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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • A Dreux, au Parc Louis-Philippe...

    Les écoliers de l'école Saint-Exupery ont planté des chênes dans le parc Louis-Philippe en présence de Jean D'Orléans, Comte de Paris, et Gérard Hamel, maire de Dreux.

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    Et ce commentaire, lu avec intérêt et plaisir sur la page de Frédéric de Natal :

     

     

    Lors de l'interview que j'ai réalisé avec le comte de Paris,le 21 janvier, le prince Jean d'Orléans était revenu sur l'importance de l'accompagnement des enfants dans leur éducation afin qu'il se réapproprie leur 'histoire, l'art, le patrimoine la terre de France, "cette force", "s'émerveillant de la curiosité des plus jeunes". Manifestement, loin d'être que des paroles, le descendant du roi Louis-Philippe Ier d'Orléans,connu aussi pour son investissement dans la cause environnementale place l'action dans les mots. Hier; il est accompagné du maire et président de la communauté d'agglomération du Pays de Dreux, Gérard Hamel, et des écoliers de l'école de Saint-Exupery venus planter des chênes dans le nouveau parc qui porte le nom du dernier roi des Français.

  • Vendée Globe : la belle leçon des gens de mer...

    (Rien à rajouter aux belles paroles d'Arnaud de La Grange, dans Le Figaro)

    En ces temps bien grisâtres, l’éclaircie vient du Grand Sud et les albatros portent le message. Là-bas, dans les rudes latitudes, des hommes qui ne se payent pas de mots nous offrent une leçon de courage et de fraternité.

    Le sauvetage de Kevin Escoffier par Jean Le Cam est en soi magnifique, tenant à la fois du miracle et de l’expérience. Il faut entendre le sauveteur confier son angoisse puis sa joie quand le naufragé est repêché : «Là, le bonheur.» Sobre, Le Cam. Tranquille, comme toujours. Le «Roi Jean» est un grand marin, sans gros budget ni verte jeunesse, animé par la passion brute d’être sur l’eau. Un type vrai.

    Pourquoi cette belle histoire des Quarantièmes suscite-t-elle tant d’émotion? Sans doute parce que la mer tend son grand miroir à notre époque désabusée. À notre société où l’indignation se substitue à la réflexion et la gesticulation, à l’action. Le Cam et sa bande - jeunes loups ou vieux briscards - remettent les choses à leur juste place. La vie, la nature, l’humain...

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  • Aux Mercredis de la NAR : #71 - Thibault GANDOULY pour son livre ”Philippe d'Orleans, comte de Paris.


    Historien, enseignant, Thibault Gandouly a publié la première biographie de Philippe VII, comte de Paris, indispensable pour comprendre l’histoire de l’orléanisme au XIXe siècle et l’échec du parti royaliste.

    Petit-fils du roi Louis-Philippe, né en 1838 aux Tuileries, exilé avec sa famille après la Révolution de 1848, Philippe d’Orléans combat dans les rangs nordistes pendant la guerre de Sécession.

    Revenu en France après la guerre de 1870, il assiste à l’échec de la restauration monarchique en raison de l’attitude du comte de Chambord puis, après la mort de ce dernier, devient le chef de la Maison de France et rassemble la plupart des royalistes.

    En s’appuyant sur des sources inédites, Thibault Gandouly expose la pensée du comte de Paris et son action à la tête du parti royaliste, dans le cadre institutionnel de la IIIe République qui va bénéficier du Ralliement de l’Eglise catholique.

  • ENCORE NAPOLÉON !, par Hilaire de Crémiers.

    Et pourtant c’est un roman. Napoléon est devenu un signe de contradiction. On connaît : l’esclavage ! Il n’est plus l’homme de la révolution, de la liberté, du droit public. Il mérite le sceau de l’infamie. 

    hilaire de crémiers.jpgComme toute la France. Alors que fait-il aux Invalides dans cette sacralisation nationale ? La France tout à coup se divise. Deux camps s’affrontent, manifestations à l’appui et médias lancés éperdument dans cette querelle sans fin. La démocratie en action qui oblige le gouvernement à prendre parti, ce qui le met en contradiction avec lui-même.

    Gabriel Privat qui est professeur d’histoire et qui a publié une remarquable Saga capétienne chez Tempora et a donné déjà deux romans d’inspiration contemporaine, s’amuse à mener son lecteur dans les méandres du débat républicain. Entre rire et pleurer !

     

    Gabriel Privat, Le troisième exil, Pierre Téqui. 275 p.,19,90 €.

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    Source : https://politiquemagazine.fr/

  • Sur la page FB de nos amis du GAR : mieux vaut le Roi que le pire.

    Le pire... En fait, la République avec son carcan de certitudes et de démagogie nous entraîne toujours plus bas, et cela se ressent sur la scène internationale comme sur la question sociale en France, et nous en sommes fort malheureux.

    Royalistes, nous aimons notre pays, cette vieille nation millénaire née de l'action des rois capétiens et de l'union de ceux-ci avec les communes et les peuples de France au long d'une histoire parfois terrible, souvent glorieuse, toujours ambitieuse. Voir notre pays devenir, une fois de plus à la veille de 2022, la proie des grands féodaux politiciens qui, désormais, ne pensent plus qu'à la présidentielle, cela nous désole !
    Mais, Royalistes, nous sommes serviteurs de la nation, et nous ne renonçons pas à porter ses couleurs, à la voir au-delà de ceux qui la dirigent aujourd'hui si mal, et nous cultivons la petite fleur "espérance".
    Oui, "mieux vaut le roi que le pire" : à nous de faire que le pire ne soit plus, et pour cela, il faut que le roi soit là !!
    Militez, militons pour une Monarchie royale, sociale et fédérale des peuples de France !!
     
  • Colloque en hommage à Jean-François Mattéi, l’homme d’un idéal, d’une vision, d’une transcendance, les jeudi 11 avril et

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    Université Côte d’Azur-CRHI

    Chaire Jean-François Mattéi-CUM

    Sous la direction d’Hervé Pasqua, Centre d’Histoire des Idées


    Philosophe, Jean-François Mattéi est l’auteur d’une oeuvre riche et profonde. Sa pensée éclairée, nourrie de la lecture des Présocratiques et de Platon, en dialogue avec la pensée de Nietzsche et de Heidegger, s’est exprimée dans des ouvrages qui sont autant de coups de projecteurs sur la condition faite au XXe siècle à l’homme dévasté : « La dévastation, écrit-il, est l’action d’un homme qui se déserte de lui-même et du monde ». Ce colloque se propose de mettre en avant cette recherche de la transcendance en rendant hommage à l’homme,
    au philosophe, au professeur, à l’auteur, à l’ami, dont nous célébrons le dixième anniversaire de la disparition qui eut lieu le 24 mars 2014.

    https://www.cum-nice.org/agenda/colloque-en-hommage-a-jean-francois-mattei-1941-2014-lhomme-dun-ideal-dune-vision-dune-transcendance

  • Sur la page FB de nos amis du GAR : pourquoi la Monarchie ? Partie 1 : de quelle monarchie parlons-nous ?

