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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Sur TV Libertés, qui sont les complotistes ? Jacques Baud décrypte l’affaire Navalny.


    Depuis plusieurs années, et avant même la crise du Covid-19 et la vaccination, les médias occidentaux se repaissent d’un mot devenu totem "le complotisme". Après une forme de glissement sémantique, le terme est désormais utilisé à travers et souvent à tort pour disqualifier les propos de ceux qui ne pensent pas comme le dictent les médias.

    Après "Gouverner par les Fake News", Jacques Baud (colonel d'état-major dans l'armée suisse, dans les services de renseignements, expert en armes chimiques et nucléaires et spécialiste du renseignement et du terrorisme) publie chez Max Milo "L’Affaire Navalny - Le complotisme au service de la politique étrangère". Dans un ouvrage fouillé, l’auteur revient sur le passé d’Alexeï Navalny, ses engagements politiques aux antipodes de l’idéologie de ceux qui le défendent et le propulsent, ses déboires avec la justice, et bien sûr, l’affaire de son "empoisonnement".

    Jacques Baud décrypte comment les Etats occidentaux, armés de leurs médias unanimes, parviennent à fabriquer une histoire visant à servir des intérêts stratégiques et géopolitiques, en s’accommodant largement avec le réel. Des procédés souvent exploités vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine comme dans l’affaire Navaly ou l’affaire Skripal plus tôt… bien résumés par Henri Kissinger : "La diabolisation de Vladimir Poutine n’est pas une politique, c’est un alibi pour ne pas en avoir une !".

    Jacques Baud revient également sur les officines qui donnent le la dans les médias et les sphères de l’élite mondialiste, à la manière de l’Open Society de George Soros, mais aussi de fondation publique telle que la NED (National Endowment for Democracy, la Fondation Nationale pour la Démocratie), une émanation de la CIA fondée en 1983 visant ni plus ni moins à faire la promotion des Etats-Unis et des politiques pro-américaines dans le monde.

    Un ouvrage passionnant disponible sur la boutique officielle de TVLibertés ici

    https://www.tvlibertes.com/produit/ja... 

  • 21Janvier 1793, 21 Janvier 2019, 21 Janvier 2022 : L’ASSASSINAT - LA RÉDEMPTION - LA PROVIDENCE.

    21Janvier 1793
    21 Janvier 2019. 
    21 Janvier 2022
     
    L’ASSASSINAT - LA RÉDEMPTION - LA PROVIDENCE.
     
     
    1793
     
    L’horreur du meurtre du 21 janvier 1793 et le sang innocent qui a coulé dans le panier du Docteur Guillotin rendent inoubliables le régicide, le matricide, et l’infanticide commis en ces jours maudits de folie républicaine. Une tâche sanguinolente marque l’abomination de ces actes odieux.

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    2019
     
    La vieille âme de feu Monseigneur Henri d’Orléans, comte de Paris, choisit ce jour pour tirer sa révérence et rejoindre le royaume céleste éternel ; mettant ainsi fin à l’opprobre qui outrageait l’honneur de notre Histoire de France.
    Il fallait cette date symbolique et ce saut de l’ange d’une magnifique noblesse pour retrouver l’honneur… Qui lui aussi était perdu !

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    2022
     
    Souvenons-nous et prions !
    Gens de France,
    Gens d’honneur
    Louis  XVI du haut de l’échafaud a pardonné aux auteurs de sa mort et prié que son sang ne retombe pas sur la France.
    Et ce 21 JANVIER 2022 s’annonce comme une année exceptionnelle et il ne tient qu’à nous de redonner aux Français le goût d’une France Royale !

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  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (29)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : 1892 : les débuts, comme journaliste, au Figaro...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    1892 : les débuts, comme journaliste, au Figaro...

    ...L'ancien immeuble du Figaro, dans le IXème, est aujourd'hui occupé par l'immeuble de la compagnie d'assurances AXA, qui fait l'angle de la rue de Provence.

     

    De "Paris vécu", Première série, Rive droite, pages 105/106 :

    "...Au 26 de la rue Drouot, pendant une soixantaine d'années, se développa la fortune du Figaro, intimement lié à l'histoire de Paris, pendant la période de l'Entre deux guerres.
    C'est là que j'ai fait mes débuts en 1892 (voir la collection) sous Magnard.
    Je signais "Un jeune homme moderne" des petites moralités un peu là et des filets assez acerbes (ndlr : "un peu là", expression désuète pour dire "qui se veulent importantes").
    Dans le même temps, Barrès, jeune homme, aussi gai et blagueur que moi, collaborait à l'illustre maison.
    Nous étions les chouchous de Magnard, qui nous faisait parler et nous gardait dans son cabinet, pendant que se morfondaient à l'étage au-dessous, orné du buste de Villemessant, les plus importants personnages.
    Ce qui lui plaisait, en Barrès et en moi (il nous le disait), c'était le goût de la polémique..."


    (Ndlr) : A cette époque, le "jeune homme moderne", journaliste débutant, a 25 ans; Maurice Barrès en a 30...

  • Eric Breteau, ou l'idéologie à combattre de front...

                Le coup est bien connu: pris en flagrant délit de vol dans un rayon de grand magasin, le petit malfrat crie "au voleur !, au voleur !" et essaye de créer une diversion, qui lui permettra peut-être de s'échapper, grâce à la panique qu'il aura tenté de créer....        

      Eric Breteau n'agit-il pas un peu ainsi, dans son entretien du lundi 7 au Figaro (interrogé par Cyrille Louis) ?.....

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              Notons d'abord sa mine superbe et réjouie: le journaliste remarque (ingénument ?...) qu'il "a repris des forces après avoir semblé très affaibli par ses cinq mois de détention"! "On" nous avait parlé de grève de la faim, et même de suicide.....Or nous avons  tous pu le constater par nous même, lundi soir au JT de TF1: bien que désarçonné par les questions incisives de PPDA (qui a "démarré" très fort: "pourquoi avoir menti ?"...) Eric Breteau va très bien, vraiment très bien. Bizarre tout de même, un rétablissement aussi spectaculaire et aussi rapide....Manipulation, quand tu nous tiens.....

              Mais revenons-en aux faits. Breteau-le-bien-rétabli réclame «la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la gestion du dossier par les autorités françaises» et annonce la publication imminente de nouvelles révélations dans un ouvrage à paraître chez Plon, écrit en captivité et intitulé L'Arche de Zoé, les dessous d'une affaire d'État. «Pour la première fois, j'y explique en toute liberté l'origine de notre opération et je dévoile les appuis politiques dont nous avons bénéficié en France jusqu'à ce que nous soyons complètement lâchés après notre arrestation, le 25 octobre»...

              Il assure aujourd'hui encore que des encouragements lui avaient été prodigués, durant l'été 2007, «par des conseillers de Nicolas Sarkozy et de Bernard Kouchner». «Il était même prévu que Cécilia Sarkozy et Rachida Dati se déplacent en personne pour accueillir les 103 enfants à l'aéroport de Vatry», assure-t-il. Très combatif, l'ancien pompier volontaire réserve cependant ses flèches les plus acérées à la secrétaire d'État aux Droits de l'Homme, Rama Yade, qui avait dénoncé, fin octobre, une opération «illégale» et «irresponsable». «Je suis résolu à porter plainte contre elle pour diffamation ainsi que pour atteinte à la présomption d'innocence, car elle s'est montrée indigne de sa fonction», affirme Eric Breteau.

              A ce stade, et au point où en sont les choses, on conviendra aisément qu'il n'y a que deux solutions: ou bien il ment, ou bien il dit la vérité. S'il ment, alors que les personnes mises en cause engagent contre lui une action en justice qui, vu l'énormité de l'accusation, aura toutes les chances de lui causer de gros ennuis. Et s'il dit la vérité, alors là.....

              En attendant donc les développements de cette curieuse "affaire" - qui sembleraient ne pas devoir trop tarder car, redisons-le, Breteau va trop loin, et accuse trop fort pour que personne ne réagisse "en face" - contentons-nous de relever pour l'instant une certaine atténuation du propos dans ce que déclare "le bien-rétabli". Pour quelles raisons cette sorte de glissement, d'adoucissement du ton ? on verra bien... Il déclare maintenant: «Notre objectif était de sauver 103 orphelins du Darfour, mais surtout de déclencher une crise qui favoriserait, enfin, une prise de conscience de la communauté internationale sur la tragédie qui se déroule dans cette région d'Afrique». Fort bien. Mais pourquoi ne rappelle-t-il pas explicitement et textuellement les propos, (ses propos) littéralement scandaleux, qu'il a tenus lors de son procès, en s'adressant directement au Président du Tribunal; et dans lesquels il y a nous semble-t-il plus qu'une nuance de forme:

               «Monsieur le président, avec votre permission, je vais faire un peu de politique. En effet, ce n'est pas parce que certaines personnes en France veulent intégrer l'usage de tests ADN dans la législation qu'il n'y a dans mon pays que des racistes. Mais vous avez raison, il y a beaucoup de gens qui auraient été bien embêtés de voir débarquer 103 petits Africains. Eh bien je vais vous dire : ces gens-là, on était bien content de les embêter en obligeant la France à s'impliquer dans le drame du Darfour."

            D'une simple "prise de conscience de la communauté internationale" à "obliger la France à s'impliquer", on admettra qu'il y a plus qu'une simple nuance....

