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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Le jury du Prix des Impertinents 2012 a procédé à sa dernière sélection...

    Le jury du Prix des Impertinents 2012 a procédé à sa dernière sélection : 

    * Harold Bernat, Vieux Réac !, Flammarion;

    * François L’Yvonnet, Homo comicus ou l’intégrisme de la rigolade, Fayard / Mille et une Nuits;

    * Denis Tillinac, Considérations inactuelles : scandaleusement antimoderne, Plon;

    Le Prix des Impertinents récompense chaque année un ouvrage s’inscrivant à contre-courant de la pensée dominante. 

    Le jury  est formé par Christian Authier , Jean Clair, Louis Daufresne, Chantal Delsol, Bruno de Cessole, Paul- François Paoli, Jean Sévillia (président), Rémi Soulié (secrétaire général), François Taillandier et Eric Zemmour.

    Le vote final et la remise du prix  auront lieu le jeudi 25 octobre 2012 au restaurant Montparnasse 1900, partenaire du prix.

    Prix des Impertinents 2011 : Richard Millet, Fatigue du sens, éditions Pierre-Guillaume de Roux.

    Prix des Impertinents 2010 : Michèle Tribalat, Les yeux grand fermés. L’immigration en France, Denoël.

    Prix des Impertinents 2009 : Claire Brière- Blanchet, Voyage au bout de la Révolution, de Pékin à Sochaux, Fayard.

    Présentation des ouvrages :

     prix des impertinents

     119 pages, 8 euros

    Le réac (le bon : cultivé, ironique, mondain, sexy, en un mot luchiniste, comme le mauvais : limité, conservateur, nationaliste, rassis, en un mot lepéniste) a la fâcheuse tendance de comparer l'homme à l'homme, celui d'hier et celui d'aujourd' hui. Penchant anachronique et coupable à une époque qui érige l'adaptation en vertu cardinale : 'Surtout ne jugez pas, avancez... '

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    ------------prix des impertinents

     

     80 pages, 9 euros 

    Ce pamphlet est né d’un agacement, celui de voir parader sans vergogne, à longueur de médias, une ribambelle d’humoristes d’un nouveau genre, moins amuseurs que donneurs de leçons, moins  « comiques » qu’agents autoproclamés du Bien.Ils éreintent mais sans risque, ils accusent, ridiculisent, frappent de dérision sans ménager la moindre possibilité de défense. Des procureurs hargneux, dans des procès joués d’avance. Le sérieux, voilà l’ennemi.Ils règnent à la radio, à la télévision, dans la presse écrite, publient des livres, font des films, achètent des théâtres… C’est une nouvelle féodalité, avec ses prébendes et ses privilèges.C’est un nouvel intégrisme, celui de la rigolade. Il faut rire de tout mais avec eux. Le rire, « leur » rire est la norme. À les écouter, ils seraient l’actuelle incarnation de la liberté d’expression et de toutes les valeurs réunies de la démocratie. On croit rêver… Leurs saillies sont pourtant d’une incroyable platitude et leurs prêchi-prêcha, troussés à la va-vite, épargnent les vrais puissants. Curieuse époque que la nôtre, qui voit le « bas-bouffon » tenir lieu de conscience et de pensée. 

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    prix des impertinents

    151 pages, 16 euros

    Pour aller à contre courant, ne plus se laisser intoxiquer par la pub et les médias, ne plus chercher d'exutoire dans la drogue et les relations virtuelles, D. Tillinac incite les jeunes à être inactuels, à renouer avec des valeurs anciennes comme l'honneur, le ludisme, la gratuité, l'intime, l'humour, la discrétion et l'aventure.

    Quatrième de couverture

    C'est une relecture des Nourritures terrestres qui m'a incité à risquer ces pages. Je n'ai pas l'outrecuidance de me comparer à Gide, et il y a loin de la prétendue Belle Epoque à la nôtre. Ce petit livre n'est pas un précis de morale mais une simple mise en garde, d'aîné à cadet, ou à cadette : un nihilisme habillé de fausses vertus abuse les consciences et je souhaite qu'une autre génération ne se laisse pas flouer comme la mienne. Ma vie aurait connu des embellies plus franches si à l'âge des commencements une plume amie m'avait alerté sans me désenchanter. Tel n'aura pas été le cas ; j'ai caboté tout seul sur des esquifs d'infortune, à contre-courant de mon époque. Si je m'adresse à toi, c'est pour que tu te sentes moins seul que je ne le fus à l'heure des décollages. Ce vers quoi nous dérivons tous n'est ni rassurant ni exaltant, mais il ne tient qu'à toi de t'en évader. Toi avec d'autres : si vous êtes nombreux à déserter le champ clos et miné des idées convenues, une espérance poindra en place de vos désarrois. 

  • Voile islamique sur une affiche électorale : un (gros) caillou dans la chaussure LREM, par Gabrielle Cluzel.

    Les polémiques sont comme les petites fleurs au printemps : elles fleurissent, à tour de rôle, quand l’une se fane, l’autre prend le relais. Et tout cela avec une régularité cyclique de métronome.

    Voici donc revenu le voile islamique.

    gabrielle cluzel.jpegSur l’affiche de campagne des élections départementales de LREM pour le canton 1 de Montpellier apparaît une candidate voilée.

    Jordan Bardella, du RN, a réagi aussitôt sur Twitter : « C’est cela, la lutte contre le séparatisme, ? » Et c’est le député , délégué général de LREM, qui lui a répondu : « Les valeurs portées par LREM ne sont pas compatibles avec le port ostentatoire de signes religieux sur un document de campagne électorale. Soit ces candidats changent leur photo, soit LREM retirent leur soutien. » Il n’a tout de même pas signé d’un « Stanislas, belle journée ! » constellé d’émoticônes rieuses, mais cela sentait son community manager empressé, soucieux de tuer dans l’œuf le brain shaming que pourrait susciter un consommateur mécontent.

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    Les polémiques reviennent, donc, mais si les thématiques restent les mêmes, les positions avancent.

    Il n’y avait qu’au NPA, il n’y a pas si longtemps, que l’on osait montrer clairement une candidate voilée : c’était, d’ailleurs, pour Ilham Moussaïd, candidate NPA aux régionales en PACA, qu’un arrêt du Conseil d’État du 23 décembre 2010 avait tranché : « Il est permis de se présenter à une élection en arborant un signe religieux. » Effet papillon propre à la jurisprudence, un petit parti confidentiel sans réel poids démocratique embarrasse indirectement, des années plus tard, celui dit de la majorité.

    Interrogée, le 20 mars 2019, sur Europe 1, Marlène Schiappa avait déclaré, un peu embarrassée, « que ça devrait être étudié au cas par cas. Légalement, rien n’empêche une femme qui porte un voile de se présenter à des élections. Il n’est pas utile de crisper inutilement sur de tel sujets. » Avant de s’empresser de rajouter que la question ne se « posait pas à sa connaissance ».

