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  • L’Angleterre et le grand Nihil

     

    Par Lars Klawonn

    A tous ceux, très nombreux, qui pensent que hors UE l’Angleterre est perdue, adressons un grand rire moqueur. L’inverse paraît plus probable.

     

    Grâce à la démocratie, tant haïe par les technocrates de Bruxelles, l’esprit de tempête redonne une âme au peuple anglais. La patience est une de leurs grandes qualités. Il a le don de subir longtemps sans broncher. Le goût du risque en est une autre. Les Anglais sont un peuple fier, pragmatique, libéral. Dans ce pays de libre échange et de commerce par excellence, l’aigle de la liberté a refait surface. C’est le peuple et non pas l’élite qui a rétabli la souveraineté que la Grande-Bretagne n’a d’ailleurs jamais entièrement abandonnée puisqu’elle avait conservé sa propre monnaie.

    L’Angleterre a montré un autre visage d’elle-même, un visage longtemps caché, celui de sa fibre patriotique. Je dis bien : l’Angleterre autrement dit le peuple et l’élite du pays. Il ne faut pas oublier que c’est le gouvernement qui a décidé de faire voter le peuple alors que la Constitution ne l’y obligeait pas de même qu’il n’est pas non plus légalement obligé de se tenir au résultat du vote. En guise de comparaison, les cantons et le peuple suisses ont un pouvoir constitutionnel non pas de consultation mais de décision. Or force est de constater que la liste des initiatives acceptées par le peuple mais non appliquées est déjà assez longue alors même que l’Assemblée fédérale est tenue par la Constitution, sur laquelle tous les membres ont prêté serment, de mettre en œuvre les décisions du peuple. Dernier exemple en date : l’initiative du 9 février 2014 sur l’immigration de masse qui stipule l’introduction des contingents. A l’état actuel, une grande partie du parlement de même que le gouvernement cherchent à contourner les contingents… Cet irrespect envers le peuple exercé par les acolytes de Bruxelles qui siègent à Berne illustre parfaitement le divorce entre le peuple et son élite et la lente décomposition du système politique et démocratique de la Suisse. Ce ne paraît pas être le cas de l’Angleterre. Que le premier ministre britannique ait donne sa démission après le vote du Brexit, montre au contraire qu’il éprouve un certain respect pour le peuple car il est cohérent de dire qu’on ne peut pas défendre une politique que l’on a combattue auparavant. En Suisse, une telle chose est impensable. Même désavoués par le peuple, les conseillers fédéraux restent en place.

    Le resurgissement du la fibre patriotique n’explique pourtant pas tout. Les Anglais savent aussi raisonner terre à terre. Ils se sont dits qu’il y en avait marre de payer pour les autres alors qu’ils ont suffisamment de problèmes chez eux : chômage, islamisation massive des grandes villes, ghettoïsation, terrorisme, un taux de criminalité assez élevé. etc. Ils se sont dits que plutôt que de donner de l’argent aux autres, il valait mieux penser d’abord à soi-même. Chez les mondialistes multiculturels, ce raisonnement passe pour égoïste. Chez les autres, c’est le simple bon sens. Le même résultat sortirait des urnes si on donnait aux autres peuples riches la possibilité de s’exprimer sur la question. Et pourquoi ? Parce que c’est un raisonnement sain et juste. Il est insensé de demander des sacrifices à un peuple qui souffre déjà passablement dans son pays. Ce qui est injuste et égoïste, c’est la mondialisation sauvage car au nom d’une économie sans frontières, elle crée toujours plus d’inégalité entre les peuples forcés à se déplacer, de dépendance et de précarité chez les gens les plus pauvres. En engraissant les cadres, les bobos des métropoles, les décideurs économiques et politiques, et les fonctionnaires de l’UE, la politique de la mondialisation engendre les inégalités et le racisme qu’elle prétend combattre.

    Grâce à son peuple et grâce aux calculs stratégiques erronés de son élite trop convaincue que les Anglais voulaient rester au sein de l’UE, la grande nation qu’est l’Angleterre s’est réveillée. L’Angleterre relève la tête et regarde droit devant. L’Europe contient quatre grandes nations : l’Angleterre, la Russie, la France et l’Allemagne. L’Angleterre vient de se réveiller. Encore faudrait attendre pour voir si ce réveil est durable. La Russie est réveillée depuis la fin du régime sovietique et tellement réveillée qu’elle n’arrive même plus à dormir. La France continue obstinément de se renier et d’avoir honte de son passé, et l’Allemagne comme toujours tire son épingle de jeu dans le dos des autres. Elle exerce le pouvoir. Elle fait ce qu’elle a toujours su faire le mieux : travailler dur et imposer son pouvoir aux autres par la force. Et sa force, c’est actuellement l’Euro et l’austérité. Elle avance masquée sur l’échiquier de la guerre économique qu’on nous voile de concert derrière des beaux discours abstraits et vide de sens.

    La clique des moneymakers, des nihilistes, des cyniques, et des cruels rationalistes qui nous gouvernent se fiche éperdument d’être aimée. Les peuples ne les aiment pas mais ils s’en fichent. Tout ce qu’ils veulent, c’est imposer à tout le monde la nouvelle société. Et d’amasser chaque jour un peu plus de pactole, peu importent les dégâts qu’ils causent.

    Leurs mépris et leur dégoût de la vie sont incommensurables.

    Il nous faut en finir avec ces ogres voraces et sans scrupules, formés pour tuer la vie. Les gens n’ont pas besoin de leurs progrès et de leurs belles phrases encore moins. Ils ont besoin de choses concrètes, de leur pays et de leur langue ; de postes de travail à proximité, de sécurité et d’infrastructures. Ils ont besoin de la liberté d’entreprendre, d’une économie de proximité, d’une économie régionale et locale. Personne n’a envie d’acheter des produits chinois mais on n’a guère le choix. Ils ont besoin de propriété privée, ils ont besoin de faire des économies, ils ont besoin d’échanges et de partage.

    Ils ont besoin d’avoir un chez soi, de vivre, d’être heureux, de fonder une famille. Ils ont besoin de prospérité. Ils ont besoin d’être reliés à quelque chose ; ils ont besoin de sens, de plénitude et d’amour.

    Ils ont besoin de clarté, de courage et de détermination. La précarité est la dernière chose dont ils ont besoin. Mais c’est la première chose qu’on leur offre. 

    Lars Klawonn

    Journaliste culturel, collaborateur au journal La Nation (Lausanne), à la revue Choisir (Genève) et à la Nouvelle Revue Universelle

    Repris du site de Politique magazine - Consulter ... S'abonner ...

  • Au-delà du brouillard macronien, l’économie française à l’épreuve de la lucidité ! par Christian Vanneste

    Vous avez lu ici-même la chronique de Marc Rousset, lundi dernier; vous apprécierez sûrement celle-ci, de Christian Vanneste, aujourd'hui : elle ne lui fait pas "suite", mais elle traite du même mal profond qui touche notre pays et qui, s'il a des racines "mondiales" tient aussi, pour une très large part, au Système néfaste qui déclasse inexorablement la France depuis son installation en 1875...

    « C’était un désespéré. On le comprend, il avait prévu l’avenir ». C’est ainsi que de Gaulle jugeait Chateaubriand qu’il aimait au point de s’identifier à lui par ce pessimisme néanmoins actif face à un futur désespérant.

    Le premier avait connu la chute irrémédiable de la monarchie légitime, le second le désastre militaire et politique le plus complet de l’histoire de France. L’un comme l’autre ont lutté avec intelligence contre la pente néfaste qu’ils avaient perçue, et ils l’ont fait avec l’orgueil présent chez tous ceux qui aiment la liberté.  Un regard lucide sur l’avenir du monde et de notre pays nous ramène à cet état d’esprit.

    vanneste-christian.jpgLa France recule dans une Europe qui s’efface dans un monde qui se déchire. Voilà un tableau qui n’est guère propre à soulever l’enthousiasme. Et pourtant, il faut en prendre conscience, et lutter contre le confort et la facilité qui consistent à embellir la réalité et à suivre le courant. Alors, faisons d’abord un effort de lucidité : notre gouvernement vient de vendre une partie de ses bijoux de famille avec 52 % de la Française des Jeux. L’Etat préfère se priver de revenus sûrs pour limiter son déficit budgétaire et sa dette. Bien sûr, il conservera les rentrées fiscales liées à l’activité, mais le poids de la fiscalité s’inscrit malheureusement au tableau négatif de notre pays. En 2019, la France a le déficit public le plus élevé de tous les pays de la zone euro, ce qui n’était jamais arrivé (3,1% du PIB contre 0,8% en moyenne).

    La dette publique française passerait selon la Commission européenne de 98,9% du PIB cette année à 99,2% en 2021. De 2017 à 2021, la dette française aura donc encore augmenté de 0,8 point alors que l’objectif du gouvernement était initialement de la réduire de 5 points sur le quinquennat. En dehors de l’Italie, tous nos voisins se seront désendettés sur cette période. Selon Eurostat, le taux de prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales nettes) a atteint 48,4% du PIB en 2018, en hausse par rapport à 2016 (47,6%). Championne incontestable, la France réussit pour la quatrième année consécutive à devancer tous les pays de l’UE, ainsi que la Suisse, la Norvège et l’Islande. En 2019, notre pays a seulement la 24e croissance sur les 28 pays de l’Union européenne et le 4e taux de chômage le plus élevé de l’Union européenne. Le chômage a certes baissé de 0,9 point en deux ans, mais nettement moins vite que la moyenne européenne (- 1,4 point de 2017 à 2019).

    Les illusions, caressées par cette caste typiquement française d’oligarques formés pour servir l’Etat et qui ruinent des entreprises, se succèdent  sur le champ de mines de la réalité : on voulait des entreprises sans usines, c’est gagné. Elles ferment les unes après les autres. Peut-on espérer garder des bureaux d’études et des sièges quand les ateliers sont délocalisés, quand les grands groupes passent sous pavillon étranger, quand l’idéologie qui règne à l’école ignore l’usine quand elle ne la méprise pas. Alcatel, Alstom, Arcelor, Lafarge, Péchiney, Technip, etc…  mais aussi de prestigieux fleurons de cette excellence française qu’est le luxe devenus chinois comme Baccarat ou Lanvin jalonnent notre déforestation industrielle qui se traduit par des pertes d’emplois. Ainsi dès le 28 mai, le géant américain General Electrics, qui s’était engagé à conserver les emplois de la branche énergie et à créer au moins 1.000 postes pendant trois ans, annonçait la suppression de 1044 postes en France. Le même jour, le repreneur de l’usine Whirlpool à Amiens annonçait le placement du site en redressement judiciaire, mettant en péril le travail de 167 personnes. La fermeture de l’usine Ford à Blanquefort ou le devenir incertain des salariés d’Ascoval à Saint-Saulve viennent assombrir la liste.

    De la cession irresponsable d’Alstom aux reprises hasardeuses, le chef de l’Etat a directement participé à cette Bérézina, mais jamais à court de paroles, il annonce une « start-up nation ». Certes, les investissement étrangers en France connaissent une embellie, le nombre d’entreprises créées atteint un record, 17% de plus en 2018 qu’en 2017.  Mais, ce sont les micro-entrepreneurs (+28%), d’une part, et les entreprises de transport et d’entreposage (+68%) qui augmentent le plus. Quant aux investissements étrangers ils visent notamment des secteurs où les transferts de compétence sont tentants. La fiscalité française encourage la recherche mais décourage l’implantation des sièges, c’est-à-dire des lieux de décision. Les investissements français à l’étranger sont plus importants qu’en sens inverse : ils concernent des groupes de grande taille qui en tirent des revenus supérieurs au déficit de notre commerce extérieur. Dans cette comparaison se situe le noeud du problème : la « France » emploie plus de salariés à l’étranger que l’Allemagne, et elle connaît un déficit commercial croissant (-5,2 milliards d’euros en septembre contre -4,8 milliards au second trimestre). La France a choisi le chômage, et ce n’est pas la numérisation de l’économie qui va le réduire.

