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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Aux Mercredis de la NAR : #79 - Laurent JOLY pour son livre ”L'Etat contre les juifs”.


    Directeur de recherches au CNRS, Laurent Joly est l’auteur de plusieurs livres sur le nationalisme français et sur le rôle de Vichy dans la Solution finale. Il a concentré dans son dernier livre, L’Etat contre les juifs, ses recherches sur Vichy, les nazis et la persécution antisémite. Alors que le débat historiographique se poursuit dans une intention scientifique, des polémiques médiatiques ont répandu dans l’opinion publique l’idée selon laquelle Vichy aurait sacrifié les juifs étrangers pour “sauver” les juifs français. Le Journal de guerre de Paul Morand vient de confirmer le cynisme de Pétain et Laval.
     
     
    La NAR sur le net :
  • Soutien à L'Oriflamme Rennes et à notre camarade emprisonné !

     

     

    4 MOIS DE PRISON FERME POUR NOTRE MILITANT À LA SUITE D’UNE ACTION BANDEROLE À SAINT SENOUX !
    S’opposer au lobby LGBT qui veut conditionner nos enfants est donc passible de prison ferme...
     
    La cagnotte @gofundme a été supprimée, mais la condamnation, elle, demeure.
    Les donateurs vont être remboursés, nous lançons ainsi une cagnotte sur une plateforme plus libre afin d’aider notre militant condamné à 4 mois de prison ferme :
     
     
     
     
  • Société • La mondialisation malheureuse ou le règne de l'oligarchie

     

    Par Alexandre Devecchio    

    A l'occasion de la sortie de son essai « La Mondialisation malheureuse », le politologue Thomas Guénolé a accordé un entretien au FigaroVox [14.09] pour éclairer les rouages d'un système planétaire selon lui moins libéral qu'oligarchique.  

     

    Le-politologue-Thomas-Guenole_max1024x768.jpgLe titre de votre nouveau livre, La Mondialisation malheureuse, sonne comme une réponse à La Mondialisation heureuse d'Alain Minc. Est-ce le cas ?

    Oui. Plus largement, mon livre déconstruit brique par brique l'argumentation destinée à nous vendre la mondialisation actuelle comme étant « heureuse », le meilleur système possible ; alors qu'elle est objectivement malheureuse, c'est-à-dire inéquitable et inhumaine.

    Prenons un exemple. On nous dit que la mondialisation a toujours existé, ou au minimum qu'elle est vieille de plusieurs siècles. Donc, critiquer la mondialisation, cela reviendrait à critiquer le cours naturel de l'humanité. C'est faux : la grande interconnexion planétaire des hommes, des économies et des cultures progresse effectivement, malgré des cassures et des stagnations, depuis des siècles ; mais la mondialisation actuelle, que j'appelle malheureuse, ce n'est qu'une façon possible parmi d'autres d'organiser cette grande interconnexion. Du reste, les avocats de la mondialisation malheureuse ont beaucoup tendance à transformer « il n'y a pas d'alternative aujourd'hui » - ce qui est vrai - en « il ne peut pas y avoir d'alternative », ce qui est faux.

    Prenons un autre exemple. On nous dit que la mondialisation sous sa forme actuelle est le meilleur système possible pour faire reculer la pauvreté : c'est l'argument du « bilan globalement positif ». Or, cette théorie est indéfendable en raison des 36 millions de victimes de l'esclavage « moderne » ; notamment pour confectionner nos vêtements à prix cassés.

    Ceci, sans même parler des 3 millions d'enfants de moins de 5 ans qui meurent de la faim chaque année, alors qu'il y a encore plus de nourriture que ce dont nous avons besoin pour nourrir toute la population mondiale. C'est donc un problème de prédation et de gaspillage ; et non pas un problème de manque de nourriture.

    Vous soutenez que la mondialisation actuelle n'est ni libérale, ni néolibérale. Pourquoi ?

    D'une part, les politiques économiques que la mondialisation actuelle impose aux pays qu'elle touche consistent surtout à démanteler l'Etat-providence et à déposséder l'Etat-actionnaire. Puisque c'est donc un grand bond en arrière de la place de l'Etat dans l'économie et le social, le préfixe « néo- » est inapproprié. D'autre part, le vrai libéralisme économique est résolument hostile à toute rente de situation, à tout privilège, et à toute entente entre une poignée de grands groupes pour contrôler un marché. Prétendre que cette mondialisation est libérale alors qu'elle fabrique partout de grands oligopoles, c'est donc une usurpation.

    En réalité, puisque quelle que soit l'échelle retenue, son modèle économique et social consiste systématiquement à privilégier une minorité en précarisant une majorité, la mondialisation malheureuse est « oligarchiste » ; quant à ses grands bénéficiaires, les 0.1%, ce sont des « oligarques ». Par parenthèse, laisser les oligarchistes usurper le masque trompeur du libéralisme, c'est une énorme erreur : car cela leur permet de se prétendre mensongèrement les défenseurs de la liberté dans l'économie, alors qu'ils sont juste des défenseurs des intérêts des oligarques et des classes supérieures.

    Un défenseur de cette mondialisation vous objecterait qu'en laissant les très riches s'enrichir, on fait baisser la pauvreté…

    C'est l'argument de la « théorie du ruissellement ». Problème : il est faux. Dans ce livre, j'ai calculé le coefficient de détermination entre l'évolution des inégalités et celle de la pauvreté, pour une sélection de pays des cinq continents. Si l'aggravation des inégalités au profit des 0.1% était la cause de la baisse mondiale de la pauvreté, ce coefficient devrait être élevé, proche de 1. Or, au contraire, il est quasi-nul. CQFD: cette fameuse «théorie du ruissellement» est erronée.

    Vous appelez « pyramide globale » la société fabriquée par la mondialisation. Que trouve-t-on à ses différents étages ?

    En m'inspirant des travaux de Robert Reich, j'ai observé que la mondialisation malheureuse nous fait graduellement évoluer vers le retour des sociétés de castes. J'en compte neuf.

    Les oligarques sont ces 0.1% qui accumulent une fortune titanesque à force de prédations : par exemple, celle de l'oligarque espagnol Amancio Ortega, propriétaire de Zara, pèse 16 millions de fois la somme annuelle avec laquelle les quelque 3 millions d'Espagnols pauvres doivent survivre. Les ploutocrates sont les 10% les plus riches des différents pays : ils font partie des riches, mais ils sont aux oligarques ce que la petite Mars est à l'immense Jupiter. Les apparatchiks sortent d'un très petit nombre d'écoles véhiculant l'idéologie de la mondialisation malheureuse : ils sont tantôt cadres dirigeants de grandes firmes mondialisées, tantôt hauts fonctionnaires, et naviguent couramment d'un univers à l'autre. C'est par exemple Mario Draghi, tantôt vice-président de Goldman Sachs pour l'Europe, tantôt président de la Banque centrale européenne.

    Les prêcheurs essayent quant à eux de faire passer l'idéologie de la mondialisation malheureuse, comme naguère leurs équivalents médiévaux, pour l'expression de la Vérité révélée. Ce sont surtout des économistes, qui tendent d'ailleurs à marginaliser dans le système universitaire les économistes qui ne pensent pas comme eux, comme jadis on pratiquait l'excommunication. C'est par exemple l'économiste Jean Tirole : d'un côté il prêche la précarisation des salariés en invoquant le libre jeu de la concurrence ; mais de l'autre côté, il a exigé du gouvernement que soit empêchée la création d'une seconde section d'économie dans l'université française, qui aurait fait concurrence à la sienne.

    Les nomades sont les héritiers de ceux que l'écrivain Upton Sinclair appelait les « cols blancs » dans les années 30. Ils sont très diplômés, ils font des tâches de « manipulateurs de symboles », ils ne risquent guère le chômage, ils parlent couramment le « globish », ils vivent au cœur des grandes mégapoles, et l'expatriation leur est familière. Les précaires sont les héritiers, eux, des « cols bleus ». Ils appartiennent à la couche sociale que le sociologue Guy Standing appelle le « précariat »: ils sont chômeurs ou travailleurs pauvres, ils ont des contrats fragiles et incertains, ils ont des débuts de mois difficiles, et leur visibilité sur leur avenir est quasi-nulle.

    Les fonctionnaires sont une caste hybride : certains sont « manipulateurs de symboles » comme les nomades, d'autres sont plus proches des « cols bleus », mais tous sont protégés et sédentaires. Les laissés-pour-compte sont, dans les pays du Nord, les jeunes « NEET » - ni emploi ni éducation ni formation - éjectés très tôt de l'économie ; et dans les pays du Sud, surtout des paysans sans terres. Enfin, la neuvième caste, tout en bas, celle dont on ne parle jamais, ce sont les esclaves. Par exemple, les usines de la firme chinoise Foxconn, qui produit 40% des biens électroniques du monde pour Apple, pour Nokia et pour d'autres, sont qualifiées de camps de travail par des universitaires chinois eux-mêmes.

