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  • Jean Sévillia : « La France catholique n'a pas dit son dernier mot »

     

    Par Jean-Christophe Buisson

    Une interview où Jean Sévillia fait un point fort intéressant sur le poids, l'importance, le positionnement, les orientations, en bref sur la situation des catholiques de France et leur avenir. Un sujet qui concerne actuellement plus que jamais le domaine proprement politique. LFAR    

    Historien, essayiste et journaliste, Jean Sévillia publie un superbe album illustré qui constitue, par le texte et par l'image, un état des lieux du catholicisme en France aujourd'hui. Cette interview a été donnée au Figaro magazine.

    La France catholique : le titre du livre que vous publiez n'est-il pas provocateur ?

    Tel n'est pas son objectif, en tout cas. Evoquer la France catholique, c'est rappeler les faits. En premier lieu en ce qui concerne la population française. S'il est interdit aux organismes publics de procéder à des statistiques sur l'appartenance religieuse, de nombreuses études opérées par des instituts de sondage fournissent des indications fiables. Selon une récente enquête, 56 % des Français se déclarent catholiques, 8 % musulmans, 1,4 % protestants, 1,4 % orthodoxes, 1,3 % bouddhistes et 0,8 % juifs, 27 % des sondés se présentant comme sans religion. 56 % de catholiques déclarés, c'est ce qu'on appelle une majorité. En chiffres, on sait que le pays compte 44 millions de baptisés, ce qui fait, sur 65 millions d'habitants, les deux tiers de la population. Sous l'influence d'une laïcité exacerbée qui voudrait effacer le fait religieux de l'espace public, sous l'incidence, également, du grand nombre de questions intérieures et extérieures touchant à l'islam ou aux musulmans et qui finissent par accaparer les débats, on en viendrait à oublier, et pour certains à occulter, que le catholicisme reste la religion d'origine ou de référence de la majeure partie de la population française.

    Mais une religion qui est de moins en moins pratiquée…

    Certes. Au début des années 1960, environ 90 % des Français se présentaient comme catholiques, dont 35 % de pratiquants réguliers ou occasionnels ; au début des années 1970, les pourcentages étaient encore de 82 % de catholiques déclarés et de 20 % de pratiquants. Aujourd'hui, les catholiques pratiquants représentent entre 4,5 et 6 % de la population. Ce recul spectaculaire tient à des causes multiples: disparition de la vieille société rurale, bouleversements socioculturels des années 1960-1970, sécularisation du monde occidental. D'une société qui, en dépit de la laïcité officielle et de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, était héritière d'une société de chrétienté, nous sommes passés à une société du libre choix religieux, dans un contexte d'incroyance généralisée. Néanmoins, en 2015, la France compte 3 millions de catholiques pratiquants réguliers et 10 millions de pratiquants occasionnels, soit 13 millions de personnes. S'il s'agit d'une minorité, cette minorité est numériquement la première minorité de France. Quant au long terme, les projections montrent qu'en 2045, le pays comptera entre 33 et 37 millions de baptisés, ce qui sera encore une masse considérable.

    Mais la France catholique, c'est aussi une culture ?

    C'est un patrimoine de 100 000 édifices religieux, dont 150 cathédrales et 45 000 églises paroissiales. C'est un enracinement bimillénaire qui s'observe dans la toponymie (4 400 communes portent un nom de saint), dans le calendrier civil où les six plus grandes fêtes chrétiennes sont des jours fériés, dans les traditions populaires, de la crèche de l'Avent aux œufs de Pâques. C'est tout un héritage artistique, littéraire et musical. C'est un héritage intellectuel et philosophique: tous les grands penseurs français, même s'ils n'étaient pas chrétiens, ont eu à se situer par rapport au catholicisme, ce qui revenait à reconnaître la place centrale de celui-ci dans notre histoire. La France catholique, ce sont encore les principes de base qui fondent le pacte social: la dignité de la personne humaine, l'égalité entre l'homme et la femme, la solidarité envers les petits et les pauvres, le souci de la justice ou le sens du pardon ont pu être laïcisés, ils expriment une anthropologie tirée des Evangiles. C'est en ce sens que la formule du général de Gaulle selon laquelle «la République est laïque, la France est chrétienne» conserve toute sa pertinence. C'est en ce sens également que les sociologues Hervé Le Bras et Emmanuel Todd ont pu parler récemment d'un «catholicisme zombie», signifiant par là qu'en dépit de la baisse de la pratique religieuse,

    Quel est le poids des catholiques dans la société ?

    Il est énorme, mais il s'exerce de façon discrète. Dans le domaine de l'enseignement, par exemple, une famille française sur deux confie son enfant à un moment ou à un autre de son parcours scolaire à l'enseignement catholique. Même quand les motivations des parents ne sont pas d'ordre religieux, et même quand les établissements fréquentés n'ont qu'une faible identité confessionnelle, les élèves ont un contact, le temps de leur scolarité, avec l'univers catholique. Dans le domaine de l'aide sociale, du caritatif et de l'humanitaire, tant en France que pour les missions françaises à l'étranger, si l'on supprimait d'un trait les associations catholiques, ce serait une perte immense, si nombreux sont les catholiques engagés dans ces secteurs. L'éducation chrétienne, en général, prédispose au bénévolat. Rappelons, par exemple, qu'avec 125 000 membres le scoutisme catholique, toutes tendances confondues, est un des principaux mouvements de jeunesse français.

    Et sur le plan politique, que représentent les catholiques ?

    Politiquement, ils sont divisés. Ce n'est pas nouveau, cela date du XIXe siècle. Il existe des catholiques de gauche, du centre et de droite. Mais, au cours des deux dernières décennies, les équilibres se sont modifiés. Nous avons assisté à la quasi-disparition des chrétiens de gauche, emportés par leurs désillusions consécutives à la présidence de François Mitterrand. Puis à la droitisation du curseur chez les catholiques pratiquants, dont les trois quarts ont voté pour Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle de 2012. Mais le peuple catholique n'est pas différent du commun des mortels: ce qui prédomine chez lui, c'est une méfiance à l'égard des partis et des hommes politiques actuels, accusés de se préoccuper d'enjeux politiciens ou d'objectifs à court terme, et non des vrais problèmes qui engagent notre avenir. L'opposition au mariage homosexuel, toutefois, a manifesté une capacité de mobilisation des réseaux catholiques qui a surpris tout le monde, y compris les organisateurs des grandes manifestations de 2012-2013. Cette mobilisation, qui a dépassé les clivages traditionnels, marque l'entrée dans l'arène d'une nouvelle génération catholique qui sait être une minorité agissante.

    Qu'est-ce que le pontificat du pape François change pour les catholiques français ?

    Méfions-nous des fausses oppositions entretenues, non sans arrière-pensées, par le système médiatique. La majorité des forces vives du catholicisme français, que ce soit dans le clergé ou chez les laïcs, n'a eu aucun problème, au contraire, avec les pontificats précédents. Le témoignage public de la foi chrétienne par les processions ou les pèlerinages, pratiques qui sont en plein renouveau, l'exigence de formation religieuse ou d'approfondissement spirituel, qui caractérisent la nouvelle génération, sont des legs de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Mais l'appel à la radicalité évangélique à laquelle invite François n'a rien pour déplaire à cette nouvelle génération.

    Comment se présente l'avenir pour le catholicisme français ?

    Les évolutions démographiques et sociologiques sont lentes mais implacables. A court et moyen terme, nous allons vers une Eglise de France plus resserrée, plus citadine, où les divisions internes n'auront pas disparu mais se seront déplacées. Dans la mesure où le catholicisme populaire a fondu, le risque est celui de l'entre-soi. La contrepartie de cette homogénéité sociale et culturelle, c'est une vraie cohérence et une garantie de durée. Sur le long terme, si l'on considère le dynamisme de ces mouvements, de ces paroisses et de ces communautés, sans parler de leur vitalité intellectuelle et spirituelle, on peut dire que la France catholique n'a pas dit son dernier mot. 

    Jean-Christophe Buisson 

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    La France catholique, de Jean Sévillia, Michel Lafon, 29,95 €.   

     

  • A lire ? Antigone, Mauriac ou Edouard Louis : qu'est-ce qu'un rebelle ? L'analyse d'Eugénie Bastié pour Figarovox*

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    Une anthologie publiée au CNRS regroupe les textes des « rebelles » qui ont fait l'histoire. Eugénie Bastié l'a lue et rappelle que la subversion n'est pas toujours où l'on croit.

    En août dernier, Edouard Louis et Geoffroy de Lagasnerie annulaient avec fracas dans les colonnes de Libération leur venue aux rendez-vous de l'histoire de Blois qui avaient pour thème «Les rebelles», au motif de la présence du «réactionnaire» Marcel Gauchet. Ils expliquaient ainsi leur acte de résistance dans une interview aux Inrocks: «Un rebelle est forcément progressiste, il met en question un ordre donné pour plus de désordre et plus de liberté.», ce qui n'était pas le cas de Marcel Gauchet qui avait osé contester la remise en cause de la filiation induite par le «mariage pour tous».

    Cette vision de la rébellion comme une brise qui rejoint le souffle de l'histoire aurait fait le bonheur de Philippe Muray. Lui qui écrivait: «Le nouveau rebelle est très facile à identifier: c'est celui qui dit oui. Oui à Delanoë. Oui aux initiatives qui vont dans le bon sens, aux marchés bio, au tramway nommé désert, aux haltes-garderies, au camp du progrès, aux quartiers qui avancent. Oui à tout.»