  • Tous les jours, je lave mon cerveau avec la télé de Frédéric Winkler

    1111111111111111111111111111111111111111111111.jpgQue sont en effet ces loisirs contemporains de la société de consommation ?
    Ce sont ceux que peut offrir une société telle que nous venons d'en dénoncer les traits principaux. Ce sont ceux, bien caractéristiques, de la société de masse : la télévision, l'ordinateur, le téléphone portable qui sont entrés dans nos vies, y ont introduit un certain langage comme une évidente uniformité, une totale passivité, et nous dirons même un certain totalitarisme. Le cinéma et une littérature assez douteuse, aux thèmes mille fois répétés, constituent une autre forme de loisirs et une nouvelle phase dans l'établissement d'une société de consommation sans âme. La drogue, la pornographie, la « musique » aux rythmes étranges représentent trop souvent « l'univers de fuite » dans lequel se réfugie notre jeunesse.

    48148_500781593301674_1708701184_n.jpgSur un tout autre plan, « la vogue de la résidence secondaire » n'est encore dans les possibilités que de certaines catégories sociales et entraînent leur endettement comme leur dépendance à un système qui les exploite ; de même que les loisirs ne débouchent vraiment sur des activités culturelles que pour quelques-uns. Quant à la généralisation des voyages et des séjours de vacances, dont la forme actuelle pourrait soulever bien des réserves, leur répartition parfois aberrante, souvent liée à un calendrier scolaire pas toujours équilibré, en « bloque » souvent au sens propre tout le bénéfice. Autant le voyage peut être heureux et « formateur », autant les « transhumances », comme les « entassements » ou « le rationnement de l'espace » auxquels ils se réduisent souvent en annihilent par avance tout l'intérêt comme les avantages, deviennent pénibles...
    Le processus grégaire suivant lequel nos loisirs « s'organisent » dans leur ensemble, débouche sur des problèmes pratiques considérables, des « impasses » qui pourraient se révéler dramatiques. Il conduit en fin de compte à s'interroger plus fondamentalement sur notre société, sur les rapports travail-loisir avec ce que l'on appelle peut-être un peu vite le « Progrès ». Au lieu de rythmer de façon régulière et bien répartie le temps de travail, le loisir s'y oppose comme s'en dégage jusqu'à créer deux phases distinctes voir antagonistes de la vie : celle réservée au travail, entièrement regroupée sur quelques jours, celle réservée aux loisirs regroupée en une fin de semaine qui tend d'ailleurs sans cesse à en réduire le début... Ainsi l'on assiste à une déshumanisation de plus en plus rapide du travail, réalisé d'une seule traite comme une étape douloureuse, et à une extension indéfinie du temps accordé aux loisirs. Ce phénomène de concentration nuit au plaisir que l'on pourrait trouver dans un travail choisi, comme au fond il nuit au loisir. Il se complique encore par l'extension des grandes vacances, longue période inactive. Les structures touristiques très importantes qu'il s'agit de mettre en place pour recevoir sur une période d'un mois des millions d'estivants sont-elles rentables pour un laps de temps aussi court, de même pour les autoroutes, les parcs naturels, les complexes sportifs, etc ? Du point de vue des bénéficiaires des loisirs, il est évident que l'on se lassera assez vite de passer des heures d'attente sur des autoroutes transformées en fourmillières. Puis, il faudra se battre pour trouver une chambre dans des hôtels surchargés, de visiter au pas de charge des musées ou des châteaux où le temps sera mesuré plus qu'ailleurs, quand ce n’est pas fait virtuellement ! Quelles satisfactions finiront par procurer des loisirs où l'on retrouverait le rythme contraignant des cadences de travail ? Qui n'a déjà ressenti, que nous n'en sommes pas tellement éloignés ? Comme les bienfaits de la voiture ont été annihilés par les embarras de la circulation, les loisirs du XXIe siècle s'orientent vers un « embouteillage » par le rationnement de l'espace (plages surpeuplées, campings bondés, etc), de la culture, de la nature elle-même, etc. L'internet, d'ailleurs, n'a-t-il pas aggravé ce processus, d'une certaine manière ?

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    C'est sur cette pente dangereuse que nous glissons rapidement faute de respecter les conditions élémentaires du succès. Nous ne pensons pas que ce soit au bénéfice du vrai repos, de la culture, du véritable loisir. Comment en serait-il d'ailleurs autrement dans la société des mégalopoles, des financiers, des technocrates et surtout du centralisme le plus oppressif comme du « politiquement correct ». Les loisirs de tout un peuple peuvent-ils se développer de façon heureuse, harmonieuse, s'il n'y a pas de régions, de professions, de communes pour les répartir, les ordonner, les différencier. Leur donner tout à la fois ce caractère collectif, spécifique qui briserait la dialectique entre « la solitude et la promiscuité », encore renforcée par l'informatique comme la société du virtuel ? C'est une masse inorganique, déchirée entre les impératifs de la production et ceux de la revendication, qui se précipite vers les loisirs de ce siècle. Elle s'y épuise en vain. Sans doute y a-t-il dans cette contradiction, le fond du problème et le principe d'une solution. Selon les modalités actuelles, nos loisirs ressemblent donc beaucoup plus à une fuite en avant, à un refus de la société d'aujourd'hui, de ses normes et de ses structures, qu'à l'une de ses composantes. C'est là encore l'origine d'une interrogation remplie d'inquiétudes sur la réalité de notre progrès et de ses bienfaits. C'est tout le scepticisme qu'exprime la parabole du Petit Prince et du Marchand, de SAINT-EXUPERY, que citait Jean FOURASTIE :
    « - Bonjour, dit le Petit Prince.
    - Bonjour, dit le Marchand. C'était un marchand de pilules perfectionnées qui apaisent la soif. On en avale une par semaine et l'on n'éprouve plus le besoin de boire.
    - Pourquoi vends-tu ça ? dit le Petit Prince...
    - C'est une grosse économie de temps, dit le Marchand. Les experts ont fait le calcul. On épargne cinquante-trois minutes par semaine.
    - Et que fait-on de ces cinquante-trois minutes ? - On en fait ce qu'on veut.
    - Moi, se dit le Petit Prince, si j'avais cinquante-trois minutes à dépenser je marcherais tout doucement vers une fontaine. »
    Comme les conquêtes matérielles de notre société, ses loisirs n'apaisent pas notre soif : nous voici dans l'ère du « jamais suffisant », mais aussi de la superficialité. Là encore l'avis des experts ne suffit pas. Sans doute y a-t-il donc à ces phénomènes divers et assez semblables, une cause, une commune filiation. Le bilan est lourd, partout dans les pays européens, la même culture uniformisée, la même mode vestimentaire, les mêmes musiques, les souvenirs de voyages en série, la vie de masse, la marchandisation permanente... La seule différence entre les êtres vivants, résidera demain, dans le numéro attribué à chacun pour payer, contrôler, percevoir, être identifié : ainsi, nous voici dans ce « village » terrifiant dénoncé par la série visionnaire « Le prisonnier », évoquée plus haut.
    Bref encore faut-il savoir ce qu'est un loisir sain et un loisir consumériste. Peut-on comparer une balade en forêt, une visite d'un village ou d'un monument médiéval et six heures de jeux sur ordinateur, un bon repas entre amis ou quatre heures d'émissions crétines soi-disant « télé-réalité ». Passer du temps avec ses proches ou rester des heures, tel un légume à absorber l'outil internet ou télévisuel… Il ne s'agit pas de rejeter ces formes de loisir, mais de les pratiquer dans la mesure, sans tomber dans la dépendance. Souvenons-nous des risques de la dépendance à l’objet, Bernanos nous a prévenu ! Nous avons le choix de diriger nos vies et d'en accepter les conséquences qui en découleront. A nous de nous armer contre cela comme de toujours privilégier notre vie sociale enrichissante, afin d'exister voir de servir notre prochain, c'est en cela que l'homme possède des valeurs et qu'il se dépasse…
    FW (Projet de société, à suive)

  • Société • Bock-Côté : « La cité est périssable, mais c'est la grandeur de l'homme de vouloir faire durer le monde qui

    Par Mathieu Bock-Côté 

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLe « conservatisme » ainsi défini, nous l'acceptons. Il est nôtre, même si nous n'avons jamais beaucoup aimé le mot s'il signifie « conservation molle de l'existant ». C'est à dire de la modernité y compris en ce qu'elle a de plus détestable. Si on lit cet article, qui est important, on verra que ce n'est pas du tout le sens que Mathieu Bock-Côté donne à conservatisme et encore moins le fond de sa riche pensée. Lafautearousseau reprend ces réflexions parce qu'elles comptent et qu'elles doivent être connues des royalistes. Notamment de nos lecteurs. [Le Figaro, 29.12]LFAR

     

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    On a beaucoup glosé ces dernières années sur le conservatisme, dont la renaissance intellectuelle est indéniable.

    Si tous les intellectuels qu'on y associe ne revendiquent pas nécessairement cette étiquette, ils s'inscrivent néanmoins dans la perspective d'une modernité sceptique, que ce soit en critiquant l'immigration massive, le féminisme pudibond, le bougisme qui arrache l'homme à sa demeure ou le manichéisme historique qui réduit l'aventure des nations à un affrontement bête et stérile entre les gentils et les méchants.

    Ces dernières années, le système médiatique en est même venu à parler, devant ce mouvement, d'un renversement d'hégémonie, en s'alarmant de la montée en puissance des « réacs » qu'il ne serait plus possible de ne pas entendre, ce qui serait apparemment embêtant. La formule était pourtant exagérée et reposait sur une double illusion. La gauche a été si longtemps dominante qu'il lui suffit d'être critiquée pour se croire assiégée. Inversement, la droite a été si longtemps silencieuse, et même humiliée, qu'il lui suffit d'être entendue pour se croire dominante. Dans la réalité, la mouvance conservatrice demeure médiatiquement et intellectuellement très minoritaire, et chacune de ses audaces se paie normalement du prix d'un scandale.

    Qu'est-ce que les conservateurs veulent conserver ? Ce n'est pas d'hier qu'on se le demande, souvent avec un brin de moquerie. Ne sont-ils pas que les héritiers mélancoliques d'un monde déjà perdu, qu'ils enchantent rétrospectivement par la magie du souvenir ? Ce procès est injuste, d'autant qu'il y a une grandeur certaine dans le fait de défendre après la défaite le souvenir de ce qui n'aurait pas dû tomber. Dans Rue Corneille, un beau livre de 2009, Denis Tillinac présentait avec tendresse Régis Debray comme un « gardien des ruines de la civilisation occidentale », un titre qu'il pourrait revendiquer aussi et qui n'a rien de déshonorant.

    Le sentiment de la fin d'un monde hante notre temps et il inspire souvent une posture résignée ou apocalyptique. Les adeptes de la première pleurent un monde perdu mais se font une raison en méditant sur l'œuvre du temps qui use toutes les civilisations, et contre lequel il serait vain de combattre. Les adeptes de la seconde maudissent cette décomposition qui les transforme en exilés de l'intérieur. Mais s'ils ne s'interdisent pas de rompre des lances contre l'époque qui vient, c'est généralement sur le mode du baroud d'honneur, à la manière de la dernière charge héroïque des vaincus.