    Sauf qu’à présent, elle se pose. Et cela canarde de tous les côtés en direction de Stanislas Guerini. De ses adversaires politiques – « Je crois que ce qui me sidère le plus, dans cette affaire, c’est un président de parti qui découvre ses candidats sur Twitter », ironise Nelly Garnier. « Vous retweetez l’extrême droite dans le plus grand des calmes », dénonce Raphaëlle Rémy-Leleu – à, plus gênant, son propre camp : Naïma Moutchou, députée LREM du Val-d’Oise, le met en garde : « Écarter cette candidate serait une discrimination […] Le mépris du droit, c’est l’agenda du RN. Pas le nôtre. »

    , elle, lui a apporté un soutien. Comme Gabriel Attal, ce mardi matin, sur Inter : « On ne souhaite pas présenter une candidate avec un signe ostensible religieux sur les documents officiels de campagne, c’est une question de choix . »

    Mais on voit que l’argumentaire est en funambule sur la même ligne de crête. Stanislas Guerini et Gabriel Attal, dans le tutu de la que leur impose une loi séparatisme dont l’encre n’est pas encore sèche, avancent à petits pas comptés, s’accrochant à l’ombrelle d’une sémantique finement pesée : « sur un document électoral », précise l’un, « sur les documents officiels de la campagne », renchérit l’autre. Céline Pina, pas du à se laisser embobeliner, ne s’y est pas trompée : « L’idée n’est pas d’enlever le voile pour la photo, mais de dénoncer le symbole qu’il représente. Une fois élue, elle pourrait le porter dans les assemblées délibérantes, donc ? »

    Car l’enjeu, c’est évidemment la présidentielle. Choisir, c’est renoncer, disait André Gide. Comment ne pas froisser cette sur laquelle on compte au second tour sans faire fuir cette droite que l’on doit séduire au premier ? Et avant cela, c’est LREM, très clivé sur ce sujet – on pense notamment à Anne-Christine Lang -, qui pourrait s’entre-déchirer.

     

    Gabrielle Cluzel

    Ecrivain, journaliste
  • Demain, 14h3O : dernier acte de la refonte complète de l'organisation interne de lafautearousseau

    lfar flamme.jpgBonjour à tous !

    Festina lente ! disaient les Anciens : Hâte-toi lentement !

    Depuis le mois de mai, j'ai lancé, avec toute mon équipe, une refonte et une rationalisation intégrale de notre cher lafautearousseau.

    Demain, à 14h30, accompagné de notre nouveau Trésorier, nous finaliserons l'ouverture de notre CCP "lafautearousseau" avec la conseillère financière de La Banque Postale. Le nouveau Paypal sera mis en ligne dans les jours qui suivent.

    Ainsi s'achève donc la dernière étape du processus entamé sereinement il y a environ cinq mois.

    La nouvelle architecture de lafautearousseau est donc simplifiée; pour trois fonctions, il n'y a plus qu'un seul titre, déposé à l'INPI et donc protégé par la loi : "lafautearousseau" :

    1. "lafautearousseau", pour le titre du quotidien que j'ai fondé le mercredi 28 février 2007;

    2. "lafautearousseau" pour l'Association qui le gère (notamment du point de vue financier/trésorerie);

    3. "lafautearousseau" pour le CCP et le Paypal sur lequel seront versés les dons de toute personne souhaitant nous aider.

    Toute ancienne structure est donc caduque, et dissoute de fait puisque - "lafautearousseau" étant maintenant une marque déposée - aucune personne physique, aucun Blog, aucune entité ne peut désormais parler en son nom, utiliser son titre et encore moins lancer des appels aux dons en son nom. Sauf à se mettre hors la loi, et à encourir les sanctions prévues à cette effet, sanctions réprimant la tromperie du public et ce que l'on appelle plus familièrement "les arnaques".

    Prenons un exemple, pour être tout à fait clairs : il existait naguère une association, "Les Amis de lafautearousseau" - dont j'étais secrétaire. Je m'en suis retiré, puisque j'ai fondé la nouvelle association "lafautearousseau", que je préside, rendant par là-même l'ancienne association périmée, caduque et donc dissoute de fait; en tout cas, dans l'impossibilité absolue, du point de vue juridique, de se mêler en quoi que ce soit de la vie de "lafautearousseau", surtout en ce qui concernerait d'éventuelles demandes de fond, ce qui tomberait bien évidemment sous le coup de la loi...

    Voilà pour les informations que je souhaitais vous communiquer.

    Maintenant, il nous reste à poursuivre notre action, notre "marche en avant" avec vous tous, chaque jour plus nombreux et plus enthousiastes (les statistiques de fréquentation sur facebook - qui nous est pourtant carrément hostile - ne trompent pas...); cette action, vous la connaissez bien, puisque, depuis le début, nous l'avons inscrite dans le sillage de la grande Action française : c'est une action "réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime", selon le mot de Léon Daudet.

    François Davin, Blogmestre, et toute l'équipe de lafautearousseau

    lafautearousseau.jpg

  • Aujourd'hui, 14h3O : dernier acte de la refonte complète de l'organisation interne de lafautearousseau

    lfar flamme.jpgBonjour à tous !

    Festina lente ! disaient les Anciens : Hâte-toi lentement !

    Depuis le mois de mai, j'ai lancé, avec toute mon équipe, une refonte et une rationalisation intégrale de notre cher lafautearousseau.

    Aujourd'hui, à 14h30, accompagné de notre nouveau Trésorier, nous finaliserons l'ouverture de notre CCP "lafautearousseau" avec la conseillère financière de La Banque Postale. Le nouveau Paypal sera mis en ligne dans les jours qui suivent.

    Ainsi s'achève donc la dernière étape du processus entamé sereinement il y a environ cinq mois.

    La nouvelle architecture de lafautearousseau est donc simplifiée; pour trois fonctions, il n'y a plus qu'un seul titre, déposé à l'INPI et donc protégé par la loi : "lafautearousseau" :

    1. "lafautearousseau", pour le titre du quotidien que j'ai fondé le mercredi 28 février 2007;

    2. "lafautearousseau" pour l'Association qui le gère (notamment du point de vue financier/trésorerie);

    3. "lafautearousseau" pour le CCP et le Paypal sur lequel seront versés les dons de toute personne souhaitant nous aider.

    Toute ancienne structure est donc caduque, et dissoute de fait puisque - "lafautearousseau" étant maintenant une marque déposée - aucune personne physique, aucun Blog, aucune entité ne peut désormais parler en son nom, utiliser son titre et encore moins lancer des appels aux dons en son nom.

