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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • A lire ! L'invention du progrès de Frédéric Rouvillois

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    L'invention du progrès
    Frédéric Rouvillois.
    Éditions CNRS, 509 pages, 2010.

    C'est à une véritable archéologie de la modernité que se livre Frédéric Rouvillois dans cet ouvrage nourri aux meilleures sources : contrairement aux idées reçues, le « Progrès » n'est pas né avec les Lumières, mais au XVIIe siècle, avec la nouvelle philosophie, l'apparition du déisme et la diffusion de l'« esprit bourgeois ». De Bacon à l'abbé de Saint-Pierre, il devient une philosophie de l'histoire et, conformément à son inspiration cartésienne et mécaniste, prétend à une cohérence totale. Ses défenseurs définissent désormais le Progrès à partir du modèle de la Machine : comme un mouvement global de perfectionnement que caractérisent sa forme linéaire, sa nécessité radicale et sa permanence. Ce faisant, ils peuvent ainsi le transposer au réel. Au même rythme que la raison, la morale, le bonheur ou l'Etat sont appelés à progresser. L'histoire, enfin dotée d'un sens, devient ainsi le lieu où pourra s'accomplir la promesse de Descartes : l'homme, parfaitement libre et tout-puissant, sera bientôt « maître et possesseur de la nature ». Une démystification talentueuse, érudite et acérée, dévoilant les retombées contraignantes des utopies. (28 €) 

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  • Où Anatole France fait dire à l'abbé Lantaigne en quoi la République est détestable

     

    « - Je hais la République, dit M. Lantaigne, parce qu'elle est la diversité. La diversité est détestable. Le caractère du mal est d'être divers. Ce caractère est manifeste dans le gouvernement de la République qui plus qu'aucun autre s'éloigne de l'unité. Il lui manque avec l'unité l'indépendance, la permanence et la puissance. Il lui manque la connaissance, et l'on peut dire de lui qu'il ne sait pas ce qu'il fait. Bien qu'il dure pour notre châtiment, il n'a pas de durée. Car l'idée de durée suppose l'identité, et la République n'est jamais un jour ce qu'elle était la veille ... Elle n'est pas destructible, elle est la destruction. Elle est la dispersion, elle est la discontinuité, elle est la diversité, elle est le mal.»   ♦ 

    Anatole France 

    L'Orme du mail, L'Histoire contemporaine, Calmann Lévy, Paris, 1897 

     

    Textes de grands auteurs ou acteurs de l'Histoire

    Une publication  Lafautearousseau

  • DORLEANS.ORG : le site dédié à la généalogie de la famille royale de France.

    Son Altesse Royale, le prince Eudes de France, duc d’Angoulême, frère cadet de Monseigneur le Comte de Paris, a dernièrement mis en ligne un nouveau site internet dédié à la généalogie et à l’histoire de la Famille royale de France, de Louis-Philippe 1er, Rois des Français, à Jean III de France, duc de Guise.

    Un site historique très bien documenté et riche de nombreuses photos, qui permettra à chacun de découvrir l’histoire et la généalogie de l’actuelle famille royale de France.

    Une génération s’en va, une autre vient, Il en est des hommes comme des feuilles d’un arbre, feuilles de l’olivier, du laurier ou de tout arbre qui conserve toujours son manteau de verdure. Ainsi la terre porte les hommes, comme un de ces arbres porte des feuilles elle est couverte d’hommes dont les uns meurent, dont les autres naissent pour leurs succéder. L’arbre a toujours sa robe éclatante; mais vois au-dessous combien de feuilles sèches tu foules aux pieds.

  • Un jour, deux victoires.

    Le 8 mai est une journée de fête pour les Français, nous célébrons la victoire totale sur l’Allemagne qui nous avait envahi, mais aussi l’anniversaire de la prise d’Orléans par Jeanne d’Arc.

    500 ans de distance : une seule France.

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    Nous vivons une période constante de mauvaises nouvelles et de disparition progressive de toutes les vertus qui fondèrent notre nation, mais la grande Histoire nous rappelle que dans les périodes d’épreuve et de désespoir, il est possible de se relever, car la France ne peut sombrer durablement. Jeanne d’Arc et la victoire de la grande guerre sont là pour nous rappeler que la France n’est jamais aussi forte et étonnante , quand elle parait gravement affaiblie. Tout va mal ? Alors c’est qu’il va se passer quelque chose d’extraordinaire , si on sait comme par le passé puiser dans nos forces les plus profondes, celles qui donnèrent à nos ancêtres la capacité de renverser les situations les plus désespérées. Il nous appartient à nous , français , d’assumer notre passé, pour construire l’avenir , écrire l’Histoire qui vient.

    AF

  • En vente à la Librairie de Flore.

    1A.jpgEn 1772, l’enseigne de vaisseau Jean-François Galaup de La Pérouse rencontre la fille d’un fonctionnaire colonial de l’île de France, Éléonore Broudou. Leur histoire d’amour à rebondissements l’entraîne vers son destin. Véritable gentilhomme des mers, La Pérouse pacifie les Indes et se concilie même ses ennemis anglais dans la guerre d’Amérique. Choisi par Louis XVI pour rivaliser avec James Cook dans une grande expédition autour du monde, il confirme son humanité face aux Indiens du Pacifique, mais il n’en remet pas moins en cause le mythe du bon sauvage, en se confrontant à une réalité souvent hostile. Son interprète, Jean-Baptiste de Lesseps, et le capitaine irlandais Peter Dillon tentent de percer le mystère de sa disparition à Vanikoro en 1788 lors d’une rencontre à Paris quarante ans plus tard…
    « Mon histoire est un roman que je vous supplie d’avoir la bonté de lire. »
    La Pérouse

  • Sur le blog ami du Courrier Royal : Windsor et Orléans - Deux familles pour une entente.

    Voici un bel article de nos amis du site « Monarchie Britannique », retraçant l’histoire d’une relation pas comme les autres entre deux familles royales, celle des Windsor et des Orléans.

    La France et l’Angleterre, deux voisins, deux ennemis qui ont la réputation d’être héréditaires. Pendant près d’un millénaire, le roi de France a voulu prendre le dessus sur le monarque anglais, et ces sentiments étaient réciproques. La perfide Albion va même pendant très longtemps prétendre à des droits sur la Couronne de France. Mais il est une famille qui, au contraire de ses cousins Bourbon, a souhaité faire de la famille régnante d’Angleterre une alliée, et même plus, une amie. La Maison d’Orléans voit son destin progresser au rythme de son entente avec les Windsor. L’heure est venue de vous conter cette histoire royale…
     
     
     
  • Cinéma • Le cercle littéraire de Guernesey

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    Le cercle littéraire de Guernesey, un film de Mike Newell avec Lily James (Juliet Ashton), Michiel Huisman (Dawsey) et Matthew Goode (Sidney Stark), d’après le roman Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Mary Ann Schaffer et Annie Barrows.

     

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    D’abord un très beau film avec des photos magnifiques, une jolie Juliet qui fait rêver d’être Roméo Dawsey, enfin une histoire d’amours et d’amour, et cette dernière, bien que téléphonée, garde toute sa fraicheur. 

    Peut-être ce long-métrage aurait-il pu s’intituler « la bague », qui tient presque le premier rôle dans cette histoire… •  

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Sur la page FB de nos amis du GAR : quand la stratégie états-unienne néglige le caractère médiateur de la Monarchie hist

    Dans Le Figaro de ce mardi, Renaud Girard rappelle en quelques mots cette page méconnue de l’histoire de l’Afghanistan qui aurait pu changer le cours des choses et qui nous rappelle que la Monarchie, c’est la paix et la réconciliation possibles après des guerres terribles :

    « (…) L’Armée rouge quitta l’Afghanistan en avril 1989. A ce moment-là, le président afghan protégé des Russes, le Dr Najibullah, proposa à Washington une transition paisible en faveur du roi Zaher. Washington commit l’erreur de ne pas saisir cette main tendue, et, trois ans plus tard, le chaos s’installa à Kaboul où les milices de moudjahidins s’entretuèrent. » Et ensuite vint le temps des talibans…
    En empêchant la solution royale en Afghanistan, les États-Unis ont fait preuve d’idéologie plus que de pragmatisme et de sens historique : l’on en mesure les conséquences aujourd’hui.
    « L’histoire est notre maîtresse en politique » : cette formule royaliste classique est à méditer, encore et toujours : pour éviter de nouveaux drames, à Kaboul comme ailleurs !
     
  • Aux Mercredis de la NAR : #84 - Cyril Garcia & Omar Gousmi sur le thème de ”la Guerre d'Algérie et le rapport Stora”.


    Cyril Garcia est professeur d’histoire et géographie, Omar Gousmi a été longtemps professeur de lettres. Tous deux ont une connaissance approfondie du Maghreb et des pays méditerranéens. Nous leur avons demandé d’échanger leurs points de vue sur les relations entre la France et l’Algérie à l’occasion de la publication du rapport Stora sur l’histoire et la mémoire de la guerre d’Algérie.

    Dans un contexte marqué par la “culture de l’excuse”, quelle fut l’intention d’Emmanuel Macron lorsqu’il a commandé ce rapport et quels sont les usages faits par le gouvernement algérien de la mémoire de la guerre d’Algérie dans un pays marqué par de nombreuses crises ? Comment oublier que la guerre d'Algérie fut aussi une guerre entre Français et qu’il existe dans l’hexagone des Pieds-Noirs et des Harkis ? Comment ignorer que le regard des Français sur l’immigration est profondément affecté par les “événements” de 1956-1962 ?

  • Demain, ne manquez pas notre Éphéméride du jour...

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    86 avant Jésus-Christ : mort du Consul Caius Marius...