    Si les rebellocrates sont faciles à identifier, les rebelles authentiques le sont moins. C'est pourtant le pari qu'a relevé l'anthologie éditée au CNRS sous la direction de Jean-Noël Jeanneney et Grégoire Kauffman intitulée Les rebelles.

    Qu'est-ce qu'un rebelle? C'est, nous dit Jeanneney, celui qui parvient à «secouer la conviction de l'inéluctable et à restituer la plein intensité d'une liberté en face de tous les conservatismes et de toutes les oppressions». De Jean-Jaurès au marquis de Sade, de Voltaire à Bernanos, en passant par Proudhon et Chateaubriand, cette anthologie nous fait voyager de textes en manifestes, de poètes en historiens, dans le pays de la révolte, dont on s'aperçoit -chose étrange- que la gauche n'a pas toujours eu le monopole.

    Ici trônent les grands classiques, les rebelles officiels qui peuplent les manuels d'histoire et les discours de commémoration. Leurs dépouilles reposent sagement sous les dalles froides du Panthéon et leurs exploits sont enseignés dans les écoles: Hugo qui se bat contre l'esclavage ; Voltaire prônant la tolérance lors de l'affaire Calas: Sartre qui fustige la torture en Algérie.

    Moins connus sont les rebelles radicaux. Les purs, les révolutionnaires, les jusque-boutistes. Ceux qui «posent les questions jusqu'au bout». Les nihilistes qui proclament «ni Dieu ni maitre», Louise-Michel qui crie «Vive la commune!» et Proudhon qui écrit «A bas l'autorité!». Brulante rage de l'anarchisme, révolte pure, garantie sans conservatismes, qui a pour elle le mérite de la cohérence, et qui assume les conséquences de son «non» irréductible dans le sang des baïonnettes.

    Les rebelles réactionnaires

    Et puis il y a carrément les rebelles réactionnaires. Ils n'ont pas les cheveux gras de Benjamin Biolay, ni l'insolence périmée de Canal plus. Mais ils ont l'intransigeance, et ce goût suranné pour l'antique morale qui leur fait refuser la modernité et son cortège de totalitarismes. Parmi eux, on trouve les solitaires de Port- Royal, ces Jansénistes qui défendent les droits de la conscience individuelle contre la raison d'Etat, mais aussi les contre-révolutionnaires (De Maistre, Bonald, Maurras) qui se dressent contre l'irréversibilité de l'histoire, ou encore les résistants qui refusent la fatalité de la défaite.

    Dans cette procession, marche, surprenante, la silhouette de François Mauriac. Oui Mauriac, le prélat du Figaro, le bourgeois de province, la grenouille de bénitier, l'académicien! On entend déjà les cris de nos rebelles appointés: Aymeric Caron s'étouffe de rage et Edwy Plenel ricane dans sa moustache. Pourtant, si la culture conservatrice de l'écrivain n'avait rien de révolutionnaire, elle fut le terreau de sa dénonciation de l'argent criminel, des «requins», et sa promotion des valeurs du père de famille contre les valeurs de la spéculation. Mauriac, qui fait l'éloge critique de la bourgeoisie enracinée et met en garde contre l'aveuglement révolutionnaire: «Nous croyons en l'homme ; nous croyons avec tous nos moralistes que l'homme peut être convaincu et persuadé: même ces bourgeois qui enfouissent des cassettes dans leurs massifs de bégonias» écrit-il dans un des Cahiers noirs.

    «Je ne suis nullement un révolté» disait Bernanos: en ces temps d'hesselisation des esprits, où l'indignation permanente a remplacé l'ancien sens de l'honneur, où la rébellion institutionnelle envahit les plateaux télés, l'auteur des «Grands cimetières sous la lune» nous donne la clef de la rébellion authentique, celle qui ne tombe pas dans le romantisme à la petite semaine des insolents médiatiques.

    Le rebelle n'est pas celui qui dit «oui à tout» et fait avancer la marche du Progrès. Mais celui qui dit non, «les dents serrées, le regard lointain». C'est Kaliayev qui refuse dans Les justes de lancer sa bombe car il y a des enfants dans la voiture du Grand duc. C'est Antigone, qui gratte de ses petits poings la terre pour recouvrir le cadavre de son frère, envers et contre toutes les lois des hommes.  u

    Sous la direction de Jean-Noël Jeanneney et Grégoire Kauffmann, Les rebelles, CNRS éditions, 608 pages, 29€ 

     

    * FIGARO VOX Vox Societe  Par Eugénie Bastié   

    Eugénie Bastié est journaliste au Figaro. Elle écrit aussi pour le magazine Causeur.

     

  • Wokanada: sortons de ce pays qui a perdu la raison, par Mathieu Bock-Côté.

    (article publié le pfremier juillet par Mathieu Boc-Côté dans Le Journal de Montreal : https://www.journaldemontreal.com/2021/07/01/wokanada-sortons-de-ce-pays-qui-a-perdu-la-raison)
     
    Les Québécois, nous le savons, ne sont pas des Canadiens et, au fond d’eux-mêmes, ils savent que le Canada n’est pas leur pays, et qu’il ne le sera jamais. Ou, plus exactement, qu’il ne le sera jamais plus. Le Canada tel qu’il existe n’a plus rien à voir avec le pays que nos ancêtres ont fondé avec Champlain en 1608 et auquel faisait référence François Legault dans son message d’aujourd’hui sur Facebook.

    bock coté.jpgEt si l’État fédéral a systématiquement pillé l’univers symbolique du vieux Canada pour se construire artificiellement une personnalité collective, en s’emparant d’abord de son nom, puis de son hymne, puis de son histoire, puis de mille et un symboles, c’était pour mieux trahir sa nature et ses fondements. Nous savons que nous ne sommes pas Canadiens et, d’ailleurs, nous ne célébrons pas le 1er juillet. Cette fête nationale n’est pas la nôtre. Elle ne nous engage pas. Les arguments pour sortir du Canada sont nombreux, connus, et je n’entends pas les récapituler. Rappelons simplement qu’ils tiennent pour l’essentiel dans un constat élémentaire: dans ce pays, nous sommes condamnés à la régression démographique et à devenir une fois pour toutes une minorité folklorique, une communauté parmi d’autres dans la diversité canadienne. Nous n’avons jamais contrôlé ce pays en fonction de nos intérêts et, notre poids diminuant sans cesse, nous le contrôlerons de moins en moins, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas moyen d’y faire une belle carrière, pour peu qu’on décide de servir le régime et de faire le pari du fédéralisme rentable. Et ne nous laissons pas bluffer par la passion soudaine d’Ottawa pour le français. Plus le Canada s’anglicise définitivement et traite le français comme une langue optionnelle, plus il est vu comme un obstacle à la diversité, comme on le dit pudiquement, plus le gouvernement fédéral se porte à son chevet comme à celui d’une langue en danger qu’il prétendra sauver. Au Canada, le français a le destin d’un bibelot. 

    Il suffit de connaître un peu d’histoire et de savoir compter pour devenir indépendantiste, aujourd’hui. Certes, depuis un quart de siècle, avec deux grosses défaites référendaires dans le corps, les Québécois ont préféré se détourner de la question nationale dans sa forme classique, même s’ils n’ont jamais cessé de défendre leur identité, comme en témoigne leur opposition au multiculturalisme et à la logique des accommodements raisonnables, qui crée une société fragmentée où il est même possible, ne l’oublions jamais, de prêter son serment de citoyenneté en niqab avec la complicité de la classe politico-médiatique qui y voit un signe de progrès. Plus se déploie la logique du régime de 1982, qui sacralise le multiculturalisme au point d’en faire une religion d’État, moins la différence vitale du Québec est tolérée en ce pays. Ce conflit de vision entre le Québec et le Canada n’a fait que se radicaliser ces dernières années avec la transformation du Canada en «Wokanada» – car le Canada est vraiment devenu le laboratoire du wokisme à l’échelle occidentale. Il s’y déploie sans résistance.

    Les derniers mois nous en auront donné une frappante confirmation: que l’on pense à la position honteuse de Justin Trudeau dans la controverse internationale entourant Charlie Hebdo et la décapitation de Samuel Paty, lorsqu’il s’est rangé avec le parti de la censure et de la soumission devant l’islamisme, ou encore à celle qu'il a adoptée lors de la crise universitaire, à Ottawa, lorsqu’il a basculé dans le délire woke qui consiste à voir du racisme partout, surtout là où il n’y en a pas, en justifiant quasiment la cabale lancée contre Verushka Lieutenant-Duval. N’y voyons pas seulement le fait de Justin Trudeau: c’est la classe dirigeante canadienne dans son ensemble qui évolue dans cet univers mental. Le Canada devient un pays où la liberté intellectuelle – et plus largement la liberté d’expression – est compromise par un conformisme idéologique étouffant. À l’abri des caméras, de plus en plus de fédéralistes «à l’ancienne» conviennent qu’ils se reconnaissent de moins en moins dans ce pays et confessent leur basculement mental vers le Oui.

    Le régime canadien ne nous pardonne pas d’exister et voit dans la résistance populaire spontanée, intellectuellement théorisée et politiquement déployée du Québec au wokisme une manifestation de l’intolérance congénitale qu’il prête à notre peuple. Le wokisme serait dans le sens de l’histoire et ceux qui y résistent seraient rétrogrades. D’ailleurs, tout est bon pour reconduire le procès de notre affirmation nationale, comme on l’a vu quand une bonne partie du commentariat canadien s’est autorisée à faire un lien entre l’attentat de London, en Ontario, et la loi 21. On revient à la logique de 1982: le Canada a renoncé à ses fondements historiques pour se définir exclusivement dans la matrice de l’utopie diversitaire – l’utopie diversitaire sous le signe de l’anglo-conformité, naturellement. Et le simple fait de s’y opposer nous vaut des accusations de racisme et de suprémacisme ethnique – et de racisme systémique à répétition, ne l’oublions pas. Ne nous faisons pas d’illusions: plus nous resterons dans le Canada, plus nous nous wokiserons, comme on le voit déjà chez les jeunes générations. 

