses si l'envie m'en prenait des derniers de cordée et autres fainéants et illettrés restés sur le carreau du temple, je décidai d'aller traîner mes guêtres du côté de la présidentielle boutique plutôt que de rejoindre les rangs de ceux qui foutent le bordel ou qui ont décidé qu'ils ne seraient rien.

    Comme je descendais des fleuves impassibles, je me sentis davantage guidé par les vendeurs et les hâbleurs que par les haleurs, et, entre deux dépôts de CV dans les cafés du quartier susceptibles de m'offrir un petit boulot, je poussai la porte de la nouvelle boutique où je n'osai pas demander un job même si j'en crevai d'envie.

    Je m'en pourléchai les babines comme Némo quand il reçoit sa pâtée des mains de Jupiter. J'eus même le privilège insigne, juste avant d'entrer dans la boutique, de serrer la pince de Jupiter et d'échanger quelques mots avec Lui. Comme je me présentai au dieu des dieux et découvris avec stupeur et tremblement que son intelligence d'aigle hégélien ne lui avait pas permis d'entrer à l'École normale supérieure, dont il fut refoulé comme un premier de classe et de cordée soudain devenu homme de sac et de corde par la faute d'une puissance néfaste, j'osai lui dire: «Je traverse la rue d'Ulm, Monsieur le Président, et je vous en trouve un, moi, de diplôme.» Cela parut le mettre d'humeur joyeuse. Nous fîmes quelques selfies et il tourna les talons pour insulter je ne sais plus qui.

    J'eus donc tout loisir de me jeter sur la boutique, bien décidé à faire main basse sur les goodies de cette appétissante crémerie. Mais patatras, cruelle déception. Gaulois peu réfractaire aux réformes commerciales, j'étais prêt à fondre devant le spectacle qui s'offrait à moi, du moins jusqu'au moment où j'ai vu les tarifs, ils se mouchent pas du coude, la vache, 55 balles pour un t-shirt, Manu dit bingo! Des mugs en porcelaine de Limoges, même bidon, ça en jette ; des crayons à papier impressionnants de puissance graphique ; des t-shirts marqués «poudre de perlimpinpin» tout pimpants ; des dessins géants à colorier avec le couple présidentiel et leur clebs Nemo, super idée de cadeau de Noël pour Tante Adèle. Saperlipopette, je m'apprêtais à faire une orgie d'achats.

    Alors pourquoi ai-je dit cruelle déception? Eh bien c'est très simple. Aucun t-shirt «Bretagne, Mafia, même combat» ou «Bank not dead». Aucune pendulette avec les mots «en même temps» gravés sur le cadran. Aucune figurine de Donald Trump faisant des hugs avec son amaaazing homologue. Nulle fiole de potion magique pour renverser les conservatismes ataviques du peuple gaulois et réveiller ces feignasses de Français qui ne bossent pas comme des Romains. Rien qui ressemble à des poings américains floqués du slogan: «Qu'ils viennent me chercher.» Pas trace de l'intégrale des oeuvres de Paul Ricoeur annotées par Alexandre Benalla. Aucun stock de boules puantes destinées à la commission d'enquête sénatoriale sur l'affaire relative au précité Benalla ; nulle perruque poudrée de petit marquis à jeter au visage du président de ladite commission, qui refuse de faire profil bas et qui, mine de rien, décroche de sacrés uppercuts avec ses philippiques imparables.

    Bref, de la camelote. Ce fut une grosse déconvenue. On me promettait une aube nouvelle et je n'ai vu que des gadgets banals et rappelant le monde ancien. Tout Kohler et le moral en Bern, j'ai fait demi-tour et me suis dit que le fruit de mes économies serait mieux employé ailleurs. J'en parlerai à Pierre Bellemare là où il est. Les gars du marketing à l'Élysée devraient repenser leur offre. Faute de quoi, à force de vouloir nous vendre par tous les moyens vessies, lanternes et autres breloques, ils devront fermer boutique. En attendant, je cherche en vain le numéro du service des réclamations. «Allo? Allo?». Nan mais allo, quoi.  

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    Ancien élève de l'École normale supérieure et de Sciences Po Paris, David Brunat a été membre du cabinet de plusieurs ministres. Par ailleurs écrivain et conseiller en communication, il a publié le mois dernier ENA Circus (Éditions du Cerf, 2018), un roman satirique qui imagine la nomination d'une promotion d'énarques par un groupe d'experts.

  • Jean-Paul Gourévitch : « Si le Mali tombait, ce serait une tête de pont pour un califat au Sahel et une émigration massi

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    Jean-Paul Gourévitch est consultant international sur l’Afrique (où il a passé 26 ans), les migrations, l’islamisme radical et la littérature de jeunesse. Il vient de publier, chez l’Harmattan, La France en Afrique, 1520-2020. Vérités et mensonges. Au lendemain du coup d’Etat au , il répond aux questions de Boulevard Voltaire.

     

    Que s’est-il passé, à Bamako ?

    Bien qu’il faille rester prudent – une partie de l’armée, selon Financial Afrik, resterait fidèle au président IBK (Ibrahim Boubacar Keïta) -, le succès du putsch militaire du 18 août relève d’un processus classique : mutinerie et prise de contrôle du camp de Soundiata Keïta, près de Bamako, celui qui avait entraîné la chute de son prédécesseur, le président ATT (Amadou Toumani Touré) ; départ en convoi vers le centre de la capitale où les manifestants les acclament ; arrestation à son domicile du président et de son Premier ministre, Boubou Cissé, qui sont reconduits au camp où IBK, sous la pression, enregistre un discours qui sera retransmis par la télévision publique, l’OFTM. Il y annonce sa démission, la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale pour ne pas faire couler le sang.

    Qui veut la peau (politique) du président malien ?

    Ce putsch prévisible était même annoncé. Élu en 2013, puis en 2018, avec 67 % des voix mais des soupçons de fraude massive, IBK (75 ans) faisait face à une large coalition menée par l’imam conservateur Mahmoud Dicko avec le soutien d’opposants politiques et de membres de la société civile. En cause, les manipulations consécutives aux élections législatives de mars–avril 2020. Ceux-ci fondèrent un mouvement qui prit le nom du « 5 juin », où des dizaines de milliers de personnes réclamèrent la démission d’IBK. Suivirent trois jours d’émeute à partir du 10 juillet, marqués par des morts de manifestants (11 selon le pouvoir, 23 selon l’opposition), des blessés, des pillages, des incendies. Malgré la médiation de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), du président nigérian, Goodluck Jonathan, et des gestes d’apaisement d’IBK, l’opposition qui avait le soutien des chefs religieux de la sous-région ne désarmait pas et avait informé qu’après la trêve de l’aïd-al-adha, elle reprendrait le combat dès le 18 août. Le jour du putsch.