    Sauf à se mettre hors la loi, et à encourir les sanctions prévues à cette effet, sanctions réprimant la tromperie du public et ce que l'on appelle plus familièrement "les arnaques".

    Prenons un exemple, pour être tout à fait clairs : il existait naguère une association, "Les Amis de lafautearousseau" - dont j'étais secrétaire. Je m'en suis retiré, puisque j'ai fondé la nouvelle association "lafautearousseau", que je préside, rendant par là-même l'ancienne association périmée, caduque et donc dissoute de fait; en tout cas, dans l'impossibilité absolue, du point de vue juridique, de se mêler en quoi que ce soit de la vie de "lafautearousseau", surtout en ce qui concernerait d'éventuelles demandes de fond, ce qui tomberait bien évidemment sous le coup de la loi...

    Voilà pour les informations que je souhaitais vous communiquer.

    Maintenant, il nous reste à poursuivre notre action, notre "marche en avant" avec vous tous, chaque jour plus nombreux et plus enthousiastes (les statistiques de fréquentation sur facebook - qui nous est pourtant carrément hostile - ne trompent pas...); cette action, vous la connaissez bien, puisque, depuis le début, nous l'avons inscrite dans le sillage de la grande Action française : c'est une action "réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime", selon le mot de Léon Daudet.

    François Davin, Blogmestre, et toute l'équipe de lafautearousseau

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  • LA FIFA, MIROIR DE NOTRE MONDE, par Georges-Henri Soutou, de l'Institut

    L'ex-tout-puissant président de la Fifa, Sepp Blatter.

     

    Nous vivons dans un monde de plus en plus judiciarisé dans lequel le droit anglo-saxon et la justice américaine s'imposent de plus en plus ' comme des normes universelles. C'est la principale leçon du « fifagate », cette crise qui secoue la Fédération Internationale de Football.

    La crise de la Fifa résume notre monde, beaucoup plus qu'on ne l'imagine et au-delà du côté anecdotique de la crise actuelle. Tout d'abord, constatons que l'on a affaire, avec le football, à une véritable religion, la seule véritablement universelle. Le scandale n'est pas seulement une affaire de corruption, mais il est perçu dans l'opinion comme un sacrilège, comme un crime simoniaque. D'où son retentissement et le danger que l'indignation moralisante l'emporte sur l'analyse d'une très intéressante organisation.

    La Fifa réunit 209 fédérations nationales, regroupées en six confédérations continentales. Elle comporte un ensemble de conseils, de secrétariats, de commissions et d'organismes divers. De ce point de vue, sa structure n'est comparable qu'à l'Onu. Elle représente l'un des aspects de la réalité internationale, toujours fondée, quoi qu'on veuille, sur les Etats-nations et leurs émanations. 

    En effet, dans ce système, toutes les fédérations pèsent le même poids en matière de votes : comme beaucoup sont minuscules et dépendent entièrement des subventions de la Fifa, il est tentant pour les dirigeants de celle-ci de se faire élire - ou réélire - en se constituant une majorité à coups de largesses... En d'autres termes : grâce à des subventions parfaitement autorisées et assumées par le système. C'est un processus électoral de type démocratique bien connu. Laissons de côté le problème d'éventuels faits de corruption. Dans l'absolu, ne faut-il pas préférer des actes individuels de corruption illégale à un système généralisé de corruption institutionnelle ?

    Bien entendu, une élection à telle ou telle instance de la Fifa comporte toute une série d'avantages personnels et de carrière, parfaitement statutaires, que l'on retrouve dans toutes les grandes organisations internationales. On en pense ce que l'on veut, mais il n'y a là rien d'illégal. Le problème commence ensuite, quand il s'agit de décider où se tiendra la prochaine coupe du monde, comment les droits télévisés seront répartis, etc. Avec un revenu de plus de cinq milliards d'euros pour la période 2011-2014, provenant des grandes sociétés sponsorisant la Fifa et de la vente des droits de retransmission, on comprend l'importance des enjeux. Or, en 2010, le comité exécutif a pris une série de décisions qui ont étonné : il a attribué d'un coup l'organisation des deux coupes du monde de 2018 et 2022, ce qui déroge à la procédure habituelle. Si la coupe de 2018 revient à la Russie, ce qui peut se justifier, celle de 2022 aura lieu au Qatar. Un choix des plus surpgenants : ce micro-État est peu important du point de vue footballistique. Pire, le climat y interdit des matchs l'été, obligeant de les organiser en hiver. Conséquence directe : le calendrier des rencontres des pays membres s'en trouvera totalement bouleversé. Ce sont les soupçons de corruption suscités par cette double décision qui vont déclencher l'avalanche judiciaire que l'on connaît.

    PAS DE CONSEIL DE SÉCURITÉ À LA FIFA

    S'il n'est pas utile d'ajouter de commentaires sur l'enquête en elle-même, il faut souligner que l'Onu, fort critiquée et souvent critiquable, possède une supériorité sur la Fifa : l'existence du Conseil de sécurité et de ses membres permanents. Il s'agit là de puissances efficientes, aux responsabilités mondiales, qui se tiennent au-dessus des jeux de pression et d'influence, qu'ils soient internes ou externes. Certes, le droit de veto des membres permanents bloque souvent le système, mais ceux qui préconisent de le supprimer ou de le limiter accorderaient du coup plus de pouvoir à l'ensemble fort composite des pays membres de l'Onu, ce qui risquerait de conduire exactement à la même crise que celle de la Fifa. Voilà pourquoi cette dernière nous en dit tant sur l'évolution d'un monde pris entre mondialisation et résilience de l'État-nation.

    Par ailleurs, dans ce que les médias ont appelé le « fifagate », le coup d'envoi est venu du ministère de la Justice américain, qui s'attribue de plus en plus une compétence universelle. C'est à sa demande qu'ont été interpellées quatorze personnes à Zurich, deux jours avant la réélection du président de la Fifa, Sepp Blatter. Sans compter l'ouverture d'autres instructions frappant des dirigeants importants. Tout l'objet de l'enquête est de déterminer les modalités de l'attribution des coupes du monde de 2018 et 2022. Les procédures, qui ne respectent pas, semble-il, les droits de la défense ont fait l'objet de critiques. Retenons deux choses : l'un des membres de la commission d'éthique de la Fifa est l'ancien procureur général de New York... et sa femme est employée par le FBI ! Au-delà de l'anecdote, on constate surtout que des crimes de la seconde guerre mondiale au secret bancaire suisse et aux opérations des banques étrangères, la justice américaine, derrière des prétextes juridiques spécieux et maniant la menace de rétorsions économiques (interdiction d'exercer aux États-Unis, refus d'autoriser de se porter candidat à certains marchés publics, etc.) se constitue en instance juridique mondiale. 