    Chaque 17 janvier, nous faisons mémoire du grandiose événement que fut, dans la Provincia de l'époque (notre actuelle Provence) l'écrasement complet et définitif des Cimbres et des Teutons par le Consul Marius qui, ce jour-là, sauva Rome, Massalia et la civilisation : cette destruction formidable des Barbares, alors que tout semblait indiquer qu'ils allaient l'emporter, renferme bien des leçons pour le temps présent et nos angoisses d'aujourd'hui concernant la survie et la continuation de notre Civilisation, de notre Culture, de notre Être profond.

    Oui, nous pouvons trouver une splendide leçon de courage et d'espérance chez ce grand et noble romain qui, avec ses légions, est venu "chez nous", dans le pays qui est le nôtre aujourd'hui, "pro salute, non pro gloria, certari" (combattre non pour la gloire mais pour sa propre survie, nous dit Salluste) écrivant ainsi l'une des pages les plus extraordinaires non seulement de notre propre histoire mais de toute l'Histoire universelle... 

    lafautearousseau

  • Avis de recherche ! Où en est la croisade contre la ”cléricature médiatique” promise par Mélenchon ?... Ou : à quand la

                 Tout le monde s'en souvient, c'était il n'y a pas si longtemps : Jean-Luc s'en va-t-en guerre !...(air connu).....

              Malheureusement, il semble qu'il ne s'en prend à "eux" que lorsqu'il est attaqué, lui. Quand c'est le Pape, qui est traîné dans la boue, odieusement diffamé par ceux-là même qui défendent Mitterrand (Frédéric), Cohn Bendit ou Polanski, là, pour Jean-Luc (comme pour Georges...) c'est silence radio : motus et bouche cousue !...

                Il n'empêche: même si on ne doit pas se leurrer, ni sur la chose ni sur la personne, elle était réjouissante, la salve qu'il a tiré contre "les journalistes pourris"...

                Et elle nous fait juste regretter qu'il se soit - semble-t-il... - arrêté en si bon chemin (1)...

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    Une grande voix s'est tue ? Déja ? Il serait dommage que la basse politique politicienne accapare et récupère des colères qui seraient mieux employées dans cette oeuvre de salubrité publique qu'est la nécéssaire dénonciation de la "cléricature médiatique"...

                Souvenez- vous : "Une certaine caste médiatique se déchaîne contre moi ! J'ai commis le crime de lèse vache sacrée..."

                C'était le bon temps, où Mélenchon venait de découvrir l'eau tiède, et où cela le faisait rugir, nous promettant des lendemains saignants. Hélas, il semble plutôt devenu adepte des émissions de télé réalité genre Perdu de vue. A moins que son brusque silence, après un si bon départ, ne s'explique par ses tractations électorales pour savoir qui sera le candidat du Front de gauche (il souhaite que ce soit lui, évidemment) à la prochaine présidentielle...

                A la bonne époque, donc, au bon vieux temps d'il n'y a pas si longtemps, Mélenchon rugissait contre la police de la pensée, la censure, la diabolisation, la reductio ad hitlerum, la mise au pilori dès qu'on sortait des clous. Bien sûr, il savait que tout cela existait. Seulement il n'en faisait pas les frais, avant, alors.... c'était bon pour les autres ! Mais, comme il venait d'y goûter, au lynchage en direct, alors il a réagi. Mieux vaut tard que jamais !...

                 C'est vrai que, d'où qu'elles viennent, on n'en n'aura jamais assez des dénonciations de "la cléricature médiatique"; du "pouvoir de l'argent" (vite, il faut faire lire à Jean-Luc l'Ephéméride du 20 avril, naissance de Charles Maurras, où se trouve résumé à grands traits L'Avenir de l'Intelligence, qui montre bien que c'est la Révolution qui a libéré les forces de l'Argent et leur a ouvert toutes grandes les portes d'une domination qu'elles exercent, maintenant, sans partage...); et on n'en n'aura jamais assez non plus, d'où qu'ils viennent, des appels à la lutte et à la résistance contre ce pouvoir tyrannique: n'est-ce pas Daudet qui disait -cette phrase étant sa devise-: "Qui n'a pas lutté n'a pas vécu !"...

                 Donc, Jean-Luc a annoncé urbi et orbi qu'il allait lutter et se battre. Oui mais, voilà, quelques semaines, et même quelques mois maintenant après cette sympathique ruade dans les brancards, quid ? On attend toujours, on reste sur sa faim, et Jean-Luc semble totalement récupéré par ses intrigues politico-électorales. La torpeur estivale arrivée puis passée,  la rentrée elle aussi arrivée et en passe de passer, on commence à s'inquiéter. Car, de fait, lutter contre la cléricature médiatique, c'est une tâche qui urge. Et, pour le public, c'est bien plus intéressant que les petites questions de personnes...

                 Il serait dommage que, sitôt attelé à la tâche, Jean-luc dételle...

    (1) petit florilège, pour ceux qui auraient oublié : "sale corporation voyeuriste", "vos sujets de merde", "tu fermes ta petite bouche", "ton métier pourri", "...tellement votre tête est pourrie...", "petite cervelle"..., et trois extraits glanés sur le net :

     

    I :

    Le politique : Regardez cette semaine par exemple. Le jour 2 après qu'on ait tous jeté de grosses larmes sur l'abstention populaire, quel était le titre du journal Le Parisien ? Faut-il rouvrir les maisons closes, sujet qui est venu sur quatre ou cinq radios, c'est intéressant ça non ? Alors ce mélange de voyeurisme et de prostitution publique va continuer jusqu'à la catastrophe évidemment, évidemment bien sûr.

    L'étudiant : En tout cas on dirait que ça intéresse les gens la réouverture des maisons closes.

    Le politique : Mais si vous parliez de choses intelligentes, ça les intéresserait aussi.

    L'étudiant : Mais c'est un débat important, c'est...

    Le politique : Non c'est un débat sans aucun intérêt. Aucun intérêt.

    L'étudiant : ça dépend... C'est un débat sur l'hypocrisie de notre société

    Le politique : Voilà c'est ça, c'est tout le problème à vous le refoulé politique (sic) de la petite bourgeoisie. Moi je m'excuse mais ce que vous racontez ça concerne personne dans mon quartier. Personne s'est dit “tiens je préfèrerai aller dans une maison close que d'aller chercher les putes au coin de la rue”. J'ai jamais entendu quelqu'un me parler de ça. Sinon vous et votre sale corporation voyeuriste et vendeuse de papier.

    L'étudiant : Parce que le problème c'est qu'elles sont dans les bois les prostituées...

    Le politique : Mais j'en ai rien à faire. Si vous voulez me parler de ça, vous allez trouver quelqu'un d'autre, d'accord. Avec moi vous parlez de choses sérieuses. Dignitas and Gravitas, la maxime romaine. Avec moi vous parlez de politique et vos sujets de merde vous allez les faire avec des gens qui veulent répondre à la merde.

    L'étudiant : Non mais ce que je veux dire c'est

    Le politique  : Non non c'est fini. Terminé. (bruits de bouche et clapets avec la main gauche) Tututututut.

    L'étudiant : Non mais vous m'avez emmené sur le terrain de...

    Le politique : Tu fermes ta petite bouche. Tu me parles de politique. Moi, je te parle de médias et de ton métier pourri et si tous ce que tu trouves à faire c'est de me répondre ça tu vas faire ton interview plus loin. Ok.

    L'étudiant : Mais je ne comprends pas cette agressivité, enfin c'est...

    Le politique : C'est vous qui êtes agressif, vous vous en rendez même pas compte tellement votre tête est pourrie.

    L'étudiant : Mais c'est vous qui avait commencé à

    Le politique : Vous vous trouvez digne de parler à un homme comme moi? Vous trouvez digne alors que je vous donne comme exemple un titre pourri du Parisien de commencer avec moi un débat sur la prostitution. Mais vous me prenez pour qui bonhomme? Je ne veux pas parler avec vous de ça, c'est clair? Si vous voulez me parler de politique, je vous répondrai.

    L'étudiant : Bah fallait pas parler du titre du Parisien si vous ne vouliez pas parler de ça.

    Le politique : Je veux vous parler du titre du Parisien petite cervelle, pas de la prostitution, du titre du Parisien

    L'étudiant : C'est moi qui suis insultant ? Vous me parlez de petite cervelle et c'est moi qui suis insultant?

    Le politique : Parce que je crois que c'est une limite que vous avez atteint.

    L'étudiant : Ah bon... bah merci.

    Le politique : Moi je ne vous dis pas merci. Vous êtes tous les mêmes et vous êtes en train de nous préparer un drôle de métier. Vous allez être comme les autres, à mouliner du papier qui se vend.

     

    II :

                Jean-Luc Mélenchon a déclaré qu'il menait une "lutte politique" contre le système médiatique qui "interdit l'indépendance d'esprit" aux journalistes, se disant "partisan d'une révolution citoyenne des médias", après la polémique autour d'une vidéo qui a fait florès sur internet. Entre les deux tours des régionales, l'eurodéputé s'était emporté contre un étudiant en journalisme qui l'interrogeait avec une caméra, parlant de "métier pourri" et de "sale corporation voyeuriste".

                Pour le président du Parti de Gauche, cet "incident de départ n'a aucun intérêt", émanant d'un étudiant qui n'a pas de carte de presse. "Qui penserait à dire qu'un étudiant en médecine est un médecin ?", a-t-il lancé, dans un discours parfois confus, debout devant quelque 70 étudiants du Centre de formation des journalistes (CFJ) à Paris, lors d'un débat sur les médias. A un étudiant le qualifiant de "showman" qui réussit à faire rire son auditoire, M. Mélenchon a répondu qu'il n'était "pas au spectacle".