    Mieux que les républicains classiques, et même si certains doivent être écoutés car ils ont un vrai sens de l’État et de la « Res publica », de la Chose publique, et, en ce sens, ils nous sont proches, les royalistes peuvent proposer un nouveau régime qui concilie autorité et libertés, Etat et communautés, politique et social : la Monarchie…

    Entendons-nous bien : lorsque nous parlons de Monarchie, il ne s’agit pas de n’importe quelle monarchie, mais de celle qui, par un effort multiséculaire, a littéralement, territorialement et politiquement, « fait la France » ; celle qui transmet la magistrature suprême de l’État par le simple fait des générations qui se succèdent, et qui, durant sa propre histoire, a pris des formes variées mais adaptées à la construction française et à son esprit. Il ne s’agit pas d’évoquer des monarchies étrangères qui, tout honorables qu’elles soient, ont elles-mêmes leurs traditions, leurs politiques, leurs formes, et qui peuvent, certes, servir d’exemples sans toujours être des modèles. Avouons même que certains régimes monarchiques nous sont détestables parce qu’ils sont l’antithèse de la monarchie « à la française »…
    Cette précision s’impose où, à l’heure de la globalisation et de la confusion, le sens des mots a parfois perdu son enracinement particulier, sa propre réalité liée à une histoire elle-même particulière, et que le « One world » dénoncé par George Orwell ne laisse guère de place à l’exception, à la « dissidence », pourrait-on dire si le terme n’avait pas été récupéré et vidé de son sens premier par une « démocratie de consommation » qui s’immunise ainsi contre des pensées « alternatives ». La Monarchie dont il est ici question a un cadre, un sens, une réalité historique.
    Ce qui distingue la Monarchie des autres régimes en France, c’est d’abord le caractère « héréditaire et successible » de la transmission de la magistrature suprême de l’État, symbolisé par deux formules célèbres : « Le roi est mort, vive le roi ! » et « Le roi ne meurt jamais », formules qui peuvent paraître contradictoires et qui, en fait, recouvrent la même réalité. Effectivement, dans la monarchie française, le fils succède au père sur le trône, mais cela dans le meilleur des cas : il arrive que, au fil de l’histoire, la succession « saute » une ou deux générations, ou qu’elle soit, par le jeu des circonstances, dévolue à un frère, voire à un cousin, parfois fort éloigné. Pourtant le principe de la succession « filiale » n’est pas remis en cause et la transmission se fait naturellement, de la manière la plus simple, selon l’ordonnancement même de la famille royale : en somme, c’est le mode de transmission du pouvoir suprême le plus naturel qui soit car fondé sur le principe même de la vie humaine et de sa pérennisation. Il n’y a pas de place pour le choix ou la brigue pour accéder à la tête de l’État : pas de campagne électorale entre membres de l’aristocratie politique issue des grandes féodalités partisanes ; pas de promesses et de facilités démagogiques pour « plaire » au plus grand nombre (qui peut être « la majorité plus une voix », principe même de l’élection démocratique si l’on en croit les constitutionnalistes) ; pas de « cousinage » plus ou moins discret avec les puissances financières ou économiques pour payer le travail d’accession au pouvoir présidentiel ; etc.
  • Les racines de la France, par Guillaume Grenouilleau.

    Quand la France commence-t-elle ? est présentée comme une enquête visant à déterminer la naissance de la France, sa genèse. Au-delà de cette investigation, on cherche à questionner l’identité de la France, ses racines. L’auteur : Bertrand Lançon, professeur émérite d’histoire romaine à l’université de Limoges, spécialiste de l’Antiquité tardive et de la chute de l’empire romain. 

    Sarthois, il s’engage dans son livre, puisant dans ses propres racines pour illustrer son propos, ce qui ajoute à la profondeur du livre. C’est en tant que Français et pas seulement en historien, que Lançon écrit. On appréciera l’investissement charnel qu’il met dans son travail, couplé à la rigueur et à l’approche scientifique du professeur d’histoire.

    Sur la datation de la naissance de la France, l’auteur avance l’hypothèse de la deuxième partie du VIIIe siècle, à ce moment charnière entre mérovingiens et carolingiens qui voit l’adoption du toponyme Francia. Si la réponse était simple, le livre aurait été très court ! Tout un questionnement survient sur les notions d’identité et de racines. Une nation ne se résumant pas à un territoire, Lançon délivre une définition qui semble parfois oubliée : elle « réside dans un degré élevé de coalescence entre des habitants et un ensemble de terres, dans une union où prévalent les langues et les cultures, incluant elles-mêmes la religion ». La question-titre n’est qu’une excuse pour proposer un regard d’ensemble sur la France, pour élever le débat, parfois si pauvre, sur l’identité française. La France est riche de son rayonnement, de la multitude de ses racines : romaines, celtes, gauloises ou franques.

    Déformation professionnelle oblige, Bertrand Lançon livre ici une déclaration d’amour à l’Antiquité romaine. On pourra donc regretter que l’Antiquité tardive et le Haut Moyen-Âge prennent une place si importante, au détriment d’une partie de l’histoire de France moins traitée et pourtant si marquante pour l’identité française. « Les racines dites “avérées” sont autant une mythologie qu’une archéologie », l’identité française est autant née de l’héritage grec et romain que du baptême de Clovis, du rayonnement artistique de la Renaissance ou de l’œuvre napoléonienne. La France n’est pas Rome, mais bien une nation liée à un territoire, avec des identités plurielles (basques, bretons, alsaciens, etc.), et immortelle, qui a subi des crises mais a su se maintenir par ses racines profondes.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • 22 août 1914 ... Guerre des nations, guerre des peuples

    Les Allemands sont entrés à Bruxelles et ont exigé le paiement immédiat d'une contribution de guerre de 200 millions. On dit que Guillaume II s'apprête à prononcer l'annexion de la Belgique à l'Empire allemand... Toutes les choses dont on avait dit qu'elles étaient imaginaires ou impossibles se réalisent l'une après l'autre; le programme pangermaniste, roman d'hier, s'accomplit aujourd'hui.

    Les X... arrivent de Hongrie après un voyage de huit jours en troisième classe, - haute faveur due à ce qu'ils étaient dans le même train que l'ambassadeur d'Angleterre et le consul de France à Vienne. Ils ont croisé chemin faisant plus de cent trains de soldats austro-hongrois et disent qu'il leur a paru que la mobilisation autrichienne s'effectuait avec ordre et promptitude. 