    Ce sont là les deux pièges psychologiques qui guettent les conservateurs qui ont intériorisé trop intimement le mythe du progrès et qui poussent les hommes à la démission mentale. La modernité tend à dissoudre les sociétés dans le culte du mouvement perpétuel : elle fait déchoir tous les héritages en arrangements temporaires qu'il devient nécessaire de dépasser. Tout ce qui semblait devoir durer sera un jour périmé. Dès lors, quiconque refuse de suivre le rythme de la modernité sera un jour décrété conservateur, puis réactionnaire. Pour éviter la mauvaise réputation, plusieurs préfèrent alors la soumission. Car la modernité ne veut pas seulement qu'on l'accepte mais qu'on l'encense.

    Une nouvelle tentation totalitaire traverse l'Occident: celle d'un monde absolument transparent délivré de ses contradictions, purement malléable et soumis à toutes les formes d'ingénierie sociale, culturelle ou biotechnologique. Elle se réclame de l'émancipation totale du genre humain. C'est en son nom qu'on décrète que les peuples sont des constructions artificielles à dissoudre dans une diversité rédemptrice ou qu'on veut conjuguer la pédagogie avec l'esprit de table rase, pour immuniser l'enfant contre l'héritage au nom de sa supposée pureté virginale. C'est en son nom aussi qu'on décrète que la filiation est une fiction archaïque qu'on doit liquider pour redéfinir la famille dans une perspective exclusivement contractualiste. On pourrait multiplier les exemples.

    Mais l'âme humaine n'est pas d'une plasticité infinie. L'homme nouveau des progressistes ne sera jamais rien d'autre qu'une version mutilée de l'homme éternel. C'est une chose d'accepter la modernité, c'en est une autre de se définir intégralement à l'aune de ses catégories. À travers le conservatisme, l'homme moderne redécouvre les permanences anthropologiques qui structurent intimement la nature humaine et dans lesquelles il peut toujours puiser pour revitaliser ses libertés. De là la nécessité de les reconstruire politiquement. La cité est périssable, mais c'est la grandeur de l'homme de vouloir faire durer le monde qui est le sien. Ce que l'on nomme conservatisme n'est peut-être rien d'autre que la traduction intellectuelle de l'instinct de survie d'une civilisation qui ne voit pas pourquoi elle s'enthousiasmerait à l'idée de sa disparition.   

    Mathieu Bock-Côté 

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017). 
  • Livres & Histoire • Mai 68 contre lui-même

     

    Par Philippe Granarolo
    Professeur de Khâgne (h)
    Philosophe 

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    Rémi HUGUES, Mai 68 contre lui-même (Edilivre, octobre 2018) 

    Avec Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues vient combler un manque : celui de l’étonnant vide éditorial qui a marqué les cinquante ans de mai 68. Une question, « À qui profite le crime ? », et deux mots, « farce » et « paradoxe », me semblent résumer l’originalité de son ouvrage.

    Répondant à l’injonction de Barjavel *, l’auteur choisit de se situer à une échelle autre qu’hexagonale : en lieu et place de l’approche franco-française retenue par la plupart des commentateurs, il opte pour une analyse géopolitique des événements.

    Pour ce faire, il rappelle des faits économiques oubliés de la plupart : en mars 68, une crise du dollar liée à la crise de l’or relaya une crise historique de la Livre sterling. Le système monétaire élaboré en 1944 à Bretton Woods tremblait sur ses bases tel un château de cartes. Le monde libéral était aux abois, ce qui conduit l’auteur à supposer que mai 68 fut « une rupture réussie avec ce qui perdurait de rapports communautaires et traditionnels, vestiges du précapitalisme, qui conservaient en France encore une place prépondérante » (p. 14).

    Cette formule résume la thèse de Rémi Hugues : mai 68 fut l’œuvre des puissances économiques étrangères pour faire rentrer la France dans le rang au moment où commençait à s’imposer la troisième forme du capitalisme (sa forme ultralibérale), celle qui régit la planète cinquante ans plus tard. On peut cependant regretter qu’aucune enquête approfondie ne soit menée qui pourrait étayer cette hypothèse. Le seul élément concret mis en avant dans l’ouvrage est le rappel de l’étrange interview accordée par la BBC à Daniel Cohn-Bendit le 12 juin 68. Que les événements de mai aient eu pour conséquence un profond recul de la France et son entrée dans la logique ultralibérale à laquelle elle avait jusqu’alors résisté est incontestable : mais cela suffit-il à nous faire accepter comme évident qu’un chef d’orchestre menait la danse en dehors de nos frontières ?

    Se référant régulièrement au modèle de l’analyse marxienne de la révolte de 1848, l’auteur prend appui sur une célèbre formule de Marx affirmant que la farce succède toujours à la tragédie sur la scène de l’histoire. Mais cette admiration justifiée pour la grille marxienne n’entrave-t-elle pas le recours à de nouveaux concepts nécessaires pour éclairer ce qui demeure une énigme ? On accordera néanmoins à l’auteur que la farce s’est poursuivie, puisque depuis cinquante ans les comédies étudiantes se sont succédé sans toutefois déclencher un nouveau mai 68.

    Le mixte de communisme totalitaire et d’anarchisme hédoniste propre à mai 68 demeure cinquante ans après un composé inexpliqué. Que les événements de mai, mis en route par des adolescents qui se présentaient comme les ennemis radicaux de la société de consommation, aient contribué à la victoire  définitive  de  celle-ci,  est  un  bien  étrange paradoxe **. Il fallait sans doute que le PC soit mis au pas pour qu’une troisième forme de capitalisme s’impose en France comme elle avait commencé à le faire dans le monde anglo-saxon.

    L’énigme est loin d’être résolue. Mais l’essai de Rémi Hugues a le mérite d’éclairer pour la première fois de nombreuses zones d’ombre. Il pourrait servir de point de départ à l’analyse historique plus ambitieuse que nous attendons et que l’auteur sera peut-être l’un des plus habilités à conduire.  

     

    *  C’est à René Barjavel qu’est confié le soin d’ouvrir cette enquête. L’auteur du Grand secret y pointait du doigt les grandes puissances qui haïssaient la France de l’époque, au premier chef le monde anglo-saxon, Angleterre et États-Unis, sans écarter pour autant la Chine. 

    ** Le 24 février 2018 s’est tenu à La Garde un colloque dont j’étais l’organisateur sur le thème « Révolution(s) » (colloque qui fit exception au vide que j’évoquais au début de mon texte). La vidéo de mon exposé « À propos d’un grand écart jamais surmonté - mai 68 », qui est en harmonie avec de nombreux arguments développés par Rémi Hugues, peut être visionnée sur YouTube à l’adresse suivante : https://www.youtube.com/watch?v=0iTu-iOEkao&t=479s

    Docteur d’Etat ès Lettres et agrégé en philosophie, Philippe Granarolo est professeur honoraire de Khâgne au lycée Dumont d’Urville de Toulon et membre de l’Académie du Var. Spécialiste de Nietzsche, il est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment Nietzsche : cinq scénarios pour le futur (Les Belles Lettres, 2014), Le manifeste des esprits libres (L’Harmattan, 2017) et dernièrement Les carnets méditerranéens de Friedrich NietzscheNous vous conseillons son site internet. Suivre surTwitter : @PGranarolo
    iphilo.fr
    L'ouvrage de Rémi Hugues ...
    (Cliquer sur l'image)
    Couverture_livreM68.png
    Retrouvez la série d'articles de Rémi Hugues pour Lafautearousseau en cliquant sur le lien suivant ... 
    Dossier spécial Mai 68
  • Brillants retours dans les « Commentaires » sur « Quand l’oiseau s’envole »

     

    3214517770.jpgL'article de Louis-Joseph Delanglade que nous avons publié hier - « Quand l’oiseau s’envole » - a suscité plusieurs commentaires. Deux d'entre eux particulièrement substantiels et intéressants - phidias et Wargny - doivent être signalés et, s'ils le souhaitent, être lus de tous.  Comme latrick Haizet le remarque in fine ; « Phidias puis Wargny sont terriblement drôles et justes, chacun dans son jus et la sûreté de son jugement ! » Merci et bonne lecture. LFAR 

    Écrit par : phidias 

    1280px-Acropolis.JPGAu-delà des pitreries médiatiques de l'ancienne directrice par protection de l'ENA, force est de reconnaître que la composition de la liste LREM est bien le résultat d'un ragout politicien des plus éculés.

    Le saupoudrage, - « pensée complexe » oblige sans doute,- dans cette liste, de politiciens aux orientations antinomiques, démontre la naïveté transgressive de cette même pensée qui en vient à se caricaturer dans l'expression de son ivresse d'elle-même.

    En somme, on veut se faire croire intelligent parce qu'on n'a rien à dire, et surtout pas sur l'Europe, qui n'est la même, pour quasiment aucun des membres de cet amalgame issu du « en même temps ». Cette comédie à la fois désuète et ridicule prend valeur d'exemple de ce qu'est vraiment la macronie, un théâtre d'amateurs pas vraiment cortiqués, qui se servent du décalage verbal permanent pour se hisser par la trappe du souffleur, sur le devant d'une scène trop grande pour eux.

    Il est frappant de constater que leur discours ressemble plus à la déclamation de compliments rédigés par la cellule de normalisation du « polit-buro » macronien, et appris par cœur, qu'à des propositions nées de convictions, car pour cela il eut fallu en avoir, et que le « Conducteur » l'autorisât.

    On a pu déceler dans cette présentation la danse quelque peu frénétique de ces bourdons politiciens autour de concepts qu'il ne comprennent pas, et qu'ils sont conduits, par leur ignorance, à masquer derrière le bruit d'une logorrhée sociétale, émotionnelle, clivante, et discriminante, afin de capter entre deux linaires, des secondes d'attention de leurs cibles CSP. Le mépris dans la démarche est à la hauteur des ambitions,

    Ils parlent d'Europe, le canon à patates dans la main gauche, et l'épluche légume dans la main droite, avec l'ambition affichée, de faire remonter un soufflé au fromage, qui s'est effondré dans un four éteint. Cette triste aventure qu'ils proposent de prolonger, « toutes choses égales par ailleurs », est celle du sauvetage d'une désillusion à la fois institutionnelle, politique et économique, d'une construction incohérente avec les buts originaux officiellement affichés. L'Europe ressemble aujourd'hui à un navire de haute mer échoué dans un désert de sable, témoin d'une immobilité conceptuelle, voulue par les créateurs, utilisée par les serviteurs, défendue par les profiteurs.

    Le minimum en période électorale voudrait que l'on entende des propositions de réforme précises, concrètes, utiles, faisables, avec un calendrier de réalisation, sur lesquels les débats pourraient s'articuler et se sédimenter, mais il n'y en aura pas car on ne change pas le texte d'une pièce de théâtre en plein milieu de la représentation. De surcroît les scénaristes l'ont exclu, par ce que cela ne rentrait pas dans le cadre de leurs intérêts. La création de l'Europe était et reste un moyen de contrôle géopolitique de ce qui risquait de devenir un concurrent, afin de le faire rester un consommateur reconnaissant. Les élections dramatisées par les bateleurs ne sont que le miroir en trompe l’œil d'une stase affermie par l'entropie des systèmes de castes. C'était prévu. 

    Écrit par : Pierre Builly 

    Voilà un article d'une verve narquoise de grande qualité ! 