                "Ma critique est devenue une critique sociale et une critique radicale, je suis partisan d'une révolution citoyenne des médias", a-t-il fait valoir. "Comment être révolutionnaire dans la société (...) et m'arrêter à la porte de la cathédrale médiatique ?", a-t-il demandé, répétant qu'il n'y aurait "ni excuses ni regret" de sa part sur l'épisode de la vidéo. "Je mène une lutte politique", a-t-il martelé.

     

    III :

                «Un débat sans aucun intérêt (…) C'est vos problèmes à vous, le refoulé de la petite bourgeoisie (…) Moi, ce que vous racontez, ça ne concerne personne dans mon quartier, personne ne m'interpelle pour me dire "Tiens, je préférerais des maisons closes que d'aller chercher des putes au coin de la rue"…»), les relances de Félix Briaud font sortir l'eurodéputé de ses gonds.

                «Avec moi, vous parlez de politique! Vos sujets de merde, vous les faites avec les gens qui veulent répondre à de la merde!», lâche-t-il, avant de conclure l'entretien, sans grande commisération envers son interlocuteur: «Ecoute-moi bien petite cervelle: Tu fermes ta petite bouche, tu me parles politique… moi je te parle de médias et de ton métier pourri!»

  • « Ici boire, manger, dormir, argent » : Le Figaro enfonce le clou sur le scandale de l’Ame. Ou : qu’est notre Douce Fran

                Nous en parlions samedi, pour approuver les déclarations de Claude Goasguen, dans Valeurs actuelles....

                Alors que les feuilles de Taxe d'habitation viennent d'arriver, après celles de la Taxe foncière, voilà que Le Figaro publie un article documenté sur cette gabegie, et ce véritable scandale, qu'est devenu l'Ame. Concrètement, sur les détournements d'argent - appelons un chat, un chat... - opérés par des voleurs, qui vivent à nos crochets, pendant que nos taxes et contributions diverses ne cessent d'augmenter.

                L'Etat et les Collectivités locale ne perçoiventt plus des impôts, comme cela est naturel dans toute société bien organisée, mais nous prennent à la gorge. Et pendant ce temps-là, à l'autre bout de la chaîne, des gaspillages insensés sont réalisés avec des fonds publics......

                Il est difficilement supportable par les contribuables que nous sommes tous de lire, en cette période de feuillles d'impôts, cet article de Sophie Roquelle, du 10 octobre, qui confirme ce que l'on savait déjà, ou dont on se doutait un peu......

    Aide médicale d'Etat : ces vérités qui dérangent 

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    La France fait face à un afflux d'immigrants d'Europe de l'Est et du Caucase. Crédits photo : OLIVIER LABAN-MATTEI/AFP

                Depuis dix ans, les étrangers en situation irrégulière peuvent se faire soigner gratuitement en France grâce à l'Aide médicale d'Etat (AME). Mais le coût du dispositif explose. Afin de comprendre pourquoi, Le Figaro Magazine a enquêté auprès des médecins, des hôpitaux et des pharmaciens. Et fait réagir les associations.

                 Une enquête sur l'Aide médicale d'Etat ? Sauve qui peut ! Dans les ministères, les administrations, les associations humanitaires, la simple évocation de ce dispositif qui permet aux étrangers en situation irrégulière de se faire soigner gratuitement déclenche une poussée d'adrénaline. «Le sujet est explosif ! s'étrangle un haut fonctionnaire qui connaît bien le dossier. Vous voulez vraiment envoyer tout le monde chez Marine Le Pen ?» La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a pris la mesure de l'hypersensibilité du dossier lorsqu'elle a timidement évoqué devant les parlementaires, en juillet, l'idée de faire acquitter aux bénéficiaires de l'AME une contribution forfaitaire de 15 à 30 euros par an. Les associations ont aussitôt accusé Mme Bachelot de vouloir grappiller quelques euros sur le dos des damnés de la terre.

                Silence gêné à Bercy, où l'on prépare un tour de vis sans précédent sur le train de vie de la nation: «coup de rabot» sur les niches fiscales, suppressions de postes de fonctionnaires, déremboursements de médicaments... Mais toucher à l'AME n'est tout simplement pas prévu au programme de la rigueur. Le projet de budget pour 2011 prévoit même une augmentation de 10 % !

                 Depuis deux ans, la facture de la couverture médicale des sans-papiers s'envole. Son rythme de progression est trois à quatre fois supérieur à celui des dépenses de santé de tout le pays: + 13 % en 2009 (530 millions d'euros pour 210.000 bénéficiaires) et encore + 17 % au début de cette année. De toute évidence, l'enveloppe de 535 millions d'euros prévue en 2010 sera largement dépassée. Pour l'an prochain, ce sont 588 millions d'euros que Bercy a mis de côté pour l'AME. Soit, à peu de chose près, le montant des recettes fiscales que le gouvernement veut récupérer sur les mariés/pacsés/divorcés, ou encore le coût global du bouclier fiscal, qui fait tant couler d'encre.

                Afin d'y voir plus clair, les ministères de la Santé et du Budget ont commandé un nouveau rapport à leurs services d'inspection. L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'Inspection générale des finances (IGF) ont déjà planché à deux reprises, en 2003 et en 2007, sur les nombreuses dérives de l'AME et ont émis des recommandations qui ont été partiellement suivies par les pouvoirs publics... des années plus tard. Ainsi, il a fallu attendre cette année pour que les attestations d'AME soient plastifiées et comportent la photo du titulaire.

                Pourquoi tant de gêne ? Echaudé par la séquence «identité nationale» et l'affaire des Roms, le gouvernement n'a visiblement aucune envie d'exacerber le ras-le-bol d'une opinion publique déjà exaspérée par la montée de la délinquance. Inutile non plus d'agiter un nouveau chiffon rouge sous le nez des associations, déjà très énervées par le projet de loi Besson sur l'immigration.

                Ces dernières sont sur le pied de guerre, déterminées à défendre jusqu'au bout l'accès aux soins gratuit et sans restriction des sans-papiers. «Au nom d'une certaine idée de la France», martèle Pierre Henry, le président de France Terre d'asile, mais aussi parce qu'«il s'agit d'une question de santé publique» face à la recrudescence d'épidémies. Excédé qu'«on se serve de quelques cas particuliers pour faire des généralités» et jeter l'opprobre sur l'AME, Pierre Henry réfute toute idée de ticket modérateur: «Quand vous n'avez pas de ressources, chaque centime d'euro compte. Quand vous vivez dans une précarité extrême, il n'y a pas de médecine de confort.» La Cimade, association protestante très active auprès des sans-papiers, somme les pouvoirs publics de ne pas «stigmatiser encore un peu plus les étrangers».

                Il n'empêche, les députés de droite, plusieurs fois lâchés en rase campagne sur l'AME par les gouvernements en place, ont l'intention de revenir à la charge. Au front, comme souvent sur les questions d'immigration, les députés UMP Claude Goasguen et Thierry Mariani n'entendent pas céder au «terrorisme intellectuel autour de ce dossier». A l'occasion de la discussion budgétaire, ces jours-ci, ils veulent ferrailler pour obtenir une «redéfinition des soins» éligibles à l'AME. En clair, réserver le dispositif aux soins d'urgence. «Il y a une vraie exaspération sur le terrain. Chacun doit maintenant prendre ses responsabilités», préviennent ces deux élus.

                Pour la première fois, les parlementaires pourraient rencontrer le soutien de la communauté médicale. Car médecins, pharmaciens, infirmières et même certains militants associatifs commencent à dénoncer un système sans limite ni contrôle, parfois détourné de son objectif initial, voire carrément fraudé.

                C'est Laurent Lantieri qui, le premier, a mis les pieds dans le plat. Dans un entretien à L'Express publié début septembre, le grand spécialiste français de la greffe du visage a confié son agacement de voir les principes du service public «dévoyés» avec l'AME. «Soigner les étrangers en cas d'urgence ou pour des maladies contagieuses qui pourraient se propager me paraît légitime et nécessaire, prend-il soin de préciser. En revanche, je vois arriver à ma consultation des patients qui abusent du système.» Et de raconter l'histoire de cet Egyptien qui avait eu le doigt coupé bien avant de s'installer en France et demandait «une opération de reconstruction», prétextant qu'il n'avait pas confiance dans la médecine de son pays. «En réalité, poursuit le chirurgien, ce monsieur s'était d'abord rendu en Allemagne, mais il jugeait bien trop élevée la facture qu'on lui avait présentée là-bas. Une fois en France, il avait obtenu l'AME et il estimait avoir droit à l'opération!» Ce que Laurent Lantieri lui refusa.

                Du tourisme médical aux frais du contribuable ? Claudine Blanchet-Bardon n'est pas loin de le penser. Cette éminente spécialiste des maladies génétiques de la peau voit parfois débarquer à sa consultation de l'hôpital Saint-Louis des patients AME venus du bout du monde exprès pour la voir. «Je vais vous dire comment ça se passe, confie-t-elle. Ils tapent le nom de leur maladie sur internet au fin fond de la Chine, tombent sur mon nom parmi d'autres et découvrent qu'en France, ils peuvent se faire soigner gratuitement. Ils arrivent clandestinement ici, restent tranquilles pendant trois mois et débarquent à ma consultation avec leur attestation AME, accompagnés d'un interprète. L'interprète, lui, ils le payent.» Le coût des traitements au long cours de ce type d'affection se chiffre en dizaines de milliers d'euros par an.

                Avec certains pays proches comme l'Algérie, l'affaire est encore plus simple. Un cancérologue raconte, sous le couvert d'anonymat : «Nous avons des patients qui vivent en Algérie et qui ont l'AME. Ils viennent en France régulièrement pour leur traitement, puis repartent chez eux. Ils ne payent que l'avion...»