    Il faut dire que le Canada a une identité instable – c’est ce qui arrive quand un pays renonce à son histoire pour se définir comme une pure création idéologique. Aujourd’hui, il est quelque peu cyclothymique. Depuis les années 1990, il a voulu faire croire au Québec et au monde entier qu’il était le «plus meilleur pays du monde». Les Québécois étaient apparemment cinglés de simplement penser le quitter. Le Canada croyait représenter la prochaine étape dans l’histoire de l’humanité. Il s’offrait comme modèle au monde entier. Avec l’effroyable histoire des pensionnats autochtones qui remonte à la surface depuis quelques semaines, il passe de l’adoration de soi à la détestation de soi, au point de vouloir s’abolir, comme en témoigne le mouvement pour annuler la fête du Canada cette année. Le Canada bascule dans la cancel culture intégrale en voulant se «canceller» lui-même, alors qu’il devrait plutôt méditer sur son histoire sans vouloir s’anéantir symboliquement.

    L’histoire des pensionnats est atroce: il s’agissait de réduire à néant l’identité des peuples autochtones. La politique globale dans laquelle elle s’inscrivait a profondément traumatisé les Autochtones, qui peinent encore aujourd’hui à s’en remettre. Mais le Canada ne résiste pas à la tentation de se décharger de sa responsabilité et de la faire porter au Québec, qui demeure le bouc émissaire absolu de ce pays. Faut-il vraiment rappeler que l’odieuse Loi sur les Indiens relève du racisme d’État et n’est rien d’autre qu’une traduction politique de la vision qu’a entretenue l’Empire britannique à l’endroit des populations qu’il colonisait à travers le monde et qui s’est institutionnalisée dans l’État fédéral canadien? On trouve même des benêts dans notre classe médiatique locale pour reprendre à leur compte l’idée que le Québec serait fondamentalement responsable, lui aussi, de cette politique: ces benêts sermonneurs qui représentent le bois mort de notre classe médiatique prennent leur inculture et leur manque de connaissance élémentaire de l’histoire canadienne pour de la lucidité. Comment peut-on sérieusement croire que les Canadiens français contrôlaient le Canada, alors qu’ils y étaient dominés et n’en maîtrisaient aucun paramètre? Et si on a évidemment trouvé des Canadiens français pour collaborer au régime fédéral à ce moment, c’était dans la mesure où ils s’y soumettaient ou étaient instrumentalisés par lui. Leur promotion individuelle se payait du prix d’un reniement de leur peuple. Ne faisons pas l’erreur de croire que cette stratégie de carrière n’existe plus. 

    Inversement, l’État québécois, qui représente la continuité historique et politique de l’Amérique française au fil des siècles, a toujours entretenu une politique fondamentalement différente à l’endroit des Autochtones, et nous devons nous en faire une fierté. Notre responsabilité collective, comme peuple, se situe à l’échelle québécoise et non pas à l’échelle pancanadienne et fédérale: que ce simple rappel de bon sens passe aujourd’hui pour un propos scandaleux en dit beaucoup sur la perte des repères élémentaires de notre conscience historique. De Champlain à Bernard Landry, en passant par Honoré Mercier et René Lévesque, l’histoire de nos rapports avec eux s’inscrit dans une tout autre logique. Il faudra toujours rappeler qu’au moment où MacDonald persécutait les Métis, dans l’Ouest canadien, Honoré Mercier se solidarisait avec eux et parlait de son frère Riel. Cela ne veut pas dire que nos rapports avec les Autochtones sont immaculés: les rapports entre les peuples ne sont jamais angéliques. Cela ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas s’améliorer de mille manières. Cela veut dire que nous ne sommes pas coupables des crimes des Britanniques et de ceux qui ont poursuivi leur histoire au Canada. Il y a des limites à assumer les crimes des autres.

    Alors, redisons-le en ce 1er juillet : nous ne sommes plus Canadiens depuis longtemps et nous ne le serons jamais plus, à moins de cesser d’être Québécois. Sachant ce que le Canada est devenu et sachant ce que le Québec ne veut pas cesser d’être, ces deux identités ne sont plus compatibles. Souhaitons, s’ils le veulent bien – mais le veulent-ils encore? –, une bonne fête nationale à nos voisins, souhaitons-leur de faire la paix avec eux-mêmes et d’avoir le courage d’aborder de front les injustices qui remontent aux origines du pays sans pour autant verser dans le wokisme intégral. Mais ce pays n’est pas le nôtre. Plus tôt que tard, nous nous en séparerons, et le peuple québécois sera enfin indépendant.

  • LOUIS XVI 2019 ! Un acte politique fort : marquer le début de notre décadence...

    TERREUR BASTILLE.jpgA partir de 1789, les principes du Totalitarisme furent énoncés, ses bases en furent jetées, et il fut appliqué méthodiquement avec - comme conséquence inévitable - le Génocide, qui en découlait fatalement.

    Au même moment, le principe opposé fut également proclamé : liberté intérieure face à l'oppression d'un pouvoir sans limite qui, ne se reconnaissant aucune autorité supérieure, se révélait vite mille fois plus tyrannique que les antiques oppressions qu'il prétendait abolir.

    Deux messages, antinomiques, contradictoires et irréconciliables, furent donc lancés au monde en France, et par la France, au moment de l'ouverture du grand cycle révolutionnaire...

    goulag-barbeles-sur-faucille_1217928821.jpgLe 21 janvier 1793 est l'acte fondateur de tous les Totalitarismes modernes et il est à l'origine de toutes les horreurs qui devaient suivre: Staline, Hitler, Mao, Pol Pot, Ho Chi Minh, Ceaucescu et la Stasi, Le Lao Gaï et le Goulag...

    Il est également - selon le mot fort juste de Prosper de Barante - "l'évènement le plus terriblement religieux de notre Révolution", car c'est bien une religion nouvelle qu'il veut instaurer, la Nouvelle Religion Républicaine, prétendant effacer toute trace de l'antique religion chrétienne...

    De ce fait, le 21 janvier dure encore aujourd'hui, par ses conséquences désastreuses, qui ont affecté non seulement la France mais toute l'Europe et, aussi, la terre entière..... Il ne s'agit pas d'un fait historique "terminé".

    Il est l'origine du premier crime de masse contre l'Humanité des Temps modernes -des crimes dont on sait qu'ils sont imprescriptibles...

    A l'inverse, le soulèvement vendéen est lui aussi l'acte fondateur de toutes les révoltes modernes contre l'oppression tyrannique d'un Etat sans limites.

    En tant que fait historique donné, avec ses formes extérieures qui appartiennent maintenant à l'Histoire, les Guerres de Vendée, "Guerre de Géants" comme les a qualifiées Napoléon, sont évidemment terminées, et depuis longtemps.

    Mais, en tant que première expression collective du refus de l'oppression, de la défense de la liberté intérieure de la personne, de la Résistance à l'Etat tout-puissant, tyrannique et oppresseur, elles sont un message universel, comme l'a très bien vu et très bien compris Soljenitsyne. Et ce message appartient à l'Histoire en même temps qu'à chaque être humain.

    De ce point de vue - évidemment fondamental - les Guerres de Vendée ne sont pas terminées elles non plus, pas plus que le 21 janvier, leur acte fondateur contraire.

    VENDEE DRAPEAU ARMEE CER.jpgLes Vendéens, les chouans, ne se soulevaient pas pour imposer l'Etat partout, le Totalitarisme, aux autres habitants de France. Ils n'étaient pas agresseurs, ils étaient agressés. Ils ne souhaitaient pas imposer, ils souhaitaient qu'on ne leur impose pas. Ils se soulevèrent contre l'Etat, pour refuser son intrusion dans la sphère privée, pour l'empêcher d'organiser tout, de réglementer tout, d'installer une loi unique régissant tout et tous, jusques et y compris - et surtout - dans les consciences. Les paysans vendéens, les chouans ne se sentaient pas porteurs d'un modèle parfait qu'ils prétendaient imposer aux autres. Ils demandaient juste que l'Etat ne sorte pas de sa sphère, et ne s'arroge pas le pouvoir sur les consciences. Ils voulaient qu'on les laisse en paix, et qu'on les laisse vivre comme ils l'entendaient.

    Les Vendéens - et Louis XVI en refusant la Constitution civile du Clergé et ce qui en découlait - sont bien les premiers résistants de France, et du monde, au Totalitarisme qui pointe à la fin du XVIIIème, et qui va ravager la terre, sous ses diverses formes - diverses mais semblables, au fond - au XXème.

    Les Vendéens ont lutté contre l'Etat totalitaire, en affrontant ceux qui ont lutté pour l'imposer...

    Ce combat de titans entre liberté intérieure et oppression étatique dure encore, le cycle révolutionnaire n'étant pas achevé. Et il durera jusqu'à la fin de ce cycle... Jusque là, pour reprendre le beau titre de la chaîne publique Arte pour l'une de ses émissions, on appellera les Vendéens "Dissidents: les artisans de la liberté..."

