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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Grand diseux, par Michel Onfray.

    On allait voir ce qu’on allait voir : le président Macron allait prendre la parole, on sait qu’il y excelle, mais guère au-delà, sur la question du séparatisme.

    Les orwelliens qui l’entourent ont dû cogiter sur l’effet sémantique: séparatisme permet d’éviter communautarisme. C’est une entourloupe à destination de la "gauche" qui, avant même de l’avoir entendue, n’allait pas manquer de stigmatiser une prise de parole islamophobe. Les éléments de langage au parfum islamo-gauchiste attendaient le média comme la tique guette les poils du chien. 

    Ce qui n’a pas manqué. Sur un plateau, dans le quart d’heure qui a suivi la fin de l’intervention présidentielle, un certain Michel Soudais de Politis estimait que le séparatisme était surtout le fait des riches qui ne se comportaient pas de façon républicaine avec leurs évasions fiscales dans des paradis que l’on sait. A La France Insoumise (LFI) on embouchait le même clairon. Manon Aubry, députée européenne de cette formation, a chanté la ritournelle des communicants: "Macron n’a pas parlé de séparatisme et de cohésion républicaine: il n’a parlé que d’Islam, de manière obsessionnelle. Stigmatiser (sic) les musulmans, voici son unique solution pour tenter de masquer sa gestion calamiteuse de la crise sanitaire et sociale." Etc. 

    Chacun constatera que les patrons véreux, quoi qu’on puisse penser d’eux, n’ont commis aucun attentat sanglant, qu’ils n’égorgent pas des citoyens innocents dans la rue, qu’ils ne commettent pas de massacres de masse à la kalachnikov, qu’ils ne scandent pas dans la rue des propos antisémites, qu’ils n’égorgent aucun prêtre octogénaire pendant qu’il célèbre la messe. Il faut raison garder. 

    De même avec la scie musicale anticléricale qui estime que le danger séparatiste viendrait de catholiques assimilés à des sectaires qui mettraient en danger l’existence même de la République. De quand date le dernier mort occasionné par un chrétien au nom de sa religion en France où les églises et les cimetières sont vandalisés? Soyons sérieux.

    Les mêmes orwelliens ont activé le logiciel macronien du "en même temps". Pour aborder la question du séparatisme islamiste (avec cette expression il consent au grand remplacement sémantique destiné à effacer le mot communautarisme bien que la chose reste) pour aborder cette question, donc, Emmanuel Macron a flatté la droite, puis la gauche; ce faisant, avec sa flatterie dextre, il a fâché sénestre, avec ses œillades sénestres, il a fâché la dextre! A vouloir plaire à tous, on déplaît à tout le monde. 

    Un coup à droite: il nomme "l’islamisme séparatiste"; il en appelle à la reconquête des territoires perdus de la Républiques; il avance les acquis d’une politique sécuritaire; il établit le bilan de ce qui aurait été fait:  fermeture de mosquées salafistes, de salles de sport radicalisées, d’écoles coraniques clandestines, renvois des imams et des psalmodistes intégristes, interdiction d’une scolarité hors de l’éducation nationale, sauf en cas motivé par la santé des enfants, scolarisation dès l’âge de trois ans. A droite, on applaudit.   

    Un coup à gauche: il en appelle à la chimère sympathique d’un islam des Lumières; il propose que soit enseigné l’arabe de façon plus importante; il veut que l’islam devienne une discipline universitaire; il souhaite apurer les comptes idéologiques de la guerre d’Algérie en faisant porter le projet par… Benjamin Stora! A gauche on frappe dans ses mains.

    Mais à droite on n’aime pas ce qu’il dit pour flatter la gauche qui, elle, n’aime pas ce qui a été proclamé pour séduire la droite. L’ensemble sera comme d’habitude un jeu à somme nulle: car ce que donne sa main droite, la main gauche le reprend et vice versa… Abracadabra, il a parlé, il a remis les compteurs à zéro, match nul, la gauche et la droite se retrouvent dos à dos!

    Macron c’est, en même temps, Mitterrand & Chirac, Sarkozy & Hollande, autrement dit une même vision du monde, maastrichtienne, avec juste des effets de style. Style raide et pharaonique avec Mitterrand, style élastique et faussement corrézien avec Chirac, style énervé et décapsulé avec Sarkozy, style mou et ahuri avec Hollande: Macron est en même temps raide et élastique, pharaonique et faussement corrézien, énervé et mou, décapsulé et ahuri: difficile dans ces cas-là de gouverner ce qui reste de France! 

    Ses propos de droite sont cautère sur une jambe de bois, traitement homéopathique d’un cancer métastasé, reconstruction de la charpente de Notre-Dame avec des allumettes; quant à ses clins d’œil appuyés à la gauche, ils proposent ni plus ni moins d’éteindre l’incendie avec le lance-flammes qui a contribué à l’allumer. 

    Car, fermer ici ou là deux ou trois endroits salafistes ne fait rien contre la progression du salafisme en France: ces lieux clandestins renaissent ailleurs dans la journée qui suit! Ceux qui animent idéologiquement ces endroits sont tout juste contraints à déplacer leur toile de tente dans le même camping. Il leur suffit ensuite de recommencer ailleurs. Le président de la République annonce comme un remède de cheval le fait que la France va continuer à jouer à ce jeu de cache-cache! Comment peut-on sottement penser qu’obliger une salle de sport où s’effectue un travail de radicalisation à cesser ses activités d’endoctrinement suffirait à obtenir des salafistes qu’ils cessent de faire leur travail, autrement dit: de contribuer au djihad, de le préparer, de l’activer sur notre territoire?   

    Les communicants d’Emmanuel Macron et lui-même pensent avec le vieux schéma marxiste-léniniste qui, en URSS, supposait qu’en abattant les églises, en interdisant les cultes, en transformant une basilique en piscine, en brûlant des icônes et des iconostases, en déportant les popes dans des goulags, on en finirait avec la foi orthodoxe des fidèles, la croyance des hommes. C’est bien plutôt le contraire qui a eu lieu: à la chute de l’Empire soviétique, au moment du dégel idéologique, on a découvert que la foi était restée intacte, peut-être même plus forte qu’avant qu’elle ne fut persécutée. 