    Vous décrivez dans votre livre une mécanique de pillage des Etats et des populations par la mondialisation, mécanique dont la matrice est selon vous le système financier globalisé. Pouvez-vous nous restituer les grands traits de cette mécanique ?

    Dans les années 1930, pour faire face au Grand Krach de 1929, le président états-unien Franklin D. Roosevelt a imposé des réformes draconiennes afin d'enfermer la finance-casino dans une camisole de fer. Pour que les cours des monnaies ne déstabilisent pas l'économie, il a inspiré la mise en place, peu après sa mort, d'un système rénové de taux de change fixes. Pour que l'écroulement des banques qui jouent en bourse ne puisse plus contaminer l'économie réelle, il a séparé les activités des banques d'affaires et des banques de détail. Pour que l'économie réelle ne soit plus essorée par les dynamiques prédatrices de grandes firmes, que ce soit envers les richesses ou envers les habitants, il a érigé une économie mixte public-privé où l'Etat est puissant, ainsi que de solides protections des droits des salariés.

    A partir des années 1970 en revanche, ce « système rooseveltien » a été méthodiquement détruit, sous l'influence d'idéologies anti-Etat et anti-protections sociales, pour revenir aux règles, ou plutôt au manque de règles, de l'avant-1929. Les monnaies sont devenues cotées en bourse, avec toute l'instabilité qui en découle. La séparation des banques a été progressivement abolie, faisant ressurgir des mastodontes dans la banque et l'assurance. Il s'est ensuivi l'accumulation des krachs financiers et économiques, par exemple en 1979, jusqu'à la grande catastrophe de 2007-2009. A cet égard, à l'origine des printemps arabes il y a les émeutes de la faim ; à l'origine des émeutes il y a l'explosion des prix des denrées alimentaires de base ; et à l'origine de cette explosion des prix, il y a la libre spéculation des grandes firmes bancaires sur les cotations boursières de ces denrées.

    Nos basculements récurrents dans la récession ou la stagnation ne sont que la gueule de bois de ces ivresses répétées, monumentales, d'un système financier se comportant tel un noceur qui ne sait pas boire. Et pourtant, contre toute logique, la réponse politique à ces catastrophes consiste systématiquement à vendre à la découpe nos biens collectifs et nos entreprises publiques, tout en rabotant sans cesse les protections des populations. Un peu comme si, pris en flagrant délit d'ivresse sur la voie publique, un noceur réagissait en dépouillant et le gendarme, et le passant, au motif qu'en réalité ce serait de leur faute…

    Vous faites beaucoup de préconisations dans votre livre: des taxes anti-dumping protectionnistes ; une relance écologique de l'économie par des grands travaux d'Etat et des petits travaux des ménages ; le revenu de base pour résorber la grande pauvreté ; des campagnes de «name and shame » contre les grandes marques qui pratiquent l'esclavage ; la redistribution des terres dans les pays du Sud… Sur le plan de l'orientation politique, diriez-vous que votre livre est plutôt de gauche, de droite, ou ‘‘autre'' ?

    Le système de la mondialisation malheureuse est condamné à l'effondrement économique, parce que les oligarques et leurs grandes firmes, en particulier financières, sont incapables d'autorégulation. Ils provoquent donc des catastrophes de plus en plus graves au fil de leurs ivresses immaîtrisables. Il est aussi condamné à l'effondrement politique, parce qu'il sape lui-même son socle sociologique de soutien en précarisant de plus en plus les «cols blancs», qui donc rejoignent de plus en plus les électorats contestataires : le Brexit est un bon exemple. Et il est condamné à l'effondrement écologique, parce qu'à force d'accélérer le détraquement de l'écosystème, il met en danger la survie de l'espèce humaine.

    Vouloir changer ce système n'est donc pas une position particulièrement de droite, de gauche, écologiste, du centre, d'extrême droite ou d'extrême gauche : c'est simplement de la légitime défense. Autrement dit c'est un enjeu transpartisan. La très large majorité de l'humanité étant perdante dans ce système, elle doit s'organiser, à la fois par l'engagement politique, syndical et associatif, pour le remplacer par un système conforme à l'intérêt du plus grand nombre et à la préservation de l'équilibre écosystémique. J'appelle cela: préparer « l'altersystème ».

    Pensez-vous vraiment que le passage de la «mondialisation malheureuse» à « l'altersystème » soit possible ? Si oui, peut-il être proche ?

    A l'issue de mes recherches pour ce livre, je suis convaincu que le basculement de la mondialisation malheureuse à l'altersystème est à la fois possible, souhaitable, et relativement proche. Le point de rupture en sera, je pense, le basculement d'une grande puissance dans l'altersystème, servant d'avant-garde et de point d'appui. Ma seule véritable interrogation est de savoir si l'écroulement du système de la mondialisation malheureuse inclura une transition violente ; par exemple une grande guerre. 

    « Le système de la mondialisation malheureuse est condamné à l'effondrement économique, parce que les oligarques sont incapables d'autorégulation. »

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    Thomas Guénolé est politologue, maître de conférences à Sciences Po et docteur en Science politique (CEVIPOF). Il est l'auteur de Les jeunes de banlieue mangent-ils les enfants ? (Édition le bord de l'eau, 2015) et vient de publier La mondialisation malheureuse chez First. 

    Alexandre Devecchio           

  • Marseille, grande ville maghrébine ?, par Jean Messiha.

    École élémentaire Bouge, Marseille, 2 septembre 2021 © Patrick Aventurier-POOL/SIPA Numéro de reportage: 01036294_000039

    Macron à Marseille: voyage en Maghrébie


    Une tribune libre de Jean Messiha

    Comme l’État qu’il incarne, un président de la République est partout chez lui en France.

    6.jpgComme l’État qu’il incarne, un président de la République est partout chez lui en France. Ainsi la visite présidentielle XXL de Macron dans la cité phocéenne n’a rien d’exceptionnelle si ce n’est par sa longueur (trois jours) et le caractère très particulier de son objet : déverser des milliards sur le Maghreb… en France. Marseille grande ville maghrébine ? « Une grossière exagération, une outrance de plus de Messiha », diront mes détracteurs.  

    Je les invite (et vous avec) à une petite déambulation que j’ai effectué au cœur de la presse algérienne. 

    Un parfum d’Algérie

    Commençons par cet article d’Algérie Matin en date du 31 mai 2019 et titré : « Les Algériens de Marseille : horizon 2020 ». Petit dialogue entre amis, rapporté par la journaliste Zina. « Il y a combien d’Algériens à Marseille ? 200 000 je crois, pourquoi ? Bah… Marseille c’est 800 000 habitants ; ça veut dire qu’un habitant sur quatre est Algérien, ça pèse quand même ». 

    Macron a peut-être raison de lancer un grand plan pour Marseille. Mais sans grand plan contre l’immigration et sans un grand plan « justice et prison », cela équivaut à « pisser dans un violon ».

    Et Zina de forcer encore le trait quelques lignes plus loin. Non, ce n’est pas 200 000 mais 300 000 sur 869 994 en 2019, prend-elle le soin de préciser avant de s’enthousiasmer sur le fait qu’un habitant sur trois est « DZ » (nom que l’on donne à l’Algérie sur les plaques d’immatriculations). Je vous passe le reste de l’article, qui s’étonne qu’avec un tel poids démographique, les « DZ »  n’aient pas encore pris le contrôle politique de la ville.  300 000. Ne serait-ce pas un chiffre gonflé par une Algérienne un peu optimiste ? Pas si l’on en croit le très sérieux magazine, bien français celui-là, Marianne qui, dans un article du 6 mars 2019 sur la présidentielle algérienne, reprenait exactement le même chiffre.  Plus récemment un site de voyages algérien, « Visa-Algérie.com » pour ne pas le nommer, livrait un petit reportage sous le titre : « Marseille de la porte d’Aix à Noailles : un parfum d’Algérie ». Et cette fois l’auteure, Soraya Amiri, y va franco. Elle rappelle que la seconde ville de France est appelée par les Algériens la « 49eme Wilaya » (équivalent du département en France).

    Et quid du reste du Maghreb c’est-à-dire les communautés marocaines et tunisiennes ? Ces derniers sont 60 000. Qui le dit ? France Bleu Bouches-du-Rhône du groupe Radio France, dans un reportage du 19 mars 2015. Concernant les Marocains, là, le chiffre est plus difficile à connaître. Mais en extrapolant sur Marseille la proportion d’immigrés marocains dans la population totale des Bouches du Rhône, soit 3,7% (source INSEE), on obtiendrait 40 000 personnes. 

