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  • Revers de fortune

     

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    Ce que l'affaire Carlos Ghosn nous rappelle de plus clair ce sont trois réalités simples. 

    La première est l'extrême amoralité et l'inextinguible rapacité de la race des très grands patrons d'entreprises de taille mondiale, à laquelle Carlos Ghosn appartient. Cet homme-là gagne 45 000 € par jour, soit 16,5 millions par an. Et il semble assez probable qu'il ait en plus voulu en dissimuler une partie aux autorités fiscales nipponnes.

    Renault-Nissan-Mitsubishi-alliance-2017-global-sales.jpgIl serait certes vain de contester son exceptionnelle compétence ni les résultats que sa gestion a produits pour le groupe automobile qu'il avait savamment construit et dont il a fait le premier du monde. Comme de méconnaître que son niveau de rémunération n'est pas exceptionnel parmi ses pareils dans le monde. Mais est-ce une référence ? 

    On a tremblé à Boulogne-Billancourt et dans tous les ateliers, tous les services Renault du monde, lorsqu'est tombée la soudaine nouvelle de son arrestation à Tokyo. On s'est ému palais Brongniart ; les cours de l'action Renault ont dans l'instant chuté. Carlos Ghosn était considéré comme un dirigeant à peu de choses près indispensable. 

    On s'est inquiété dans le monde industriel, boursier, mais aussi jusque dans les hautes sphères gouvernementales comme les colonnes des temples de l'oligarchie mondiale avaient vacillé en 2011 lorsqu'on avait appris l'incroyable arrestation à New-York du président du Fond Monétaire International ; un économiste exceptionnellement doué, assurait-on, membre éminent de la communauté juive internationale la plus fortunée et de l'univers financier mondial, socialiste de surcroît et candidat classé favori à la présidentielle française de 2012.

    Peut-on-montrer-DSK-menotte.jpgOn avait vu cet homme intouchable mal rasé et menotté, emmené vers son lieu de détention sans égards particuliers et l'on avait alors mesuré la fragilité existentielle des puissants. Débordements de l'appétit sexuel pour Dominique Strauss-Kahn, boulimie de revenus pour Carlos Ghosn, les deux cas se ressemblent. Une même descente aux enfers les a détruits au zénith de leur puissance. Pour l'heure, voici qu'à son tour, Carlos Ghosn est en prison. 

    Les libéraux professent la régulation du marché par lui-même. Mais l'immoralité foncière des très grands patrons est l'un des symptômes qui infirment cette thèse fort douteuse. 

    Ce que nous rappelle en deuxième lieu l'affaire Carlos Ghosn, c'est le caractère démesurément inégalitaire des sociétés modernes, malgré leurs prétentions et leurs principes hérités de la révolution française. L'on sait - toutes les études le montrent - qu'un nombre infime de personnes détiennent une part de la richesse du monde proche de 80% ... L'ampleur des inégalités modernes est sans analogue dans l'Histoire. Elles n'ont jamais été aussi grandes ni aussi illégitimes. Car elles ne se fondent plus que sur des comptes en banque et ne sont plus liées comme jadis à un ensemble de codes, de valeurs et de services utiles à la communauté, dispensatrices de qualité et protectrices des plus modestes. On voudra bien désormais lorsque nous discutons des sociétés d'Ancien Régime, nous épargner les habituels : « Ah oui, mais les inégalités ! »   ... 

    Ce que l'affaire Carlos Ghosn nous confirme enfin, c'est la permanence des nationalismes et leur prégnance, même en matière économique, en l'occurrence, industrielle. Sans-doute ont-t-elles pu échapper à Carlos Ghosn, dont, quoique triple, la nationalité est fort incertaine et les racines d'on ne sait où ; mais pas à ses partenaires japonais, pas aux cadres et aux personnels de chez Nissan, ataviquement patriotes. Les bilans du groupe Nissan-Renault font apparaître - les chiffres sont publics - que les profits sont produits par Nissan, tandis que Renault, via Carlos Ghosn, dirige l'ensemble... De quoi attenter à la fierté nationale et â la susceptibilité des nippons. Comme d'ailleurs à leurs intérêts. Ainsi, l'arrestation de Carlos Ghosn à Tokyo a - au moins pour partie - des airs de revanche. Sans-doute a-t-il fauté. Mais, le Japon ne l'a pas raté. Ce quasi apatride d'esprit cosmopolite ne leur correspond guère. Le Japon, lui aussi, a changé. Le gouvernement dont il s'est doté est passé aux mains des nationalistes. Peut-être, dans l'affaire, s'agit-il surtout pour Nissan de reprendre sa liberté, abandonnée pour un temps à la veille d'une faillite, tout en maintenant avec Renault une coopération libre, un partenariat stratégique, rendus nécessaires et utiles par les années passées de vie commune et les imbrications industrielles crées. Sans-doute Carlos Ghosn faisait-il obstacle à ce type d'évolution. Comme Strauss-Kahn à New-York, il est tombé de son piédestal à Tokyo. 

    XVM46c30718-eccd-11e8-b93d-63abecea4c88.jpgL'affaire Carlos Ghosn apporte une pierre de plus à la masse des méfaits d'un certain capitalisme, que l'on se gardera de confondre avec le capitalisme patrimonial, qualificatif dont l'étymologie le distingue radicalement de l'autre, celui, de M. Carlos Ghosn.

    Les princes de la Maison de France étaient décidément bien clairvoyants lorsqu'ils dénonçaient en avance sur leur temps « la fortune anonyme et vagabonde ». De nos jours, il lui arrive d'avoir de sérieux revers.  ■ 

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Attentat de Christchurch : « Quand les tenants du ‘'pas d'amalgames'' pratiquent les pires des amalgames »

    Par  

    fond-degrade-bleu-fonce_1258-1364.jpgGilles-William Goldnadel écrit cela [Figarovox, 18.3] comme à son ordinaire : avec courage, lucidité, sans craindre de dire les choses. Il a raison. Saluons ! C'est rare.  LFAR

     

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    « J'aurais aimé que les multiples massacres de chrétiens reçoivent le même traitement que celui réservé à juste titre à l'ignoble tuerie néo-zélandaise. »

    Il eût été étonnant que l'idéologie névrotique et morbide qui accable notre pays depuis trop longtemps ne se soit pas emparée du drame des mosquées de Christchurch. 

    Commençons par un constat incontestable. L'ensemble, sans la moindre exception, de la classe politique, médiatique et intellectuelle française ont manifesté dans ces circonstances tragiques leur réprobation totale devant un acte inexcusable commis par un criminel exécrable et leur compassion à l'égard des 49 victimes musulmanes innocentes, dont un petit enfant de trois ans.

    Ceci fermement posé, certaines réactions constatées à l'occasion de ce carnage montrent la perversion intellectuelle d'une idéologie qui, ordinairement, blâme toute «instrumentalisation» d'un événement dramatique, selon le terme qu'elle utilise sans trop d'économie.

    Lorsqu'un attentat islamiste est commis, la réaction pavlovienne de cette idéologie que je ne peux nommer autrement qu'islamo-gauchiste, encore qu'elle soit différemment quantifiable à des degrés divers chez les individus observés, est immédiatement d'interdire tout amalgame avec l'ensemble de la communauté musulmane ou avec la religion coranique dont les assassins se réclament.

    Ce réflexe de bon aloi semble le plus souvent inutile, tant les sondages montrent qu'il ne vient pas à l'esprit des Français de reprocher à l'ensemble des musulmans des actes commis par les tenants les plus extrêmes de l'islamisme radical le plus extrémiste.

    Parallèlement, et par capillarité, une bonne partie de la classe médiatique est parfois tentée de suggérer une approche psychiatrique ou une explication-excuse sociale, quand elle ne classe pas le criminel dans la catégorie du loup solitaire et désespéré. 

    Or, dans le cadre de la tragédie néo-zélandaise on constate, au rebours, que certains tenants du « pas d'amalgame », ont pratiqué le pire de tous avec une jouissance infinie.

    La-ministre-Education-nationale-Najat-Vallaud-Belkacem-22-fevrier-2016-Havre_2_730_502.jpgL'exemple le plus grotesquement écœurant nous aura été servi par l'ancienne ministre Najat Vallaut-Belkacem. Dans un gazouillis sur Twitter, celle-ci instrumentalise ainsi le massacre: « Oui toutes nos pensées vont aux victimes de l'abject attentat de Christchurch, et oui cela devrait tous nous rassembler. Mais découvrir ici des messages d'indignation hypocrite y compris de ceux qui ont contribué, année après année, à promouvoir ça… Comment dire ? Nausée .»

    Après quoi, un doigt rageur pointe les hebdomadaires désignés à la vindicte publique, coupables d'avoir armé le bras de l'assassin antimusulman pour avoir mis en cause l'islamisme radical ou l'immigration massive: Courrier International, le Figaro Magazine, l'Express, Valeurs Actuelles, Marianne, le Point, sans oublier le magazine L'Histoire, coupable d'avoir consacré sa couverture aux Arabes de la Mecque et aux banlieues de l'islam…

    Très probablement, l'ancienne et inoubliable ministre de l'Éducation Nationale est-elle allée chercher sa liste des coupables sur la toile électronique, dans une islamismosphère innommée qui en est à dresser la liste nominative des complices de la tuerie.

    Sans doute encore Mme la ministre moraliste mais distraite, a-t-elle oublié qu'elle vit dans un pays où certains fanatiques massacrent des journalistes coupables d'avoir offensé l'islam et ont le coup de couteau facile. Ce pays qui, pourtant, Dieu merci, n'a pas dressé de listes de journaux ou d'intellectuels responsables des massacres qui l'ont ensanglanté et continuent de le faire.

    Certes, Mme la ministre n'est pas seule, chez les « pas d'amalgame », à cultiver l'amalgame névrotique et dangereux.

    Un journal du soir croit très intelligent d'insister lourdement sur le misérable pathos de l'assassin crétin qui fait sienne l'analyse du grand remplacement démographique en livrant en pâture le nom de son concepteur intellectuel Renaud Camus, en oubliant, petit détail sans doute sans importance, que celui-ci ne prône aucunement la violence, comme le rappelle opportunément Jean-Yves Camus (Le Figaro 16-17 mars). Étrangement, le vespéral n'incrimine pas Karl Marx et le président Mao alors que l'assassin indique apprécier beaucoup la Chine communiste. Curieusement encore, et en dépit de son approche, le Monde n'avait pas cru devoir reprocher à Emmanuel Todd d'être apprécié de Ben Laden, ce dont ce dernier n'avait pas eu tort de ne point se justifier.

    Pauvre Mozart, apprécié d'Adolf Hitler, et en passe d'être classé dans le parti nazi.