    Que sait-on, à ce stade, des militaires responsables de ce putsch ?

    Les chefs semblent être trois haut gradés : le général Cheikh Fantamadi Dembélé, les colonels Diaw et Mama Sekou Lelanta. Leur porte-parole, le colonel Ismaël Wafé, a détaillé à la télévision leur programme. Contre un pays qui « sombre de jour en jour dans le chaos, l’anarchie et l’insécurité par la faute des hommes chargés de sa destinée », ils combattront le clientélisme politique, la « gestion familiale des affaires de l’État », une « justice en déphasage avec les citoyens », une « Éducation nationale qui patauge », les massacres des villageois, le terrorisme et l’extrémisme. Ils s’engagent à promouvoir une transition civique et à organiser des élections « dans un délai raisonnable ».

    Quelles conséquences pour la stabilité de la région ?

    Le Mali, pays enclavé de 20 millions d’habitants formé d’une vingtaine d’ethnies, est un des plus pauvres du monde, bien qu’il soit le premier producteur de coton et le quatrième exportateur d’or. L’aide internationale et les transferts de fonds des expatriés lui permettent à peine de survivre. La perspective d’une croissance de 1 % pour 2020 due au Covid 19, largement inférieure à la croissance démographique (3,6 %), inquiète d’autant plus. Il est déchiré par des rivalités entre éleveurs peuls animés par le prédicateur Amadou Koufa et agriculteurs dogons et bambaras (130 éleveurs peuls massacrés par les milices dogons, en mars 2019). La rébellion touareg est contenue depuis les accords d’Alger de 2015. Mais la région de Kindia reste largement contrôlée par les islamistes, et sans les 5.100 militaires déployés par l’opération Barkhane épaulée par la MINUSMA de l’ONU et la force G5 Sahel, le pays gangrené par le népotisme, la corruption et la mauvaise gestion des services publics serait une proie facile pour un islamisme conquérant qui propose un véritable projet de société. Le putsch a été condamné par la CEDEAO, l’Union africaine, l’ONU, l’Union européenne, la France, les États-Unis, mais les sanctions économiques risquent d’être inopérantes dans un pays qui vit largement de l’économie informelle.

    Que peut faire la France, dans cette situation ?

    La France est venue au secours du Mali sous François Hollande (opération Serval) et a prolongé et amplifié son soutien par l’opération Barkhane. Elle est engagée pour très longtemps dans ce conflit sans espoir de victoire, et sans un véritable soutien de l’Union européenne. Si le Mali, où le sentiment antifrançais progresse, « tombait », ce serait une tête de pont pour un califat au Sahel et une émigration massive qui viendrait renforcer les quelque 400.000 personnes d’origine malienne déjà présentes en France.

  • « La transgression s’efface des œuvres dès qu’il est question de politique, de religion, de sexe, de couleur de peau »,

    « Unes » de l’hebdomadaire « Charlie Hebdo » du 2 septembre, à la veille de l’ouverture du procès des attentats de janvier 2015, à Paris. AFP

    Comment va aujourd’hui la liberté d’expression et de création à l’heure où se tient le procès de la tuerie contre « Charlie » ? Pas très bien, l’autocensure galope.

    8.jpgChronique. Il y a tant de douleur à raconter au procès Charlie Hebdo. Une mémoire à écrire. Une liberté d’expression à défendre. Ce troisième enjeu est ardu. Peu importe que la France soit beaucoup moins « Charlie » qu’il y a cinq ans. Ce journal n’a jamais cherché le consensus. Il veut juste vivre, avec la loi pour gardien. Sauf que la loi ne garde plus grand-chose, puisque le débat se joue ailleurs, dans l’opinion et dans la création.

    Le sondage publié, le 2 septembre, par Charlie Hebdo avec l’IFOP en confirme d’autres. Plus on est jeune, plus on pense que le journal n’aurait pas dû publier les caricatures de Mahomet. On le pense encore plus si on est musulman. Alors si on est jeune et musulman…

    Philippe Lançon, rescapé de la tuerie, qui a publié un grand livre, Le Lambeau (Gallimard, 2018), cerne le recul de la liberté d’expression : « Charlie continue de vouloir rire ou sourire de tout dans un monde où plein de gens, surtout à gauche, ne veulent plus rire de rien, et surtout pas d’eux-mêmes. » La gauche et le monde de la culture, jadis soudés derrière le Charlie qui pourfendait le pape et l’Eglise catholique, ne rigolent plus quand il s’agit de moquer l’islam. Une explication : le catholicisme était assimilé à la bourgeoisie dominante, alors que l’islam est associé aux populations minoritaires et brimées.

    Le dessin satirique, un baromètre

    Virginie Despentes incarne ce basculement de la gauche quand elle déclare aux Inrocks, peu après la tuerie avoir « aimé tout le monde », notamment « ceux qui ont fait lever leurs victimes en leur demandant de décliner leur identité avant de viser au visage. J’ai aimé aussi leur désespoir ».

    Sans aller jusque-là, les artistes semblent tétanisés par l’enjeu. Alors que la France est le pays où ils sont le plus protégés par la loi, que Charlie n’a pas d’équivalent dans un autre pays, la transgression s’efface des œuvres dès qu’il est question de politique, de religion, de sexe, de couleur de peau. Ce qui fait beaucoup.

    Le dessin satirique est un baromètre. S’il ne frappe pas fort, il devient niais, autant le supprimer. Le New York Times l’a fait en 2019, pour éviter les ennuis. Or, s’inquiète notre confrère Plantu, « nombre de journaux se séparent en ce moment de leurs dessinateurs, partout en Europe ».

    Plus largement dans la culture, vous trouverez des tas d’œuvres qui dénoncent le néolibéralisme, le sexisme, l’homme blanc, les riches, le pouvoir, un cocktail qui brime les pauvres et les minorités. Les sujets sont pertinents, mais leurs représentations collent tant aux discours sociétaux qu’ils deviennent un combat moral, regorgent de bons sentiments, sans imaginaire, nuance ou complexité. Isabelle Barbéris l’a montré dans L’Art du politiquement correct (PUF, 2019), dans lequel elle dénonce un nouvel académisme.

    « Quel musée se risquerait à raconter en images la saga de « Charlie » ou de son ancêtre « Hara-Kiri » ? »

    On est loin d’un Genet en littérature, ou d’un Buñuel au cinéma, par exemple Viridiana, Palme d’or 1961, dans lequel une riche héritière aide des pauvres, qui, un soir, se saoulent, pillent la maison de leur bienfaitrice et essaient de la violer – les pauvres sont des riches désargentés. Dans le théâtre, nous dit notre consœur Brigitte Salino, « il n’y a plus de place pour la provocation », alors que cet art est celui de l’affrontement des idées.

