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  • France ”sous cloche” Insécurité par temps de confinement : les leçons d’une expérience inouïe pour les criminologues, pa

    Source : https://www.atlantico.fr/

    L'expérience du confinement aura été très instructive. Ce que la criminologie a appris du confinement prendra des mois à se cristalliser, à pouvoir s'écrire. Les principaux enseignements concernent l'emprise territoriale et la réactivité du banditisme périurbain.

    La physique connaît les expériences sous "cloches à vide" : par exemple, on créé le vide dans un espace pour y étudier la propagation du son. Pratique bien sûr inaccessible aux sciences humaines, surtout à échelle continentale. Un pays entier - l'Europe même ! - sous cloche à vide ? Les voies et artères d'un pays ; ses espaces urbains ou ruraux ; ses paysages, côtes et mers, vides d'hommes, soixante jours durant ? Impossible - exclu même des songeries hallucinées d'un savant sous LSD ou d'un dictateur mégalomane.
     

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    1.jpgOr c’est ce que le confinement du 16 mars au 10 juin a soudain (presque) imposé au monde développé. Cas inouï pour la France qui n’a jamais rien subi de tel en trois siècles – sauf peut-être, l’Île-de-France, au début de l’occupation allemande (juin-juillet 1940).Immense et inespéré laboratoire, cette France « sous cloche » permet aux sciences humaines ou naturelles de riches observations -l ‘épidémiologie, bien sûr ; mais période plus féconde encore pour la criminologie. Voici comment et pourquoi. 

    Discipline transversale, la criminologie intègre d’autres sciences humaines : philosophie (violence… peur…) ; histoire ; psychologie (passage à l’acte du criminel, etc.). Plus la sociologie (étude des entités illicites – clandestines), la statistique (mesure des infractions) ; enfin, la réponse sociale (critique des politiques criminelles, lois pénales, etc.). 

    Face aux autres sciences humaines, la criminologie subit cependant une additive et vaste difficulté : sans trêve et de leur mieux, ses sujets d’étude camouflent qui ils sont, ce qu’ils font et ce qu’ils manipulent : flux financiers, biens et services illicites, etc. L’économie ou la psychologie regorgent certes de cas où l’approche du réel est passivement ardue. Mais en criminologie, ce réel est activement caché : là est toute la différence. Toujours et partout, le crime parasite la société et l’économie légales et légitimes ; le deal de stupéfiants, les vols avec armes, le contrôle des fiefs criminels, le proxénétisme, les effractions, le racket, etc. Doivent être noyés dans la foule ; ce d’abord, dans l’espace urbanisé. De même pour toute logistique illicite : comment infiltrer des migrants clandestins en masse, ou des tonnes de stupéfiants, dans des ports confinés ou sur des autoroutes vides ? Impossible bien sûr. Vides d’habitants, les rues, autoroutes, places et quartiers de la plupart des villes d’Europe, désormais balayés jour et nuit par des caméras de surveillance, rendent l’activité criminelle de voie publique difficile voire impossible.  

    4.jpgPire encore : d’usage imperceptibles sans efforts massifs, ces signaux faibles et ruptures d’ambiance permettant le décèlement précoce des dangers et menaces sont aisés à repérer dans un monde « sous cloche ». Ce, en temps quasi-réel, privant le milieu criminel ou terroriste d’un classique atout de décalage temporel : dans le monde « normal », les bandits vont vite et les bureaucraties d’État sont lentes et lourdes.

    En temps de confinement, rien de tel : tout peut se repérer, et vite. Ce que la criminologie a appris du confinement prendra des mois à se cristalliser ; à pouvoir s’écrire. D’ores et déjà cependant, deux premier enseignements sur l’emprise territoriale et la réactivité du banditisme périurbain, d’habitude immergé dans des quartiers inaccessibles aux non-résidents et aux forces de l’ordre. 

    EMPRISE

    Fin mars, des journalistes veulent jauger le confinement, la vie sociale, etc., d’une cité « chaude » du nord de Marseille.  Récit : « Un chouf[guetteur prévient de notre arrivée…Notre voiture, repérée sur le champ… D’autres « jeunes » observent à distance, prêts à intervenir… Avenue X trois « jeunes » masqués gèrent le barrage… Un journaliste interroge un habitant… Des guetteurs viennent écouter… une dizaine autour de nous, agités, intimidants… Nous partons vite, pourchassés par deux véhicules jusqu’à l’autoroute ». 