    Le même Monde, dans un autre article du 16 mars de son correspondant local, encore que l'exercice soit difficile, tente d'accrocher Donald Trump en rappelant le drame antisémite de Pittsburgh commis par un membre de l'ultradroite. Amalgame quand tu nous tiens. 

    À ce degré de finesse intellectuelle, on n'oubliera pas Aude Lancelin, nouvelle responsable de la chaîne cathodique et chaotique Le Média qui a finement tweeté : « le tueur de Christchurch, 49 morts, se revendique de Renaud Camus (2019). Anders Breivik, 77 morts, se revendique de son ami Alain Finkielkraut (2011) qui l'invite sur la radio publique. Les idéologies criminelles que la France exporte aujourd'hui sont d'extrême droite. »

    La même gracieuse dame, la semaine précédente, hurlait pourtant au charron, parce qu'une interview de son mentor Alain Badiou, qui, lui, assume superbement les millions de morts du totalitarisme communiste, n'était pas publiée dans le Monde

    À ce stade de décomposition de la pensée et de la morale publique, nul ne m'empêchera d'écrire, moins pour apaiser mon amertume, que pour expliquer les fondements de l'idéologie mortifère qui nous tue, combien j'aurais aimé que les multiples massacres de chrétiens en terres d'Orient, en Égypte, au Nigéria, aux Philippines ou ailleurs reçoivent le même traitement que celui réservé à juste titre à l'ignoble tuerie néo-zélandaise. Mais manifestement, les massacres quand ils ne sont pas commis par des Occidentaux et que l'on ne peut amalgamer à d'autres occidentaux n'intéressent aucunement l'Occident névrotique.

    Au-delà de la névrose intellectuelle et de la nécrose morale, il fait peu de doute que la tentative d'amalgamer un crime commis dans l'autre hémisphère avec des intellectuels innocents en tentant de faire son marché gourmand dans les obsessions d'un assassin relève également de la tentative d'intimidation et du désir inavoué de la gauche dite intellectuelle de se refaire une santé morale lourdement abîmée.

    Au risque de la décevoir, il est peu probable que le désir de lutter sans violence ni haine des innocents contre l'islamisme radical et l'immigrationnisme forcé s'en trouvera très affecté, tant ses excommunications ne troublent plus le sommeil des honnêtes gens.   

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    Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain.  Son dernier ouvrage, Névroses Médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée, est paru chez Plon.
  • Mathieu Bock-Côté : « Aux racines de la violence d'ultra-gauche »

    Par Mathieu Bock-Côté 

    thUKZO41O8.jpgCHRONIQUE - Une société qui prend peur devant une bande de fanatiques encagoulés fantasmant sur une utopie anarcho-communiste révèle par effet de contraste sa dévitalisation. [Le Figaro, 22.03]. Au fond, n'est-ce pas cette dévitalisation qui doit être mise en cause et le Système qui en est responsable ? Dans ce cas, les Blacks Blocs ne sont qu'un épiphénomène du désordre établi. LFAR 

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    « ... pour restaurer son autorité perdue et en finir avec sa réputation humiliée, l'État mise sur une répression démesurée, presque vengeresse, seulement rendue nécessaire par sa faiblesse ... »

    Il ne sert à rien de critiquer le mouvement des « gilets jaunes » sans rappeler que la révolte des débuts, indéniablement légitime, n'a rien à voir avec la poussée émeutière de samedi dernier. Certes, une frange des premiers insurgés s'est radicalisée et ne sait plus trop comment s'arrêter. Plus encore, une crise qui s'éternise, quelle qu'en soit l'origine, favorise la remontée à la surface de la lie de la société. Les pulsions nihilistes se désinhibent. Les personnalités extrêmes, généralement écartées de la vie sociale, croient leur chance arrivée. Si on parle encore des « gilets jaunes » aujourd'hui, c'est essentiellement parce qu'une minorité militante entretenant un rapport décomplexé à la violence est parvenue à détourner la révolte à son avantage.

    La possibilité de la violence est inscrite dans les replis intimes de la nature humaine, et à toutes les époques, elle a séduit une petite minorité qui croit s'accomplir à travers elle. Si la société démocratique parvient généralement à censurer la violence en apaisant les passions, elle n'y parvient jamais complètement. Comme l'avait noté Roger Caillois, c'est dans sa nature même de susciter la révolte des personnalités qui recherchent l'exaltation dans la vie publique, à la manière d'aventure romantique. Bien des jeunes hommes sont portés à ne voir dans la délibération démocratique qu'un vain bavardage et ne rêvent que d'action révolutionnaire. Ce sont alors les sectes politiques, idéologiques et religieuses qui les attirent, et même, qui parviennent à les hypnotiser.

    XVM39a2f9ae-bb27-11e7-9ef0-d3e21654415a2.jpgUne civilisation qui refoule le désir de violence et d'aventure sans parvenir à le canaliser vers des institutions servant le bien commun le verra se retourner contre elle. L'histoire nous le confirme, il arrive qu'une idéologie parvienne à s'approprier cette pulsion, comme on l'a vu à l'époque du fascisme. C'est l'ultra-gauche qui canalise aujourd'hui cette violence en Occident. Bien des conversions à l'islamisme relèvent aussi probablement de cette quête d'une existence héroïque accouplée avec une aspiration explicitement sacrificielle. L'ultra-gauche se présente ainsi comme une aristocratie militante, qui prétend paradoxalement se battre pour une société absolument égalitaire.

    Ses militants se croient illuminés par une vérité révolutionnaire révélée: derrière les apparences de l'ordre légal se cacherait une société fondamentalement indésirable. Un autre monde est possible à condition de mettre le feu au nôtre. À tout le moins, il faudrait jeter à terre son décor institutionnel pour qu'enfin se dévoilent les intérêts qui s'y affrontent, et que les dominants comme les dominés se voient pour ce qu'ils sont, sans fard idéologique. Mais ce grand dévoilement ne sera possible, jugent les militants d'ultra-gauche, qu'en poussant à leurs extrêmes les grandes contradictions sociales, pour qu'advienne une situation insurrectionnelle où la possibilité du compromis disparaîtra. C'est en allant jusqu'au bord du gouffre qu'on liquidera pour de bon l'illusion réformiste.

    Concrètement, il s'agit de créer une situation révolutionnaire évacuant les modérés de la scène publique pour mettre en scène un combat à finir entre l'ultra-gauche insurgée, qui s'imagine réveiller les classes populaires et autres dominés de leur sommeil politique par une violence spectaculaire, et les forces de l'ordre, ramenées au statut de gardiennes d'un système avantageant exclusivement les bourgeois et les banquiers. Cette montée aux extrêmes est théorisée à la manière d'une lutte finale entre le fascisme et l'antifascisme, où tout est permis. L'ultra-gauche conteste le monopole de la violence légitime de l'État, qu'elle réclame désormais pour elle seule.

    Stratégie du coucou

    9782246817338-001-T.jpgMais l'ultra-gauche n'a pas les moyens politiques de ses ambitions théoriques. Pour arriver à ses fins, elle entend donc profiter des crises qu'elle ne saurait provoquer. C'est ce que nous rappelle Éric Delbecque dans son excellent ouvrage Les Ingouvernables (Grasset) en disant des black blocs qu'ils pratiquent la stratégie du coucou, consistant à faire son nid dans un mouvement social pour le détourner à leur avantage. Ils guettent alors les crises sociales dans l'espoir de les détourner et de les enflammer.

    Il faut savoir tenir tête à l'ultra-gauche. Une société qui prend peur devant une bande de fanatiques encagoulés fantasmant sur une utopie anarcho-communiste révèle par effet de contraste sa dévitalisation. Mais quand pour restaurer son autorité perdue et en finir avec sa réputation humiliée, l'État mise sur une répression démesurée, presque vengeresse, seulement rendue nécessaire par sa faiblesse d'hier, qui a laissé dégénérer la situation, il risque d'enfoncer la société dans une crise encore plus grave. Rien n'est moins simple que de restaurer l'ordre dans une société où la tentation du chaos est sortie des marges et qui sent bien que bientôt encore, elle pourrait se faire sentir, sous un visage ou un autre.    

    Mathieu Bock-Côté 
    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).   
  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    45.jpgA partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

     

    Aujourd'hui : 39. Bainville vu par Pampille (surnom de Mme Daudet)...

    Bainville vu par Pampille (surnom de Mme Daudet)

    (Tiré du livre Le souvenir de Jacques Bainville, Plon, 1936 - Souvenirs, par Madame Léon Daudet).