    Au Musée d’art moderne de New York, le nouvel accrochage, en 2019, tout en mettant l’accent sur la dimension « multiculturelle », est « si lisse qu’on n’est pas tombé sur la moindre œuvre qui dérange », écrivait notre correspondant Arnaud Le parmentier.

    Logique. L’immense majorité des créateurs sont à gauche, donc du côté des fragiles. Mais l’autocensure galope aussi. Il n’y a rien de pire pour eux que d’être relégués dans « l’ancien monde ». « Les créateurs ont tellement peur, que chaque fois qu’ils parlent de la pluie, c’est pour dire que ça mouille », affirme Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo.

    Le cas américain

    Il faut le CV d’Ariane Minouchkine – femme, 81 ans, de gauche, talentueuse – pour mettre en scène des barbus qui tournent un porno, dont un ressemble au Chaplin du Dictateur, dans Une chambre en Inde. Mais quel musée se risquerait à raconter en images la saga de Charlie ou de son ancêtre Hara-Kiri ? Ou à remonter l’exposition « Présumés innocents », qui, à Bordeaux, en 2000, traitait de l’enfance, et qui fut poursuivie en justice pendant onze ans par une association estimant que des œuvres étaient « pédopornographiques ».

    Un remarquable dossier de Courrier international (dans le daté 3 au 9 septembre) raconte le cas américain. Les artistes qui sortent des clous doivent affronter la cancel culture (carrière ruinée pour actes inadéquats), l’appropriation culturelle (adopter les signes d’une autre culture), le woke (traquer le privilège blanc), les trigger warnings (mise en garde des étudiants sur les passages traumatiques d’un livre), les safe spaces (réservés à une communauté), etc.

    Ces armes sont le seul moyen de nous faire entendre, disent des militants de minorités. C’est juste, mais les conséquences tutoient la purification de l’art. Les exemples pullulent, comme celui, en juillet, du roman de l’autrice américaine Alexandra Duncan, bloqué à l’imprimerie à cause d’un passage où elle parle au nom d’un Noir ; elle a demandé pardon pour « une erreur aussi monumentale ».

    Nous n’en sommes pas là en France, même si des signes inquiètent. Surtout, des intellectuels et créateurs américains, parmi lesquels de nombreux Noirs, ripostent. Pour preuve, la tribune parue, le 7 juillet, dans Harper’s, puis dans Le Monde, où plus de 150 universitaires et créateurs dénoncent la montée, à gauche, d’«une intolérance à l’égard d’opinions opposées ».

    Michel Guerrin, Rédacteur en chef au « Monde »

    Source : https://www.lemonde.fr/

  • Conflit israélo-palestinien : entretien croisé avec Richard Haddad et Antoine de Lacoste.

    Il y a quelques jours éclatait un nouveau conflit israélo-palestinien. Boulevard a interrogé Richard Haddad, historien et politologue, et Antoine de Lacoste, bien connu des lecteurs. Deux points de vue, deux analyses pour mieux comprendre une situation complexe et explosive depuis 1948.

    On a dénombré 248 morts à la suite des confrontations qui ont eu lieu sur la bande de Gaza, en mai dernier. Quelle est la situation, aujourd’hui ?

    5.pngRichard Haddad : Un cessez-le feu de plus est rentré en vigueur. Aucun des deux protagonistes n’avait intérêt au prolongement de l’affrontement qui aurait provoqué une intervention au sol des commandos de Tsahal et la suite des bombardements mutuels. Le Hamas s’en serait sorti affaibli, d’une part, et les Israéliens n’avaient, d’autre part, aucune envie de sacrifier la vie de quelques soldats au sol, et encore moins la saison touristique de cet été.

    Antoine de Lacoste : Ces « 248 morts de part et d’autres » sont, en réalité, dix morts israéliens et le reste palestiniens. Les moyens militaires de chaque camp sont évidemment disproportionnés. La dureté de la riposte israélienne aux attaques du Hamas n’a rien de nouveau : l’objectif est de décourager toute nouvelle attaque en infligeant des destructions considérables et de nombreux morts civils.

    Ce qui est nouveau c’est la capacité du Hamas, inédite jusque-là, d’envoyer des missiles depuis la bande de Gaza sur une part importante du territoire israélien. Ces missiles sont rudimentaires mais tous n’ont pas été interceptés et ont provoqué plusieurs morts. Cela inquiète Israël, qui a accepté un cessez-le-feu sous la pression américaine. Mais cela peut recommencer à tout moment.

     

    Qu’est-ce qui a provoqué ce nouveau conflit ?

    antoine de lacoste.jpgAntoine de Lacoste : Sous la houlette de Netanyahou, Israël s’est lancé, par le biais des colons, dans la conquête de la Cisjordanie en général et de Jérusalem-Est en particulier. Les manifestations ont débuté à Jérusalem pour protester contre les de Palestiniens de leurs habitations de Jérusalem-Est où ils habitent depuis des décennies, voire des siècles.

    L’autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, censée administrer la Cisjordanie palestinienne, est aujourd’hui discréditée, minée par la corruption et incapable de la moindre initiative utile. Les manifestations qui se sont spontanément produites à Jérusalem ont alors été une occasion inespérée, pour le Hamas, de les soutenir par ses attaques de missiles. Il en a recueilli une grande popularité et c’est bien dommage. Rappelons que le Hamas est un mouvement islamiste proche des Frères musulmans. La sclérose de l’Autorité palestinienne est inquiétante car elle permet aux islamistes de renforcer leur implantation au sein de la population palestinienne, qui n’a pourtant aucune tradition islamiste.

     

    Richard Haddad : La répression israélienne contre des rassemblements palestiniens sur fond de célébration du ramadan et de revendications territoriales autour des lieux sacrés de la vieille ville de Jérusalem. Les Palestiniens envoient des projectiles sur les forces de l’ordre qui répliquent violemment… Le Hamas, en compétition avec l’Autorité palestinienne, et obéissant à l’agenda régional de ses alliés iraniens, a déclenché des tirs de missiles sur les villes israéliennes en représailles. La réplique de l’État hébreux était immédiate et radicale.

     

    Depuis 1948, les conflits se multiplient. Le dernier auquel on a assisté se différencie-t-il des précédents ?

    Richard Haddad : Oui, et cela, à cause de deux événements.