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    A Buda-Pest, ils ont vu le comte Tisza, l'homme à poigne calviniste qui est président du conseil et pour autant dire dictateur en Hongrie, et même un peu à Vienne. Tisza prend sur lui toutes les responsabilités du conflit austro-serbe. Il ne se cache pas d'avoir poussé le comte Berchtold - un hésitant -  et l'empereur François-Joseph à envoyer la note comminatoire à la Serbie. Mais il avoue qu'il ne prévoyait pas qu'en voulant "mater" les Serbes, il déclencherait tout le système des alliances. Il avait cru que la Russie laisserait les Serbes en tête à tête avec l'Autriche comme en 1909. Il se dit sincèrement désolé que l'Autriche-Hongrie soit entrée en guerre avec la France... Bref, le comte Tisza fait penser à l'apprenti sorcier de Goethe, qui connaissait bien le mot par lequel les éléments se déchaînent, mais qui ne savait pas celui par lequel on les fait rentrer dans l'ordre.   

    Dans un article du 20 août intitulé la "Guerre des Nations", j'ai essayé d'expliquer le "pourquoi" et le "comment" que le comte Tisza paraît ne pas avoir compris. J'en ai vu, non sans surprise, des fragments importants reproduits dans plusieurs journaux. On me dit qu'il a été aussi très commenté dans divers milieux. Je le reproduis ici, - pour prendre date :

    "Il importe de comprendre à fond et de saisir avec force les causes du conflit européen si l'on en veut pas que la politique française soit exposée à des erreurs, le public à des déceptions. Déjà, de divers côtés, on a fait fausse route, on a tiré des interprétations excessives de certaines paroles comme celle de ce prisonnier allemand qui aurait dit : "Cette guerre est une guerre d'officiers." Méfions-nous des anecdotes et essayons de pénétrer au centre des réalités.

    Si nous remontons à trois mois en arrière, - un peu de temps avant l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, - nous découvrons que la situation diplomatique était la suivante.

    L'Europe se trouvait divisée en deux groupes antagonistes, Triple-Alliance et Triple-Entente, dont l'opposition, en temps normal, avait pour résultante un équilibre, relatif sans doute, mais qui, tel quel, était considéré comme une garantie de paix. Garantie extrêmement précaire, ainsi que l'évènement l'a prouvé. En fait, les deux grands systèmes d'alliance renouvelaient, avec une frappante similitude, les plus célèbres combinaisons de la diplomatie historique, celles qui s'étaient incessamment formées, dissoutes et reformées au XVIIIème siècle et qui avaient causé les interminables conflits de ce temps-là, continués et aggravés par les grandes guerres de la Révolution. Triple-Alliance et Triple-Entente eussent été des conceptions immédiatement familières à Choiseul, Kaunitz ou Frédéric II revenant parmi nous. Cent fois nous avons dit ici que la République française faisait, sans s'en rendre compte, de la diplomatie d'ancien régime dans les conditions d'existence de la démocratie.  

    Quelque dangereux que pût être l'antagonisme de deux groupes de puissance rivalisant d'armements, on pouvait cependant estimer que la paix européenne qui s'était maintenue, à travers des circonstances si défavorables, pendant de longues années, pourrait se maintenir encore.

    Certes, la politique d'intimidation, à laquelle l'Allemagne se livrait sans trêve depuis le coup de Tanger, était dangereuse et risquait à chaque fois d'entraîner la guerre. Chaque fois l'état d'esprit sincèrement pacifique de la Triple-Entente écartait ou différait le danger. La prudence dont on faisait preuve à Paris et à Londres et à Saint-Pétersbourg était telle qu'il était évident qu'il faudrait à Berlin et à Vienne une volonté nettement provocatrice pour troubler la paix.

    C'est à Berlin et à Vienne que cette volonté s'est rencontrée en effet. Mais pourquoi s'est-elle rencontrée en 1914 et non dans les années antérieures ? Pourquoi l'Allemagne a-t-elle, le mois dernier, franchi le large pas  qui sépare la menace de guerre, moyen de chantage diplomatique, de la guerre elle-même avec tous ses risques ? Nous voici au cœur du problème.

    On s'aperçoit, en effet, en évoquant l'origine du conflit, c'est-à-dire l'ultimatum de l'Autriche à la Serbie, que, pour la première fois cette année, depuis la fondation de l'Empire allemand, on aura vu le monde slave résister à la pression germanique. En 1878, au congrès de Berlin, comme en 1912-1913, à la conférence de Londres, le bloc austro-allemand avait fait reculer le slavisme, en avait tenu pour nulles les aspirations. Cette fois le slavisme ne s'est pas laissé faire, et aussitôt l'Allemagne a tenté de le briser.  

    Ainsi, dans son principe, cette guerre était une guerre de Germains contre les Salves. On a pu espérer, à Berlin, que la France l'interpréterait ainsi, se dégagerait de l'alliance russe au moment où l'alliance l'exposait à être attaquée elle-même : la procédure dont s'est servie M. de Schoen prouve bien qu'on a essayé, toujours par l'intimidation et la menace, d'obtenir notre neutralité. Ainsi l'Allemagne eût détruit l'alliance franco-russe et tenu la Russie à sa discrétion : d'une pierre deux coups. Ce calcul, - qui nous réservait de cruels lendemains, - a été déjoué et la guerre est devenue générale. Mais il reste toujours que c'est la résistance du monde slave aux prétentions de l'Allemagne et de l'Autriche dans l'affaire Serbe qui a servi au moins de prétexte aux deux gouvernements germaniques pour se lancer dans la guerre. Imaginez, en effet, la Russie se désintéressant de la Serbie, laissant ce petit peuple aux prises avec l'Autriche, - comme précédemment il était arrivé maintes fois à la Russie de le faire, - et le prétexte cherché par l'Allemagne tombait. Quel que fût son désir mauvais d'ensanglanter le monde, elle devait se contenter d'un "succès diplomatique", comme après l'ultimatum présenté à Saint-Pétersbourg en 1909 par l'ambassadeur de Guillaume II.

    Que s'est-il donc passé entre 1909 et 1914 pour que l'attitude de la Russie ait à ce point changé ? Il s'est passé ceci que la Russie a évolué de l'autocratie pure à un régime où l'opinion fait entendre sa voix. Naguère le tsar autocrate n'avait - pour adopter le vocabulaire républicain - que des sujets : il y a aujourd'hui - toujours pour parler le même langage - un peuple russe. Et ce peuple a ses passions, ses visées. Il a une haute idée de ses droits, dont il a pris conscience, et le droit de vivre, de se développer comme nation, est le premier de tous. Souvenez-vous des séances orageuses de la Douma, où, depuis un an et demi, la politique de prudence, de temporisation et même d'effacement, que la Russie officielle a pratiquée depuis l'annexion de la Bosnie par l'Autriche, a été blâmée avec tant de véhémence. La fin de l'amitié traditionnelle qui régnait entre la cour de Saint-Pétersbourg et la cour de Berlin, c'est, pour la plus large part, à la Douma, c'est à la naissance d'une opinion publique russe qu'il faut l'attribuer.   