    Le cumul atteindrait donc 400 000, statistique qui ne tient évidemment pas compte du pullulement de clandestins du Maghreb, sous le regard effaré de la Bonne Mère. Allez, topons à 450 00 et on en parle plus. 

    Mais il y a aussi les Comoriens, non ? C’est vrai, mais ce n’est pas une population arabo-berbère, quoiqu’elle soit aussi musulmane sunnite. Elle compte au bas mot 50 000 âmes et sans doute 80 000. Sans oublier les Sénégalais, Maliens, etc.

    50 pour cent?

    Ainsi, largement plus de 50% de la population marseillaise est donc maghrébine et noire-africaine.  

    Le candidat Emmanuel Macron connaissait pertinemment ces réalités, lorsque, dans un discours électoral prononcé à Marseille entre les deux tours de la présidentielle de 2017, il déclamait une anaphore en citant une à une toutes les communautés qui désormais font la ville, en finissant par un « tous Français » peu convaincant…

    Contrairement à ce que des démographes progressistes nous diront, ce phénomène n’est pas très ancien. Dans les années 60, la deuxième ville de France était encore provençale, italienne, arménienne et pied-noir. C’est seulement à partir des années 70 que l’invasion se déploie lentement mais inexorablement et que Marseille perd chaque année un peu plus son « européanité » méridionale.  Elle est passée au fil du temps de ville globalement sud-européenne à une cité minoritairement française recroquevillée dans sa partie sud et, pour toute sa partie nord, la plus peuplée, en une vaste médina.  Sa situation économique et sociale est le reflet de sa composition démographique. Algérienne pour une grande partie, ce qu’elle est devenue reflète pour une grande part le « génie algérien ». Un « génie » qui a fait de ce pays magnifique bourré de richesses, à qui la France a légué non seulement des infrastructures dignes d’un pays développé de l’époque mais également un Sahara gorgé d’hydrocarbures en exploitation, un modèle de mal-développement.    

    Il reste toutefois un paradoxe. La ville phocéenne est dirigée depuis toujours par des « Français de souche ». Alors n’ont-ils pas une part de responsabilité dans cette situation ? Bien sûr que si. L’élite politique marseillaise qui n’a jamais brillé par son intégrité et son sérieux a pratiqué un clientélisme ethniciste cynique afin de s’accrocher au pouvoir.

    Un port qui perd des parts de marché

    Économiquement, son statut de premier port méditerranéen s’est érodé petit à petit, miné par une caste de voyous : les dockers CGT, branleurs invétérés qui feraient passer « les municipaux » des Chevaliers du Fiel pour des stakhanovistes. Abonnés aux grèves dures pour préserver leur statut et leur rythme de travail iniques (en 2010 un grutier bossait 12 heures par semaine pour 3 500 euros mensuels), ils ont paralysé le port des dizaines de fois et des centaines de jours depuis 30 ans. Résultat : malgré sa formidable situation géographique et des infrastructures autoroutières et ferroviaires excellentes, les armateurs ont réduit la voilure et lui ont préféré Gênes, Barcelone et surtout Valence. Pour preuve, la Cour des Comptes révélait dans un rapport de 2011 que le Grand Port de Marseille-Méditerranée avait vu sa part de marché en Méditerranée passer de 28% à 16% de 1980 à 2010. La mafia cégétiste blâme le manque d’investissements de l’État pour expliquer ce déclin. Mais comment investir dans un port tenu par des saboteurs ? Ceci dit, la responsabilité de l’État reste tout de même engagée car il fallait évidemment vider ce port de ce gang de dockers et opérer un « grand remplacement » qui lui, pour le coup, eut été salutaire. La ville de Marseille est ainsi devenue un boulet pour la nation. 

    Le taux d’emploi y est de 55,6% contre une moyenne nationale de 65,6%. Le chômage atteint 17%, soit le double de la moyenne nationale. Le taux de pauvreté culmine à plus de 26% alors qu’en France il est de moins de 15%. Ce n’est nullement la fatalité d’être une ville portuaire méditerranéenne. Avec leurs performances, ses rivales italiennes et espagnoles le démontrent. Le problème majeur c’est la tiers-mondisation et l’enracaillement de la cité phocéenne. Cette ville, naguère formidable, doit être mise sous tutelle d’un État fort et national pendant des années afin de d’espérer renaître.    

    « Raser, reconstruire et repeupler »

    Mais ne nous leurrons pas : la France ne la récupèrera pas complètement car, comme dirait Manuel Valls, il faudrait « raser, reconstruire et repeupler ». Or repeupler signifierait « rémigrer » des gens qui sont devenus Français (et dont une minorité mérite parfaitement de l’être) ce que notre attachement au droit ne nous permettra pas de faire. Mais nous devons impérativement empêcher que cette gangrène ne gagne le reste de la France. Vous me direz que c’est déjà le cas dans le 9-3 et dans bien des quartiers de nos agglomérations. Oui, mais pas encore au niveau d’une ville immense qui a complètement basculé dans l’altérité et le Tiers-monde.   

    Macron a peut-être raison de lancer un grand plan pour Marseille. Mais sans grand plan contre l’immigration et sans un grand plan « justice et prison », cela équivaut à « pisser dans un violon ». On ne soigne pas un cardiaque ravagé par l’alcool, le tabac et la malbouffe en ne lui filant que des médocs et des vitamines. Il faut aussi qu’il arrête de boire, de fumer et d’ingurgiter du cholestérol. Marseille a besoin d’un « en même temps ». Y investir ET la nettoyer de tous les clandestins et de tous les étrangers qui n’y foutent rien, y foutent le bordel et souvent les deux. Et Dieu sait qu’ils sont nombreux au pied de Notre-Dame-de-la-Garde.  L’un sans l’autre cela ne marchera pas. 

    Vous me direz qu’il n’y a pas que la cité phocéenne qui a besoin d’une telle politique. Et vous aurez raison.

     

    Economiste et haut fonctionnaire. Président de l’Institut Apollon.
     
  • 26 millions de royalistes, par Alain Decaux.

              Voici le texte complet de l'excellent article d'Alain Decaux, paru sous le titre "26 millions de Royalistes."

              Il s'agit du premier article d'une série de neuf, écrits chacun par une personnalité différente, et regroupés sous le titre global "Journal de l'Histoire 1788".

              L'ensemble a été publié dans "Le Figaro", du 13 juillet 1988 au 25 août 1988.           

              Le 13 juillet 1788, on le sait, un cataclysme tel que nul en France n'en avait gardé la mémoire accabla l'Ouest de la France: la grêle s'abattit partout avec une telle violence qu'elle anéantit la moisson. Fallait-il être grand clerc pour en déduire que le pain, en 1789, serait rare et que donc il serait cher. On n'avait vraiment pas besoin de cela, alors que surgissaient déjà tant de raisons d'inquiétude et non moins de sujets de mécontentement. Quelques temps plus tôt, un voyageur anglais, Arthur Young, agronome de profession et observateur d'instinct, notait: "Une opinion prévalait, c'est qu'on était à l'aurore d'une grande révolution dans le gouvernement." Vers la même époque, un des derniers ministres de Louis XVI, Calonne, avait, dans un rapport adressé au Roi, formulé un diagnostic plus sombre encore: "La France est un royaume très imparfait, très rempli d'abus et, tel qu'il est, impossible à gouverner." Une révolution imminente, un pays impossible à gouverner: pourquoi ?

              L'étrange de l'affaire est que, dans son ensemble, la France ne s'est jamais aussi bien portée. Oubliées, les épouvantables famines qui avaient désolé le règne de Louis XIV, celle de 1709 ayant à elle seule causé deux millions de morts. Éloignées, les grandes épidémies qui, au XVIII° siècle encore, avaient répandu la terreur. Qui plus est -et c'est peut-être l'élément capital- de 1715 à 1792 le territoire national n'a connu aucune invasion étrangère. Que découvre l'étranger qui, en 1788, parcourt la France? Un pays de 26 millions d'habitants -le plus peuplé d'Europe- dont l'opulence le frappe. Une nation en pleine expansion économique. Une agriculture de plus en plus prospère. Un commerce florissant. Paris est, pour le monde entier, l'incarnation d'une civilisation portée à son plus haut degré. Toute l'Europe parle français.

              Le problème, le vrai problème, est que, si la France est riche, l'Etat est ruiné. Du Roi jusqu'au plus humbles des citoyens, les français cherchent éperdument la solution d'une crise dont on sent qu'elle menace jusqu'à l'existence de la nation. Pour le Roi et ses conseillers, cette solution doit rester financière. Pour le plus grand nombre de français, elle ne peut que devenir politique.