            Eric Breteau, qui continue donc à tromper son monde et à se présenter comme un idéaliste généreux, est bien plutôt un dangereux idéologue/manipulateur sec et froid, qui maîtrise parfaitement les techniques de l'agit-prop; des technique que lui et "les siens" mettent au service d'un activisme de pacotille, dont on se demande bien d'où vient la légitimité; activisme au demeurant dangereux, et de toutes façons inefficace ...... 

            On en reparlera sûrement, vu l'attitude combative qu'adopte le personnage. A n'en pas douter, il y a là une lutte frontale à mener contre une idéologie pernicieuse et dangereuse, et contre un pseudo humanitarisme perverti qui -sous le prétexte d'une action prétendument généreuse- débouche en fait, curieusement, sur l'interventionnisme et le néo-colonialisme !...

     

  • Justice & Société • Philippe Bilger : « La sécurité est enfin une priorité »

     

    par Grégoire Arnould

    Ancien avocat général, Philippe Bilger est aujourd’hui magistrat honoraire et président de l’Institut de la parole. Pour lui, les événements tragiques du 13 novembre ont enfin sonné le réveil du gouvernement socialiste sur les questions de sécurité.

    La loi sur le Renseignement a été présentée comme une mesure-phare contre le terrorisme. Manuel Valls a même dit, en juillet, que « la France a désormais un cadre sécurisé contre le terrorisme et respectueux des libertés ». Est-ce un mauvais procès de dire qu’elle n’a pas permis d’empêcher les événements du 13 novembre ?  
    Même le pays le mieux armé ne peut échapper aux réalités criminelles. En ce domaine, le risque zéro est une vue de l’esprit. Dans la mesure où le pouvoir socialiste a découvert la nécessité de la lutte contre le terrorisme et qu’il lui a apporté les moyens nécessaires, je ne peux qu’approuver cette loi sur le renseignement même s’il aurait été naïf d’imaginer qu’elle allait tout régler. Depuis l’affaire Merah, si on avait bien voulu examiner le détail de tous les dysfonctionnements liés à la prévention contre le terrorisme, on aurait pu constater des carences dans la surveillance et une négligence dans le contrôle. Si l’on avait été exemplaire sur le plan des pratiques, une telle loi n’aurait peut-être pas été nécessaire.

    L’arsenal juridique actuel vous semble-t-il satisfaisant pour lutter efficacement contre le terrorisme ?
    Je ne vais pas critiquer une juridiction qui se montre de plus en plus vigilante. La voie législative est empruntée pour lutter contre le terrorisme. Cela dit, cette démarche n’a de sens que si les comportements des différentes administrations chargés de la mettre en œuvre sont exemplaires. Les services de renseignements eux-mêmes ont besoin d’une compétence et d’une rectitude qui leur permettront de donner toute sa vigueur à l’outil législatif.

    L’accent n’aurait-il pas dû être mis sur la correction des défaillances des services de renseignement ?
    Toutes les mesures ne peuvent pas être prises en même temps. Mais il faut désormais être exigeant : à partir du moment où l’on donne les moyens de travailler aux différents services, on ne doit plus tolérer les « imperceptions » et les négligences coupables. Il me semble que, depuis le 13 novembre, l’appareil d’état a pris conscience de la gravité de la situation : par exemple, depuis deux mois, 1 000 personnes jugées indésirables n’ont pas pu rentrer en France. Le processus pour atteindre un niveau de sécurité efficient se met en œuvre.

    Le garde des sceaux, Christiane Taubira, ne devrait-il pas être au front en raison des derniers événements ?
    Christiane Taubira est complètement en décalage par rapport à cette prise de conscience socialiste de la nécessité d’une politique sécuritaire renforcée. Je n’aime pas le terme « sécuritaire » mais force est de constater que la priorité est enfin donnée à l’exigence de sûreté contre le terrorisme. Il faut espérer que, dans un futur proche, on applique ces règles de rigueur, de cohérence et de sévérité à la criminalité et à la délinquance ordinaire. Ce qui serait suivre une action exactement inverse à celle menée par Christiane Taubira depuis qu’elle est au ministère. D’autant plus que la porosité entre le crime et le terrorisme n’est plus à démontrer : voyez les parcours personnels des assassins du 13 novembre.

    Pour vous, l’action de François Hollande et du gouvernement semblent aller dans le bon sens…
    L’attitude du président de la République sur la révision constitutionnelle est pertinente. à mon avis, il est suffisamment lucide pour comprendre qu’on ne peut plus se permettre de créer des niveaux supplémentaires de lutte contre le terrorisme à chaque fois que notre pays est attaqué. à un moment donné, le seuil maximum législatif sera atteint. En modifiant la Constitution, notamment par la prolongation de l’état d’urgence, on se donne les moyens de lutter de manière décisive contre le terrorisme, quel que soit le visage qu’il présentera à l’avenir. Cela coupe court au risque d’une escalade législative.

    Autre mesure-phare proposée par le gouvernement : la déchéance de nationalité. Elle ne fait pas l’unanimité chez les socialistes…
    Imaginez la portée, pour cette gauche dogmatique, de telles décisions ! Après avoir découvert le réalisme économique et financier, François Hollande découvre l’exigence de sécurité avec des mesures que la droite n’aurait jamais osé mettre en œuvre… La gauche sectaire, bien sûr, s’en indigne. De fait, le locataire de l’élysée illustre le zèle des nouveaux convertis. Quand ils découvrent la réalité, ces derniers basculent dans une forme de radicalité avec un élan d’une vigueur stupéfiante pour les gens « raisonnables ». Pour ma part, je m’en réjouis !

    En tant qu’ancien magistrat, quelle est votre opinion sur la campagne menée pour le retour du juge Marc Trévidic au pôle antiterroriste ?
    Marc Trévidic est un juge remarquable, qui a accompli un travail exceptionnel à l’antiterrorisme. Il est d’ailleurs le seul magistrat à être intervenu dans les médias depuis l’affaire Merah. C’est logique. Ceux qui sont actuellement en poste à l’antiterrorisme doivent respecter un devoir de réserve. Je regrette néanmoins l’impression qui est donnée d’une connivence entre les médias et le juge Trévidic. Comme si les 9, et bientôt 10, juges du pôle parisien ne faisaient rien de leurs journées et que le départ d’un homme, aussi remarquable soit-il, mettait à mal tout le système. On ne peut pas laisser penser de telles choses. Marc Trévidic doit tenir compte du fait qu’il faut renvoyer la balle à ceux qui sont désormais à sa place.

    N’est-il pas regrettable pourtant qu’un magistrat compétent ne puisse rester en place plus de dix ans ?
    Peut-être qu’un jour ce principe sera révoqué. Il n’en reste pas moins qu’il est gênant, comme l’ont fait les députés Les Républicains, de demander la révision d’une loi pour un seul homme alors que les mêmes pourfendaient, à juste titre, les lois de circonstances votées contre Hersant ou pour Tapie… Cette volonté de recourir à un homme providentiel traduit l’angoisse qui a saisi la population française. Cependant, pour faire face à la réalité judiciaire quotidienne de l’antiterrorisme, il est indispensable de mobiliser les magistrats en place et de ne pas tenir pour rien ce qu’ils réalisent. Souvenez-vous de la campagne de promotion autour d’Eva Joly, alors juge d’instruction. On s’est aperçu à quel point elle était catastrophique. Certes, les circonstances sont différentes mais le processus est identique. 

     

  • Disparition de Boutros Boutros-Ghali : un scribe égyptien qui incarna le rêve français

     

    Ancien membre du cabinet de l'Egyptien Boutros Boutros-Ghali, Paul-Marie Coûteaux* rend hommage à l'intellectuel francophile que fut cet ancien secrétaire général de l'ONU, dans une intéressante tribune pour Figarovox.[26.02]. On pourra en discuter certains points et, sans-doute, en apprécier le fond.  LFAR

     

    imagesIFB2VAG7.jpgAprès tant et tant de voyages, de combats et d'épreuves, Boutros Boutros-Ghali eut l'ultime consolation de mourir au Caire, dans son pays, parmi les siens ; malgré les atteintes de l'âge, il était toujours, à 94 ans, débordant d'esprit, de cœur et d'un goût insatiable pour le travail, qui firent de ce grand scribe d'apparence frêle et d'une impeccable élégance, une personnalité connue et respectée dans le monde entier, en particulier dans l'univers francophone, en France et bien entendu en Egypte.

    Copte (ce mot, désignant les Chrétiens d'Egypte veut dire en fait Egyptien - en grec Aeguptios), il eut pour grand père un Premier ministre (Pacha) qui, seul de ses coreligionnaires à occuper de si hautes fonctions, se signala par sa francophilie, introduisant notamment des pans entiers du code civil français dans la législation égyptienne avant d'être assassiné par un fanatique musulman ; son père, Youssef, élevé chez les dominicains de Sorèze, appartenait à cette génération où, en signe d'indépendance, on s'adressait au mandataire anglais en français. Boutros fit des études de droit, en bonne partie à Paris, avant de devenir professeur d'université puis ministre d'Etat aux Affaires étrangères sous la présidence d'Anouar El Sadate qu'il aida à mener une politique de paix avec Israël, enfin vice-Premier ministre. En 1991, le soutien des pays non alignés qui appréciaient qu'il se soit fait, de conférences internationales en colloques de juristes, le chantre d'un monde bipolaire, celui de la plupart des pays d'Afrique et de la France lui valurent d'être élu Secrétaire général des Nations Unies ; ceci à la barbe des Anglo-Saxons, pris par surprise grâce à l'habilité d'une diplomatie française plus vigilante qu'on ne croit - et notamment à l'action de l'ambassadeur de France Alain Dejammet. Après un mandat ambitieux mais tumultueux au cours duquel, profitant de la fin de la guerre froide qui l'avait longtemps bloquée, il tenta de donner à l'Organisation universelle un rôle conforme à sa Charte, et après s'être heurté à de multiples reprises à la politique de Washington et son intraitable ambassadrice Madeleine Albright, il fut le seul Secrétaire général auquel un second mandat fut refusé : en 1996, alors que 14 des 15 membres du Conseil de Sécurité votèrent pour sa réélection, un contestable véto états-unien en décida ainsi.