    Fermer des lieux salafistes, mosquées ou salle de sport, c’est les déplacer, pas les abolir. Ça n’est en aucun cas travailler à la liquidation du salafisme. C’est aussi radicaliser plus encore les radicaux par cette persécution sans effet.

    Ajoutons à cela que l’islamo-gauchisme adore ce genre de décision (inutile) pour crier à l’islamophobie, à la stigmatisation, à la persécution, et, tel Edwy Plenel, ou Esther Benbassa, ou Jean-Luc Mélenchon, estimer que les (sic) musulmans d’aujourd’hui ce sont les juifs dans les années qui précèdent la Solution finale.   

    Pour séduire l’électorat de gauche, Emmanuel Macron réactive le projet d’un "Islam des Lumières". L’expression est un oxymore, autrement dit, une contradiction dans les termes  car l’étymologie d’islam témoigne, islam veut dire soumission. Et les Lumières travaillent très exactement à l’inverse. Il est de tradition de renvoyer à Qu’est-ce que les Lumières? d’Emmanuel Kant pour résoudre cette question. Le philosophe allemand répond avec une formule latine d’Horace: "sapere aude", autrement dit: "Ose savoir", mais plus couramment traduite depuis par: "Aie le courage de te servir de ton propre entendement", "Ose penser par toi-même".   Comment peut-on, en même temps, se soumettre à une religion et penser par soi-même sur ladite religion? C’est soi l’un: "soumets-toi", soit l’autre: "pense par toi-même". Mais pas les deux. Seul Macron, peut-être, pourrait nous expliquer ce que voudrait dire: "se soumettre c’est penser par soi-même"! Le macronisme, dont le en même temps est le noyau dur, ne saurait constituer une philosophie politique: c’est même le contraire d’une philosophie et c’est en même temps le contraire d’une politique.  

    Le regretté Malek Chebel s’était essayé à fabriquer cette chimère, carpe et lapin, d’un islam des Lumières. Mais il lui fallait pour cela passer par-dessus bord tout ce qui fait la philosophie occidentale:  le principe de non-contradiction par exemple qui fait qu’une chose ne peut être vraie en même temps que son contraire – s’il pleut, il ne peut pas ne pas pleuvoir en même temps

    Par exemple : pour l’islam, le Coran est dicté par Dieu, au contraire de la Bible dont même les théologiens chrétiens conviennent qu’elle a été écrite par des hommes inspirés par Dieu. Dès lors, pour un musulman, les hommes ne sauraient corriger le texte de Dieu sans l’offenser puissamment. Sans blasphémer même. On trouve dans ce livre saint et sacré pour les musulmans des versets misogynes, phallocrates, machistes, antisémites, bellicistes, homophobes. Qui, au nom de quoi, avec quelle légitimité, pourrait affirmer qu’il faut tenir pour nuls et non avenus ces versets-là, qui gênent le politiquement correct occidental, sans ouvrir la porte à une religion à la carte où l’on prend de Dieu ce qui nous va et où l’on rejette de Lui ce qui nous déplait? On ne peut se soumettre à ce que dit le Coran et, en même temps, apprécier librement  ce que dit ce même Coran. Car, tout bêtement, se soumettre ça n’est pas apprécier librement; apprécier librement, ça n’est pas se soumettre. La soumission relève du domaine de la religion pendant que la libre appréciation, ce que nos amis belges appellent le "libre examen", définit la philosophie. Et c’est soit l’une, la religion et la théologie, soit l’autre, la pensée et la philosophie. Ici la Foi, là, la Raison. J’ai pour ma part choisi mon camp depuis bien longtemps. 

    Autre trouvaille: enseigner l’arabe à l’école! Mais quel rapport avec l’Islam? Parce que c’est la langue du Coran? Mais que faire des millions d’Asiatiques musulmans qui, en Indonésie, au Pakistan, en Inde, ne parlent pas l’arabe, des millions de Turcs musulmans qui ne parlent par l’arabe, des millions d’Iraniens musulmans qui ne parlent pas l’arabe?  Et les Afghans? Les Bengalis? 

    Le problème, et Emmanuel Macron en est victime lui aussi, la preuve, c’est que l’islam est moins pensé par lui dans sa globalité, sa généralité, son identité, que dans l’écho franco-algérien qui perdure de la guerre d’Algérie. Il faut en finir avec la posture victimaire pour faire enfin de l’Histoire qui ne soit pas idéologique. Voilà pourquoi faire référence à Benjamin Stora, nommément  cité,  pour traiter le problème c’est reprendre en main le lance-flammes pour éteindre l’incendie! Cette personne qui dispose du monopole de la guerre d’Algérie en France, ou presque, défend une Histoire idéologique avec laquelle il faut rompre.  

    Lors d’un séjour en Algérie, il m’a été donné de voir la propagande diffusée au journal du soir par le FLN qui est au pouvoir! C’était un journal de type soviétique où la France servait de bouc-émissaire aux malheurs du pays, comme si un demi-siècle d’indépendance n’obligeait pas le pays à s’interroger sur ce qu’il avait fait de cette liberté! Le président Bouteflika tapait sur la France comme avant 1962, la date de la fin de la Guerre et des accords d’Évian, tout en venant se faire soigner… en France! 

    Si la France consent à cette propagande quotidienne contre elle sur les médias algériens et ne la dénonce pas, si cette propagande est enseignée presque partout dans le pays, si elle triomphe dans les médias français et dans l’édition, mais aussi à l’université, si elle l’entretient en donnant les pleins pouvoirs à ceux qui, dans le pays, défendent cette idéologie, alors il est normal que, dans les banlieues où les informations sont données par les médias algériens dont les médias français se font les ventriloques, on puisse tant haïr la France!  