                De plus en plus de médecins réclament un «véritable contrôle médical lors de l'attribution de l'AME». Ou, au moins, un accord de la Sécu avant d'engager certains soins. Car, à la différence de l'assuré social lambda, le bénéficiaire de l'AME n'a nul besoin d'obtenir une «entente préalable» avant d'engager des soins importants. C'est ainsi que des femmes sans-papiers peuvent faire valoir leurs droits à des traitements d'aide médicale à la procréation. «Pur fantasme!» s'insurgent les associations. «Elles ne sont pas très nombreuses, mais on en voit...» répond une infirmière d'une grande maternité de l'est de Paris, choquée que «la collectivité encourage des femmes vivant dans la clandestinité et la précarité à faire des enfants». Chaque tentative de fécondation in vitro (FIV) coûtant entre 8000 et 10.000 euros, la question mérite effectivement d'être posée.

                Le député Thierry Mariani n'en finit pas de citer cet article paru il y a deux ans et demi dans Libération* qui raconte l'histoire incroyable d'un couple de Camerounais sans-papiers qui voulait un enfant. Monsieur est «séropositif, il a deux autres femmes et sept enfants au Cameroun». Suivi en France pour son sida, il vient de se marier pour la troisième fois, mais sa jeune femme «n'arrive pas à être enceinte» et «s'est installée dans la banlieue parisienne depuis qu'elle a décidé de tenter une FIV. (...) Sans papiers, elle est en attente de l'Aide médicale d'Etat». Les médecins étaient, paraît-il, «perplexes» face à cette demande, mais ils finiront par y accéder.

                A l'heure où les hôpitaux croulent sous les déficits, «cette distribution aveugle de l'AME», selon le mot de Mme Blanchet-Bardon, finit par excéder les praticiens hospitaliers, «coincés entre leur devoir de soignant et les limites de la solidarité nationale».

                Pierre Henry, de France Terre d'asile, balaie les allégations de tricheries : «S'il y a des abus, les premiers coupables sont les médecins.» Mais le corps médical renvoie, lui, vers la Caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) qui délivre le précieux sésame. «Nous, on est là pour soigner, pas pour vérifier les attestations AME», souligne un médecin urgentiste.

                Le problème est que la CPAM ne fait elle-même qu'appliquer des textes d'une extrême légèreté, les seules conditions requises pour obtenir l'AME étant trois mois de résidence en France et des ressources inférieures à 634 euros par mois. Les demandeurs étant clandestins, le calcul des ressources relève de la fiction. «Nous prenons en compte les ressources au sens large: il s'agit plutôt des moyens de subsistance», explique un travailleur social, qui concède n'avoir aucun moyen de vérifier les dires du demandeur.

                En l'absence de données fiables, la situation des bénéficiaires de l'aide médicale est l'objet de vastes débats. Pour les associations, «l'extrême précarité» des immigrés clandestins justifie pleinement leur prise en charge totale par la solidarité nationale. Une affirmation qui doit être quelque peu nuancée. Selon une enquête réalisée en 2008 par la Direction des études du ministère des Affaires sociales (Drees) auprès des bénéficiaires de l'AME résidant en Ile-de-France, «près de 8hommes et 6femmes sur 10 travaillent ou ont travaillé en France». Il s'agit essentiellement d'emplois dans le bâtiment, la restauration et la manutention pour les hommes, de ménage et de garde d'enfants pour les femmes.

                L'hôpital représente un peu plus des deux tiers des dépenses AME, le solde relevant de la médecine de ville. Très souvent refusés par les praticiens libéraux en secteur II (honoraires libres), ces patients fréquentent assidûment les centres médicaux des grandes villes où toutes les spécialités sont regroupées. «Comme c'est gratuit, ils reviennent souvent», soupire une généraliste qui se souvient encore de la réaction indignée d'une de ses patientes, tout juste régularisée, à qui elle expliquait qu'«elle allait dorénavant payer un peu pour ses médicaments, et que pour (eux) aussi, c'était comme ça...».

                Aucun soignant - ni aucun élu d'ailleurs - ne remet en cause l'existence de l'AME ni sa vocation dans la lutte contre la propagation des épidémies, notamment de la tuberculose, en pleine recrudescence. Dans l'est de Paris, une épidémie de gale qui avait frappé un camp d'exilés afghans l'an dernier a pu être éradiquée efficacement grâce à l'aide médicale. Mais c'est la gratuité généralisée des soins qui choque un nombre croissant de médecins et de pharmaciens.

                Dans cette officine proche d'une gare parisienne, on voit défiler chaque jour une dizaine de clients avec une attestation AME. «Pour la plupart, c'est de la bobologie: aspirine, sirop...» raconte la pharmacienne, qui vérifie avec soin les documents présentés. «La paperasserie, c'est l'horreur. Les attestations papier sont tellement faciles à falsifier.» Parfois, la clientèle AME est plus nombreuse, comme dans ce quartier du Xe arrondissement de Paris où les bobos cohabitent avec une forte population immigrée. «Sur 60ordonnances par jour, je fais une vingtaine d'AME», raconte la gérante d'une pharmacie. Dans le lot figurent presque à chaque fois deux ou trois trithérapies (traitements anti-sida) et autant de Subutex (traitement de substitution à l'héroïne). «Le reste, poursuit-elle, ce sont généralement des traitements pour les petites maladies des enfants, des gouttes, des vitamines, car nous avons une forte communauté asiatique dans le quartier.»

                Les pharmaciens sont particulièrement vigilants sur le Subutex, objet de tous les trafics. Même si la Sécu veille au grain, il est bien difficile d'empêcher un patient muni de son ordonnance de faire la tournée des pharmacies pour se fournir en Subutex avant de le revendre. Le tout sans débourser un euro. Il y a deux ans, un vaste trafic de Subutex, via l'AME, a été démantelé entre la France et la Géorgie. «L'AME, c'est une pompe aspirante», insiste un autre pharmacien, las de distribuer toute la journée gratuitement des médicaments de confort et des traitements coûteux à «des gens qui n'ont en principe pas de papiers en France, alors que les petites dames âgées du quartier n'arrivent pas à se soigner».

                Sur le terrain, l'explosion des dépenses a été ressentie par tous. Et chacun a son explication. Pour les associations, c'est le résultat de la politique anti-immigration du gouvernement. Le durcissement du droit d'asile aurait rejeté dans la clandestinité un nombre plus élevé d'exilés. En outre, les sans-papiers, craignant plus que jamais d'être interpellés, attendraient la dernière minute pour aller se faire soigner. «De plus en plus de patients arrivent chez nous dans un état de santé extrêmement délabré», souligne-t-on à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), dont les 45 établissements ont vu leur facture AME grimper de 16 % l'an dernier (à plus de 113 millions d'euros). Des soins plus complexes et des durées de séjour plus longues font flamber les coûts.

                Les travailleurs sociaux ont aussi noté depuis le printemps 2009 un afflux d'immigrants d'Europe de l'Est et de l'ex-Union soviétique: des Roumains et des Bulgares (souvent des Roms), mais aussi des Tchétchènes, des Kirghiz, des Géorgiens, et même des Russes. Les associations sont débordées par ces arrivées de familles entières. «On ne va pas pouvoir accueillir tout le monde», soupire Geneviève, permanente dans un centre d'accueil pour étrangers, qui se souvient d'un Roumain arrivé en France il y a peu, avec pour seul bagage un petit bout de papier sur lequel son passeur avait écrit: «Ici boire manger dormir argent.»

    * Libération du 24 janvier 2008.

  • L’Espagne à la croisée des chemins. Espagne, où vas-tu ?

     

    par Pascual Albert *

     Publié le 13 novembre 2012 - Actualisé le 20 octobre 2017

    20170814_161658 - Copie.jpgEn moins de deux mois, des élections régionales se seront tenues en Galice, au Pays Basque et en Catalogne, les trois Communautés qui, les premières, ont obtenu l’autonomie et qui ont le plus de compétences, dans leurs Statuts d’Autonomie.

    Si les élections au Pays Basque et en Galice étaient prévues et ont eu lieu parce que c’était le moment qu’elles se tiennent, les élections catalanes seront anticipées, le président Mas (1) ayant dissous le parlement, par une manœuvre opportuniste, résultat de la manifestation indépendantiste massive du 11 septembre, à Barcelone. Il prétend élargir sa majorité – jusqu’à la rendre absolue, si c’est possible – pour ne pas dépendre de l’appui parlementaire du Parti Populaire.

    Dans les trois Communautés Autonomes (2), les partis d’implantation nationale sont présents : Parti Populaire ; socialistes et communistes ; ainsi que, bien sûr, tous les groupes nationalistes anti-espagnols de tous poils : Bloc Nationaliste de Galice, Parti Nationaliste Basque, Convergencia i Unio, Bildu, ERC, etc.

    Les positions politiques des uns et des autres, quant au sens de la nation et quant aux structures de l’Etat, sont clairement différentes.

    Le Parti Populaire (Droite « homologuée »), actuellement au pouvoir, en charge du gouvernement national, comme dans la plus grande partie des Communautés Autonomes et des Municipalités, défend catégoriquement la structure et les institutions actuelles, se refusant, dans les circonstances présentes, à faire des réformes qui, nécessairement, incluraient celle de la Loi Fondamentale : la Constitution. La priorité absolue du Parti Populaire est de tenter de surmonter la crise économique, en suivant les recommandations des institutions européennes et mondialistes. Malgré ses efforts, et la rigueur des mesures prises, malheureusement, les résultats ne sont pas au rendez-vous.