    Qu'en devenant un nation, au sens que le mot avait chez nous en 1792, la Russie dût faire une grande poussée de nationalisme, c'est d'ailleurs ce que l'on pouvait annoncer par l'expérience de l'histoire. Comme la Révolution française, l' "évolution russe" aura posé les problèmes de nationalités et de races dans les termes et avec la passion qui déchaînent les vastes chocs des peuples entre eux. Voilà ce qui a servi à faire rompre le fragile équilibre de la Triple-Entente et de la Triplice...    

    A mesure que les idées de libéralisme et de démocratie repassent de l'Occident à l'Orient, ce sont les mêmes incendies qu'elles allument. Guerres de notre Révolution, guerres pour l'unité de l'Allemagne et de l'Italie au milieu du XIXème siècle, guerres pour l'affranchissement et la croissance des peuples slaves aujourd'hui, les unes se sont engendrées des autres avec une implacable régularité. Quelle erreur, quelle hérésie de voir dans le vaste choc  qui met en ce moment les nations aux prises le seul crime des empereurs et des rois : la vague vient de plus loin que les trônes, et parfois c'est la même qui les a emportés. Et quelle imprudence chez ces socialistes français qui croient encore que la République allemande assurerait la paix de l'Europe ! Plusieurs républiques allemandes, et aussi petites que possible, peut-être...  Mais une grande République allemande, qui se battrait avec toutes les ressources accumulées par les Hohenzollern en y mettant l'énergie d'une fureur nouvelle, - celle des républicains de 1793, - une République allemande qui, pour le coup, ne ferait plus une "guerre d'officiers", mais une guerre du peuple, et qui défendrait farouchement son unité... Si les socialistes français croient que cette République-là arrangerait les affaires de la paix, c'est qu'ils ont oublié tout ce que disait Bebel, c''est qu'ils n'ont pas compris pourquoi le camarade Liebknecht, fusillé, avait-on dit, pour refus d'obéissance, a pris le sac et le fusil."

    Des millions d'hommes qui se battent en ce moment en Europe, combien y en a-t-il au fond qui comprennent pourquoi, en vertu de quelles raisons, de quelles idées ? C'est toujours le même mystère de l'histoire, la même complexité de forces, de courants, de nisus, qui président à la destinée du genre humain. Et le peuple souverain, le socialiste conscient se fait casser la tête pour un ensemble de causes si lointaines qu'il pourrait dire au principe des choses comme l'apôtre à la divinité : "Tu es vraiment un dieu caché !"

    Si nous sommes vainqueurs, Viviani sera un grand homme. Si nous sommes battus, il passera au rang d'Emile Ollivier, et son mot à M. de Schoen, - mot qui, en somme, voulait dire : nous choisissons la guerre, - "la France est calme et résolue", ce mot-là pourrait bien prendre place dans l'histoire à côté du "cœur léger".  

     

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  • Séparatisme : « Nous nous retrouvons devant un projet de loi essentiellement répressif », par Timothée Dhellemmes.

    Corinne SIMON/CIRIC

    Mgr Eric de Moulins Beaufort s'est dit "embarrassé" par certaines dispositions contenues dans le projet de loi sur le séparatisme.

    Auditionné en commission au Sénat ce mercredi 3 février, Mgr de Moulins-Beaufort a détaillé les mesures du projet de loi contre le séparatisme qui préoccupent les évêques de France.

    5.jpgS’il est voté, ce texte risque "de rendre plus compliquée la vie de nos associations cultuelles", regrette-t-il.

    « Le régime actuel nous convient, nous ne sommes pas demandeurs d’un autre régime », a martelé Mgr Éric de Moulins-Beaufort ce mercredi 3 février, devant la commission des lois du Sénat. Le président de la conférence des évêques de France (CEF) était auditionné pendant une heure, en compagnie du père Hugues de Woillemont, secrétaire général de la CEF. Comme il l’avait fait à l’Assemblée nationale le 4 janvier dernier, l’archevêque de Reims a encouragé l’État dans sa volonté de lutter contre le séparatisme, tout en regrettant que les mesures envisagées ne soient pas toutes appropriées.

    Un projet de loi répressif ?

    « Parce qu’il y a des gens qui ont des projets islamistes, séparatistes ou communautaristes, nous nous retrouvons devant un projet de loi essentiellement répressif, qui donne l’impression que même les associations cultuelles 1905 qui existent aujourd’hui et fonctionnent depuis des décennies méritent de faire l’objet d’une surveillance particulière. Elles sont contraintes de réaffirmer constamment encore davantage leur appartenant à la communauté nationale », a regretté Mgr de Moulins-Beaufort.

    « J’ai bien entendu une loi répressive, alors qu’il me semblait que c’était plutôt une loi qui essayait d’organiser les choses », a rétorqué Dominique Vérien, sénatrice de l’Yonne et co-rapporteur du projet de loi. « Certes, elle organise, mais elle organise des réalités qui existent déjà, qui fonctionnent très bien, et qui ne pensaient pas avoir besoin de davantage d’organisation », lui a répondu le président des évêques.

    Le « contrat d’engagement républicain » interroge les évêques

    Le projet de loi, actuellement en discussion dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, suscite de nombreux débats depuis sa présentation en conseil des ministres, le 9 décembre dernier. Le « contrat d’engagement républicain », qui est pourtant l’une de ses mesures phares, est vivement pointé du doigt. « C’est toujours étonnant de contracter avec l’État au moment où l’on demande une subvention », souligne Mgr de Moulins-Beaufort. Depuis des années, les associations sont déjà soumises au respect d’une charte de valeur, condition pour recevoir des financements. « Pourquoi rajouter un contrat ? » s’interroge le président de la CEF. Selon lui, « quand on aura épuisé les charmes et l’efficacité de la charte et du contrat, il faudra encore inventer un autre dispositif du même ordre. On se retrouve devant une mesure qui va compliquer la vie des associations, et qui donne l’impression que dès qu’une association est confessionnelle, elle serait à surveiller de plus près ».

    Est-ce que cela veut dire que le Secours catholique ne devrait plus être catholique ?