    Emmanuel Macron souhaite faire de l’islam une discipline universitaire: croit-il vraiment que cela empêchera des successeurs aux frères Kouachi, à Coulibaly? Qu’une chaire doctorale où l’on enseignerait les subtilités du soufisme interdirait de nouveaux Abdel Kermiche et Abdel Malik Nabil-Petitjean, les égorgeurs du père Hamel en Normandie? 

    Il faut vraiment ne plus avoir les pieds sur terre pour imaginer que l’islamologie, subventionnée par les contribuables français, enseignée dans un cadre universitaire, puisse détourner la clientèle terroriste potentielle de commettre ses forfaits!

    C’est toujours le logiciel marxiste-léniniste qui sous-tend cette façon de penser – de ne pas penser plutôt… Un haut niveau intellectuel dans une communauté n’empêche pas les passions tristes, la violence et la sauvagerie. Qu’on se souvienne de Martin Heidegger qui était cultivé, intelligent et nazi en même temps. 

    L’Allemagne devenue nazie disposait au début du XX° siècle de philosophes, de chercheurs, de scientifiques, de poètes, d’artistes, de musiciens haut-de-gamme, elle avait des psychologues et des psychanalystes, des cinéastes et des architectes, des designers et des ingénieurs de qualité: l’augmentation de la culture ne fait pas naturellement baisser la haine avec laquelle on fabrique des barbares en quantité. On ne fait pas des terroristes avec leurs cortex mais avec leurs cerveaux reptiliens.

    Emmanuel Macron a parlé de l’islamisme sans poser la question de sa généalogie. Il a dit que ça n’était pas bien, entendu, il fait triompher la moraline en la matière, c’est à la portée du premier venu, la moraline est ce qui a remplacé la morale, elle est la morale des temps sortis de la morale, une contre-morale, une antimorale, un nihilisme.     

    Chacun connait l’histoire orientale du sage qui montre la lune et de l’imbécile qui regarde le doigt: Emmanuel Macron adore regarder les doigts… 

    Réfléchir sur ce qui nous a conduits là pour attaquer le problème à la racine n’a pas été fait par le président de la République française: nous n’avons plus les moyens d’opposer des bougies et des peluches à ceux qui veulent abolir une civilisation qu’ils méprisent, attaquent et conchient; nous ne pouvons-nous permettre le luxe de croire que fermer une mosquée ou une salle de sport salafistes ce soit en finir avec le salafisme alors qu’il va s’installer dans la rue d’à côté ; nous ne pouvons continuer à croire qu’enseigner l’arabe avec l’argent du contribuable suffira à faire renoncer le djihadiste à son projet – alors que le français devient une langue morte; nous ne pouvons décemment pas croire que créer des chaires universitaires d’islamologie, alors que l’université française est exsangue, contribuera à détourner l’apprenti terroriste de son projet mortifère; nous ne pouvons espérer créer un islam des Lumières quand l’islam veut explicitement le contraire des Lumières et vice-versa; nous ne pouvons continuer à laisser le monopole de l’Histoire à des idéologues qui trustent tous les postes et mettent de l’huile sur le feu en propageant leurs catéchismes doctrinaires; nous ne pouvons laisser l’Algérie continuer à diffuser à jet continu une version partisane de la guerre qui l’a opposée à la France, une version à charge pour le pays qui se moque de la vérité tout en prétendant l’honorer. 

    Cette prise de parole sur le "séparatisme" était annoncée depuis des mois comme majeure. Voilà, elle a eu lieu. 

    J’imagine le grand rire des salafistes et des terroristes en devenir s’ils ont écouté ce long pensum inutile.  Je songe également au grand rire d’Erdogan, au sourire des mollahs iraniens, à l’hilarité des responsables du Hezbollah, à la poilade des émirs de l’Arabie Saoudite et du Qatar, on doit se marrer au Pakistan, au Mali, en Afghanistan! J’arrête là. Avec un pareil chef d’État, la France fait honte… 

    Michel Onfray

    Source : https://michelonfray.com/

  • Vérité et liberté

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

    Justice. Qui est détenteur de la vérité ? Et qui garantit la liberté ? Amusant de voir les contradictions dans lesquelles s’emmêlent les autorités du jour.

     

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    A l’heure où j’écris ces lignes la proposition de la loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information a été adoptée, en première lecture, par l’Assemblée Nationale, après des débats houleux.

    La lecture du texte et des débats laisse une impression de grande confusion. Le citoyen qui s’y livre, ne cesse de se demander quelle est, derrière la logomachie utilisée, la vraie raison de cette loi.

    Proposition de loi ou projet ?

    En effet, cette « proposition de loi » qui émane des députés, et non, comme un projet de loi, du gouvernement, a cependant été travaillée et préparée comme si elle émanait du gouvernement. La proposition est donc un masque, et, dans la violence des débats, le masque est tombé. Seuls, deux ou trois des nombreux signataires la soutiennent, plus en tant que rapporteurs de la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation qu’en leur qualité de rédacteurs de la proposition. Le ministre de la Culture et le rapporteur sont en première ligne.

    L’idée de la proposition est de lutter contre « la campagne massive de diffusion des fausses informations destinées à modifier le cours normal du processus électoral par l’intermédiaire des services de communication en ligne ».

    Les campagnes seraient menées par des opérateurs à qui il conviendrait d’imposer une transparence absolue sur leurs ressources financières, les origines de ces ressources, leur caractère commercial ou économique.

    Une procédure de référé permettra à tout citoyen comme au président de la République, ou à tout parti ou candidat, de faire cesser la diffusion de ces fausses informations susceptibles d’influencer le cours du scrutin : « La fausse information » est définie comme « toute allégation ou imputation d’un fait dépourvu d’éléments vérifiables de nature à la rendre vraisemblable ».

    Les débats sont centrés sur le caractère abstrait et très vague de la définition de la « fausse information », l’accessibilité de la saisine du Juge des référés qui a priori, en 48 heures, doit dire si l’information est fausse, et si elle est de nature à influencer le scrutin, et, surtout, le fait souligné par l’opposition que l’arsenal juridique de la loi de 1881 sur la presse est largement suffisant. En bref, l’opposition considère cette loi comme « liberticide », tandis que la majorité la vote comme étant raisonnable et, surtout, indispensable.