    "C'est l'année de la fondation de l'Action française, en 1908, que je fis la connaissance de Jacques Bainville. Il écrivait alors à la Gazette de France et j'avais souvent admiré ses articles nets, vifs, dans lesquels il n'y avait jamais aucun verbiage, aucun fatras, mais où brillait la franche lumière de l'intelligence, et celle plus froide de la raison.
    La personne physique de Jacques Bainville correspondait admirablement à sa manière de penser : il était svelte, bien qu'assez petit de taille, avec un visage aux traits aigus, énergiques sans être durs, car un beau regard gris, profond, humain, un peu myope, adoucissait l'ensemble de sa physionomie. J'ai, au reste, souvent remarqué dans la première rencontre avec les êtres supérieurs que ce n'est pas tant ce qu'ils sont ou ce qu'ils disent qui importe : c'est quelque chose de très mystérieux qui émane d'eux-même comme une phosphorescence, et qui crée instantanément la sympathie ou l'antipathie. Il y a des gens silencieux dont le silence est intolérable, et des bavards aimables qui vous accablent d'ennui. Jacques Bainville était de ceux dont la parole ou le silence avait le même charme, la même valeur. Mon mari et moi-même fûmes sensibles à ce charme, comme nous fûmes aussi heureux du contact de cette belle intelligence si lucide doublée d'une culture générale solide, et si peu pédante.
    Il devint vite l'ami et le familier de notre maison, et je le vois à ce début du journal, présent à toutes nos réunions, attentif, un peu grave, donnant toujours avec une exacte mesure - sans nous éloigner de l'action - le conseil de la sagesse.
    Peu d'années après, en 1912, il se mariait et nous amenait à Bourg-le-Reine, chez mes parents où nous séjournions alors, sa jeune femme aux yeux bleux, au teint clair, éblouissant de jeunesse qui riait sous un joli chapeau rouge et qui ressemblait à une de ces déesses de la mythologie symbolisant la joie, l'amour, la confiance dans le bel été qui ne finit pas.... Tout de suite nous fûmes amies, et nos deux ménages connurent alors des années d'amitié incomparables, une de ces amitiés où l'on partage tout, joie, peine, préoccupation, sans empiéter sur les libertés ou les préférences de chacun. Amitié idéale et sans tyrannie.
    Que de voyages nous fîmes tous les quatre ! Que de dîners intimes, de séjours à la campagne, quelles parties de rire, parfois, quand nous mettions en commun, au cours de longues causeries, nos observations sur les gens, les choses, le spectacle de la vie ! Jacques Bainville, qui paraissait froid et distant à ceux qui ne le connaissaient pas, était affable, naturel avec ses amis, il avait le sens comique très développé. Je le vois encore riant de tout son coeur en secouant les épaules, un jour où, à un dîner de noces donné dans un hôtel de province, il était convaincu que nous avions mangé du chien, en civet, sous le nom de lièvre, car ce lièvre avait de si petits os et il était si dur !...
    L'admirable équilibre intellectuel de Jacques Bainville - admiré de tous - tenait aussi, je crois, à ce qu'il était un grand travailleur, un journaliste-né. Il faisait ses articles quotidiens comme en se jouant, au milieu du bruit d'une salle de rédaction. Il emportait chez lui, chaque soir, avec un sourire un peu las, d'énormes paquets de journaux qu'il dépouillait en un clin d'oeil, car il saisissait avec la rapidité de l'éclair la chose essentielle parmi le fatras des textes ou des phrases vaines. Et comme il paraissait travailler facilement ! Il avouait pourtant que cela ne l'amusait pas tous les jours; mais cette règle de travail était absolue chez lui, elle faisait partie de sa discipline, de sa santé même, et n'est-ce pas elle qui lui a permis de lutter si héroïquement et si longtemps contre le mal obscur et terrible qui devait l'emporter ?
    Au terme de cette vie droite et haute, il est doux de penser, pour ses amis qui le pleurent, qu'il laisse une oeuvre vaste, forte, un long sillage de pensées et de jugements qui pourront servir longtemps encore le pays et la cause monarchiste.
    S'il a eu le malheur de naître en des temps sinistres où les plus puissants cerveaux constructeurs sont obligés de combattre dans l'opposition, il aura eu au moins le bonheur de rencontrer sur cette terre les véritables amis de sa pensée et de pouvoir toujours s'exprimer librement auprès d'eux. Il s'est imposé au monde par ses articles de politique étrangère parus dans l'Action française pendant vingt-huit ans, et par ses livres d'histoire. Il est devenu un guide, un maître, parce qu'il avait le coeur noble, l'esprit droit, et que tout ce qu'il disait ou écrivait avait le son de la vérité."

     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

  • Livres • Cicero redivivus

     

    Par Hilaire de Crémiers

     

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    Jacques Trémolet de Villers a la plume aussi agile et plaisante que la parole. Et, comme sa parole, sa plume sait se faire aussi sérieuse qu’agréable.

    Dramatiquement claire aussi quand il le faut ! Ainsi de son Procès de Jeanne d’Arc, publié en 2016 aux Belles Lettres, où l’avocat n’intervenait dans la défense de son héroïne que pour mieux la comprendre, l’aimer et l’admirer.

    Marcus Tullius Cicero

    De même aujourd’hui, encore aux Belles Lettres, évoque-t-il, dans tous les sens du terme – une évocation, ce n’est pas rien ! – juridique aussi bien que magique et psychologique, la personne, l’âme vivante de Cicéron. Elle apparaît et s’exprime grâce aux charmes enchanteurs du subtil avocat qui se met à l’école de son prestigieux prédécesseur. L’homme s’explique devant le tribunal de l’histoire, celui des hommes et des dieux ; mais, au-dessus de tout, devant le Jupiter supremus, ce Deus optimus maximus, dont la présence – lumière et puissance selon l’étymologie – surplombe la philosophie et le drame antiques – même la comédie, cher Plaute ! Cicéron vient nous redire ainsi la haute raison qui guidait sa vie et, tout simplement, avec ses propres mots, il vient se dire lui-même.

    Son talent avait dominé les siècles ; la latinité chrétienne en était imprégnée. Jérôme le savant et l’ascète se confessait en gémissant plus cicéronien que chrétien et Macrobe en faisait une sorte de chrétien avant l’heure. Le XVIe siècle y puisait son phrasé ; le XVIIe se coulait dans son rythme ; nos grands-pères y cueillaient leurs humanités et savaient leur Pro Milone par cœur. Et puis ce fut une mode de le décrier ! Taisons les noms de ses contempteurs qui nous sont si familiers et qui lui reprochaient ce qu’on pourrait appeler son tempérament conservateur dont, certes, il n’était pas dupe – sa correspondance en témoigne. Par détestation des aventures personnelles – c’est de tous les temps – qui usurpent et ensanglantent la légitimité politique, celle qu’auraient dû incarner les optimates, il se refusa à envisager, à discerner, à voir – bien malgré lui – l’heureuse issue possible du principat, cette monarchie si nécessaire, si salutaire pour sortir Rome des maux de la République qui n’était plus qu’une guerre civile permanente dont d’ailleurs, il périt, fort noblement pour lui, fort ignoblement pour ses assassins.

    Pierre Grimal avec justice rétablit l’homme qui fut l’un des plus cultivés de son temps et qui rassembla dans son esprit tout l’héritage hélleno-romain, dans son statut de Romain, de plus romain des Romains.

    L’amitié romaine

    XVM825c3e2e-7609-11e8-9988-c6152e0685ac.jpgEt voici que Jacques Trémolet de Villers (photo) en refait un modèle. Pour aujourd’hui. Et c’est pourquoi il l’évoque et Marcus Tullius Cicero se rend à cette évocation avec cette bonté et cette magnanimité qui le caractérisent. L’orateur répond à l’orateur comme dans le De oratore ; la disputatio se met en forme comme dans le De Republica et le De officiis. Sommes-nous à Tusculum, dans la villa du maître ou dans celle de son ami Crassus, l’avocat, l’autre grand orateur du temps, quand ils discutaient des pensées et des paroles des hommes – à l’époque, c’est tout un : penser, parler, agir – pour en mieux cerner le divin secret ? Eh bien non, nous sommes à Vivario, dans les montagnes corses, à l’heure des soirées estivales quand le ciel favorise toutes les poésies de la terre, majoresque cadunt altis de montibus umbrae.

    Cicéron se rend au rendez-vous que lui fixe chez lui Jacques Trémolet de Villers ! Quelques grandes ombres le suivent. Scipion en est, évidemment, pour redire son songe.

    Les habitants de Vivario sont autour des tables où se boit l’apéritif ; ils ajoutent leurs remarques. Le bon sens d’un village corse rejoint la plus belle latinité.

    L’homme est fait pour l’amitié, c’est la leçon des siècles ; et, en dépit de tout, malgré les folies furieuses qui ravagent les sociétés humaines, c’est l’amitié qui constitue le fondement de toutes les unions, les plus sacrées comme les plus utiles, car l’amitié est faite pour le Bien, même si le bien est difficile à réaliser ; lui seul donne du sens à la vie, ut virtus ad beate vivendum sit se ipsa contenta – la vertu se suffit à elle-même pour réaliser la vie heureuse – ; et nous voici grâce à cette réflexion philosophique chez les Grecs, dans ce platonisme fortement teinté de stoïcisme romain, mais très humain, où se complaisaient Cicéron et les meilleurs de son temps. Cette quête du Bien conjoint heureusement les finalités de l’homme et de la cité, l’homme – et surtout l’homme politique – œuvrant pour la chose commune, cette « république » qui se doit d’être conforme à toutes les règles de la sagesse divine et humaine, au point que la cité terrestre ne saurait être – pour qui pense justement – que le palier d’une cité céleste qui en espérance ne peut manquer d’exister.

    Jacques Trémolet de Villers en faisant parler Cicéron a su exprimer la naturelle harmonie de cette raison si humaine qu’elle en est plus qu’humaine et qui est en surnaturelle attente d’immortalité et d’éternité, dans ce demi-siècle qui précéda la venue sur terre, en une incarnation charnelle et temporelle, du Logos divin, Maître de toute sagesse.

    Nous le savions : « Les pas des légions avaient marché pour lui. »

    Cicéron, aussi et à sa manière, avait parlé pour Lui !  ■   

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    En terrasse avec Cicéron, Jacques Trémolet de Villers, Les Belles Lettres, 160 p, 15,90 € 

    Hilaire de Crémiers

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

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    Le Cercle Pierre Boutang à Versailles fait sa rentrée !

    Le Mardi 24 septembre à 20h, se déroulera une conférence sur la "politique naturelle".

    Ce cercle aura lieu à l’étage du franco-belge.

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     Le Cercle Léon de Montesquiou à Bordeaux reprend ses activités.

    Le Mercredi 25 septembre à 19h30 sera une soirée consacrée à "la politique  naturelle, socle de la pensée et de l'anthropologie maurrassienne".

    Ce cercle est ouvert aux lycéens, aux apprentis, aux étudiants ainsi qu'à tous ceux qui souhaitent renforcer leur culture politique et historique.

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    Le Cercle de Flore à Paris fait sa rentrée

    Il recevra Pierre Glaudes le Mercredi 25 septembre pour un entretien autour de son livre "Bloy journaliste. Chroniques et pamphlets".

    Une séance de dédicace suivra la conférence.

    Le 25 septembre à 20h, 10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre. PAF : 5 €

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    • GRAND RULLECOURT, Samedi 28 septembre : Journée royaliste d’Action française (entre Doullens (80) et Avesnes-le-Comte (62)

    Organisée par la fédération Nord-Picardie de La Restauration Nationale - Centre royaliste d’Action française.

    L’actualité politique avec Philippe Mesnard et Hilaire de Crémiers. Présence de François Bel-Ker , Secrétaire général du mouvement 

    Envoi de la circulaire d'organisation et d'inscriptions sur simple demande à :

     af.picardie@free.fr 

     

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    En vue de lancer une section sur Compiègne, l'Action française vous invite à une réunion d'information le Vendredi 11 octobre à 19h30.

    Renseignement : compiegne@actionfrancaise.net

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    • PARIS, Dimanche 6 Octobre : Marche contre la PMA :

    https://www.nouvelobs.com/societe/20190724.OBS16351/des-associations-anti-pma-annoncent-une-manifestation-en-octobre-a-paris.html

    https://www.francetvinfo.fr/societe/mariage/mariage-et-homoparentalite/video-pma-on-va-demultiplier-les-besoins-en-gametes-masculins-alors-que-nous-n-en-avons-pas-suffisamment-selon-la-manif-pour-tous_3592389.html

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    • Aix-en-Provence :

    Comme chaque année, le Café d’Actualité d’Aix-en-Provence reprendra en octobre.
    A noter : la prochaine réunion n’aura pas lieu le premier mais le second jeudi du mois (Café Le Festival, Place de la Rotonde).
    Nous vous attendons donc Jeudi 10 Octobre à 19h.