    Autre point de vigilance relevé par Mgr de Moulins-Beaufort : l’opportunité, ou non, d’ajouter à la liste des « principe républicains » la notion de laïcité, comme l’ont suggéré plusieurs députés. Dans le projet de loi, aucune définition ne figure sur ce que recouvre le terme « laïcité ». « S’il désigne la neutralité de l’État, il n’y a pas de problème. Mais en matière d’association, est-ce que cela veut dire que le Secours catholique ne devrait plus être catholique ? Que l’entraide protestante ne devrait plus être protestante ? » s’interroge Mgr de Moulins-Beaufort.

    La gestion du patrimoine de rapport en question

    Concernant la gestion des biens immobiliers, notamment ceux qui sont destinés à la vente ou à la location, Mgr de Moulins-Beaufort souligne le risque d’une « discrimination », si l’État venait à priver les associations cultuelles de la libre gestion de ce patrimoine : « Depuis 2014, il a été décidé que les associations pouvaient détenir du patrimoine de rapport. Pourquoi les associations cultuelles se verraient-elles privées de la liberté de gestion, qui est reconnue à toute association ? » souligne-t-il.

    Enfin, Mgr de Moulins-Beaufort a expliqué, comme il l’avait déjà dit aux députés, que la question du contrôle des financements étrangers ne concernait pas l’Église de France, puisque celle-ci ne reçoit « aucune subvention de l’extérieur ». « Au contraire, c’est nous qui soutenons le Saint-Siège, par le denier de Saint-Pierre », a-t-il rappelé.

    Source : https://fr.aleteia.org/

  • Royaliste n°1218 (11 Octobre 2021).

    Un nouveau numéro de “Royaliste” (numéro 1218, daté du 11 Octobre) vient de paraître.

     
    Au sommaire de ce numéro :
     
     
    « Défense : le Parlement hors jeu »; « Le paysage médiatique français (1) : CNews, la ligne conservatrice », par Indiana Sullivan ; « Frégates pour la Grèce. », par Eric Cezembre ; « Décrypter le phénomène des cryptomonnaies », par Samuel Bon ; « Allemagne : Angela Merkel et ses héritiers », par Marc Sévrien ; « Réinventer l’Irak », par Yves La Marck ; Dossier : « Le lys et la cocarde », par Bertrand Renouvin ; « Boris Johnson, anatomie d’un animal politique », par Marc Sévrien ; « L’avenir du christianisme », par Gérard Leclerc ; « Afrique : combien d’islams » », par Dominique Decherf ; « Guerre froide et espions infiltrés » par Loïc de Bentzmann ; « Un autre art contemporain» par Alain Solari ; « Norvège : une monarchie originale», par Denis Cribier ; « Théâtres de l’absurde », éditorial par Bertrand Renouvin.
    Royaliste, le bimensuel qui monte, on s'abonne, on diffuse, on partage !
     
    Page 1 – Cible : Article 23 (1) de la charte des Nations Unies.
    Page 2 – Le paysage médiatique français (1) : CNews, la ligne conservatrice.
    Page 2 – Sur le mur de Jean Chouan.
    Page 3 – Frégates pour la Grèce.
    Page 3 - L’Écho du net.
    Page 4 – Décrypter le phénomène des cryptomonnaies.
    Page 4 – La quinzaine sociale.
    Page 5 – La déprise agricole s’accélère.
    Page 6 – Allemagne : Angela Merkel et ses héritiers.
    Page 6 – Voix étrangères.
    Page 6 - Les Faits majeurs (Algérie, Japon, Pologne).
    Page 7 – Réinventer l’Irak.
    Pages 8 et 9 – Synthèse : le lys et la cocarde (sur le livre de Grégoire Franconie, « Le Lys et la cocarde »).
    Page 10 – Anatomie d’un animal politique (sur le livre de Tristan de Bourbon Parme, « Boris Johnson »).
    Page 10 – Revue des revues (revue Guerres et histoire).
    Page 11 – L’avenir du christianisme (sur le livre de Guillaume Cuchet, « Le Catholicisme a-t-il encore de l’avenir en France»).
    Page 12 – Combien d’islam ? (sur le livre de Marc-Antoine Pérouse de Montclos, « L’islam d’Afrique »).
    Page 12. – Barkhane 1900 (sur le livre de Camille Lefebvre, « Des Pays au crépuscule. Le moment de l’occupation coloniale »)
    Page 13 – Guerre froide et espions infiltrés (sur la série TV « The Américans »).
    Page 13 – Un autre art contemporain (sur le livre de Denis Olivennes, « L’autre Art contemporain »).
    Page 14 – Norvège : une monarchie originale.
    Page 15 - Brèves royales (Royaume-Uni, Portugal, Ethiopie, République tchèque).
    Page 15 – Le mouvement royaliste.
    Page 16 – Éditorial : Théâtres de l’absurde.
     

     

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    La Rédaction
  • Le chaos des référentiels

     

    par Michel MICHEL, sociologue

    Sur l'instabilité structurelle du paysage idéologique en France 

     

    mm.jpgUne société ne se caractérise pas seulement par ce qu’elle est, mais aussi par ce qu’elle vise. L’homme est un être normatif et chaque société est caractérisée par des « utopies » qui constituent son armature morale et lui donnent une échelle commune de valeurs.

    Gramsci avait montré que les idéologies n’étaient pas seulement une « superstructure » passive mais qu’au contraire, elles jouaient un rôle déterminant dans la conquête et l’exercice du pouvoir. 

    Feu le système Don Camillo/Peppone

    Depuis la « philosophie des lumières », la France était traversée par une tension entre le catholicisme et  une religion du « Progrès » (« réforme », « révolution », « changement », « modernité », etc.). Demain avait remplacé le Ciel comme ce qui polarise l’Espérance.

    Aujourd’hui, la croyance au « Progrès » s’est effondrée (les gens ne croient plus que leurs enfants auront une vie meilleure que la leur). Avec la chute du mur de Berlin, la croyance aux « lendemains qui chantent » a perdu ses adeptes. Avec le communisme qui était hégémonique après la guerre de 40, les différentes formes de « progressisme » se sont dissipées.

    Selon Gilles Lipoveski, la « modernité » consistait à jouir de l’avenir, la « post-modernité » à jouir du présent (« nous voulons tout et tout de suite » proclamaient les soixante-huitards). Il est probable que ce déclin du « Progrès » comme valeur se prolongera dans les prochaines années, sauf succès idéologique du « transhumanisme » (mais il me semble que si les gens sont prêts à bénéficier des techniques, ils ne sont pas prêts à en faire une pierre d’angle sur laquelle bâtir leur vie).

    Pendant longtemps, la France a vécu dans une diarchie idéologique de type Don Camillo/Peppone : les conflits avaient été rudes (surtout vers le début du 20e siècle : séparation de l’Eglise et de l’Etat, expulsion des moines, affaire des fiches, etc.) ; mais, après la guerre de 14 – 18 ils s’étaient assoupis, à peine réveillés par la « guerre scolaire » au début du septennat de F. Mitterand.