    Une rencontre objective se fait, dans l’hémicycle entre les intervenants de la France Insoumise et les « non-inscrits », Marine le Pen, Sébastien Chenu, Nicolas Dupont-Aignan, Luc Lassalle, Emmanuelle Ménard. Mélenchon convoque Socrate et Platon, tandis que le rapporteur qu’on appelle « la rapporteure », s’en tient à Robespierre, comme modèle du respect de la liberté.

    Le couple vérité-liberté

    En prenant le recul qui est la marque propre de Politique Magazine, il me semble qu’il faut distinguer trois plans :

    • le plan philosophique, qui pose la question de la liberté d’opinion et de la vérité des faits et des idées ;
    • le plan législatif, qui en découle ;
    • et enfin notre situation actuelle, en droit positif.

    Il est réconfortant de voir que la vérité, cette inconnue ou cette exclue de nos études secondaires et supérieures, fait un retour en force. Rémi Brague le faisait observer dans une méditation brillante et non conformiste qu’il offrit aux journalistes catholiques lors de leur pèlerinage traditionnel du 1er juin ; dans les campus américains où le mot même de vérité était banni, la lutte contre Trump, qualifié par ces intellectuels de « menteur professionnel », fait revenir en force le concept de vérité. En France, nous voyons les députés macroniens s’élever avec force contre l’idée que nous serions dans un temps de « post-vérité ». Que la classe politique tienne à la vérité ne peut que réjouir le cœur du citoyen ! Mais la question rebondit : « quelle vérité ? » et qui dira où est la vérité ? Est-ce le législateur ? Est-ce le juge ? Est-ce la conscience droitement éclairée de chacun ? Le fondement manque cruellement surtout lorsque cette « vérité » est mise en opposition avec le respect de la liberté d’opinion, la liberté de penser, la liberté d’écrire, la liberté de dire.

    Un bon élève de philosophie classique, – aristotélicienne, thomiste, celle que Bergson appelait « la métaphysique naturelle de l’esprit humain » –, répondra : La vérité est l’adéquation entre la chose et la pensée : « adaequatio rei et intellectus ». Ce qui est est, ce qui n’est pas n’est pas. Le principe d’identité gouverne la raison qui, ajoutera mon confrère Cicéron, nous dicte l’adhésion à la vérité. C’est par la raison qui distingue l’homme des autres animaux et le fait frère des dieux, que les hommes peuvent chercher et trouver la vérité. La liberté, dès lors, leur est nécessaire, non pour dire ou penser n’importe quoi, mais justement pour aller à la vérité, laquelle, à son tour, est source de liberté : « Veritas liberavit vos ». La liberté vous rendra libre.

    Dans ce débat souvent à front renversé, on entend les macroniens défendre le respect de la vérité au mépris de la liberté, et les partisans de la vérité, défendre le droit à l’erreur ou au mensonge, au nom de la liberté !

    Mais c’est que les uns et les autres ne parlent, ni de la vérité, au sens philosophique du mot, ni de la vraie liberté.

    Pour la majorité parlementaire actuelle, la vérité, c’est un ensemble de dogmes qu’on ne peut pas remettre en question : l’Europe, l’antiracisme, la lutte contre l’homophobie, le droit à l’avortement, avec la morale installée du moment contre laquelle la liberté n’a pas sa place. Pour l’opposition, la liberté, quelle qu’elle soit, c’est un espace de respiration et de contestation de cette morale imposée.

    Les deux références faites dans l’exposé des motifs et qui reviennent sans cesse dans les débats, sont le Brexit et l’élection de Trump. Deux erreurs majeures commises par le scrutin qui aurait été abusé par de fausses nouvelles ! On voit nettement qui est l’ennemi qui devra être combattu : le populisme.

    L’ennemi qui est coupable

    Or cet ennemi, qui n’est pas nommé, mais qu’on devine facilement, ne s’exprime pas par les médias installés et raisonnables, mais par les réseaux sociaux, totalement insaisissables.

    Il faut donc le poursuivre là où il fait son œuvre, sur ces plateformes incontrôlées et pouvoir l’interdire. On pourra aussi, s’il est avéré que ces réseaux sont en lien avec les États étrangers, leur interdire toute existence par la voie du CSA au nom des intérêts fondamentaux de la nation.

    Traduisez : si vous diffusez d’une plateforme des idées semblables à celles qui dominent en Italie, en Autriche, en Tchéquie, en Hongrie, en Pologne, voire au Royaume-Uni, vous pouvez être interdit pour intelligence avec une puissance étrangère.

    Ce ne sera pas par voie de justice, mais par voie de décision administrative prise par le CSA auquel la loi donne ce pouvoir.

    Parallèlement, une éducation sera mise en place auprès des jeunes dans les écoles et les universités pour leur apprendre à se méfier des réseaux sociaux et à faire confiance aux médias reconnus qui sont les soutiens de la démocratie.

    Car, ce qui découle, au plan législatif, de cette « philosophie » ou de cette absence de vraie philosophie, c’est la « défense de la démocratie dans ce qu’elle a de plus sacré, le scrutin ». La loi sanctuarise ainsi l’évènement électoral que rien ne doit troubler afin d’éviter que le peuple, égaré, vote mal, et trahisse ainsi la démocratie comme ce fut le cas aux Etats-Unis, avec l’élection de Trump, au Royaume-Uni avec le vote du Brexit. On ne parle pas des autres pays… mais on les devine.

    Le tableau est simple. Il y a, d’un côté, les bons, qui sont les médias installés, à qui on peut faire confiance et qui sont éducateurs. De l’autre côté, ces réseaux sociaux innombrables et incontrôlables, à qui il faut interdire de troubler l’opinion, au moment sacré du scrutin.

    L’ironie n’a pas manqué de déferler, du côté des opposants. Si nous avions dit que M. Cahuzac, Ministre du Budget, avait des comptes en Suisse ouverts pour le parti socialiste, quel juge ne nous aurait pas condamnés pour diffusion d’une fausse information capable d’influencer sur le scrutin ?