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    • PARIS CERCLE DE FLORE (10, rue Croix-de-Petits-Champs, 75001) :

    à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre. PAF : 5

     

    Fadi El Hage sera l'invité du Cercle le Vendredi 4 octobre :

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    Michel Grunewald sera l'invité du Cercle le Vendredi 11 octobre :

     

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    Jean-Pierre Deschodt sera l'invité du Cercle le Vendredi 25 octobre pour son livre sur le socialisme :

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    Sur Radio Courtoisie : https://www.radiocourtoisie.fr/

    1. Retrouvez Hilaire de Crémiers dans le  libre journal de Jacques Trémolet de Villers, toutes les quatre semaines, à 18 heures...

    Prochaines émissions : Jeudi 19 septembre / Jeudi 17 octobre

    2. Retrouvez Philippe Mesnard dans le libre journal de la réaction, toutes les deux semaines, à 21H30...

    Prochaines émissions : Mardi 17 septembre / Mardi 1er octobre

     

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    Reprise en octobre...

     

    nar.jpgLES MERCREDIS DE LA NAR :

    A Paris, chaque mercredi, débat avec un conférencier, personnalité politique ou écrivain.

    La conférence commence à 20 heures très précises (accueil à partir de 19 h 45 - Entrée libre, une participation aux frais de 2 € est demandée), elle s'achève vers 22 h. 
    Un dîner amical est alors servi pour ceux qui désirent poursuivre les discussions (participation aux frais du dîner : 7 €).

    Au siège, 38, rue Sibuet 75012 Paris, Métro: Picpus, Bel-Air (ligne 6). Tél : 01 42 97 42 57 - Courriel : info@nouvelle-action-royaliste.fr

     

  • Le comte de Paris donne sa position sur la question européenne dans Marianne

    Visuel La Couronne

    Le chef de la Maison de France s'est exprimé une nouvelle fois dans la presse nationale. A la veille des élections européennes, il vient de publier dans Marianne une tribune intitulée Nos enjeux européens.[13.05] Il convient de lire son analyse avec attention de façon à en discerner les lignes de force. Parmi ces dernières, nous relevons que l'Europe ne peut consister qu'en « des relations de coordination entre nations souveraines  et non des rapports de subordination » et qu'elle ne peut exister sans l'assentiment populaire. « Les problèmes structurels de l’Union européenne se sont aggravés » constate le Prince parce qu'elle a ignoré ces deux conditions. Une réflexion riche de sages enseignements. Dans la tradition capétienne.  LFAR   

    portrait-2.jpg« Je tiens à faire part aux Français, engagés ou non dans cette campagne, des réflexions que m’inspire la tradition millénaire que j’incarne. »

    La campagne en vue des élections au Parlement de Strasbourg mêle les considérations sur l’avenir de l’Union européenne et les affrontements entre les formations politiques de notre pays. Ma vocation à l’arbitrage dans le souci primordial du bien commun et de l’unité du pays me place au-delà des affrontements partisans. Je n’en méprise pas l’importance pour la vitalité de notre système politique mais je tiens à faire part aux Français, engagés ou non dans cette campagne, des réflexions que m’inspire la tradition millénaire que j’incarne.

    Français de toutes religions, classes et origines, nous appartenons à la même nation souveraine. Nous n’avons pas à revendiquer cette souveraineté, qui est une réalité historique et juridique. Depuis le roi de France se proclamant "empereur en son royaume" jusqu’au Préambule de notre Constitution réaffirmant que "le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation", la France n’a cessé de défendre son indépendance - dont nous avons si souvent et si durement payé le prix.

    Quand nous étions un royaume et depuis que nous sommes devenus une nation, dans les tourmentes de l’histoire mais toujours avec l’État sous la forme de la monarchie royale, du régime d’Assemblée puis de la monarchie élective, nous n’avons jamais conçu notre souveraineté dans l’isolement. Hormis la parenthèse napoléonienne, la France s’est toujours pensée et voulue comme partie prenante du concert des nations ; par ses alliances et à défaut par la guerre, la France a toujours cherché à préserver ou à rétablir l’équilibre européen face aux volontés de puissances hégémoniques.

    Tandis que notre pays renforçait son État selon une conception rigoureuse de la souveraineté au sortir des guerres de Religion, Henri IV et Sully imaginaient le premier projet de confédération européenne fondé sur l’égalité des États qui en seraient membres. Aujourd’hui, l’Union européenne se définit comme un ensemble de nations également liées par des traités qui ne sauraient établir que des relations de coordination, à repenser sans cesse, et non des rapports de subordination. Au sein de cette Union, des intérêts communs sont poursuivis mais les États-membres ne cessent néanmoins d’y défendre, avec plus ou moins d’intensité et toujours sous forme de compromis, leurs légitimes intérêts nationaux.

    Comme ses partenaires, la France a souverainement consenti des délégations de compétences, notamment dans les domaines de l’agriculture, du commerce et de la monnaie. Nos gouvernements successifs espéraient pouvoir contrôler ces délégations tout en entretenant la fiction d’un "Parlement" pourtant dépourvu de pouvoir législatif, et tout en acceptant, au mépris de la séparation des pouvoirs, une Commission qui est un organe exécutif disposant de l’initiative législative. Depuis 2007, les problèmes structurels de l’Union européenne se sont aggravés :

    Le traité de Lisbonne est la copie conforme, à quelques détails près, du "Traité constitutionnel" rejeté par les peuples français et hollandais. Le "déficit démocratique" que mon grand-père déplorait après le traité de Maastricht s’en est trouvé considérablement accru.

    La zone euro, en vérité un système rigide de taux de changes fixes, s’est instituée de manière autonome au sein de l’Union. Elle fonctionne la plupart du temps selon les injonctions du gouvernement allemand, selon les choix d’une Banque centrale totalement indépendante des Etats, et selon les décisions de l’Eurogroupe, structure dont le caractère "informel" a été reconnu par traité en 2009. Cela signifie que ces trois organes de décisions sont hors de contrôle des États-membres qui se retrouvent tous peu ou prou intégrés dans des mécanismes régis par des groupes d’experts.

    Les politiques menées au nom de l’Union ne produisant pas les effets annoncés ou correspondant de moins en moins à la volonté des peuples, il n’est pas surprenant que la plupart d’entre eux, en réponse aux multiples crises qu’ils doivent affronter, souhaitent s’en affranchir et reprendre le plein exercice de leur souveraineté nationale.

    Le référendum aboutissant au Brexit est l’exemple le plus frappant et l’Allemagne n’a quant à elle jamais hésité à faire prévaloir les règles qui lui conviennent dans l’ordre économique et monétaire par le biais du nouveau traité signé en 2012 et par son influence politique, tandis que les gouvernements français, de droite comme de gauche, continuent à œuvrer en faveur d’une "construction européenne" prétendument supérieure aux nations.

    Je vois dans la confusion bruxelloise des pouvoirs et dans cette "gouvernance" bureaucratique indifférente à l’affaiblissement économique et industriel de nombreux pays et aux souffrances sociales endurées par de nombreux peuples, les causes immédiates de la grande colère qui porte au rejet d’une "Europe" d’ailleurs fort réduite par rapport au continent européen.

    Malgré les invocations rituelles à Jérusalem, à Athènes, à la Rome ancienne et à la Rome chrétienne, aux Lumières et à l’universalisme, l’Union n’a pas la politique de justice que devrait lui inspirer la pensée européenne. Elle organise la compétition entre les peuples, elle favorise le morcellement des nations, elle prive les États des moyens leur permettant de conduire des politiques publiques qui pourraient porter remède à nos multiples fractures sociales et territoriales. Elle néglige la culture européenne, conservant aux moindres coûts un patrimoine monumental dont elle a perdu le sens. Comment pourrait-elle se faire aimer ? 

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  • Les européennes, le referendum dont Macron ne voulait pas

     

    296519203 - Copie.jpgUne tribune de Régis de Castelnau

    Nous savons les idées de Régis de Castelnau éloignées des nôtres. Peut-être bien opposées sur de nombreux sujets. Mais nous trouvons fort à propos les réflexions qu'il vient de publier dans Causeur [22.05]. Même si nous devrions en discuter ou rejeter un certain nombre.  LFAR   

     

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    Voulez-vous oui ou non faire battre Emmanuel Macron ?

    Les élections européennes sont massivement considérées par les Français comme sans intérêt. Il est vrai que leur portée institutionnelle et opératoire est indiscernable.

    Le fonctionnement de la formidable usine à gaz qu’est devenue l’Union européenne reste tout à fait opaque, et ne persiste que le sentiment confus d’avoir affaire à une bureaucratie lointaine, où le parlement élu au suffrage universel n’est là que pour faire joli. Et comme d’habitude on va aller voter, ou pas, pour des raisons de politique intérieure. Et cette fois-ci, les enjeux du scrutin du 26 mai prochain sont sur ce point particulièrement intéressants.

    Ce que révèlent les européennes

    Revenons sur celui du 25 mai 2014 pour rappeler que le Front national y fut premier avec près de 25 % des suffrages exprimés, laissant l’UMP quatre points derrière et le PS à 14 %. Si cette « victoire » du FN, contrairement aux avertissements des Cassandre, n’a pas abouti à l’instauration d’un régime fasciste dans notre pays, elle a eu d’importantes conséquences politiques. Se sont imposées alors plusieurs évidences.

    Tout d’abord que la catastrophe Hollande rendait impossible sa réélection. Ensuite que Marine Le Pen serait au deuxième tour de la présidentielle 2017, mais ne pourrait l’emporter au deuxième. Que le candidat de droite qualifié avec elle serait assuré d’être président. Il fallait donc se préparer, et pendant que l’UMP, qui avait pourtant un boulevard devant elle, trouvait astucieux d’organiser une primaire imbécile, les grands intérêts représentés par l’alliance de la haute fonction publique d’État et de l’oligarchie économique mettaient semble-t-il en branle le processus qui allait aboutir à l’installation d’Emmanuel Macron à l’Élysée.

    Des élections nationales

    Nous ne reviendrons pas en détail sur ce qui s’est passé, mais cette illégitimité initiale a évidemment nourri aussi la crise politique et institutionnelle très grave que connaît la France depuis maintenant six mois. Elle voit un président solitaire mener une politique contraire aux intérêts du pays, brader son patrimoine, instrumentaliser justice et police pour protéger ses amis et mettre en œuvre une répression sans précédent depuis la guerre d’Algérie. Sans oublier le plus inquiétant : l’instauration systématique de dispositifs répressifs portant atteinte aux libertés publiques fondamentales.

