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Rechercher : qu'est ce que le système ?

  • ”J'ai deux amours... (air connu)” : CAÏMANS (les îles) et PARADIS (fiscaux) sont les deux mamelles des requins du PS...

    ...espèce en voie de prolifération accélérée et incontrôlable ! 

    Les autres Partis n'étant pas en reste, c'est l'ensemble du Système qui est touché au coeur, gangrené jusqu'au trognon, corrompu jusqu'à la moelle...

    Quand une telle corruption rencontre une telle crise, l'issue ne peut être que cataclysmique
    et, au sens propre du terme apocalpytique : "révélation". Révélation, au grand public et au grand jour, de l'échec total de ce Système intégralemnt vermoulu, de sa décomposition, de son effondrement...

    A nous de proposer, intelligemment, l'alternative, le recours : comme le dit Bainville, "le remède est à côté du mal"...

  • VIDEO • Hilaire de Crémiers, à la veille du scrutin départemental : Pour quoi les Français votent ils ?

     

    H D C - Copie.jpg« Le peuple français est en recherche d’un salut. Il le trouvera le jour où il comprendra que le système où il est enchaîné, ne peut pas lui en offrir. L’électoralisme induit des postures qui évitent d’aborder les problèmes de fond. Postures, contre-postures et impostures.

    Que peuvent-ils faire, tous ? Ces prétendus sauveurs qui cherchent à gagner les suffrages des Français en s’imaginant ou en faisant croire qu’ils ont des solutions. Or, dans le système politique actuel français, il n’y a pas de solution. »  Hilaire de Crémiers  

     

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  • Sur le blog ami du Courrier Royal : Radio Courtoisie, «La France a besoin d’un roi ».

    Ce dimanche 6 juin, Radio Courtoisie recevait Michel Viot, auteur de «La France a besoin d’un roi », pour une émission intitulée « Sous quel régime vivons-nous ? ». Dans cette émission d’une heure vingt, le père Michel Viot, évoque longuement les avantages politiques de la Royauté, ainsi que les effets dommageables pour la démocratie française et pour le bien commun, du système actuel, que l’auteur décrit comme un système de « République absolue ».

    En préalable, le père Viot, en tant que prêtre Catholique, a souhaité commencer son intervention en revenant sur cette procession catholique sauvagement agressée par des militants d’extrême gauche, le samedi 29 mai dernier.

     

    Pour écouter ou réécouter cette émission :

    Radio Courtoisie: « Sous quel régime vivons-nous ? »

    Sources : https://le-courrier-royal.com/

    https://www.facebook.com/lecourrierroyal

  • Sur TV Libertés, coronalibi avant banqueroute imminente - Politique & Eco n°309 avec Bernard Monot.


    L'effondrement économique et financier a déjà débuté, nous allons changer de système. Pour l'économiste Bernard Monot, le pass sanitaire instauré par Emmanuel Macron s'inscrit totalement dans la logique du Great Reset proposé par le Forum économique de Davos. Il s'agit là de justifier la décroissance économique et le contrôle de la population, première étape de la réinitialisation du régime capitaliste. L'économiste de Natixis le déclare : "Le capitalisme dans sa forme actuelle va forcément mourir", victime du mondialisme spéculatif. Et preuve de l'effondrement du château de cartes de notre système économique, Bercy vient de rétablir, le 2 juin, le contrôle des capitaux sortants de France pour anticiper une panique bancaire avec le choc systémique qui s'annonce : une banqueroute des banques. Bernard Monot évoque aussi la réforme des retraites comme condition au déblocage du plan de relance européen et la prochaine élection présidentielle.

  • Présidentielle 2ème tour : voter patriote, contre Macron, antinational de toujours !

    lfar flamme.jpgL'élection de ce dimanche 24 ne sera pour nous, royalistes, qu'une péripétie supplémentaire dans notre engagement militant au quotidien; une péripétie qui ne modifie en rien notre combat de tous les instants : travailler sans relâche à la ré-instauration de la Royauté en France, "par tous les moyens, même légaux", comme le disait Charles Maurras.

    Ce n'est pas de changer de président qui sauvera la France : c'est de la débarrasser du Système malfaisant qui la ruine et la déclasse inexorablement depuis 1875, depuis que la République idéologique s'est installée au pouvoir. Cette république idéologique a peu à peu construit un monstre, que nous appelons "le Système", et tant que ce monstre sera là, les meilleures intentions du monde ne prévaudront pas contre sa malfaisance inrinsèque.

    Voilà ce qui fonde notre originalité, et notre légitimité dans le combat des idées : nous sommes les seuls, nous, royalistes, à remettre en cause le Système pour remettre en ordre le Pays.

    Ceci étant dit et redit, à temps et à contre-temps, nous ne sommes pas de purs esprits, et nous ne vivons pas sur Sirius, mais bien en 2022, dans la France d'aujourd'hui :

    avec ce que le Système n'a pas encore réussi à lui enlever de beauté, de grandeur, de talents, de légitimes ambitions en vue du Bien commun et de la reprise de la politique de civilisation qu'ont menée "les quarante rois qui, en mille ans firent la France"...

    mais aussi avec tous les germes de dissolution, de mort, d'effacement que le Système y a semé, et qui la mettent maintenant en danger de disparition, en tant que vraie puissance, dans la fidélité à la richesse de ses héritages fondamentaux, gréco-romain et chrétien...

    C'est pour cela que, même si nous savons et disons que changer la tête de la Présidence du Système ne changera rien à la malfaisance intrinsèque dudit Système, nous ne pouvons, ni ne voulons, nous désintéresser de ce qui se passe autour de nous, ni de ce qui concerne la vie de notre pays.

    C'est dans cet esprit que, naturellement, nous voterons, le 24. 

    Sans donner de "consigne de vote", car tel n'est pas notre rôle. Par ailleurs, nos lecteurs et amis n'ont pas besoin qu'on leur dicte leur conduite.

    Par contre, sans appeler à voter pour un parti ("X" ou "Y"...) enraciné dans le Système, qu'il ne remet pas en cause, nous constatons que, face à l'actuel occupant de l'Élysée, l'alternative d'un vote patriote existe bel et bien. Par honnêteté intellectuelle, et par franchise, la Rédaction de lafautearousseau, unanime, fait savoir que, si elle ne s'arroge pas la prétention de donner une "consigne" à quiconque, elle votera pour la candidate qui incarne ce vote patriote face à Macron, l'antinational de toujours. 

    Elle suspendra juste, pendant quelques minutes - le temps d'aller voter - son activité militante quotidienne, qu'elle reprendra immédiatement après; et elle continuera, sitôt après l'élection, à mener le seul combat qui est essentiellement le sien : proposer aux Français la révolution royale, seule solution pour que notre pays non seulement ne disparaisse pas mais, au contraire, connaisse un nouveau matin français; et retrouve la force, la puissance et la grandeur qui furent les siennes sous la Royauté...

    lafautearousseau

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  • À ”la Liberté” abstraite, nous préférons ”les libertés” concrètes...

    Nous nous opposons à ce Système qui dit et proclame "la LIBERTÉ" mais vit et pratique "l'a-LIBERTÉS".

    Nous sommes soi-disant libres, en république idéologique, mais le Système nous mène vers une Société sur-administrée et sur-réglementée (plus de 420.000 lois, normes, règlements...), et bientôt 50% des choses seront obligatoires, les 50 autres % étant interdites !

    À cette "Liberté" abstraite-là, nous préférons le Régime qui a fait la France et qui en a fait la première puissance du monde : la Royauté, qui remettra l'Autorité, en haut, et, en bas, "les Libertés", avec le Roi, indépendant de toute puissance (Argent, Partis, Groupes de pression (médias...), Étranger...), donc libre, et protecteur des républiques françaises...

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  • Présidentielle 2ème tour : voter patriote, contre Macron, antinational de toujours !

    (publiée dès le soir du premier tour, le dimanche 10 à 20h10, sitôt connus les résultats, cette courte prise de position sera re-publiée chaque matin de la quinzaine qui nous sépare du deuxième tour, le dimanche 24...)

     

    lfar flamme.jpgL'élection de ce dimanche 24 ne sera pour nous, royalistes, qu'une péripétie supplémentaire dans notre engagement militant au quotidien; une péripétie qui ne modifie en rien notre combat de tous les instants : travailler sans relâche à la ré-instauration de la Royauté en France, "par tous les moyens, même légaux", comme le disait Charles Maurras.

    Ce n'est pas de changer de président qui sauvera la France : c'est de la débarrasser du Système malfaisant qui la ruine et la déclasse inexorablement depuis 1875, depuis que la République idéologique s'est installée au pouvoir. Cette république idéologique a peu à peu construit un monstre, que nous appelons "le Système", et tant que ce monstre sera là, les meilleures intentions du monde ne prévaudront pas contre sa malfaisance inrinsèque.