    Les pays arabes du Golfe, qui certes n’ont jamais été de grands alliés de la résistance palestinienne et encore moins du Hamas, les soutenaient a minima et les finançaient afin de répondre à l’émoi de leur opinion publique toujours solidaire des peuples musulmans « opprimés ». Or, ces pays ont signé, ou sont sur le point de le faire, des accords de paix avec Israël en 2020. Les Palestiniens se sont retrouvés isolés sur le plan arabe, leur cause n’intéressait plus personne. L’Arabie saoudite ira même jusqu’à leur demander de revoir à la baisse leurs revendications par la bouche du prince héritier Mohammed ben Salmane. Même le régime syrien a été surpris à la table de négociation avec des officiels israéliens au début de 2021, jetant le trouble dans ses relations avec son allié iranien. Or, ce nouveau conflit parasite ces nouvelles alliances, les États arabo-islamiques ne pouvant fermer les yeux face aux images de victimes palestiniennes abondamment diffusées auprès de leur population.

    Par ailleurs, un nouveau phénomène est apparu lors de ce nouveau conflit : la réaction des Arabes israéliens. De plus en plus nombreuses, ces populations palestiniennes de nationalité israélienne deviennent un danger pour Israël. Plutôt pacifiques et acceptant leur statut d’Israélien depuis des décennies, elles commencent à manifester de plus en plus leur solidarité avec les Palestiniens des territoires occupés, ce qui provoque parallèlement une réaction violente à leur encontre de la part de l’ juive. Dépassant plus de 20 % de la population israélienne, et ce pourcentage étant en forte croissance, un risque de guerre civile menace l’État hébreux qui a longtemps cru à l’utopie multiculturelle et multiconfessionnelle fondée sur un système inégalitaire en faveur du peuple juif. Submergé par le nombre, il risque de finir comme le régime des Blanc sud-africains ou comme les chrétiens du qui, eux, ne pratiquaient certes pas l’apartheid.

     

    Antoine de Lacoste : Oui, ce conflit a été marqué par un phénomène nouveau dont l’avenir dira si c’est un tournant. Pour la première fois, d’importantes manifestations de ceux qu’on appelle les Arabes israéliens se sont déroulées dans plusieurs villes israéliennes. Qui sont-ils ? Ce sont des Palestiniens vivant sur le territoire d’Israël, hors de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Ils ont la nationalité israélienne, représentent 20 % de la population et font généralement peu parler d’eux car ils bénéficient de conditions de vie bien meilleures que ceux des Palestiniens des « Territoires ».

    Mais un changement fondamental est intervenu par le vote de la loi « Israël, État-nation du peuple juif ». Cette loi, voulue par Benyamin Netanyaou et votée le 19 juillet 2018, a provoqué de grandes polémiques dans le pays. En effet, elle a proclamé Jérusalem capitale « complète et unifiée » d’Israël (contrairement à son statut actuel), déclassé la langue arabe de son statut de deuxième langue et ne mentionne jamais les Arabes israéliens.

    De nombreuses manifestations s’étaient déroulée dans tout le pays, rassemblant Arabes israéliens et Druzes qui dénonçaient leur nouveau statut de « citoyens de seconde zone ». Même le président israélien avait fait part de ses réserves sur cette loi.

    Ce n’est pas un hasard si, trois ans après, des milliers de manifestants arabes ont protesté dans de nombreuses villes contre les événements de Jérusalem. À Jaffa, Saint-Jean-d’Acre ou Lod, où la communauté palestinienne chrétienne est importante, des heurts violents se sont produits pour la première fois.

    Le patriarcat latin de Jérusalem avait demandé l’abrogation de la loi ; en pure perte, bien sûr.

    Dans ce contexte nouveau et tendu, le départ de Netanyaou est une excellente nouvelle : sous son long règne, de nombreux murs ont été érigés afin de protéger les colonies israéliennes rognant le territoire cisjordanien (on peut lire, à cet égard, le beau livre de Vera Baboun Bethléem, ma ville emmurée).

    Aujourd’hui, la situation est explosive et des gestes d’apaisement israéliens sont maintenant nécessaires.

     

    Le Débat

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Dynastie n°59 (28 février 2021).

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-59-28-fevrier-2021

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    Les numéros parus de {Dynastie}

    Dynastie n° 58 - 22 février 2021

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-58-22-fevrier-2021

    Dynastie n° 57 - 15 février 2021

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-57-15-fevrier-2021

    Dynastie n° 56 - 8 février 2021

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-56-8-fevrier-2021

    Dynastie n° 55 - 1er février 2021

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-55-1er-fevrier-2021

    Dynastie n° 54 - 25 janvier 2021

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-54-25-janvier-2021

    Dynastie n° 53 - 18 janvier 2021

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-53-18-janvier-2021

    Dynastie n° 52 - 11 janvier 2021

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-52-11-janvier-2021

    Dynastie n° 51 - 1er janvier 2021

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-51-1er-janvier-2021

    Dynastie n° 50 - 27 décembre 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-50-27-decembre-2020

    Dynastie n° 49 - 21 décembre 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-49-21-decembre-2020

    Dynastie n° 48 - 14 décembre 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-48-14-decembre-2020

    Dynastie n° 47 - 8 décembre 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-48-8-decembre-2020

    Dynastie n° 46 - 2 décembre 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-46-2-decembre-2020,2018

    Dynastie n° 45 - 21 novembre 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-45-21-novembre-2020

    Dynastie n° 44 - 15 novembre 2020

    http://archivesroyalistes.org/Dynastie-No-44-15-novembre-2020

    Dynastie n° 43 - 10 novembre 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-43-10-novembre-2020

    Dynastie n° 42 - 5 novembre 2020

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    Dynastie n° 41 - 30 octobre 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-41-30-octobre-2020

    Dynastie n° 40 - 25 octobre 2020

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    Dynastie n° 39 - 18 octobre 2020

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    Dynastie n° 38 - 13 octobre 2020

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    Dynastie n° 37 - 8 octobre 2020

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    Dynastie n° 36 - 6 octobre 2020

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    Dynastie n° 35 - 2 octobre 2020

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    Dynastie n° 34 - 25 septembre 2020

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    Dynastie n° 33 - 18 septembre 2020

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    Dynastie n° 32 - 10 septembre 2020

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    Dynastie n° 31 - 6 septembre 2020

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    Dynastie n° 30 - 2 septembre 2020

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    Dynastie n° 29 - 27 août 2020

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    Dynastie n° 28 - 20 août 2020

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    Dynastie n° 27 - 15 août 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-27-15-aout-2020

    Dynastie n° 26 - 11 août 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-26-11-aout-2020

    Dynastie n° 25 - 5 août 2020 - L'exil de Juan Carlos

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-25-5-aout-2020

    Dynastie n° 24 - 27 juillet 2020 - Enquête sur la Monarchie : Frédéric Rouvillois

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-24-27-juillet-2020

    Dynastie n° 23 - 20 juillet 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-23-20-juillet-2020