                             L'évidence des réformes.

              Le colossal déficit accumulé d'année en année depuis si longtemps ne pouvait être réduit à néant que par le vote de nouveaux impôts. Cependant seuls les États Généraux, élus par l'ensemble de la nation, pouvaient voter des impositions supplémentaires. Ils n'avaient pas été convoqués depuis 1614. Fallait-il les réunir ? Le poids total de l'impôt reposait sur le Tiers État. Le clergé et la noblesse en étaient dispensés. L'occasion se présentait d'une plus grande équité fiscale. Fallait-il la saisir ? Le siècle tout entier aspirait, non pas à une révolution mais à des réformes. Le premier, Montesquieu avait souhaité un état libéral. Rousseau avait exposé les principes idéaux d'une démocratie égalitaire. Avec son extraordinaire alacrité, Voltaire avait donné la priorité à la liberté individuelle et à la tolérance. Jamais des théoriciens n'avaient rencontré si prodigieux écho. Toute la France cultivée les avait lus. Pour une raison évidente: ils s'adressaient à des esprits préparés.  

                Depuis plusieurs décennies, la bourgeoisie avait mobilisé une grande partie de la fortune de la France. Elle ne pouvait et ne voulait plus accepter les privilèges réservés à la noblesse, par exemple celui, exorbitant, qui, depuis 1781, accordait aux seuls nobles le droit de devenir officier. Non seulement elle les trouvait injustes mais humiliants. Qui dira la part des humiliations dans la naissance des révolutions ? Les paysans, dans leur majorité, étaient devenus propriétaires de leurs domaines. Mais ils devaient toujours au seigneur dont dépendait autrefois leur terre une incroyable quantité -jusqu'à 70% de leur revenu- de droits en nature ou en argent. Si la bourgeoisie enrageait, la paysannerie gémissait. Les cahiers de doléances qui devaient précéder la convocation des États Généraux allaient unanimement réclamer l'égalité devant l'impôt, l'égalité civile, l'accès aux emplois selon le mérite et non selon la naissance, l'accès de tous aux grades militaires. Tout ce qui pour nous est aujourd'hui la règle. Tout ce qui restait alors à conquérir.

                              Demain les États Généraux.

              Comme tout est allé vite! L'année 1788 s'ouvre, le 4 janvier, par un réquisitoire du Parlement contre les lettres de cachet qui permettent, sans jugement et par simple décision royale, de faire arrêter les citoyens. Soutenus par l'opinion, les parlementaires vont plus loin: ils réclament la liberté individuelle comme un droit fondamental. Le 3 mai, le Parlement affirme que le vote des impôts appartient aux États Généraux. En mai et juin, le Parlement de Grenoble entre en rébellion contre l'autorité royale. Le 11 juin, des émeutes éclatent à Dijon et à Toulouse. Le 14 juin, Grenoble réclame la convocation des États Généraux. Le 19 juin, Pau s'enflamme. Le 21 juillet, à Vizille, cinquante ecclésiastiques, cent soixante cinq nobles, deux cent soixante seize membres du Tiers État réclament les Etats Généraux.

              Le 8 août, Louis XVI capitule: les États Généraux seront convoqués pour le 1° mai 1789. Le 16 août, l'État doit suspendre ses paiements. C'est la banqueroute. D'évidence, ceci explique cela. Le 26 août 1788, le Roi rappelle Necker. Le retour aux affaires de ce grand bourgeois, suisse, protestant et libéral, fait croire à un peuple enthousiaste que la France est sauvée. Au début de novembre, une société de pensée qui réunit La Fayette, Mirabeau, Sieyès, Condorcet, Talleyrand, réclame que le nombre des députés du Tiers État soit doublé par rapport à ceux de la noblesse et du clergé. Elle demande que les votes, aux États Généraux, soient comptés par tête et non par ordre. Elle revendique -voilà qui est nouveau- un gouvernement représentatif. Le 27 décembre, Necker accepte le doublement du Tiers.

              Ainsi s'achève l'année 1788. Une immense gratitude monte vers le Roi Louis XVI en qui l'on voit le restaurateur des libertés. Il n'y a pas un seul républicain en France (1). "Nous sommes nés pour chercher le bonheur", écrit Madame Roland. Il n'est, pour préoccuper les esprits pessimistes, que cette catastrophe climatique qui a anéanti la moisson. Les optimistes répondent que dans un an on n'en parlera plus.

              Dans un an, le 13 juillet 1789.......

    (1): voir lA note "Royauté, évolutions, Révolution...." dans la Catégorie "République ou Royauté ?".

  • Le consentement à l’impôt, par François Schwerer.

    L’impôt, en France, est inégalitaire et il est vote par des gens qui ne représentent pas ceux qui le paient. Surtout, comment consentir à une redistribution sans frein, qui grève toujours plus lourdement notre avenir, sans réelle contrepartie ? Il est temps de se poser la question de la légitimité de l’impôt.

    9.jpgDans un article du journal Les Echos en date du 13 août 2021, le professeur Frédéric Douet a tout particulièrement insisté sur le fait que « le consentement à l’impôt est l’un des principes directeurs de notre pacte social ». Le principe résulte, en France, de l’article 14 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « Tous les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leur représentant la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée ». Ce principe est en fait beaucoup plus ancien puisqu’on le trouvait déjà inscrit en Angleterre dès 1215 dans la Magna Carta et qu’un siècle plus tard le roi Philippe le Bel le faisait appliquer officiellement en France par les États Généraux pour financer la guerre des Flandres.

    Dans le cours de l’Histoire, on constate qu’il a été très diversement appliqué selon les époques et les pays, mais qu’il n’a jamais été réellement remis en cause. Du temps où le suffrage censitaire était la règle, seules les personnes payant un certain montant d’impôts directs étaient électeurs. Si donc tous les citoyens n’étaient pas appelés à donner leur consentement à l’impôt, du moins ceux sur qui la charge en reposait le contrôlaient-ils, par leurs représentants élus.

    Ce principe figure aujourd’hui à l’article 47 de notre Constitution, lequel déclare que « le Parlement vote les projets de loi de finances ». Si les textes législatifs sont bien clairs, l’application qui en est faite pèche au moins sur deux points importants qui, en fait, dénaturent complètement le principe.

    Ce ne sont pas ceux qui payent l’impôt qui y consentent

    Officiellement le Parlement est élu au suffrage universel. Dès lors tous les citoyens peuvent y participer puisque tous sont égaux en droit. Mais le principe est bafoué dans les faits : le Parlement est élu par ceux qui ne payent pas l’impôt – du moins l’impôt direct. En effet, aujourd’hui, pour de très bonnes raisons peut-être, plus de la moitié des citoyens est exonérée en tout ou partie de l’impôt sur le revenu. On y trouve d’abord ceux qui sont le moins favorisés et qui, en 2021 représentent 55 % des foyers fiscaux. On y trouve ensuite, et cela est plus subtil ceux qui ont de très gros revenus – de très grosses facultés contributives – et qui peuvent, avec l’aide de conseils fiscaux autorisés, bénéficier de toutes les mesures d’optimisation fiscale (voire d’évasion fiscale) que les multiples lois ont empilées au cours du temps. Sans compter que les Parlementaires eux-mêmes ne sont pas soumis à l’impôt de la même façon que les autres citoyens.

    Dès lors la charge des impôts directs repose en très grande partie sur les « classes moyennes », autrement dit sur les forces vives du pays. Comme les campagnes électorales donnent un avantage aux candidats dont les promesses démagogiques séduisent les intérêts égoïstes des électeurs, la minorité sur laquelle pèse la charge des impôts directs n’a aucune chance d’être entendue ; elle ne peut pas être représentée. On est donc ici à l’opposé du système censitaire : ce ne sont pas ceux qui payent l’impôt qui y consentent mais ce sont ceux qui ne le supportent pas qui étendent sans cesse le champ des emplois financés grâce à lui. Ils cherchent ainsi à bénéficier de redistributions toujours plus importantes. Il n’y a donc plus consentement à l’impôt de la part de ceux qui le supportent mais spoliation de leurs revenus par ceux qui ne contribuent pas équitablement aux besoins de la communauté nationale. Il ne faut pas s’étonner de voir que la charge de ces impôts augmente toujours plus sur le dos de ceux qui en sont redevables car il est toujours plus facile d’être généreux avec l’argent des autres.