    Flagrant dans le vide ambiant, tel est le durable ordre paramilitaire imposé à des centaines de quartiers en France ; surtout, ceux restés calmes lors du confinement, du fait justement de l’emprise criminelle. Selon le classement même du Renseignement territorial, la France métropolitaine compte 58 quartiers et « grands ensembles » de niveau 1, les « Quartiers sensibles de non-droit » et 160 de niveau 2, les « Quartiers sensibles très difficiles ». 218 territoires au total dont la moitié au moins subit l’emprise de l’ordre paramilitaire ci-dessus décrit. Ordre qui suppose forcément une hiérarchie, des fonctions distinctes, une planification – la définition même du crime organisé par les instances internationales. Reste le partage de l’argent illicite généré. Et quel argent ! Pour les demi-grossistes livrant ces territoires par quantités de 50 à 300 kilos, la vente de trois tonnes de cocaïne procure de 70 à 100 millions d’euros. Or notre myope ministère de l’Intérieur et ses journalistes-chouchous font mine de s’affoler de quelques pétards, d’une agitation somme toute banale – mais ignorent au quotidien la présence en France de plus de cent impénétrables fiefs criminels, générant ces fortunes. 

    RÉACTIVITÉ

    En France, le cannabis du Maroc et la cocaïne du nord de l’Amérique latine sont les stupéfiant-rois. Or à la mi-mars, désastre pour les importateurs de ces narcotiques, désormais associés : des frontières bouclée au sud (Maroc, Espagne) et au nord (Pays-Bas, Belgique). Fin des vols internationaux, donc du trafic de « fourmis « infiltrant la cocaïne en France. Le deal de rue s’arrête, hors cités criminalisées. Ailleurs, des dealers et clients sont sous l’œil des caméras, suspectes présences dans le vide ambiant. L’offre et la demande des stupéfiants en panne : fort risque pour les caïds de quartiers où nombre de familles et clans vivent des trafics illicites. Or tous s’adaptent vite au nouvelles « normes de marché »: livraisons pour les « bons » clients; trafic rabattu sur le fret maritime et les camionneurs qui livrent les populations confinées en biens essentiels. Là, encore et toujours, obligation d’une architecture transnationale hiérarchisée, dotée de capitaux massifs, d’un strict et clandestin partage des tâches ; enfin, d’une capacité de prévision et de réaction aux obstacles, pour maintenir la fluidité du trafic et l’optimale rentrée de l’argent. 

    Au bout du compte, une emprise et une réactivité hélas supérieures à celle des autorités françaises, regrettent (discrètement) ceux qui, dans l’ombre, pistent ces trafiquants.

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    Xavier Raufer

    Docteur en géopolitique et criminologue.

    Enseignant dans les universités Panthéon-Assas (Paris II), George Mason (Washington DC) et Université de Sciences politiques et de droit (Pékin)  

  • Réflexions sur Noël • Noël, l'espérance au-delà des désespérances...

    Crèche de Noël en Provence

    Par Jean-Philippe Chauvin 

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    La fête de Noël n’est pas un moment ordinaire et le croyant y trouve aussi des raisons d’espérer quand l’incroyant la vit surtout comme le retour des joies et des plaisirs simples de la table et de la famille, mais c’est toujours, pour l’un comme pour l’autre, la joie de Noël qui s’exprime.

    Les enfants attendent la récompense de leur premier trimestre studieux, chantant parfois le soir autour de la crèche qui, elle, attend son principal personnage, déposé délicatement sur son lit de paille dans la nuit de la Nativité. Tant de souvenirs me remontent à la mémoire, en ce jour particulier qui s’annonce : autour de la grande crèche familiale, nous nous retrouvions le soir, à l’orée du coucher, et nous allumions les petites bougies colorées avant d’entonner quelques chants, invariablement clos par un vibrant et harmonieux « In excelsis Deo ». Ce rituel ne cessait pas lorsque j’étais chez mes grands-parents Lechaptois, mais la crèche était alors toute petite et en plastique, ce qui n’enlevait rien à ma ferveur enfantine et à celle de Mamé. Jours heureux… 

    Aujourd’hui, si je suis plus près de l’hiver que de l’enfance, je n’ai pas perdu mes espérances de Noël, même si les années passées ont effacé tant de visages familiers, les réduisant au souvenir parfois attristé, à cette nostalgie qui m’envahit parfois plus que de raison, celle d’un monde ancien qui était le mien avant que de devenir celui, incertain, des temps contemporains. Les événements récents n’incitent pas forcément à l’optimisme mais doivent susciter, dans le même temps, une espérance « raisonnable » mais aussi, sans être contradictoire, « passionnée ». 