    Voilà ce qui fonde notre originalité, et notre légitimité dans le combat des idées : nous sommes les seuls, nous, royalistes, à remettre en cause le Système pour remettre en ordre le Pays.

    Ceci étant dit et redit, à temps et à contre-temps, nous ne sommes pas de purs esprits, et nous ne vivons pas sur Sirius, mais bien en 2022, dans la France d'aujourd'hui :

    avec ce que le Système n'a pas encore réussi à lui enlever de beauté, de grandeur, de talents, de légitimes ambitions en vue du Bien commun et de la reprise de la politique de civilisation qu'ont menée "les quarante rois qui, en mille ans firent la France"...

    mais aussi avec tous les germes de dissolution, de mort, d'effacement que le Système y a semé, et qui la mettent maintenant en danger de disparition, en tant que vraie puissance, dans la fidélité à la richesse de ses héritages fondamentaux, gréco-romain et chrétien...

    C'est pour cela que, même si nous savons et disons que changer la tête de la Présidence du Système ne changera rien à la malfaisance intrinsèque dudit Système, nous ne pouvons, ni ne voulons, nous désintéresser de ce qui se passe autour de nous, ni de ce qui concerne la vie de notre pays.

    C'est dans cet esprit que, naturellement, nous voterons, le 24. 

    Sans donner de "consigne de vote", car tel n'est pas notre rôle. Par ailleurs, nos lecteurs et amis n'ont pas besoin qu'on leur dicte leur conduite.

    Par contre, sans appeler à voter pour un parti ("X" ou "Y"...) enraciné dans le Système, qu'il ne remet pas en cause, nous constatons que, face à l'actuel occupant de l'Élysée, l'alternative d'un vote patriote existe bel et bien. Par honnêteté intellectuelle, et par franchise, la Rédaction de lafautearousseau, unanime, fait savoir que, si elle ne s'arroge pas la prétention de donner une "consigne" à quiconque, elle votera pour la candidate qui incarne ce vote patriote face à Macron, l'antinational de toujours. 

    Elle suspendra juste, pendant quelques minutes - le temps d'aller voter - son activité militante quotidienne, qu'elle reprendra immédiatement après; et elle continuera, sitôt après l'élection, à mener le seul combat qui est essentiellement le sien : proposer aux Français la révolution royale, seule solution pour que notre pays non seulement ne disparaisse pas mais, au contraire, connaisse un nouveau matin français; et retrouve la force, la puissance et la grandeur qui furent les siennes sous la Royauté...

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  • À ”la Liberté” abstraite, nous préférons ”les libertés” concrètes...

    Nous nous opposons à ce Système qui dit et proclame "la LIBERTÉ" mais vit et pratique "l'a-LIBERTÉS".

    Nous sommes soi-disant libres, en république idéologique, mais le Système nous mène vers une Société sur-administrée et sur-réglementée (plus de 420.000 lois, normes, règlements...), et bientôt 50% des choses seront obligatoires, les 50 autres % étant interdites !

    À cette "Liberté" abstraite-là, nous préférons le Régime qui a fait la France et qui en a fait la première puissance du monde : la Royauté, qui remettra l'Autorité, en haut, et, en bas, "les Libertés", avec le Roi, indépendant de toute puissance (Argent, Partis, Groupes de pression (médias...), Étranger...), donc libre, et protecteur des républiques françaises...

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  • « Conservateur et libéral, la grande tension » : une analyse d'Éric Zemmour

     

    3578948983.jpgZemmour commente ici « une histoire didactique et passionnante du conservatisme, qui s'achèverait en supplément d'âme du libéralisme ». Une occasion pour lui de faire ressortir avec clarté et pertinence les « tensions » - c'est à dire, au fond, les contradictions - existant entre ces concepts, qui se voudraient alliés. Et les réalités politiques et sociales qu'elles engendrent. Encore faudrait-il s'entendre sur les mots. «  Conservateur », pour commencer. Un mot qui n'a de sens ou de valeur que par son objet. Il avait un sens lorsque Comte lançait son « Appel aux conservateurs» [1855 !], un sens tout autre - ridicule et négatif - pour les nationalistes et monarchistes autour des années 1900. Vers 1980, Boutang pensait qu'il n'y avait déjà plus rien à conserver de notre société proprement dite - « qui n'a que des banques pour cathédrales ». Que voulons-nous conserver ? La modernité et ses avatars postmodernes ou la France profonde, la France historique, sa civilisation ? A travers son analyse des tensions entre capitalisme et libéralisme sous leurs traits d'aujourd'hui, Zemmour - comme Buisson - n'hésite pas à remonter au vrai clivage - sous quelque vocable qu'on les désigne - entre la France historique multiséculaire et celle opposée qui naît des Lumières et de la Révolution. Dans quel camp se situera de fait le courant qui se réclame aujourd'hui du conservatisme ? C'est bien là, à notre avis, la question de fond.  Lafautearousseau    

          

    522209694.4.jpgSi la victoire de François Fillon en a étonné plus d'un, ce n'est pas seulement parce que peu de gens pouvaient imaginer que « Mister Nobody » s'immiscerait dans le combat de coqs entre Sarkozy et Juppé, mais aussi, et surtout, parce que son programme était à la fois le plus libéral (en économie) et le plus conservateur (sur les mœurs), ce qui paraissait doublement incompatible avec la France. L'affaire semblait entendue depuis belle lurette : notre pays aimait trop l'État pour être libéral, aimait trop l'égalité pour tolérer la liberté, aimait trop la Révolution pour avoir le respect des traditions, et tenait le travail, la famille et la patrie pour des valeurs maudites depuis Vichy. Les augures ont eu tort. Un conservatisme libéral semble renaître en France dans le sillon de Fillon, qui paraissait embaumé sous le masque poussiéreux et oublié de Guizot ou de Renan.

    Dans ce nouveau contexte politique, le livre de Jean-Philippe Vincent tombe à pic. Qu'est-ce que le conservatisme ? s'interroge notre auteur. Sa réponse est à la fois philosophique et historique. L'auteur nous plonge avec délectation dans une évocation des grands anciens, Burke, Maistre, Chateaubriand, Balzac, Tocqueville, Renan, Taine, revenant même jusqu'à la République romaine de Cicéron, pour dégager les grands axes d'une pensée conservatrice qui s'oppose en tous points à un progressisme, « pot-pourri d'existentialisme et de marxisme », qui a pignon sur rue en France depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    « Le rapport au temps est totalement opposé chez les conservateurs et les progressistes. Ces derniers utilisent le futur (un futur utopique ou rêvé) pour interpréter le présent ; les conservateurs utilisent le passé pour interpréter le présent et agir dans l'instant… La nostalgie du passé est quand même plus raisonnable que la nostalgie du futur. »

    C'est de la belle ouvrage, didactique en diable, parfois même un brin scolaire, écrit d'une plume qui ne cherche pas l'effet, un peu comme ces vieilles vestes en tweed qu'affecte le jeune homme très British choisi en couverture du livre. Notre auteur nous permet de combler notre ignorance des penseurs les plus récents du conservatisme qui, à part Soljenitsyne et peut-être Bertrand de Jouvenel, sont largement méconnus en France.

    Jean-Philippe Vincent veut y voir la preuve que le conservatisme est une pensée encore vivante. Il annonce pour notre époque l'émergence d'un conservatisme libéral en Europe, et la victoire de François Fillon a dû le réjouir. Il cherche à tout prix à marier libéralisme et conservatisme, celui-ci comme « le supplément d’âme » de celui-là. Pourtant, il n'ignore nullement que conservatisme et libéralisme se livrent une guerre sourde depuis des décennies : que le principe d'autorité et le respect des traditions, des enracinements et des nations, qui définit le conservatisme, est miné par le libéralisme qui fait de l'individu et du marché les seuls maîtres de notre destin. Notre auteur est lucide : « C’est que le libéralisme, pour fonctionner de façon appropriée, a un besoin vital de racines conservatrices, des racines que pourtant il s'évertue à saper. » Mais fait profession d’optimisme : « C’est un fait que l'éthique du capitalisme est un conservatisme. Et c'est également un fait que lorsque cette éthique est subvertie par le jeu débridé du marché, le risque est grand non seulement pour le capitalisme, mais pour plus globalement pour le système libéral-démocratique. De ce simple point de vue, capitalisme et conservatisme apparaissent comme complémentaires et même étroitement complémentaires : il ne peut guère y avoir de capitalisme durable sans une éthique conservatrice. »