    Le Parti Socialiste apparaît beaucoup plus ambigu et confus ; l’un de ses courants aurait une position assez proche du Parti Populaire, l’autre a commencé à demander la transformation de l’Espagne en un Etat fédéral. Cette ambiguïté fait qu’il lui est difficile de pouvoir profiter de l’importante usure gouvernementale dont la situation (crise, mesures sociales, corruption) fait supporter la conséquence à ses rivaux du Parti Populaire.

    L’extrême-gauche communiste, qui est, par surcroît, écolo-pacifiste et « genderiste », recueille, en général, les désenchantés du socialisme et correspond, et même davantage, à la devise qu’elle porte, dans son âme, écrite en lettres de feu : « tout ce qui est anti-espagnol est nôtre ».

    Les nationalistes de différentes tendances : bourgeois, prolétaires, modérés, radicaux, etc. ont fini par donner du lustre à leurs positionnements maximalistes et demandent des référendums d’autodétermination et autres processus qui puissent les conduire vers leur eldorado indépendantiste.

    Les résultats électoraux sont conformes aux prévisions des enquêtes : en Galice, où, heureusement, le nationalisme ne parvient pas à se développer, le Parti Populaire, comme il était très probable, a validé sa majorité absolue, bien qu’il ait perdu un certain nombre de voix. Le Parti Socialiste a subi, comme prévu, une déroute complète.

    Le Pays Basque, c’est une autre histoire et - quoique l’information distillée par les médias, tant nationaux qu’internationaux, se soit surtout concentrée sur la Catalogne, comme conséquence des derniers événements : le virage stratégique brutal de ce que l’on appelle le « nationalisme catalan modéré », et sa suite, la manifestation « indépendantiste » de Barcelone - il est certain que le plus grand problème institutionnel et politique que l’Espagne a connu ces dernières années a été le terrorisme de l’E.T.A. avec son sanglant cortège de morts, de blessés et de souffrances.

    BILDU, parti ou coalition clairement inspirée et certainement dirigée par l’E.T.A., s’est présenté aux élections régionales dans le nouveau contexte quasi pacifique, l’E.T.A ayant annoncé, il y a déjà quelque temps, qu’elle renonçait à la « lutte armée », sans, pour autant, qu’elle se soit dissoute.

    Lors des élections précédentes – sous différents noms – les radicaux se présentaient aux élections au milieu des bombes et des coups de feu. Déjà, lors des dernières élections municipales et « forales » – tenues dans ce contexte d’armistice ( ?) – ils avaient obtenu des résultats très inquiétants, remportant, entre autres, la mairie de Saint-Sébastien et la présidence forale du Guipúzcoa – avec la complicité du Parti Nationaliste Basque qui n’avait pas accepté l’offre, des partis constitutionnalistes, d’un pacte pour l’empêcher.

    Quant aux dernières élections, les sondages prévoyaient ce qui s’est réalisé : une consolidation de l’espace nationaliste – modéré et radical – et une chute des partis espagnols (nationaux) ; le Parti Socialiste, qui gouvernait la Communauté Autonome Basque, avec l’appui parlementaire du Parti Populaire, a subi, ainsi que ce dernier, de fortes pertes en voix et en sièges.

    Enfin, en Catalogne, le processus étant très en retard – en raison de son caractère imprévu et soudain – il n’y a pas encore une perception très nette du contexte électoral à venir. Ce qui, toutefois, est certain, c’est que si le président nationaliste Arturo Mas a franchi le pas qu’il a franchi (convocation d’élections anticipées), c’est parce qu’il espère renouveler et conforter sa majorité ; l’ampleur indéniable de la manifestation indépendantiste de Barcelone rend assez prévisible que la situation électorale soit plus ou moins similaire à celle du Pays Basque.

    Que s’est-il passé pour qu’en un si court espace de temps, moins de dix ans, le label de l’Espagne, laquelle apparaissait tellement consolidée, avec ses réussites économiques, politiques, sociales, sportives, etc., au point d’être montrée comme un exemple à suivre, dans le même temps qu’ apparaissaient dans le monde des situations nouvelles « compliquées » : par exemple, la chute de l’empire soviétique, les Balkans, etc.

    Naturellement, de nombreux éléments se sont conjugués, parmi lesquels, sans aucun doute, les facteurs de crise économique brutale et la perte de prestige accélérée de la caste politique ne sont pas les moins importants. Mais se conjuguent, aussi, d’autres causes, de différents ordres, qui rendaient prévisible que cette situation se produise, un jour ou l’autre.

    Je vais tenter de les expliquer le plus brièvement possible :

    I. Des raisons qui sont profondément liées au processus historique de formation de la nation Espagne 

    Le processus de formation de l’Espagne est très différent de celui de la France (où, à partir de la « centralité » d’une dynastie, les Capétiens, se construit, peu à peu, empiriquement, une nation, à travers des conquêtes et/ou des alliances, à la recherche des frontières du « pré-carré »).

    231339459.jpgL’invasion arabe et le processus  de reconquête chrétienne qui l’a suivie, font naître et se développer une série de royaumes et principautés, qui confluent, finalement, vers deux grandes couronnes : la Castille et l’Aragon, accompagnées d’un Portugal qui, progressivement, s’auto-affirmera et fera son chemin séparément, et d’un royaume de Navarre qui, quoique avec une beaucoup plus grande assise territoriale et incidence historique initiale dans la péninsule ibérique, sera porté, par les avatars de l’Histoire, à n’être qu’un appendice de la France. La Castille et l’Aragon s’unissent, en la personne de leurs rois, Ferdinand et Isabelle. Les Rois Catholiques conquièrent Grenade – le dernier bastion musulman ; avec eux commence la découverte et la colonisation de l’Amérique et, en s’immisçant dans les querelles internes de la Navarre, ils annexent la partie ibérique de ce royaume, et, en quelque manière, ils atteignent leurs frontières naturelles. Mais cette union se réalise à travers la personne des Rois Catholiques et chacun de ces peuples conserve ses lois, usages, coutumes et sa langue : en conclusion, ses « Fueros » (3). Les langues parlées sont : le galicien portugais, le catalan et le castillan, d’origine latine et la langue basque préromane. 

    La modernité a rogné progressivement ces « Fueros » et libertés : la vision « régalienne » de Charles premier d’Autriche en a presque fini avec les libertés castillanes et le « centralisme » du premier Bourbon, Philippe V, abroge les fueros d’Aragon, de Catalogne, de Valence et des Iles Baléares (couronne d’Aragon). Par parenthèse, il serait peut-être intéressant d’approfondir, un jour, le thème de la guerre de succession d’Espagne, origine des mythes les plus enracinés du nationalisme catalan et du pan-catalanisme.

    Mais tout cela – quoique grave – est sans aucune comparaison avec l’authentique agression centraliste et, plus encore, uniformisatrice  (dont, vous, les Français, êtes paradoxalement, à la fois, les « coupables », les victimes et le modèle paradigmatique) que les « fils des Lumières » et leurs héritiers, les Jacobins enragés, ont impulsé avec le libéralisme. Mais, en Espagne, cela ne leur fut pas facile et, en l’espace de cinquante ans (1830-1880), ils se sont retrouvés face à un peuple en armes, pour défendre jusqu’à la mort ses traditions.

    On a appelé cela les guerres carlistes et – quoique perdues – celles-ci ont rendu possible qu’au moins les Basques et les Navarrais conservent de nombreuses particularités « forales » dans leurs Statuts, parmi lesquelles la « Concertation Economique » qui consiste en ce qu’ils perçoivent l’impôt et, ensuite, payent à l’Etat le montant « pacté » (qui, naturellement, est toujours inférieur en pourcentage à la contribution directe des autres régions).

    En conclusion, nous pourrions dire qu’en Espagne le changement de l’ « Ancien Régime » au nouveau n’a pas été bien achevé. De fait, l’actuelle fièvre catalane a pour excuse le refus du gouvernement central de négocier une « Concertation Economique ». D’un autre côté, il faut dire que le gouvernement ne peut faire autre chose, parce que la Constitution ne le permet pas. Auparavant, il faut la réformer. 

    2. Des raisons qui sont liées à la structuration de l’Espagne actuelle et à sa Constitution

    Ici, nous pourrions commencer par la fin. Ce qui a été la première tentative de résoudre les problèmes signalés au point précédent, à partir de positions pacifiques et en recherchant des accords entre les forces politiques, n’a pas donné de résultat ; le modèle semble épuisé. Les causes sont nombreuses ; on va le voir ci-après.

    Dans les années dites de la Transition (1970-1990), il y avait un sentiment de « différence » et une mobilisation pour cette différence, en Catalogne, à Valence,  aux Baléares,  au Pays Basque et en Navarre, et, dans une bien moindre mesure, en Galice.

    Ce sentiment que j’appellerai « différentialiste » se centrait fondamentalement sur les questions culturelles et linguistiques, sans que l’on méconnaisse d’autres aspects de la revendication : politiques, économiques, administratifs.

    Il est logique que ce soient les territoires signalés qui aient été les plus motivés, parce qu’y survivaient, avec une plus ou moins grande intensité, une langue et une culture propres, partageant l’espace, de manière inégale avec le castillan, langue de la culture officielle ; elles étaient généralement maltraitées. Mais ces langues étaient très vivantes (rien à voir avec la situation des langues régionales en France) et utilisées habituellement par des millions de personnes.

    Il faut dire que, dans ces années-là, l’immense majorité des gens mobilisés le faisaient par AMOUR de ce qui était leur ; il y en avait très peu qui le faisait en HAINE de l’Espagne et de ce qui est espagnol. Cette situation a changé ; maintenant, énormément de jeunes de ces régions – surtout basques et catalans – s’activent par HAINE de l’Espagne. Ils l’ont apprise par une gigantesque opération de lavage de cerveau qui a duré trente ans, dans les écoles, instituts, universités et moyens de communication.