    A 75 ans, cet infatigable travailleur que les distractions ne distrayaient guère, ne posa pas pour autant son sac : élu en octobre 1997 Secrétaire général de l'Organisation de la Francophonie, organisation trop mal connue qui pourrait jouer un grand rôle si seulement la France la prenait (et se prenait elle-même) au sérieux, il s'attacha à en faire un ensemble politique capable de faire entendre sur la scène internationale, en une autre langue, une autre voix. C'était le prolongement naturel et l'on pourrait dire familial d'une des missions qu'il se donna à l'ONU qu'il voulut arracher à l'unilinguisme - pour avoir eu l'honneur d'être sa plume à New-York, où il s'appliquait, à la différence de biens des officiels français, à parler « dans l'autre langue de travail » aussi souvent qu'il le put, je témoigne que cet engagement faisait plus que grincer les dents locales… Sur l'enjeu de la bataille linguistique dont j'ai alors vu chaque jour l'acuité, l'Egyptien avait dit l'essentiel à l'écrivain Peroncel-Hugoz : « Le français est la langue du non-alignement ».

    Il est regrettable que la France, déplorablement peu représentée à ses obsèques le 18 février, ne se soit pas davantage associée au touchant hommage que lui rendit une Egypte arrachée à la dictature islamiste soutenue par les Etats-Unis et actuellement remise sur sa voie nationale par le général Sissi. Car c'est sans nul doute la grandeur d'un personnage que tout, l'héritage familial, la stature de grand juriste international et la culture très parisienne prédisposaient à incarner une troisième voie, celle du « tout politique » opposée à la fois au « tout religieux » et au « tout marché » dont les excès conjugués mettent le feu à la terre entière - troisième voie qui est aujourd'hui tout l'enjeu de la francophonie et serait, si elle le voulait encore, la mission de la France dans le monde. Copte, il éprouva très tôt le fanatisme religieux, que seuls contiennent la raison, la démocratie et le droit. Juriste, fait professeur honoris causa par 18 universités sur quatre continents (aucune aux Etats-Unis), il crut au droit pour régler les relations entre les nations. Dans un mémorable discours prononcé non sans audace au Québec en 1992, il affirma que les souverainetés nationales (protégées, mais aussi coordonnées, pour ce qui dépasse leurs marges d'action, par une Organisation universelle, et par ce qu'il nommait « les ententes régionales », sujet de sa thèse) demeuraient la pierre angulaire d'un monde en ordre, et autant que possible en paix : on le vit dans le grave épisode de l'établissement de relations diplomatiques avec Israël, qu'il relate dans un de ses livres, « Le Chemin de Jérusalem » où l'on voit sa confiance, que nous avons bien tort d'avoir perdue, en une solution politique au conflit israëlo-arabe, contre les divers faucons et les fondamentalismes, deux fanatismes qui ne sont qu'apparemment des adversaires. Penseur, mais aussi artisan infatigable de l'équilibre mondial qui le porta à défendre sur toutes les scènes le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, sans peur d'affronter droit dans les yeux la super-puissance, il fut une sorte de gaulliste mondial. Sur cet immense et multiforme effort pour humaniser le monde, lisons la très complète biographie que lui a consacrée l'an dernier Alain Dejammet (éd. Alain Bonnier), et saluons la mémoire d'un vieux scribe égyptien qui fut l'une des plus belles incarnations du rêve français. 

    Paul-Marie Coûteaux           

    Paul-Marie Coûteaux est directeur des Cahiers de l'Indépendance. Il fut le conseiller de Boutros Boutros-Ghali de 1991 à 1993. 

  • Chiffres en vrac sur la France actuelle... Collectés par Péroncel-Hugoz [6/7]

    Par Péroncel-Hugoz

    images[3].jpgAu gré de ses lectures ou des émissions de radio-télévision qu'il a suivies, Péroncel-Hugoz a glané - c'est le mot - nombre de chiffres, significatifs de la France actuelle, classés en six catégories : Politique – Société – Civilisation – Religion – Économie - Aides sociales ou allocations. À quoi il a ajouté une Petite bibliothèque française. Cela fait sept parties - de longueur inégale. Sept jours aussi, une semaine sur lafautearousseau.  Publication de la série de lundi 25 à dimanche 31 mars. Pour servir à notre documentation, nos articles, nos commentaires, nos débats. À ne pas rater ! LFAR 

    2222227622.jpgAides sociales ou allocations

      L’Etat français a créé au fil du temps des dizaines d’aides sociales ou allocations (42 principales), autre record mondial détenu par la France. Voici quelques-unes de ces « aides » :

    Dispositif J’apprends à nager gratuit ; aide au permis de conduire ; allocation pour la diversité dans la fonction publique ; aide à la mobilité internationale ; aide aux vacances familiales (Vacaf) ; chèque-vacances, aide services à domicile (coiffure, pédicure, portage de repas, …) ; aide téléassistance ; exonération de la redevance télévision ; Pass culture pour les jeunes ; subventions pour la rénovation urbaine ; aide ponctuelle d’urgence ; aide personnalisée au logement (APL) ; aide personnelle à l’accession à la propriété ; exonération de la taxe d’habitation en fonction des revenus ; bourses sur critères sociaux (BCS) ; aide à la mobilité en master ; tarifs modulés des cantines scolaires ; exonération de taxe foncière (titulaires de les-aides-pour-les-familles-sont-les-plus-meconnues-selon-ce-sondage.jpgl’Aspa, allocation de solidarité aux personnes âgées, ou de l’Asi, allocation supplémentaire d’invalidité) ; tarif réduit du Vélib’ (jeunes, chômeurs, non imposables) ; tarifs modulés des colonies de vacances ; tarifs modulés des transports publics (gratuité pour les retraités à Paris sous conditions) ; tarif des musées en fonction de l’âge ; Prêt à taux zéro ; fonds de solidarité logement (FSL) ; Louer abordable (réduction d’impôts) ; Louez solidaire ; Paris logement familles ; Paris logement familles monoparentales ; Paris logement ; aides à l’amélioration de l’habitat pour les familles ; aide à l’installation dans un logement pour les étudiants (Aile) ; chèque énergie ; crédit d’impôts pour la transition énergétique (Cite) ; distribution d’ampoules gratuites ; subventions Habiter mieux (ANAH) ; aide pour le paiement des factures d’eau ; couverture maladie universelle (CMU) ; couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ; aide pour une complémentaire santé (ACS) ; aide médicale de l’Etat (AME) ; gratuité de l’assurance maladie étudiante ; subventions à la MSA ; retraites minimum (Cnav, fonction publique…) ; bonification de la retraite en fonction du nombre d’enfants ; prise en charge des cotisations retraite en cas de chômage ; avantage retraite pour les mères de famille ; retraite anticipée « service actif » ; retraite anticipée pour carrière longue ; quotient familial (enfants) ; conjugalisation de l’impôt sur le revenu ; allocations familiales sous condition de ressources ; prime de naissance sous condition de ressources ; allocation journalière de présence parentale (AJPP) ; allocation de soutien familial (ASF) ; complément familial (3 enfants et plus) ; prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) ; complément de libre choix du mode de garde (CMG) ; allocation de rentrée scolaire (ARS) ; prime de Noël ; allocation aux adultes handicapés (AAH) ; assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF) ; aide à la garde d’enfants parents isolés (Agepi) ; bonus à l’achat d’une automobile ; parcours emploi compétences ; emplois francs, classes de CP à 12 élèves ; écoles de la deuxième chance ; réseaux d’éducation prioritaire (Rep et Rep+) ; revenu de solidarité active (RSA) ; RSA jeunes ; RSA jeune actif ; allocation personnalisée d’autonomie à domicile (Apa) ; aide sociale à l’hébergement rea_213782_035.jpg(ASH) ; aide à l’accueil chez des particuliers ; aides ménagères et auxiliaires de vie ; allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP) ; prestation de compensation du handicap (PCH) ; accueil de jour ; exonération de charges sociales pour les bas salaires ; allocation supplémentaire d’invalidité (Asi) ; aides communales et régionales aux projets agricoles ; actions éducatives à domicile (AED) ; actions éducatives en milieu ouvert (AEMO) ; contrats d’insertion ; revenus de solidarité outre-mer (RSO) ; aide à l’acquisition ou au renouvellement d’équipement ménager (Caf) ; allocation de solidarité spécifique (ASS) ; carte SNCF Famille nombreuse ; billet congé annuel SNCF ; aide individuelle à l’achat de matériel (AIA) ; aide individuelle à la création (AIC) ; aide aux familles en cas de chute brutale des ressources ; aide à l’amélioration de l’habitat pour les familles ayant un ou plusieurs enfants handicapés ; la carte Enfant + ; aide à la mobilité Pôle emploi (frais de déplacement, repas, hébergement) ; aide à la mobilité pour les apprentis (repas, hébergement) etc.  [Suite et fin demain dimanche]  

    Pour consulter l'ensemble de la série ...
    Chiffres en vrac sur la France actuelle
  • VIVRE POUR VAINCRE

     

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    Décidément, il y a des gens qui ne sont pas faits pour la politique, des gens qui n'y comprennent rien, qui tombent dans tous les panneaux, toutes les facilités, épousent tous les errements. Ils ne sont pas faits pour ça... 