    Dans cette affaire, personne n'est forcé de partager le soupçon immédiatement exprimé par le président Poutine : les États-Unis auraient déclenché l'affaire pour remettre en cause l'attribution de la coupe du monde de 2018 à la Russie...

    EXTENSION DE L'INTERVENTIONNISME AMÉRICAIN

    Mais il ne se trouve aucune obligation non plus de partager la satisfaction béate de ceux qui pensent que seuls les États-Unis sont capables d'apporter un peu d'ordre et de justice dans la jungle mondiale, argument majeur distillé lors de cette crise de la Fifa. Cette question de l'extension à l'étranger de l'action de la justice américaine est pourtant capitale, quoique peu perçue ou passée sous silence. Le scandale de la Fifa rejoint ici la question de l'Accord de Partenariat transatlantique, en cours de négociation entre les États-Unis et la Commission de Bruxelles. En effet, si le traité est conclu, les acteurs économiques deviendraient indépendants des États et même de la Commission : toute modification ultérieure de l'accord pourrait être attaquée par eux devant les tribunaux. Ceux-ci et, au premier rang bien sûr, les tribunaux américains - rappelons qu'il existe un seul système judiciaire américain, contre 28 en Europe : tout le monde introduirait son affaire aux États-Unis... - deviendraient l'instance de régulation essentielle d'un commerce transatlantique devenu, comme tant de secteurs de la vie occidentale, complètement judiciarisé et selon les normes juridiques américaines, fort différentes de celles de l'Europe. La question de la crise de la Fifa nous entraîne ainsi bien au-delà de son objet immédiat...

     

    Georges-Henri Soutou  - Politique magazine

     

  • LA PRÉFÉRENCE NATIONALE POUR LA MÉDIOCRITÉ : Le dernier livre d'Yves-Marie Laulan

    Couverture Préférence nationale.png

    L'auteur livre dans cet ouvrage son état des lieux de la scène politique française, déplorant la médiocrité des chefs de l'état depuis une trentaine d'années. Il analyse, à travers les sujets qui ont occupé l'actualité dernièrement, la politique économique, diplomatique et migratoire de la France. La dernière partie de l'ouvrage est consacrée aux conflits ukrainiens, avec le réveil d'une "guerre tiède" ranimée par Vladimir Poutine. ♦

    LA PRÉFÉRENCE NATIONALE POUR LA MÉDIOCRITÉ

    Yves-Marie Laulan

    226 pages - Prix éditeur : 23 € 

    PRESENTATION DE L'OUVRAGE

     

  • Tout ce qui est Racines est bon : la Saint Nicolas et le Marché de Noël de Strasbourg...

    Notre Album Fêtes de France, Identité française..., en voie d'achèvement, vous propose deux photos expliquant la célébration de Saint Nicolas (dénaturé en Père Noël par le mercantilisme anglo-saxon), à l'origine directe du Marché de Noël de Strasbourg, qui vient de s'ouvrir pour la 450ème année, et dont le nom véritable est Christkindelsmärik, ou "marché de l'enfant Jésus"...

    Cet Album est divisé en deux parties : les fêtes profanes et les fêtes religieuses, ces fêtes qui "font", qui "sont" la France...

    N'hésitez pas à le consulter !

    1. La Saint Nicolas...

    2. Le Christkindelsmärik de Strasbourg...

    et toutes les autres fêtes, bien sûr !

    lafautearousseau

  • Jean-Frédéric Poisson chez Les Eveilleurs : la vidéo intégrale...

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    Un grand merci à nos amis Les Éveilleurs pour ce nouvel entretien vidéo, cette fois avec Jean-Frédéric Poisson, Ancien Député, Président du Parti chrétien démocrate rebaptisé récemment VIA / la voie du peuple.

    Au cours de cet échange, Jean-Frédéric Poisson revient sur l’actualité française de cette fin d’année 2020, marquée par les prémices d’une crise sociale et économique majeure dans le contexte de la pandémie de Covid19.

    Il est aussi interrogé sur son projet de redressement pour la France, quelques semaines après l’annonce de sa candidature à l’élection

     

  • Sur Valeurs Actuelles, LA VÉRITÉ SUR L'ÉCRITURE INCLUSIVE (Débunkage #8).


    Depuis quelques années, de plus en plus d'associations militent pour l'intégration de l'#écritureinclusive dans la langue française. Elle s'impose au point d'investir le monde professionnel, les institutions et les universités. #Motsépicènes, accord de proximité, #pointmédian,... L'écriture inclusive : évolution nécessaire pour favoriser l'égalité ou catastrophe linguistique imposée ? Décryptage.

    00:00 Introduction

    00:30 Générique

    00:36 Présentation de l'écriture inclusive

    02:21 Problème 1 - Confusion de genres

    04:15 Problème 2 - Lisibilité

    04:53 Problème 3 - Apprentissage & handicaps

    06:07 Constat

    06:51 Conclusion

  • Les partis politiques sont-ils une plaie pour la France ? C'est la question que pose Florian Toumit, journaliste, dans B

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    Nous ne sommes pas seuls à contester le régime politique qui détruit la France. Dans le concert des dénonciations de ce que nous appelons aussi le Système, nous devenons même largement minoritaires. Ces analyses, cette remise en cause, empruntent souvent à l'héritage de l'Action française : on le verra ici en lisant l'article qui suit, signé Florian Toumit, dans Bouleverd Voltaire. Mais, bien souvent ces analyses du contexte actuel précèdent les nôtres, vont plus loin. La crise - pas seulement économique, mais totale, globale - est passée par là et ouvre les yeux de nos compatriotes. Tant mieux, décidément ! Lafautearousseau  •  
     

    eb5ba875c43c79e0bff1fd8cddc077b9.jpegUn (trop) grand pan de la politique actuelle est de se soucier de l’intérêt du parti, de l’appareil, bien plus que de l’intérêt de ses militants et – pis !- de la France.

    Les élections départementales de mars 2015 se rapprochent petit à petit et déjà voit-on pointer (comme l’iceberg) le bout des tractations politiciennes pour sauver ou engrosser les différents partis.

    Entre chaque élection, les luttes internes se mettent en place, les transfuges se montrent, chaque parti compte ses troupes, ses élus et ses électeurs comme on compte sa monnaie. Cet imbroglio est terrible quand il se fait devant la chute des derniers pans de la société française.

    Justement, la société française a fourni assez d’intelligence pour y puiser et trouver, en elle-même, la solution à ses problèmes actuels. On peut notamment citer la philosophe Simone Weil et sa brillante Note sur la suppression générale des partis politiques.