    Écrit par : de Wargny 

    Cette liste est une goulash type Budapest. Conduite par une dame, sortie du concours Secrétaire adjoint puis Orient, qui a su habilement surfer sur la vague parité lancée par Chirac et sur son air, depuis caduc, de speakerine. Cette équipe de technos et de carriéristes à tout crin est un précipité de l'esprit Ena Strasbourg. Cette couveuse du formatage et de la langue de bois dont les rejetons persistent malgré des décennies d'échecs à mener la France au déclin et à en faire bientôt un pays sous-développé.

    Le malade imaginaire.1860.65.jpgCar, il est bien clair que pratiquement aucun secteur de ce pays n'est épargné par la décrépitude. Fort de cette déglingue généralisée les « marchistes » vont rouler des mécaniques à Bruxelles et Strasbourg, jouer les fiers-à-bras, déverser la moraline à gros bouillons avec en tête le juteux chef Loiseau. Et ce pour la plus grande joie des 26 autres État-membres qui se contrefichent des galimatias pompeux de Macron et de sa bande de Diafoirus ! 

    Écrit par : Patrick Haizet 

    Phidias puis Wargny sont terriblement drôles et justes, chacun dans son jus et la sûreté de son jugement !     

  • A la découverte de l'homme Maurras (11) : le ”jardin”, le ”pavillon carré et l'enfant (1)

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui  (11) : le "jardin", le pavillon carré et l'enfant (1)...

    C'est donc dans l'une des trois propriétés des Garnier qu'est né Charles Maurras : la petite maison dans l'île; la deuxième consistait en un vaste terrain, planté de vignes et d'oliviers; et c'est la troisième - que Maurras enfant appelait "le jardin" ou "le pavillon carré" - qui deviendra ce que nous appelons aujourd'hui : la maison de Maurras...

    326656581.jpg

    Pas vraiment très "jolie", cette vieille carte postale a cependant le mérite - et l'intérêt - de montrer ce qu'a été, à un certain moment, ce "jardin" et ce "bâtiment carré", à l'époque, bien lointaine maintenant, ou des paysans en cultivaient une partie; ce que nous voyons là doit donc correspondre, au moins en partie, et en gros, à ce que devait probablement voir le petit Charles, lorsqu'on l'emmenait "au jardin", les jeudis et les dimanches....

    C'est dans un "drôle" de petit livre que l'on apprend quand, comment et pourquoi est né l'amour immense de Maurras pour "sa" maison de Martigues...


    "Sans la muraille des cyprès" est le titre de ce qui, à proprement parler, n'est d'ailleurs pas un livre, mais une sorte de fourre-tout assez invraisemblable, dans lequel Mademoiselle Gibert, secrétaire de Maurras, a réuni, en 1941, plusieurs textes différents, certains n'ayant aucun rapport entre eux.


    Le titre lui-même n'en est pas un, puisqu'il ne s'agit que des premiers mots du premier de ces textes, jetés là "en vrac", pourrait-on dire, ce qui n'avait, d'ailleurs, pas été du goût de Maurras...


    Pourtant, si on laisse là ces considérations, la Préface de "Sans la muraille des cyprès" va nous apporter une foule de renseignements de première main, puisqu'ils sont fournis par Maurras lui-même : les uns carrément drôles, d'autres touchants, certains surprenants : on va suivre l'évolution des goûts et des désirs, dans la tête d'un enfant; puis, l'enfant ayant grandi, l'évolution de ses choix, décisions et réalisations : ce "non livre" improbable apporte ainsi, comme le diable, sa pierre à l'édifice; il n'est donc pas, bien que fort surprenant, inutile, loin de là...

    Rappelons que le père de Maurras, Jean, fonctionnaire, a été muté à Martigues, où il a fait la connaissance de Marie Pélagie Garnier, née le 27 avril 1836, décédée en 1922, à l'âge de 86 ans, fille de Pierre Étienne Garnier, maire de Martigues et Marie Antoinette Joséphine Boyer.
    C'est donc par l'alliance avec elle que les Maurras, de Roquevaire, se sont établis à Martigues...

    Marie-Pélagie - la mère de Maurras - avait deux soeurs : Valérie et Mathilde. 

    Maurras explique, peu après le début du texte, comment il a pu faire en sorte que, lors du partage des trois biens entre les trois soeurs, ce soit "le jardin" qui soit donné à sa mère...

    "Je n'avais pas mes quatorze ans" écrit Maurras; il y a donc huit ans qu'il a connu sa première tragédie, la mort de son père adoré, alors qu'il n'avait que six ans. Il sera frappé bientôt par la deuxième tragédie que fut sa quasi surdité, en 1882 : il aura alors ces fameux "quatorze ans" qu'il n'a pas encore quand il commence son récit...


    "Je n'avais pas mes quatorze ans. On procédait à un partage de famille qui avait tardé. Selon l'usage établi chez nos bons bourgeois de Provence, notre grand-mère avait légué à ses enfants une maison de ville, une "campagne" et un jardin. La soeur aînée de notre mère annonçait son intention de se réserver la maison. Sa cadette voulait prendre le champ de vignes, d'olives et de blé. "Prends le jardin, maman ! disais-je, prends le jardin." Elle hésitait. Cette petite propriété, deux hectares et demi de fleurs, de fruits et de légumes, était moins de rapport que d'agrément; elle avait ceci d'onéreux qu'il fallait dédommager d'autres héritiers. Mais je voulais le jardin, et le voulais bien. Jadis, quand nous étions plus jeunes, avant d'aller à Aix pour nos études secondaires, on nous conduisait au "jardin", pour le moins tous les jeudis et les dimanches, et nous en revenions armés de ces grands roseaux verts qu'on appelle chez nous des cannes, et qui tournaient, comme nos têtes, à tous les vents. Puis j'aimais au jardin, le jardinier, la jardinière qui me faisaient boire le lait de leurs brebis et manger "le pain de maison" qu'ils pétrissaient eux-mêmes. Et j'aimais plus que tout le pavillon carré assis au-dessus des parterres, et qui m'avait ri de tout temps par l'or de sa façade, la broderie de ses fenêtres et les denticules de sa corniche : n'avait-il pas été bâti au XVIIIème siècle, avec le reste des pierres de l'église de l'Île ? La tradition le disait, c'était un nouveau lien de cette vieille pierre à moi..."

    (à suivre demain)

    lafautearousseau

  • Ceuta et Melilla : l’assaut du limes entre l’Europe et l’Afrique va-t-il réveiller les Espagnols ?

     

    Par Javier Portella

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgAu plus chaud de la crise catalane, l'été et l'automne derniers, nous avons souvent accompagné nos analyses des événements de Catalogne des articles compétents et autorisés de Javier Portella parus dans Boulevard Voltaire. Voici aujourd'hui l'Espagne de nouveau menacée, cette fois-ci par l'afflux des migrants qui chassés d'Italie ou de Malte la prennent désormais pour cible. Menacée aussi, disons-le, par la naïveté et le laxisme de sa politique d'accueil. Javier Portella - notre confrère espagnol - donne ici son analyse de la situation [Boulevard Voltaire, 4.08] non sans quelque espoir d'une possible réaction du peuple espagnol. Comme il s'en produit partout en Europe.   LFAR

     

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    Comme tout le monde le sait, les légions qui, sous le nom de Guardia Civil, défendent le limes séparant (encore) l’Europe de l’Afrique aux enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta ont récemment fait l’objet, dans cette dernière ville, d’un assaut brutal avec des sprays transformés en jette-flammes et jets de chaux vive, pierres et excréments.

    L’attaque s’est soldée par la victoire sans coup férir des assaillants. Comment aurait-il pu en être autrement alors qu’il est interdit à nos légions d’employer tout moyen de défense, y compris les instruments propres aux forces anti-émeutes ?

    Tout cela s’est passé alors que les barbelés qui couronnent les murailles plus que fragiles protégeant l’enclave n’ont pas encore été enlevés, comme il avait été promis par le nouveau gouvernement socialiste, désireux, c’est évident, d’en faciliter l’assaut. Mais il a suffi qu’une telle mesure soit annoncée pour que « l’effet d’appel » soit immédiat. Un « effet d’appel » qui s’est également produit grâce à l’accueil donné par l’Espagne aux « auto-naufragés » du bateau Aquarius (un « auto-naufragé » est celui qui, faisant preuve d’une imprudence plus que téméraire, se lance à la mer sur un bateau de fortune qui finira souvent par naufrager). De même, il a suffi de décréter le libre accès de tout immigrant illégal à la Sécurité sociale espagnole pour que « l’effet d’appel » se voie renforcé par une mesure qui s’ajoute à l’ensemble de facilités et d’aides diverses octroyées à quiconque vient grossir la main-d’œuvre bon marché souhaitée par l’oligarchie.

    On dit, cependant, qu’à quelque chose malheur est bon. Un grand bonheur pourrait, en effet, découler de tant de malheur : celui permettant que se dessillent enfin les yeux de la société espagnole, la seule dans toute l’Europe qui lève encore les épaules face à ce qui, ailleurs, soulève rage et indignation ; la seule dont les forces dirigeantes ne doivent même pas se déranger pour essayer de justifier l’injustifiable ; la seule, enfin, où les options patriotiques ne sont pas encore représentées au Parlement (ce qui pourrait, pourtant, bientôt changer, des sondages pronostiquant pour les prochaines élections l’entrée à la Chambre du parti Vox).

    Seule l’aggravation de la pression migratoire, seul le pourrissement d’une situation qui devient de plus en plus intenable pourront faire que, surmontant la bouillie visqueuse du sentimentalisme que les médias du Système déversent à flots sur la population, celle-ci finisse par prendre conscience du véritable enjeu. Un enjeu – celui du plus grand transvasement de populations jamais accompli dans l’Histoire – qui n’est constitué, quelle qu’en soit l’importance, ni par les violences et délits commis, ni par le risque d’attentats terroristes, ni par les maladies qui, disparues depuis belle lurette, sont en train de réapparaître, ni par les sommes folles dépensées afin d’accueillir, soigner et loger les populations arrivées en vue, non pas de survivre, mais d’obtenir les bienfaits matériels qu’elles sont incapables de créer chez elles. (Seul le sentimentalisme angélique peut imaginer qu’est en train de crever de faim quelqu’un capable de payer 4.000 euros à un trafiquant pour traverser la Méditerranée et arriver au pays de cocagne.)

    Le grand, le véritable enjeu n’est pas d’ordre matériel. Le grand, le véritable enjeu est le remplacement, au bout de quelques générations, de tout le socle ethno-culturel sur lequel repose notre être, notre identité, notre civilisation.

    Le grand, le véritable enjeu est ce que Renaud Camus appelle – d’un nom qui a fait fortune méritée – le Grand Remplacement.    

    Écrivain et journaliste espagnol

     

    A lire dans Lafautearousseau ...

    En deux mots : Barcelone : « No tinc por »

    Le paradoxe de la Catalogne, identitaire et ... remplaciste

    Catalogne : Mariano Rajoy deviendra-t-il Mariano Kerenski ?

  • Des mousquetaires du Roi aux barbouzes de la République

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

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    C'est parfois à ce qui peut sembler dérisoire de prime abord que l'on reconnaît un homme ou un régime politique, et qu'on le juge : ce n'est pas forcément juste mais c'est ainsi, et la politique, tout comme l'exercice de l’État, n'est pas un chemin de roses, même si les épines sont souvent bien là...

    L'affaire Benalla nous rappelle ces quelques vérités simples, et fournit l'occasion d'en tirer quelques leçons que la République se chargera sans doute d'oublier au prochain locataire de l'Elysée, avant l'affaire suivante : l'histoire sert-elle vraiment à quelque chose dans ce régime d'amnistie (celle qui accompagne l'amnésie) quinquennale, qui, d'une élection à l'autre, croit repartir à zéro, dans une sorte de « tabula rasa » permanente ? 