    Ainsi de ceux qui, dès connue la nouvelle que deux Français avaient été capturés au Benin, ont enfourché aussitôt les trompettes de la plainte, de la compassion, du soutien, et versé des larmes de crocodile indigné sur nos deux concitoyens devenus otages de l'horrible Islam. Et, éventuellement du Dieu-Argent ...  Les otages de ce genre sont surtout monnayables à bon prix. La France paiera. 

    Mais qui étaient ces deux Français ? Pourquoi étaient-ils au Bénin ? Qu'étaient-ils allés y faire ? À quoi s'occupaient-ils aux frontières à haut risque du Bénin et du Burkina Faso ?  On n'a pas cherché à savoir. On n'a pas eu cette curiosité élémentaire, cet esprit critique minimum, qui manquent tant à ceux qui parlent trop vite et trop. Il fallait plaindre et s'indigner. Sans tarder, sans savoir. Ceux-là dont nous parlons qui n'ont pas de sens politique, sont souvent de grands sentimentaux. Des gens « moraux », comme les nommait ironiquement l'Action Française des débuts. Moraux jusqu'à l'exaltation. Alors, on a sommé la France d'agir. La France à qui l'on impose la repentance mais aussi, sans-doute pour se faire pardonner ses crimes, la libération des damnés de la terre. Une mère d'otage exigeante rappelait d'autorité la France à ses devoirs sur toutes les antennes. On peut la comprendre mais à coup sûr elle n'avait pas cet héroïsme patriotique dont avait fait preuve il y a peu l'admirable mère d'Arnaud Beltrame. La mère du touriste du Bénin n'était pas suppliante, elle était comminatoire. Selon l'expression que De Gaulle appliquait jadis à l'Église de France, ce n'était pas le patriotisme qui l'étouffait. Son fils avait tous les droits. La France tous les devoirs. Elle les a remplis.  

    1218144-l-ex-otage-laurent-lassimouillas-g-lit-sa-declaration-a-son-arrivee-a-villacoublay-en-presence-de-pa.jpgL'on a appris assez rapidement la libération des otages, capturés le 1er mai au Bénin, libérés le 10 au Burkina Faso. Le premier réflexe du pouvoir avec le relais indéfectible des médias a été de les recevoir en grande pompe, comme on recevait jadis à Rome les consuls victorieux. Macron serait de la partie et autour de lui, outre l'aréopage de ses collaborateurs, insignifiant mais pléthorique, tout l'attirail technique et humain des chaînes d'information en continu toujours gourmandes de ces rituels à base d'émotion à six sous. 

    Les choses, comme on le sait, ont fini différemment. Il ne pouvait guère en être autrement après que l'on eut appris que les deux Français futurs otages étaient occupés à un safari dans le grand parc animalier du nord du Bénin et que, tout à leur passion de touristes en goguette, ils s'étaient aventurés dans une zone dangereuse, classée orange ou rouge et fortement déconseillée, à la frontière du Bénin et du Burkina Faso - où nos soldats sont en opération. Le doute s'installait déjà sur le comportement des deux acolytes voyageurs lorsqu'on apprit qu'ils avaient été libérés par nos troupes et que dans l'opération, deux jeunes soldats français avaient trouvé la mort.  Ces derniers avaient pris le maximum de  risque pour que les otages en courent le minimum. Celui d'être tués. 

    commandos-marine-maitre-cedric-de-pierrepont-et-maitre-alain-bertoncello-3b33a5-0@1x.jpgLes deux adeptes nigauds des safaris béninois n’ont pas été reçus en grande pompe. La poignée de main du président Macron a été brève et pas de celles qu’on réserve aux héros. Le moins qu’on puisse en dire est qu’elle ne s’imposait pas. La chose est devenue claire pour beaucoup de gens : les deux safaristes passablement stupides ont été cause, fût-elle involontaire, fût-elle inconsciente,  de la mort de deux jeunes hommes, deux soldats français. Ce sont eux qui seront reçus en héros. Faut-il, d’ailleurs, continuer toujours de sauver des vies aussi sottement aventurées, à un tel prix ? 

    Deux réflexions nous viennent à l’esprit.

    La première est que les deux Français en question ont une forte ressemblance avec cet homme, ce consommateur, ce voyageur, ce touriste descendant de son camping-car en bermuda, que stigmatisait Philippe Muray : « l’Occident s’achève en bermuda… » La conscience politique et morale de nos deux otages est à l’image de la société postmoderne : faible, sinon inexistante.    

    Notre deuxième réflexion est suscitée par les déclarations du ministre des Armées, Florence Parly. Elle a cru bon d’exalter l’acceptation du martyre par les deux jeunes soldats français morts. Elle a eu tort. La mère d’Arnaud Beltrame s’était élevée contre cette conception de l’action ultime de son fils. Il n’avait nullement l’intention, disait-elle, d’aller au martyre mais de vaincre ses adversaires, les capturer et, s’il l’avait fallu, les tuer. La vocation d’un soldat français, Madame le ministre, n’est pas le martyre. Elle est de vivre pour vaincre. ■   lafautearousseau

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  • Des succès en trompe-l'oeil

     

    Par Pierre Marchand 

    Les bonnes nouvelles économiques s’accumulent pour le nouveau gouvernement, mais elles relèvent surtout – pour l’instant du moins – d’une communication bien maîtrisée.

    Chômage, taxation des GAFA, travail détaché… Les victoires économiques, qu’elles soient partielles ou ponctuelles, semblent déjà ponctuer les premiers pas du nouveau président dans la voie toute tracée de la prospérité promise par Bruxelles et la BCE à qui se pliera à leurs injonctions. Victoires saluées par une majorité de médias qui manquent plus que jamais de recul et d’analyse lorsqu’il s’agit de commenter les faits d’armes du président jupitérien. Il ne faudrait pas oublier que Jupiter, si elle est la plus grosse planète du système solaire, est avant tout une planète gazeuse. Tout ce qu’on trouve à sa surface, c’est, en quelque sorte, du vent.

    Un vent d’optimisme

    Celui qui souffle actuellement sur l’économie est un vent d’optimisme, alimenté par les derniers chiffres de l’emploi  : soixante-cinq mile chômeurs de moins au mois de septembre. Pour être encourageants, ces chiffres n’en sont pas moins à circonstancier. Depuis le début du quinquennat, le chômage est resté stable (quatre mille demandeurs d’emploi en plus au total), sans qu’on ait vraiment l’impression d’avoir entendu parler des hausses des mois de mai, juillet et août. Comme il s’y était engagé, le ministre du Travail ne commentera ces chiffres que chaque trimestre, en analysant pas moins de quarante indicateurs qui lui permettront, au choix, de mieux illustrer les mécanismes qui auront entraîné la baisse du chômage ou de trouver des explications à sa hausse ponctuelle ou persistante. Autre nouveauté, ce ne sont plus les chiffres de Pôle emploi qui seront retenus mais ceux de l’Insee, puisque ce sont les seuls qui répondent à la définition du chômage au sens du BIT (Bureau international du travail). Quelle différence  ? Pôle emploi publie les chiffres mensuels des demandeurs d’emplois inscrits quand l’Insee réalise des sondages trimestriels auprès d’échantillons de centmille personnes environ. À terme, l’impact sera nul, puisque ce n’est qu’une question de thermomètre. Cependant, depuis le début de la décennie, les courbes ont eu tendance à s’écarter significativement (voir graphique)  ; effet d’optique assuré.

    Unanimisme médiatique

    Le deuxième succès que s’attribue le Gouvernement concerne la taxation des géants de l’économie numérique (Google, Apple, etc.) Nous avons déjà montré dans nos colonnes (voir le numéro du 21-23 septembre 2017) à quel point les gesticulations européennes de Macron avaient une probabilité infime d’aboutir, alors qu’une action législative nationale permettrait de poser les bases solides d’une «  fiscalité réelle pour un monde virtuel  ». Là encore, l’unanimité médiatique aidant, seule la performance macronienne est restée dans les esprits.

    Le travail détaché perdure

    Plus récemment, c’est sur la question du travail détaché que notre président s’est illustré. C’est d’ailleurs un sujet que nous avons également traité à plusieurs reprises tant il est révélateur de la doctrine européenne et dévastateur pour l’emploi et le tissu économique français. Annoncé depuis plusieurs semaines, l’assaut a été donné le 23 octobre et aura duré pas moins de douze heures. Il en ressort notamment que le revenu minimum ainsi que les primes prévues par les conventions collectives du pays d’accueil s’appliqueront, mais les cotisations sociales resteront celles du pays d’origine. Le prétendu tour de force de Macron consiste à avoir obtenu la réduction de la durée maximale de détachement de de vingt-quatre à douze mois – avec prolongation possible de six mois. Or, la durée moyenne d’un détachement est de trois mois environ (moins de neuf mois pour les pays les plus pourvoyeurs de travailleurs détachés comme la Lituanie ou l’Estonie). De plus, la durée du détachement s’entend a priori de celle de la mission confiée par une entreprise  ; elle peut donc facilement être contournée par alternance des structures employeuses ou des travailleurs… Pour arriver à ce résultat, une concession a été faite sur le secteur du transport, exclu du texte. Macron a donc cédé là où il aurait dû frapper, et il a frappé là où c’était le moins utile. Cerise sur le gâteau, il a été prévu dans le texte que celui-ci n’entrerait pas en vigueur avant 2022.