    Dans un premier temps, on aurait pu donner une suite à ces véritables aspirations d’autonomie, d’une part en les centrant sur ce qui est fondamental, en ne livrant pas, avec armes et bagages, tout le pouvoir médiatique, culturel et éducatif, aux partis nationalistes, ou en maintenant des programmes éducatifs et d’enseignement cohérents et unitaires – bien qu’à Barcelone on les enseigne en catalan et à Séville en castillan – d’autre part en faisant appliquer les lois - aussi bien nationales que régionales - relatives à l’enseignement et à l’usage des langues co-officielles, et en n’acceptant pas les injustices, comme les difficultés de beaucoup de familles en Catalogne et au Pays Basque – aussi bien qu’en Galice – pour pouvoir faire donner à leurs enfants un enseignement en castillan, ou les amendes infligées aux entreprises et commerces qui ne rédigent pas en catalan, etc.

    Cependant, les politiciens de bonne foi, peut-être pour banaliser la chose, ont décidé d’étendre l’état d’autonomie à toutes les régions, y compris lorsque certaines d’entre elles n’en avaient pas besoin et ne le demandaient même pas. Depuis lors, ce qui a fait fureur, c’est la surenchère comparative, le « Moi je veux plus », etc., des partis nationalistes au Pays Basque et en Catalogne, parce que eux « ne peuvent pas être » égaux au reste des Espagnols. Ce qui a commencé par être une revendication de leur légitime « différence », est, maintenant, u

  • Que penser de toute cette crise du COVID-19 ?, par Fernand Dartois

    3408130272.2.jpegNotre très cher camarade Fernand Dartois s’interroge à juste titre sur cette pandémie qui survient opportunément à la veille d’un krach boursier gigantesque, attendu par la plupart des observateurs financiers et économiques mondiaux.

    Pour autant, sans prêter le flanc à l’accusation, désormais bien commode pour nos dirigeants, de soupçonner un quelconque complot d’illuminatis, il se contente de soumettre notre sagacité à des interrogations sommes toutes bien légitimes, compte tenu du spectacle étonnants auquel nous sommes tenus d’assister.

    En effet, dans un climat de culpabilisation extrême de ceux (le peuple, bien sûr) qui ne suivraient pas des consignes pourtant contradictoires, on assiste à une palinodie de nos dirigeants politiques, telle qu’il faut conclure à de l’incompétence chronique ou bien à une volonté politique obscure non dénuée de cynisme (Ndlr)...

    2.jpgC’est une interrogation qui me traverse depuis plusieurs semaines et depuis qu’on a commencé à entendre parler de ce «  Coronavirus  » et de ses effets sur la région de Wuhan en Chine.En effet, contrairement à la crise du SRAS en 2002 et à celle du H1N1 en 2009, cette fois-ci, les chinois ont été confinés chez eux. Par ailleurs, l’État Chinois semble avoir été disposé à fournir des informations relativement juste. Si l’évolution de l’attitude chinoise peut s’expliquer par le temps qui passe et l’ouverture lente et progressive du régime communiste chinois, le confinement et sa publicité sont plus délicats à comprendre. Le confinement à Wuhan a débuté le 23 janvier alors qu’il y avait moins de 500 personnes touchées. Il a été total à partir du 17 février, alors qu’il y avait près 60.000 personnes officiellement contaminées. Il se termine en ce moment, le 20 mars alors queplus de 81.000 personnes ont été atteintes par la maladie, et que pour l’heure, 3250 personnes sont décédées (soit un taux de létalité provisoire de 4 %, mais qui devrait sans doute continuer à monter un peu, puisque seulement près de 71300 sont déjà guéries(source  : https://github.com/CSSEGISandData/COVID-19 ; voir figure 1).

    Figure 1 – nombre de cas cumulés sur la Chine

    Depuis maintenant quelques semaines, la psychose a démarré en France à partir du confinement total à Wuhan. Les pays du monde entier craignent l’arrivée de cette maladie sur leur sol, l’OMS déclare qu’il s’agit d’une pandémie, et nous voyons progressivement chaque pays passer au mode confinement (Italie, France, Espagne, etc.). Lors de la pandémie de H1N1 en 2009, il y avait eu des achats massifs de vaccins, mais pas de confinement  ; il est vrai qu’à l’époque il y avait un vaccin disponible, ce qui ne semble pas le cas ici (nous allons voir que ce n’est peut-être pas vrai). Il faut noter que cette pandémie de H1N1 avait alors touché plus de 1,6 millions de personnes. On doit être plus prudent sur le nombre de morts, puisqu’il oscille entre 18.000 et 280.000(https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/06/26/la-grippe-h1n1-quinze-fois-plus-meurtriere-que-les-chiffres-officiels_1724579_3244.html et https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1001558)  ! Pour l’épidémie actuelle, même si l’Italie présente un niveau anormalement élevé de mortalité (environ 10 %), le taux de mortalité mondiale n’est pour l’heure que de 4,1 % en intégrant l’Italie (qui est atypique), voire de 3,2 % en excluant celle-ci, il descend même à 2,8 % si on enlève également la Chine. Pourquoi une telle psychose généralisée pour une maladie qui tue, certes, mais qui tue relativement peu, par rapport à une maladie telle que le H1N1 (chiffres à prendre avec précautions) ou par rapport au SRAS de 2003 (qui était visiblement moins contagieux), par exemple ou d’autres, voir figure 2.

    Figure 2 – létalité et contagiosité comparée (attention à l’échelle verticale non homogène)

    Le docteur Jean-Dominique Michel, anthropologue de la santé, expert dans les processus de salutogenèse et de rétablissement, rappelle que chaque année, ce sont environ 2,5 millions de morts dans le monde du fait des affections respiratoires (http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/18/covid-19-fin-de-partie-305096.html)  ! Il n’hésite pas à employer le terme de psychose pour évoquer la situation actuelle, tout en prenant les précautions techniques qui s’imposent à un scientifique. Notons par ailleurs, que lors d’une épidémie de grippe, au moment du pic, on peut avoir jusqu’à 150.000 personnes PAR JOUR, comme en 1988 par exemple (http://www.sentiweb.fr/france/fr/?page=table)qui sont contaminées, avec un taux de létalité de 0,1 % (donc beaucoup plus faible). Il faut aussi savoir que sur les 10 dernières années, sur les mois de décembre à mars, ce sont plus de 1650 personnes qui décèdent en moyenne PAR JOUR (https://www.insee.fr/fr/statistiques/serie/000436394). A la date du 20 mars, veille de début de rédaction du présent article, le nombre de nouvelles personnes infectées par le Coronavirus en France était de 1779, et on déplorait 207 nouveaux décès.

    Figure 3 – Contamination quotidienne par la grippe depuis 1984 et sur la décennie 2010-2019

    (attention à l’échelle horizontale qui comporte une coupure entre la S13 et la S45)

    Figure 4 – Nombre de décès quotidiens sur la décennie 2010-2019

    Ce qui ne laisse pas d’étonner, c’est le souhait impérieux de nos dirigeants à nous protéger d’une maladie. Ces chers dirigeants qui sont soumis aux forces de l’argent, et se soucient si peu de notre sort, qu’à l’époque de François Hollande, ce sont 17500 lits qui ont été fermés, et depuis 2017, Macron a eu le temps d’en fermer plus de 4000  ! Au passage ce dernier n’a eu aucun état d’âme à faire «  gazer  » les soignants lorsque ceux-ci manifestaient contre la dégradation de leurs conditions de travail  ! Et tout à coup, ce brave président se préoccupe de notre sort  !

    Mais que s’est-il passé à Wuhan que les autorités savent et que nous ignorons  ?

    Si nous ignorons le fond du fond de cette affaire, nous avons tout de même un certain nombre d’éléments. D’abord, ce coronavirus n’est pas le premier. En 2002, c’est déjà un coronavirus qui avait été à l’origine de l’épidémie de SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère). De nombreuses études avaient été menées à l’époque, ce qui a donné lieu au dépôt d’un brevet européen, référencé EP1694829B1, dont on entend parler sur les réseaux sociaux. Au cours de l’étude qui avait été menée à l’époque, les chercheurs s’étaient rendu compte que le vaccin de la rougeole avait une certaine efficacité pour limiter le virus. Ce nouveau Covid-19 (c’est le nom dont le l’OMS a baptisé ce Coronavirus) n’est pas le même que celui de 2002, mais c’est peut-être un cousin issu de germain, ce vaccin a donc peut-être également une efficacité contre le virus, mais pour l’heure, rien de tel n’a été évoqué, ce n’est donc pas une certitude, voire, c’est une erreur de le penser.

    Ce que nous savons également, c’est qu’un laboratoire P4 a été installé à Wuhan en partenariat avec la France. Le travail a démarré sous Sarkozy en 2011 à la suite d’un accord inter-gouvernemental signé en 2004, sous Chirac. Le laboratoire a été inauguré, sous Hollande, par Bernard Cazeneuve(https://vk.com/doc564498515_543115974?hash=550564e0d8eb54700e&dl=2218451729f532f1b4) en présence de Yves Lévy, PDG de l’INSERM à l’époque, et époux d’Agnès Buzyn, ministre de la santé de 2017 jusqu’à la sextape de Benjamin Griveaux le 16 février 2020. Ce laboratoire a été construit notamment pour travailler sur ces fameux coronavirus à la suite de la crise du SRAS de 2002-2003.