    « L’idée de parti n’entrait pas dans la conception politique française de 1789, sinon comme mal à éviter. Mais il y eut le club des Jacobins. C’était d’abord seulement un lieu de libre discussion. Ce ne fut aucune espèce de mécanisme fatal qui le transforma : c’est uniquement la pression de la guerre et de la guillotine qui en fit un parti totalitaire.
    Les luttes des factions sous la Terreur furent gouvernées par la pensée si bien formulée par Tomski
     : “Un parti au pouvoir et tous les autres en prison.” Ainsi sur le continent d’Europe le totalitarisme est le péché originel des partis.
    C’est d’une part l’héritage de la Terreur, d’autre part l’influence de l’exemple anglais, qui installa les partis dans la vie publique européenne. Le fait qu’ils existent n’est nullement un motif de les conserver. 
    »

    La bataille des opinions va faire rage et le théâtre, le cirque, va recommencer dans une sempiternelle tragi-comédie dont le peuple de France est la victime (famille, social, immigration massive, politique étrangère).

    L’historien de l’Action française, Jacques Bainville, le déplorait déjà au début du XXe siècle :

    « Dans un siècle où la pensée dispose de la télégraphie sans fil [aujourd’hui, nous dirions Internet, NDLR], où le voyage à vol d’oiseau est rendu possible, où tout va si vite qu’on n’a plus de temps pour rien, le Parlement reste le seul endroit où l’on jauge les hommes à l’abondance de leurs paroles — c’est-à-dire en somme à leur difficulté de s’exprimer clairement. »

    Ainsi ces épiciers, tous progressistes sur les idées et tous réactionnaires sur leurs privilèges de rentier de la politique, restent accrochés aux différents partis comme des moules à plusieurs rochers » (les allers-retours dans l’hémicycle se multiplient). Jacques Bainville poursuit :

    « Une minorité, c’est un régime de république. Des partis, des factions s’y forment. Les grands parlent haut. L’opinion a voix au chapitre et l’intérêt public n’a plus de gardien sûr. »

    La France a traversé plusieurs régimes politiques. Qu’en sera-t-il de celui-ci et de ses partis ?  

     

    Boulevard Voltaire

  • 16 Octobre 1914 ... Le vieux Clemenceau, enfileur de lieux communs, débitant d'idées reçues

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    Derrière les beaux dehors, il y a de tristes réalités. On dit avec recueillement et enthousiasme, en parlant des Anglais, des Belges et de nous : "les alliés". Cependant il est sût que tout ne va pas toujours pour le mieux au sein de l'alliance. Je suis informé aujourd'hui avec plus de précisions que le mois dernier qu'au moment des intrigues menées par la faction de Joseph Caillaux, Lord Kitchener et sir John French ont voulu rompre leurs relations avec la France et menacé d'aller porter les opérations de l'armée anglaise pour son propre compte en Belgique et peut-être au Danemark. Rien n'eut été plus agréable aux Allemands, dont le plan a toujours consisté à battre les alliés en détail. Heureusement le bon sens aura prévalu. Mais comme la cuirasse en est fragile ! Quand on pense que La Guerre sociale de ce grossier ignorant d'Hervé est devenue quotidienne depuis que la guerre fait rage, et qu'il se trouve un nombre considérable de Parisiens pour acheter cet organe d'anarchistes petits-bourgeois, on peut se demander si la bêtise de nos concitoyens n'est pas incurable. D'ailleurs le vieux Clemenceau, enfileur de lieux communs, débitant d'idées reçues, jouit également d'un crédit, trouve des lecteurs pour son journal qu'il appelle L'Homme enchaîné depuis que L'Homme libre a été huit jours interdit. Ces plaisanteries de boutique ne révoltent pas le public, et Maurras est seul à avoir donné à Clemenceau le nom qui lui convient pour les grognements que le vieux plaisantin a fait entendre contre les chefs depuis le commencement de la guerre : Thersite*.

    Pour être juste, il convient d'ajouter que Clemenceau a rendu un service en s'opposant à l'entrée de Joseph Caillaux dans le ministère. Le président Poincaré aurait tout cédé et, pour arranger les choses, proposait de dédoubler les ministères : ainsi Ribot aurait eu les Finances et Caillaux le Trésor. On m'assure que Delcassé aurait dit au président : "Alors vous allez, poursuivre votre combinaison, donner les Affaires étrangères à Doumergue et à moi les protectorats ?".

    Delcassé serait résolu à exiger à la paix la rive gauche du Rhin pour la France. Lavisse** et Victor Bérard*** - réconciliés pour la circonstance - organisent un grand mouvement d'opinion en faveur de cette idée pour que, le moment venu, la presse française soit unanime à la soutenir.

    Ce soir, nous apprenons la mort du marquis de San Giuliano. Décidément, la mort travaille contre l'Allemagne et lui enlève, les uns après les autres, ce qu'il lui restait d'amis. Après le Hohenzollern qui régnait à Bucarest sous le nom de Carol, voilà que disparaît le ministre italien qui avait renouvelé la Triplice. 

    La censure nous a demandé de ne pas commenter la mort du marquis sicilien. J'avais déjà écrit un article où je rappelais qu'à ceux qui s'étonnaient de sa fidélité à la Triplice, San Giuliano avait coutume de répondre : "Che vuole ! En cas de guerre les Allemands seraient à Paris dans les trois semaines !" La censure n'a pas souffert que ce souvenir fût rappelé. Pourtant, il est bien encourageant pour nous. Les Allemands n'ont pas été à Paris dans les trois semaines fixées, et l'Italie est restée neutre.

    Le système de la censure, le système purement négatif du caviar, mais du caviar en blanc, est d'ailleurs bien maladroit. La censure coupe des articles, des paragraphes dans les articles, des phrases dans les paragraphes, des mots dans les phrases. On s'ingénie à chercher ce qui a été supprimé et l'on trouve souvent. Quand on en trouve pas, la peur ou la malveillance font lire des choses infiniment plus graves que celles qu'on a voulu cacher. Comment n'interpréterait-on pas, à Rome par exemple, les blancs d'un article nécrologique sur le marquis de San Giuliano ! D'ailleurs la preuve que, si la censure est nécessaire et légitime, l'usage qu'on en fait est gauche, se tire d'un article du Lokal Anzeiger (de Berlin) du 5 octobre, qui déduit de l'aspect des journaux français , avec leurs coupures et leurs pages blanches, que la guerre civile dévaste la France dont les régions non envahies sont à feu et à sang et révoltées contre le gouvernement. 

    Sans transition nous sommes passés du régime de la liberté absolue de la presse à un régime de restriction et de prohibition. Il faut approuver bien haut le régime de la censure. Mais il est bien visible qu'on l'applique sous sa forme la plus primitive et même la plus barbare : en ceci comme en bien d'autres choses, cette guerre est une guerre subie, une guerre qui n'a pas été préparée et où l'improvisation a joué un rôle beaucoup plus grand qu'il n'eût fallu.   u  

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    * Thersite, personnage grotesque de l'Iliade, qui s'en prend aux héros Achille et Patrocle.