    Dynastie n° 22 - 17 juillet 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-22-17-juillet-2020

    Dynastie n° 21 - 14 juillet 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-21-14-juillet-2020

    Dynastie n° 20 - 10 juillet 2020 - Léopold II

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-20-10-juillet-2020

    Dynastie n° 19 - 3 juillet 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-19-3-juillet-2020

    Dynastie n° 18 - 26 juin 2020 - Louis XVII

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-18-26-juin-2020

    Dynastie n° 17 - 19 juin 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-17-19-juin-2020

    Dynastie n° 16 - 12 juin 2020

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-16-12-juin-2020

    Dynastie n° 15 - 5 juin 2020 - Russie (2)

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-15-5-juin-2020

    Dynastie n° 14 - 29 mai 2020 - Russie

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-14-29-mai-2020

    Dynastie n° 13 - 22 mai 2020 - Mérode

    https://archivesroyalistes.org/Dynastie-no-13-22-mai-2020

    Dynastie n° 12 - 15 mai 2020 - Stéphane Bern

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    Un CSA aux ordres et "lèche-bottes" a fait exclure Zemmour de l'une des meilleures émissions de France, sur CNews, alors que Macron se "paye" une soirée télé pour lui tout seul ! Éric Ciotti a raison, et avec lui le très grand nombre de Français ulcérés par le fait :

    Eric Ciotti
    "Macron se fait ouvrir la 1ère chaîne de France en pleine élection présidentielle quand ses concurrents ont 5 min de duplex. C’est un acte de campagne. Le temps de parole relève du candidat pas du président. Le CSA doit rétablir l’égalité du temps de parole et l’équité démocratique."

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    Grand entretien du président de la République ce mercredi 15 décembre sur TF1 et LCI : qui va parler : le Président ou le candidat ? Poser la question c'est, évidemment, y répondre.

    Non seulement Tartufe n'est pas mort, mais il est au pouvoir !

    1. Naufragée, en perdition, n'intéressant manifestement personne, cette pauvre Anne Hidalgo en est réduite à dire n'importe quelle énormité pour essayer de faire parler d'elle. Elle vient de déclarer, après tant et tant d'insanités, que les musulmans d'aujourd'hui c'est (sic !) les juifs d'hier : évidemment, cela n'a pas raté, Gilles-William Goldnadel a taclé le scandaleux propos d'Anne Hidalgo, avec une grande justesse :

    "Venir expliquer que les musulmans d’aujourd’hui sont les juifs d’hier c’est doublement ignominieux..."

    (extrait vidéo 1'19)

    https://twitter.com/CNEWS/status/1470478286979584002?s=20

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    2. Immigration, chômage, finances : Le Figaro a vérifié certaines déclarations d'Éric Zemmour... :

    https://www.lefigaro.fr/politique/immigration-chomage-finances-nous-avons-verifie-certaines-declarations-d-eric-zemmour-20211209

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    3. ...et toujours pas de réaction du "clan" Macron à l'ignoble déclaration du Docteur Antoine Choteau - gendre par alliance du semble-président... - qui a souhaité la mort d'Éric Zemmour par un crash et donc en conséquence de toutes les personnes qui l'accompagnent lors de ce vol.

    Pourtant, il y a bien, là, motif de radiation du Conseil de l'Ordre et d'une procédure judiciaire pénale...

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    4. Agnès Verdier-Molinié dénonce le coût scandaleux des mineurs non accompagnés qui viennent en France... :

    (extrait vidéo 1'41)

    https://twitter.com/EPLF_fr/status/1470359066358816774?s=20

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    Un très grand nombre (la plupart ?...) ne sont ni "mineurs" ni "non accompagnés"...

     

    5. En cinquante cinq secondes, cette Sénatrice révèle quelque chose d'intéressant (et, surtout, de scandaleux) : 60 millions d'euros sont prélevés chaque mois sur le budget des Hôpitaux pour contrôler le Passe sanitaire ! Un vrai scandale ! Une aberration...

    https://twitter.com/EnModeMacaron/status/1470463472219611141?s=20

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    Beaucoup d'argent qui serait, évidemment, bien mieux employé ailleurs...

     

    6. Après l'agression des catholiques à Nanterre, Charlotte d'Ornellas revient sur cette question : le vivre ensemble est-il toujours possible ? :

    "Le traitement médiatique varie en fonction des agresseurs et des victimes. Les chrétiens sont les plus persécutés dans le monde et on traite cette réalité avec beaucoup trop d'indifférence."

    (extrait vidéo 1'35)

    https://twitter.com/ChdOrnellas/status/1470433112089931777?s=20

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    Cliquez sur l'image pour pouvoir lire le texte...

     

    7. Une majorité d’Algériens, des traitements psy, du VIH et même des PMA ! Et 66% d’avis favorables... L’immigration médicale est une réalité ! Ils la vomissent en parole, la détestent, lui crachent dessus mais, pour se faire soigner gratos, les Algériens disent volontiers : Y'a bon, la France !... (source Le Figaro, article de Jean-Marc Leclerc : "La France, terre d’asile médical… quoi qu’il en coûte"

     
    Une étrangère reçoit des soins dans un centre médical de Nantes en avril 2018. 

    DÉCRYPTAGE - Issus de 127 pays, près de 26.000 étrangers malades ont voulu, l’an dernier, selon l’Ofii, bénéficier du système de santé tricolore, le plus généreux au monde.

    L’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) dit tout ou presque sur les étrangers qui réclament un titre de séjour en France pour raisons médicales. Le Figaro a pu accéder à son dernier rapport sur la «Procédure d’admission au séjour pour soins». Un document remis tous les ans au Parlement, comme la loi l’exige, mais qui, curieusement, ne fait jamais l’objet d’un débat en commission des affaires sociales. Truffé de chiffres, d’analyses et de recommandations, il éclaire pourtant utilement les conditions et l’étendue de la prise en charge sur le territoire national des étrangers malades.

    Les premiers à frapper au guichet français en 2020 étaient Algériens (2712 demandeurs, soit 10,4% des dossiers), Ivoiriens (1764 demandeurs), Congolais (1603), Camerounais (1476), Guinéens (1442), Géorgiens (1174), Maliens (1131), Comoriens (1084), mais aussi Haïtiens, Marocains, Tunisiens ou Russes. Pas moins de 127 nationalités. Où l’on trouve même quelques ressortissants japonais, saoudiens…

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    Cliquez sur l'image pour l'agrandir...

     

    À BIENTOT !

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  • Défense : Priorités gouvernementales ?

     

    Par Mathieu Épinay

    Envisager l'avenir de notre Défense suppose d'abord de revenir au plus élémentaire bon sens. Le feu tue, comme disait l'autre. Pour se battre il faut des armes. Et on ne se bat pas n'importe comment. Les gens de métier le savent. 