    C’est bien dans ce contexte national qu’interviennent les prochaines élections européennes. Qui auront pour seul enjeu politique la réalisation d’un sondage grandeur nature et la cristallisation d’un rapport de force politique en France. Emmanuel Macron, se jetant personnellement dans l’arène, a consacré le caractère binaire du choix, où le verdict au soir du 26 mai sera simple pour lui : gagnant ou perdant.

    Le Rassemblement national en Marche ?

    Soit la liste dirigée par la calamiteuse Nathalie Loiseau termine première, et dans ce cas le président de la République se sentira renforcé et légitimé pour reprendre de plus belle la politique mise en œuvre depuis deux ans – avec poursuite du démantèlement de l’État-providence, aggravation de la crise sociale et dérives liberticides.

    Soit la liste LREM est seconde ou – on ne sait jamais – troisième, et dans ce cas Emmanuel Macron essuiera une vraie défaite. Rapport de force, perspectives nouvelles et étape franchie dans la marche pour effacer les conséquences de l’opération de 2017, et fermer le plus tôt possible la parenthèse de l’installation au sommet de cet homme.

    Essayons d’imaginer les conséquences politiques d’une telle situation. Il n’y a pas actuellement de front anti-Macron et c’est bien le problème. S’il s’agit de le constituer, le Rassemblement national (RN) est et restera une force incontournable. Certes, il y a l’objection non négligeable selon laquelle le RN et Macron seraient des jumeaux symétriques, et que le président, rêvant de rejouer avec son meilleur ennemi le match de 2017 en 2022, ferait tout pour le mettre en avant.

    En est-on si sûr ? N’est-ce pas là enrober ses échecs des formules consolatrices ? Car enfin, si le pouvoir, comme l’avait fait François Mitterrand avec le Front national en 1983, cherchait à valoriser le Rassemblement national, on en trouverait quelques traces. Or, que constate-t-on, sinon le traitement judiciaire pas vraiment tendre infligé au RN par la justice. À base de convocations chez le psychiatre, de saisies des dotations d’État, de perquisitions et collections de mises en examen qui relèvent d’un singulier acharnement. Notons aussi la confortable mansuétude judiciaire dont semblent bénéficier les amis d’Emmanuel Macron.

    Quelle défaite pour Emmanuel Macron ?

    Il y aurait ensuite une différence majeure entre 2017 et 2022 avec une offre similaire. Macron a révélé son projet de dévastation sociale, de liquidation de la souveraineté et de répression des libertés. Le peuple français en a fait l’expérience. Tout le monde sait bien, Marine Le Pen et ses amis en tête, qu’elle ne peut l’emporter dans cette configuration, sauf avec la constitution d’un rassemblement qui serait tout autre chose que le RN tout seul. D’ici 2022, reclassements et changements sont inéluctables.

    Alors comment se présente le scrutin du 26 mai pour ceux qui combattent la politique du président de la République ? Comme un choix à deux branches :

    Faut-il voter contre Macron ? Si oui, n’importe quel choix hors de LREM fera l’affaire.

    Faut-il battre Macron ? Le mettre en minorité et lui faire subir une lourde défaite politique, porteuse d’avenir ? Dans ce cas il n’y a pas 36 solutions…

    Front républicain ?

    S’il reste – en termes de fonctionnement et d’organisation – une épicerie familiale déplaisante, le RN, tout en n’étant pas un parti de masse, bénéficie d’un électorat populaire solide. Qui représente un Français sur quatre, voire sur trois. Ce sont ceux-là qui comptent et il serait peut-être opportun d’arrêter de les insulter et de les diaboliser pour commencer à les écouter. Et aussi à leur parler.

    Ceci n’est pas un appel à voter pour la liste conduite par Jordan Bardella, ni un ralliement à un mouvement ou une renonciation au « no pasaran » qui a structuré les engagements d’une vie. Pas même une information sur ce que fera l’auteur dans l’isoloir. Mais un appel à la réflexion à partir de l’exposé de la réalité d’une situation politique particulière, conséquence de l’opération de 2017. Faut-il choisir de refuser cette évidence ? De faire d’un aveuglement une vertu cardinale ? Est-il vertueux de s’inventer des périls imaginaires pour ne pas affronter des menaces bien réelles ? Il vaut mieux participer au combat de l’époque en se donnant les moyens de le livrer. Ce n’est qu’à cette condition que l’avenir politique reste ouvert. Le 26 mai il ne s’agira pas de voter contre Macron, mais bien de battre Macron. Ce qui nous engagera ensuite, assurés de nos priorités, de construire une force qui évite aussi bien un ralliement au RN qu’une sortie de l’histoire politique.   

    Régis de Castelnau
    Avocat
  • « Tout va basculer ! ». L'Europe de Nathalie Loiseau a vécu ...

     

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    « Le monde actuel : le face à face des puissances. L'Europe ne peut se construire que sur les peuples, les nations, les États »

    Il fallait entendre,  jeudi soir (4 avril), autour de minuit, lorsque son tour fut venu, Nathalie Loiseau prononcer sa conclusion à la fin du grand débat de lancement de la campagne des européennes, sur France 2. Organisé, soit dit en passant, dans les formes terriblement contestables qu'on connait.  

    Nathalie Loiseau parle ... La succession des phrases apprises par cœur a comme toujours en pareil cas un air de récitation inconvenante. Cette parole artificieuse égrène la mécanique des arguments de telle sorte qu'ils ne peuvent guère convaincre, fussent-ils justes ... Ils ont été trop rabâchés et cette intellectuelle hors normes n'en a pas trouvé de nouveaux. L'écoute en devient ennuyeuse. dérangeante. Sans compter le phrasé monocorde. Y-t-il au moins un fond ? Ne sont-ce que des mots creux ? 

    Nathalie Loiseau porte la parole majoritaire au parlement. Minoritaire dans le pays. Si c'est un honneur, c'est un honneur redoutable. Elle exprime surtout la pensée présidentielle. Celle des oligarques hors sol et des élites mondialisées.  

    CarteRoutesdelaSoie.jpg.560x300_q85_box-0,146,5501,3088_crop_detail.jpgJustement, mondialisation, globalisation : où en est-on ? Nathalie Loiseau se rend-elle compte de ce qu'elle va dire ? Les arguments s’enchaînent, dont la mécanique l'entraîne. Mais aussi celle des mots. Pourquoi l' Europe est-elle si indispensable ? Pourquoi les États-nations n'ont-ils plus la taille pertinente ? Pourquoi vouloir une «  Europe-puissance » ? Qu'importe qu'elle ne puisse l'être que par la taille, la masse inerte, et non par la cohésion, la volonté, la dynamique d’un patriotisme ! L'Europe, il la faut à tout prix. Parce qu’elle doit faire front. Front commun. Contre qui ? Et là les «  face à » se succèdent. «  Face à la Chine ». «  Face aux Etats-Unis ». «  Face à la Russie ». « Face aux GAFA ». Quoi encore ? Elle pourrait ajouter quelques autres vraies puissances, c'est à dire nationales. Pourquoi pas «  Face à l'Inde » ? « Face au Japon » ? Cela fait beaucoup de face à face. Et beaucoup de monde. Le monde ... Tel qu’il est. 

    87d15281-7b63-475e-bc79-23e2472dc735.jpgNathalie Loiseau ne mesure pas qu'elle sonne ainsi le glas des idéologies, des artefacts institutionnels ou autres, des illusions, sur lesquels le monde a été sommé de vivre depuis 1945 et bien davantage encore depuis l'effondrement du bloc communiste autour de 1990. De quoi sonne-t-elle le glas ? La mondialisation ou globalisation, le multilatéralisme, l'embryon de gouvernance mondiale - façon Attali - que l'on croyait constituer et que l'on ne tarderait pas à «  finaliser » ... En bref, la fin de l'Histoire que l'on avait actée. L’avènement du Grand Marché globalisé. Et tout cela se conclut par de classiques « face à face ».  C'est le constat de Nathalie Loiseau. Le monde n'est plus constitué de sages « partenaires » parfaitement humanistes, œuvrant au Bien Commun Universel, se réunissant pour cela, mais bel et bien par des « concurrents ». Cela change les choses. Cela sonne aussi le glas de tout futur G20 qui maintiendrait ses prétentions universalistes passées. Si elle poussait un peu plus avant sa théorie des face à face, Nathalie Loiseau s'apercevrait que le champ intra européen en est tout aussi empli. 

    Etude-et-voyage-en-Allemagne.jpgPar exemple lorsque l'Italie au bord du krach financier négocie en solitaire avec la Chine l'ouverture de ses ports - à commencer par Trieste sur l'Adriatique - à cette route de la soie en construction par laquelle l'Empire du Milieu compte accéder en force aux marchés européens. Les exemples de telles entreprises en solitaire ne manquent pas en Europe et des plus importantes. Nathalie Loiseau devrait savoir que tel est précisément le cas de la Grande-Bretagne qui s’en va mais tout autant de l'Allemagne qui reste. Pour l’instant. Son nationalisme réel et très profitable est démo-compatible…  

    ob_1628b7_tout-va-basculer.jpgEn somme, volens nolens, Nathalie Loiseau a utilisé les mots qui confirment que nous sortons  d'une ère. ou, si l'on veut, d'un cycle, pour un autre. Ce que dit François Lenglet dans un ouvrage* qui vient de paraître dont il développe la thèse sur toutes les antennes. Et ce que Pierre Renucci a montré pareillement dans une remarquable tribune ** sur lafautearousseau. 

    Nathalie Loiseau trahie, la pauvre, par les mots ? Eh bien ! peut-être l'ignore-t-on à l'ENA, il faut donner un sens plus pur aux mots de la tribu. C’est-à-dire veiller, c'est la moindre des choses, à ce qu'ils correspondent autant que faire se peut à la simple réalité du monde actuel. Tel qu'en lui- même ....  lafautearousseau

    * François Lenglet, Tout va basculer ! – Albin Michel, 2019, 16€90 

    ** Pierre Renucci, Fin de cycle, lafautearousseau, jeudi 4 avril 2019
    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots (123 à ce jour) en cliquant sur le lien suivant ... 
    En deux mots, réflexion sur l'actualité
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    • PARIS, Dimanche 6 Octobre : Marche contre la PMA :

    https://www.nouvelobs.com/societe/20190724.OBS16351/des-associations-anti-pma-annoncent-une-manifestation-en-octobre-a-paris.html

    https://www.francetvinfo.fr/societe/mariage/mariage-et-homoparentalite/video-pma-on-va-demultiplier-les-besoins-en-gametes-masculins-alors-que-nous-n-en-avons-pas-suffisamment-selon-la-manif-pour-tous_3592389.html

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    • Aix-en-Provence :

    Comme chaque année, le Café d’Actualité d’Aix-en-Provence reprendra en octobre.
    A noter : la prochaine réunion n’aura pas lieu le premier mais le second jeudi du mois (Café Le Festival, Place de la Rotonde).
    Nous vous attendons donc Jeudi 10 Octobre à 19h.