    C'est pourtant une « complémentarité » qui tourne le plus souvent au conflit ouvert où c'est toujours le même qui perd. Les destins des deux incarnations modernes de ce conservatisme libéral cher à notre auteur en sont des preuves cruelles. En France, le quinquennat de Georges Pompidou a été miné par le travail de taupe culturel d'une extrême gauche libertaire issue de Mai 68, qui imposa ses codes à visage découvert sous Giscard et prit le pouvoir sous Mitterrand. Et la plus grande réussite du libéral Pompidou est une industrialisation du pays conduite grâce à un colbertisme remarquablement efficace. En Angleterre, notre auteur rappelle pertinemment que le thatchérisme fut avant tout une philosophie morale et religieuse. La « Dame de fer » avait pour haute ambition de restaurer l'éthique victorienne de l'effort, du travail, de l'épargne, de la religion et de la patrie. Elle était sincère et déterminée. Mais le marché n'avait que faire de ses ambitions morales et l'Angleterre devint le pays du culte de l'argent, du cosmopolitisme de la ville-monde Londres, des mafias russes et des paradis fiscaux, de l'alcoolisme de masse des jeunes et des grossesses précoces des adolescentes, et d'une immigration venue du monde entier, charriant en particulier un islam qui y prit ses quartiers, imposant ses mœurs et jusqu'à sa loi, prônant à visage découvert le djihad et la charia. Dans ces deux exemples, on voit bien où est le capitalisme, on voit bien où est le marché, on voit même où est le libéralisme, mais on ne voit pas où est le conservatisme. On ne voit pas où est son « éthique judéo-chrétienne issue de l'Europe du XVIIe siècle » où le libéralisme est né. On voit mal la doctrine sociale de l'Église. On voit mal l'amour des préjugés et des coutumes et des traditions cher au grand Burke. C'est ce qu'ont rappelé avec force les classes populaires anglaises, marginalisées économiquement, géographiquement et culturellement par trente ans de thatchérisme, avec le référendum sur le Brexit !

    Notre auteur fait mine d'ignorer que le capitalisme du XIXe siècle a muté, à partir du milieu du XXe siècle, qu'il a abandonné le culte de l'épargne pour celui de la consommation, l'économie de l'accumulation pour l'économie du désir, la morale austère du stoïcisme (même un brin hypocrite) pour l'immoralité joyeuse de l'hédonisme, la stricte hiérarchie du patriarcat pour l'égalitarisme indifférencié du féminisme. Le libéralisme est passé de Guizot à Cohn-Bendit ; l'héritier du conservatisme est devenu son pire ennemi. Le fils ingrat a tué le père. Au moins, François Fillon et ses soutiens sont-ils prévenus. 

    Qu'est-ce que le conservatisme ? Jean-Philippe Vincent, Les Belles lettres, 245 p., 24,90 €.

    Eric Zemmour

    Le Figaro 30.11

  • A propos de Donald Trump : un populiste seul contre tous ? L'analyse d'Alain de Benoist

     

    Alors que la campagne présidentielle américaine a maintenant dégagé, à l'issue des primaires,  les deux personnalités qui vont s'affronter cet automne, Alain de Benoist a donné à Boulevard Voltaire [13.05] l'analyse qui suit s'agissant du très controversé Donald Trump. L'élection américaine ne sera pas sans conséquences pour nous, Français et Européens. Au vrai, elle nous concerne aussi ...  LFAR    

     

    alain-de-benoist-1280x660.jpgLe ticket présidentiel se profile aux États-Unis : ce serait donc Donald Trump contre Hillary Clinton. Le premier est voué aux gémonies par nos médias dominants, tout en étant porté au pinacle par une certaine droite française. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

    Je suis extrêmement réservé sur Donald Trump, qui me fait l’impression d’un milliardaire paranoïaque mâtiné de Docteur Folamour en puissance. Je comprends très bien qu’on puisse jubiler à l’entendre se moquer sans complexe du politically correct, mais il faut aussi reconnaître qu’au cours de sa campagne, il a dit tout et n’importe quoi. Il veut construire un mur à la frontière du Mexique (« Personne ne construit de murs mieux que moi : c’est mon métier »), supprimer la Sécurité sociale, soutenir l’industrie du pétrole, envoyer les troupes au sol en Syrie tout en relançant la tension avec l’Iran (« On s’est aliéné notre meilleur allié, Israël, et on a capitulé devant l’Iran »), éventuellement même faire usage de l’arme atomique en Europe. En fait, il ne connaît strictement rien des affaires internationales et n’a pas la moindre idée de ce qu’est la politique (le parallèle qu’on a pu faire avec Ronald Reagan est trompeur : lorsque Reagan fut élu président des États-Unis, il était déjà gouverneur de la Californie depuis près de quinze ans), objection qu’il balaie au prétexte qu’il a l’« expérience d’un gagneur » (« Si je suis riche, ce n’est pas par hasard »). En fait, s’il devait entrer à la Maison-Blanche, personne ne peut dire ce qu’il ferait.

    Mais il faut distinguer le personnage Trump et le phénomène Trump, ce dernier étant beaucoup plus intéressant. L’électorat de Trump est en effet un électorat populaire, celui de l’Amérique profonde, des rednecks aux blue collars, un électorat qui n’avait jusqu’ici pas les moyens de se faire entendre. C’est en misant sur le peuple que « The Donald » a pu déjouer tous les pronostics et s’imposer à quinze autres républicains, depuis des candidats de l’establishment comme Jeb Bush ou Marco Rubio jusqu’au grand délirant évangélique Ted Cruz.

    Les jeux ne sont pas faits pour autant, car aux États-Unis, contrairement à ce que l’on croit souvent, ce ne sont pas les partis politiques qui organisent les primaires, mais les États, de façon à ce que soient ensuite désignés par les grands partis des candidats compatibles avec les intérêts de leurs gouverneurs. Il ne faut pas oublier non plus que les candidats n’ont pas l’habitude de présenter des « programmes », mais seulement des « positions » sur des sujets variés leur permettant d’obtenir des « soutiens » de telle ou telle « communauté ».

    Des deux candidats, quel serait le meilleur, ou le moins pire, pour l’Europe ?

    Difficile de répondre. Il y a toujours eu en Europe des gouvernements pro-américains, mais il n’y a jamais eu aux États-Unis de gouvernement pro-européen. Newt Gingrich, alors chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, disait en 1995 que « seule l’Amérique peut mener le monde ». Outre-Atlantique, c’est une conviction partagée par tout un chacun : qu’ils soient interventionnistes ou isolationnistes, les Américains veulent avant tout perpétuer leur hégémonie. Trump n’échappe pas plus à la règle que la très hystérique sorcière néo-conservatrice Hillary Clinton, la seule différence étant que la seconde est apparemment plus interventionniste que le premier – encore que Trump ne se cache pas d’être lui aussi « pour l’agressivité en politique étrangère ».

    Dans le registre populiste, le démocrate Bernie Sanders apparaît comme l’héritier d’une autre tradition, celle du New Deal. Simple feu de paille, ou faudra-t-il compter avec ses idées et, surtout, ses électeurs ?

    Il est sûr que, comparé à l’épouvantail déplumé et à la poupée Barbie ayant dépassé la date de péremption, Bernie Sanders fait au moins figure humaine. Bien qu’il n’ait pas réussi à surclasser Hillary Clinton, les résultats qu’il a obtenus n’en sont pas moins remarquables. Âgé de 74 ans, n’hésitant pas à se présenter comme « socialiste » (ce qui équivalait jusqu’ici aux États-Unis à s’afficher comme un partisan du goulag !), il obtient ses meilleurs résultats auprès des jeunes et dans la classe ouvrière blanche.

    Ce succès relatif, ajouté à celui de Donald Trump, fait que la prochaine élection présidentielle ne va ressembler à aucune de celles qui l’ont précédée. Dans le passé, les partis démocrate et républicain présentaient régulièrement des candidats de l’establishment, qui n’avaient aucune peine à l’emporter sur les « indépendants ». Cette fois-ci, et dans les deux camps, la contestation est venue de l’intérieur. Cela signifie que la vague de populisme qui ne cesse d’enfler en Europe touche maintenant les États-Unis (juste retour des choses quand on se souvient qu’un parti populiste y avait été fondé dès 1876). Le peuple américain a supporté l’establishment aussi longtemps qu’il pouvait encore croire au « rêve américain ». Mais il n’y croit plus, comme l’ont montré à droite, en 2009, l’émergence du Tea Party, et à gauche, en 2011, celle du mouvement Occupy Wall Street. C’est pourquoi il mise sur Trump, qui assure être en mesure de relancer ce « rêve », ou sur Sanders, qui dénonce la captation de la richesse nationale par 1 % de la population et appelle à plus de justice sociale.