    Il n’y a pas de réel consentement à l’impôt

    En France, en 2020, alors que les mesures pour lutter contre la pandémie n’avaient pas encore atteint les sommets qu’elles ont allègrement vaincu depuis, les dépenses de l’État ont, en gros, correspondu au double de ses recettes. C’est-à-dire que la moitié des dépenses n’ont pas été financées ou encore que l’impôt auquel les représentants du peuple ont donné leur consentement ne couvre que la moitié des dépenses.

    Le Conseil d’État, lui-même s’est ému de voir que le déficit structurel (c’est-à-dire celui qui apparaît avant toute mesure nécessitée par des événements non prévus) s’élèverait en 2021 à environ 4,5 points de PIB – plus que le montant total des investissements publics programmés. L’avant-projet de budget pour 2022, année électorale oblige, est bâti avec un déficit record encore plus important. C’est-à-dire clairement que le Gouvernement renonce lui-même à solliciter l’accord des représentants du peuple sur le financement de ces mesures. Qui dit consentement à l’impôt dit que toutes les dépenses sont couvertes. Le recours à l’emprunt pour financer certaines dépenses signifie que non seulement la couverture de ces dépenses n’a pas été approuvée mais encore que l’on charge le budget des générations suivantes qui devront faire face au remboursement de ces dettes pour l’usage desquelles personne n’aura jamais sollicité leur consentement.

    De tels budgets violent purement et simplement l’article 14 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui fait pourtant intégralement partie de notre « bloc constitutionnel ». En effet cet article prévoit expressément que les citoyens doivent consentir au recouvrement et à la durée de la contribution publique. Avec des emprunts ainsi reconduits d’année en année les représentants des citoyens ne sont donc pas appelés ni à suivre le mode de remboursement, ni à consentir librement à sa durée. Quant au montant même de cette charge, il ne peut y consentir non plus puisqu’il ne la connaît pas, celle-ci dépendant de l’évolution des taux sur les marchés internationaux tant que le Gouvernement restera apte à faire « rouler » la dette, c’est-à-dire à la renouveler à son échéance. Selon les chiffres annoncés cette année au premier jour de l’automne le déficit public de la France devrait être de 114 % du PIB. Et ceci est encore sous-estimé dans la mesure où un certain nombre de dettes ne sont pas provisionnées et n’entrent donc pas dans ce calcul, comme, par exemple, les retraites de la fonction publique.

    Il n’y a donc pas consentement à l’impôt (et pour une proportion énorme) puisque, un jour ou l’autre, il faudra bien sous une forme ou sous une autre rembourser ces dettes. Que ce remboursement donne lieu à une explosion de la charge fiscale des citoyens, à la spoliation de leur épargne, à l’anéantissement de leur système de retraite ou à la destruction de leur monnaie, peu importe. La cause de cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de leurs têtes est bien l’absence de consentement à l’impôt. Et, ce qu’il y a de plus grave c’est que le Gouvernement lui-même en décide ainsi sans que les « représentants » du peuple, censés être les garants du respect de ce principe, ne s’en émeuvent. Quand le Gouvernement annonce qu’il a baissé les impôts de 50 milliards en cinq ans, il trompe délibérément les Français car, en réalité, il n’a fait que différer dans le temps le paiement des charges bien réelles qu’il a continué à faire croître.

    Or, si l’impôt est une contribution obligatoire du citoyen, sans contrepartie, il est indispensable que celui-ci puisse déterminer le bénéfice qu’il peut attendre de cette charge qu’il supporte. S’il ne peut déterminer ce bénéfice, ni simplement en situer l’horizon, il est privé d’une liberté essentielle. S’il rejette la charge de cette contribution sur les générations suivantes, il les prive de cette liberté essentielle. Dans les deux cas, on peut dire avec Hannah Arendt que les lois de finances actuelles sont éthiquement illégitimes. L’État-providence qui s’est arrogé le droit de redistribution des ressources, qui décide seul de ce qui est bon pour le peuple et qui prend en charge jusqu’à sa santé, n’est qu’une démocratie factice qui n’a aucun souci du bien commun. Comme tout débiteur, il y aura bien un jour où il devra rendre des comptes.

     

    Illustration : Mais c’est très simple : la réduction d’impôt résultant de l’application du quotient familial ne pourra excéder 1 592 € par demi-part, ou la moitié de cette somme (soit 796 €) par quart de part s’ajoutant à une part pour les contribuables célibataires, divorcés, veufs ou soumis à l’imposition distincte, et à deux parts pour les contribuables mariés soumis à une imposition commune.

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    Source : https://politiquemagazine.fr/

  • Islam et féminisme (3/3), par Annie Laurent

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    Le jeudi 16 juin dernier, nous donnions ici-même le premier texte de cette série de trois que consacre Annie Laurent au thème Islam et féminisme.

    Hier, nous avons publié le deuxième volet de cette série, et vous pouvez retrouver ces deux premiers textes ici :

     

    • Islam et féminisme (1/3), par Annie Laurent

    • Islam et féminisme (2/3), par Annie Laurent

     

    Voici, aujourd'hui la première partie du troisième et dernier texte de la série. Un grand merci et un grand bravo à Annie Laurent, qui nous éclaire aussi parfaitement et aussi régulèrement...

    François Davin, Blogmestre

    Femme devant la grille fermée d’une mosquée en Inde, avec écriteau "Entrée interdite aux femmes" (creative commons)

     

     

    Comment le féminisme musulman est-il conçu ? S’aligne-t-il sur le féminisme occidental ? Que faut-il en attendre en termes d’amélioration du statut et de la vie des musulmanes ?

    Dans leurs livres, Zeina El-Tibi, Nayla Tabbara et Asma Lamrabet considèrent aussi l’islam comme la religion qui, historiquement, a apporté les plus grands progrès à la condition féminine. Nous proposons ici une réflexion pour répondre à cette démonstration.  

    Z. El-Tibi : « L’étude des textes fondamentaux de l’islam, l’analyse de la doctrine des nombreux penseurs, le rappel historique de la place des femmes dans le développement de l’islam et de la société islamique permettent de constater que les idées reçues faisant de l’islam une sorte de religion misogyne sont inexactes. Pourtant, dans la pratique, force est de constater que les prescriptions du Coran et de la Sunna n’ont pas toujours été respectées : elles ont été soit détournées de leur sens par des interprétations douteuses, soit totalement ignorées » (La condition de la femme musulmane, Cerf, 2021, p. 121). Il s’agit donc, affirme-t-elle, de « retrouver la vérité de l’islam » (ibid., p. 200).

    Pour A. Lamrabet, « la création égalitaire des hommes et des femmes dans le référentiel coranique est essentielle à rappeler aujourd’hui, à l’heure où au nom du religieux on veut nous faire croire que l’inégalité est une prescription divine et qu’accepter l’inégalité c’est faire preuve de soumission et d’obéissance à l’ordre de Dieu » (Islam et femmes. Les questions qui fâchent, Gallimard, 2017, p. 24).

     

    L’ISLAM, RELIGION DE LA FACILITÉ ?

    Z. El-Tibi met en garde contre « des attitudes dogmatiques trop abstraites ou trop rigides » pour comprendre et appliquer les principes de l’islam. « Sur le plan de la vie sociale comme sur celui de la vie spirituelle, la pensée islamique expose que la religion n’est pas destinée à faire peser sur les êtres humains des charges intolérables, pas plus qu’elle ne demande une servilité aveugle ». Elle se réfère au Coran : « Dieu veut pour vous la facilité ; Il ne veut pas pour vous la difficulté » (2, 185) ; « Ainsi, avons-Nous fait de vous une communauté de juste milieu » (2, 143) (op. cit., p. 35-36).

    Cet auteur considère les « règlementations excessives » comme « des innovations blâmables » (ibid., p. 43) qui contredisent les recommandations exposées par Mahomet dans son sermon d’adieu, donné à La Mecque en 632 : « Prenez garde, ne vous écartez pas du droit chemin après ma mort […]. Raisonnez bien, ô peuple, et comprenez bien les mots que je vous transmets. Je laisse derrière moi deux choses : le Coran et mon exemple, la Sunna. Et si vous les suivez, jamais vous ne vous égarerez » (ibid., p. 43). Pourquoi alors conseille-t-elle « de ne pas s’enfermer dans des détails surajoutés sans intérêt » lorsqu’ils font partie de ces textes, et de « ne plus dénaturer le sens véritable du Message » qui est pour la femme « celui de l’émancipation et de l’égalité des droits » ? (ibid., p. 43).

    Mais n’est-ce pas la sacralité de cet héritage « divin et prophétique » reconnue par Z. El-Tibi qui engage tout musulman ? Les trois intellectuelles musulmanes savent d’ailleurs que pour leur religion, à laquelle elles se disent attachées, le Coran est un Livre « incréé », réputé immuable et définitif, donc non soumis aux aléas du temps et de l’histoire, tandis que la Sunna a pour fonction de compléter et de préciser ce qui lui manque. Cf. A. Laurent, L’islam pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore), Artège, 2017, p. 22-25.