    Depuis plus de deux siècles maintenant, les victimes attendent non pas la vengeance, mais la Justice: qu'avec la reconnaissance officielle du Génocide vendéen, il soit mis fin au négationnisme, au révisionnisme, au mémoricide dont se rend coupable le Système actuel, héritier des criminels de guerre de 1793/1794 et du régime totalitaire qu'ils ont imposé à la France...

    LOUIS XVI MESSE.jpgC'est cela que nous marquons, chaque 21 janvier : et c'est un acte politique fort, tout au contraire d'une vaine nostalgie. Par le rappel de cette date fatidique et de son sens profond, nous redisons chaque année aux Français d'où vient leur décadence, quand et comment elle a commencé. Et nous leur disons que le seul combat qui vaille est celui de proposer "la subversion du Régime" (Léon Daudet), un régime totalement en crise aujourd'hui, mais qui reste fondé sur les mensonges, les erreurs et les horreurs du Terrorisme révolutionnaire...

    Voilà pourquoi nous vous invitons tous à nous rejoindre et à participer aux différentes cérémonies et manifestations qui auront lieu dans toute la France, et qui sont d'ailleurs chaque année plus nombreuses et plus suivies : vous trouverez ci-après le tableau récapitulatif de toutes celles qui nous ont été indiquées..

    Vendredi 18 Janvier 

    Épinal : 18h30, Église Saint Antoine, 12, rue Armand Colle.

     

    Samedi 19 janvier

    Lyon : 10h30, Sanctuaire Saint Bonaventure, 7 Place des Cordeliers (2ème arrdt).

    Toulouse : 10h30, Chapelle Saint Jean-Baptiste, 7 rue Antonin Mercié (Métro : Capitole ou Esquirol).

    Amiens : 18h30, Chapelle Saint Vincent de Paul, 54 ter rue Jules Barni.

    Lanvallay (Côtes d'Armor) : 11h, Chapelle du Sacré-Coeur, Prieuré Sainte-Anne.

    La Chapelle du Chêne (Sarthe, Commune de Vion) : 12h15, Messe en la Basilique Notre-Dame du Chêne, suivie d'un déjeuner-débat avec Guillaume de Thieulloy. Renseignements : 06.64.91.52.45 - 02.43.98.43.44 - 09.86.25.43..27. 

    Équemauville (Calvados): 10h, Eglise Saint Pierre. .

    Fontaine-les-Dijon (Côte d'Or) : 17h, Basilique de la Maison natale de Saint Bernard, Place des Feuillants. 

    Vion (Sarthe) : 12h15, Messe en la Basilique Notre-Dame du Chème, suivie d'un déjeuner- débat avec Guillaume de Thieulloy (Renseignements : 06.64.91.52.45 - 02.43.98.43.44 - 0986254327).   

    Coligny (Ain) : 10h30 Église Saint-Martin, messe en mémoire de Louis XVI et pour la France.

    Montélimar : 17h30, Chapelle Notre-Dame de la Rose, 36 Avenue Saint-Martin.

    Le Val (Var) : 11h Collégiale Notre-Dame-de-l’Assomption.

     

    Dimanche 20 janvier

    Paris : 

    - 10h30, Chapelle expiatoire, Square Louis XVI, 29 rue Pasquier (8ème arrdt).

    - 17h15, Eglise Saint Roch : Marche aux flambeaux...

    Nice : Prieuré Saint-Joseph, Place Sainte Claire.

    Reims : Eglise Sainte Jeanne d'Arc rue de Verdun. 

    Aix-en Provence : 10h, Chapelle des Pénitents gris, dits Bourras, 15 rue Lieutaud.

    Quimper : 10h30, Eglise Saint Mathieu, rue du Chapeau rouge.

    Biarritz : 10h, Eglise Saint-Martin, 4 Rue Saint-Martin.

    Bayonne : Eglise Saint Amand, 52 Avenue Maréchal Soult.

    Villejuif : 10h30, 24 rue Leon Moussinac.

    Montargis : 10h Chapelle du Château. 

    Limoges : 10H45, Chapelle Saint-Antoine, rue des Papillons.

    Plouay (Morbihan) : 10h30, Chapelle expiatoire, 6 rue du Haras.

    Belloy-en-France : 11h, Eglise paroissiale.

    Tonnay-Charente (Charente maritime) : 10h30, Eglise Saint Etienne. 

    A Nantes, à 12h15, dépôt de gerbe et lecture du Testament du Roi, place Louis XVI, au pied de la colonne

     

    Lundi 21 janvier

    Paris :

    10h, Rassemblement Place de la Concorde, devant la statue de Rouen, côté Hôtel Crillon, Ambassade des Etats-Unis. 

    - 12h, Saint-Germain-l'Auxerrois, paroisse des Rois de France, Messe célébrée à la demande de l’Oeillet Blanc pour le repos de l’âme du roi Louis XVI, en présence des Princes de la Maison de France. 

    - 18h30 : Eglise Saint Nicolas du Chardonnet, 23 rue des Bernardins (5ème, Métro : Maubert -Mutualité, ligne 10).

    - 19h, Eglise Saint Eugène - Sainte Cécile, 4 Rue du Conservatoire (9ème arrdt).

    Versailles : 19h, Chapelle Notre Dames des Armées.

    Basilique de Saint-Denis : 12h.

    Marseille :

    - 19h, Basilique du Sacré-Coeur, 81 avenue du Prado. La Messe, dite à la demande de l'Union Royaliste Provençale (Action Française) et du Souvenir Bourbonien, sera célébrée par Mgr. Jean-Pierre Ellul, recteur de la basilique. Une soirée conférence-débat suivra avec André Bercoff.

    - 17h, Pannychide à la Communauté monastique du Saint Archistratège, 32 rue Briffaut.

    Lille : 19h, Eglise Saint Etienne, rue de l'Hôpital militaire.

    Rouen : 7h, Église Saint Patrice, rue de l'abbé Cochet.

    Toulon :

    - 18h30, Eglise Saint François de Paule, Place Louis Blanc.

    - 18h30, Lotissement des Oliviers, Route du Val d'Ardennes.

    Montpellier : Chapelle des Pénitents bleus, rue des Etuves (06 81 72 31 11).

    Épinal : 18h30, Église Saint Antoine, 12, rue Armand Colle.  

    Béziers : 19h Chapelle des Pénitents bleus, rue du 4 septembre.

    Fabrègues : 11h20, Prieuré Saint François de Sales.

    Bayonne :

    - 18h, Cathédrale de Bayonne. 

    18h30, Eglise Saint Amand, 52 Avenue Maréchal Soult.

    Biarritz : 18h, Eglise Saint Joseph, 9 Avenue Victor Hugo. 

    Novéant-sur-Moselle : 18h30, Eglise de Novéant.

    Grenoble : 18h, Collégiale Saint André, ancienne Chapelle Royale, place Saint André.

    Poitiers : 18h30, Eglise Notre Dame la Grande.

    Chandai (Orne) : 10H30, Monastère Syro-Orthodoxe Notre-Dame de Miséricorde. 

    Lyon : 18h30, Église St Georges, quai Fulchiron. 

    Montauban : 18h, Eglise Saint -Jacques. 

    Béziers : 19h, Chapelle des Pénitents bleus, 4 rue du 4 septembre.

    Tulle : 18h30, Cathédrale Notre-Dame.

    ​Fontainebleau : 19h. messe pour Louis XVI en l'eglise du Carmel 16 bis rue du Maréchal Foch (et, le 26 janvier, à 14h30, nos amis partageront la Galette des rois à l'hôtel de l'aigle Noir, Place Général de Gaulle...)

    La Rochelle : 18h30, Cathédrale Saint Louis.

    Pau : 19h00, Eglise Sainte-Thérèse, 79 avenue Trespoey.

    Carcassonne : 11h, Basilique des saints Nazaire et Celse.

    Vannes : 18h30, Eglise Saint-Patern.

    Brest : 18h30, Chapelle sainte Anne, 43 rue Bruat.

    Chambéry : 19h, Cathédrale, place Métropole. 

    Toulouse : 18h30, Chapelle du Férétra, 116 Rue du Férétra.

    Calais : 8H45, Chapelle Sainte Victoire, Hames Boucres (Près de Guines)

    Nantes :

    - 20h, Eglise Saint Clément.

    - 18h30, Chapelle du Christ-Roi, 88 rue d'Allonville.

    Bordeaux :

    - 19h, Eglise st Bruno, 5 Place du 11 Novembre.

    ​- 18h30, Grosse Cloche, rue Saint-James.

    Caen : 18h45, Eglise Saint-Sauveur, place Pierre Bouchard.

    Unieux (Loire) : 16h30, 31 rue Holtzer.

    Perpignan :

    - 18h30 Eglise Saint-Matthieu, Rue Grande la Monnaie. 

    ​- 18h30, Prieuré du Christ-Roi, 113 avenue Joffre.

    Limoges :

    11h15, Eglise Saint-Michel des Lions.

    - 18H30, ICRSP, rue des Papillons.

    Tarbes : 18h30, Maison Saint-Paul.

    Sées (Orne) : 18h30, Chapelle de l'Institut Croix des Vents, 55 rue d'Argentré.

    Chartres : 19h30, Eglise Saint Aignan. 

    Mérigny (Indre) : 11h, Chapelle de la Transfiguration, au lieu-dit « Le Bois ».

    Massais (Deux-Sèvres) : 18h, Eglise Saint Hilaire.

    Jauldes (Charentes) : Maison Notre-Dame, 66 Place Schoeneck, LE BOURG.