    M. Benalla révèle, à son corps défendant (sans jeu de mots au regard de sa fonction près du président Emmanuel Macron), les vices d'une République qui croit, sous la cinquième du nom, imiter la Monarchie quand elle n'en est que la caricature, parfois réussie, souvent affligeante, voire odieuse en certaines occasions. Ainsi, si l'on s'intéresse au cas des gardes du corps (ce qu'est M. Benalla, malgré la titulature de « conseiller » ou de « collaborateur du président » que la presse lui attribue) ou des serviteurs de l’État incarné, il y a une grande distance entre les mousquetaires du Roi (ou les Gardes suisses) et les barbouzes de la République qui, depuis le SAC gaulliste aux officines privées dites de sécurité, arpentent les allées du Pouvoir, voire du Parlement : le « pays légal » (qui semble avoir mieux résisté au passage du temps que le « pays réel », souvent difficile à définir ou à délimiter, et source de tous les phantasmes, élitaires ou populistes) évoque souvent de grands principes mais pratique « la petite vertu »... 

    Les oppositions à M. Macron, qui se gardent bien d'évoquer la nature même d'un État ou celle de l'esprit du temps qui autorisent un M. Bellana, oublient de préciser que ce n'est pas (ou pas seulement) l'actuel locataire de l'Elysée qui peut être considéré comme responsable d'une situation qu'il a mal gérée devant l'Opinion, prise à témoin par tous les Tartuffes d'un système dont ils ont, pour la plupart, largement profité lorsque leurs partis respectifs tenaient le Pouvoir : les précédents quinquennats ou septennats ont tous été émaillés de scandales qui, parfois, ont atteint jusqu'au sommet de l’État, et les histoires d'écoutes, de crocs-en-jambes et de règlements de comptes, de fausses factures et d'emplois fictifs, de passe-droits et de pots-de-vin, etc. emplissent les colonnes des collections du Canard enchaîné et les archives nationales. A croire que la République, née avec le très corrompu Danton, ne peut se défaire de cet héritage maudit et renouer avec l'honneur, apanage d'une Monarchie, ce que Montesquieu avait souligné en son temps... 

    Alexandre Dumas comme Paul Féval ont, en littérature, rappelé cette vérité simple d'une fidélité au Roi qui n'est pas une idolâtrie mais service d'un homme-institution, du Roi-État, qui, lui-même, se doit de respecter les règles d'un honneur qui peut l'amener jusqu'au sacrifice suprême : l'honneur de la Monarchie est aussi à ce prix, et le roi Louis XVI en a assumé toutes les conséquences, d'ailleurs. Les provinces de France elles-mêmes participaient à cette conception ancienne de l'honneur, comme la Bretagne nous le rappelle à travers sa devise latine « Potius Mori quam Foedari », c'est-à-dire « Plutôt la mort que la souillure ». 

    Quand M. d'Artagnan sortait l'épée du fourreau ou arrêtait l'homme le plus riche du royaume, Nicolas Fouquet ; quand il se lançait à la conquête des remparts de Maëstricht sous lesquels il laissera sa vie, il servait son roi et la France, et n'en profitait pas pour « se servir », ou n'agissait pas par orgueil ou individualisme : sa cause était celle de l’État et son service gratuit, non pas privé mais public au sens premier du terme. « Tant vaut l’État, tant vaut sa raison », écrivait Maurras. Mais c'est aussi valable pour les raisons d'être et d'agir des personnels de celui-ci, et la République, qui repose sur le « mérite », confond trop souvent ce dernier avec une « méritocratie » qui en oublie ses propres devoirs politiques et sociaux parce que ne voulant voir que les qualités individuelles sans les conjuguer au nécessaire service de tous. 

    M. Macron qui, depuis son élection et dans un réflexe monarchique qu'on peut lui reconnaître sans déchoir, a voulu restaurer de la verticalité dans l'exercice de la magistrature suprême de l’État, se retrouve piégé par une République qui, fondamentalement, ne sait plus où se trouvent les règles élémentaires de l'honneur parce qu'elle n'en a jamais vu autre chose, dès ses premiers pas des années 1790, qu'une valeur « d'Ancien régime » sans intérêt et que l'on devait même dénoncer comme vestige du monde d'avant-République... C'était la vertu (républicaine) contre l'honneur (monarchique). Dans l'affaire qui porte son nom, M. Benalla, faute de voir le Pouvoir autrement que comme une chasse gardée dont il tenait quelques clés (y compris celles de l'Assemblée nationale...), a nui aux deux principes, et la République se retrouve à découvert... 

    Il y a eu (et il y en a sans doute encore), en République, quelques politiques et hommes d’État persuadés que les valeurs anciennes de l'honneur et du service devaient retrouver leur place dans l'exercice de l’État, au bénéfice de la France et des Français, parfois « malgré eux ». Mais ils furent plus des exceptions que la règle, et la République, par essence, penche toujours du côté de la facilité quand la Monarchie, elle, se voulait plus exigeante et pouvait l'être, n'étant pas la proie des féodalités qui, trop souvent aujourd'hui, imposent leurs mauvaises habitudes et leur idéologie indexée sur le rapport à l'argent et à son pouvoir discrétionnaire. Quand la République, du coup, en devient arbitraire, la Monarchie, les mains déliées mais « captive » de son honneur qui est aussi l'un de ses éléments de légitimité, peut rester ce que l'autorité suprême doit être, c'est-à-dire arbitrale !       

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Niger : affaiblis, les islamistes ”passent de la guérilla au terrorisme”, par Vladimir de Gmeline.

    Source : https://www.marianne.net/

    Paradoxalement, l'assassinat d'humanitaires français au Niger est un signe d'affaiblissement des groupes terroristes, incapables de prendre d'assaut des villes comme naguère. Reste le problème de la corruption, qui mine les efforts pour mettre sur pied des forces locales efficaces.

    13.jpgFallait-il faire cette sortie dans la réserve naturelle de Kouaré, pour aller observer les girafes ? Et la France est-elle en train de s'enliser au Sahel ? Depuis l'attaque qui a coûté la vie le 9 août à sept employés d'Acted, une ONG française, dans ce parc situé à vingt-cinq kilomètres de Niamey, la capitale du Niger, ces deux questions tournent dans les esprits. On dissèque les procédures de sûreté, les conseils aux voyageurs du Quai d'Orsay, et le patron d'Acted, Frédéric Roussel, interpelle la communauté internationale sur « la sécurité et l'inviolabilité des humanitaires ». On se demande, surtout, à quoi sert la présence française, si de tels actes peuvent encore être perpétrés, et si des jeunes gens venus aider la population sont ainsi exécutés ? Pour de nombreux observateurs, cette attaque est un signe de plus de l'échec de la France et des pays du G5 à contenir la menace islamiste.

    « Il n'y a pas nécessairement eu d'erreur du côté des ONG » observe Hamid*, un analyste en sécurité nigérian, « elle était en zone jaune, pas orange, et très fréquentée par des expatriés. Il y a des visites chaque week-end. Mais c'est là qu'est le problème. Il n'a pas été correctement pris en compte par les autorités nigériennes. A partir du moment où un secteur accueille du monde, même si il est à priori calme, il est nécessaire de renforcer les mesures, c'est automatique. Il faut une surveillance accrue, même si elle est discrète et disséminée. Le renseignement est essentiel. »

    "Aujourd'hui, il n'y a plus une colonne capable de prendre Kidal ou Tombouctou"

    Sans les mettre en cause, ce professionnel aguerri pointe néanmoins « un aspect dont on ne parle pas assez, la politique de refus des escortes des ONG » : « Quand ils affichent leur logo sur leurs bâtiments et leur véhicules, et précisent qu'ils sont 'no weapon', sans armes, ils se protègent. Un convoi armé, on risque de faire feu sur lui ou de faire exploser les véhicules pour le stopper. Un convoi sans armes, ce ne sera pas nécessaire. Mais aujourd'hui, ce système montre ses limites. Il faut absolument que les déplacements d'humanitaires soient signalées aux forces de sécurité, ce qu'ils ne font pas forcément, surtout pour leurs activités ponctuelles.»
    Cette dégradation de la situation sécuritaire signifie-telle pour autant un échec de Barkhane ? « Il faut se replacer dans le contexte, et voir où on en était il y a quelques années, quand les islamistes occupaient Tombouctou et marchaient sur Bamako, ce qui a donné lieu au déclenchement de l'opération Serval » tempère Pierre*, expert de la zone et des guerres insurrectionnelles. « Depuis, l'impact de Barkahne (qui a suivi l'opération Serval, ndlr) sur la situation sécuritaire est réel, on a tendance à l'oublier : le nord du Mali et la Mauritanie sont stabilisés, la problématique touareg n'est plus d'actualité, les groupes d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) ont été mis par terre, d'Abou Zeïd en 2013 à la neutralisation d'Abdelmalek Droukdel, leur émir, en juin 2020, ce n'est quand même pas rien ! Aujourd'hui, il n'y a plus une colonne capable de prendre Kidal ou Tombouctou. »

    "Il faut faire monter les armées du G5 en gamme"

    La problématique s'est déplacée sur le nord-est du Mali, dans cette zone dite « des trois frontières » avec le Niger et le Burkina-Fasso. Lors de notre reportage avec la Légion étrangère en mars dernier, les officiers que nous avions accompagné en patrouille, comme le capitaine Jordan du 2ème REI (Régiment étranger d'infanterie) défendaient leur action et leur bilan : « On parle de sentiment anti-français, à Bamako, d'accord, admettons, mais je ne l'ai pas vu ici. Bamako c'est une capitale très éloignée de ces zones désertiques et rurales, où les gens sont contents de nous voir. Notre présence et cette des armées nationales, alors qu'ils se sentaient complètement abandonnés par le pouvoir central, c'est le signe qu'une autorité est présente et revient pour les protéger. »

    Même conviction de la part du Rep Comanfor (le représentant du commandant de Barkhane à Gao, au Mali), le colonel Bernard : « Avec l'EIGS (Etat islamique au grand Sahara) on est passé à une stratégie plus violente. La nôtre repose sur trois leviers. On 'tape' les GAT (Groupes armés terroristes), on aide nos partenaires et on travaille avec eux, et on travaille avec la population par le biais des actions civilo-militaires. » Problème, malgré des bons résultats en termes de nombres de combattants neutralisés, les armées nationales et du G5 sont encore à la peine : « On est là pour cinq à dix ans, il faut les faire monter en gamme. »

     

    Pour le terrorisme, "pas besoin de sanctuaire"

    Si l'attaque de Kouaré peut-être interprétée comme un signe de l'affaiblissement des GAT, le résultat n'en est pas moins désastreux, comme toujours quand des terroristes acculés sèment la terreur, au hasard, sur des actions dites « d'opportunité » ou planifiées, ce que l'on ignore encore pour celle-ci : « Ils subissent énormément de pertes » explique Pierre, « entre les forces spéciales de l'opération Sabre qui multiplient les opérations de neutralisation à un rythme intense, et Barkhane qui les accule, ils sont très affaiblis. Ils attaquent des humanitaires parce qu'ils n'arrivent plus à attaquer des casernes comme ils le faisaient encore il y a quelques mois. Ils ne peuvent plus prendre d'otages, ils n'ont plus de sanctuaires et ne peuvent pas remonter vers le nord. Donc plus d'opérations massives, et ils sont maintenant en train de passer de la guérilla au terrorisme. Le Niger est désormais le pays où l'insécurité risque d'être croissante. »
    Car les conséquences psychologique sont catastrophiques : « Bien sûr que Barkhane a de bons résultats, et que le G5 n'est pas à la hauteur, c'est indéniable, on sait cela » nuance Hamid, « le problème c'est que pour mener ces actions, les terroristes n'ont pas besoin de sanctuaires, ils sont mobiles et volatiles. Ici à Niamey, l'impact sur les esprits est catastrophiques, les gens sont très choqués et inquiets. C'est à vingt-cinq kilomètres et les victimes ne sont pas des soldats qui tombent au champ d'honneur, mais de jeunes humanitaires qui sont là pour aider les gens. »

    130 millions d'euros d'aides détournés

    Il pointe le gouvernement en place et les détournements de fonds : « Le nœud vient de la corruption, c'est une question de gouvernance. Les fonds attribués par la France au ministère de la Défense nigérien ne vont pas à la sécurité. Et les gens qui chez nous dénoncent ces détournements se retrouvent en prison. Pourquoi cela reste impuni, pourquoi la France ne dit rien ? » Des détournements effectués à travers des surfacturations de matériel, des contrats fictifs et des fausses mises en concurrence. Le tout pour un montant de 130 millions d'euros, selon un audit publié en février, à la suite des attaques des camps d'Inatès et de Chinadoger, près de la frontière avec le Mali, où l'armée avait perdu 71 et 89 soldats, et ramené à 76 millions en juin.
    Sur cette affaire, la députée Frédérique Dumas, membre du groupe d'amitié France-Niger, avait posé une question écrite à la ministre des Armées, Florence Parly, en mai dernier. La France ne pourra plus tolérer ces pratiques, si elle ne veut pas que ses ressortissants soient à nouveau visés. Frapper les terroristes est une chose, mais sans une sévère moralisation de la vie politique locale, tous les efforts seront vains.