    L’ISLAM EN AVANCE SUR L’HISTOIRE ?

    « Sur le plan communautaire, l’Islam a accompli une véritable révolution culturelle et sociale. Avant l’Islam, à l’époque de la jahiliya (l’ignorance), les rapports homme-femme étaient fondés sur une relation de force et la femme n’avait pratiquement aucun droit. L’Islam a apporté plus de justice dans les relations entre hommes et femmes, améliorant considérablement la condition féminine et en reconnaissant aux femmes des droits dans tous les domaines » (Z. El-Tibi, p. 55-56).

    Ce que les musulmans appellent jahiliya est censé correspondre à la période antérieure à l’irruption de l’islam dans l’histoire humaine. Ce concept apologétique a été développé par la tradition musulmane pour magnifier l’apport de l’islam, à la manière dont on a qualifié le « Moyen Âge » de « moyen ». Était-il pertinent de percevoir sous ce prisme l’Arabie préislamique, caractérisée semble-t-il par une culture patriarcale et misogyne ? La tradition musulmane donne pourtant, parmi d’autres, l’exemple de Khadija, femme d’affaires, patronne puis épouse de Mahomet. Le paganisme de la jahiliya avait donc permis à Khadija d’acquérir une position enviable, qui ne devait donc rien à un islam encore inexistant. A moins que celle-ci n’ait été chrétienne, ou christianisée ? Cette même tradition indique en effet que Khadija était la cousine d’un homme présenté comme chrétien (Waraqa Bin Nawfal), qui avait célébré son mariage avec Mahomet.

    De nombreux travaux d’historiens attestent en effet qu’au VIIème siècle, le christianisme était déjà répandu chez les Arabes, nomades et sédentaires établis dans tout le Proche-Orient, dans la péninsule arabe en particulier et jusque dans le Yémen actuel. Une chrétienté certes fragilisée par des hérésies, des relents de paganisme et de superstitions ainsi que par l’instabilité et les rivalités politiques tribales et impériales. En outre, pour ce qui était des Arabes nomades, les Bédouins, leur mode de vie errant les privait d’attaches à des institutions stables (évêchés, paroisses) et les réduisait à une pratique sacramentelle aléatoire. Une telle situation a pu contribuer au maintien de l’organisation ancestrale de la société, et à la tradition musulmane de caractériser la jahiliya par des pratiques païennes terribles, comme le fait de tuer les filles à leur naissance pour raisons économiques (en interprétation des étranges versets coraniques 16,58-59 et 81,8-9). Ce qui permet à Z. El-Tibi de souligner la nouveauté prescrite par le Coran lorsqu’il interdit ces meurtres (17, 31) (ibid., p. 52).

    Il n’y a pourtant pas lieu de généraliser, souligne le Père Antoine Moussali, lazariste libanais (1921-2003). « Des études aussi bien religieuses que sociologiques nous renseignent sur la condition de la femme avant l’islam. Il n’apparaît pas que sa condition fût si inférieure qu’on le dit. Parmi les tribus arabes, certaines étaient chrétiennes, d’obédience jacobite ou nestorienne. Les femmes chrétiennes exerçaient le rôle de diaconesses. Nous savons aussi que des reines dirigeaient des tribus » (Judaïsme, christianisme et islam. Etude comparée, éd. de Paris, 2000, p. 169).

     

    QUAND LE CORAN ALTÈRE LA BIBLE

    Indépendamment de l’exactitude historique, l’erreur de Z. El-Tibi, imitée par N. Tabbara, est aussi de présenter les progrès apportés selon elles par l’islam comme une innovation au niveau de l’histoire en général et pas seulement au niveau d’un territoire défini ou d’une société particulière. Pour sa part, A. Lambaret va jusqu’à attribuer à saint Thomas d’Aquin (1225-1274) l’idée selon laquelle la femme serait un « mâle défectueux » parce qu’elle a été créée en second (op. cit., p. 35).

    Ce faisant, les trois auteurs omettent ou déforment l’enseignement biblique contenu dans la Genèse, récit qui remonte aux origines de la Création et a donc précédé le Coran de plusieurs siècles. On y lit : « Dieu créa l’homme à son image ; à l’image de Dieu Il le créa ; homme et femme Il les créa. Dieu les bénit et leur dit : soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la, dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et surtout les animaux qui rampent sur la terre » (Gn 1, 27).

    Ce récit a été commenté par le pape Jean-Paul II dans l’une de ses 129 catéchèses sur « l’amour humain dans le plan divin », prononcées entre 1979 et 1984. Yves Semen, docteur en philosophie, a repris et commenté ces enseignements dans plusieurs ouvrages.

    Voici l’explication donnée par Jean-Paul II au sujet de la citation ci-dessus. « La traduction française du texte biblique est un peu limitée parce que le français, comme la plupart des autres langues européennes, ne dispose que d’un seul mot pour désigner l’homme au sens générique et l’homme au sens de “mâle”. En latin, on dispose de deux mots différents (homo et vir), en grec également (anthropos et andros). L’hébreu lui aussi dispose de deux termes différents. Dans le texte, “Dieu créa l’homme à son image”, c’est le terme “ha adam” qui est utilisé. Cet “adam” est en fait un substantif collectif, qui désigne toute l’humanité. Il faut donc comprendre “Dieu créa ha adam – l’humanité ou l’humain, ou encore l’Homme – à son image,  à l’image de Dieu Il le créa”. Puis, quand le texte précise “homme et femme Il les créa”, ce sont les termes “zackar”, c’est-à-dire mâle, et “qeba”, c’est-à-dire femelle, qui sont employés. Autrement dit, le texte hébreu nous montre que l’homme est d’abord créé comme “humanité”, sans considération de différenciation sexuelle, puis, dans un second temps seulement, il est dit qu’il est créé dans sa masculinité et sa féminité comme homme et femme » (La sexualité selon Jean-Paul II, Presses de la Renaissance, 2004, p. 79-81).

    La différence entre l’homme et la femme dans la Genèse n’implique donc pas la supériorité du premier sur la seconde et la subordination de la seconde sur le premier, comme l’écrit A. Lamrabet, tout en niant l’affirmation contraire énoncée dans le Coran (4, 34 ; cf. PFV n° 89).

    François de Muizon, agrégé de philosophie, a consacré à ce thème un essai d’une grande utilité, dont le titre suggère implicitement la particularité biblique comparée au récit coranique : Homme et femme, l’altérité fondatrice (Cerf, 2008).

     

    LA PRIMAUTÉ DU CHRISTIANISME SUR L’ISLAM

    C’est le Christ, Nouvel Adam, qui est venu rétablir l’ordre prévu dans le plan initial de Dieu : mariage monogame et indissoluble, fidélité conjugale (Mt 19, 3-8 et 5, 32 ; Mc 10, 7-8 ; Lc 16, 18), respect dans les relations hommes-femmes. Ce programme est illustré par la liberté et la vérité du comportement de Jésus envers les femmes qui l’accompagnaient et celles qu’Il rencontrait, mais aussi par son refus de rejeter ou de condamner la femme pécheresse (Lc 7, 37-50) et celle qui était accusée d’adultère (Jn 8, 3-11).

    Sept siècles avant l’islam, le christianisme, à travers l’attitude et l’enseignement du Christ, avait donc bouleversé les traditions juives de l’époque en conférant aux femmes une pleine dignité et en acceptant leur participation à la vie sociale, y compris à travers la fréquentation des hommes. Le Nouveau Testament (Évangiles, Actes des Apôtres, Épîtres) abonde d’exemples dans ce sens.

    Celui de Marie-Madeleine, à qui saint Thomas d’Aquin donnera le titre d’« apôtre des Apôtres » parce qu’elle avait été chargée par le Christ d’annoncer sa résurrection aux Douze, et des autres femmes qui accompagnaient Jésus et ses disciples, y est particulièrement significatif, étonnant et nouveau, souligne l’exégète Chantal Reynier. « Étonnant car les maîtres religieux juifs du 1er siècle n’admettaient pas les femmes parmi leurs disciples ! […]. Or, désormais, « la femme quelle qu’elle soit, peut toujours approcher Jésus sans crainte car il respecte non seulement les hommes mais aussi les femmes, pour ce qu’ils ou elles sont, des personnes aimées du Père depuis toute éternité. Il ne cherche pas à les assujettir, ce qui tranche sur les relations hommes-femmes de l’époque ». Cet auteur note aussi que saint Paul, « à l’exemple de Jésus, n’hésitera pas à s’entourer de collaboratrices », donnant à certaines d’entre elles la mission d’enseigner (1 Co 9, 5). (Marie de Magdala, Cerf, 2022, p. 50-54).