    Saint Etienne : 18h30, Chapelle Saint-Bernard, 9 rue Buisson.

    Camblain-l'Abbé (Pas-de-Calais) : 18H15, École Saint Jean Baptiste de la Salle,Chemin du Perroy.

     

    MONACO

    18h30, Eglise du Sacré-Coeur, 14 chemin de La Turbie.

  • Livres & Actualité • Éric Zemmour: Les droits de l'homme ou la vie

     

    Comment notre religion des droits de l'homme favorise la conquête silencieuse de l'islam. Démonstration implacable d'un grand juriste. Et une remarquable recension d'Eric Zemmour [Le Figaro - 18.05]. Est-il vraiment utile de souligner sa proximité avec ce que l'école d'Action française a professé de tous temps, comme, d'ailleurs, les divers penseurs de la contre-révolution ?   LFAR

     

    XVMad37cc34-1d0b-11e6-a407-30bb1f38b0e0.jpgC'est le débat politique qui vient. Débat philosophique, idéologique, juridique. Débat existentiel. Débat qui revient. Dès 1980, Marcel Gauchet avait, le premier, annoncé que la conversion des démocraties occidentales à la politique des droits de l'homme les « conduirait à l'impuissance politique ». En 1989, Régis Debray avait brocardé « la doctrine des droits de l'homme, la dernière de nos religions civiles ». Mais la question a pris une tout autre ampleur. Il ne s'agit plus seulement de disserter doctement sur les limites désormais reconnues par tous d'une politique étrangère qui ne se soumettrait plus aux canons de la realpolitik. Il ne s'agit même plus de pointer les risques de désagrégation d'une citoyenneté républicaine minée par un individualisme démocratique revendicatif.

    Les Cassandre ont eu raison. Au-delà même de leurs craintes. Les droits de l'homme sont bien devenus notre seule religion civile, la seule identité à laquelle nos élites nous autorisent d'identifier la Nation. La religion des droits de l'homme est allée au bout de sa logique nihiliste. Mais l'enjeu est désormais encore plus vital. Dans ses décombres, et sous sa protection, on assiste impuissant à l'émergence, sur des parcelles de plus en plus nombreuses du territoire français, d'un nouvel ordre politico-juridique et d'un nouveau peuple dans le peuple, façonnés et unifiés par l'islam. Cette rencontre des droits de l'homme et de l'islam évoque celle du nitrate et de la glycérine. Elle est en train de faire exploser notre pays. Il fallait pour décrire cette collusion tragique à la fois un juriste et un théologien. Jean-Louis Harouel est notre homme. Agrégé de droit, professeur à Assas, et spécialiste de l'histoire des religions en général et du christianisme en particulier. Derrière un style parfois pesant d'universitaire, son scalpel est acéré. D'un côté, il nous démontre, après bien d'autres, que « c'est une erreur de considérer l'islam seulement comme une religion », car « l'islam est à la fois religion et régime politique ». L'islam est une loi implacable qui ne tolère aucune contestation : « La déclaration sur les droits de l'homme en Islam adoptée au Caire en 1990 interdit d'exprimer toute opinion en contradiction avec les principes de la charia ». De l'autre côté, il nous retrace la généalogie religieuse, idéologique et juridique de notre folle conversion aux droits de l'homme : « Les droits de l'homme sont la religion séculière qui a pris le relais de la religion séculière communiste… la promesse de perfection sociale ne réclame plus la suppression de toute propriété mais la négation de toute différence entre les humains. » Harouel est particulièrement passionnant lorsqu'il nous conte les origines chrétiennes de ces droits de l'homme. Reprenant la célèbre formule de l'écrivain anglais Chesterton, sur les « idées chrétiennes devenues folles », il la nuance et la corrige, en y voyant plutôt l'influence d'hérésies du christianisme, la gnose et le millénarisme : « le gnostique est un homme-Dieu au-dessus des lois et de la morale ordinaire du Décalogue… Le millénarisme annonce la promesse terrestre du royaume de Dieu alors que Jésus l'avait déplacé vers les cieux… La gnose et le millénarisme ont en commun le refus de considérer que le mal peut résider en l'homme. »

    On remarquera avec notre auteur que la gnose et le millénarisme étaient déjà aux sources du communisme et de ses pratiques totalitaires ; et que les militants de gauche, guéris du communisme, sont devenus les militants les plus fanatisés des droits de l'homme. Pendant un siècle et demi, les droits de l'homme n'étaient pas du droit, mais un ensemble de principes guidant l'action politique. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale, et le traumatisme nazi, que la Convention européenne des droits de l'homme en 1950 instaura le « culte des droits de l'homme » et transforma les grands principes en droit positif et les juges en une « nouvelle prêtrise judiciaire ». Le professeur de droit Georges Lavau dira, sévère, que « les hauts magistrats se sont arrogé, en créant des règles nouvelles au nom des principes généraux du droit, une fonction de type prophétique ». Les droits de l'homme n'étaient plus les droits de l'homme : ils passaient de la défense des libertés pour protéger les individus d'un État trop puissant au principe de « non-discrimination » qui empêche l'État de protéger et défendre son peuple menacé d'éviction et de destruction sur son propre territoire.

    La boucle était bouclée. Celle qui tourne des droits de l'homme à l'islam. D'une religion à l'autre. D'un ordre totalitaire qui empiète sur la sphère privée (le principe de non-discrimination) à un ordre totalitaire qui nie la distinction entre sphère privée et sphère publique (l'islam). Les peuples européens sont coincés entre le marteau et l'enclume, menacés de mort: « Le millénarisme immigrationniste est de nature totalitaire… Il a remplacé le combat communiste pour la destruction des bourgeoisies par le combat pour la destruction des nations européennes. » L'analyse est implacable, le constat accablant, l'impasse totale. L'issue radicale. « Il est indispensable de discriminer… Soumettre l'islam à un statut dérogatoire pour le contraindre à se limiter à la sphère privée… S'inspirer du modèle discriminatoire suisse… La France ne peut espérer survivre qu'en rompant avec son culte de la non-discrimination. »

    Les droits de l'homme ou la vie. On connaît d'avance la réponse de nos élites politiques, intellectuelles, médiatiques, culturelles, artistiques, économiques : les droits de l'homme. Au nom des grands principes et des grands sentiments. Et aussi des petits calculs et petits intérêts. D'un amour de l'Autre jusqu'au mépris et la haine de soi. C'est la reprise de la célèbre formule de Robespierre: « que l'Empire périsse pourvu que les principes demeurent ». Sauf que l'Empire, c'est la France et les Français. Les deux camps vont dans l'avenir se conforter, s'insulter, s'affronter. Les droits-de-l'hommistes contre les populistes. Chacun flirtant avec sa propre caricature et ses certitudes. Chacun prétendra agir pour éviter « la guerre civile » qui vient. En vain. 

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    Les droits de l'homme contre le peuple. Jean-Louis Harouel, Desclee de Brouwer, 140 p., 14 €

  • Patrimoine • Exposition : « Louis-Philippe et Versailles »

     

    Du 6 octobre 2018 au 3 février 2019, le château de Versailles consacrera pour la première fois une exposition d’ampleur à Louis-Philippe et à sa décision de transformer l’ancienne résidence royale de Versailles en un musée dédié à l’histoire de France, inauguré en 1837. 

    Le 6 octobre 1789, lorsque Louis XVI, Marie-Antoinette et la famille royale sont contraints de quitter Versailles, le Château est déserté et cesse définitivement d’être une résidence royale. Héritier de la famille d’Orléans, Louis-Philippe a peu d’histoire commune avec le Versailles de l’Ancien Régime mais marque son intérêt pour le palais dès son accession au trône en 1830. Le nouveau roi des Français s’attache à transformer ce bâtiment monarchique en un monument national dédié « à toutes les gloires de la France ». Il imagine un musée ouvert à tous, à la portée pédagogique, dans lequel les tableaux se lisent comme un livre d’image. Son but est une véritable manœuvre politique : réconcilier les Français, profondément divisés, mais surtout inscrire son règne dans l’histoire nationale. L’exposition retracera le goût de Louis-Philippe et l’implication directe du roi dans les travaux qui ont abouti à l’inauguration des Galeries Historiques le 10 juin 1837. 

    Une plongée dans le Versailles du XIXe siècle

    À travers plus de 200 œuvres provenant d’institutions prestigieuses, l’exposition fera date par sa volonté de proposer aux visiteurs une véritable plongée dans le Versailles du XIXe siècle. L’exposition sera notamment présentée dans les salles d’Afrique et d’autres Galeries Historiques du Château, dont les toiles commandées par Louis-Philippe seront dévoilées au public. En prolongement de l’exposition, un parcours de visite inédit entrainera le public à travers le Château à la découverte de nombreuses salles du musée de Louis-Philippe, ouvertes exceptionnellement. Ainsi, les visiteurs pourront s’immerger dans les salles des Croisades, la salle des États-Généraux, ou encore la salle du Sacre et la salle 1792, toutes deux restaurées pour l’occasion. De plus, des ensembles disparus des Galeries Historiques seront restitués, comme la galerie de sculptures dédiée à Louis XIV au premier étage de l’aile du Midi. 

    « Ce que Louis-Philippe a fait à Versailles est bien. […] C’est avoir donné à ce livre magnifique qu’on appelle l’histoire de France, cette magnifique reliure qu’on appelle Versailles. » – Victor Hugo

     

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    Exposition au Château jusqu’au 3 février 2019.
    L’exposition est ouverte du mardi au dimanche :
     de 9h à 18h30 (dernière admission à 17h45) jusqu’au 31 octobre.
    • de 9h à 17h30 ( dernière admission à 16h45) à partir 1er novembre. 