    La plupart des néo-conservateurs républicains ont déjà fait savoir qu’ils voteraient pour Clinton. Paul Ryan, président républicain de la Chambre des représentants, ne votera pas non plus pour Trump, suivant en cela l’exemple du clan Bush. À l’inverse, il n’est pas exclu que certains partisans de Sanders préfèrent, pour des raisons de classe, voter pour Trump plutôt que pour sa concurrente. Les deux grands partis, qui se croyaient protégés par un processus d’investiture biaisé, se retrouvent ainsi secoués de l’intérieur comme ils l’ont rarement été, le plus affecté étant le Parti républicain. Il serait naïf de croire que cela restera sans conséquences pour un système bipartisan désormais menacé de voler en éclats. 

    Intellectuel, philosophe et politologue
     
     

    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

  • Royaliste cahier spécial n°1193 bis (3 août 2020)

    Un nouveau numéro de “Royaliste” cahier spécial n°1193 bis (3 août 2020) de Royaliste vient de paraître.
     
    Au sommaire de ce numéro :  
     
    CAHIER SPECIAL « NOS PROPOSITIONS POUR SORTIR DE LA CRISE »
     
    Page 1 – Pour préparer le jour d’après . – Les royalistes ouvrent le débat .
    Page 2 et 3 – Du désastre sanitaire à la crise mondiale .
    Page 4 et 5 – Dix mesures pour le jour d’après .
    Page 6 et 7 – La NAR : un projet et des engagement s.
    Page 7 – Le comte de Paris, chef de la Maison de France.
    Page 8 – Qu’est-ce que la NAR ? – 50 ans de combats .

    Editorial : Pour préparer le jour d’après, par Bertrand Renouvin.

    Les royalistes ouvrent le débat.
     
    DU DÉSASTRE SANITAIRE A LA CRISE MONDIALE – Pages 2 et 3.
    Nos analyses : Le poids de l’irresponsabilité.
    Nos analyses : Cette France en première ligne.
    Nos analyses : La fin d’un modèle économique.
    Nos analyses : Les nations reprennent la main
    Ils le disent aussi : Arnaud Montebourg, Stéphane Séjourné, Dominique Lordon.
     
    DIX MESURES POUR LE JOUR D’APRÈS – Pages 4 et 5.
    Nos propositions : Tirer le bilan de la pandémie et identifier les mesures correctives à prendre.
    Nos propositions : Remettre à niveau notre système sanitaire et sécuriser ses moyens.
    Nos propositions : Recouvrer notre souveraineté sanitaire et industrielle.
    Nos propositions : Exercer un contrôle sanitaire strict de nos frontières.
    Nos propositions : Valoriser les professions et les classes sociales essentielles à la vie du pays.
    Nos propositions : S’affranchir de la technocratie et favoriser la participation.
    Nos propositions : S’engager sans tarder dans un autre modèle de développement.
    Nos propositions : Sortir de l’euro et construire une autre Europe.
    Nos propositions : Fédérer les nations pour lutter contre le désordre mondial.
    Nos propositions : Se rassembler autour d’un programme clair pour le jour d’après.
    Nos références : François Perroux, Charles de Gaulle, René Passet.
     
    LA NAR : un projet et des engagements – Pages 6 à 8.
    Qui sommes nous ? La NAR, un projet d’ensemble.
    Qui sommes nous ? Les engagements de la NAR.
    Qui sommes nous ? Qu’est-ce que la NAR ?
    Qui sommes nous ? 50 ans de combats pour l’indépendance nationale et la justice sociale
    Le comte de Paris, chef de la maison de France.
     

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    La Rédaction
  • Phénomène de masse ? Une société de drogués, c’est déjà presque une société de zombies ! D'accord avec de Benoist !

     

    Par Alain de Benoist

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgCet entretien donné à Boulevard Voltaire [8.02] pointe avec justesse, lucidité et pertinence un facteur important de désagrégation de nos sociétés dites occidentales. Il a raison de noter que ce phénomène a partie liée avec un certain capitalisme, tel qu'il s'est développé dans le monde moderne ou postmoderne. Les analyses d'Alain de Benoist - que nous partageons en l'espèce - intéressent bien-sur l'intérêt national et européen.   LFAR   

     

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    L’éternel serpent de mer revient avec le débat sur une possible légalisation du cannabis. Certaines régions des États-Unis viennent, d’ailleurs, d’en autoriser la vente à « usage récréatif ». En France, le gouvernement annonce un aménagement des sanctions frappant ses utilisateurs. On se souvient que les Américains n’ont jamais autant bu que sous la prohibition. Le combat est-il perdu d’avance ?

    Précisons, d’abord, que la légalisation et la dépénalisation ne sont pas la même chose et qu’en France, les autorités ne s’orientent, pour l’instant, ni vers l’une ni vers l’autre. Selon la législation actuelle, les fumeurs de joints sont, en principe, passibles d’une peine d’un an de prison. Comme on compte environ 700.000 fumeurs quotidiens, si l’on appliquait la loi, il faudrait transformer des villes ou des régions entières en prisons. C’est donc une loi inapplicable – et il n’y a rien de tel, pour discréditer la loi, que de la rendre inapplicable. En rendant l’usage du cannabis justiciable d’une simple contravention, on rend au moins la loi applicable. C’est donc le contraire d’une dépénalisation. (Vous remarquerez que, dans l’immédiat, rien n’est prévu pour les drogués au Nutella.)

    Les stupéfiants sont aussi vieux que l’humanité. Il en était fait, autrefois, un usage religieux, chamanique ou divinatoire. Freud était cocaïnomane, Nabokov morphinomane, Rimbaud et Pierre Loti fumeurs d’opium, Antonin Artaud a eu recours à toutes les drogues, Ernst Jünger a essayé le LSD. Le problème ne commence vraiment que lorsque la drogue devient un phénomène de masse : une société de drogués, c’est déjà presque une société de zombies. Quant aux États-Unis, qu’on y légalise maintenant le cannabis (la coke et le crack s’y consommant déjà à la tonne) alors que fumer une cigarette dans la rue suffit presque à vous faire considérer comme un terroriste, disons qu’ils nous surprendront toujours…

    C’est en grande partie grâce à l’interdiction des stupéfiants, et donc à leur trafic, que nos « cités sensibles » demeurent relativement « tranquilles ». Si ces substances venaient à se retrouver en vente libre, les mêmes « banlieues » exploseraient pour de bon. Le prix à payer pour cette paix sociale vous paraît-il trop élevé ?

    Le principe du racket mafieux, c’est : Tu payes pour ta « protection » ou on casse tout ! La « loi des banlieues », c’est la même chose : Tu laisses faire le trafic ou ce sera l’émeute ! Cela n’a rien à voir avec une éventuelle légalisation du cannabis. Si celle-ci se produisait, les bandits et les voyous se reconvertiraient instantanément dans un autre trafic juteux, et la situation serait la même. Faire reposer la « paix sociale » sur des concessions faites à la pègre, cela revient à reconnaître que c’est elle qui a le pouvoir de décision.

     

    L’INSEE annonce qu’à partir du mois de mai, à la demande de l’Institut européen des statistiques, il va intégrer le trafic de drogue dans le calcul du produit intérieur brut (PIB). Faites-vous partie de ceux qui s’en indignent au motif qu’il est « immoral » de considérer que la drogue fasse partie de la richesse nationale ? 

    Ceux qui s’en indignent sont des naïfs : ils croient encore que l’économie a quelque chose à voir avec la morale ! Mais ce sont surtout des gens qui n’ont absolument pas compris ce qu’est le PIB. Le PIB ne mesure pas la richesse mais la croissance qui résulte de l’activité économique, sans s’interroger sur les causes de cette croissance ni sur la nature de cette activité. Le PIB ne mesure nullement le bien-être, mais seulement la valeur ajoutée des produits et des services ayant fait l’objet d’une transaction commerciale, quelle que soit la source, positive ou négative, de ces échanges. C’est la raison pour laquelle il comptabilise positivement l’activité économique qui résulte des accidents de la route, des catastrophes naturelles, de certaines pollutions, etc. La tempête de décembre 1999, par exemple, a été comptabilisée comme ayant contribué à une hausse de la croissance de l’ordre de 1,2 %. Le PIB, d’autre part, ne tient aucun compte de la dégradation de l’environnement ni de l’épuisement des ressources naturelles. Ce qui est stupéfiant, ce n’est donc pas qu’il intègre le trafic de drogue ou la prostitution dans ses statistiques, mais qu’il y ait encore des gens pour être en extase devant la croissance mesurée par le PIB.