    ** Ernest Lavisse (1842-1922), historien, membre de l'Académie française, directeur de l'Ecole normale supérieure, directeur de La Revue de Paris.

    *** Victor Bérard (1864-1931), heléeniste, chroniqueur de politique étrangère à La Revue de Paris de 1904 à 1911, titulaire de la chaire de géographie historique à l'Ecole des hautes études; Lavisse et Bérard s'étaient séparés en 1911 sur l'affaire marocaine, Bérard reprochant à Lavisse d'être trop lié aux milieux coloniaux.

  • SOCIETE • Terrorisme : prions pour Paris ?

     

    Thibaut Picard Destelan, dans Causeur : « Face à l’horreur, mieux vaut méditer que jouir sans entraves » - D'intéressantes réflexions dont on peut débattre ... 

    Quelle belle tirade que celle de Michel Hazanavicius dans Première ! « Baiser, rire, manger, baiser, boire, lire, baiser, discuter, manger, argumenter, peindre, baiser, lire, baiser, s’engueuler, dormir, regarder des films, mais surtout baiser, et éventuellement se taper une joyeuse petite branlette ». Voilà ce qui, selon le réalisateur définirait la belle spécificité du Français… ce qui est sensé lui apporter la victoire ! Certes on y reconnaît le style satirique de celui qui nous a fait rire de la franchouillardise dans OSS 117, mais le sourire (jaune) qu’arrache cette harangue est loin des esclaffements gaulois si chers à Hubert Bonnisseur de La Bath.

    Au fond, cette sortie est bien triste, car elle révèle à quel point nos libertés conquises sont devenues des plaisirs qui s’imposent sans désir ni doute : elles sont l’algorithme à entrer dans le robot « French 2.0.15 ». Juxtaposer la sexualité débridée et l’apéritif en terrasse, c’est admettre notre abrutissement face à nos instincts : manger, boire, jouir ! Pourquoi ne pas plutôt justifier d’un réel art de vivre qui s’exprime par la manière, toujours française, de rendre beau ce qui est nécessaire : de ne pas manger mais prendre un repas – de préférence cuisiné avec soin, de ne pas boire mais déguster un vin, de ne pas s’habiller mais faire de la mode ? Hazanavicius admet sans y penser que son divertissement n’est pas un but à poursuivre, ni une valeur à défendre mais la fuite inexorable des âmes perdues que Pascal expliquait ainsi : « Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, se sont avisés pour se rendre heureux, de n’y point penser.»

    Aujourd’hui la mort et l’ignorance sont de retour, plus fortes que nos jeux insouciants. Alors quand certains défendent la France à coup de « sortez couverts » et « ce soir on picole », d’autres prennent le temps d’interroger notre « modèle de civilisation » – comme Madeleine de Jessey dans Figarovox. Selon la porte parole de Sens Commun « La culture du seul divertissement et de la consommation sans limites ne satisfait plus personne ». Ce bonheur au rabais que l’on traque et dont Pascal nous dit qu’il est ce que nous nous fuyons dans le divertissement est la cause de notre appauvrissement culturel ; aujourd’hui cristallisé dans notre incapacité à nous réunir sous des bannières plus grandes que les plaisirs individuels. De tout façon, nous avions déjà tété nos plaisirs jusqu’à lie, descendant dans une torpeur qui profitait à nos adversaires.

    Il conviendrait alors d’éveiller nos cœurs à quelque chose de plus grand ; mais avec la peur du terrorisme est venue un refus catégorique de l’idéal, le libertarisme sociétal n’admettant pas que l’homme se meuve pour plus grand que lui. Ainsi, le refus de l’islamisme se change en refus de la religion. D’un côté on dit « pas d’amalgame » entre musulman et islamiste. De l’autre on fait l’amalgame entre islamisme et religion… il faut savoir ! Luc Le Vaillant, dans Libération, se plaint du hashtag #prayforparis qu’il accuse de « faire le jeu du religieux et de ses guerres ». Cela prouve bien l’inculture du personnage. On n’est pas musulman ou chrétien comme on est Samsung ou Apple ! En tant que relation avec Dieu, la religion est un acte personnel : elle fait partie de l’identité du croyant et de la culture des peuples.

    C’est pourquoi la laïcité ne doit pas être une religion comme les autres ; sinon elle se fera marginaliser par l’islamisme, de la même manière qu’elle a marginalisé la chrétienté. Pour être plus forte, la France doit, au contraire, faire la paix avec son passé. Daech, lui ne l’a pas oublié puisqu’il n’a pas attaqué l’« incroyance festive » que défend Libération, mais « celle qui porte la bannière de la croix », « les croisés » (cf. communiqué EI du 14 novembre). Accepter #prayforparis c’est admettre l’existence indéniable d’un héritage religieux dans la culture occidentale, et opposer cette barrière aux assauts de Daech – qui prend d’ailleurs soin de détruire les œuvres d’art partout où il en rencontre, comme s’il ne pouvait supporter la bravade de la beauté.

    Nous devons retrouver notre histoire et nous nourrir de tout ce qu’elle contient de contradictoire avec l’islamisme : des trésors de notre culture tellement plus fort que ce que défend le libertaire individualiste ! La chevalerie, les cathédrales, la renaissance sont des pages de l’histoire certes moins médiatiques que la révolution où la résistance, mais elles portent aussi en elles un fragment de ce que sont les Français. Des protecteurs et non des brutes, des pèlerins et non des conquérants, des chercheurs ardents de la vérité dont l’histoire – à la beauté trop méconnue – chante les louanges aux oreilles sourdes et ivres du jouisseur parisien.

    Il ne s’agit pas de se bâtir une histoire de propagande mais de retrouver dans nos mémoires si tristement sélectives ce qu’il y reste de fierté. Il est par exemple de bon ton de qualifier le terroriste de moyenâgeuxnec plus ultra de l’insulte dans notre monde de progrès. Quelle offense faite à mille années de notre histoire ! Natacha Polony disait quelques jours avant les attentats : « Il s’est passé [en France] un moment de la conscience humaine ». Si l’on refuse de l’admettre, si l’on ne trouve rien d’autre à défendre que la clownerie moribonde de nos divertissements, alors nous avons déjà perdu.  

  • Le cinéma, quel roman ! Deux romans de la rentrée explorent les coulisses, par Frédéric Rouvillois*

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    « À la fin, les noctambules se retrouvent sur la plage. Les pêcheurs hissent un filet où ne se débat déjà presque plus le monstre marin qu’ils viennent d’attraper. Après avoir longuement contemplé l’oeil glauque de la bête, Marcello entend la voix d’une jeune fille qui l’appelle. Il la connaît, elle incarne l’innocence, la pureté. Séparé d’elle par l’embouchure d’une petite rivière, il feint de ne pas comprendre et rejoint le groupe de fêtards qui l’attend ». La dernière scène de la Dolce Vita laisserait-elle entrevoir le sens véritable du cinéma qui, comme métaphore de la vie moderne, ne serait pas une quête, mais un renoncement -renoncement mélancolique mais sans appel à la pureté et à l’innocence ? C’est ce que suggèrent ces jours-ci deux beaux romans au titre plus jovial que leur contenu, Pas ce soir, Joséphine, d’Éric Alter, et Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive, de Christophe Donner.