    Source : Château de Versailles

  • Message de Nouvel An de Monseigneur le Comte de Paris

    Photo : Le prince Jean, Comte de Paris, ici devant une des cheminées du château d’Amboise, la princesse Philomena, comtesse de Paris, les princes Gaston, dauphin de France (10 ans) et Joseph (4 ans), les princesses Antoinette (7 ans), Louise-Marguerite (5 ans ) et Jacinthe (1 an).

    Chers amis,

    En ce début d’année 2020, permettez-moi de vous présenter tous mes vœux pour la Nouvelle Année.

    L’année passée a été une année de bouleversements.

    En premier lieu, à l’heure où je vous écris, la France subit une grève générale d’une ampleur et d’une durée rares. Cette année à aussi été marquée par le décès de mon père, qui m’a amené le 21 janvier dernier, à devenir le nouveau comte de Paris, chef de la Maison de France. J’assume cette responsabilité avec volonté et sérieux. Il y a également eu l’incendie de Notre Dame : notre pays, touché au cœur, a vu se développer un élan de soutien tout à fait extraordinaire. Enfin, plus récemment, j’ai été très affecté par la mort des 13 militaires français tués au Mali, dont plusieurs étaient du 4è Régiment de chasseurs que je connais bien. Pour faire face à toutes ces vicissitudes, nous aurions bien besoin d’un petit coup de pouce du ciel, mais comme dit le dicton « aide toi et le ciel t’aidera »!

    Mais il faut aussi jeter un regard positif sur 2019, qui n’a pas été exempte de belles dynamiques pour la Maison de France. Je noterais, entre autres choses : une présence renforcée dans les médias et aux cérémonies officielles ; les 500 ans de Léonard de Vinci et la visite d’Etat du Président Italien à Amboise invité par le Président Emmanuel Macron ; les 500 ans de Cotignac ; l’anniversaire de 10 ans de mon fils Gaston qui grandit avec sagesse et force.

    En 2020, je souhaiterais renforcer encore plus ma présence médiatique, mais aussi sur le terrain, national comme local, ainsi que je l’avais fait il y a quelques années, et ce pendant près de 12 ans. Comme le disait mon grand-père « plus on voulait me faire apprendre les choses par coeur plus j’avais envie d’aller sur le terrain voir les choses par moi-même ».

    A Dreux, cette action se manifestera en poursuivant ce que nous menons déjà, avec notre association « Gens de France ». Quelques 200 personnes ont pu visiter le domaine royal dans le cadre du programme de la ville « la Nation en partage ». Nous souhaiterions désormais renforcer cette action par l’aide aux plus démunis, en particulier les familles en difficulté.

    D’autre part, deux événements auxquels je voudrais attacher une attention particulière vont fortement marquer l’année qui vient : les 50 ans de la francophonie et les 100 ans de la canonisation de Jeanne d’Arc.

    Enfin, je souhaiterais, dans la logique de mon rôle de chef de la Maison Royale de France, développer des axes d’intervention plus politiques, via les réseaux sociaux ou par des tribunes régulières dans la presse écrite.

    Voici chers amis ce que je souhaitais vous dire en ces fêtes de fin d’année.

    Avec ma famille, permettez moi de renouveler à chacune et à chacun d’entre vous ainsi qu’aux vôtres un Joyeux Noël et une belle Nouvelle Année 2020.

    Domaine Royal, le 1er janvier 2020
    Jean, Comte de Paris

  • Bienvenue au Prince Gaston de France....

                Le site Gens de France et Point de Vue publient les photos suivantes du Prince Gaston de France entouré de ses parents et de sa grand-mère, la duchesse de Montpensier (Photo du dessous).

                Nous lui souhaiterons sa fête, pour la première fois, le 6 février prochain, jour où l'on célèbre ce saint évêque d'Arras, au VIème siècle, à qui Rémy confia l'éducation de Clovis: symbole éloquent....

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  • Café actualités d'Aix en Provence ... C'est ce soir, 2 juin !

     

    "Suicide de la France" (Eric Zemmour)

    "Suicide de l'occident, suicide de l'humanité" (Michel Rocard)

    "L'homme dévasté" (Jean-François Mattei)

    "Le règne de l'homme, genèse et échec du projet moderne" (Rémi Brague)

    Ces livres récents montrent que tous les piliers de la civilisation se sont effondrés les uns après les autres. Devant le champ de ruines et le désert qui croît absorbant peu à peu les dernières oasis, peut-on faire autre chose que de se résigner au catastrophisme éclairé comme Jean-Pierre Dupuy ou Dany-Robert Dufour ? 
  • Alain de Benoist versus Pierre Boutang : les idées à l'endroit (n° 25) sur TV Libertés

     

    Cette passionnante émission des "Idées à l'endroit" était attendue : le philosophe Alain de Benoist se penche sur l'œuvre et la personnalité d'un géant : Pierre Boutang.

    Ce dernier suscite toujours une très grande admiration littéraire, philosophique mais aussi politique voire spirituelle.

    Pour évoquer celui qui a marqué, par ses engagements, de nombreux écrivains et penseurs, Alain de Benoist s'est entouré de plusieurs personnalités : le philosophe d'origine libanaise Antoine Assaf, le biographe de Boutang, Rémi Soulié, Jean-Luc Pinson, qui fut son élève et son ami, jusqu'à la fin, et le petit-fils de Pierre Boutang, Emmanuel.

    Une émission de haute tenue, d'une petite heure (53'30")

    (lafautearousseau est fier de compter Emmanuel Boutang au nombre des "amis" de sa page facebook...)

    lafautearousseau

  • Sur TV Libertés, Onfray et Azay évoquent Orwell ! - Les Idées à l'Endroit.


    George Orwell, l’auteur de "1984" et de "La Ferme des animaux" n’est pas seulement un écrivain d’anticipation, dénonciateur des horreurs totalitaires. Il a aussi décrit le monde dans lequel nous sommes : hostile aux humbles, mensonger, voué à la mécanisation des rapports sociaux.

    Pour en parler : le philosophe Michel Onfray, qui a consacré un ouvrage à la lecture des deux grands romans d’Orwell, "Théorie de la dictature", et Lucien d’Azay, romancier, essayiste, traducteur, qui a établi, préfacé et traduit une édition des "Écrits de combat" de George Orwell.

    L'émission est présentée par Rémi Soulié à qui l'écrivain et philosophe Alain de Benoist passe amicalement la main. Il explique ce changement dès le début des "Idées à l'endroit"

  • Vendée Resistance... (1/3).

                Le Figaro Magazine des samedi/dimanche 11 et 12 juillet comportait un petit encart de seize pages, assez bien fait, et fort sympathique, intitulé Vendée, La culture en mouvement. Arrêtons-nous quelques instants sur ce qui nous est proposé là....

                On y trouve résumé à grands traits tout ce qui peut donner envie d'aller faire un tour là-bas, et, certes, le tout est présenté d'une façon qui donne réellement envie....

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               En cette période de vacances qui débutent, on nous allèche avec l'incontournable Vendée Globe, défi sportif et humain; on nous propose de faire un tour par les îles (Yeu et Noirmoutier); on nous vante Un littoral aux facettes multiples (sur deux pages s'il vous plaît !...) ou bien Un patrimoine exceptionnel (sur deux pages aussi...); sans oublier L'école du patrimoine, au service de tous; ou Tiffauges, le château de Barbe-bleue...

               Bref, il y en a pour tous (les petits et les grands) et pour tous les goûts.

               Fort bien, mais -pensera-t-on- en quoi un blog politique comme le nôtre peut-il être concerné par ce qui reste malgré tout une invitation au voyage ?  Même bien faite, et même évoquant une terre qui ne peut que nous être chère ?

               Eh bien, et tout simplement, parce que, en plus des pages citées plus haut, il y en a quatre encore. Et dans ces quatre pages, il y a des Ombres. Des ombres de "géants" (pour reprendre le mot de Napoléon) qui hantent notre Histoire, qui parlent et qui nous parlent encore aujourd'hui, et qui nous mènent et nous ramènent à l'essentiel, au coeur du coeur, au moment où tout a commencé: à 1793, année fondatrice des Totalitarismes modernes, dont découlent tous les Génocides modernes.

               Certes, en 1793, toute la France s'est soulevée contre la Convention. Paris a fait ce qu'elle a pu, et les royalistes s'y sont soulevés: Bonaparte les a mitraillés pendant près d'une heure, à l'église Saint Roch. Lyon s'est soulevée: elle est devenue Ville affranchie. Marseille s'est soulevée; elle est devenue Ville sans nom... Mais c'est incontestablement le grand Ouest, et dans le grand Ouest, la Vendée, qui a porté le plus haut et le plus loin l'action de résistance au totalitarisme. Et qui en a payé le prix le plus élevé, le terme de martyre n'étant en l'occurrence ni usurpé, ni éxagéré.....

               Le mot terrible -et malheureusement prémonitoire- de Frédéric II à Voltaire était devenu réalité. Nous avons connu le fanatisme de la religion, un jour peut-être connaîtrons-nous celui de la Raison, et ce sera bien pire... écrivait-il à Voltaire. Hélas, oui, en cette année terrible 1793, le fanatisme nouveau s'était emparé de Paris et de la France, et il était cent fois, mille fois, dix mille fois plus dur, plus féroce, plus impitoyable que celui qu'il prétendait abolir. Et il rasait tout, et il écrasait tout, et il abolissait tout. Il tuait les choses et les gens. Dans sa mégalomanie insensée, il lui fallait du passé faire table rase pour régénérer la France, l'Europe, l'univers tout entier, car il se croyait, bien sûr, universel, puisque parfait...