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    • PARIS CERCLE DE FLORE (10, rue Croix-de-Petits-Champs, 75001) :

    à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5

     

    Fadi El Hage sera l'invité du Cercle le Vendredi 4 Octobre :

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    Michel Grunewald sera l'invité du Cercle le Vendredi 11 Octobre :

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    Jean-Pierre Deschodt sera l'invité du Cercle le Vendredi 25 Octobre pour son livre sur le socialisme :

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    Sur Radio Courtoisie : https://www.radiocourtoisie.fr/

    1. Retrouvez Hilaire de Crémiers dans le  libre journal de Jacques Trémolet de Villers, toutes les quatre semaines, à 18h...

    Prochaines émissions : Jeudi 19 Septembre / Jeudi 17 Octobre

    2. Retrouvez Philippe Mesnard dans le libre journal de la réaction, toutes les deux semaines, à 21h30...

    Prochaines émissions : Mardi 17 Septembre / Mardi 1er Octobre

     

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    Reprise en octobre...

    nar.jpgLES MERCREDIS DE LA NAR :

    A Paris, chaque mercredi, débat avec un conférencier, personnalité politique ou écrivain.

    La conférence commence à 20 heures très précises (accueil à partir de 19h45 - Entrée libre, une participation aux frais de 2 € est demandée), elle s'achève vers 22h. 
    Un dîner amical est alors servi pour ceux qui désirent poursuivre les discussions (participation aux frais du dîner : 7 €).

    Au siège, 38, rue Sibuet 75012 Paris, Métro: Picpus, Bel-Air (ligne 6). Tél : 01 42 97 42 57 - Courriel : info@nouvelle-action-royaliste.fr
     
     

    Mercredi 9 Octobre : Invité, François Gerlotto, pour son ouvrage CATACLYSME OU TRANSITION ? : L'ÉCOLOGIE AU PIED DU MUR

     

    Directeur de recherche en écologie marine, François Gerlotto a longtemps publié dans “Royaliste” des articles sur l’écologie et sur l’actualité scientifique sous le pseudonyme de François Villemonteix avant de signer depuis peu sous son nom. Notre collaborateur, membre du Conseil national de la NAR, a publié cet été un livre qui rassemble ses observations et réflexions : “Cataclysme ou transition ? : L'écologie au pied du mur”.

    Entre les annonces apocalyptiques et la négation radicale de l’urgence écologique, il est impossible de faire un choix raisonné car les discours antagonistes ont une base scientifique faible ou inexistante. C’est à partir d’une connaissance précise des phénomènes démographiques et climatiques qu’il est possible d’anticiper des bouleversements qui ne menacent pas la planète, comme on le dit trop souvent, mais notre civilisation. Il est encore possible de répondre à l’urgence écologiq

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

     

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    L'Action française - Toulouse fait sa rentrée des cercles de conférences hebdomadaires et vous convie le Vendredi 27 Septembre à 19h à son cercle animé par Edouard Emery,

    militant sur "Charles Maurras et l'Action Française".

    Plus de renseignements par message privé ou par mail.

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    • GRAND RULLECOURT, Samedi 28 Septembre : Journée royaliste d’Action française (entre Doullens (80) et Avesnes-le-Comte (62)

    Organisée par la fédération Nord-Picardie de La Restauration Nationale - Centre royaliste d’Action française.

    L’actualité politique avec Philippe Mesnard et Hilaire de Crémiers. Présence de François Bel-Ker, Secrétaire général du mouvement 

    Envoi de la circulaire d'organisation et d'inscriptions sur simple demande à :

     af.picardie@free.fr 

     

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    En vue de lancer une section sur Compiègne, l'Action française vous invite à une réunion d'information le Vendredi 11 Octobre à 19h30.

    Renseignement : compiegne@actionfrancaise.net

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    • PARIS, Dimanche 6 Octobre : Marche contre la PMA :

    https://www.nouvelobs.com/societe/20190724.OBS16351/des-associations-anti-pma-annoncent-une-manifestation-en-octobre-a-paris.html

    https://www.francetvinfo.fr/societe/mariage/mariage-et-homoparentalite/video-pma-on-va-demultiplier-les-besoins-en-gametes-masculins-alors-que-nous-n-en-avons-pas-suffisamment-selon-la-manif-pour-tous_3592389.html

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    • Aix-en-Provence :

    Comme chaque année, le Café d’Actualité d’Aix-en-Provence reprendra en octobre.
    A noter : la prochaine réunion n’aura pas lieu le premier mais le second jeudi du mois (Café Le Festival, Place de la Rotonde).
    Nous vous attendons donc Jeudi 10 Octobre à 19h.
     

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    • PARIS CERCLE DE FLORE (10, rue Croix-de-Petits-Champs, 75001) :

    à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10 (conférence + buffet)

     

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    Fadi El Hage sera l'invité du Cercle le Vendredi 4 Octobre pour une conférence autour de son dernier livre "Le sabordage de la noblesse. Mythe et réalité d'une décadence".

    Une séance de dédicace ainsi qu'un buffet suivront la conférence. 

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    Michel Grunewald sera l'invité du Cercle le Vendredi 11 Octobre pour un entretien autour de son livre "De la 'France d'abord' à la 'France seule' - L'Action Française face au national-socialisme et au Troisième Reich".

    Une séance de dédicace ainsi qu'un buffet suivront la conférence. 

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    Pierre de Meuse sera l'invité du Cercle le Mercredi 16 Octobre pour une conférence sur le thème "Idées et doctrines de la contre-révolution".

     

    Jean-Pierre Deschodt sera l'invité du Cercle le Vendredi 25 Octobre pour son livre sur le socialisme français :

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    Sur Radio Courtoisie : https://www.radiocourtoisie.fr/

    1. Retrouvez Hilaire de Crémiers dans le  libre journal de Jacques Trémolet de Villers, toutes les quatre semaines, à 18h...

    Prochaines émissions : Jeudi 19 Septembre / Jeudi 17 Octobre

    2. Retrouvez Philippe Mesnard dans le libre journal de la réaction, toutes les deux semaines, à 21h30...

    Prochaines émissions : Mardi 17 Septembre / Mardi 1er Octobre

     

     

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    nar.jpgLES MERCREDIS DE LA NAR :

    A Paris, chaque mercredi, débat avec un conférencier, personnalité politique ou écrivain.

    La conférence commence à 20 heures très précises (accueil à partir de 19h45 - Entrée libre, une participation aux frais de 2 € est demandée), elle s'achève vers 22h. 
    Un dîner amical est alors servi pour ceux qui désirent poursuivre les discussions (participation aux frais du dîner : 7 €).

    Au siège, 38, rue Sibuet 75012 Paris, Métro: Picpus, Bel-Air (ligne 6). Tél : 01 42 97 42 57 - Courriel : info@nouvelle-action-royaliste.fr
     
     

    Mercredi 9 Octobre : Invité, François Gerlotto, pour son ouvrage CATACLYSME OU TRANSITION ? : L'ÉCOLOGIE AU PIED DU MUR

     

    Directeur de recherche en écologie marine, François Gerlotto a longtemps publié dans “Royaliste” des articles sur l’écologie et sur l’actualité scientifique sous le pseudonyme de François Villemonteix avant de signer depuis peu sous son nom. Notre collaborateur, membre du Conseil national de la NAR, a publié cet été un livre qui rassemble ses observations et réflexions : “Cataclysme ou transition ? : L'écologie au pied du mur”.

    Entre les annonces apocalyptiques et la négation radicale de l’urgence écologique, il est impossible de faire un choix raisonné car les discours antagonistes ont une base scientifique faible ou inexistante. C’est à partir d’une connaissance précise des phénomènes démographiques et climatiques qu’il est possible d’anticiper des bouleversements qui ne menacent pas la planète, comme on le dit trop souvent, mais notre civilisation. Il est encore possible de répondre à l’urgence écologique mais à des conditions politiques qui seront explicitées par notre invité.

    Il sera possible d’acquérir le livre sur place (16 €). Ou sur notre site internet : http://nouvelle-action-royaliste.fr/boutique/presentation/editions-nar/cataclysme-ou-transition (19,80 € frais de port compris).

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

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    • GRAND RULLECOURT, Samedi 28 Septembre : Journée royaliste d’Action française (entre Doullens (80) et Avesnes-le-Comte (62)

    Organisée par la fédération Nord-Picardie de La Restauration Nationale - Centre royaliste d’Action française.

    L’actualité politique avec Philippe Mesnard et Hilaire de Crémiers. Présence de François Bel-Ker, Secrétaire général du mouvement 

    Envoi de la circulaire d'organisation et d'inscriptions sur simple demande à :

     af.picardie@free.fr 

     

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    En vue de lancer une section sur Compiègne, l'Action française vous invite à une réunion d'information le Vendredi 11 Octobre à 19h30.

    Renseignement : compiegne@actionfrancaise.net

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    • PARIS, Dimanche 6 Octobre : Marche contre la PMA :

    https://www.nouvelobs.com/societe/20190724.OBS16351/des-associations-anti-pma-annoncent-une-manifestation-en-octobre-a-paris.html

    https://www.francetvinfo.fr/societe/mariage/mariage-et-homoparentalite/video-pma-on-va-demultiplier-les-besoins-en-gametes-masculins-alors-que-nous-n-en-avons-pas-suffisamment-selon-la-manif-pour-tous_3592389.html

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    • Aix-en-Provence :

    Comme chaque année, le Café d’Actualité d’Aix-en-Provence reprendra en octobre.
    A noter : la prochaine réunion n’aura pas lieu le premier mais le second jeudi du mois (Café Le Festival, Place de la Rotonde).
    Nous vous attendons donc Jeudi 10 Octobre à 19h.

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    • PARIS CERCLE DE FLORE (10, rue Croix-de-Petits-Champs, 75001) :

    à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10 (conférence + buffet)

     

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    Fadi El Hage sera l'invité du Cercle le Vendredi 4 Octobre pour une conférence autour de son dernier livre "Le sabordage de la noblesse. Mythe et réalité d'une décadence".

    Une séance de dédicace ainsi qu'un buffet suivront la conférence. 

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    Michel Grunewald sera l'invité du Cercle le Vendredi 11 Octobre pour un entretien autour de son livre "De la 'France d'abord' à la 'France seule' - L'Action Française face au national-socialisme et au Troisième Reich".