    *Les prénoms ont été modifiés

  • L’identité de la France : le sourire de Reims, par Arnaud Jayr.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    En juillet 2010 se tenait la XIXe université d’été de Renaissance catholique, ayant pour thème l’identité nationale.

    À l’occasion des 10 ans de cet événement, Boulevard Voltaire publie durant l’été, avec l’autorisation de Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique, des extraits des actes du colloque dont le sujet demeure plus que jamais d’actualité.

    Aujourd’hui, l’intervention d’Arnaud Jayr, agriculteur et professeur de philosophie.

    En réfléchissant à l’identité française, m’est venue l’idée d’ouvrir ma carte d’identité ; ce papier, par ailleurs quelque peu galvaudé, m’a suggéré une démarche démonstrative. Que contient-il ? Simplement un nom, une date et un lieu de naissance, une appartenance nationale.

    Un nom : la France ; une date et un lieu de naissance : le 25 décembre 496 à Reims ; une appartenance communautaire : l’Europe – la vraie, la chrétienté d’Occident, fratrie des nations chrétiennes, dont la France est la première née. L’étymologie latine du mot nation nous conduit, au départ de notre réflexion, à évoquer nos origines nationales, car natio signifie naissance, ainsi qu’en témoigne l’adjectif natif.

    En déclinant son identité, chacun se présente comme « fils ou fille de… » : la filiation constitue la cause la plus immédiate de notre identité, de notre personnalité. Ce que nous sommes au départ, notre innéité, ce que nous devenons ensuite, essentiellement par éducation et imitation, nous vient de nos parents, même s’ils ne font que transmettre ce qu’ils ont reçu. De fait, le concept de tradition forme un lien puissant entre générations, car il favorise la prise de conscience de l’identité autour de ce qui est essentiel.

    Philosophiquement, la notion d’identité nous renvoie à celle de vérité ; le dictionnaire Robert définit ainsi l’identité : « caractère de ce qui demeure identique à soi même », la vérité étant, selon la célèbre définition philosophique, la conformité de la pensée au réel. L’identité renvoie donc à la notion d’être, de permanence, de substance, à ce qui reste établi malgré les changements apparents ou secondaires.

    Se pencher sur l’identité française revient donc à s’engager dans une recherche de vérité en réfléchissant à ce qu’est la France réellement, en elle-même, objectivement, substantiellement, nonobstant ses évolutions, ses modifications accidentelles. Enfin, dans le domaine de la science politique, une démarche réaliste et tendant vers le vrai doit prendre à témoin les faits humains, tels qu’ils se sont produits, en se dégageant de toute idéologie aveuglante et de tout esprit de système.

    En réfléchissant à la notion d’identité, j’ai rencontré un problème de philosophie assez plaisant. La notion d’identité reste simple en psychologie, qui s’attache à l’être singulier : c’est, pour un individu, le fait de rester le même dans le temps, de se percevoir le même, semblable à soi-même tout en étant différent des autres. L’identité définit donc l’individu, psychologiquement ; elle est ce qui reste, ce qui est essentiel. Alexis Carrel l’énonce dans une formule heureuse : « Nous sommes la superposition des aspects différents d’une même identité. » L’identité est donc, pour un même sujet, la synthèse de ses différents aspects ou des différentes étapes de sa temporalité. Bien sûr, se connaître ou connaître les autres n’est pas toujours facile : chaque personne résulte d’une pensée singulière de Dieu ; par ailleurs, l’enfant que nous étions est assez différent de l’adulte que nous sommes.

    En science politique ou en sociologie, la notion d’identité, appliquée aux communautés humaines, s’avère moins évidente et apparente que lorsqu’on l’applique aux êtres concrets, singuliers, personnels, la multiplicité rendant la réalité plus difficile à appréhender. L’identité suppose alors l’existence et la perception d’un être en commun, d’un mit sein, dit Heidegger, d’un « nous » ou au moins d’un « on ». Cela peut donner la communauté ou la masse, selon la qualité morale des relations entre individus, la cohésion sociale étant renforcée par l’adhésion partagée à une culture commune, à des représentations unificatrices. Ainsi, la beauté du patrimoine d’un peuple suscite très fortement ce sentiment du « nous » ; idem pour le Vrai ou le Juste, facteurs de cohésion sociale. Pour approcher l’identité collective, il peut être intéressant de s’appuyer sur l’identité personnelle : je vais donc comparer la France à un individu dont l’identité perdure à travers les grandes étapes de la vie. […]

    Un bon mot de Louis VII sur l’identité française : « La France, c’est le pain, le vin et le sourire. » Le pain et le vin, aliments autant français que chrétiens ; le sourire, expression accomplie du visage chrétien – signe de joie, il est le contraire du morose ou de l’hilarité grimaçante propres à la modernité. Au XIIe siècle, la France de Louis VII souriait sûrement plus que celle du XXIe siècle, mais qu’importe. Au regard de la France éternelle, ce sourire est comme un trait de l’identité française, symbole d’une victoire, celle de la France chrétienne sur ses adversaires. […]

    À Reims, ce sourire est marqué d’une pierre blanche, c’est l’Ange au sourire, ange gardien du berceau spirituel de la France.

     

    Arnaud Jayr

     
    Agriculteur, professeur de philosophie, membre de l’Académie des Sciences, des Arts et Belles Lettres de Montauban
  • Les Royalistes et la préservation de l'environnement dans les années 1970. Partie 1 : La dénonciation de la technosphère

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    Dans le cadre de la rédaction d'une nouvelle brochure sur les Royalistes et l'écologie, voici ci-dessous la 1ère partie d'une brève étude historique sur ce thème déjà publiée en 2017.

    Alors qu'une récente étude de trois chercheurs états-uniens et mexicain évoquent l'accélération de la sixième extinction de masse des espèces animales sur la Terre, étude sur laquelle il nous faudra revenir et qui appelle des réactions appropriées qui, pour l'heure, ne viennent pas ou restent trop timides, y compris en France malgré la bonne volonté de nombre d'associations et de particuliers, et malgré les tentatives de M. Hulot, il n'est pas inutile de rappeler qu'il n'y a sans doute pas d'écologie constructive ni efficace sans la prise en compte par le politique de cet enjeu vital qu'est la préservation de la nature et de ses différents éléments : c'est ce que, très tôt et malgré la priorité donnée alors à d'autres problématiques, quelques royalistes ont compris et développé à travers des articles et des réflexions dont il n'est pas inutile, en définitive, de rappeler les termes, non seulement pour alimenter les archives du royalisme mais surtout pour en tirer quelques leçons et en montrer toute l'actualité, parfois de toute éternité...
    Ainsi, au début 1971, le Bulletin d'AF Reims, supplément local de la revue royaliste étudiante AFU (AF-Université, anciennement Amitiés Françaises Universitaires, fondée en 1955 et disparue en 1973), publiait en première page un grand article titré « L'environnement », article qui résume la pensée écolo-royaliste avant même que le mot d'écologie ne connaisse le succès qu'on lui reconnaîtra ensuite et que Jean-Charles Masson ne théorise, dans les colonnes du mensuel Je Suis Français, publié par l'Union Royaliste Provençale dans les années 1970-1980, la notion de « l'écologisme intégral ». Cet article mérite d'être reproduit intégralement, avec quelques commentaires (en notes), et en rappelant bien qu'il n'est pas écrit aujourd'hui, mais il y a 46 ans...
    « Environnement est, ô combien, le terme à la mode ; traduction directe de l'américain, il rassemble en un seul vocable tout ce qui a trait au milieu naturel en relation avec la société humaine. La préservation de ce milieu naturel est indispensable à la survie de l'homme. Le combat pour la défense de l'environnement est le nôtre ; il s'intègre parfaitement dans notre contestation globale du système démo-libéral.
    Pendant longtemps, les déchets industriels de toute sorte ont été déversés dans l'atmosphère, dans les cours d'eau, les océans, considérés comme des gouffres sans fond. Aujourd'hui, en bien des points du globe, ces poubelles sont pleines et commencent à déborder. Ainsi les grands lacs américains sont biologiquement morts. L'émotion provoquée par le désastre du Torrey Canyon (1) n'a pas empêché la plupart des pétroliers à vidanger leur soute en pleine mer (2). Des milliers d'espèces animales et végétales ont disparues au cours de ces dernières années (3). Les insecticides utilisés par milliers de tonnes se révèlent être de puissants poisons (4). Les emballages en plastique qui font fureur aujourd'hui ne sont pas réintégrables dans le cycle naturel et continueront à flotter sur les océans pendant des millénaires (5). Tout ceci n'est guère réjouissant et conduit en général le lecteur non informé aux limites de l'angoisse. Essayons d'analyser le problème d'une façon scientifique. On distingue à la surface de la terre deux mondes différents : tout d'abord la biosphère antérieure à l'homme qui est capable de se suffire à elle-même et d'absorber ses propres déchets ; d'autre part, la technosphère bâtie par l'homme qui vit en parasite de la biosphère dont elle se sert à la fois comme source de nourriture et comme dépotoir. Or le délai nécessaire à la transformation des équilibres naturels s'exprime en unité géologique ; la biosphère mourra empoisonnée bien avant de pouvoir « digérer » la technosphère. Pour éviter cette issue fatale, il est nécessaire de favoriser sans retard l'action des mécanismes régulateurs existants et d'arrêter la pollution. Plus précisément, les sources d'énergie propres (nucléaire (6), hydraulique, solaire etc. (7)) doivent être totalement substituées à celles qui conduisent à augmenter le pourcentage de gaz carbonique dans l'atmosphère (8) ; les forêts doivent être reconstituées dans l'état du début de notre ère ; toutes les productions humaines (plastiques, etc.) doivent être biodégradables, c'est à dire pouvoir réintégrer le cycle naturel de transformations. »
    Non, vous ne rêvez pas : c'est bien en 1971 que ces lignes ont été écrites et publiées dans la presse royaliste ! Considérez, en les relisant lentement, le temps que la République a fait perdre à la nécessaire préservation de l'environnement, de notre environnement français en particulier... Et que l'on ne nous dise pas, une fois de plus, que l'on ne savait pas ou que rien n'avait été vu, ni proposé comme remèdes : la simple reproduction de cet article royaliste prouve à l'envi que le souci environnemental, souci éminemment politique, était bien présent, en particulier dans les milieux royalistes « traditionalistes »...
    (à suivre)
     
    Notes : (1) : Le naufrage du Torrey Canyon est l'une des premières grandes marées noires qui touchent la France, par la Bretagne, avant celles provoquées par les naufrages de l'Amoco Cadiz (1978), de l'Erika (1999) et du Prestige (2002), entre autres.
     