                Mais la Vendée a dit Non. Comme tant d'autres, mais d'une façon plus organisée. Et c'est donc logiquement ici, sur cette terre de Vendée, la où on lui a résisté de la façon la plus affirmée, que l'abomination de la désolation a été la plus intense, la plus durable, la plus méthodique, la plus infernale. Et c'est parce que ce petit encart de seize pages a le courage et l'intelligence d'en parler comme il convient, qu'il nous intéresse, qu'il nous concerne et, au sens fort du terme, qu'il nous plaît.   (à suivre)

  • Un « Camp d’été décolonial », ou le racisme anti-blanc assumé

     

    par Gabriel Robin

    Il est ici question d'un « camp d'été décolonial » qui se tiendra du 25 au 28 août près de Reims. Un camp de « formation à l'antiracisme politique » ... qui exclut les blancs. Initiative qui se veut « dans la tradition des luttes d'émancipations décoloniales anticapitalistes et d'éducation populaire » de la gauche radicale. Gabriel Robin a excellemment analysé l'esprit de cette opération dans Boulevard Voltaire [22.04].  LFAR 

     
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    Les tiers-mondistes pensent que le processus de décolonisation n’est pas encore achevé.

    Les gauches radicales, chaotiques et protéiformes, issues des luttes marxistes culturelles entamées à l’orée des années 1960, trouvent une seconde jeunesse au sein du mouvement Nuit debout. Enfin, disons plutôt qu’elles se radicalisent et se médiatisent. Pour faire court, ces militants estiment que les Occidentaux sont ontologiquement des oppresseurs, et ne conçoivent l’histoire du monde qu’en une succession de rapports de domination. Le dominant étant, dès l’origine, l’homme blanc cisgenre (c’est ainsi que les hétérosexuels sont désignés dans leur jargon).

    Dans les années 1980, personne n’a compris que l’antiracisme, appliqué au champ politique, et sorti du cadre de la simple morale élémentaire, n’était en réalité que le cache-sexe d’un racisme inversé, qui s’exerçait à l’encontre des personnes d’origine européenne. Héritiers des Black Panthers, et de l’affirmative action états-unienne, les Indigènes de la République développent une pensée politique articulée autour de la haine de l’Occident, de l’Europe et, en dernier ressort, de la France. Haine qui vise prioritairement les peuple historiques de ces entités politiques et charnelles.

    Les tiers-mondistes pensent que le processus de décolonisation n’est pas encore achevé. Souhaitant poursuivre la mission eschatologique que se sont donnée les « damnés de la terre », en collaboration avec un faiseur d’opinions comme Alain Badiou, ils ont décidé de ne plus se mélanger aux Français blancs. Ce concept de « non-mixité » s’est ainsi matérialisé, en marge des manifestations contre la loi portant réforme du Code du travail, avec une réunion intitulée « Paroles non blanches : rencontres autour des questions de race », ou bien encore par un « Camp d’été décolonial » réservé aux personnes « victimes du racisme d’État », qui se tiendra à Reims au mois d’août.

    Une multitude de groupuscules ont ainsi vu le jour : les susnommés Indigènes de la République, mais aussi des entités plus baroques, tels le collectif Stop le contrôle au faciès ou le collectif Mwasi, qui s’adresse aux « femmes cisgenres et transgenres noires/métisses africaines et afro-descendantes ».

    Ce capharnaüm postmoderne se nourrit de toutes les confusions contemporaines engendrées par les sociétés complexes, multiethniques et multiculturelles. Nous assistons à une véritable surenchère victimaire et narcissique : genre, ethnie…

    Laquelle surenchère profite d’une impunité totale. Les propagandistes de l’anti-France peuvent tout dire. Ils ont pignon sur rue. Pire : leur haine est niée au sommet de l’État. En témoigne la campagne à 100 millions d’euros, financée par vos impôts, qui ne fait jamais mention du racisme anti-blanc, nous livrant à la vindicte de personnages revanchards.

    Trois choses interpellent particulièrement dans ce phénomène. D’abord, la prise en otage des Français noirs ultramarins, sommés de se solidariser à des luttes qui leur sont profondément étrangères.

    Ensuite, la collusion contre nature entre ces idéologies et l’islam politique, pourtant à milles lieues de ces thèses, démontrant que nous sommes proches d’une insurrection.

    Enfin, last but not least, sur un registre plus comique, on peut se demander pourquoi ces gens vont se « décoloniser » à Reims, capitale spirituelle des rois de France ? Ils ne vont pas se « décoloniser » au Liberia. S’ils n’aiment pas la France, ne se sentent pas aimés en retour, ne se vivent pas en Français, ils peuvent toujours quitter le pays. Personne ne les en empêchera. Mais peut-être veulent-ils nous contre-coloniser ?   

    Juriste
  • Médias & Société • L’État et le monopole de la vérité

     

    Par Philippe Ménard

     

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    Vérité, que de mensonges et de falsifications on commet en ton nom ! 

    Telford, Cologne, Calais, Merkel, Toubon… On pourrait facilement aligner et allonger la litanie sans fin des lieux et des gens : les lieux où rien ne se passait, les gens qui nous assuraient que rien ne se passait. Il est assez ironique que dans un XXIe siècle bien entamé, où coulent à flot le lait de l’information et le miel du commentaire, les Français fassent si peu confiance aux hommes politiques et aux médias. À la question « Avez-vous très confiance, plutôt confiance, plutôt pas confiance ou pas confiance du tout dans chacune des organisations suivantes… ? », rituellement posée par le Cevipof chaque année depuis 9 ans, la réponse est sans appel : les politiques ne recueillent que 9% de confiance (14% en 2009), les médias 24% (stable depuis trois ans).

    Il faut dire que médiatiques et politiques ne désarment pas non plus : année après année, les Français sont avertis sévèrement qu’ils se trompent, qu’ils voient mal¹, qu’ils pensent mal, qu’ils jugent mal, qu’ils comprennent mal, qu’ils se referment, qu’ils sont haineux, voire lépreux. On les assure que leurs sens les trompent et on tente en vain de leur faire saisir les beautés et les justesses d’un discours qui veut qu’un terroriste s’affirmant bon musulman n’ait rien à voir, précisément, avec l’islam, qu’un immigrant visiblement célibataire et sans diplôme est, pourtant, un réfugié politique d’un haut niveau de formation, bref que tout va bien et même mieux, et que si dans toute l’Europe, de l’Italie à la Suède et de l’Angleterre à la Pologne, les « populistes » emmagasinent contre l’Union Européenne victoire sur victoire, c’est, assurément, qu’ils veulent « plus d’Europe ».

    Le divorce est si complet que la solution trouvée a le mérite de la simplicité : délégitimer, ostraciser, criminaliser quiconque ne dit pas la parole officielle. L’ambassadeur de France en Hongrie considère, dans une note interne, que le président hongrois pourrait avoir raison ? Il est renvoyé, Macron ayant pourtant déclaré : « Est-ce qu’il appartient à l’autorité de révoquer une ambassadeur parce qu’il dit ce qu’il pense ? Je ne crois pas, ou alors nous créerions un délit d’opinion dans la fonction publique » (Valeurs Actuelles). À défaut de le créer, il existe – et il existe surtout ailleurs, les contrevenants se voyant attaquer sur plusieurs fronts simultanément. Primo, la justice les poursuit, de manière absurde, Nicolas Dupont-Aignan se retrouvant au tribunal pour avoir parlé d’« invasion migratoire » quand le ministre Collomb, qui parle de « submersion migratoire », n’est pas inquiété. Secundo, les citoyens activistes dénoncent avec ivresse tous les déviants : chaque média a mis en place les outils pour que cette génération plaintive puisse récriminer et le CSA est submergé de signalements pour n’importe quelle sottise, y compris une déclaration de l’acteur crétin Jean-Claude Van Damme… Tertio, enfin, les plateformes sociales (YouTube, Twitter, Facebook) s’arrogent le droit de censurer, depuis la suspension temporaire d’un individu jusqu’à la suppression du ou des comptes des organisations jugées non conformes.

    Cette justice privée est sans doute légale mais il est fascinant de noter qu’elle s’exerce dans un sens précis – ce ne sont pas tous les prétendus discours de haine ² qui sont sanctionnés –, d’une part, et qu’elle rencontre l’adhésion des pouvoirs publics, d’autre part : quand Facebook a fermé la page de Génération Identitaire, Frédéric Potier, préfet délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT, s’est réjoui. L’État « ubérise » la justice, avec une quasi délégation de service public : les entreprises perçoivent l’impôt, les Gafa font taire les opposants. À défaut qu’ils soient rapidement condamnés, ils deviennent inaudibles. Ainsi veut-on faire taire TV Libertés.