    En revanche, la poursuite contre Fillon qui a vraiment influencé le scrutin présidentiel, et s’est, depuis, arrêtée comme si elle était sans fondement, n’est pas condamnée comme une « fausse information » puisque les juges la menaient…

    Dans ce relativisme absolu, la vérité et la liberté périssent ensemble, ce qui est philosophiquement logique et politiquement désastreux.

    Droit positif aujourd’hui

    Cette loi dont on ne sait pas dans quel état final elle va sortir, après lecture au Sénat et relecture à l’Assemblée, sera peut-être nocive, en tout cas inefficace.

    La loi de 1881 sur la presse, qui n’est pas un chef d’œuvre, avait, par le jeu des jurisprudences, gagné une certaine utilité pratique qui permettait de saisir le juge tout en donnant à l’expression écrite et orale l’espace de liberté dont elle a besoin pour vivre. Internet est un nouvel espace, moins ordonné encore que celui de la presse écrite ou rediffusée ou télévisée, mais qui peut aussi, à l’usage… et par les outils de cette loi, se policer, à défaut de se moraliser. Ajouter un instrument législatif et une règlementation supplémentaire ne résoudra rien et ne pourra que contribuer – mollement, espérons-le – à entraver un peu plus la vraie libre pensée.

    La proposition n’est pas déraisonnable quand elle met le doigt sur l’éducation. Là est la vraie question. Seulement, cette éducation n’est pas le « respect de l’espace sacré de la démocratie, le temps du scrutin ». La véritable éducation est tout simplement dans le goût de la vérité et la passion de la liberté qui sont à la racine de la culture française.

    Rien n’est beau que le vrai ; le vrai seul est aimable !

    Allez à la vérité de toute votre âme, et vous verrez bien qu’elle existe !

    La liberté, c’est de dire oui au vrai…

    Ces maximes sont présentes dans nos décisions judiciaires, car l’esprit humain, quand il raisonne, ne peut pas s’en écarter, sauf à tomber dans le scepticisme et l’inconséquence. Mais elles ne gouvernent plus l’État, au moins officiellement.

    Ce sera l’œuvre de la génération qui vient, si elle veut, d’imposer comme source de salut et de féconde harmonie ces deux réalités que seuls des esprits faux continuent d’opposer, la vérité et la liberté.  

    Jacques Trémolet de Villers

  • Nouveau PDF, nouvelle Page : à propos de la suite économique de François Reloujac....

            François Reloujac publie, chaque mois, dans Politique Magazine, une chronique économique, particulièrement pertinente et documentée.

            Il émane de ses analyses une vraie réflexion d'ensemble, de laquelle, implicitement, car François Reloujac traite strictement de la situation économique, se dégage ce que pourrait être une politique française, non seulement à l’égard de l’Europe, notamment de l’Euro, mais aussi à l’égard des deux principaux acteurs actuels mondiaux que sont les États-Unis et la Chine.

             C'est la raison pour laquelle nous avions déjà réuni, en un même dossier de 38 pages, sept de ces articles (de mai à décembre 2010) auwquels s’ajoutait une réflexion plus générale sur l’économique et le politique, publiée dans la lettre n°19 de Gens de France; le tout constituant un premier PDF, intitulé 2010 : La suite économique de François Reloujac .

             Dans un domaine où nous n’excellons pas toujours, François Reloujac et Politique Magazine apportent, ainsi, une utile contribution à l’ensemble des royalistes français.

             Nous ouvrons maintenant, l'annnée 2011 étant achevée, un deuxième PDF : 2011 : La suite économique de François Reloujac , récapitulant, comme pour 2010, les articles de François Reloujac parus tout au long de l'année dans Politique magazine, et aussi dans La Nouvelle revue universelle.

             Et bien sûr, en ce début d'année 2012, nous maintenons notre Page : 2012 : LA SUITE ECONOMIQUE DE FRANCOIS RELOUJAC....  qui prolongera ces deux premiers PDF, en regroupant les articles de François Reloujac à partir de janvier 2012; et avant qu'elle ne devienne, à son tour, un troisième PDF, et ainsi de suite....                                                     

  • Squat : l’impuissance des propriétaires d’Île-de-France face aux Roms, par Arnaud Florac.

    Le Parisien  du 7 octobre consacrait un long article à la scandaleuse situation que vivent des petits patrons franciliens dont les usines et les bureaux sont squattés, puis dégradés et vidés par des familles entières de Roms.

    5.jpegFin 2020, les bureaux d’une d’Évry-Courcouronnes, laissés vacants, ont été envahis par 250 Roms. Il a fallu huit mois pour les expulser d’un local qu’ils avaient transformé en décharge. Le propriétaire a perdu un demi-million d’euros.

    Cette situation n’est pas isolée. Les squats de résidences secondaires ont alimenté l’un des feuilletons de l’été. On sait aussi qu’au bout de 48 heures d’occupation illégale, le squatteur n’est plus expulsable. La loi française est souvent du côté du coupable. De la même façon, le propriétaire d’une usine ou d’une entreprise momentanément inoccupée est obligé d’engager une procédure judiciaire dès qu’un matelas est posé par terre. L’enquête du Parisien montre que les occupations illégales mettent les patrons sur la paille et les laissent, intellectuellement, profondément démunis.

    Vulnérabilité supposée des squatteurs, insolvabilité de familles qui, en plus, n’ont (et pour cause !) pas d’adresse et impossibilité légale, pour les patrons, de faire en sorte que leur lieu de travail soit protégé comme un domicile (et ce, même si ladite protection est dérisoire) : le sort s’acharne décidément sur des chefs d’entreprise franciliens déjà très durement éprouvés par la dite sanitaire.

    Alors, combien d’occupations illégales faudra-t-il avant celle de trop ? Combien de ces iniquités manifestes se multiplieront encore, d’ici à ce que, peut-être, en mai de l’année prochaine, les choses changent ? « La colère, faut jamais la chercher… », chantait Jean-Pax Méfret à l’adresse des hommes politiques des années 1980. De telles situations, absurdes et révoltantes, sont de nature à faire monter encore davantage la contestation.