    À l’instar de tous les autres commerces, celui de la drogue est désormais mondialisé. Le criminologue Xavier Raufer se désole que cette « économie grise », représentant près de 15 % du PNB mondial, intéresse assez peu les économistes et les politiques. Qu’est-ce que cela nous dit sur celui de nos sociétés ?

    Cela nous dit qu’à l’échelle mondiale, la part de l’illicite ne cesse de croître par rapport à celle des activités licites. Mais cela nous dit surtout, et c’est beaucoup plus grave, que les deux domaines deviennent de plus en plus indiscernables. Il y a belle lurette, en effet, que les profits faramineux des narcotrafiquants sont allés s’investir dans des sociétés industrielles et financières tout à fait légales, ce qui a encore renforcé leur pouvoir. Dérégulation aidant, pratiquement toutes les banques utilisent de l’argent sale, et très peu sont condamnées. Système capitaliste et crime organisé ont, ainsi, peu à peu fusionné. Entre le narcotrafic, le crime, la corruption, la spéculation à haute fréquence (à la vitesse de la nanoseconde), les contrefaçons et les pratiques frauduleuses, ce sont des centaines de milliards de dollars qui se promènent ainsi dans le monde. Lisez, à ce propos, le livre de Jean-François Gayraud sur « Le Nouveau Capitalisme criminel » (Odile Jacob, 2014). Il est éclairant.  

    Intellectuel, philosophe et politologue

     
     
    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Ne prenez pas votre cas pour une généralité !

    En réponse à un hurluberlu qui demande que l'on supprime le jour férié du 15 Août :

    1: la demande de l'hurluberlu (0'27, dans "Les grandes gueules") :

    https://twitter.com/SD_0101/status/1691441157342216194?s=20

    2 : la réponse du peuple, des vrais gens : veille du 15 Août... :

    https://twitter.com/JMPotdevin/status/1691397719514836992?s=20

    Lourdes. Des milliers de pèlerins à la procession mariale - ladepeche.fr

     

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    1. La vente de la France "à la découpe" par le Système se poursuit...(dans Front populaire, extrait) : Daniel Kretinsky devrait racheter la branche principale du Français Atos. Or, le fait que le milliardaire tchèque acquière un groupe informatique en lien avec l'armée française ne semble pas préoccuper l'exécutif...

    "ARTICLE. L’homme d’affaires tchèque (ci-dessous, ndlr) devrait racheter la branche principale d’Atos. Pourtant, une partie des activités du groupe informatique est en lien avec les activités militaires françaises. Sans que ça n’émeuve à l’Élysée.

    La France à la découpe a longtemps été l’un des slogans résumant l'action d'Emmanuel Macron, que ce soit en tant que secrétaire général adjoint au cabinet de l’Élysée sous François Hollande, comme en tant que ministre de l’Économie ensuite, puis lors de son premier mandat présidentiel. Malgré les discours vantant le changement de doctrine depuis 2020, l’État peine toujours à protéger ses entreprises stratégiques lorsque des groupes étrangers lorgnent dessus. C’est désormais le cas avec Atos, « leader international de la transformation digitale », qui devrait céder Tech Foundation à EPEI, la société d’investissement du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

    Assez logiquement, l’opération fait grincer les dents. Le 2 août, 82 sénateurs et députés Les Républicains ont publié une tribune au Figaro, appelant à ce que Atos soit « absolument maintenu sous le giron français ». Si les élus de droite s’insurgent, c’est que « l’hypothèse de voir un acteur étranger si puissant s’approcher de nos capacités militaires ultra-sensibles mérite toute notre attention ». Dans leur ligne de mire, la dépendance de l’armée française, notamment aux supercalculateurs qui exécutent les simulations « désormais indispensables à la mise au point des armements stratégiques » dans le cadre de la force de dissuasion nucléaire.

    Daniel Kretinsky n’est pas le seul à s’être intéressé à Atos, dont il devrait obtenir, avec Tech Foundations, la partie historique du groupe, pour une bouchée de pain, 100 millions d’euros. Airbus, mais aussi Astek en partenariat avec le français ChapsVision s’est également positionné. Dans une enquête publiée ce lundi, Challenges révélée que le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler, l’éminence grise en matière économique d’Emmanuel Macron, a enterré le projet français. En avril 2023, Astek et Chapsvision lui ont envoyé un courrier stipulant leur volonté de « sanctuariser les activités particulièrement sensibles » d’Atos..." 

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    2. Combien de morts Florian a-t-il évité à Nanterre ?

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    FLORIAN EN LIBERTÉ ! 

     

    https://www.oisehebdo.fr/wp-content/uploads/2023/07/florian-menesplier.jpg

     

    3. Sans commentaire(s)... :

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    4. (Source : Police et Réalités) La partie pourrie de notre (in)Justice a encore frappé ! Le médecin de 80 ans violemment agressé à Nice réagit en vidéo à la décision de justice (?) remettant en liberté son agresseur ignoble :

    "Je trouve que c’est presque justifier la violence que de ne pas prendre des dispositions immédiates"

    https://policeetrealites.com/2023/08/16/%f0%9f%87%ab%f0%9f%87%b7-nice-le-medecin-de-80-ans-violemment-agresse-reagit-en-video-a-la-decision-de-justice-remettant-en-liberte-son-agresseur-je-trouve-que-cest-presque-justifier-la-vio/

     

    NOUS VOULONS QUE

     

    DES JUGES QUI

     

    PRENNENT DES

     

    DÉCISIONS PAREILLES

     

    SOIENT JUGÉS !

     

     

    5. Pour notre plus grand plaisir, Goldnadel "se lâche" sur cette foldingue de Julie Armanet - qui n'aime pas Sardou... mais, qu'est-ce qu'on, s'en fiche de ce qu'elle aime ou pas ! - et nous livre un de ces excellents et savoureux traits d'esprit dont il a le secret : 

    "Difficile de mieux montrer la sottise et l’intolérance de la gauche Armani. Armanet qui se la joue révolutionnaire : Conne et Marat."

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    6. Le (bon) conseil de Dominique Dupré-Henry :

    "A voir absolument sur @France5tv le 04/09 ! Comment sauver nos arbres en ville ? Qu’est-ce qui est le plus efficace pour faire baisser la température ? @hugoclement part à la rencontre des citadins qui se battent contre la bétonisation #AuxArbresCitoyens"

    https://www.francetvpro.fr/contenu-de-presse/57051361

     

    7. La Marine nationale diffuse cette courte vidéo sur tweeter : VIVE LA ROYALE ! Et un budget pour nos Armées de 4% du PIB (hors salaires/retraites) : 1% pour chacune des trois Armes (Air, Terre, Mer) et 1% pour le nucléaire, les trois armes confondues) :

    "Le Triomphant, Le Téméraire, Le Vigilant et Le Terrible. Tapis dans l’océan, indétectables, porteur de l'arme nucléaire, ils patrouillent successivement pour assurer la permanence à la mer de la dissuasion nucléaire. Ce sont nos sous-marins nucléaires lanceurs d’engins."

    (extrait vidéo 0'55)

    https://twitter.com/MarineNationale/status/1691472565305323520?s=20

    Le sous-marin nucléaire lanceur d'engin Le Terrible de classe Le Triomphant

     

     

    À DEMAIN !

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  • Mathieu Bock-Côté : « L’année 2016 a commencé à Cologne et s'est terminée à Istanbul »

     

    Par Alexandre Devecchio

    Dans un long entretien avec Alexandre Devecchio, Mathieu Bock-Côté retrace [pour FigaroVox - 30.12] l'année 2016. Pour lui, le Brexit, l'élection de Trump et « le renouveau conservateur de la pensée politique française » ont marqué « une brèche dans le système idéologique dominant ». Nous ne sommes pas sûrs à vrai dire que conservateur soit le terme le plus indiqué pour nommer ce renouveau et marquer son dynamisme ni pour répondre aux urgences et à la gravité de la situation des nations européennes. En tout cas, les analyses et réflexions que Mathieu Bock-Côté développe ici nous paraissent, comme il est habituel, justes et profondes. De nature à élargir la brèche ...  LFAR 

     

    Quels évènements vous ont marqué en 2016 ? Que retenez-vous sur le plan politique ?

    Le Brexit et l'élection de Donald Trump, sans aucun doute. Les deux événements ont bouleversé les élites médiatiques et politiques, qui cherchent encore à comprendre ce qui s'est passé. C'est qu'ils étaient intraduisibles dans la logique du progressisme, sauf à les présenter comme une forme de « retour en arrière », ce qui justifie les mises en garde contre la tentation réactionnaire. La tâche d'en finir avec le vieux monde ne serait jamais vraiment terminée et il faudrait être vigilant contre ses héritiers décomplexés. Au secours, la nation est de retour !