    La description du réel est devenue un enjeu politique. Les faits n’existent plus en tant que tels ; chaque action est grosse de tous les symboles qu’on y attache et menace d’accoucher d’une catastrophe. Il est donc légitime, dans la pensée des prescripteurs officiels, politiques et médiatiques, de ne diffuser et distiller que ce qui n’engendre que le bon et le juste. Comme le relate l’Ojim ³, la presse française a tu obstinément les quelques crimes commis par des immigrants en Allemagne – leur conférant par là-même une dimension exemplaire qu’ils n’ont pas – pour « ne pas faire le jeu » de ceux qui « instrumentalisent » les immigrants. Il est d’ailleurs tout aussi légitime, pour ces prescripteurs, de nier le réel malgré tout diffusé ⁴. La presse dominante s’est donnée comme mission de prescrire le réel et non plus de le décrire, de même que le ministre de la culture entend donner aux médias d’État le rôle de rééduquer les Français. C’est une coalition de fait, qui informe au sens fort du terme, qui forme les perceptions, qui impose une forme à la réflexion. Les mots bannis, les faits écartés, les commentaires interdits, les personnes discréditées, tous les moyens sont bons pour emporter l’adhésion d’un peuple incrédule. La coalition lui réclame impérieusement sa confiance : elle n’a droit qu’à sa défiance grandissante à proportion qu’on lui interdit de s’étonner.   

     

    1. BHL, sur Europe 1, le 24 juin : « Il n’y a pas de crise des migrants. Le solde migratoire, comme disent les démographes ou les économistes, est nul. C’est-à-dire que la balance entre les gens qui quittent l’Europe et les gens qui y rentrent est à peu près à zéro ». Pour une réponse argumentée à cette affirmation, voir le blog de la démographe Michèle Tribalat : www.micheletribalat.fr/440146529

    2. « Nous n’autorisons pas les discours incitant à la haine sur Facebook, parce que ces discours créent une atmosphère d’intimidation et d’exclusion, et peuvent aboutir à des violences dans le monde réel. » Déclaration de Facebook au moment de la suppression de la page de Génération Identitaire, alors même que les pages antifas ou celle de la Ligue de défense noire africaine sont toujours ouvertes…

    3. www.ojim.fr/excepte-atlantico-et-claude-askolovitch-black-out-des-medias-francais-sur-une-serie-de-meurtres-en-allemagne/

    4. « De la même manière, quand un homme comme Jacques Toubon joue avec les chiffres et les définitions pour laisser croire que l’immigration massive n’a pas eu lieu en France depuis 40 ans, comme on l’a vu récemment, il s’engage dans un travail de falsification de la réalité qui pousse le commun des mortels à croire que les autorités cherchent moins aujourd’hui à agir sur le réel qu’à le dissimuler. » Mathieu Bock-Côté, dans Le Figaro. Jacques Toubon avait déclaré au JDD, le 23 juin : « Partout la peur, l’idée de submersion – fausse, le solde migratoire en France est nul sur la période des trente dernières années – guident les opinions et les choix politiques. » Pour ce qui est de la France, voir l’article du Figaro « Les chiffres de l’immigration en France » à partir des statistiques éclairantes de l’INSEE.

  • Razzia politique Laïcité, sécurité, immigration… Tous ces sujets que droite et gauche ont laissés au RN, par Natacha Pol

    La force du RN ? Flotter au gré des courants sur l'Europe, l'économie, Schengen... Ci-dessus, Marine Le Pen et Emmanuel Macron le 3 mai 2017 lors du débat télévisé de l'entre-deux-tous de la présidentielle.
    © Eric Feferberg / Pool / Reuters

    Laïcité, République, protectionnisme, sécurité, immigration, nation, localisme… La gauche et la droite ont abandonné des pans entiers du champ politique au Rassemblement national. Évacuant tout débat démocratique.

    Natacha Polony.jpgIl faut être lucide, on en prend pour un an. Jusqu’à l’élection présidentielle de 2022, la vie démocratique française va se résumer à des phrases pénétrées et des slogans éculés pour nous mettre en garde contre le risque d’une victoire du RN. Depuis tant d’années que le système médiatico-politique joue à se faire peur à chaque scrutin, on se croirait dans la fable du berger qui criait au loup. Les citoyens se sont lassés. Pis, certains commencent à se dire : « après tout… ». À qui la faute ?

    Il faut se souvenir de ce dimanche 19 avril 2015, où François Hollande, ravi d’avoir trouvé l’arme de décrédibilisation massive contre le FN, lance benoîtement : « Marine Le Pen parle comme un tract du Parti communiste des années 1970. » Accessoirement, le grand homme de gauche a donc oublié que, à l’époque, le PCF a signé un programme commun de gouvernement avec le Parti socialiste… Il offre surtout un cadeau monumental au Front national, lui faisant crédit de défendre les ouvriers, les travailleurs, les petites gens, toutes les victimes de la désindustrialisation. Effarant. Après la nation, la sécurité, la laïcité, il ne manquait plus que le social…

    Prise de conscience... ou panique ?

    En 1997, Jean-François Kahn décida de fonder Marianne et de placer à sa une la Liberté guidant le peuple, flanquée de son drapeau bleu-blanc-rouge. Réaction dans le petit milieu : « Mais ce n’est pas un peu lepéniste ? » Obstiné, il persista, affirmant même – comble de la transgression – que ce journal parlerait d’immigration ou de sécurité, pour qu’enfin ces sujets ne soient plus abandonnés au Front national. C’était il y a vingt-quatre ans…

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    Soulcié

    Les choses ont changé, diront certains : la preuve par ces politiques de tous bords empressés de venir soutenir les policiers en colère. La preuve par les déclarations d’Olivier Faure le 23 mai sur Europe 1 : « Drapeau français, Marseillaise, laïcité, et maintenant la sécurité […] rien de tout cela n’appartient à l’extrême droite. Les républicains, c’est nous ; ceux qui ont toujours combattu la République, c’est eux. » Une prise de conscience ou une panique ? Résultat : certains cadres du RN considèrent désormais leur parti comme le centre de gravité de la vie politique et même comme un pôle de stabilité empêchant que la colère n’explose…

    Il faut avouer qu’ils s’y sont mis à plusieurs pour placer, depuis des années, le FN devenu RN au centre du jeu politique. Les innombrables « castors », d’abord, qui ont fait du « barrage » leur seul programme politique. Tous ceux, ensuite, qui voient des fascistes partout pour mieux se donner des airs de résistants. Mais le FN a surtout servi, à partir des années 1990, de machine à disqualifier quiconque entendait combattre le contournement de la démocratie au nom du dogme néolibéral. Une critique du libre-échange ? De l’Union européenne, adepte de la « concurrence libre et non faussée » ? Un plaidoyer pour un peu de protectionnisme ? « Discours digne du Front national ! »

    Évacuer le débat

    Et hop, emballé, c’est pesé… Pour le dire simplement, le Front national a d’abord permis aux gauchistes de diaboliser la nation, le patriotisme et le drapeau, d’interdire de rappeler qu’un pays a le droit de décider qui est sur son sol et qu’un État a le devoir de protéger physiquement ses citoyens. Puis, il a offert aux néolibéraux de toute obédience la possibilité d’évacuer tout débat sur le système économique, le libre-échange, la dérégulation, la division mondiale du travail, bref, sur la protection économique.

    Au fur et à mesure que gauche et droite lui abandonnaient des pans entiers du champ politique, le FN s’est construit un positionnement pour combler le vide. Le parti anti-État et anti-impôts de Jean-Marie Le Pen s’est forgé un discours de défense des ouvriers, des fonctionnaires, de l’armée et même désormais des préfets… L’exemple le plus extraordinaire de cet opportunisme multiforme concerne la laïcité, de la part d’un parti s’appuyant encore sur les catholiques intégristes.

    Discours attrape-tout

    Aujourd’hui, nombre de Français sont tentés de répondre : « Et alors ? Que ce soit par opportunisme, peu importe. Ce qui compte, c’est le résultat. » Si le FN devenu RN prétend défendre l’école républicaine, la protection sociale, le droit pour la France de se perpétuer comme nation et comme civilisation, et même l’écologie, à travers le localisme et les circuits courts, quand les autres abandonnent tout, pourquoi ne pas essayer ? C’est oublier, d’abord, que ce parti porte intrinsèquement une conception identitaire de la France, qui fracture la nation au lieu de la souder (comme la gauche identitaire fracture, de l’autre côté). Les habituels dérapages racistes de certains de ses membres ne sont pas que des dérives individuelles. Ils relèvent d’une vision du monde.

    Mais, surtout, quand il s’agit de combattre un système porté par les puissances économiques et la haute administration, par tous les rouages de la machine institutionnelle, notamment européenne, l’absence de convictions finit toujours par se voir. Les Français ont déjà connu ces discours attrape-tout et ces promesses sans lendemain. De Nicolas Sarkozy, capable de parler avec des trémolos dans la voix de la République, du maître d’école, de l’autorité, tout en menant la politique du CAC 40 et du bling-bling, à Emmanuel Macron, dont le « en même temps » ne relève pas de la nuance mais des options contradictoires, ils ont payé pour savoir que la cohérence est la condition de l’action politique.

    D’autant que le RN flotte au gré des courants. C’est d’ailleurs sa force. Sur l’Europe, sur l’économie, il se normalise pour rassurer l’électorat âgé et possédant, sans lequel on ne gagne pas. Schengen, l’euro, la CEDH… autant de sujets sur lesquels le parti se tempère et renonce à toute remise en cause. La souveraineté nationale n’est que l’instrument d’une conquête d’électorat, ce que Jordan Bardella, sur le plateau de Zemmour et Naulleau en mars 2021, traduisait ainsi : « On a peut-être commis l’erreur, durant la présidentielle de 2017, de trop parler de macroéconomie. » Pourtant, le RN ne perd pas le vote contestataire. Il agrège. Mais une chose est certaine : à ce jeu-là, les classes populaires et les petites classes moyennes, les perdants du système, se font toujours avoir à la fin.

    Source : https://www.marianne.net/