    (2) : Les fameux dégazages qui, chaque année, selon une étude du WWF publiée en 2000, représentent pour la seule Méditerranée, plus de 1,5 million de tonnes de produits pétroliers, soit l'équivalent de 75 « Erika »...
     
    (3) : Un mouvement qui s'accélère sur la planète ces dernières années : une espèce disparaît toutes les vingt minutes, soit plus de 26.200 espèces par an, si l'on en croit les études sur le sujet... L'article, lui, a été écrit en 1971 : le calcul sur la période 1971-2017, évidemment à contextualiser et parfois à relativiser, est tout de même terrifiant !
     
    (4) : Hélas, ce problème des insecticides et des pesticides reste encore d'une sinistre actualité, et n'a toujours pas trouvé sa résolution, malgré les efforts gouvernementaux des dernières années, entravés par l'action des groupes de pression qui interviennent et réussissent mieux encore à Bruxelles qu'à Paris...
     

    (5) : Ces plastiques, à l'époque non recyclables et pas du tout biodégradables, envahissent la société depuis les années 60-70 : aujourd'hui, les déchets plastiques ont formé, dans le Pacifique nord, le « septième continent » (mais aussi un huitième dans le nord de l'Océan Atlantique), et constituent 90 % des déchets flottants sur les mers du globe.

     
    (6) : Là, il y a, de la part du rédacteur, une erreur partielle de perspective sur l'énergie nucléaire : si, effectivement, elle ne rejette pas dans l'atmosphère une pollution de gaz à effets de serre visible et immédiatement nuisible (et c'est effectivement un avantage !), elle reste la source d'une autre pollution particulièrement embarrassante et, sans doute, fort dangereuse pour un (très) long temps... D'autre part, la gestion des déchets radioactifs, fort coûteuse, n'est pas véritablement assurée et sécurisée ! Alors, une énergie de transition, en attendant et travaillant à mieux ?
     
    (7) : Des sources d'énergie auxquelles on peut rajouter les énergies éolienne, géothermiques et marines, ces dernières étant extrêmement diverses et très prometteuses si l'on prend les moyens d'investir dans la recherche et l'innovation en ce domaine, ce qui est loin d'être suffisamment le cas aujourd'hui.
     
    (8) : En somme, ce que demandent les royalistes de Reims de cette année 1971 rejoint ce que propose, en matière de transport automobile, M. Nicolas Hulot pour 2040 !
     

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  • Conflit israélo-palestinien : entretien croisé avec Richard Haddad et Antoine de Lacoste.

    Il y a quelques jours éclatait un nouveau conflit israélo-palestinien. Boulevard a interrogé Richard Haddad, historien et politologue, et Antoine de Lacoste, bien connu des lecteurs. Deux points de vue, deux analyses pour mieux comprendre une situation complexe et explosive depuis 1948.

    On a dénombré 248 morts à la suite des confrontations qui ont eu lieu sur la bande de Gaza, en mai dernier. Quelle est la situation, aujourd’hui ?

    5.pngRichard Haddad : Un cessez-le feu de plus est rentré en vigueur. Aucun des deux protagonistes n’avait intérêt au prolongement de l’affrontement qui aurait provoqué une intervention au sol des commandos de Tsahal et la suite des bombardements mutuels. Le Hamas s’en serait sorti affaibli, d’une part, et les Israéliens n’avaient, d’autre part, aucune envie de sacrifier la vie de quelques soldats au sol, et encore moins la saison touristique de cet été.

    Antoine de Lacoste : Ces « 248 morts de part et d’autres » sont, en réalité, dix morts israéliens et le reste palestiniens. Les moyens militaires de chaque camp sont évidemment disproportionnés. La dureté de la riposte israélienne aux attaques du Hamas n’a rien de nouveau : l’objectif est de décourager toute nouvelle attaque en infligeant des destructions considérables et de nombreux morts civils.

    Ce qui est nouveau c’est la capacité du Hamas, inédite jusque-là, d’envoyer des missiles depuis la bande de Gaza sur une part importante du territoire israélien. Ces missiles sont rudimentaires mais tous n’ont pas été interceptés et ont provoqué plusieurs morts. Cela inquiète Israël, qui a accepté un cessez-le-feu sous la pression américaine. Mais cela peut recommencer à tout moment.

     

    Qu’est-ce qui a provoqué ce nouveau conflit ?

    antoine de lacoste.jpgAntoine de Lacoste : Sous la houlette de Netanyahou, Israël s’est lancé, par le biais des colons, dans la conquête de la Cisjordanie en général et de Jérusalem-Est en particulier. Les manifestations ont débuté à Jérusalem pour protester contre les de Palestiniens de leurs habitations de Jérusalem-Est où ils habitent depuis des décennies, voire des siècles.

    L’autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, censée administrer la Cisjordanie palestinienne, est aujourd’hui discréditée, minée par la corruption et incapable de la moindre initiative utile. Les manifestations qui se sont spontanément produites à Jérusalem ont alors été une occasion inespérée, pour le Hamas, de les soutenir par ses attaques de missiles. Il en a recueilli une grande popularité et c’est bien dommage. Rappelons que le Hamas est un mouvement islamiste proche des Frères musulmans. La sclérose de l’Autorité palestinienne est inquiétante car elle permet aux islamistes de renforcer leur implantation au sein de la population palestinienne, qui n’a pourtant aucune tradition islamiste.

     

    Richard Haddad : La répression israélienne contre des rassemblements palestiniens sur fond de célébration du ramadan et de revendications territoriales autour des lieux sacrés de la vieille ville de Jérusalem. Les Palestiniens envoient des projectiles sur les forces de l’ordre qui répliquent violemment… Le Hamas, en compétition avec l’Autorité palestinienne, et obéissant à l’agenda régional de ses alliés iraniens, a déclenché des tirs de missiles sur les villes israéliennes en représailles. La réplique de l’État hébreux était immédiate et radicale.

     

    Depuis 1948, les conflits se multiplient. Le dernier auquel on a assisté se différencie-t-il des précédents ?

    Richard Haddad : Oui, et cela, à cause de deux événements.

    Les pays arabes du Golfe, qui certes n’ont jamais été de grands alliés de la résistance palestinienne et encore moins du Hamas, les soutenaient a minima et les finançaient afin de répondre à l’émoi de leur opinion publique toujours solidaire des peuples musulmans « opprimés ». Or, ces pays ont signé, ou sont sur le point de le faire, des accords de paix avec Israël en 2020. Les Palestiniens se sont retrouvés isolés sur le plan arabe, leur cause n’intéressait plus personne. L’Arabie saoudite ira même jusqu’à leur demander de revoir à la baisse leurs revendications par la bouche du prince héritier Mohammed ben Salmane. Même le régime syrien a été surpris à la table de négociation avec des officiels israéliens au début de 2021, jetant le trouble dans ses relations avec son allié iranien. Or, ce nouveau conflit parasite ces nouvelles alliances, les États arabo-islamiques ne pouvant fermer les yeux face aux images de victimes palestiniennes abondamment diffusées auprès de leur population.

    Par ailleurs, un nouveau phénomène est apparu lors de ce nouveau conflit : la réaction des Arabes israéliens. De plus en plus nombreuses, ces populations palestiniennes de nationalité israélienne deviennent un danger pour Israël. Plutôt pacifiques et acceptant leur statut d’Israélien depuis des décennies, elles commencent à manifester de plus en plus leur solidarité avec les Palestiniens des territoires occupés, ce qui provoque parallèlement une réaction violente à leur encontre de la part de l’ juive. Dépassant plus de 20 % de la population israélienne, et ce pourcentage étant en forte croissance, un risque de guerre civile menace l’État hébreux qui a longtemps cru à l’utopie multiculturelle et multiconfessionnelle fondée sur un système inégalitaire en faveur du peuple juif. Submergé par le nombre, il risque de finir comme le régime des Blanc sud-africains ou comme les chrétiens du qui, eux, ne pratiquaient certes pas l’apartheid.

     

    Antoine de Lacoste : Oui, ce conflit a été marqué par un phénomène nouveau dont l’avenir dira si c’est un tournant. Pour la première fois, d’importantes manifestations de ceux qu’on appelle les Arabes israéliens se sont déroulées dans plusieurs villes israéliennes. Qui sont-ils ? Ce sont des Palestiniens vivant sur le territoire d’Israël, hors de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Ils ont la nationalité israélienne, représentent 20 % de la population et font généralement peu parler d’eux car ils bénéficient de conditions de vie bien meilleures que ceux des Palestiniens des « Territoires ».

    Mais un changement fondamental est intervenu par le vote de la loi « Israël, État-nation du peuple juif ». Cette loi, voulue par Benyamin Netanyaou et votée le 19 juillet 2018, a provoqué de grandes polémiques dans le pays. En effet, elle a proclamé Jérusalem capitale « complète et unifiée » d’Israël (contrairement à son statut actuel), déclassé la langue arabe de son statut de deuxième langue et ne mentionne jamais les Arabes israéliens.

    De nombreuses manifestations s’étaient déroulée dans tout le pays, rassemblant Arabes israéliens et Druzes qui dénonçaient leur nouveau statut de « citoyens de seconde zone ». Même le président israélien avait fait part de ses réserves sur cette loi.

    Ce n’est pas un hasard si, trois ans après, des milliers de manifestants arabes ont protesté dans de nombreuses villes contre les événements de Jérusalem. À Jaffa, Saint-Jean-d’Acre ou Lod, où la communauté palestinienne chrétienne est importante, des heurts violents se sont produits pour la première fois.

    Le patriarcat latin de Jérusalem avait demandé l’abrogation de la loi ; en pure perte, bien sûr.

    Dans ce contexte nouveau et tendu, le départ de Netanyaou est une excellente nouvelle : sous son long règne, de nombreux murs ont été érigés afin de protéger les colonies israéliennes rognant le territoire cisjordanien (on peut lire, à cet égard, le beau livre de Vera Baboun Bethléem, ma ville emmurée).

    Aujourd’hui, la situation est explosive et des gestes d’apaisement israéliens sont maintenant nécessaires.

     

    Le Débat

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Coronavirus : quand les députés enquêtent, par Jean Bouër.

    Pour une fois, l’Assemblée nationale a osé. Elle a osé s'interroger sur les conditions qui ont conduit à la crise sanitaire actuelle. Elle a osé faire la lumière sur cet événement inédit. Elle a surtout osé entendre les principaux témoins et protagonistes.