    Après les tempêtes de l’été, les promesses budgétaires de l’automne : 1,8 milliard de plus ne guériront pas la blessure ouverte par le départ du général de Villiers. Les contrats opérationnels de la loi de programmation 2013-2018, dépassés de plus de 20%, ne pourront être reconduits dans la suivante. La fidélisation des jeunes militaires du rang ne fonctionne pas ; nombreux, ceux qui partent à la fin du premier contrat : marre d’arpenter les boulevards en servant de cible aux « islamistes », alors que rien n’est fait pour vraiment les détecter dans leurs repaires !

    Mais le Président et « sa » ministre ont d’autres priorités : « Plus d’Europe ! » répète à longueur de discours notre jeune chef des armées, reprenant les incantations éculées des riches vieillards qui l’ont financé, un « cabri », aurait dit le Général De Gaulle ! « Plus de femmes ! », s’énerve Madame Parly, sans préciser combien au juste.

    L’Europe de la Défense ou défense de l’Europe ?

    « La défense de l’Europe » soumise à une occupation islamique progressive, invasive et sans précédent est un sujet brûlant. Macron lui préfère le sujet abscons de « l’Europe de la défense ». Il veut « avancer ensemble », en marche, sans savoir où ! « Mieux nous coordonner », dit-il, mais ça fait bien longtemps qu’on sait faire, monsieur le Président : il suffit d’un objectif partagé et d’une décision politique.

    Il veut des militaires étrangers dans nos états-majors et prétend « ouvrir cette initiative », mais, de fait, ils y sont depuis longtemps et, comme partout dans le monde, on leur confie des dossiers secondaires pour y faire de l’affichage ! Les affaires sensibles se traitent évidemment en national, ou en groupe multinational ad hoc pour les programmes d’armement ou les opérations conjointes.

    Il veut « un fond européen de défense » ! Soit ! Pour financer l’industrie US que les acheteurs européens du chasseur F35 ont déjà gratifiée de 4 milliards ? Sait-il ce qu’il dit et ce qu’il fait ? Après avoir bradé Alstom à l’Américain General Electric et à l’Allemand Siemens, Macron aurait-il des projets pour notre industrie de défense ?

    Enfin son souhait de « créer une doctrine commune pour agir », que la revue stratégique 2017 du ministre reprend docilement, se passe de commentaire.

    Quand le féminisme devient idiot 

    Le ministre Florence Parly a aussi ses priorités : « On ne peut pas se satisfaire d’un taux de féminisation de 15% », assène t-elle. Très informée, elle ajoute : « Sur le terrain, il n’y a plus d’hommes et de femmes, il n’y a que des soldats ». Non, Madame, il y a toujours des hommes et des femmes et le colonel qui vous fait visiter son détachement au Mali ou en Irak ne vous dira pas les difficultés que cela génère, il n’est pas idiot. Pas plus ne vous en dira le capitaine de vaisseau qui commandera le premier sous-marin Barracuda avec des jeunes femmes à bord.

    Quant aux médecins militaires, ils pourront encore moins en parler, leur directeur central est une femme depuis septembre dernier. En Afghanistan, ils avaient dû pallier l’indisponibilité et le peu d’appétence de leurs consœurs, surreprésentées dans ce corps, jeunes mères de familles souvent.

    Madame Parly veut améliorer l’égalité professionnelle entre les « hommes soldats » et les 15% de femmes militaires. Elle ne nous explique pas pourquoi elles sont seulement 8% en opération. C’est pourtant simple : elles ont des enfants et choisissent plutôt des postes compatibles, ce qui est normal et fort bien. Elles ont peut être aussi moins de goût au baroud, et c’est rassurant ! Enfin leurs chefs sont des hommes réalistes, plutôt civilisés, pas des idéologues barbares de l’égalité homme-femme !

    Une femme, certes, peut piloter un Rafale, un tank, une moissonneuse-batteuse aussi bien qu’un homme ; les femmes militaires sont compétentes, courageuses et font preuve d’une réelle abnégation, mais la question n’est pas là. La mixité dans les armées complique le commandement, les opérations et la vie des familles, tout le monde le sait et le comprend. Des femmes dans l’Armée, personne n’y voit d’objection. Il n’en va pas de même de la féminisation à outrance. Si elle flatte les névroses sociétales de la ploutocratie au pouvoir, elle ne répond à aucun besoin militaire et pèse sur le budget et l’efficacité des armées. Simple vérité de bon sens.  

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    Florence Parly s’adresse aux soldats de l’opération Barkhane. 

    Mathieu Épinay

    Collectif de spécialistes des questions de Défense
  • Anniversaires et impostures

    Samedi 5 « la fête à Macron »

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

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    M. Macron fête aujourd’hui son premier anniversaire à l’Elysée. Il avait, paraît-il, envisagé de commémorer (pour d’aucuns « célébrer ») le cinquantenaire des événements de Mai 68. Il y aurait renoncé.

    Dans les faits, d’autres s’en chargent à sa place et à leur façon, c’est-à-dire dans un alliage confus de violence, de mensonge et de vulgarité - sans qu’on sache trop si cela est dû à l’arrivée du printemps, à une sorte de manoeuvre politicienne ou, plus simplement, à cette manie de certains de penser qu’ils peuvent tout dire et tout faire en toute impunité. 

    Certains étudiants, fort peu nombreux au demeurant, ont voulu rejouer Mai 68 en occupant des locaux universitaires. Grand écho dans la presse de gauche où, militantisme oblige, on a substitué la formulation volontairement mensongère  « les étudiants » à la bonne, c’est-à-dire « des étudiants ». Quelques « crasseux » donc (le mot est de Mme Le Pen), quelques gauchards minables réclamant une bonne note sans examen (pour eux, bien entendu, le seul moyen de l’obtenir, à en juger par le niveau zéro de leurs banderoles), quelques voyous colportant dehors de faux témoignages après avoir cassé et dégradé dedans tout ce qu’ils pouvaient : les étudiants bourgeois de mai 1968 avaient cru - c’en était grotesque - qu’ils rejouaient les barricades de 1848 ; ceux de 2018 n’ont fait jusqu’à présent que singer des singes. 

    D’aucuns arguëront que les douze cents black blocs du 1er mai sont la preuve qu’un mouvement sérieux et dangereux existe. Ce n’est pas si sûr. Derrière la logorrhée d’extrême gauche, on devine une « dimension carnavalesque » (l’expression est de M. Boulouque, historien de l’ultra-gauche). De fait, les propos tenus sous couvert de l’anonymat par certains participants renvoient à un comportement infantile de jeunes adultes pensant bien participer à un jeu video grandeur nature. Et, comme d’habitude, il est avéré que les révolutionnaires en noir sont de bons bourgeois bien installés dans l’existence comme le montre le profil de ceux qui ont été arrêtés (reportage de France Info). 