    Par ailleurs, le Brexit comme la victoire de Trump ont été de formidables révélateurs du préjugé antidémocratique d'une certaine gauche, qui ne se gênent plus pour remettre en question ouvertement le suffrage universel. Parce qu'il ne votait pas comme on lui demandait de voter, on s'est demandé si on devait le consulter sur les grandes décisions de notre temps. Il était fascinant d'écouter les commentateurs décrire le peuple comme une collection de bouseux en haillons, incapables de comprendre quoi que ce soit aux enjeux du monde, commandée par des passions grossières et minables et excitée par des démagogues cyniques et pervers. Salauds de pauvres ! La formule semblait au bord des lèvres de bien des analystes dégoûtés et fiers d'afficher leur dédain pour les gens de peu. Faudrait-il établir des permis de voter, pour que le résultat des élections ne soit plus troublé par la colère du commun des mortels ?

    Permettez-moi d'approfondir un peu cette idée : on avait demandé au peuple son avis parce qu'on était persuadé qu'il s'exprimerait dans le sens souhaité par les élites européistes. Une fois qu'il a mal voté, on s'est questionné ouvertement sur la valeur du suffrage universel. On en a profité aussi encore une fois pour faire le procès du référendum, qu'on accable de tous les maux et de tous les travers. Le peuple prend en main l'avenir du pays ? Gardez-nous d'une telle horreur ! D'ailleurs, certains vont au bout de leur raisonnement : le peuple, selon eux, est une fiction homogénéisante à démystifier. Il n'existe pas. Il n'a même jamais existé. Je note toutefois l'incroyable résistance d'une bonne part des élites britanniques au Brexit, qui se demande de toutes les manières possibles comment renverser ou neutraliser l'expression de la souveraineté populaire.

    Qu'est-ce qu'un mois sans attentat ? Une anomalie. Au fond d'eux-mêmes, bien des Occidentaux ont accepté la normalité des attentats les plus sordides. À la liste des grands événements politiques de 2016, on me permettra d'ajouter la multiplication et la banalisation des attentats islamistes - on pourrait parler aussi plus largement de l'agression contre la civilisation européenne. L'année 2016 a commencé à Cologne et s'est terminée à Istanbul. Les agressions sexuelles massives de Cologne nous ont rappelé qu'il existe une telle chose qu'un choc des cultures et l'asservissement des femmes représente une forme archaïque de prise de possession d'un territoire par une bande qui se sent animée par un esprit conquérant. Il y a eu autour de ces agressions un effrayant déni : on a tout fait pour en nier la signification politique. Certaines féministes, souvent occupées à traquer l'intention la plus malveillante qui soit dans un compliment masculin un peu insistant ou maladroit, ont décidé de détourner le regard. De peur de stigmatiser les réfugiés ou les musulmans, elles ont fait semblant de ne rien voir. Elles se sont déshonorées.

    Mais je le disais, les attentats se sont multipliés et banalisés cette année. Nice, Bruxelles, Saint-Étienne-du-Rouvray, Orlando, Berlin. Chaque fois, c'est un carnage, mais c'est un carnage auquel nous nous habituons. Qu'est-ce qu'un mois sans attentat ? Une anomalie. Au fond d'eux-mêmes, bien des Occidentaux ont accepté la normalité des attentats les plus sordides. Nous avons intériorisé la présence dans nos vies de la violence islamiste, même si nous ne savons toujours pas quelles conséquences en tirer. Nous ne savons pas non plus ce que voudrait dire gagner cette guerre contre l'islam radical. Alors nous la menons dans la confusion : on parle avec raison d'une nouvelle époque, mais les repères nous manquent pour nous y orienter. Cela prend du temps, prendre pied dans un nouveau monde.

    Et sur le plan intellectuel et culturel ?

    Un événement intellectuel, me demandez-vous ? Je vous parlerais alors franchement, et avec admiration, du renouveau conservateur de la pensée politique française. Je suis impressionné par la qualité des ouvrages qui d'une manière ou d'une autre, la construisent, la déploient ou la rendent possible : ils ne se réclament pas tous de la même vision des choses mais ils témoignent pour la plupart d'une commune sensibilité par rapport à l'époque. Et ces ouvrages viennent à la fois d'intellectuels bien installés dans la vie publique et de nouvelles figures qui impressionnent par leur vigueur et leur intelligence. J'en nomme quelques-uns, tous parus en 2016: Un quinquennat pour rien, d'Éric Zemmour, L'âme française, de Denis Tillinac, La cause du peuple, de Patrick Buisson, Les cloches sonneront-elles encore demain ?, de Philippe de Villiers, Écrits historiques de combat, de Jean Sévillia, Malaise dans la démocratie, de Jean-Pierre Le Goff, La haine du monde, de Chantal Delsol, Le retour du peuple, de Vincent Coussedière, La compagnie des ombres, de Michel de Jaeghere, Chrétien et moderne, de Philippe d'Iribarne, Vous avez dit conservateur, de Laetitia Strauch-Bonart, Éloge de la pensée de droite, de Marc Crapez, La guerre à droite aura bien lieu, de Guillaume Bernard, Bienvenue dans le pire des mondes, de Natacha Polony et du Comité Orwell, Adieu mademoiselle, d'Eugénie Bastié, sans oublier votre excellent ouvrage Les nouveaux enfants du siècle, cher Alexandre Devecchio ! Et j'attends avec impatience le livre à venir de Guillaume Perrault sur le conservatisme français ! Il ne s'agit pas de mettre tous ces ouvrages dans le même sac, loin de là, mais chacun à sa manière décrypte l'idéologie dominante et contribue à la réhabilitation d'une anthropologie de la finitude et d'une philosophie politique plus classique. J'étudie depuis plusieurs année le conservatisme dans ses différents visages en Occident, et ce renouveau conservateur français me semble d'une formidable fécondité philosophique. J'aurai l'occasion d'y revenir plus tôt que tard.

    Le Brexit puis l'élection de Donald Trump marquent-ils un changement d'ère politique ? Est-ce le grand retour des nations que vous appelez de vos vœux ? Peut-on parler de « moment souverainiste » ?

    Oui et non. Manifestement, il y a une brèche dans le système idéologique dominant. Quel intellectuel sérieux écrirait encore aujourd'hui un éloge de la mondialisation heureuse ? Les révoltes dans la mondialisation se multiplient. Rares sont ceux qui s'enthousiasment pour le grand fantasme de l'interchangeabilité des peuples. Les nations ne se laissent pas déconstruire facilement : elles sont ancrées dans l'histoire, elles traduisent aussi culturellement et politiquement certains invariants anthropologiques, comme le désir d'appartenance.

    L'homme a besoin de racines et de frontières, non pas pour s'enfermer dans un bocal, mais pour avoir un ancrage dans le monde. Dans Hérétiques, Chesterton a une très belle formule : « le véritable Ulysse ne désire pas du tout errer, il désire regagner sa demeure ». Sauf pour quelques individus avec une vocation bien singulière, le nomadisme n'est pas la vocation naturelle de l'homme, qui souhaite surtout être bien chez lui et maître chez lui. Retour des nations ? Mais ont-elles déjà vraiment disparu ? De la philosophie politique dominante, certainement qui ne parvient plus à les apercevoir - on pourrait dire la même chose des sciences sociales. Mais dans la réalité, elles résistaient de bien des manières à leur dissolution. On ne peut pas toujours écraser le réel : il finit par resurgir. Certains besoins humains fondamentaux doivent être investis dans la cité. On pense les arracher du cœur de l'homme, ils repoussent, car il existe une telle chose qu'une nature humaine, appelée à s'accomplir au moins partiellement dans une cité à laquelle on se sent appartenir. Toutefois, il semble que cette résistance soit passée de la jacquerie à la contre-offensive. S'il y a un moment souverainiste, il est là : on ne parvient pas à s'arracher aux nations sans les voir resurgir. On ajoutera que le retour de la nation, c'est le retour d'un principe de légitimité disqualifié par les élites mondialisées des années 1990, et dont on redécouvre aujourd'hui le caractère indispensable à la vie démocratique. Comment peut-il y avoir une délibération sur le bien commun s'il n'y a pas de monde commun ? Et un monde commun, c'est une histoire partagée et une culture qui s'inscrit dans la continuité historique.