    L’irruption d’une grosse immigration musulmane est venue modifier cette guerre de tranchée presque ritualisée. 

    Masse amorphe et minorité structurantes

    Sans doute les populations qui composent la France, dans leur immense majorité,  se contentent de vivre « habituellement » avec une conscience limitée des enjeux idéologiques qui n’affectent pas directement leur activité de producteurs, consommateurs, spectateurs.  Comme la limaille dans un champ magnétique, elles s’orientent en fonction des pôles  qui leurs sont les plus proches. Mais aujourd’hui, d’autant plus qu’il n’y a plus de modèle dominant, et que les acteurs sont atomisés sans échelle de valeurs communes, la régulation par le marché reste souvent seule pour orienter les comportements. C’était le destin que promettaient à la fin du XXe siècle – pour s’en réjouir ou pour le déplorer- ceux qui, devant la décrépitude des « grands récits » (religieux et idéologiques) annonçaient « la fin de l’histoire » dans une société confortable insignifiante, régie par une « démocratie procédurale » dépourvue de toute dimension tragique. Depuis pourtant, la prophétie attribuée à André Malraux (personne n’en connaît la source) : « le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas » semble être justifiée. Par ailleurs le consensus « à gauche » des intellectuels semble mis à mal (cf. Eric Zemmour, Michel Houellebecq, Maurice Dantec,  Philippe Muray,  Alain Finkielkraut, Michel Onfray,  etc.). Cette tendance se confirmera-t-elle les prochaines décennies ? C’est possible. 

    Trois pôles idéologiques

    Aujourd’hui et dans les prochaines années, trois pôles sont susceptibles de proposer un système cohérent de valeurs et un projet de société susceptible de structurer notre société : le pôle « catholique et français toujours », le pôle des « valeurs républicaines » et le pôle « islamiste ».

    - Le pôle « catholique et Français toujours ». Le vieux courant contre-révolutionnaire en est le noyau dur autour duquel se regroupent tous ceux pour qui la France est une réalité charnelle qui n’a pas commencé en 1789.  Ce courant est largement réactivé par les jeunes générations qui ont conservé une pratique religieuse (de la génération Jean-Paul II à La Manif pour tous).   Dans les années 60 à 80 les « progressistes chrétiens » avaient choisi l’enfouissement dans le monde et déconfessionalisaient les structures cléricales produisant la CFDT, la JOC et le deuxième gauche. Mais ce courant, encore largement représenté dans les structures officielles de l’institution ecclésiastiques, n’est pas parvenu à se reproduire. Le poisson dans l’eau a fondu laissant l’Eglise à ceux qu’ils nomment « les chrétiens identitaires » ou « décomplexés ».S’agglomèrent autour de ce mouvement de gros courants qualifiés de « populistes » qui peuvent regrouper des non-pratiquants, voire des athées, mais qui sont particulièrement sensibles à ce qu’on a appelé « la crise d’identité » (« on est chez nous »). 

    - Le pôle des « valeurs républicaines »  réactualise le vieux courant du « contrat social ». Il s’agit d’émanciper l’individu des déterminations qu’il n’a pas choisies : déterminations sociales, culturelles familiales voir « naturelles » (cf. la dénonciation des « stéréotypes de genre »).

    La nationalité française a pour fondement non pas l’appartenance à un groupe humain déterminé, mais l’adhésion aux grands principes du mouvement révolutionnaire : universalisme, égalitarisme, laïcisme… La France est moins la patrie des Français que celle des « droits de l’Homme » (avec un H majuscule).

    En théorie, toutes les institutions de la république sont fondées sur ces principes ; ses promoteurs sont regroupés dans un certain nombre de sociétés de pensée (comme le Grand Orient, La Libre pensée, l’Union Rationaliste ou quelque syndicat d’instituteurs). Toute les « clientèles » qui bénéficient des largesses de l’appareil d’Etat se doivent de tenir ce discours « politiquement correct » (ou « langue de bois »).

    Pendant quelques décennies on a voulu « achever » la révolution française par une « république sociale » qui traduirait dans la vie réelle les principes formels du régime (ce qui est loin d’être évident, cf. les travaux de Jean-Claude Michéa). Mais étant donné l’effondrement de la religion du Progrès et face aux échecs soviétique, maoïste ou cubain, « 1789 » est devenu le dernier bastion du mythe révolutionnaire (cf. par exemple les propos de Vincent Peillon). 

    Cette philosophie contractualiste s’accorde assez facilement avec l’externalisation des fonctions souveraines de l’Etat vers des instances supranationales (Union Européenne, OTAN, TAFTA , etc.). Elle sert aussi de fondement justificatif au libéralisme/libertaire. 

    - Le pôle islamiste : L’immigration de masse a amené en France des populations qui loin de leur cadre de vie coutumier se retrouvent en situation d’anomie. Les cités sont tout sauf des ghettos (par exemple : 56 nationalités au Val Fourré et plus encore d’ethnies différentes). L’Islam est le seul point commun à ces populations maghrébines, subsaharienne ou turques, la seule référence pour dépasser l’identité de la cage d’escalier. La confrontation à l’offre d’intégration par les « valeurs républicaines » et  la société « libérale/libertaire » a suscité une réaction identitaire qui se traduit par un renforcement de la pratiques religieuse (ou plutôt des pratiques puisque dans le sunnisme, il n’y a pas de clergé susceptible d’homogénéiser ces pratiques).

    Ce pôle est dominé par des influences étrangères (heureusement diverses : saoudiennes, qataries, marocaines, turques…) qui subventionnent les mosquées et fournissent les imams suivant des logiques qui n’ont pas grand-chose à voir avec le bien commun de la nation française. D’autre part, il est normal que les adeptes d’une religion de la Loi espèrent établir une société conforme à la chariah.  

    Naturellement, on trouvera de nombreux exemples qui échappent à cette typologie (serviteurs de l’Etat souverainistes, catholiques bretons militants au PS, ou maghrébins convertis au christianisme ou au laïcisme, aussi il faut comprendre ces trois pôles comme des « idéal-types » qui, à la façon de Max Weber, sélectionnent les traits les plus pertinents pour permettre un raisonnement qui dépasse  une vision atomisée et « nominaliste » de la société française.

    Les enjeux de ces affrontements  idéologiques sont surtout symboliques : voile dans les lieux publics, mariage gay, déchéance nationale…  Mais chaque pôle pourra se prévaloir d’une légitimité qui pourra entrer en concurrence avec les deux autres :

    • celle de l’identité et des traditions coutumières françaises,
    • celle des institutions légales,
    • celle de la jeunesse et d’un accroissement exponentiel.