    3.jpgAu début, il ne s’agissait que d’une simple mission d’information qui pouvait au mieux faire des rapports et se contenter de suivre la gestion de la crise sanitaire et les premières mesures prises dans le cadre de l’urgence sanitaire. La « Mission d’information sur la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l’épidémie de Coronavirus Covid-19 » avait été créée le 17 mars dernier – soit au début de la crise. Mais avec l’ampleur du scandale sanitaire, la mission a fini par se doter le 3 juin dernier des prérogatives d’une commission d’enquête. Tant mieux, car cette faculté lui permet de convoquer à sa demande les témoins qu’elle juge utiles d’entendre sous peine d’amende et d’emprisonnement s’ils ne comparaissent pas ou refusent de prêter serment. Le faux témoignage est aussi puni pénalement. Pour une fois, la majorité de l’Assemblée nationale a compris qu’il n’était plus possible de maintenir un voile opaque comme dans l’affaire Benalla. En effet, dans cette affaire, c’est le Sénat qui avait pris les devants. Ses auditions avaient même été transmises en direct par les chaînes d’information. Bref, malgré les langues de bois lénifiantes, c’est mieux que rien. Si la mission est présidée par une élue LREM, Brigitte Bourguignon, le rapporteur est Éric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes. Bien sûr, on n’est jamais trop prudent : outre le fait d’être majoritaires dans cette mission d’information, il est peu probable que des poursuites soient engagées une fois le rapport de la mission rendu. En effet, le bureau de l’Assemblée nationale n’est que l’émanation d’une assemblée où les élus marcheurs sont majoritaires. Mais ce sera un peu d’air frais dans maison dont les membres n’ont jamais été aussi « godillots » dans toute l’histoire de la Ve République.

    Tiens voilà du Buzyn !

    Les différents protagonistes de la crise ont été auditionnés. À ce titre, Agnès Buzyn, qui était ministre de la Santé pendant que le virus arrivait, a été longuement entendue. Elle a été interrogée sur le début de la crise, sur la réaction des autorités françaises ou sur la gestion des masques. On n’apprend pas grand-chose de sensationnel. Agnès Buzyn s’abrite derrière les autorités sanitaires dont la doctrine était de ne donner des masques qu’aux malades. Elle affirme également qu’en 2018 les priorités sont accaparées par un autre sujet : la crainte du virus Ebola, dont on craint l’apparition en France. D’autres problèmes monopolisaient les attentions. Petit élément cocasse que l’ancien ministre a bien voulu partager : lorsque des masques sont commandés pour constituer (enfin) un stock d’État, le seul pays qui peut en produire, selon elle, est… la Chine ! Or ses usines sont fermées pour cause de… coronavirus, car une partie du pays est alors à l’arrêt. La boucle est bouclée. La France est rattrapée par les interactions piégées de la mondialisation. Fermons le ban, car si Buzyn s’abrite derrière beaucoup de choses et un calendrier précis des événements et des actions, on apprend tout de même que notre pays n’avait pas les moyens pour accomplir une décision importante. La prestation de Buzyn était assez technique : du chiffre, de la chronologie et beaucoup de détails. La meilleure façon de se sauver quand les auditeurs essayent de poser des questions délicates ou embarrassantes. Quand le député Éric Ciotti invoque une lettre datée du 26 septembre 2018 adressée au directeur général de la santé qui fait état du caractère périmé d’une grande partie des antiviraux et des masques, Buzyn dit ne jamais en avoir eu connaissance et se retranche derrière le fait que les archives sont… énormes (eh oui !). Mais elle affirme avoir tout de même passé à Santé publique France une commande de produits relevant des stocks stratégiques de l’État, le 3 octobre 2018, pour répondre à un constat alarmant établi en 2017. Traduction : Buzyn n’a donc pas eu connaissance de la lettre, mais elle a fait tout comme puisqu’elle a commandé des produits stratégiques.

    La charge du professeur Raoult contre le système politico-médical

    Le 24 septembre 2020, la mission a entendu un témoin de poids : le professeur Raoult. Le chevalier de l’hydroxychloroquine ne s’est pas seulement exprimé sur son sujet favori : il a aussi abordé certaines questions relatives au complexe politico-médical, quitte à mettre les pieds dans le plat. Trois heures d’intervention suivies par tous les Français puisque l’audition était retransmise à la télévision. Le professeur rebelle a d’abord réservé le privilège de ses premières flèches au conseil scientifique (cf. notre contribution Crise du coronavirus : mais qui sont les experts officiels ?, Politique Magazine, mai 2020, ICI). Le morceau est savoureux : « un conseil scientifique, ce n’est pas une bande de types qui ont l’habitude de travailler entre eux et qui discutent en disant “et toi, qu’est-ce que tu en penses ?” » Si Agnès Buzyn a pu donner l’impression de la politique qui se défausse sur l’administration médicale et les scientifiques, Raoult a mis en valeur une autre confusion propre à cette crise : les scientifiques qui se défaussent cette fois-ci sur les politiques. Comme sur la question du confinement : « Il fallait déterminer quels étaient les progrès scientifiques, ce n’était pas à nous de réfléchir sur le confinement, personne ne sait répondre à ça. Les décisions politiques ne nous concernent pas. Moi je voulais bien parler de science, de médecine ». La pique est rude, car le conseil scientifique a servi de paravent à des décisions qui étaient en réalité contestables. Autre psychodrame mis en lumière par le professeur Raoult : le refus de généraliser les tests au mois de mars 2020 quand le confinement débutait. À l’époque, le ministre de la Santé prônait un « usage rationnel, raisonnable et raisonné des tests ». Pour le professeur marseillais, non seulement il fallait le faire car l’OMS demandait aux pays de tester massivement, mais le refus de tester n’a pas de fondement scientifique. C’est plutôt un raisonnement tautologique qui a animé la décision des pouvoirs publics : « Il y a eu un mécanisme qui s’est fait : puisqu’on ne peut pas faire les tests, les tests sont inutiles. Mais ce n’était pas vrai. On pouvait faire des tests ». On reproche à Didier Raoult de ne pas être rationnel – dans le débat sur le statut des connaissances scientifiques, il loucherait vers les positions empiristes –, mais c’est plutôt les politiques qui ne l’ont pas été. Enfin, le professeur a aussi mis en cause les incohérences, comme dans l’utilisation des médicaments. Alors qu’en 2019, « 36 millions de comprimés ont été distribués sans ordonnances », on est passé à une interdiction absolue au moment du coronavirus. Bref, « celui qui a aidé à décider de ça, je vous assure, il a fait une faute. » Mais revenons sur la chloroquine : le savant de Marseille a dénoncé un conflit d’intérêts de la part des détracteurs de cette substance : un laboratoire américain aurait ainsi soudoyé les sycophantes. La mission n’est pas terminée, mais au moins, on a beaucoup appris. Et même franchement ri.

    Illustration : À qui le bonnet d’âne ?

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    EN PLEIN COEUR DES VACANCES D'ÉTÉ,

    LA VEILLE DE L'ASSOMPTION,

    PLUS DE 200 MANIFS PARTOUT EN FRANCE

    ET UNE MOBILISATION EN TRÈS FORTE HAUSSE

    MALGRÉ LA DÉSINFORMATION D'UNE PRESSE "AUX ORDRES "

    CONTRE LE PASSE SANITAIRE

    ET LA TYRANNIE DE L'HYSTÉRIE HYGIÉNISTE

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            À Toulon, capitale nationale de la résistance (25.000 personnes, 2,5km de cortège...) :

    "Un monde "de dingue" contre le passe sanitaire à Toulon, une manifestation presque aussi importante qu'à Paris" (Var-Matin)

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    À Paris (trois manifestations) :

    •https://twitter.com/ivanrioufol/status/1426529415010324486?s=20

    •https://twitter.com/medicalfollower/status/1426514741262946310?s=20

    •https://twitter.com/EnModeMacaron/status/1426524021374455810?s=20

    À Marseille :

    https://twitter.com/L_Infirmier0ff/status/1426580288914829317?s=20

    À Pau :

    https://twitter.com/EnModeMacaron/status/1426516048426192899?s=20

    À Montréal, dans "la Belle Province" :

    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1426662898575761415?s=20

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    À Nice, où sont venus des Italiens...:

    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1426589303757582337?s=20

    Au Havre :

    https://twitter.com/chrisfreb_havre/status/1426528617077649413?s=20

    À Vannes (où le Ministère de l'Intérieur ose dire qu'il n'y avait que 2.100 manifestants !...) :

    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1426623995542228994?s=20

    À Chambéry :

    https://twitter.com/bleusavoie/status/1426523146702794754?s=20

    À Bordeaux :

    https://twitter.com/laurentbigfr/status/1426531362685820934?s=20

    À Strasbourg :

    https://twitter.com/oxygene_info/status/1426526417915891724?s=20

    À Lille :

    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1426524307212099591?s=20

    À Nantes :

    https://twitter.com/Theop_rn/status/1426525373697863687?s=20

    À Foix :

    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1426476036959739904?s=20

    À Aix-en-Provence :

    https://twitter.com/LaurenceMaccar1/status/1426456259285471235?s=20

    Un incident à noter, tout à fait révélateur : à Metz, des soi-disant antifas, en fait les descendants directs des terroristes révolutionnaires de 93, coupeurs de têtes, buveurs de sang et anthropophages, ont chassé un royaliste de la tête de la manif, aux cris de "Guillotine ! Guillotine !" La caque sent toujours le hareng, dit le dicton. Un terroriste révolutionnaire, d'hier, sera toujours un terroriste révolutionnaire, d'aujourd'hui...

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    2. Pakistan/Afghanistan... C'est un secret de polichinelle : le Pakistan a aidé de toutes ses forces les Talibans pour que ceux-ci reprennent le contrôle de l’Afghanistan. Pourtant, l’Union Européenne continue à privilégier le Pakistan, soutien de l’islamisme radical en Afghanistan, au Cachemire et ailleurs...

    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/08/11/l-ombre-du-pakistan-derriere-l-avancee-des-talibans-en-afghanistan_6091155_3210.html#xtor=AL-32280270-%5Bdefault%5D-%5Bios%5D

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    Et à ce propos, Jean-Michel CADENAS pose une bonne question :
     
    "90 soldats français "sont morts pour rien" en Afghanistan. 700 blessés porteront à vie les séquelles de leurs blessures. Qu’attend-t-on pour former un bataillon de migrants afghans et pour les renvoyer chez eux se battre chez eux contre les islamistes talibans ?"

     

    3. France/Covid : Il faut en finir avec cette "politique de la peur" menée par le gouverne-"ment"... Le journaliste de CNEWS, Julien Pasquet "démolit" un député LREM sur la politique de la peur du gouvernement... :

    (extrait vidéo 1'54)

    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1426313813926809605?s=20

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    3 BIS. ... et l'excellente Lydia Guirous, en pleine forme, "démolit" un autre député Larem : "manque d'anticipation"... et la phrase finale (chapeau !) : la visite d'Olivier Véran aux Antilles ? "Qu'est-ce que vous voulez que ça leur fasse ?" Il fallait le dire, elle l'a dit, elle a bien fait !...

    (extrait vidéo 0'41)

    https://twitter.com/MiniLicorne69/status/1426445681817006082?s=20

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    3. TER. Le Système sur-taxeur est aussi sur-gaspilleur, sur-stérilisateur des deniers publics...

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    Avec ces 60 millions € par mois versés à des Vigiles/PassInSanitaire, et ce pendant 1 an (total : 720 millions), nous pourrions financer :

    144 IRM

    500 à 1000 projets de recherche médicale

    10.000 infirmières

    100.000m2 d’hôpital public 

    360.000 séjours d’hospitalisations publiques...

     

    5. Père Olivier Maire :

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    6. Excellente nouvelle : la société qui effectue les forages du maudit parc éolien de la Baie de Saint Brieuc reçoit... de mauvaises nouvelles !... lafautearousseau en profite pour redire son opposition totale à ce projet insensé et son appui inconditionnel à tous ceux qui s'y opposent, par tous les moyens, même légaux...

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