    Les nations ont une trajectoire propre, elles ne se laissent pas réduire au rôle que le système de la mondialisation leur avait réservé : le cas de la Russie est ici fascinant. Ce n'est pas faire preuve de poutinolâtrie que de constater qu'elle n'avait pas vocation à devenir la province la plus orientale de l'empire occidental et qu'elle serait de nouveau un jour tentée par une politique de puissance. Il y a dans le monde une diversité profonde des civilisations, des religions, des peuples et des nations et on ne parviendra pas à l'abolir dans le fantasme d'une communauté politique mondialisée. Il y aura conséquemment une diversité de régimes et chaque peuple est appelé à se développer en accord avec ce qu'on pourrait appeler son caractère profond. La souveraineté, pour un peuple, est une exigence vitale, et il ne saurait s'en déposséder volontairement sans se condamner à l'insignifiance historique et à l'inexistence politique.

    Avec le Brexit, les Britanniques ont cherché à restaurer leur souveraineté nationale. Il faut dire que les Britanniques entretiennent depuis toujours un rapport particulier avec l’Europe : ils en sont sans en être. Ils y sont liés tout en se projetant surtout dans le monde atlantique ou plus largement, dans la civilisation anglo-saxonne. Une chose est certaine : ils ont voulu restaurer leur souveraineté nationale, reprendre en main leurs destinées. Maintenant, les autres nations d'Europe se demandent aussi comment restaurer leur souveraineté sans jeter tout simplement aux poubelles un cadre politique commun à la civilisation européenne. Reste à voir qui pourra porter cela politiquement. Cela ne va pas de soi, et les candidats ne sont pas si nombreux.

    Dans le cas de Trump, nous avons surtout assisté à un grand référendum antisystème. Le désespoir de grandes catégories de l'électorat depuis un bon moment aliénées de la vie politique s'est converti en une colère féroce. Trump était grossier, malappris, violent, brutal. Il l'est encore. Il représentait, en quelque sorte, une caricature de l'anti-politiquement correct. Ce n'était pas seulement un candidat transgressif, mais un candidat balourd. Mais paradoxalement, cela a servi Trump : le discrédit à l'endroit des élites est tel aux États-Unis que plus on rejetait Trump, plus il canalisait vers lui la sympathie de ceux qui se sentent méprisés par le système et que Clinton, dans un mélange de candeur et de mesquinerie, a surnommé « les déplorables ».

    Mais le vote pour Trump était aussi un vote politique : sa candidature se serait épuisée si elle n'avait aucune dimension programmatique. Même s'il ne l'a pas dit ainsi, il s'est emparé de grands pans du vieux programme paléoconservateur de Pat Buchanan. Il tenait en deux points : nationalisme culturel et nationalisme économique. Autrement dit, critique de l'immigration et protectionnisme économique. L'enjeu de l'immigration qui lui a permis de décoller dans les sondages. Le protectionnisme économique lui a permis de mobiliser un vote ouvrier et populaire que l'on considérait généralement acquis aux démocrates. Sur le fond des choses, l'Amérique est un empire qui doute et qui se redécouvre sous les traits d'une nation historique. Avec Trump, l'Amérique renonce pour un temps au messianisme démocratique. Elle veut moins s'étendre que se défendre. Du moins, c'est la vieille Amérique qui est traversée par de telles angoisses.

    Selon l'époque dans laquelle on vit, le politique change de vocation. Marguerite Yourcenar, dans les Mémoires d'Hadrien, fait dire à l’empereur : « Et je remerciais les dieux, puisqu'ils m'avaient accordé de vivre à une époque où la tâche qui m'était échue consistait à réorganiser prudemment un monde, et non à extraire du chaos une matière encore informe, ou à se coucher sur un cadavre pour essayer de le ressusciter ». Convenons que nos dirigeants n'ont pas la chance d'Hadrien. Il faut aujourd'hui revitaliser la souveraineté et redonner du pouvoir au pouvoir, qui s'est laissé depuis trop longtemps corseter par les juges, l'administration, les conventions internationales et le politiquement correct. Il faut redonner de la substance à la nation, à la communauté politique. Il s'agit aussi de restaurer les cadres politiques et anthropologiques permettant aux mœurs de reprendre leurs droits, à la culture nationale de redevenir la norme assimilatrice qu'elle doit être, au patrimoine de civilisation qui est le nôtre d'être transmis.

    On devine qu'on n'y parviendra pas avec des hommes politiques ordinaires, se construisant un programme en multipliant les sondages et les conseils de communicants. On comprend dès lors le succès de ceux qui, devant le sentiment d'impuissance générale, parviennent à incarner le volontarisme, la détermination ou la résolution. L'histoire ne s'écrit pas avec en arrière-fond une musique d'ascenseur et avec des hommes au caractère tiède. Il fallait probablement un caractère aussi ubuesque et démesuré que Trump pour être capable de faire face à l'agressivité extrême dont peut faire preuve le système lorsqu'il se sent menacé. Il fallait un homme aussi fantasque que Nigel Farage pour porter pendant des années, sous les moqueries générales, le projet d'un référendum britannique sur l'Europe. Un homme qui désire demeurer respectable auprès de ceux qu'il conteste est condamné à ne plus les contester ou à se contenter d'une contestation de façade. Il participera à la comédie des faux-débats qu'on nous présente souvent comme l'expression sophistiquée de la démocratie.

    La question de l'immigration a été centrale dans le débat autour du Brexit. Aux Etats-Unis, la défaite d'Hillary Clinton sonne comme celle de l'échec de la politique des minorités. Est-ce également la fin du « multiculturalisme comme religion politique » ?

    Non. Le multiculturalisme, quoi qu'on en pense, demeure une philosophie politique à la fois dominante dans les médias, dans l'université dans l'école et dans plusieurs institutions publiques déterminantes : autrement dit, le multiculturalisme contrôle encore le récit public, même si sa puissance d'intimidation auprès du commun des mortels est bien moins grande qu'il y a vingt ans. J'ajoute que les multiculturalistes, devant la contestation de leur modèle de société, ont tendance, comme on dit, à se « radicaliser ». Ils diabolisent comme jamais

  • Michel Maffesoli : “Du bal masqué à la danse macabre”.

    Source : https://linactuelle.fr/

    Et si la gestion répressive de la crise sanitaire n’avait eu pour but que d’assurer la mainmise des gouvernants sur les masses, afin de broyer dans l’œuf les révoltes populaires en voie de gestation, comme dans une danse macabre ? Telle est la thèse de Michel Maffesoli.

    Un monde entièrement stérilisé, promouvoir une vie sans microbe, ce qui, bien entendu, induit la nécessité de se laver les mains le plus souvent possible, de développer les gestes barrière et la distanciation sociale, le tout selon l’injonction connue : « pour votre protection » voilà bien l’objectif de l’oligarchie au pouvoir et de sa macabre fantasmagorie !

    Répétées sur un ton macabre et ad nauseam, de telles recommandations et autres impératifs catégoriques de la même eau, soulignent bien ce qu’est, en vérité, la société de contrôle qui risque de s’imposer à tous et à tout un chacun. Qui risque, car à l’encontre de ce que croient les esprits chagrins, le pire n’est pas certain.

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    La domination médiatique.

    Le danger cependant est bien réel. Les protagonistes de la domination médiatique s’emploient, de par le pouvoir qu’ils détiennent, à convaincre que les règles, préparant une telle aseptie de l’existence, généralisée, soient acceptées, voire intériorisées, ce qui rend bien difficile la rébellion contre le totalitarisme en train d’émerger.

    Ces tenants du pouvoir médiatique, perroquets de l’oligarchie politique, déversent, sans aucune vergogne un Niagara de vérités approximatives et divers lieux communs afin de justifier le port du masque, le confinement et autres préconisations vaines, qui, semblables aux agents pathogènes d’une authentique pandémie, tendent à contaminer, de proche en proche, une multiplicité de gogos trouvant dans la mascarade généralisée une manière de donner du sens à une vie en étant de plus en plus dépourvue.

    Songeons à cet égard à ce que Max Scheler (Nature et formes de la sympathie) nommait, fort simplement, les processus de la « contamination affective ». Plus proche de nous, Jean Baudrillard a longuement développé les puissants et inéluctables mécanismes de la « viralité ».

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    La dictature de l’argent.

    Ces contaminations, cette viralité sont utilisées pour maintenir voire consolider la dictature de l’argent, réduisant l’homme « animal politique » à l’animal économique. C’est cela que le système s’emploie à générer. Et ce pour durer encore un moment. Pour survivre. Et cela le pousse à mettre en place une réglementation de plus en plus minutieuse, de plus en plus stricte. Au nom toujours de la protection des populations. Big Brother, le Grand Frère, veille sur la santé de tous !