    Méthode Coué  ?

    «  Si étant malade, nous nous imaginons que la guérison va se produire, celle-ci se produira si elle est possible. Si elle ne l’est pas, nous obtiendrons le maximum d’améliorations qu’il est possible d’obtenir  » C’est ainsi qu’Émile Coué synthétisait la méthode qui porte son nom, dont nous avions déjà eu un aperçu sous Hollande – «  ça va mieux  ». Ainsi pourrait-on appréhender la méthode Macron, dont l’obsession de «  restaurer la confiance  » est l’illustration (la con-fiance étant certes un élément déterminant de la santé économique d’un pays). Si Macron n’a pas encore gagné la bataille de l’emploi, il est bien parti pour gagner celle de la communication. Et de la communication à la manipulation de la confiance, de la méthode Coué à la «  doublepensée  », il n’y a qu’un pas.  

    L'Action Française 2000 du 2 Novembre 2017

  • Tensions entre la France et la Turquie : l’OTAN ne dit rien, par Guillaume Duprat.

    Source : https://lincorrect.org/

    La réunion par vidéoconférence des ministres de la Défense des pays de l’OTAN le 17 juin aurait dû être l’occasion pour la France de mettre la Turquie au pied du mur après plusieurs incidents en Méditerranée. Il n’en a hélas rien été.

    Depuis quelques semaines, les tensions entre les deux « alliés » sont devenues palpables. Le 27 mai, à la frégate française Forbin avait déjà été opposé un refus d’inspecter le navire cargo Cirkin, qui était escorté par deux navires de guerre turcs. Parti de Turquie et faisant route officiellement vers la Tunisie, le cargo a finalement bifurqué vers la Libye, où il a déchargé du matériel militaire. Un nouvel incident a eu lieu le 10 juin, avec la frégate Courbet : voulant inspecter le navire cargo qui était de nouveau parti de Turquie, escorté là encore par des frégates turques, le navire français a été à trois reprises « illuminé » par les navires turcs avec leur radar de conduite de tir : en d’autres termes, mis en joue. Un fait rarissime entre alliés et qui a conduit le Courbet à se retirer, laissant le cargo atteindre la Libye pour y débarquer à nouveau de l’armement.

    Depuis 2016, en Libye s’affrontent le gouvernement d’Union nationale libyen (GNA), basé à Tripoli, et l’Armée nationale libyenne du maréchal Haftar, qui contrôle l’est et le sud du pays. Dominé par les islamistes des Frères musulmans, le GNA est soutenu par la Turquie. Le camp d’Haftar pour lui bénéficie du soutien de la Russie, de l’Égypte, des Émirats arabes unis et beaucoup plus discrètement de la France. La Turquie intervient militairement en Libye depuis janvier, après un accord avec le GNA signé en novembre précédent, qui créé une frontière maritime entre les deux pays au détriment de la Grèce. Avec l’envoi de matériel militaire et de milliers de mercenaires syriens par Ankara, le cours de la guerre a tourné en faveur du GNA qui a chassé les forces d’Haftar de l’ouest de la Libye.

    Or ce soutien turc constitue une violation de l’embargo imposé à la Libye depuis 2011 sur les armes. Le 5 juin, le Conseil de sécurité de l’ONU avait d’ailleurs reconduit pour un an les autorisations d’inspections des navires en haute mer, afin de le faire appliquer.

    Or ce soutien turc constitue une violation de l’embargo imposé à la Libye depuis 2011 sur les armes. Le 5 juin, le Conseil de sécurité de l’ONU avait d’ailleurs reconduit pour un an les autorisations d’inspections des navires en haute mer, afin de le faire appliquer. Aussi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a-t-il rencontré le 15 juin à Paris son homologue grec, dont un des navires a aussi été interdit d’inspecter le Cirkin par les Turcs. Enfin, un responsable du ministère français des Armées a estimé auprès de Reuters le 17 juin qu’« on ne peut pas faire la politique de l’autruche et on ne peut pas prétendre qu’il n’y a pas un problème turc actuellement à l’Otan ».

     

    Pourtant, si le sujet a été abordé lors de la réunion par vidéoconférence des ministres de la Défense de l’OTAN, le Secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, n’a pas évoqué explicitement ces incidents lors de sa conférence de presse. Admettant tout juste des « différences entre les alliés », voire « des désaccords », le Secrétaire a aussitôt rappelé les précédents de la crise de Suez en 1956, où la France et le Royaume-Uni avaient été forcés par les Etats-Unis de mettre fin à leur intervention en Egypte, et 2003 où la France avait, avec raison, refusé de participer à la guerre d’Irak. Le Secrétaire a ainsi estimé : « Nous sommes plus en sécurité ensemble que séparément ».

    Pourtant, l’intervention turque en Libye est loin d’assurer la sécurité des pays européens. De fait, cette intervention a conduit à l’envoi de milliers de mercenaires syriens dont on ignore, en cas de victoire du GNA sur Haftar ou de trêve prolongée, par qui ils seront « employés » par la suite. Et la Libye est une porte d’entrée vers la bande sahélo-saharienne, où la France lutte via l’opération Barkhane contre des groupe djihadistes, dont certains sont affiliés à l’État islamique. Une organisation avec qui Ankara a noué une relation trouble quand elle occupait des territoires en Syrie et en Irak, favorisant son trafic de pétrole et laissant ses combattants se faire soigner sur son sol.

    De même, une emprise de la Turquie sur la Libye par son soutien au GNA permettra à Erdogan de contrôler les flux migratoires africains à destination de l’Europe.

    De même, une emprise de la Turquie sur la Libye par son soutien au GNA permettra à Erdogan de contrôler les flux migratoires africains à destination de l’Europe. On se souvient du chantage turc sur les migrants en février, quand la Turquie avait déclaré ouvrir sa frontière avec la Grèce pour laisser passer clandestinement des milliers de personnes et obtenir un soutien des pays européens sur le dossier syrien, face à la Russie.

     

    Autant d’éléments qui conduisent à déplorer l’absence de réaction de la part de l’OTAN, dont le Secrétaire s’est contenté le 18 juin d’annoncer l’ouverture d’une enquête « pour clarifier réellement ce qui s’est passé ». La raison de cette faible réponse peut être le fait que la Turquie est un pilier dans la stratégie américaine, en couvrant le flanc sud de la Russie et en contrôlant l’accès à la Méditerranée avec les détroits du Bosphore.

    Pourtant, si la Turquie a peut-être la plus grande armée après les États-Unis au sein de l’Alliance atlantique, la France est loin d’être un pays de seconde zone. Elle dispose de la plus puissante armée d’Europe et du feu nucléaire, et est présente sur les cinq océans avec ses territoires ultra-marins. Des arguments qu’elle aurait pu faire valoir auprès des États-Unis pour obtenir une réaction sur les actions de la Turquie.

     

    À l’heure où l’on célèbre l’appel du 18 juin 1940, il est bon de se rappeler qu’il avait lui-même dès 1966 retiré la France du commandement intégré de l’OTAN. Par ailleurs, Macron disait en novembre dernier que l’OTAN est en état de « mort cérébrale ». Les actions turques à l’égard d’alliés et les faibles réactions de l’alliance confirment ce constat et devrait inciter la France à réfléchir sur le bienfait de sa présence.

     

    En outre, un retrait de l’OTAN permettrait à Paris de renforcer sa relation avec la Russie, rassurée de voir une France de nouveau indépendante de la politique américaine, et permettant la construction d’une force d’équilibre dans la confrontation entre les États-Unis et la Chine.

    Guillaume Duprat

  • Intolérable Zemmour, par Radu Portocala.

    Le Monsieur "Loyal" de France 2 Laurent Ruquier, face à Eric Zemmour, 11 septembre 2021 Image: Capture d'écran France 2.

    Zemmour face à Ruquier et Salamé: vous ne lui enlèverez pas, sa liberté de penser!

    Le grand tribunal de la presse juge Éric Zemmour coupable de penser autrement. La première séance, présidée par Laurent Ruquier et Léa Salamé, a présenté les éléments constitutifs de la mise en accusation…

    2.jpgAutrefois, le monde communiste, avide d’éliminations, avait inventé une catégorie de coupables aussi vaste que vague : les ennemis de classe. Une fois désignés, l’immense machine à broyer se mettait en marche, les aspirait, les détruisait, stupide et implacable. Mais, pour commencer, il fallait le spectacle : de grandes réunions publiques étaient organisées, messes haineuses durant lesquelles le malheureux était démasqué, offert à la vindicte populaire, promis au prétoire.