    Il est impossible de savoir précisément ce qui s’est passé à Wuhan au laboratoire P4. L’objet des recherches étant par essence secret, on ne peut que se perdre en conjectures. Il y a 2 hypothèses possibles, qui ne sont peut-être pas contradictoires entre elles. La première serait qu’il y a eu un «  accident  » dans le laboratoire et que par un homme ou par un animal, le virus a pu sortir. Deuxième hypothèse, les virus ou coronavirus étant complètement naturels, il est arrivé par l’intermédiaire du marché aux animaux évoqué par les médias au tout début de l’épidémie. Néanmoins, il semblerait que la 2e hypothèse soit aujourd’hui battue en brèche. S’il faut croire les révélations du journal Ouest-France (https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/82945/reader/reader.html#!preferred/1/package/82945/pub/117263/page/9) le tout premier cas humain n’a pas fréquenté le marché aux animaux de Wuhan. D’après les analyses du génome du SRAS-CoV-2 (l’autre nom du Covid-19) montre qu’il est très proche du SRAS-CoV responsable de l’épidémie de 2002. D’après ces études, il semblerait que notre coronavirus soit également très proche d’un virus RaTG13 identifié chez la chauve-souris et encore plus proche d’un virus identifié chez le Pangolin. Les chercheurs pencheraient pour une recombinaison entre les virus à l’occasion d’une contamination concomitante du même organisme (chauve-souris, pangolin ou autre  ?). Est-ce que les travaux laissent craindre aux chercheurs des mutations encore plus dangereuses  ? Néanmoins, le Pr Didier Raoult, expert mondial en maladies transmissibles (plus de 2000 publications dans des revues scientifiques diverses), évoque depuis le 25 février dernier la possibilité de le traiter. Il a même parlé de l’infection respiratoire la plus facile à traiter de l’histoire  ! Il est depuis lors membre du «  conseil scientifique  » du président Macron, et exprime à quel point, il est peu écouté au sein de ce conseil  !

    On en vient au point suivant  : que penser de la réaction des politiques dans le monde  ? Cette réaction, compte tenu des éléments évoqués précédemment, semble disproportionnée. Elle semble affecter cependant la plupart des dirigeants dans le monde, on ne peut donc émettre une critique à l’encontre du seul gouvernement français, il y aurait là une forme d’injustice. Néanmoins, les dirigeants politiques sont des hommes comme les autres, et peuvent, à ce titre, se laisser submerger par une atmosphère générale, et adopter la même réaction que les autres sans qu’il y ait de fondement rationnel derrière. Dans une telle situation, la question qui me vient à l’esprit est  : «  à qui profite le crime  ?  » Mais de quel crime s’agit-il  ? La réalité du virus, et son existence accidentelle (soit par mère nature dans la faune sauvage, soit par mère nature dans un laboratoire) ne constitue pas en soi un crime. En effet, si l’on en croit le Dr Michel, la létalité du coronavirus, si on détectait toutes les personnes malades, serait plutôt de l’ordre de 0,3 % (http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/18/covid-19-fin-de-partie-305096.html). Mère Nature n’a donc pas créé quelque chose de réellement méchant. On est loin d’Ébola ou de la Peste Noire  !

    En revanche, le crime réel pourrait peut-être plutôt être la publicité qui a été faite autour de ce virus. Mais alors qui aurait intérêt à cela  ? Et quel serait le bénéfice attendu  ? On ne peut ici que se répandre en conjectures. Ce qui s’est passé en Chine, avec le confinement, peut durablement casser sa croissance économique et l’empêcher d’accéder à la première place mondiale. Des traitements médicaux connus, mais peu déployés, malgré une recherche coûteuse, pourraient trouver leur efficacité dans la lutte contre le COVID-19, comme c’est le cas d’unmédicament développé contre Ébola, le REGN-EB3 et qui semblerait avoir une certaine efficacité contre le Coronavirus, ou bien encore le Kaletra, l’un des médicaments anti-VIH, lui aussi développé aux États-Unis, comme le révélait Egora, «  le panorama du médecin  » le 5 février dernier (https://www.egora.fr/actus-medicales/cancerologie/55571-coronavirus-le-point-sur-les-pistes-de-traitements). Enfin, les contraintes mises en place par les États va casser leur croissance et provoquer une crise mondiale, ce qui dédouanera les marchés financiers qui étaient en surchauffe et qui menaçaient de toute façon de s’effondrer comme en 2008 et faire entrer à nouveau le monde dans une récession. Il y a peut-être encore d’autres hypothèses à étudier… Nous ne serons capables d’en savoir plus que dans de nombreuses années, quand notre temps sera entré dans l’Histoire  !

    L’État Français, dont le chef est un ancien banquier de chez Rothschild, n’est par ailleurs pas en reste sur les incohérences. En effet, le 25 février, le Pr Raoult, un des plus grands spécialistes au monde du traitement des maladies transmissibles, publiait une vidéo dans laquelle il évoquait les résultats encourageants obtenus grâce à l’hydroxychloroquine (nom commercial  : Plaquenil) connue depuis 1955 et dérivée d’un anti-paludisme, la chloroquine (nom commercial  : nivaquine) et connu depuis 1949. Il avait fait ses essais après la parution d’une étude chinoise sur la chloroquine parue quelques temps auparavant. Beaucoup de «  spécialistes  » lui sont tombés dessus, à commencer par les journalistes qui ont aussitôt parlé de Fake News (je me souviens moi-même m’être fait avoir par cette fake «  fake news  »). Ils ont même été relayéspendant quelques heures par le ministère de la santé. Or la réaction du gouvernement, en très mauvaise posture, lui permet de stopper définitivement le mouvement des gilets jaunes, arrêter la réforme des retraites qui devenait de plus en plus difficile à faire passer et redorer son blason, en particulier, celui de son président qui peut désormais apparaître comme le Sauveur de la Nation, comme le laisse entendre cette image diffusée par la CGT, le 13 mars dernier (https://www.facebook.com/457316367752668/posts/1636812189803074/).

    Par ailleurs, le gouvernement, connaissant la phrase de Clémenceau, «  quand je veux enterrer une affaire, je crée une commission  

  • Sur Figaro Vox, Jean-Pierre Chevènement: «Il faut un gouvernement de salut public», par Alexandre Devecchio.

    Selon Jean-Pierre Chevènement, l’heure n’est pas à la recherche des responsabilités mais à l’unité nationale pour faire face à la crise sanitaire et économique et préparer le «monde d’après». SERGE PICARD/Le Figaro Magazine

    Le «monde d’après» va s’organiser plus que jamais autour des États-Unis et de la Chine, juge l’ancien ministre. L’Union européenne va devoir opérer un tournant philosophique et stratégique radical.

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    LE FIGARO. – Cela fait près d’un mois que la France est confinée et on ne voit pas l’issue de la crise. Que faire ?

    Jean-Pierre CHEVÈNEMENT. – L’épidémie de coronavirus nous rappelle que l’histoire est tragique. Ce n’est pas «un ultimatum de la nature» comme l’a dit Nicolas Hulot. Ce n’est en rien la conséquence du réchauffement climatique. Cette pandémie est un aspect -pas des plus plaisants- d’une mondialisation laissée à elle-même. Imprévisible par sa soudaineté, sa brutalité, le caractère quasi universel de son expansion, cette pandémie révèle notre incapacité à faire face en l’absence de vaccin. J’ajoute qu’elle met en lumière les dépendances que la France, parmi d’autres, a laissé se créer en transférant à l’autre bout du monde la moitié de son industrie, notamment pharmaceutique et médicale.

    La seule stratégie que j’aperçois, c’est la multiplication des tests, le traçage, le confinement des malades et des personnes à risque en attendant d’ici un an ou deux la production d’un vaccin. Une deuxième crise va s’imposer: c’est la semi-paralysie de notre économie. Plus que tout c’est un état d’esprit qu’il faut changer. J’entends encore s’élever la voix des thuriféraires d’un approvisionnement à bas coût. C’est la voie de la facilité. Les exigences de la sécurité imposent un discours plus rude, c’est le retour du long terme, de la nation, de l’État républicain. L’insouciance a fait son temps. Pour réduire notre dépendance, il faut produire national. Après la bataille de la Marne, il y a eu la guerre des tranchées et cette pandémie peut durer longtemps. Planifier n’est pas un gros mot. L’heure est à l’unité nationale. Je n’entends obtenir l’abjuration publique de personne, mais une salutaire prise de conscience dans nos élites. Il nous faut un gouvernement de salut public. Toutes les forces vives doivent se sentir associées. L’heure n’est pas aux procès, ni aux polémiques politiciennes. Il y a deux scénarios possibles: 1914 ou 1939-1940. Pour ma part, je choisis l’union sacrée. C’est au président de la République qu’incombe le devoir de mettre le pays à la hauteur des défis.

    «Notre priorité, aujourd’hui, est de produire davantage en France», a lancé Emmanuel Macron le 31 mars en visite dans une PME angevine. Que vous inspire cette promesse ?

    J’approuve évidemment cette orientation. La crédibilité de ce tournant a besoin d’être étayée par des actes, notamment la création d’un grand ministère de l’Industrie qui nous fait aujourd’hui défaut. Le proverbe nous dit que c’est au pied du mur qu’on verra le maçon. Une stratégie de mobilisation doit être mise en œuvre. Il faut penser à long terme la réorganisation de nos chaînes de valeur et de production.

    La France n’a pas été capable jusqu’ici de produire des masques massivement et rapidement. Comment expliquer cette situation humiliante ?

    Après les chocs pétroliers intervenus dans la seconde partie de la décennie 1970, nos élites ont fait le choix de la société post-industrielle, c’est-à-dire des services, elles se sont détournées de l’industrie. La politique industrielle est devenue un gros mot. Nous avons accepté les accords de la Jamaïque en 1976, qui ont fait du dollar la monnaie mondiale et nous avons choisi d’accrocher au mark le franc, ce qui en faisait une monnaie surévaluée. Nos élites ont choisi la mise en concurrence des mains-d’œuvres au profit des pays à bas coût. Deux chiffres résument cette politique: le nombre d’emplois dans l’industrie est passé de six millions à moins de trois millions de salariés.