     

    Arnaud Florac

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Connaissez-vous Moussa Ouarouss ? La justice, elle le connaît, et puis quelqu'un d'autre, aussi...

    Un député suppléant LREM des Yvelines, cadre local de la majorité présidentielle à Reims, est mis en examen dans le cadre d'une enquête portant sur un trafic de stupéfiants entre le Maroc et la France. Moussa Ouarouss est notamment mis en examen pour importation, transport et détention de produits stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs.

     

    Une information judiciaire a été ouverte par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lille pour des faits d'importation, de transport et de détention de produits stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs.

    Moussa Ouarouss a été interpellé fin août alors que des saisies «relativement importantes » ont été réalisées. Il a été placé sous contrôle judiciaire et l'instruction est toujours en cours. Entre six et huit personnes sont mises en examen, placées pour certaines en détention provisoire, dans le cadre de cette enquête portant sur un trafic en lien avec la région du Rif.

    Cet ex-membre du PS âgé de 33 ans est député suppléant de Nadia Hai, élue lors des législatives en juin 2017 à Trappes (Yvelines), dans l'ancienne circonscription de Benoît Hamon. Dirigeant d'une biscuiterie créée en 2018, M. Ouarouss a sollicité sans succès, au printemps, l'investiture de la majorité pour les élections municipales à Reims, finalement accordée à son rival, l'avocat Gérard Chemla.

    En 2016, il apparaissait sur des photos des déplacements d'Emmanuel Macron : notamment à Châlons-en-Champagne, le 1er septembre, dans un bar à Paris le 12 septembre, à Marseille le 17 novembre et à Metz le 21 novembre.

    Il a aussi été président de l'académie de boxe "Team Hamid Zaïm" à Reims, inaugurée en janvier 2017 et fermée en 2018. Sur des photos publiées sur la page Facebook de l'académie en mars 2018, il apparaissait aux côtés de la ministre de la Justice Nicole Belloubet et du Premier ministre Edouard Philippe.

    lafautearousseau

  • Les démolisseurs de la France

    1318608586296.jpgAprès les assauts négationnistes contre l'histoire de France, la culpabilisation par la repentance concernant l'esclavage, la colonisation et le régime de Vichy, la promotion du communautarisme, la désacralisation du mariage, le laxisme face aux actes de christianophobie et à la montée de l'islam, voici que nos gouvernants entendent développer l'usage des langues régionales tout en essayant de prouver que le français ne plus être la seule langue nationale et maintenant, à travers la remise en cause des régions, s'attaquer au souvenir de nos provinces chères au cœur des Français.

    Comment nier, désormais, que tout est fait pour démolir notre pays, notre nation et sa culture ?

    Mues par une idéologie mondialiste et antinationale, les forces qui dirigent l'Europe et, hélas, la France accélèrent chaque jour un peu plus la destruction.

    Puisse l'année 2014, avec les élections qui approchent et la colère qui monte, marquer la volonté populaire de porter un coup d'arrêt à cette politique suicidaire et l'espérance de lendemains qui chantent la France !

  • ”La famille, clé de l'avenir”, en Une du n° 125 de Politique magazine

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    On peut dire que ce numéro débute l'année brillamment, en réunissant les collaborations de Jean-François Mattéi ("Gender, la mort du sexe"), Pierre Chalvidan ("Sainte famille"), Gérard Leclerc ("Du bon usage des crises"), Georges-Henri Soutou ("L'Iran et la bombe"), Jean des Cars ("L'Histoire est de chair et de sang"), Jacques Trémolet de Villers ("La marche des robes n'aura pas lieu"), et en proposant un entretien avec Mgr Marc Aillet ("Un printemps des consciences")...

    Avec, évidemment, les rubriques habituelles, dont l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers ("Libérer la France"), Christian Tarente ("Drogue : l'Etat défaillant ") etc...

     

    Au Sommaire : 2014 JANVIER SOMMAIRE.jpg

     (cliquez une première fois pour faire apparaître l'image, puis une deuxième fois pour l'agrandir)

    L'Editorial de Jean-Baptiste d'Albaret : 2014 JANVIER EDITORIAL.jpg

  • Quatre extraits de ”Rois de France”, de Balzac...

    lfar flamme.jpgNotre Ephéméride du 20 mars évoque Balzac, à l'occasion de la naissance de l'écrivain.

    En 1837, une des plus glorieuses années de Balzac - où il publia Histoire de la grandeur et décadence de César Birotteau - il publia également un court ouvrage, Rois de France, consacré aux six Louis qui se succèderont, de Louis XIII à Louis XVIII.

    Devenu introuvable, ce petit ouvrage, fort intéressant, a été réédité en 2017 par notre ami Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, qui le fera suivre de pages fort intéressantes également sur Napoléon 1er, tirées d'un ouvrage précédent (1833) : Le médecin de campagne.

    Péroncel-Hugoz dédia cette "édition marocaine de Rois de France" à :

    "Son Altesse royale l'émir Moulay-Hassan, prince héritier du Maroc (né en 2003).

    Et à son Altesse royale le prince Gaston de France (né en 2009), espoir des royalistes français."

     

    Dès sa parution, lafautearousseau a donné quatre extraits de ce petit ouvrage, sous forme de "bonnes feuilles" : nous les redonnons cette semaine, de mercredi à samedi inclus : bonne lecture !

    Le Blogmestre

     

    4ème extrait : Louis XVIII (pages 102 à 105)

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  • Sur la page FB de nos amis du GAR : la continuité républicaine... dans le pire, malheureusement !

    Mais il n'y a pas de fatalité, juste des décisions prises suivant une idéologie qui, trop souvent, privilégie les comptes au détriment des sociétés quand il faudrait parvenir à concilier les uns et les autres. 