    Le déterminisme économique de l’oligarchie au pouvoir la conduisant, paradoxalement, à susciter une crise économique de grande ampleur. Mais le paradoxe n’est qu’apparent, car l’objectif d’une telle crise, est, en réalité, de susciter une domestication stricte des masses. On en donnera pour exemple le sort cruel et peu médiatisé réservé à tous les métiers de « l’anormalité » : prostitution, travail au noir, échange de services voire mendicité. Ceux-là ne mourront peut-être pas du virus, mais de faim et de misère.

    L’objectif d’une telle crise, est, en réalité, de susciter une domestication stricte des masses.

    Car aucune des mesures prises par un État soudain très généreux ne leur est destinée. Seuls les participants au « contrat social » bénéficient de la protection sociale, fondée sur les réflexes de peur et de repli.

    Cette stratégie de la peur est on ne peut plus perverse. Perverse, car en son sens étymologique, per via (par voie détournée) : par la crainte du chômage, de l’appauvrissement, des traites en cours à payer, le système poursuit inexorablement son objectif essentiel : mettre au pas un peuple toujours prompt à se rebeller. Assujettissement urgent, car on voit, un peu partout de par le monde, la « révolte des masses » (Ortega y Gasset) revenir à l’ordre du jour.

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    La mascarade généralisée.

    La voix de l’instinct populaire devient de plus en plus tonitruante quand l’on pressent, plus ou moins confusément, que le fondement de toute démocratie authentique, à savoir la puissance du peuple, puissance instituante, n’est plus prise en compte par le pouvoir institué, c’est-à-dire par le pouvoir d’une élite en perdition.

    C’est pour contrer une telle rébellion instinctuelle que l’oligarchie utilise les habituels outils de la politique : tactique et stratégie. Tactique à court terme : mascarade généralisée, mise à distance de l’autre, imposition des précautions de divers ordres, interdiction des rassemblements et manifestations de rue. Stratégie sur le long terme : isolement de chaque individu, uniformisation galopante, infantilisation de plus en plus importante. Et ce, afin de conforter un pouvoir on ne peut plus abstrait. C’est toujours ainsi que celui-ci a procédé : diviser pour mieux régner.

    Comment peut-on vivre une telle « réalité » en avançant masqué, en maintenant une barrière entre l’autre et moi, en refusant les câlins propres à cet « Ordo amoris » qu’est toute vie sociale ?

    Abstraction du pouvoir, car ainsi que le savent les plus lucides observateurs sociaux, c’est le primum relationis, la relation essentielle qui constitue le vrai réel de l’humaine nature. Ainsi que l’indique Hannah Arendt, « c’est la présence des autres, voyant ce que nous voyons, entendant ce que nous entendons, qui nous assure de la réalité du monde », qui conforte notre propre réalité.

    Comment peut-on vivre une telle « réalité » en avançant masqué, en maintenant une barrière entre l’autre et moi, en refusant les câlins propres à cet « Ordo amoris » qu’est toute vie sociale ? Mais cette tactique et cette stratégie du pouvoir oligarchique s’emploient dans un monde apparemment non totalitaire à préparer à une réelle domination totalitaire. Et c’est bien un tel totalitarisme qui est l’objectif ultime et intime d’un État de plus en plus obèse.

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    Le « spectaculaire intégré » de Guy Debord.

    Puis-je rappeler ici la lucide analyse de Guy Debord dans ses Commentaires sur la société du spectacle. Il montrait que les deux formes du spectaculaire : concentrée (nazisme, stalinisme) et diffuse (libéralisme) aboutissaient immanquablement à un « spectaculaire intégré ». Celui du pouvoir médiatique, celui de la technocratie et des divers experts leur servant la soupe. Le tout, bien sûr, s’appuyant sur une Science tout à fait désincarnée, science n’étant plus qu’une industrie soit-disant scientifique. Ce qui donne une nouvelle Caste, celle des scientistes qui sont avant tout ce que l’on peut appeler « des savants de commerce » ou représentants de commerce, légitimant l’oligarchie en lui fournissant , en bons commerciaux,  les arguments, les éléments de langage et divers poncifs servant à endormir le bon peuple au moyen de leurs solennelles futilités .

    C’est bien cela l’essence du totalitarisme en train de s’élaborer. Non seulement maintenir la distance entre l’élite et le peuple, mais également imposer une distanciation entre les membres de ce dernier.

    Politiques, journalistes, experts, toujours entre-soi et constituant, pour reprendre une prémonitoire remarque de Guy de Maupassant, « une société délicate, une société d’élite, une société fine et maniérée qui, d’ordinaire, a des nausées devant le peuple qui peine et sent la fatigue » (La Vie errante). Nausée devant un peuple sentant mauvais et qu’il faut donc, de ce fait, tenir à distance. C’est bien cela l’essence du totalitarisme en train de s’élaborer. Non seulement maintenir la distance entre l’élite et le peuple, mais également imposer une distanciation entre les membres de ce dernier.

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    La reconnaissance de l’autre.

    Distanciation sociale, gestes barrière aidant, ayant pour seul objectif d’assurer la mainmise sur un peuple toujours potentiellement dangereux. Il y a en effet, une étroite relation entre la violence totalitaire, celle de la technocratie et l’idéologie du service public, la bureaucratie. Celle-ci ne sert nullement le peuple, mais met le peuple à son service. Analysant le rapport tétanique existant entre technocratie et bureaucratie j’avais en son temps parlé d’un « totalitarisme doux » (La Violence totalitaire, 1979). J’aurais pu également dire « totalitarisme intégré ».

    Intégré par tous ces « imbéciles » hantant tels des zombies masqués les rues de nos villes. Imbéciles, stricto sensu, ceux qui marchent sans bâton (bacillus), ces bâtons que sont le discernement et le bon sens. Comment, étant masqué peut-on connaître ou reconnaître l’autre, c’est-à-dire, en son sens fort, naître avec (cum nascere) ou connaître (cum nocere) avec cet autre, ce qui est le b.a.-ba de tout être ensemble.

    La mascarade généralisée, la distanciation clamée à temps et à contretemps, voilà les armes principales du Big Brother étatiste.

    La mascarade généralisée, la distanciation clamée à temps et à contretemps, voilà les armes principales du Big Brother étatiste, qui en aseptisant à outrance suscite un climat irrespirable, où à court terme, il ne sera plus possible de vivre. De vivre, tout simplement en syntonie avec la parentèle, les amis, les voisins, les proches et les lointains déterminant l’habitus, ces principes pratiques, qui selon St Thomas d’Aquin fondent toute vie sociale.

    Le totalitarisme si doux soit-il, au travers des injonctions dont il vient d’être question a la prétention (l’ambition ?) de dénier le mal, le dysfonctionnement ou même le transhumanisme aidant l’idée de finitude et de mort.

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    Apprendre à mourir.

    Les principes pratiques de l’habitus, bien au contraire s’emploient à dénier la mort, mais à s’ajuster, à s’accommoder, tant bien que mal avec elle. Et pourquoi cela ? Tout simplement parce que cette accommodation, qui est une aptitude à s’adapter à ce qui est, est le fondement même de l’expérience ordinaire et du savoir incorporé qui en est issu. En bref la sagesse populaire, que les élites arrogantes nomment populisme, sait que la tâche de l’espèce humaine est d’apprendre à mourir. Tâche qui concerne tout à la fois l’être individuel et l’être collectif. Tâche qui fait la grandeur de l’humaine nature et qui, sur la longue durée, a été au fondement de toute création digne de ce nom.

    En écho à cette sagesse populaire, il convient de se souvenir que selon le philosophe, natalité et mortalité sont bien les conditions ultimes caractérisant l’existence humaine. Et c’est en déniant cette dernière que l’on atrophie singulièrement, « l’élan vital » qu’induit la première. Les grands moments culturels, ceux où la vie était célébrée intensément, se sont toujours élaborés « sub specie mortis ».

    C’est en sachant regarder en face cette mort inévitable qu’on est capable de vivre avec intensité la vie commune.

    C’est en sachant regarder en face cette mort inévitable qu’on est capable de vivre avec intensité la vie commune. Car, on ne le redira jamais assez, l’essence du Zoon politicon est la communicabilité.

    C’est bien ce caractère relationnel que s’emploient à nier, à dénier les divers gestes barrières que l’oligarchie tente d’imposer. Ces injonctions de la bienpensance sont de véritables machines de guerre contre le peuple. Très précisément parce qu’elles induisent des manières de penser et d’agir totalement aseptisées conduisant immanquablement au délitement du lien social miné par l’hystérie et les fantasmes cause et effet d’une supposée pandémie.

    J’ai dit l’imbécillité de ceux qui avancent masqués. En se pliant à la mascarade généralisée, ceux qui trouvent leur place dans ce bal masqué ne font que rejouer la danse macabre d’antique mémoire. Dansez musette !

    Michel Maffesoli