    Il y a donc, à présent, non plus deux, mais trois projets de société, provoquant le durcissement de chaque « camp », une radicalisation réactionnelle. 

    Deux contre un…

    Quelles alliances sont possibles pour établir une hégémonie ?

    Cependant, aucun de ces trois pôles ne semble – à présent en tout cas -  en capacité de soumettre les deux autres.  Pour construire un socle hégémonique susceptible de fonder un consensus, il est donc nécessaire de suivre une stratégie d’alliance. Trois combinaisons sont possibles :

    1. La stratégie du « think tank » socialiste terra nova. Les « clientèles » suscitées par le contrôle des administrations ne suffisent pas à assurer l’avenir du PS. Il faut donc s’appuyer sur  les groupes  libertaires (minorités de « genre », anciens soixante huitards devenus « bobos »…) -d’où l’ouverture du front des « réformes sociétales »- et pourquoi pas libéral/libertaire( Emmanuel Macron) et d’autre part, il importe aussi de capter les voies des immigrés.  Le thème un peu usé de l’anti-racisme n’y suffit pas. D’où la ralliement au modéle d’une société multi-culturelle, quitte à faire quelques entorses aux principes de « laïcité » au grand dam des intégristes des « valeurs républicaines ».

    Dans cette optique, l’adversaire idéologique principal, le « fédérateur externe », c’est le courant « catholique et français toujours » qu’il faut diaboliser (fascisme, populisme, « guerre civile »…) et écarter des médias contrôlables (en attendant de trouver les moyens de contrôler les réseaux sociaux d’internet). Le roman de Michel Houellebecq Soumission donne une idée du scénario  auquel cette stratégie pourrait aboutir.

    2. La stratégie de la résistance identitaire.  Il s’agit de défendre la France « coutumière »  (« on est chez nous ») particulièrement contre l’immigration de masse. Mais cette position suscite dans le spectacle de médias dominants l’accusation infamante de xénophobie voire de racisme. Il s’agit donc de contrer la diabolisation en  se « justifiant » par le vocabulaire du « consensus légal » de l’idéologie des « valeurs républicaines (d’où par exemple la surenchère laïque et républicaine du Front National).  En outre, comme s’opposer à l’immigration de masse vous fera considérer comme « raciste », il est plus « correct » de tenir un discours contre l‘Islam analogue à celui du « petit père Combe » contre le catholicisme. Bien entendu, ce compromis stratégique soulève l’inquiétude des catholiques les plus traditionnalistes qui comprennent qu’avec

  • Politique & Religion • L’anticatholicisme n’est-il aujourd'hui qu’un antioccidentalisme ?

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgDans cette tribune du Journal de Montréal [25.12] Mathieu Bock-Côté invite les sociétés occidentales à « assumer ce qu’on pourrait appeler les marqueurs identitaires les plus profonds de notre civilisation », notamment le christianisme et particulièrement l'héritage catholique. L'Eglise catholique elle-même ne nous y invite plus avec autant de netteté. Volens nolens, cet héritage demeure pourtant un marqueur fondamental de notre identité.  LFAR  

     

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    Dans un monde menacé par un islam politique particulièrement militant, certains esprits anachroniques sentent encore le besoin de sonner la charge contre le catholicisme, comme s’il fallait enfin en finir avec lui. C’est le cas d’une Femen qui s’est jetée sur la crèche du Vatican lundi matin pour s’emparer de la statue de l’Enfant Jésus en dénonçant le travers sexiste du catholicisme. Le procès est entendu : l’Église catholique est encore assignée au mauvais rôle, et les médias, globalement, aiment l’y maintenir, comme si elle représentait une survivance anachronique dans le monde moderne. Il faut lutter contre le catholicisme comme s’il demeurait le principal obstacle avant l’avènement d’un nouveau monde pour de bon délivré de la tradition. Chaque fois qu’on l’humiliera, on applaudira, d’autant plus que l’orthodoxie diversitaire aime mettre toutes « les religions » dans le même sac dès qu’il est question de l’émancipation féminine, ce qui permet de ne pas réfléchir à la question bien particulière de l’islam.

    Il est difficile de ne pas mettre en relation cette intervention des Femen avec l’absurde censure d’un film de Noël dans une école française quand les enseignants ont compris qu’il n’était pas sans lien avec les origines de cette fête et se sont empressés de l’arrêter en plein milieu. Pour reprendre l’explication loufoque rapportée par les journalistes qui ont rendu publique cette histoire, « il ne s'agit pas d'un film sur une légende de Noël mais sur l'histoire de la nativité ». On se demandera si celui qui a dit ça est complètement bête ou simplement de mauvaise foi. La scène est quand même d’une invraisemblable stupidité. On veut bien croire que la fête de Noël est aujourd’hui déchristianisée, au point même d’être neutralisée dans de plus vastes « fêtes de fin d’année », mais il n’en demeure pas moins que si l’histoire a ses droits, on conviendra au moins de ses origines chrétiennes. Faut-il désormais censurer toute mention des racines chrétiennes de l’Occident pour ne pas froisser les tenants de l’orthodoxie diversitaire et les représentants les plus intransigeants des religions non-chrétiennes ? Les Américains, sans se tromper, parlent depuis des années d’une guerre contre Noël.

    Plusieurs l’ont noté, le remplacement du traditionnel Joyeux Noël par Joyeuses Fêtes s’inscrit, consciemment ou inconsciemment, dans ce processus de déchristianisation de la culture. En 2009, les commerçants du Plateau Mont-Royal, à Montréal, avaient cru trouver la formule la plus inclusive qui soit pour ne vexer personne en souhaitant « Joyeux Décembre ». La formule était incroyablement ridicule mais montrait jusqu’où peut aller la censure du réel pour ne pas heurter les sensibilités minoritaires exacerbées qui hurlent à la discrimination dès qu’on redécouvre que toutes les religions n’ont pas laissé la même empreinte sur notre civilisation. Il y a dans le monde occidental un zèle déconstructeur qui pousse à vouloir éradiquer toutes les traces du christianisme, comme si on espérait un jour le chasser du décor et l’effacer de la vie publique : la diversité pourrait alors s’exprimer et le christianisme serait privé de ses derniers privilèges. On a pu le constater il y a quelques semaines encore avec l’affaire de la croix de Ploërmel, qu’on a prétendu condamner au nom de la laïcité alors qu’il s’agissait surtout de pousser plus loin la neutralisation de l’identité historique de la France. Un jour pour ne plus heurter personne, faudra-t-il changer de calendrier ?