    C’est à ces sombres fantasmagories qu’a fait penser le passage d’Éric Zemmour dans l’émission de Laurent Ruquier et Léa Salamé. S’attendait-on à un débat ? On a eu droit à la constitution en direct d’un dossier de mise en accusation. À la fois enquêteurs, procureurs et juges, Ruquier et Salamé, hybrides de Fouquier-Tinville et Vychinski (!), se seraient contentés, n’eût été la durée fixe de leur spectacle, d’une seule question : « Comment osez-vous penser ce que vous pensez ? » Et ils auraient bien ajouté, en guise de sentence : « Nuisible, vous ne penserez plus, vous n’écrirez plus, vous ne vous montrerez plus, vous ne parlerez plus ! »

    Faire barrage, c’est pas une vie !

    Ils sont avec tant d’autres – toute une armée ! – les diseurs du Bien absolu, du Bien radical, les défenseurs du peuple ingénu contre les attaques sournoises, sulfureuses des gens comme Zemmour. Ils sont la presse-juge, la presse-filtre, la presse-censure, investie d’une mission de purification de la pensée publique. Ils luttent contre le nauséabond, contre le rance. Ils passent leurs vies à « faire barrage ». Triste, petit destin.

    Qu’ils aient invité Éric Zemmour uniquement pour lui signifier son inculpation, c’est une chose dont il n’y a aucune raison de douter. Mais, en acceptant de s’y rendre, Éric Zemmour pensait-il à un possible gain de cause ? Pensait-il qu’il allait pouvoir transpercer la toile déjà tissée autour de lui ? Convaincre quelques-uns des adeptes du couple d’accusateurs publics ? Ils se sont bien gardés de le laisser faire. Poser la question qui incrimine et ne pas laisser l’inculpé répondre – c’est une vieille technique, utilisée dans tant de salles d’interrogatoire et, ce qui revient parfois au même, sur tant de plateaux de télévision. « Ici, vous n’êtes pas sur CNews », avertit Ruquier, voulant sans doute dire : « Ici, vous parlez quand et si nous vous le permettons. »

    Ruquier n’était pas au courant, en disant cela, du fait que, sur injonction du CSA, qui l’a qualifié d’« acteur du débat politique national », CNews était sur le point de fermer son antenne à Éric Zemmour. La création d’une chaîne YouTube a déjà été annoncée – mais nul ne sait combien de temps Google, propriétaire du site, tolérera son existence.

    Déguiser la vulgaire censure en bonne action

    Ce déchaînement est-il dû à l’éventuelle participation d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle ? Cela a commencé il y a trop longtemps pour qu’on puisse l’expliquer ainsi. Depuis trop longtemps Éric Zemmour a des idées qu’il ne faut pas avoir – et, encore moins, exprimer en public –, des idées qui offensent la bienséance progressiste, des idées qu’il faut éradiquer. Cependant, ce n’est pas Zemmour lui-même qui gêne. Si ses livres se vendaient à 200 exemplaires, si ses émissions étaient regardées par 3 000 spectateurs, nul ne se donnerait la peine de lui couper la parole. Mais il a une audience, et elle grandit. Ce sont ceux qui l’écoutent qui gênent et ceux qui, en l’écoutant, disent : « Il a raison ». Ce sont eux qu’il faut renvoyer dans le vide de l’obéissance bien-pensante. Et, en fin de compte, c’est sur eux que le couple Ruquier-Salamé a voulu faire glisser l’ombre de la potence.

    Il ne s’agit pas d’un combat d’idées, puisqu’il n’y en a pas dans le camp d’en face. Nous n’assistons qu’à une tentative, avec ses tortillements pudibonds, de déguiser la vulgaire censure en bonne action.

    Et si Éric Zemmour, que le cirque politique et médiatique s’acharne bêtement de transformer en martyr, décidait de se présenter à la prochaine élection, qu’aurait-il en face de lui ? Une société française qui étouffe sous le poids de certitudes inculquées et qui n’écoute plus avant de contredire. Une société dont la culture s’évanouit et où les dogmes ont remplacé les idées. Une société fermée. Zemmour pourrait-il convaincre ceux qui ne partagent pas ses idées, ceux que le progressisme des politiciens et des journalistes a intoxiqués depuis bien longtemps ? Rien n’est moins sûr.

    Nous vivons dans un monde où se faire haïr pour ses idées et évincer à cause d’elles est une paradoxale victoire. Zemmour l’a emportée, et plus haut s’élèvera le mur que ses juges construisent autour de lui, plus belle elle sera. Telle est la stupidité de la censure.

     

    P.S. Depuis lundi matin, l’enregistrement de l’émission On est en direct avec Éric Zemmour comme inculpé a été retiré du site YouTube. Des fragments de quelques minutes peuvent être vus ici et là, mais rien de plus. C’est un signe, sans doute, mais un signe de quoi ?

     

    écrivain et journaliste français, né en 1951 en Roumanie, pays dont il fut exilé par le pouvoir communiste en 1977. Il a collaboré dans plusieurs médias tels que RFI , Voice of America, BBC, Le Point , Le Quotidien de Paris, Libération, entre autres.
     
  • Macron : la désastreuse gesticulation internationale, par Christian Vanneste.

    Le Président de la République a réatterri sur le sol national pour visiter les sinistrés des hautes vallées des Alpes Maritimes puis pour se concentrer à nouveau sur le Covid-19, qui a le mérite de dissuader les défilés protestataires en cette rentrée maussade et même désespérante. L’attaque du commissariat de Champigny-sur-Marne a souligné combien son discours sur le séparatisme était en retard sur la dérive de certaines parties de notre territoire.

    christian vanneste.jpgL’accueil d’une « otage » convertie et libérée contre 200 djihadistes dans le cadre d’un accord avant tout malien et peu respectueux de la vie des soldats français engagés contre le terrorisme lui a peut-être fait mesurer l’inanité de sa gesticulation sur la scène internationale. Avec Macron, qui avait voulu joué un rôle de premier plan dans le monde, la France a perdu beaucoup de sa crédibilité, et a, au contraire, quitté le premier rang pour se voir contestée par des dirigeants de pays qui ne sont pas à son niveau, celui d’un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

    C’est un autre « grand » et même le plus grand, mais dont le caractère éruptif et parfois fantasque est parfois aussi en-dessous de ce qu’on attend du Président des Etats-Unis, qui a, selon John Bolton, atomisé la politique d’Emmanuel Macron, d’un jugement sans appel : «Tout ce qu’il touche devient de la merde ». En se limitant à dimension internationale, la liste des échecs et des déconvenues est impressionnante. L’un des traits communs de ces pas de clerc diplomatiques est la manière peu amène dont des Chefs d’Etat étrangers traitent le Président français. « Fais d’abord examiner ta propre mort cérébrale » avait répondu le président turc à un propos de Macron sur l’Otan, puis plus récemment, il s’était permis d’insulter notre pays en référence à l’Algérie et au Rwanda : une attaque particulièrement perfide à l’encontre de celui qui a commis la stupidité de parler de crimes contre l’humanité liés à la colonisation. Recep Erdogan n’a pas été plus tendre que Trump, mais cette fois publiquement : « Macron est un ambitieux incapable ».

    Le pli étant pris, c’est M. Aliev, le président azéri, qui n’a pas hésité à se payer la tête du président français, avec une ironie cruelle : il a pointé du doigt l’ingérence de la France dans le conflit du Haut-Karabakh, invitant Macron à céder la ville de Marseille à l’Arménie ou à donner l’indépendance aux Corses et aux Basques, puis, en tant qu’homme politique aguerri s’adressant à un débutant, il a conseillé à son jeune collègue français de s’occuper davantage des problèmes qui se sont accumulés chez lui. Pendant ce temps, la Russie parvenait dans la discrétion et par la négociation à rétablir la paix entre Arméniens et Azéris. L’action de Sarkozy en Géorgie avait été plus efficace et plus conforme à l’image de notre pays. Qu’a gagné la France à quitter la neutralité impliquée par son appartenance au groupe de Minsk ? Evidemment, notre pays est attaché aux Arméniens, mais ce n’est pas nécessairement en le clamant maladroitement qu’elle leur est le plus utile.

    La Libye est un autre exemple de la maladresse macronienne, qui suit cette fois la faute commise par Sarkozy en 2011. La politique complexe menée par la Russie et la Turquie, la première plus souterraine et la seconde nettement affichée, conduit à maintenir la division du pays entre un ouest dominé par les Frères musulmans tandis que l’Est est soutenu par leurs ennemis égyptiens, émiratis et saoudiens. Aux côtés des premiers, Ankara, et des seconds, plus discrètement, Moscou. Paris avait choisi le camp de ces derniers en espérant sans doute une réunification du pays, utile à nos soldats au Sahel. Non seulement cet objectif n’a pas été atteint, mais la confrontation avec la Turquie s’est accentuée, sans que nos partenaires européens, l’Allemagne et l’Italie, manifestent ni détermination ni enthousiasme dans leur soutien à la France : une claque pour le chantre de l’Europe et du tandem franco-allemand.

    Le Président français devrait soigner ses relations avec Vladimir Poutine, l’un des seuls à n’avoir eu que des gestes positifs à son égard. Pourquoi a-t-il cru bon de se mêler de la situation en Biélorussie, en demandant le départ de son président ? Là encore, Alexandre Loukachenko a répliqué sans ménagement à cette ingérence en soulignant qu’il ne comprenait pas pourquoi après les manifestations et les désordres en France liés aux Gilets Jaunes, M. Macron n’avait pas démissionné.