    Les syndicats paraissent a priori plus respectables. Voire ! Ces organisations nullement représentatives (taux de syndicalisation autour de 10%), donc indûment qualifiées de « corps intermédiaires » par une presse inculte, sont plutôt de riches entreprises propriétaires d’importants biens fonciers (et autres), financées par l’Etat et assurant à leurs nombreux permanents des revenus plus que corrects. Ils jouissent pourtant du privilège exorbitant d’organiser des grèves fort préjudiciables pour le pays, dans le cadre d’un système socio-politique qui les privilégie au détriment de l’intérêt général. Les grèves actuelles montrent que certains sont prêts à aller beaucoup trop loin, oubliant qu’il y a des limites - comme le prouve la disparition de la S.N.C.M.* victime, entre autres choses, d’une emprise syndicale meurtrière. 

    Et comment ignorer ici les politiciens dits « insoumis ? On sait que M. Mélenchon, conforté en cela par l’admiration béate de certains médias (la même qu’ils vouaient et pour les mêmes raisons à Mme Taubira, la culture, si peu qu’on en ait, en imposant toujours aux ignares), se prend pour Victor Hugo parce qu’il donne à ses interventions et ses vaticinations une dimension historique et littéraire. En ce mois de mai, son compère, M. Ruffin, fils d’un bourgeois de Calais, qui a eu le privilège de faire une partie de ses humanités chez les jésuites d'Amiens (dans le même établissement que M. Macron) mais se veut, comme il se doit, « un homme du peuple », lui fait écho en s’auto-proclamant porte-parole des obscurs, des petits et des sans grade. Au nom de quoi il a organisé, samedi 5 « la fête à Macron », manifestation dont le seul intitulé fleure bon la violence vulgaire, au moins verbale (ceux qui en douteraient n’ont qu’à consulter un dictionnaire) en contradiction totale avec l’interprétation bon enfant donnée par son promoteur (« une manifestation pot-au-feu »). 

    Pendant ce temps-là, M. Macron voyage(ait) aux antipodes. A Canberra, il aurait été question « d’un axe Paris-New Delhi-Canberra […] pour faire contrepoids à ce qui pourrait bientôt devenir l’hégémonie chinoise en Asie » (M. Guetta, France Inter). Voilà qui, contredisant son idéologie mondialiste, pourrait ne pas être de mauvais augure. En tout cas, vu de là-bas, Mai 68 paraît bien loin.   

    * Société nationale Corse-Méditerranée

  • En force !

    Charlevoix (Quebec) 8 juin 2018. Donald Trump : « La France « est un pays merveilleux, spécial ! Et vous avez un président spécial, je vous le dis ! »

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

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    Faut-il vraiment s’étonner des foucades de M. Trump et de son slogan America first ! ?

    Celui-ci et celles-là ne sont que la façade conjoncturellement spectaculaire des tendances lourdes et profondes des Etats-Unis d’Amérique. A commencer par cette « soif maintenant multiséculaire de richesse et de puissance » (LFAR, « En deux mots », vendredi 8 juin). Ce faisant, M. Trump s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs lointains ou immédiats. On peut même dire que son manque d’empathie pour l’Europe rappelle fortement MM. Bush (« junior ») et Obama. 

    Ainsi n’en finit-il pas de prendre des décisions qui déplaisent aux autres, alliés ou pas : dénonciation des accords de Paris (sur le climat) et de Vienne (sur le nucléaire iranien), ouverture d’une ambassade à Jérusalem, taxation des importations d’acier et d’aluminium, etc. On ne sait pas ce qui agace le plus ses adversaires : qu’il fasse ce qu’il avait dit ou que, l’ayant fait, il affirme qu’il sera « inflexible ». Face à lui, donc, en principe les six autres membres du G7, en réalité surtout MM. Macron et Trudeau. Leur déclaration préalable commune prônant « un multilatéralisme fort, responsable, transparent » leur aura valu une réplique cinglante du président américain sur tweeter, qui pis est pour eux non dépourvue d’un humour presque inquiétant : « Hâte de les voir demain » !

    M. Macron avait quand même tenu à son endroit des propos d’une grande fermeté (De Gaulle lui-même n’aura jamais fait preuve à l’égard des Etats-Unis d’une telle véhémence). Rendant M. Trump seul responsable du désaccord, il prévenait que les « six » ne signeraient pas n’importe quoi car ils constituent un marché « plus grand que le marché américain ». Cet argument est malheureusement plus fallacieux que dirimant, nul ne semblant pour l’instant en mesure de concurrencer des Américains disposant des atouts maîtres qui fondent leur suprématie financière, économique, militaire et, in fine, politique.

    M. Trump, en bon réaliste, ne fait pas mystère de ne considérer que la force supposée de son adversaire. Les Chinois l’ont bien compris : cet autre empire, quasi-monarchique, a d’excellents arguments qu’il ne se prive pas de faire valoir. Et ce n’est pas un hasard si, dans le bras de fer sino-américain, M. Trump vient de lever les sanctions qui frappaient l’équipementier téléphonique chinois ZTE, pourtant accusé de violation de l'embargo sur l'Iran et la Corée du Nord. D’ailleurs, là où leur faiblesse contraint les Européens à subir le diktat de l’embargo américain, en l’occurrence en Iran, les Chinois s’empressent de les remplacer. 

    Estimer, comme l’a fait M. Macron, que la position américaine « permettait de reforger l’Europe » et même de « renforcer l’accord entre les six et de construire une alliance plus large pour éviter que le monde ne soit déstabilisé » risque fort de rester un voeu pieux. On ne peut en tout cas penser sérieusement que le salut de la France passe par une Union européenne en l’état, ni même refondée, c’est-à-dire, dans l’esprit des européistes, confortée et renforcée sur la base des mêmes « valeurs » et principes qui ont présidé à sa fondation. Cette caricature d’Europe, M. Zemmour vient une fois de plus, et avec raison, d’en dénoncer l’« inanité » (RTL, jeudi 7) : tout le monde voit bien qu’elle est « bloquée, divisée, impuissante ». 

    7261f4f_31450-1rd7w9j.xuaz.jpgOn nous avait promis un G7, glacial dans la forme, rugueux sur le fond. Ce fut sans doute le cas si l’on en croit certains témoignages. Arrivé le dernier, M. Trump est reparti le premier, sans attendre la photo : tout un symbole. Il a même retiré sa signature d’un communiqué final qui n’engageait pourtant à rien. Ni les propos bravaches de M. Macron ni la coalition de tout ou partie des six ne semblent avoir produit d’effet. Comme annoncé, M. Trump, offensif et accusateur, est resté intraitable sur l’essentiel : s’ils veulent continuer de dialoguer sur le commerce international, les Européens devront donc finalement accepter de discuter « avec un pistolet sur la tempe » contrairement à ce qu’ils avaient claironné. 