    Une séance de dédicace ainsi qu'un buffet suivront la conférence. 

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    Pierre de Meuse sera l'invité du Cercle le Mercredi 16 Octobre pour une conférence sur le thème "Idées et doctrines de la contre-révolution".

    Un buffet suivra la conférence.

     

    Jean-Pierre Deschodt sera l'invité du Cercle le Vendredi 25 Octobre pour son livre sur le socialisme français :

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    1. Retrouvez Hilaire de Crémiers dans le  libre journal de Jacques Trémolet de Villers, toutes les quatre semaines, à 18h...

    Prochaines émissions : Jeudi 19 Septembre / Jeudi 17 Octobre

    2. Retrouvez Philippe Mesnard dans le libre journal de la réaction, toutes les deux semaines, à 21h30...

    Prochaines émissions : Mardi 17 Septembre / Mardi 1er Octobre

     

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    nar.jpgLES MERCREDIS DE LA NAR :

    A Paris, chaque mercredi, débat avec un conférencier, personnalité politique ou écrivain.

    La conférence commence à 20 heures très précises (accueil à partir de 19h45 - Entrée libre, une participation aux frais de 2 € est demandée), elle s'achève vers 22h. 
    Un dîner amical est alors servi pour ceux qui désirent poursuivre les discussions (participation aux frais du dîner : 7 €).

    Au siège, 38, rue Sibuet 75012 Paris, Métro: Picpus, Bel-Air (ligne 6). Tél : 01 42 97 42 57 - Courriel : info@nouvelle-action-royaliste.fr
     
     
     
     Mercredi 9 Octobre : Invité, François Gerlotto, pour son ouvrage CATACLYSME OU TRANSITION ? : L'ÉCOLOGIE AU PIED DU MUR
     

    Directeur de recherche en écologie marine, François Gerlotto a longtemps publié dans “Royaliste” des articles sur l’écologie et sur l’actualité scientifique sous le pseudonyme de François Villemonteix avant de signer depuis peu sous son nom. Notre collaborateur, membre du Conseil national de la NAR, a publié cet été un livre qui rassemble ses observations et réflexions : “Cataclysme ou transition ? : L'écologie au pied du mur”.

    Entre les annonces apocalyptiques et la négation radicale de l’urgence écologique, il est impossible de faire un choix raisonné car les discours antagonistes ont une base scientifique faible ou inexistante. C’est à partir d’une connaissance précise des phénomènes démographiques et climatiques qu’il est possible d’anticiper des bouleversements qui ne menacent pas la planète, comme on le dit trop souvent, mais notre civilisation. Il est encore possible de répondre à l’urgence écologique mais à des conditions politiques qui seront explicitées par notre invité.

    Il sera possible d’acquérir le livre sur place (16 €). Ou sur notre site internet : http://nouvelle-action-royaliste.fr/boutique/presentation/editions-nar/cataclysme-ou-transition (19,80 € frais de port compris).

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

     

    L'Action française - Toulouse fait sa rentrée des cercles de conférences hebdomadaires et vous convie le Vendredi 27 Septembre à 19h à son cercle animé par Edouard Emery,

    militant sur "Charles Maurras et l'Action Française".

    Plus de renseignements par message privé ou par mail.

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    • GRAND RULLECOURT, Samedi 28 Septembre : Journée royaliste d’Action française (entre Doullens (80) et Avesnes-le-Comte (62)

    Organisée par la fédération Nord-Picardie de La Restauration Nationale - Centre royaliste d’Action française.

    L’actualité politique avec Philippe Mesnard et Hilaire de Crémiers. Présence de François Bel-Ker, Secrétaire général du mouvement 

    Envoi de la circulaire d'organisation et d'inscriptions sur simple demande à :

     af.picardie@free.fr 

     

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    En vue de lancer une section sur Compiègne, l'Action française vous invite à une réunion d'information le Vendredi 11 Octobre à 19h30.

    Renseignement : compiegne@actionfrancaise.net

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    • PARIS, Dimanche 6 Octobre : Marche contre la PMA :

    https://www.nouvelobs.com/societe/20190724.OBS16351/des-associations-anti-pma-annoncent-une-manifestation-en-octobre-a-paris.html

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    • Aix-en-Provence :

    Comme chaque année, le Café d’Actualité d’Aix-en-Provence reprendra en octobre.
    A noter : la prochaine réunion n’aura pas lieu le premier mais le second jeudi du mois (Café Le Festival, Place de la Rotonde).
    Nous vous attendons donc Jeudi 10 Octobre à 19h.

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    • PARIS CERCLE DE FLORE (10, rue Croix-de-Petits-Champs, 75001) :

    à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10 (conférence + buffet)

     

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    Fadi El Hage sera l'invité du Cercle le Vendredi 4 Octobre pour une conférence autour de son dernier livre "Le sabordage de la noblesse. Mythe et réalité d'une décadence".

    Une séance de dédicace ainsi qu'un buffet suivront la conférence. 

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    Michel Grunewald sera l'invité du Cercle le Vendredi 11 Octobre pour un entretien autour de son livre "De la 'France d'abord' à la 'France seule' - L'Action Française face au national-socialisme et au Troisième Reich".

    Une séance de dédicace ainsi qu'un buffet suivront la conférence. 

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    Pierre de Meuse sera l'invité du Cercle le Mercredi 16 Octobre pour une conférence sur le thème "Idées et doctrines de la contre-révolution".

    Un buffet suivra la conférence.

     

    Jean-Pierre Deschodt sera l'invité du Cercle le Vendredi 25 Octobre pour son livre sur le socialisme francais :

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    Sur Radio Courtoisie : https://www.radiocourtoisie.fr/

    1. Retrouvez Hilaire de Crémiers dans le  libre journal de Jacques Trémolet de Villers, toutes les quatre semaines, à 18h...

    Prochaines émissions : Jeudi 19 Septembre / Jeudi 17 Octobre

    2. Retrouvez Philippe Mesnard dans le libre journal de la réaction, toutes les deux semaines, à 21h30...

    Prochaines émissions : Mardi 17 Septembre / Mardi 1er Octobre

     

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    nar.jpgLES MERCREDIS DE LA NAR :

    A Paris, chaque mercredi, débat avec un conférencier, personnalité politique ou écrivain.

    La conférence commence à 20 heures très précises (accueil à partir de 19h45 - Entrée libre, une participation aux frais de 2 € est demandée), elle s'achève vers 22h. 
    Un dîner amical est alors servi pour ceux qui désirent poursuivre les discussions (participation aux frais du dîner : 7 €).

    Au siège, 38, rue Sibuet 75012 Paris, Métro: Picpus, Bel-Air (ligne 6). Tél : 01 42 97 42 57 - Courriel : info@nouvelle-action-royaliste.fr
     
     
     
     Mercredi 9 Octobre : Invité, François Gerlotto, pour son ouvrage CATACLYSME OU TRANSITION ? : L'ÉCOLOGIE AU PIED DU MUR
     

    Directeur de recherche en écologie marine, François Gerlotto a longtemps publié dans “Royaliste” des articles sur l’écologie et sur l’actualité scientifique sous le pseudonyme de François Villemonteix avant de signer depuis peu sous son nom. Notre collaborateur, membre du Conseil national de la NAR, a publié cet été un livre qui rassemble ses observations et réflexions : “Cataclysme ou transition ? : L'écologie au pied du mur”.

    Entre les annonces apocalyptiques et la négation radicale de l’urgence écologique, il est impossible de faire un choix raisonné car les discours antagonistes ont une base scientifique faible ou inexistante. C’est à partir d’une connaissance précise des phénomènes démographiques et climatiques qu’il est possible d’anticiper des bouleversements qui ne menacent pas la planète, comme on le dit trop souvent, mais notre civilisation. Il est encore possible de répondre à l’urgence écologique mais à des conditions politiques qui seront explicitées par notre invité.

    Il sera possible d’acquérir le livre sur place (16 €). Ou sur notre site internet : http://nouvelle-action-royaliste.fr/boutique/presentation/editions-nar/cataclysme-ou-transition (19,80 € frais de port compris).

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (3)

    Chute du mur de Berlin

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

    1ère partie : l’Homme Masse2235704335.jpg

    Le communisme en Europe : fatalité d'un déclin

    En tous cas, un signe atteste que le processus de « démassification » est bel et bien engagé, du moins au niveau de la production. Les politologues s'interrogent sur le « déclin » du parti communiste. Celui-ci a certainement pâti de la dégradation de l'image de marque de l'U.R.S.S., du lait des événements de Pologne et de la guerre d'Afghanistan.

    « L’archipel du Goulag » de Soljenitsyne a désabusé les intellectuels mais bien d'autres livres avaient révélé l'existence des camps soviétiques, sans que les belles âmes s'émeuvent. Ce qui s'est passé en Hongrie et en Tchécoslovaquie l'emporte de beaucoup, en horreur, sur la répression, après tout timide, qui frappe Solidarnosc. Pourquoi ce brutal effondrement du mythe soviétique aujourd'hui et non il y a dix ans ou cinquante ? Ce n'est pas du communisme dont se détournent les intellectuels mais de la démocratie dont il constitue l'expression achevée. A preuve le repli peureux des « nouveaux philosophes « sur le libéralisme et le parlementarisme, donc sur une variété de féodalisme. Ils ont renoncé à changer le monde. Seuls leur importent désormais leurs intérêts de classe, la défense de leurs privilèges. Les « droits de l'homme « fournissent un alibi fort convenable à la lâcheté des intellectuels.