    L’histoire chrétienne regorge d’exemples de femmes,

  • Désolés, Saint-Père, nous ne sommes pas d'accord

     

    En deux mots.jpgDans un message pour la journée mondiale du migrant et du réfugié, - que le Vatican a publié le 21 août, pour une célébration devant avoir lieu en janvier 2018 -  le pape François vient de déclarer que « la sécurité des migrants passe toujours avant celle des nations ». Parce que, dit-il, les personnes passent avant les communautés auxquelles elles appartiennent.

    Désolés, Saint Père, nous n'adhérons pas à cet enseignement ; fussions-nous de fervents catholiques, nous n'y obéirons pas ; nous le contesterons dans son fond et dans ses effets que tout nous désigne comme détestables. 

    Le « principe de la centralité de la personne humaine » qu’invoque le pape François s’applique justement comme condition de la réalisation du Bien Commun. Non comme prévalence ou opposition à ce dernier. Il n'existe pas, en effet, de personnes humaines sans appartenance à une communauté, notamment nationale, soit par simple naissance, ce qui est le cas très général, soit, dans des cas particuliers, par choix ultérieur d'une autre communauté que celle de naissance, mais de toute façon antérieure à cette dernière.

    Les victimes du terrorisme, dont on a aujourd'hui la certitude qu'il est largement induit par les flux migratoires, sont aussi des personnes. Personnes appartenant à des nations, dont le pape voudrait que les dirigeants fassent passer leur sécurité après celle des migrants. Mais eux au moins savent appartenir à des communautés dépassant leur personne. L'Ouma, par exemple, pour les Musulmans.

    L'affirmation du pape d'un droit des personnes migrantes supérieur à celui des nations qu'elles traversent ou qu’elles rejoignent, et de leurs ressortissants, nous paraît être de pure démagogie, fausse en son principe, pernicieuse en ses effets. En tout cas non opposable au Politique et à ses droits et devoirs.

    Car la démagogie pontificale favorise, encourage et justifie la vague de migrants qui, aujourd'hui, submerge l'Europe. Et qui la frappe en de nombreuses personnes, victimes de la fureur.

    Le Pontife Romain prêche ici contre sa paroisse. Il n'est pas sûr que lui-même ou l'un de ses successeurs ne doive pas un jour s'en repentir amèrement.  

     

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant :

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Exposition • « América ! La maison d’Orléans et les États-Unis » au château de Chantilly

     

    Du 15 mars au 30 juin 2018, le cabinet des Livres du château de Chantilly accueillera l’exposition « America ! La Maison d’Orléans et les États-Unis (1778-1895) ».

    Cette exposition documentera  les liens très forts qui ont existé, sur quatre générations, entre l’une des principales dynasties européennes et la patrie de Washington depuis la guerre d’indépendance jusqu’aux lendemains de la guerre de Sécession. 

    Parmi les documents exposés, en provenance de Chantilly, de Cornell University, du musée de Blérancourt, de la Fondation de Chambrun/La Fayette (La Grange), et de la Fondation Saint Louis/Archives nationales, on trouvera notamment : deux pamphlets contre le duc de Chartres minimisant et ridiculisant son rôle dans le combat d’Ouessant (1778), les carnets de voyage aux États-Unis du jeune Louis-Philippe, ainsi que son portrait par un de ses frères, réalisé à Philadelphie en 1797, une carte des États-Unis offerte en 1807 par Louis-Philippe, duc d’Orléans, à son futur aide-de-camp Rohan-Chabot, qui l’annota lors de son séjour dans la région de Grands lacs, une lettre du duc d’Aumale (mars 1848) dans laquelle il déclare « Je serai probablement citoyen américain… je défricherai et vivrai de mon travail », son exemplaire de « La Case de l’oncle Tom » (by the little woman who started the great war, selon la phrase de Lincoln), les aquarelles du prince de Joinville et les photographies du comte de Paris relatives à la guerre civile américaine (1861-1865), divers documents relatifs à l’édition américaine de l’ouvrage du comte de Paris « The History of the Civil War in America » et une photographie du comte de Paris à Gettysburg, prise en 1890 et illustrant l’avènement du « tourisme de champ de bataille ».    (Source : Domaine de Chantilly)

  • Famille de France • Le prince Jean après le voyage d'Emmanuel Macron en Inde : « Penser global, agir local»

    Affiche de bienvenue déployée pour le voyage d'E. Macron en Inde

     

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    Penser global, agir local

    Le Président de la République est rentré de son voyage en Inde.

    Il avait la volonté affichée de faire de la France « la porte d’entrée » du géant asiatique en Europe ainsi qu’un partenaire stratégique privilégié. Ce voyage s’est conclu par plusieurs contrats pour quelques 13 milliards d’euros, dans de nombreux domaines comme l’environnement (la distribution d’eau potable et la modernisation du réseau dans le sud de l’Inde), l’énergie (l’inauguration d’une centrale solaire et un accord de vente définitive de réacteurs EPR), les transports (la fourniture et la maintenance de moteurs d’avion et l’alimentation électrique des métros ainsi que la fourniture de nouveaux trains) et enfin l’armement. 

    Un beau bilan, pour autant que cela puisse avoir des répercussions sur le tissu économique de notre pays, ce qui n’est pas forcément dit. Pour preuve, les centres de nos petites et moyennes villes se vident de leurs commerces. À Dreux, par exemple, en dehors de plusieurs axes de passages, notamment la rue piétonne qui va vers le Beffroi ou encore la place du marché couvert, il suffit de parcourir les rues adjacentes, pour observer de plus en plus de devantures vides, en dehors des coiffeurs, opticiens, assurances, etc… dont le développement semble lié aux périodes difficiles. L’une de ces rues, qui ne fait pas plus de cent mètres, compte jusqu’à dix devantures vides. C’est en partie la faute à Rousseau, mais pas uniquement. Le choix a été fait de développer prioritairement certaines zones à la périphérie des villes. Et puis il y a des erreurs stratégiques de certaines marques Amandiers-1-300x225.jpgqui ont choisi de mauvais emplacements, ou qui proposent de mauvais produits.

    Heureusement, le printemps revient.

    En tout cas, les amandiers sont en fleurs ce qui me semble être un bon présage. Peut-être pas pour résoudre la question de fond de notre économie, mais au moins pour nous donner l’énergie d’avancer !    

      

    Jean de France, duc de Vendôme
    Domaine Royal de Dreux le 23 mars 2018

     

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    Déclin des commerces au centre de Dreux 

    Le site officiel du Prince Jean de France

  • Famille de France • Prince Jean : « À contre-courant »

     

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    À contre-courant

    J’ai très mal dormi la nuit dernière. La sortie d’un hiver fatiguant, long et difficile, peut être ! De nombreuses images, réflexions me remplissaient la tête :

     Le débat préalable à une loi bioéthique dont l’issue semble prévue d’avance, l’humain étant devenu la dernière marchandise à la mode (cf. la lettre de la Fondation Lejeune de mars 2018) ;

     Une vidéo flippante où Jacques Attali prédit à notre humanité un avenir accaparé par les puissants et aux libertés réduites ;

     Une réflexion de Philippe de Villiers expliquant comment aujourd’hui cette vison ultra libérale rejoint la vision d’un monde totalitaire, les deux trouvant leurs origines dans la philosophie des lumières ;

     Une vision erronée dont s’accommode très bien l’Islam conquérant sous les différentes formes qu’il prend aujourd’hui dans notre pays ;

     L’envahissement de l’une de nos nécropoles avec l’approbation des défenseurs de cette pensée unique révolutionnaire ;

     Des princes qui plutôt que de défendre le faible joignent leur voix à cette fausse modernité et s’éloignent de leur vocation ;

     Des réseaux alternatifs qui, plutôt que de prendre du recul, rajoutent une couche sur toutes nos misères.

    Que nous reste-t-il, me direz vous ? J’entends déjà mes adversaires : vos yeux pour pleurer ! Ce n’est pas ma nature. Il faut du courage aujourd’hui pour protéger la veuve et l’orphelin, pour défendre l’être, le beau, le bien, le vrai, la vie, la famille, l’éducation, le travail. Heureusement, il y a ces modèles de courage, comme notre gendarme de Carcassonne. Leurs hauts-faits nous inspirent, à notre échelle, ces petits gestes qui changent la vie et qui rendent notre monde meilleur, car ne s’agit-il pas de cela ? Car il n’est pas seul, notre héros. Sans ces petits gestes que notre monde serait laid ! Ils rehaussent, civilisent, car ne s’agit-il pas de cela ? À contre courant, il est là notre chemin, notre combat. Allons-y tout joyeux.  