    En fait, aucun droit supranational ne fera jamais plier un Etat fort, sûr de soi et décidé à faire primer son intérêt. M. Macron finira peut-être par comprendre que si l’Union, telle qu’elle est, nous condamne à la faiblesse, une autre Europe est possible, celle de certains Etats, fondée cette fois sur une volonté de puissance dûment assumée.   

  • Börü, ou la guerre culturelle turque, par Rainer Leonhardt.

    Les loups gris, mouvement d’extrême-droite turque réputé pour son racisme anti-arménien, anti-chrétien et anti-kurde, se sont fait connaître en France par l’organisation de manifestations violentes. Dans ce contexte, analyser la série turque Börü permet de mieux comprendre leur idéologie.

    Kaya Ülgen, jeune policier turc idéaliste, décide de rejoindre une unité des services spéciaux (mélange de GIGN et de commandos) après que sa sœur a été massacrée par ce qui semble être des djihadistes (la série gardera en permanence un flou géopolitique bien pratique). Kaya combattra inlassablement avec ses camarades les séparatistes kurdes, caricaturés à souhait, les islamistes et les traitres internes. Bienvenue dans le monde de Börü, le « loup solitaire protégeant la meute quand elle est vulnérable », série de 2018 diffusée sur Netflix.

    La fabrique des héros

    Son entrainement ressemble à une version positive de Full Metal Jacket (Kubrick, 1987). Une franche camaraderie, cimentée par des blagues et des références communes, soude les héros. Ils sont présentés comme des surhommes abattant des adversaires bien plus nombreux. Les membres de l’unité spéciale de Börü sont présentés comme des chevaliers (ou plutôt des ghazis, terme polysémique turc issu de l’arabe, signifiant guerrier religieux de l’islam et conquérant) des temps modernes. Dans la nuit partent leurs commandos, luttant contre toutes les menaces, défendant la continuité de l’État turc et exaltant l’ordre nouveau turco-islamique et kémaliste.

    Asena, qui fait partie de l’équipe de Börü, représente un modèle de femme guerrière et héroïque tuant les ennemis de la turcité. Le discours de la série n’est clairement pas un discours musulman orthopraxique. Au contraire des jeunes femmes kurdes, qui sont présentées comme se mariant jeunes, Asema a été en couple avec Kemal, autre membre de Börü, puis ils se sont séparés. Elle est une femme moderne, une valkyrie version synthèse islamo-nationaliste turque. Cela va avec un discours présentant en permanence les membres de Börü comme citoyens d’un pays moderne. À l’inverse, les Kurdes sont typés comme des orientaux pittoresques, à la limite du cliché, avec pantalons bouffants et keffiehs. La scène de l’épisode 2 où l’équipe visite un « folklorique » petit village kurde « ami », qui sera attaqué par des méchants « séparatistes » membres du PKK, pourrait être tirée des Centurions de Jean Lartéguy. Il est à noter que les Kurdes « amis » sont tout aussi altérisés. Le message est donc clair et montre la différence entre le discours nationaliste type loups gris et le discours islamiste de l’AKP. Outre les Kurdes, les chrétiens viennent compléter les « menaçants ». Par exemple, le père de l’un des membres du bataillon a participé à l’invasion de Chypre (et donc, bien que cela ne sera pas précisé, à l’épuration ethnique de la population grecque et chrétienne du nord de l’île).

    « La nation turque est musulmane »

    La série est placée sous le patronage de Mustafa Kemal Ataturk, de Gengis Khan et du Livre de Dede Korkut[1]. Mais l’aspect « laïc » du kémalisme ou le fait que les Mongols n’étaient pas musulmans (et ont massacré la population de Bagdad) n’est absolument pas contradictoire avec des références permanentes à l’islamité des personnages. Nous avons affaire à une synthèse identitaire voyant dans les croyances préislamiques des Turcs une préparation logique à leur conversion à l’islam entendu comme un marqueur purement identitaire définissant la turcité (ce qui est d’ailleurs exactement la définition du kémalisme). Cela se voit dans les prénoms que Kemal et Asena ont donnés à leurs deux enfants, Turan, du nom mythique de l’Asie Centrale, et Asena du nom d’une déesse louve ancêtre mythique des premiers Turcs (la mère et la fille portent le même prénom).

    Menaces et complots.

    Une menace indéterminée planifiée par des mystérieux « ils » plane sur l’équipe. Au premier épisode, un ancien membre de Börü est emprisonné par un procureur car accusé de détournement de fonds (les islamo-fascistes turcs ayant une longue tradition de liens avec le crime organisé). L’héritage d’Atatürk est menacé par les gulenistes (faction islamiste opposée à Erdogan) et des officiers sont mis en prison. Cette ligne narrative qui va jusqu’à une tentative de coup d’État faite par les « traîtres » est particulièrement intéressante. En effet, elle mixe la tentative de coup d’État des gulénistes (2016) et les purges dans l’armée faite par Erdogan et les gulénistes quand ils étaient alliés. Or Erdogan, après la tentative de coup d’État, a libéré certains des officiers ou des généraux nationalistes kémalistes, s’est allié aux néo-fascistes du MHP et a lancé un expansionnisme militaire ciblant Kurdes, Grecs et Arméniens. De même, la série se clôt sur la tentative de putsch faite par des traîtres gulénistes, qui sera traitée dans un film suivant la série. Le putsch sera vaincu au prix de lourdes pertes (dont Asena) et débouche sur une volonté de vengeance qui se projette y compris aux États-Unis contre les anciens gulénistes (ce qui correspond à ce que fait le gouvernement Erdogan depuis 2016).

    Börü participe donc totalement à la synthèse entre kémalisme et islamisme à la sauce Erdogan que Jean-François Colosimo évoque si brillamment dans son essai Le Sabre et le Turban (Cerf, 2020). Il témoigne d’une Turquie à la vision obsidionale se considérant en guerre permanente contre l’Europe chrétienne, les Kurdes et les traitres internes. Comprendre ce logiciel permet de comprendre le soutien de la Turquie d’Erdogan à l’Azerbaïdjan « laïc », par exemple. Et comme exemple d’un contre-discours méritoire, on ne peut que saluer La fin sera spectaculaire (2020), très beau film kurde sur la résistance de Diyarbakir (dont la série Börü exalte l’écrasement).

     

    [1] Épopée turkmène

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/