    ob_68b531_xvm1bfc5444-f948-11e8-9082-221fe1d1342.jpgL’agitation automnale du pays, qui s’est couverte de jaune fluo, a étonné, effrayé parfois, suscité tant d’espoirs quand elle exprimait tant de colères, et ses éclats se sont fichés dans le mur des certitudes gouvernementales, au point d’en briller jusqu’aux palais lointains des puissants de ce monde-ci. Les ronds-points, lieux incontournables et pourtant négligés de notre société, ont été les espaces d’où les « personnes des recoins » ont crié leurs désespérances, leurs peurs,  leurs émotions, leurs sentiments, mais aussi leurs résistances à l’air du temps, aux oukases venus « d’en haut », de Paris ou de Bruxelles… Les « perdants de la mondialisation » ont ensuite gagné la rue, et cela s’est vu et entendu, au point de réduire la République à s’enfermer dans le palais de Madame de Pompadour derrière des murailles de fer et d’acier gardées par des troupes nombreuses et casquées… « Quand l’ordre n’est plus dans l’ordre, il est dans la révolution », affirmait Robert Aron (et non son homonyme Raymond), et le samedi 1er décembre a semblé lui donner raison, au moins quelques heures, avant ce « retour à l’ordre » qui, derrière lui, a laissé gravats et ressentiments, mais aussi l’impression d’un nouveau rapport de forces, moins favorable au « Pays légal » et à sa République cinquième… 

    Ces événements, inattendus et largement inédits, ne peuvent laisser indifférent : s’il y a eu cette « grande peur des bien-pensants » qu’évoquait déjà le royaliste Bernanos en son temps et qui a parcouru les élites mondialisées et une part des bourgeoisies urbaines bousculées en leurs centres-villes par des foules de jaune vêtues, il y aussi eu des « moments d’espérance », parfois cachés par des violences (émeutières comme répressives) dont certaines étaient tout aussi inacceptables que le mépris des dominants à l’égard des Gilets jaunes et de leurs revendications, voire de leur être même. La convivialité observée sur les fameux ronds-points, le retour de solidarités anciennes que l’on croyait disparues, la joie de se retrouver comme communauté de destin malgré des situations fort différentes… Tout cela ne peut être négligé, et constitue déjà des milliers de souvenirs et d’histoires particulières qui s’entremêlent et s’embellissent parfois, sources d’une nouvelle mémoire populaire et, pour demain, d’une histoire qui ne sera pas la seule propriété des historiens. 

    1929471531.jpgDe cela, surgit aussi une espérance passionnée, celle d’un changement, d’une rupture avec ce monde, cette mondialisation sans entraves ni racines, cette bétonisation des vies et des imaginaires, et d’une nouvelle prospérité, qui n’est pas forcément celle d’une croissance démesurée ou simplement économique. Est-elle réductible à l’espérance raisonnable, celle d’une amélioration du pouvoir d’achat compatible avec les règles économiques qui régentent notre pays et le monde contemporain ? Non, évidemment non, car « on n’est pas amoureux d’un taux de croissance », comme le clamait un slogan royaliste de la fin des années 1980 évoqué dans la publication d’alors des lycéens d’Action Française, Insurrection, titre provocateur pour une revue aux plumes alors prometteuses que l’on retrouve désormais dans quelques grands journaux d’aujourd’hui… Toute espérance dépasse la simple raison, autant raisonnement que sagesse : elle constitue une sorte d’au-delà des possibilités mais elle motive l’action et la réflexion, pour « rendre possible ce qui est nécessaire (ou ce qui est souhaitable »), et doit éviter l’hubris (la démesure), toujours dangereuse et perturbatrice. Ce sera sans doute l’enjeu des prochains mois, de la prochaine « saison » des Gilets jaunes ou de leurs successeurs. Il s’est levé, en ces temps incertains, une espérance qui, d’inquiète, est devenue vive, active, réactive… Il faut souhaiter qu’elle ne devienne pas cyclone destructeur mais qu’elle soit porteuse du meilleur possible pour notre pays et nos compatriotes, mais aussi pour ceux qui regardent la France avec amour ou simple curiosité. Bien évidemment, rien n’est sûr, mais le pire encore moins si les royalistes et les hommes de bonne volonté savent donner à l’espérance des formes heureuses et vigoureuses tout à la fois. 

    En tournant mes regards vers la crèche de cette veille de Noël, je discerne les visages des santons comme ceux des spectateurs du moment : tous semblent attendre, dans une sorte de patience tranquille… Croyants et incroyants, réunis dans l’espérance. L’espérance universelle de Noël, et particulière d’un Noël pour la France… ■  

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Rétrospective : 2018 année Maurras [4]

    1914, l'Union Sacrée

    Par Rémi Hugues

    saint_augustin visuel.jpgAu moment où s'achève l'année du cent-cinquantenaire de Charles Maurras, Rémi Hugues nous propose une série de quatre articles - à venir les jours suivants, « Rétrospective : 2018 année Maurras »Notre collaborateur et confrère y évoque différents aspects ou moments importants de la vie et l'oeuvre de Charles Maurras à travers les écrits fort contestables de Michel Winock, l'un des historiens organiques de la République française du XXIe siècle, « une figure dʼautorité. » Bonne lecture !  LFAR    

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    In Winock veritas ?