    Pourquoi étaient-ils communistes, communisants, compagnons de route, porteurs de valises ? Parce que, d'instinct, ils ne rêvèrent que la force. Ils sentent confusément que la force a quitté le communisme. Il la tenait de la masse et celle-ci se dissout. Lénine, en effet, a conçu les partis communistes comme des organisations militaires, dont les of­ficiers et les sous-officiers étaient chargés d'encadrer les O.S. Il avait mieux que ses rivaux, empêtrés dans le dogmatisme marxiste, analysé la situation sociale de la Russie du début du siècle. Au contraire de ce que l'on prétend d'ordinaire, elle disposait d'une industrie moins puissante, sans doute, que celle de la Grande Bretagne, de l'Allemagne et même de la France mais beaucoup plus moderne. Quand elle avait commencé à s'industrialiser, elle s'était heurtée à une difficulté considérable. Elle ne possédait pas de tradition ouvrière. Faute de spécialistes, elle adopta le travail à la chaîne, qui permettait d'utiliser les moujiks, chassés de la terre par l'abolition du servage et la modernisation de l'agriculture sous l'impulsion des koulaks, ces petits propriétaires, nés de la dissolution du "mir" la communauté agraire. Grâce aux capitaux étrangers, surtout français, attirés par une main d'œuvre à bon marché : les usines se multipliaient. Entre 1900 et 1913 la production doubla. Le coup de génie de Lénine fut de comprendre que le prolétaire, tel que l'avait conçu Marx n'était qu'une catégorie hégélienne, audacieusement transposée dans l'histoire sociale, le concept de négativité absolue qui, par un renversement dialectique, devient tout à force de n'être rien. Marx, à la suite de Hegel, associait négativité et conscience de soi. Il imaginait donc le prolétaire porteur d'une conscience de classe qui lui permettait de changer le monde. Dans l'Allemagne du XIXème siècle, il existait sans doute une classe ouvrière, nombreuse et puissante mais elle n'était prolétarisée que sur les marges. Rien de semblable dans la Russie de Lénine. Le concept avait pris chair. Il existait bel et bien un prolétariat, composé de moujiks analphabètes et grossiers dont la résignation de bêtes de somme ne s'interrompait que pour de brèves et brutales révoltes. L'idée que ces misérables puissent d'eux-mêmes acquérir quelque conscience que ce soit relevait de la bouffonnerie intellectuelle. La masse que découvrait Lénine n'était nullement révolutionnaire par essence. Tout au plus aspirait-elle à être mieux payée et à travailler moins. Il convenait, pour qu'elle devienne une force, de l'encadrer de révolutionnaires professionnels, qui la dirigeraient dans le sens qu'ils voudraient.

    On s'est souvent demandé pourquoi le communisme n'avait pu s'implanter dans les pays anglo-saxons. La raison en est simple : la place était prise. La Grande Bretagne et les Etats-Unis avaient introduit le travail à la chaîne dès les premières années du siècle. Ce qui avait donné aux syndicats le temps de s'adapter. Quand éclata la révolution bolchevique, ils avaient déjà encadré la masse. Il n'en allait pas de même en France, où le travail à la chaîne n'apparaît qu'à la veille de la première guerre mondiale, qui devait le généraliser. Notre syndicalisme de métier, animé par des travailleurs hautement qualifiés, fiers de leur savoir-faire, trop individualistes pour accepter un appareil bureaucratique, était incapable, sans une profonde mutation, d'intégrer la masse. Il commençait à peine à s'adapter, quand éclata la révolution bolchevique. Les communistes avaient le champ libre. Ils en profitèrent.

    Aujourd'hui leurs bastions traditionnels s'effondrent. Mineurs ou sidérurgistes fondent, comme neige au soleil. Le P.C. poursuit depuis dix ans des combats de retardement, qui se retournent contre lui. Les compressions de personnel, faute d'être réalisées à temps, n'en deviennent que plus douloureuses. La rupture avec les socialistes est intervenue lorsque ceux-ci, le dos au mur, durent se résigner à renoncer à soutenir artificiellement des secteurs en déclin, qui avaient cessé, depuis des années d'être compétitifs. Le P.C. pouvait accepter bien des choses, pas de perdre sa base sociale.

    Il se trouve d'ailleurs enfermé dans une contradiction. Les immigrés lui fournissent ses dernières troupes de choc. S'appuyer sur eux, c'est pousser les ouvriers français vers le Front National. Essayer de rivaliser avec Le Pen, comme le firent quelques maires de banlieue, afin de retenir son électorat, non seulement risque de le couper des O.S. maghrébins mais le fait traiter de raciste par la cléricature religieuse ou laïque. Donc le P.C. se transforme en parti résiduel, qui ne se maintiendra que là où il parviendra à conserver le pouvoir municipal. Le poids des traditions l'empêchera sans doute de tomber aussi bas que son homologue allemand. Il conservera une audience marginale en tant que conservatoire des archaïsmes français.  •  (A suivre - A venir : « De Caillaux à Giscard : Le système libéral »)

     

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    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (1)

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (2)

     

    lafautearousseau

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    Illustration : La tombe de Rousseau, transportée au Panthéon le 11 octobre 1794, malgré les protestations du marquis de Girardin, chez qui Rousseau fut d'abord enterré. 

    Il est significatif et révélateur, ce fait que les Révolutionnaires, pères fondateurs de l'idéologie de la Nouvelle religion républicaine, aient souhaité ce transfert : il veut bien dire quelque chose, "quelque part", comme on dit aujourd'hui dans le jargon.... 

    En 1812, pour le centenaire de la naissance de Rousseau, aucune commémoration officielle n'eut lieu : Napoléon avait bien d'autres chats à fouetter, il partait attaquer la Russie, c'était pour lui le commencement de la fin...

    Par contre, son bicentenaire fut célébré très officiellement en 1912, par une République encore mal assurée : cette célébration souleva d'ailleurs une tempête de protestations, comme le discours "anti-Rousseau" de Barrès à la Chambre : "profondément imbécile" (pour le Contrat social) et "demi-fou" (pour Jean-Jacques), Barrès n'y était pas allé de main morte !... Comme Jules Lemaître qui, peu auparavant, en 1907, écrivait : "(Rousseau) qui, semble-t-il, ne savait pas bien ce qu'il écrivait..". Sans parler bien sûr de "Charles" (Maurras) et son "misérable Rousseau"...

    Et puis, en 2012, pour le tricentenaire : rien....

    A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

     

    Aujourd'hui : 9. Encore Jean-Jacques Rousseau

     

    A table, l'autre soir, on parlait de Rousseau. C'est l'homme du jour et il est de moins en moins probable que la fête de son bi-centenaire soit très heureuse pour sa mémoire. Chaque fois qu'une affreuse curiosité ramène la pensée sur Jean-Jacques, c'est pour découvrir chez lui un peu plus d'ignominie. Et pourtant, ce livre monstrueux, ce musée des horreurs qui s'appelle les Confessions, ce n'est pas un livre que le dégoût fasse refermer. Jean-Jacques a beau être, selon le mot d'un personnage de M. Anatole France, un "plat coquin", l'ouvrage où il s'est déshabillé et mortifié en public, ouvrage écoeurant, révoltant même si l'on veut, n'a pas la moindre platitude. Le sortilège de l'art le soutient et plusieurs de ces épisodes (celui du gué, celui des cerises, celui de la courtisane vénitienne) resteront parmi les choses célèbres de la littérature de tous les temps, en dépit de leur fausse innocence ou de leur troublante impureté.

    C'était un très grand, un très puissant écrivain que Jean-Jacques. Quel critique a dit que sa période, pour l'ampleur, n'avait d'égale que celle de Bossuet ? Il est certain que son action n'a été si profonde qu'en raison du charme de sa voix. 

    Je ne sais comment l'on peut soutenir quelquefois que le peuple français n'est pas un peuple artiste, car il faut que, vraies ou fausses, les idées lui soient présentées d'une certaine manière pour entraîner son adhésion. Il y a un génie littéraire à l'origine de toutes les révolutions de notre pays, et jamais l'ignoble et barbare philosophie de Rousseau, n'eût pu tourner les têtes françaises si, par un surprenant hasard, ce Genevois n'eût joué d'un des instruments les plus mélodieux dont ait disposé un homme. Il fait songer à la légende de ce preneur de rats qui, en sonnant de sa délicieuse musique, conduisit au fond de la rivière non seulement tous les rongeurs qui infestaient la ville, mais les habitants de la ville avec eux. 

    La merveille, chez Rousseau, c'est que son infamie, son angoisse nerveuse, son cynisme et, comme disaient de son temps ses adversaires, sa "lycanthropie" (transformation de l'homme en loup, ndlr), ne soient pas exclusives d'une atmosphère poétique. On y fut pris de son temps et la cour de Versailles elle-même voulut entendre le Devin du village. Cette opérette parut fraîche. Le coeur de Rousseau était cependant plus flétri et plus gros de turpitudes que celui du plus roué des hommes du monde d'alors. Ca ne faisait rien : ce rustre perverti répandait l'illusion de l'innocence. Il y a toujours eu autour de lui un fluide; je défie qu'on visite par exemple les Charmettes sans se sentir baigné dans un air qui n'est pas celui d'ailleurs. Ce n'est pas à dire que cet air soit ni pur ni sain.

    Il s'en faut de beaucoup que l'histoire du laquais errant et de Mme de Warrens soit hygiénique et moins encore qu'elle soit belle. Il existe un portrait de Mme de Warrens par Largillière. Et Largillière, ce n'est pas un peintre qui se tourmente, qui trouve des dessous à la nature humaine. Son image de "maman" est néanmoins bien inquiétante et le dessin de la bouche y dément étrangement la tranquillité du regard. On place, malgré soi, Jean-Jacques d'un côté de ce tableau et Claude Anet de l'autre. On se souvient de ce qui se passait dans la petite maison rustique de la route de Chambéry et qui ne se raconterait pas décemment devant d'honnêtes femmes. Mais quelle magie, sinon celle de l'écrivain, a pu faire que les Charmettes soient tout de même restées comme un paysage d'idylle ?

    L'enthousiasme et la sensibilité firent même longtemps que cette espèce de mauvais lieu en garda le caractère d'un temple. "Qui de nous, écrivait un jour Georges Sand en parlant des Charmettes, n'y a pas vécu en imagination les plus beaux jours de sa jeunesse ?" Merci bien, madame. Mais "qui de nous", en 1912, paraît un peu exagéré, et nous n'allons pas jusque là.

    Arsène Houssaye eut un jour la curiosité de dépouiller le registre où les visiteurs des Charmettes consignent leurs impression à la façon immortelle de M. Perrichon. Il fit des trouvailles étonnantes pour toute la épriode qui va de 1820 à 1860. Il y avait presque côte à côte l'écriture d'une dame de la meilleure société qui se flattait d'avoir cueilli dans le petit jardin "la dernière pervenche oubliée par Rousseau", et la signature d'Orsini, "adepte et dévoué aux principes de l'immortel Jean-Jacques". La femme du monde et le terroriste, la petite fleur et la bombe, c'est bien tout le génie de Rousseau, c'est toute son influence et toute son oeuvre, et c'est l'allégorie des ravages qu'il a exercés parmi l'espèce humaine en général et sur la France en particulier.

    Un des logis qu'il habita est moins "poétique" que les Charmettes. Allez le voir : c'est à Paris, en retrait de la rue Monge. Une plaque de marbre le désigne aux passants. Là Rousseau vécut avec Thérèse, et c'est de là, je pense, qu'il portait ses enfants au tour et ses livres funestes à l'imprimerie. De pauvres gens, des prolétaires habitent de nos jours ce taudis. Si l'ombre de Jean-Jacques vient les hanter, doivent-ils faire de mauvais rêves ! 

    L'Action française, 23 juin 1912 


     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)