    Ce dernier s’attaque, sur le mode décidément efficace de la non fiction, à un célébrissime inconnu, Jean-Pierre Rassam, étoile montante puis filante de la production cinématographique française, retrouvé mort à 43 ans au domicile de sa compagne Carole Bouquet. Le voyage au bout de la nuit américaine commence par un suicide – le 31 décembre 1966, celui d’un autre producteur mythique, Raoul Lévy, le découvreur de Brigitte Bardot, qui se tue d’un coup de fusil dans le bas-ventre à la porte, close, de sa maîtresse. Et le voyage se poursuit autour de Rassam, dilettante génial qui, un peu par hasard, parce que sa sœur adorée devient la femme de Claude Berri dont la sœur adorée est devenue la maîtresse de Maurice Pialat, va se lancer dans la production sans trop savoir pourquoi, fort de son goût de la fête, de sa prodigieuse énergie vitale, de son charisme et de l’immense fortune paternelle. « Produire, produire, il adore le mot produire ». Mais il lit à peine les scénarios des films qu’il lance, en condottiere mésopotamien, à la face d’une France qui s’ennuie. Pialat et Nous ne vieillirons pas ensemble, Jean Yanne, dont il produit Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (énorme succès) puis Les Chinois à Paris (énorme four), ou Marco Ferreri et sa Grande bouffe, qui fleure bon la révolution – mais celle du nihilisme. Et puis Godard, Bresson, Polanski. Pourtant, que faire après ça, alors que dans l’hexagone, ce sont les Charlots qui remplissent  les salles obscures ? Joueur compulsif, drogué jusqu’à l’os, Rassam se voit en Napoléon des toiles. Il n’a que trente-trois lorsqu’il tente – pourquoi pas, au fond ?- de mettre la main sur la Gaumont, mais il se fait rafler la mise par son associé, et sombre définitivement. Dans le tunnel de l’échec, de l’ombre et des substances illicites, jusqu’à son suicide un jour de janvier 1985.

    Acteur de seconde zone mais observateur désabusé, le destin de Norman, le narrateur de Pas ce soir Joséphine, n’est pas beaucoup plus guilleret. C’est d’ailleurs lui qui racontait la scène finale de la Dolce Vita, comme un précipité de la sienne. Celle d’un comédien qui attend, dans une grande ville de la Côte d’Azur, le retour de la vedette qui s’est cassé  une dent avant de venir en glissant sur une marche de piscine. Celle d’un type qui tourne en rond -autre façon de voyager au bout de la nuit-, d’une manière qui rappelle irrésistiblement Houellebecq, incontournable prophète de notre époque. Le film où Norman doit jouer est un remake de Certains l’aiment chaud, et  lui-même n’y a qu’un rôle modeste : les filles qu’il rencontre sur le tournage et qui se déshabillent dans sa chambre déclarent qu’il est « un peu célèbre », ce qui achève de le déprimer. «  Si ça continue, je vais devenir un acteur fantôme. Au générique, personne ne saura qui je suis (…). Mon nom fera fureur dans les jeux concours. La question qui me concernera vaudra au moins 1 million d’euros ». Du moins y a-t-il des filles qui se déshabillent dans sa loge : il est juste assez célèbre pour cela. Mais en fait, non, même pas. Et ces amours furtives, si jeunes et jolies soient-elles, ne sont pas grand-chose d’autre qu’un remake : pas étonnant que la plus désirable de ses maîtresses rappelle à un amour de collège, et qu’elle écrive un mémoire de fin d’études sur les fantômes au cinéma. Le miroir aux alouettes n’est pas une promesse de bonheur, ça se saurait, et en fin de compte, chacun repart de son côte essayer de réaliser son propre petit rêve. Comme le Marcello de la Dolce vita, regardant avec un sourire gêné celle qui lui offrait la rédemption avant de hocher la tête, de feindre l’incompréhension, et de tourner les talons pour rejoindre sa bande, vers la nuit.  ♦ 

    Eric Alter, Pas ce soir, Joséphine, Pierre-Guillaume de Roux, 2014

    Christophe Donner, Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive, Grasset, 2014 

    * Source : Causeur.fr/le-cinema-quel-roman  

    L'auteur 

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    Frédéric Rouvillois est né en 1964. Il est professeur de droit public à l’université Paris Descartes, où il enseigne le droit constitutionnel et s’intéresse tout particulièrement à l’histoire des idées et des mentalités. Après avoir travaillé sur l’utopie et l’idée de progrès (L’invention du progrès, CNRS éditions, 2010), il a publié une Histoire de la politesse (2006), une Histoire du snobisme (2008) et plus récemment, Une histoire des best-sellers (élu par la rédaction du magazine Lire Meilleur livre d’histoire littéraire de l’année 2011).

  • Jean d’Orléans rend hommage aux combattants français de 40, par Frédéric de Natal.

    Source : http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

     

    «En 1940, la France ne manque pas d’hommes politiques de bonne stature, mais aucun ne devient l’homme du recours pour la nation en péril alors que Winston Churchill, dans un pays où les élites expriment des doutes et connaissent des conflits semblables à ceux qui traversent nos milieux dirigeants, s’impose comme chef politique d’une guerre qu’il pense déjà à l’échelle du monde».

    Se faisant Historien, le temps de quelques lignes publiées sur son site officiel, «afin de rétablir une vérité», le prince Jean d’Orléans, chef de la Maison royale de France, a  tenu à rendre hommage à ces français qui ont combattu avec héroïsme pour que la patrie reste libre face à l’envahisseur allemand et à saluer la mémoire du général de Gaulle.

    frédéric de natal.jpgQuelques jours après la commémoration du 80ème anniversaire de l’appel du 18 juin, c’est sur son site officiel que le comte de Paris a tenu à rendre hommage au courage  des français qui ont résisté avec héroïsme contre l’envahisseur allemand. Et de rétablir une vérité qui lui est chère. Une vérité qui «appartient à l’histoire de la Maison de France puisque mon grand-père le comte de Paris s’était engagé dans la Légion étrangère en juin 1940 pour combattre l’ennemi. C’était pour lui la seule manière de servir, faute d’avoir été accepté dans l’armée française en raison de la loi d’exil – qui n’avait pourtant pas empêché le gouvernement de l’envoyer en mission diplomatique en Italie, Grèce, Bulgarie et Yougoslavie pendant la drôle de guerre !» écrit le prince Jean d’Orléans. «Des vérités (qui) appartiennent (aussi) à l’ensemble des Français, qui peuvent regarder avec fierté ce moment tragique de leur histoire» poursuit le prince qui entend «rendre à César ce qui est à César».