    Enfin, sur des terrains où son action est des plus légitimes, la France a également connu des déceptions dont la maladresse présidentielle et son obsession médiatique sont les responsables. A Beyrouth, il fallait que les Libanais présentent, dans les 15 jours, et au garde-à-vous, un nouveau gouvernement. Ce n’est toujours pas le cas, et Hassan Nasrallah, le chef du Hesbollah n’a pas hésité à envoyé le président français dans les cordes avec une certaine condescendance : « Nous accueillons favorablement l’initiative française, mais nous n’acceptons pas la tutelle. » Quant au Mali, et à la libération de « l’otage », elle conduit à ce que l’aura du groupe jihadiste GSIM et de son chef Iyad Ag Ghali sorte renforcée de l’opération. On comprend que Macron soit resté silencieux à l’aéroport. Les grandes douleurs sont muettes.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    La France recueille aujourd'hui les fruits pourris de la politique pourrie imposée par le Système depuis les scélérats décrets Chirac de 75/76 et l'invasion du pays qu'ils ont amenée.

    Ce sont les politiques qui font des folies, et c'est nous, c'est le Peuple, qui paye...

    Aujourd'hui l'invasion a pris une ampleur telle que la violence tous azimuts qu'elle génère est hors de contrôle : plus un mois, plus une semaine, plus un jour, bientôt plus une demi-journée sans ses giclées de sang, que répandent - faisant régner la terreur - des barbares furieux, amenés et protégés par le Système... 

    L'édito politique de Vincent Trémolet de Villers :

    "Il faut déchirer le voile de l'habitude pour regarder en face ce chaos, fruit d’une politique d’immigration délirante et d’une naïveté confondante vis-à-vis de l’islam politique, pour prendre la mesure d’une situation à bien des égards hors de contrôle...

    À mesure que les effets d'une immigration anarchique s'amplifient dans le pays, la possibilité d'une délibération collective sur ce sujet central s'éloigne..."

     

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    1. ENTIÈREMENT D'ACCORD AVEC L214 QUI DEMANDE LA FIN DE L'ABATTAGE RITUEL SANS ÉTOURDISSEMENT POUR LES VIANDES HALAL ET CASHER

    L214

    L'association L214 a publié une enquête sur l'abattoir Bigardde Venarey-les-Laumes (Côte-d'Or) en mars, le 11 avril 2024

     

    2. Jean Messiha a raison de dénoncer la provocatrice de Geox, dont l'action a pour résultat une pluie de menaces de morts sur le gérant :

    "La France entière doit connaître le visage de cette militante islamique, porte-étendard de la #charia, venue à #Geox #Strasbourg non pour travailler, mais pour provoquer un malheureux gérant. Elle l’a filmé sans son autorisation et a mis sa vie en danger. Elle doit répondre de ces 2 chefs d’accusation devant la Justice et doit faire l’objet d’une condamnation exemplaire afin de faire passer l’envie de faire pareil à d’autres #racailles islamisées."
     
    Résultat de l'action de cette racaille : le gérant de Geox Strasbourg, menacé de mort a fermé sa boutique temporairement, étant devenu "une cible"...
     
    (extrait vidéo 0'43)
     
     
    Image
     

    SI TU TIENS TANT QUE ÇA À "VIVRE EN VOILE",
    VA DONC EN AFGHANISTAN,
    AU LIEU DE NOUS FAIRE SUER ICI :
    TU CONSTATERAS QUE, LÀ-BAS,
    "ILS" T'INTERDIRONT DE TRAVAILLER MAIS,
    PAR CONTRE, "ILS" IRONT AU-DELÀ DE TES FANTASMES LES PLUS FOUS :
    "ILS" TE METTRONT EN BURQA INTÉGRALE !
    LE PIED, QUOI !
    POUR PARAPHRASER LE POÈTE :
    "LE BONHEUR EST À KABOUL !
    COURS-Y VITE, COURS-Y VITE !
    LE BONHEUR EST À KABOUL !
    COURS-Y VITE, IL VA FILER 
     

    3. Dans L'Est Républicain : Région Bourgogne-Franche-Comté : les élus RN brandissent la pancarte de Nemesis, l’assemblée plénière suspendue...

    C'est tout de même un comble ! Dans notre Système de folie, et en folie, dénoncer les viols aboutit à suspendre une séance de travail ?

    https://www.estrepublicain.fr/politique/2024/04/11/region-les-elus-rn-brandissent-la-pancarte-de-nemesis-l-assemblee-pleniere-suspendue

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    BRAVO AUX ÉLUS RN !

     

    SYSTÈME POURRI !

     

     

    4. En mission de protection des navires marchands en Mer rouge, la frégate Alsace est bien rentrée, à bon port.. Le navire français revient de 71 jours de mission pour escorter les navires commerciaux menacés par les rebelles. La Marine nationale n’avait pas connu d'engagement avec ce niveau d'armement depuis très longtemps, selon son commandant Jérôme Henry...

    La frégate Alsace admise au service actif | Mer et Marine

     

    5. "Le #CAESAr est le meilleur canon du monde dans sa catégorie. Ce système à une véritable emprise sur le moral et l'efficacité du combattant sur le terrain. [...] Ce gros canon a eu une influence sur le cours de la guerre en Ukraine." Jean-Michel Guilloton (ancien chef de corps du @35eRAP_CDC) @KNDS_France"

    Dans Valeurs (extrait/entame d el'article de Maxime Coupeau) : « On tape et on repart, ça change de nos vieux matériels de l’URSS »… Quel bilan pour le canon Caesar en Ukraine ?

    ENQUÊTE. Engagé au cœur de la bataille d’Avdiivka, le canon Caesar est déployé depuis deux ans au profit de l’armée ukrainienne. Une machine de guerre, à la pointe de la technologie et véritable fruit d’une réflexion militaire, politique et industrielle de la France.

    Des échos mécaniques et tintements métalliques rompent la quiétude d’un champ de colza, dans le secteur d’Avdiivka. Une masse compacte, noire et kaki, fonce à toute allure sur une route de terre étroite. Son affût de canon se dresse vers le ciel. Les ordres « armer » et « tirer » retentissent. Une première détonation fait trembler la terre. D’autres salves suivent. À plusieurs kilomètres, les drones ukrainiens captent les destructions de Toungouska, des systèmes de défense antiaériens russes, retranchés dans une usine. Cette mission, filmée par les caméras d’United24, a été accomplie par un Caesar (acronyme de CAmion Equipé d’un Système d’ARtillerie), véhicule dernier cri de l’armée française...

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  • Macron, le roi de la gaffe !, de Christian Vanneste.

    On en avait déjà ri à l’époque. Aujourd’hui on ne peut réécouter le pontifiant et sentencieux Le Gendre sans être saisi d’un élan de pitié : en Décembre 2018, il reconnaissait que le macronisme avait commis une erreur : « avoir probablement été trop intelligents, trop subtils, trop techniques… » C’était le temps où les Français étaient encore pour certains fascinés par le brillant jeune homme, « Mozart de la finance », orateur impeccable, metteur en scène jupitérien, dont l’affaire Benalla suivie par la révolte fiscale des Gilets Jaunes, avaient commencé à fissurer l’image, à abattre le décor.

    3309368304.jpgDepuis, les Français ont perçu l’aspect théâtral du personnage et sifflent ses prestations. Philosophe et banquier, amateur de littérature et de citations… Petit-à-petit les artifices ont été déjoués. Il s’agit d’un homme dénué de la première qualité requise d’un politique : l’expérience. Il lui restait l’intelligence, ou plutôt la brillance d’un énarque parvenu à l’inspection des finances après des concours difficiles, membre éminent du cabinet élyséen du président Hollande, et ministre de l’économie ensuite. Or cela aussi a sombré. Le parcours n’a pas été si parfait, en grande partie fondé sur le copinage plus que la sélection, jalonné de coups douteux et même foireux, comme l’élimination de Fillon, ou la vente d’Alstom à General Electric, contre l’avis de Montebourg..

    Le désenchantement est profond. Le roi, que beaucoup ressentent désormais comme un usurpateur, est nu. La question se pose : est-il si intelligent ? On peut en douter, et penser au contraire que ce qui caractérise le régime, c’est la bêtise, dont le chef d’Etat livre un véritable festival dans son comportement autant que dans ses propos. C’est au point qu’on est tenté d’expliquer la multiplication des gaffes par un déséquilibre psychologique, un narcissisme qui le pousse sur la scène à contre-temps, quand il devrait se faire oublier. Cela avait commencé dès le début avec les salariées illettrées de Gad, les nordistes alcooliques, et les chômeurs qui n’avaient qu’à traverser la rue… Cela avait continué avec les Pieds-Noirs complices d’un crime contre l’humanité, les Gaulois réfractaires et les gens qui ne sont rien. La magnificence jupitérienne du Maître des horloges, auréolé de gloire par une cour médiatique plus servile que jamais, faisait passer ces incartades pour des peccadilles, son arrogance pour le revers du génie. Toutefois, Jupiter avait dégringolé de l’Olympe lorsqu’après avoir réprimandé un jeune l’appelant Manu, il avait cru bon s’afficher à l’Elysée entouré d’un groupe de rappeurs haut en couleurs, débitant des paroles d’une vulgarité et d’une indécence inouïes, complètement déplacées, même pour la Fête de la Musique, au sein du palais présidentiel. Plus transgresseur encore, un surprenant enlacement avec des jeunes loubards de Saint-Martin dont la chaleur semblait provoquer chez lui une extase. Bon, ça n’empêchait pas « notre » président de côtoyer les grands de ce monde et de leur distribuer des leçons souvent en anglais….