    Il faudra, un jour, faire l'histoire du "désarmement sanitaire" de la France qui a mené au désastre du printemps 2020, et en tirer des conséquences, non pour condamner tel ou tel, mais pour mettre en place une stratégie sanitaire sur le long terme, une stratégie qui ne néglige pas les "risques du lendemain", et permette d'affronter les crises possibles des années suivantes.
    Sur cette question-là comme beaucoup d'autres, l'avantage d'une Monarchie royale et active, c'est de voir loin, non pour défaire mais pour faire, prévenir plutôt que guérir, et s'engager pour le Bien commun, sans tout ramener à des questions d'économies de bouts de chandelle.
     
  • Sur TV Libertés, la République contre la famille - Terres de Mission n°208.


    Eglise universelle : La modernité contre la famille ?

    Dans un article intitulé "La famille, cœur des libertés", paru dans le numéro de mars de La Nef, Victoire De Jaeghere analyse, au fond, les rapports de la famille avec la modernité. La famille qui est le lieu des "inégalités protectrices", de la transmission, de l'inscription dans le temps et l'espace ne peut qu'être en butte aux valeurs modernes qui sont celles d'une égalité fantasmée et du refus de la transmission. Ce n'est pas d'aujourd'hui que la République se méfie de la famille...

    Eglise en France : In memoriam, père Bernard Lecareux

    En février dernier est décédé le père Bernard Lecareux, fondateur, dans les années 1970, de la Fraternité de la Transfiguration, communauté religieuse installée à quelques kilomètres du Blanc dans l'Indre. Actuel supérieur, le père Jean-Marie, présente le parcours et l'histoire du père Lecareux (26 juin 1933- 22 février 2021) ainsi que la spiritualité propre et l'apostolat particulier, car en milieu rural, de la communauté.

    Eglise en Marche : Reconstruire

    Philippe Maxence présente la dernière initiative éditoriale des Editions de l'Homme Nouveau soit une Lettre - mensuelle - de formation et d'information sur la doctrine sociale de l'Eglise : Reconstruire.

  • Sur TV Libertés, synthèse : retour sur le désastre de 1940.

    L'année 2020 a été (aussi) marquée par le 80ème anniversaire de 1940 et du début de la Seconde guerre mondiale. De nombreux reportages consacrés à cet épisode sombre de notre Histoire se sont succédés dans les médias conventionnels. Beaucoup de mensonges ont aussi été véhiculés à cette occasion...

    C'est pour remettre les choses à leur place et dénoncer les véritables responsables de cette tragédie que André Posokhow, essayiste et historien, a publié une série d'articles non-conformistes sur cette période. Ces articles, initialement parus dans le quotidien Présent et sur les sites Polémia, Riposte laïque et Synthèse nationale, ont été rassemblés dans un livre qui vient de sortir, Retour sur le désastre de 1940 (Editions Synthèse nationale) :

    https://synthese-editions.com/produit...

    André Posokhow est aujourd'hui l'invité de l'émission "Synthèse" animée par Roland Hélie, Philippe Randa et Pierre de Laubier.

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (119), Vers le Rhin...

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    Si l'on ne considère que l'expansion vers le Rhin, vers l'Est, dans la formation territoriale de la France, la constatation est simple : d'Henri II à Louis XV se sont écoulés 200 ans pendant lesquels 3 Provinces ont été réunies au Royaume : la Franche-Comté, l'Alsace, la Lorraine; de 1789 à 1919 : 130 ans se sont écoulés, pour rien...

    De Jacques Bainville, Cahier, Tome II, page 17, note du 15 juillet :


    "Du 14 juillet 1789 au 14 juillet 1919, les Français se sont agités, ils ont peiné, ils ont souffert pour en revenir au point d'où ils étaient partis. Nous ne retrouvons même pas encore, à l'Est, toute la frontière que la révolution avait héritée de la monarchie. Si l'Histoire de France est celle de la formation du territoire et celle de la conquête des limites naturelles, les cent trente années qui séparent la prise de la Bastille de la victoire sont remplies par un simple recommencement."

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : 

    L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • Au Cinéma : Le Tableau volé, par Guilhem de Tarlé

    Bande-annonce Le Tableau volé

     

    A l’affiche : Le Tableau volé, un film français de  Pascal Bonitzer, avec Alex Lutz et Léa Drucker (André Masson, commissaire-priseur, et sa collègue et ex-épouse Bertina), inspiré d’une histoire vraie.

    Honte à moi, je n’avais jamais entendu parler du peintre Egon Schiele, et encore moins de son tableau Les Tournesols fanés, retrouvé par hasard dans un pavillon de la banlieue de Mulhouse au début des années 2000.

    Egon Schiele, Les Tournesols fanés, le Vol des œuvres d’art par les Nazis, « l’art dégénéré », le marché des œuvres d’art, les salles des ventes… autant de sujets qui auraient pu faire l’objet de scénarios passionnants et que Pascal Bonitzer survole dans une fiction confuse.

    Dommage.

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  • 6 Octobre 1914 ... Mon cheval est un vrai cheval de bataille ...

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    Les lettres que l'on reçoit... De G..., qui se  plaignait, voilà quinze jours, d'être inemployé et loin du combat avec sa batterie lourde :

    "Ma batterie fait merveille. Mon cheval est un vrai cheval de bataille. Partant en reconnaissance, botte à botte avec mon maréchal des logis-chef, alors que le cheval de ce dernier était tué sous la rafale, que le fourreau de mon sabre était traversé, mon bon cheval n'a pas fait un écart et a continué au pas au milieu de la danse...

    Depuis le matin, nous étions en batterie, bombardant une position ennemie, tout le monde à son poste, le capitaine sur la crête; le lieutenant Philibert en arrière commandait la batterie de tir. Les obus allemands avaient piqueté la position et, depuis trois heures, ils tombaient sans nous faire trop de mal, quand, tout à coup, un nuage de fer et de feu se déroule... Les hommes de la batterie voisine hésitent. Alors mon lieutenant se dresse de toute sa hauteur et continue le feu des pièces..." 

    Et, le lendemain, une autre carte apportait la suite :

    "Mon cher ami, mon confident, mon conseiller, mon lieutenant, dans toute la force du mot, mon cher Philibert est mort, frappé à la poitrine; mon sous-lieutenant blessé, une pièce fauchée. Rassurez-vous pour moi. Le "gros malin" est tout entier à l'action..."