     

    2.jpg«La France commémore les batailles perdues de 1940. Dans la mémoire nationale, ce sont les mots et les images du désastre qui s’imposent : la percée de Sedan, les plages de Dunkerque, les routes de l’exode, la signature de l’armistice». Pour le chef de la Maison royale de France, rien n’est plus faux selon lui. «Le peuple français n’était ni résigné ni amolli, mais résolu. Notre pays, sorti grandi après le traité de Versailles, se trouvait en 1940 face à un nouveau monde où la diplomatie ne faisait plus effet. Mais la France se réarmait depuis 1935 et elle disposait en mai 1940 d’une excellente artillerie, d’une flotte puissante, de divisions blindées bien équipées et supérieures à celles des Allemands, d’appareils de chasse et de bombardement remarquablement efficaces. Il est vrai que certains d’entre eux étaient anciens et que nos chars présentaient des défauts, mais notre production de guerre venait compenser rapidement nos faiblesses» affirme le comte de Paris qui porte sa voix dans un débat qui divise encore de nombreux Historiens.

    3.jpg«La puissance de notre appareil militaire et la combativité des soldats français, tout comme celle de nos alliés, se sont vérifiées dans les combats acharnés de mai et de juin (…). En quarante-cinq jours de combats, près de cent mille de nos soldats sont tombés au champ d’honneur – deux à trois fois plus que nos pertes moyennes pour une période équivalente pendant la Première Guerre mondiale. Les généraux allemands reconnurent que les Français s’étaient battus «comme des lions»» rappelle le prince Jean d’Orléans. «La France ne manquait pas d’hommes politiques de bonne stature, mais aucun ne devint l’homme du recours pour la nation en péril alors que Winston Churchill, dans un pays où les élites expriment des doutes et connaissent des conflits semblables à ceux qui traversent nos milieux dirigeants, s’impose comme chef politique d’une guerre qu’il pense déjà à l’échelle du monde» analyse le comte de Paris. 

    Et bien que des «travaux des historiens français et étrangers qui ont, au fil des années, détruit la légende noire de cette déroute, un trop plein d’idées reçues a été déversé dès juillet 1940 et bien après la guerre», il n’en demeure pas moins que «l’histoire de la première bataille de France reste encombrée de clichés et d’erreurs de perspective» déplore le prince Jean.  Avant de saluer la mémoire du général Charles de Gaulle qui a appelé le français à résister depuis Londres. «Si la guerre est un acte politique, il faut que celui qui incarne cette politique confirme ou affirme sa légitimité par son entier dévouement à la patrie et par l’inflexible rigueur de ses choix. Sa tradition familiale, son expérience d’officier, ses réflexions sur l’histoire lui (ont) montré le chemin» conclut le comte de Paris,  dont le communiqué nous renvoie indubitablement devant le miroir d'une des pages les plus  sombres de notre histoire.

    Copyright @Frederic de Natal

  • Bainville, l’homme qui avait tout vu, par Jacques de Guillebon

    jacques de guillebon.jpgIl savait qu’une Allemagne puissante reviendrait à ses pulsions hégémoniques. 

    "Trop tard est un grand mot, un mot terrible de l’histoire." Lancé au lendemain du traité de Versailles, l’apophtegme de Jacques Bainville (1879-1936) est peut-être le meilleur résumé de la relation tourmentée entre la France et l’Allemagne.

    En 1920, dans ses célèbres Conséquences politiques de la paix, ce brillant sujet analyse le danger représenté par l’Allemagne nouvelle, anticipant le conflit des Sudètes et l’Anschluss.

    Et dès le début des années 1930, il pressent la folie hitlérienne ou la planche savonneuse de l’alliance avec les Soviétiques.

    Bainville, pourtant, n’est pas suspect de germanophobie : il est plutôt obsédé par l’Allemagne, d’abord parce que, comme tous les Français, il a baigné dans la crainte du "péril boche", ensuite parce qu’ayant vécu des années à Berlin, il est un immense connaisseur de la culture germanique.
    Contrairement à certains de ses petits camarades, il est totalement hermétique à l’antisémitisme et au racisme : "La France, écrit-il, est mieux qu’une race : c’est une nation.". Et cette nation, un peuple voisin n’a de cesse de l’envahir et, dans la foulée, de dominer l’Europe entière.


    La question allemande est donc centrale pour la diplomatie française. Que l’Allemagne soit divisée en de multiples États, principats ou monarchies, et l’équilibre est assuré ; qu’elle se rassemble en une nation impériale unique, le désordre surgit. La politique de la France, qui servira, dit Bainville, l’intérêt de toute l’Europe, doit faciliter cette dispersion : "La vraie politique de la France consistait à favoriser les mouvements de sécession qui se produisaient naturellement à l’intérieur…, à intervenir par tous les moyens, y compris ceux de la force, lorsqu’un des États de l’Allemagne faisait mine de vouloir soumettre et rassembler les autres."

    Aussi lucide ait-il été, Bainville peut-il éclairer notre monde, si différent du sien ?

    L’Allemagne est aujourd’hui pacifique, Dieu merci. On n’en assiste pas moins, depuis la chute du Mur, à la réactivation du tropisme, inconscient et récurrent, qui la pousse à dominer l’Europe d’une façon ou d’une autre.


    L’économie est-elle la poursuite de la guerre par d’autres moyens ? Le 21 août 1914, l’historien notait dans son Journal : "Quelle imprudence chez ces socialistes français qui croient encore que la République allemande assurerait la paix de l’Europe !"

    On paie aujourd’hui au sens propre le prix de la pusillanimité de François Mitterrand lors de la réunification. Résultat : dans l’Europe de 2013, comme dans celle de 1920, "il reste l’Allemagne, seule concentrée, seule homogène, suffisamment organisée encore".

     Organisée, sans doute, puissante assurément. Mais malheureuse. La première victime de l’hybris allemand, c’est l’Allemagne, observe Bainville. Et si elle souffre, c’est parce qu’elle a oublié la loi de Bismarck : "L’Allemagne devait éviter de casser quoi que ce fût dans une Europe formée à sa convenance, d’attenter à un état de choses dont elle était l’unique bénéficiaire, et au maintien duquel elle était la plus intéressée."

    On aimerait qu’Angela Merkel fût plus fidèle à l’héritage du génial Prussien.

    PS : on nous permettra, suite à cet excellent article, de renvoyer à notre Album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. et à notre Catégorie "Lire Jacques Bainville"...