    Quant à la part de l’industrie dans la valeur ajoutée, elle est tombée de 20 à 10 %. L’Europe et les États-Unis ont transféré dans les pays à bas coûts une grande partie de leur industrie. Les États-Unis commençaient de s’en aviser, c’était là l’origine de ce que j’ai appelé la recomposition géopolitique du capitalisme. La guerre commerciale et technologique entre les États-Unis et la Chine constituait les prémices de ce nouveau monde, mais la crise est arrivée par là où on ne l’attendait pas. Cette pandémie mondiale est une rupture fondamentale dans notre histoire aussi grande que la chute du communisme en 1989-1991.

    Dès 1983, vous claquiez la porte du ministère de l’Industrie et de la Recherche. Pourquoi ?

    Le projet de la gauche était un projet industrialiste. Quand j’ai vu que François Mitterrand lui tournait le dos et renouait avec la politique précédente notamment par l’accrochage du franc au mark qui allait durablement handicaper notre industrie, le simple sens de l’État, pour ne pas employer de plus grands mots, m’a commandé de résigner mes fonctions de ministre de l’Industrie. Nous avons souffert depuis lors d’une monnaie surévaluée qui est largement à la source de nos déboires économiques.

    L’Allemagne semble justement capable, elle, d’assurer son indépendance. Est-ce que ce décalage tient au coût du travail ?

    Non, l’Allemagne a su conserver son industrie et même la développer. Cela se voit dans le domaine de la pharmacie où l’Allemagne dégage un très fort excédent. Le coût du travail dans les deux pays est voisin, mais l’Allemagne peut s’appuyer sur la sous-traitance de pays à bas coûts, comme la Pologne, la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie, bref sur son hinterland d’Europe centrale et orientale. Mais il faut se rappeler que l’Allemagne a creusé l’écart dès la fin du XIXe siècle. Les Allemands ont mis leur argent dans leur industrie, tandis que Français et Britanniques investissaient leur épargne dans des emprunts problématiques ou des projets de développement lointains. Pendant les Trente Glorieuses, de 1945 à 1974, la France cependant, a su remonter le courant en s’appuyant sur son État stratège et sur ses propres forces dans les domaines de l’aéronautique, de l’électronucléaire, du ferroviaire, etc.

    Comment peut-on concrètement réindustrialiser après tant d’années de désindustrialisation ? Cela est-il possible dans un monde ouvert ?

    L’erreur serait de penser qu’on va revenir au statu quo ante, après une brève parenthèse. C’est l’ensemble des chaînes de création de la valeur, l’ensemble des chaînes de production, qu’il faut revoir méthodiquement. Et la réponse se trouve d’abord dans une conversion de nos élites à l’industrie et au développement technologique. Le problème que j’avais posé il y a presque une quarantaine d’années est toujours là. Sommes-nous capables de sécréter de nouvelles élites ayant le sens de l’intérêt général et du patriotisme républicain? Sommes-nous capables de faire émerger de grands managers publics qui seraient les Marcel Boiteux, les Louis Armand, les Paul Delouvrier, les Pierre Guillaumat, les Georges Besse de demain?

    Arnaud Montebourg a affirmé dans nos colonnes que «la mondialisation est terminée». N’est-ce pas péremptoire ?

    Non, Montebourg a raison: une certaine mondialisation libérale est terminée. Nous allons vers une recomposition géopolitique du capitalisme, pour reprendre le titre d’un récent colloque de la Fondation Res Publica. Le monde de demain va s’organiser autour de deux pôles, les États-Unis et la Chine. Celle-ci va se recentrer sur son marché intérieur. Quant aux États-Unis, ou bien ils persévéreront dans leur unilatéralisme, je pense à l’extra-territorialité du droit américain et à leur politique de taxation unilatérale, ou bien ils reviendront à une politique d’alliance équilibrée avec l’Europe. La question qui se pose est de savoir si l’Europe va trouver sa place dans le nouveau monde.

    En tout état de cause, l’Europe ne pourra le faire que si elle s’étend jusqu’à la Russie, et met en commun toutes ses capacités. La grande Europe que le général de Gaulle avait appelée de ses vœux représente tout de même 700 millions d’habitants.

    Naturellement, à l’intérieur de cette grande Europe, il faudra développer les synergies nécessaires, non pas seulement dans l’aéronautique et le spatial, mais aussi dans des domaines comme le numérique et les batteries électriques afin de remodeler notre industrie automobile. Pour cela, il faut sans doute ressusciter l’équivalent de ce qu’était le commissariat général du plan dans les premières années de la Ve République. Le PIB de la zone euro dépasse dix mille milliards d’euros, la question du financement a été abordée par le mauvais bout. Si les Allemands ne veulent pas de coronabonds, nous n’avons pas les moyens de les leur imposer. Par contre, la Banque centrale européenne a mis sur la table plus de 1 000 milliards d’euros, ce qui se compare tout à fait à ce qu’ont fait la Fed américaine ou la Banque centrale d’Angleterre. La BCE doit selon moi, calquer son comportement sur celui des deux banques centrales anglo-saxonnes.

    « Nous devons rebâtir notre souveraineté nationale et européenne». Que vous inspirent ces propos du président de la République ?

    La «souveraineté européenne» n’est pas un bon mot car il n’y a pas de peuple européen, mais elle signifie à mes yeux la mise en commun de nos moyens et l’harmonisation de nos plans de relance. Seule la nation fournit un cadre légitime à la démocratie.

    L’Europe actuelle est-elle à la hauteur ?

    On voit bien que l’Europe de Maastricht touche à sa fin. La mise au rancart du pacte de stabilité budgétaire et l’autorisation des aides d’État manifestent clairement que tous les gouvernements, y compris le gouvernement allemand ont pris conscience d’être face à une crise sans égale qui implique l’usage des grands moyens. Le mécanisme européen de solidarité a été fait pour autre chose: la sauvegarde de l’euro au lendemain de la crise (des dettes souveraines) de 2010. C’est un trop petit fourgon-pompe pour l’incendie qui nous menace. On peut déplorer que l’Europe ne soit pas capable de lancer un emprunt solidaire pour faire face à un péril inédit et qui nous est commun. Il faut se tourner vers ce qui existe véritablement, en l’occurrence la Banque centrale européenne qui va racheter des titres, y compris publics, et permettre aux États de mettre en œuvre des politiques de sécurité dans tous les domaines: la santé mais également l’agriculture, l’industrie et l’énergie. Était-il censé par exemple de fermer la centrale de Fessenheim qui nous donnait une énergie peu chère et décarbonée ? C’est ce qu’on appelle se tirer une balle dans le pied! Il est temps de revenir sur les concessions complaisantes faites aux Verts. Bien sûr, chacun adhère au fait qu’il faut préserver les biens communs de l’humanité, mais il faut rompre avec la technophobie, l’idéologie antiscience et l’hostilité à l’énergie nucléaire.

    La Chine peut-elle être le grand vainqueur de cette crise ?

    La Chine va repartir plus tôt que les autres grands pays industriels. Elle a su circonscrire la pandémie à la province du Hubei. Elle va creuser l’écart comme elle l’a déjà fait après la crise de 2008. La Chine a su allier le marché et la planification. Nous devons recréer les outils d’une politique volontariste: nommer des commissaires à la réindustrialisation. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les grandes démocraties ont su s’organiser. La liberté ce n’est pas l’anarchie. Le capitalisme va vers une certaine régionalisation qui n’empêchera pas les échanges mais qui est la condition de la viabilité à long terme de nos économies.

    Beaucoup évoquent le «monde d’après» et la refondation qui nous attend. Quels sont les grands axes sur lesquels travailler ?

    Il y en a quatre. Tout d’abord, le retour de l’État, c’est-à-dire du sens de l’intérêt général, du sens du long terme, le retour du patriotisme et du civisme chez les élites et dans le peuple.

    Le deuxième axe, c’est l’autonomie stratégique de l’Europe dans tous les domaines. Je suis inquiet des conséquences que la crise actuelle peut avoir sur notre budget de défense. Ce serait une erreur de relâcher notre effort dans le domaine de la modernisation de notre dissuasion nucléaire. Ce n’est pas non plus le moment d’abandonner notre politique agricole commune.

    En troisième lieu, il faut concevoir une grande Europe de l’Atlantique à la Russie. Enfin, en quatrième lieu, il faut revoir la philosophie de l’Union européenne et du marché unique, substituer au primat de la concurrence la politique industrielle. Bien entendu, la concurrence demeure la règle, mais celle-ci doit tolérer autant d’exceptions que l’intérêt général l’exige. Il est temps que la Commission, comme l’a dit M. Thierry Breton, fasse des propositions en matière de politique industrielle européenne. Pour le reste, je crois en la subsidiarité. Il faut accepter les aides d’État pour que chaque pays membre puisse retrouver une autonomie acceptable. Il n’est pas normal par exemple que nous ayons laissé partir à l’autre bout du monde des industries comme la fabrication des appareils d’assistance respiratoire.

    Nous devons repenser l’avenir en dehors des règles posées au plan théorique par Friedrich Hayek et Milton Friedman, et sur le plan politique par Margaret Thatcher et Ronald Reagan. Souvenons-nous que le marché unique a été créé en Europe quand le néolibéralisme était à son zénith. Il faut aussi savoir prendre congés en Europe de Jacques Delors et Pascal Lamy. La concurrence pure et parfaite a eu son heure de gloire, mais elle a aujourd’hui fait son temps.

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    RECOMPOSITION

     

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