    Sommes-nous encore dans un monde au moins partiellement chrétien ? Telle est la question. Il ne s’agit pas de savoir si nous croyons personnellement à la religion catholique, mais si nous assumons ce que Pierre Manent appelle la « marque chrétienne » de notre civilisation – c’est-à-dire que le catholicisme a servi de matrice civilisationnelle au monde occidental et qu’on ne peut nous y arracher complètement sans mutiler notre propre identité. On oublie aussi qu’on peut parfaitement assumer cette marque chrétienne et l’idée de laïcité, aussi fondamentale que nécessaire – les deux ne sont contradictoires que pour ceux qui peinent à réconcilier les différentes facettes d’une même civilisation. Il faut une certaine excentricité intellectuelle, en fait, aujourd’hui, pour croire que c’est le catholicisme qui menace la laïcité et qui cherche à occuper de nombreuses manières l’espace public en y faisant sentir de manière de plus en plus agressive sa présence.

    Une question essentielle surgit : comment maintenir vivant un patrimoine de civilisation marqué par le christianisme quand la foi qui l’alimentait est morte, ou du moins, complètement déculturée et pratiquée sérieusement seulement dans les marges ? Il faut, pour cela, amener la philosophie politique à réfléchir aux conditions mêmes de possibilité de notre civilisation. Il ne s’agit plus seulement de réfléchir au régime politique de la cité mais à la conception de l’homme sur laquelle elle repose – sur son anthropologie, pour le dire autrement. Cela implique aussi de dégager notre compréhension du politique d’un présentisme asséchant en renouant avec une conception historique de la communauté politique, qui fasse droit à la part sacrée de l’appartenance à la cité. En d’autres mots, on peut ressaisir le christianisme à travers un patriotisme de civilisation qui n’impose à personne quelque foi que ce soit mais qui réinscrit le politique dans l’histoire en se tenant loin de la tentation de la table-rase. L’art politique a davantage à voir avec l’histoire qu’avec la gestion.

    On y revient alors : ce n’est pas en déconstruisant elles-mêmes leur propre socle de civilisation que les sociétés occidentales sauront vraiment se montrer à la hauteur des exigences de l’hospitalité. Au contraire, plus elles se renient et moins ceux qui les rejoignent peuvent vraiment les aimer. La haine de soi ne fait rêver personne, le nihilisme non plus. Il ne s’agit pas de fantasmer sur je ne sais quelle reconfessionnalisation de l’État ou d’idéaliser de quelque manière que ce soit la parole du Pape ou d’autres officiels du monde catholique mais simplement d’assumer ce qu’on pourrait appeler les marqueurs identitaires les plus profonds de notre civilisation : la cité ne saurait être une simple structure juridique sans épaisseur historique et culturelle. Elle plonge ses racines dans le cœur de l’homme et ne saurait se fermer aux besoins fondamentaux de l’âme humaine. Mais pour plusieurs, aujourd’hui, cette simple évidence passe étrangement pour un scandale.   

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (71)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : ...Quasiment quatre ans après l'Humanité...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    La modestie des ressources de "L'Action française" est à mettre en parallèle avec celles - autrement abondantes !... - des souscripteurs qui permirent à Jaurès de fonder L'Humanité, presque quatre ans, jour pour jour, auparavant, le 18 avril 1904...
    Plusieurs personnalités participèrent au capital de "L'Humanité", entre autres, Léon Blum, Louis Louis-Dreyfus et Charles Louis-Dreyfus; Achille et Hélène Rosnoblet, prête-noms des Rothschild.
    Francis Delaisi, souscripteur lui aussi - écrit dans "La Guerre sociale" (16 et 22 novembre 1910) :


    "Les trois quarts des actions sont souscrites par trois personnes dont les noms doivent être retenus.
    L'une est M. Salomon Reinach, le frère de Joseph Reinach, que les Rothschild donnèrent comme secrétaire à Gambetta.
    L'autre, M. Lucien Lévy-Bruhl, philosophe éminent, est professeur à La Sorbonne, où il gagne environ 10.000 francs par an.
    On s'étonnerait qu'il plaçât 120.000 francs à fonds perdus dans un journal socialiste s'il ne passait pour être le dispensateur des libéralités des Rothschild parmi les jeunes revues qui naissent et meurent comme les feuilles dans les environs de l'Odéon.
    Quant au troisième, Picard, dit Le Pic, publiciste et polémiste de talent, il venait de tuer sous lui le journal "Les Droits de l'Homme", et s'il avait eu 125.000 francs à lui, peut-être les eût-il employés à défendre son propre journal".
    De même, la Compagnie des Agents de Change de Paris avait fourni 300.000 francs-or..."

  • Vidéo. Hilaire de Crémiers commente le dernier numéro de Politique Magazine et ... l'actualité

     

    Présentation du n° 170 de Politique magazine (juin 2018)

     

     Sommaire.

    • Éditorial. Ralliement par Hilaire de Crémiers
    • Actualité. Maître du monde ? par Hilaire de Crémiers
    • Fichier S ? Réponse au sommet ! par Jacques Trémolet de Villers
    • Concurrence et service public par François Reloujac
    • La crise actuelle de l’Université par Yves Morel
    • L’éolien industriel, ses mensonges et ses nuisances par André Posokhow

    Dossier : Les États généraux de la bioéthique

    Le Comité consulatif national d’éthique a rendu son rapport. Impossible de le dissimuler : les États généraux ont manifesté des oppositions fermes et raisonnées aux évolutions « sociétales » proposées. Aucune synthèse ou prétendue telle ne sera satisfaisante. La question fondamentale est de savoir quelle conception la France se fait de l’homme et de la vie humaine.

    • Bioéthique : vers une société sans relations par Philippe Mesnard
    • Des états généraux en vérité ou en prétexte ? Entretien avec Ludovine de La Rochère
    • Pour un « principe responsabilité » bioéthique par Matthieu Baumier
    • La vie humaine instrumentalisée. Entretien avec Jean-Marie Le Méné
    • L’État étend son domaine sur nos corps par Philippe Mesnard

    Monde

    • La Chine m’inquiète par Georges-Henri Soutou
    • Dépendance ou indépendance par Mathieu Épinay
    • Jérusalem, capitale d’israël par Olivier Pichon

    Libre propos

    • Une famille étonnamment prolifique par Bernard Leconte

    Humeur

    • Vive la grève ! par B.-S. Chambon

    Civilisation

    • Chronique littéraire de Michel Bouvier
    • Livres par Ch. T., HdC., Cl. W.
    • Théâtre par Madeleine Gautier et B.-S. Chambon
    • Musique par Damien Top

    Histoire

    • Le roi, ou l’incarnation du pouvoir par Anne Bernet

    La Chronique de Claude Wallaert

    Ont collaboré à ce numéro : Olivier Pichon, Bernard Leconte, Damien Top, Matthieu Baumier, André Posokhow, Philippe Mesnard.

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