    De Mme Thérèse Boissière, la fille du grand poète et conteur provençal Roumanille, et qui soigne des blessés en Avignon :

    "Je soigne des blessés, comme tout le monde. Nous leur avons installé un splendide hôpital de 135 lits. Nous avons de merveilleuses grandes salles blanches où entrent le soleil et la lumière de Provence à profusion, de larges fenêtres d'où l'on voit de beaux arbres et de vieux clochers. Il fait un commencement d'automne doux et doré qui est une pure merveille. Nos soldats se croient au paradis. J'ai pris en affection les plus à plaindre, cinq ou six mineurs du Pas-de-Calais, bien abîmés, bien malheureux que l'on gâte comme des enfants. Je leur donne des bonbons et du tabac et je leur fais des chaussettes de laine. Car ils vont repartir. Ils veulent repartir pour le feu. Je croyais que c'était un mot d'ordre et qu'on ne devait pas parler d'un blessé sans ajouter que son seul désir était d'aller encore sur le champ de bataille. Mais non, c'est une absolue vérité. Un de mes soldats ne sait pas écrire, et c'est moi qui fais ses lettres. Quand je lui ai lu ce que j'avais mis sur le papier, il m'a dit : "Ah ! c'est pas tout. Faut dire encore que, ben, on est français, tout de même, et qu'on veut y retourner, pour qu'on en finisse, c'te fois". 

    De Robert de Boisfleury*, qui a  retrouvé ses galons auxquels il va en joindre d'ici peu un troisième, une carte dont une moitié est effacée par la pluie et où nous déchiffrons :

    "Je mène une vie délicieuse au bruit du canon : la guerre est une belle chose ! Je voudrais que vous fussiez des nôtres : quelles bonnes parties de rire nous nous payerions !... Nous nous livrons à la guerre de siège en rase campagne. Tout à l'heure un gros morceau de fonte est tombé dans ma tranchée sans que j'interrompe ma lecture. Ici on est heureux de vivre. Pourtant, le lieutenant de B... va mourir : le capitaine de B... lui succède : tant pis !".  u  

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    * Robert de Boisfleury, jeune lieutenant, avait démissionné de l'armée plutôt que d'intervenir dans les "inventaires" des églises lors de la séparation de l'Eglise et de l'Etat; secrétaire de rédaction de L'Action française.

  • République à la dérive ?

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Mercredi 18 mai, de nombreux policiers manifestent leur exaspération face à la violence et à la haine assassines d’une ultra-gauche totalement débridée et échappant désormais à tout contrôle. Il est vrai que semble loin le bon vieux temps du partage tacite qui faisait de la C.G.T. un partenaire-adversaire des divers gouvernements, cadrant et encadrant au mieux les manifestations. Inquiète à la simple idée de perdre sa primauté syndicale, la C.G.T. fait de la surenchère (comme en témoignent les affiches de son syndicat Info’com) et peine à contenir nombre de ses adhérents souvent tentés de conniver avec l’ultra-gauche. Par ailleurs, les forces de l’ordre attendent toujours assez longtemps avant d’entrer en action contre les « casseurs » alors que tout, dans l’attitude de ces derniers, devrait inciter à une action rapide pour être efficace. Or, il semble avéré (« C dans l’air », France 5) que les ordres sont transmis avec un retard assumé, la hiérarchie redoutant surtout de voir se reproduire un scénario du type de celui de décembre 1986 lorsque Malik Oussekine mourut, victime collatérale d’une manifestation (contre la réforme de M. Devaquet) qui sans doute ne l’avait jamais concerné.  

    On pense sans doute en haut lieu que les policiers devraient comprendre cette nouvelle donne puisque, incongruité française, ils sont, davantage que la police nationale, la police de la République - c’est-à-dire en fait une police « politique ». D’ailleurs, les exemples ne manquent pas de ces interventions policières, parfois très musclées, uniquement motivées par la décision du pouvoir politique de briser une menace tout aussi politique - nous rappellerons, parmi les plus fameux de ces exemples, ceux de 1934 (six février) et, plus près de nous, de 2013 (« manif pour tous »). 

    C’est donc moins la défense et la sécurité des biens et des personnes qui semblent importer à ce gouvernement que la gestion politicienne des manifestations et/ou des émeutes. D’où, malgré les propos de fermeté, cette mansuétude de fait dont bénéficient les nouveaux « enragés ». Mais on peut craindre que MM. Hollande, Valls et Cazeneuve ne soient assez vite dépassés par la situation. Le référendum sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes prévu pour le 26 juin va forcément permettre de prolonger la protestation actuelle et provoquer de violentes manifestations « zadistes » dans lesquelles on retrouvera bien évidemment les groupes de Paris, Rennes ou Nantes qui ont su profiter de l’opposition à la loi El Khomri.  

    Jeudi 19, un reportage de France Inter (journal, 7h30) est justement consacré à un certain Julien, jeune enseignant d’une ville bretonne revendiquant et motivant sa qualité de « casseur ». La journaliste termine par ces mots : « Il [Julien] aimerait enrôler les jeunes des quartiers pour un combat commun ». Les « jeunes des quartiers », on les a vus à l’oeuvre en 2005 : la conjonction des uns et des autres, des émeutiers de banlieue et du centre-ville, constituerait un amalgame plutôt détonant et dévastateur. En plein état d’urgence, une douzaine de furieux a pu tenter de prendre d’assaut le musée de l’Armée des Invalides et mettre le feu à un véhicule de police avec deux occupants à bord; certains ont parlé de « scènes de guerre civile »; que sera-ce alors ?  

    Ce scénario du pire, pour improbable qu’il paraisse encore, ne saurait de toute façon être écarté à terme, vu les accointances de l’ultra-gauche et de l’islamisme banlieusard. Si la seule République était concernée, ce naufrage citoyen n’aurait rien pour nous déplaire. Malheureusement, la France a aussi beaucoup à craindre et à perdre.