    Mais ce qui était excusable au nom de la jeunesse et de l’inexpérience n’était pas accidentel. C’est le fil rouge du candidat : alors que les illusions se sont dissipées sur le génie, et même sur le talent, les gaffes restent. Elles sont devenues le fond… La dernière en date est le maillot de corps du Festival d’Angoulème arborant le dessin d’un homme éborgné par un LBD où BD n’évoque pas la bande dessinée, mais la violence policière… On ne peut, en même temps, être celui qui a jeté depuis plus d’un an les Français dans la rue et dont chaque déplacement exige un déploiement de forces de l’ordre, et s’associer à la satire de la police sans susciter chez les policiers une réprobation d’autant plus forte que l’usage très sélectif et parfois excessif de la répression policière contre les Gilets Jaunes, plutôt que contre les Blacks-blocs, éveille le soupçon d’une manipulation éhontée en vue de récupérer le parti de l’ordre.. Auparavant, il y avait eu la comparaison stupide entre la guerre d’Algérie et la Shoah : de quoi blesser doublement les Pieds-Noirs de confession juive…. Alors, il a fallu qu’il compense en souhaitant que l’assassin de Mme Halimi passe devant les tribunaux. Voilà que le garant de l’autorité judiciaire exerçait une pression sur la Cour de Cassation au mépris du fonctionnement d’un Etat de droit dont il aime à se proclamer le champion contre les vilains illibéraux… Une bourde pour sauver une sottise, et pour montrer qu’en Europe, un pouvoir exécutif sans partage doté d’un parlement croupion, et dirigeant la justice, un Etat illibéral, donc, il y en a un : la France ! De la même façon, c’est lui qui amène sa majorité de l’Assemblée à corriger le tir sur le congé parental à la suite du décès d’un enfant. Cette anecdote nous a appris en même temps, que la troupe de godillots entrée au Palais Bourbon en 2017 était bête et disciplinée, et qu’il n’y avait aucune séparation des pouvoirs. Bizarrement aveuglé par le risque comme un animal par les phares d’une voiture, voici le président qui provoque en disant : « essayez la dictature… » Justement, les Français ont de plus en plus le sentiment d’essayer un pouvoir personnel, omniprésent, et qui multiple les lois liberticides…. Comment appelle-t-on ça, déjà ?

    Il y a des provocations grandioses, historiques, comme le « Vive le Québec libre » du Général, et puis il y a celles qui comme des pets foireux provoquent juste la gène autour de soi. « L’Otan en mort cérébrale » en fait partie. Quant à la procréation sans père impliquée par la loi bioéthique, il l’a défendue en prétendant qu’un père pouvait ne pas être un « mâle », répétant machinalement les idées et les mots de l’idéologie à la mode dans son microcosme progressiste parisien. C’est vraiment bête. Alors, il essaie de marcher sur les pas des grands prédécesseurs : c’est le Vel d’hiv de Chirac, en 1995, le Jerusalem de Chirac en 1996, puis sa « maison qui brûle » en 2002 : « remakes » en série pour un acteur de série B en mal de carrière. Lorsque l’histoire se répète, la seconde fois c’est une comédie, et pour les Français, elle n’est pas drôle…

  • Le Prince Jean de France dans Le Figaro pour les 60 ans de la Constitution de 1958 : elle n'est pas à abolir mais est in

    Jean de France, Duc de Vendôme MELANIE FREY/Le Figaro Magazine

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLe Duc de Vendôme a publié un article dans le Figaro du 7 octobre qui mérite de notre part toute notre attention, car il  s’intéresse dans ce texte aux institutions actuelles de la France.

    Nul n’est mieux placé que lui pour aborder ce sujet et c’est pour nous une bonne nouvelle que de voir notre Dauphin faire connaître sa pensée en termes mesurés mais pleins de sens. Il rappelle que la Constitution de 1958 avait été rédigée pour revenir à un modèle parlementaire équilibré dans la ligne de la Charte de 1815 : un régime doté d’une représentation permanente, mais dans lequel le chef de l’Etat ne soit pas seulement un symbole mais un arbitre, « garant de la continuité et de l’indépendance nationale ». Une définition à la quelle la monarchie traditionnelle correspond parfaitement. La permanence du Souverain, en cas de désaccord avec les assemblées, était assurée par le recours au référendum dont il gardait l’initiative.

    Malheureusement, comme le montre le Prince, le Général de Gaulle institua l’élection du président au suffrage universel ce qui accentua le caractère partisan du régime, dans lequel le président devient l’élu « des uns contre les autres » et « le chef du parti majoritaire ». Ainsi nous dit le Dauphin, « le caractère arbitral n’est plus assuré ». De plus ajouterions-nous, l’absence de soutien populaire a conduit à renoncer au référendum.  Le régime est donc gravement bloqué.

    Le Prince conclut en envisageant l’hypothèse où la Constitution pourrait être réformée pour accomplir pleinement les buts pour lesquels elle avait été rédigée, qui est la perpétuation de la France dans son indépendance retrouvée. Nous connaissons les conditions nécessaires pour que notre pays retrouve sa voie naturelle.  LFAR

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgLa Constitution de 1958 fête ses 60 ans.

    Dans notre pays, qui a adopté puis rejeté rapidement beaucoup de textes constitutionnels, cette longévité, qui fait de la Vème République le régime le plus long de notre histoire moderne après la IIIème République, est très appréciable. Surtout, les institutions approuvées par le peuple français le 28 septembre 1958 s'inscrivent dans la longue durée du régime parlementaire, fondé sous la Restauration, renforcé par la Monarchie de Juillet et qui avait été rétabli après le Second Empire dans l'attente du comte de Chambord. Le «grand refus» du prétendant et les circonstances politiques qui ont suivi, ont déséquilibré le régime que la monarchie royale devait équilibrer et le régime parlementaire s'est mué en régime d'assemblée sans que la IVème République ne parvienne à donner de la force aux gouvernements qui se succédaient. 

    En 1958, la Constitution de la Vème République a offert à la France ce qui lui manquait depuis 1877: un chef d'État arbitral, garant de la continuité et de l'indépendance nationale, véritable clef de voûte des institutions. Cette Constitution demeurait fondamentalement parlementaire puisque le principe de la responsabilité du Gouvernement devant l'Assemblée nationale était réaffirmé. Mais elle renforçait la démocratie en prévoyant le recours au référendum. D'éminents juristes ont considéré que la nouvelle Constitution instituait une monarchie démocratique et parlementaire, d'inspiration orléaniste - une Constitution devenue monarchie élective depuis que le Président est élu au suffrage universel.

    Jusqu'en 1969, le système institutionnel de notre pays impressionne par sa cohérence - même si l'autorité judiciaire reste par trop soumise aux injonctions de l'exécutif. La Constitution politique est adossée à une organisation administrative, héritage de l'Ancien régime, du Consulat et de la Restauration puisque Louis XVIII avait décidé de conserver l'acquis napoléonien. Cette administration forte, mais soumise au pouvoir politique, appuie le projet économique et social conçu pendant la Résistance et mis en œuvre à la Libération.

    Cependant, notre Constitution a révélé ses failles après le départ du général de Gaulle.

    La première tient au fait, déjà établi lors de l'élection présidentielle de 1965, que le président de la République est l'élu des uns contre les autres. Certes, le chef de l'État peut se hausser à la hauteur de sa fonction et incarner l'unité de la nation, mais en de trop rares moments de crise et sans jamais parvenir à se libérer de ses amitiés partisanes. La clef de voûte établie par la monarchie élective est fragile.

    La seconde résulte de la rivalité qui s'installe entre les deux pôles du pouvoir exécutif. Confit entre Jacques Chaban-Delmas et Georges Pompidou, entre Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing, entre Michel Rocard et François Mitterrand: hors des périodes de cohabitation, qui montrent la souplesse des institutions et rappellent leur nature parlementaire, ces guerres intestines ont gravement nui au fonctionnement régulier des pouvoirs publics.

    Ces failles n'ont pas été comblées par l'élection quinquennale du président de la République. Au contraire, un déséquilibre profond s'est installé dans nos institutions, aggravé par le fait que les élections législatives se déroulent immédiatement après l'élection présidentielle. Le temps du chef de l'État se confond avec le temps du Premier ministre et avec celui de l'Assemblée nationale, et il est scandé par les mêmes échéances électorales. Selon une logique implacable, le président de la République a pris en charge toute la politique de la nation au détriment du Premier ministre en titre et le chef de l'État est devenu, plus directement que jamais, le chef du parti majoritaire. La fonction arbitrale, qui se confond avec celle de chef de l'État dans notre tradition millénaire, n'est plus assumée de manière effective. Dès lors, il n'est pas étonnant que les Français, attachés à la symbolique politique, se prononcent à chaque élection présidentielle par des votes de rejet plus que d'adhésion.

    Malgré ses failles et ses dérives, notre Constitution n'est pas à abolir mais à transformer et à accomplir dans la perspective, inaboutie, que le général de Gaulle avait tracée au cours de son long dialogue avec mon grand-père. Je souhaite, dans la continuité des déclarations de mon grand-père et de mon père, que l'État soit, à nouveau, rétabli dans son indépendance selon sa vocation arbitrale afin qu'il soit pleinement au service de la France et des Français.  

    Jean de France, Duc de Vendôme

    Domaine Royal, Dreux, le 7 octobre 2018