      

    Jean de France, duc de Vendôme
    Domaine Royal de Dreux, les Rameaux

     

    Le site officiel du Prince Jean de France

  • Société • D'accord avec Gérard Leclerc : les réseaux sociaux ne sont que des machines à décerveler les esprits !

     

    par Gérard Leclerc
     

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    Décidément, les fameux réseaux sociaux se permettent tous les culots.

    Je trouve sur ma boîte mel une véritable injonction de la part d’un organisme spécialisé dans l’activisme pétitionnaire. Je ne sais qui s’est permis cette intrusion et comment elle s’est produite. Mais aujourd’hui, je la trouve inadmissible et insupportable. Je lis : « Gérard, une nouvelle pétition prend de l’ampleur sur change.org, nous pensons que vous pourrez peut-être la signer. Adressée à ordre des médecins. Que le docteur Bertrand de Rochambeau soit démis de ses fonctions. Signez cette pétition d’un seul clic. » L’olibrius qui a rédigé ce texte inconcevable devrait être lui-même banni de ses fonctions, parce qu’il ne comprend même pas le texte censé avoir provoqué son courroux. En l’espèce, le docteur Bertrand de Rochambeau n’a pas demandé la suppression du droit à l’avortement. Il a simplement eu le courage d’affirmer qu’en conscience, il ne lui était pas permis d’accomplir un acte abortif qui supprime une vie.

    arton22931-9c303.pngLe texte pétitionnaire vaut son pesant de mauvaise foi ou d’inintelligence caractérisée. Je lis encore : « Intolérable ! À l’heure où la France manque de gynécologues, à l’heure où les patientes dénoncent des sévices sexuelles de la part de leurs praticiens, à l’heure où nous faisons entrer Simone Veil au Panthéon, nous devons sauvegarder ce droit (qui n’en déplaise à ce cher monsieur) est toujours légal en France. » J’arrête la lecture de ce pataquès invraisemblable qui aurait déjà reçu plus de 17 000 approbations.

    Le véritable scandale, c’est que l’on puisse lancer dans l’opinion une opération qui brave les lois élémentaires de la raison, et même du bon sens. Et cela dans le but d’abolir tout simplement la liberté de conscience et la liberté d’expression de ses convictions. En ce qui me concerne, je ne veux plus entendre parler de change.org et je me désinscris sur le champ de cette machine à décerveler les esprits. ■ 

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 18 septembre 2018.

     

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Le « scandale Facebook » - dit aussi « scandale des données »

  • My name is Nemo, par Marie-Hélène Verdier.

    Mon père est gay. Ma fille, lesbienne. Pourquoi ces photos de nos proches, illustrant ces phrases, sur les murs de nos villes ? Serions-nous face à une épidémie ? Pourquoi cet appel à la tolérance ? Parce que cet affichage est une de pub pour la , mettant en garde contre la maladie du siècle que serait l’. Notre orientation sexuelle s’affiche sur les murs de la cité. 

    2.pngIl faut lire, sur le site de l’Assemblée nationale, le compte rendu de la session ordinaire du 16 octobre 2018 concernant la révision de la loi pour comprendre le guêpier auquel est arrivé un projet de loi censé être ordonné au bien de tous.

    En 1793, les révolutionnaires ont aboli le calendrier grégorien : les difficultés ont été si grandes qu’avec l’aide du peuple, la raison l’a emporté et le calendrier grégorien a été rétabli en 1806. De même, la PMA sans père est une loi impossible car fondée sur la déraison. Et ce n’est pas l’intimidation par des affiches qui change la donne : les banques de sperme, l’anonymat, la filiation paternelle voilée, volée, « la disponibilité des éléments du corps humain », la frustration, l’injustice. Et que dire de l’indifférence de beaucoup au sort de l’enfant du voisin ?

    Pour faire cette loi, on a supprimé sans vergogne la notion de l’intérêt de l’enfant et biffé l’article 7 du traité de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) signé par la France, au prétexte que le législateur n’avait pas défini les sens des mots « parents ». Quel cynisme ! Aussi une pétition vient-elle d’être lancée sur le site de l’Assemblée nationale demandant la définition du mot « parents » qui ne saurait désigner deux femmes. Dans le métro, on voit le visage émouvant d’un enfant aux grands yeux noirs. Au-dessous : les lettres PAUVRE. My Name is Nemo.

     

    Marie-Hélène Verdier

    Agrégée de Lettres Classiques
  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Le Discours.

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    A l’affiche : Le Discours, un film français de Laurent Tirard, interprété par François Morel et Guilaine Londez (les parents), Julia Piaton et Kyan Khojandi (Sophie et Ludo, qui vont se marier), Sara Giraudeau (Sonia, qui veut faire « une pause ») et Benjamin Lavernhe (Adrien, qui doit faire Le Discours).

    guilhem de tarlé.jpgLe Discours… ce Discours ne m’inspire ni pour discourir ni pour écrire. Et, pourtant, quoi de plus beau qu’un beau discours ? C’est le seul art auquel je sois sensible, celui de l’éloquence, avec la musique des mots, des phrases et des intonations.

    Rien de tout cela dans cette nouvelle comédie de Laurent Tirard, aussi médiocre que les précédentes Un homme à la hauteur (2016) et Le retour du héros(2018). On a tout vu, et le meilleur, dans la bande-annonce dont je me serais contenté si l’on ne m’avait pas fait part de bonnes critiques… Certes il y a une originalité dans la mise en scène avec des arrêts sur image qui permettent à Adrien de s’adresser directement aux spectateurs. Insuffisant pour faire un bon film.

    Convenons néanmoins que les acteurs caricaturent particulièrement bien leurs rôles, et j’avoue bien aimer la figure ronde et la petite voix de Sara Giraudeau.

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 500 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire :  palmarès des films vus au cinéma en 2020 et 2021

  • La foi et l’institution, par Gérard Leclerc.

    Messe à la cathédrale Saint-Jean à Lyon

    © Pascal Deloche / GODONG

    Le sondage de l’Ifop, demandé par l’association des journalistes d’information sur les religions, fait beaucoup parler de lui. Il en ressort, en effet, qu’un peu plus de la moitié des Français (51 %) ne croit pas en Dieu. Chiffre d’autant plus impressionnant qu’il indique une évolution régressive depuis la guerre. 

    gerard leclerc.jpgEn 1947, ils étaient encore 66 % à se déclarer croyants. Nous assistons donc à un phénomène de décroissance continue, sur lequel il convient de s’interroger, non sans tenir compte du domaine particulier qui est celui du for interne. En d’autres termes, comment sonder les reins et les cœurs ?

    Je serais tenté de recommander à ce propos la lecture du dernier livre de l’historien Guillaume Cuchet, intitulé Le catholicisme a-t-il encore de l’avenir en France ? (Seuil) car il a le mérité d’analyser les choses en profondeur. Le même historien avait déjà publié en 2018 un ouvrage qui avait fait date Comment notre monde a cessé d’être chrétien (Seuil). L’effondrement de la pratique religieuse au début de la décennie 60 explique pour une part importante la déperdition religieuse que l’on constate.

    En quelques mots, je ne puis reprendre le riche contenu d’une réflexion. Je me bornerai à un constat. La relation à Dieu est forcément liée à une culture théologique répandue par une institution. La surface de cette institution s’étant rétrécie au long des dernières décennies, les conséquences ont forcément suivi. Les nouvelles génération ont perdu toute relation avec le langage même de la foi. Certes, la foi est d’abord une démarche intérieure, mais elle a toujours été vécue en société et en communion. Conclusion : le renouveau de la foi ne saurait se séparer du renouveau de l’institution.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 septembre 2021.

     
  • Titre

    Réalisateur

    appréciation

    genre

    nationalité

    Date de sortie

    Dark Waters

    Todd Haynes

    Je recommande

    Biopic, drame

    américain

    Février 2020

    Le cas Richard Jewell

    Clint Eastwood

    Je recommande

    drame

    américain

    Février 2020

    La fille au bracelet

    Stéphane Demoustier

    Je recommande

    Drame, justice

    Français

    Février 2020

    Voir le jour

    Marion Laine

    Un bon film

    Comédie-dramatique

    Français

    Août 2020

    Les choses qu’on dit,
    les choses qu’on fait

    Emmanuel Mouret

    Un très bon film

    Comédie dramatique,
    romance

    Français

    Septembre 2020

    Les Misérables

    Ladj Ly

    Je recommande

    Drame

    français

    Novembre 2019

    Petit pays