    Concernant la pensée de Charles Maurras il sʼagirait plutôt de la qualifier de « judéocritique », ou si lʼon veut être « winockien » dʼanti-judaïque, cʼest-à-dire que sa pensée sʼefforce de réfuter rationnellement un système de valeurs ; quʼelle repose sur des considérations dʼordre théologico-politique au lieu dʼêtre fondée sur le racial ; quʼelle réfute non lʼessence des Juifs mais la conscience juive, bien quʼil existât des nuances à lʼintérieur de celle-ci, il suffit de se rappeler les confrontations violentes qui opposèrent, dans lʼEurope centrale et orientale des XVIe et XVIIe siècles, les sabbato-franckistes (qui donnèrent par la suite naissance aux Haskalah) au rabbinat régissant les shttetel du Yiddishland et les kehalim de lʼEmpire russe. 

    On retrouve ce primat accordé au prisme racial chez lʼhistorien libéral Augustin Thierry, qui voyait dans la Révolution française une revanche de la race gallo-romaine sur la race franque qui lʼaurait asservie à partir du baptême de Clovis. 

    Indéniablement, en réduisant la personne de Maurras en un chantre coupable de lʼantisémitisme dʼÉtat que connut lʼEurope à partir du deuxième tiers du XXe siècle, Michel Winock fait état de ses obsessions. Ça crève les yeux : il éprouve une passion pour la Seconde Guerre mondiale. Il le fait ressentir pratiquement à chaque ligne. Il se sert de cette période pour tenter de convaincre son lecteur quʼil est un devoir sacré dʼêtre anti-Maurras. Car le vrai anti-Maurras, ce nʼest pas de Gaulle, cʼest Winock. 

    Lʼhistorien cherche à le pousser dans ses retranchements. Pourquoi pas ? Cʼest de bonne guerre. Cʼest même ce quʼil y a de plus sain. Rien nʼest plus légitime que dʼessayer de mettre Maurras devant ses contradictions. Même dans les rangs de lʼAction Française il nʼest point lʼobjet dʼidolâtrie. Critiquer Maurras ne relève en rien du blasphème, du crime de lèse-majesté. 

    Le plus affligeant cʼest que Winock, aveuglé par ses passions, nʼest pas en mesure de disposer de suffisamment de facultés cognitives pour élaborer une critique pertinente de Maurras, une critique « interne », dans le sens où seule une critique interne est performative car elle sʼappuie non pas sur un jugement de valeurs mais sur la mise en évidence dʼun dysfonctionnement de la logique interne dʼun raisonnement. La critique, « externe », développée par Winock contre Maurras reste par conséquent inefficace, superficielle, et finalement vaine. 

    CCQn2bRWAAE78_w.jpgCar il est évidemment possible de dire que chez Maurras il y eut des erreurs qui ont été commises, par exemple en sʼattachant à évaluer lʼadéquation entre ses intentions et ses actes. Lui lʼanti-républicain rabique nʼa-t-il pas rallié la République ? Ne lʼa-t-il pas rejointe durant lʼété 1914 ? Nʼa-t-il pas fait partie de lʼUnion Sacrée, cette vaste coalition de partis politiques majoritairement républicains, qui en appela à la mobilisation générale pour le salut de la Patrie républicaine, face à une Allemagne ambitieuse et conquérante ? Au nom du « compromis nationaliste » nʼa-t-il pas trahi ses convictions les plus profondes ? Nʼa-t-il pas pactisé avec lʼennemi républicain, nʼa-t-il pas légitimé que fussent envoyés au casse-pipe ces paysans, ces ouvriers, ces artisans, ces commerçants, cette force vive de la Nation France ? Ce sont des questions qui méritent étude et réponses. 

    Mais comme Winock estime que seule la Deuxième Guerre mondiale est digne dʼintérêt, il se cantonne à celle-ci, au détriment de la « Grande Guerre », qui pourtant fut dʼune importance déterminante. Quand on substitue à la raison la morale, lʼon risque dʼaccroître lʼindigence de son propos[1]. 

    640_louis-ferdinand_celinegettyimages-109885482.jpgLe raisonnement de Winock ressemble plus à celui dʼun « prêtre rouge » quʼà un clerc guidé par les seules lumières de la science. Un prêtre qui, contrairement au curé exhortant ses fidèles à pratiquer lʼamour plutôt que la guerre, tend à justifier le bellicisme. Il reproche ainsi à Maurras dʼavoir voulu éviter à tout prix la guerre lorsquʼil écrit que « Maurras et les siens sʼemploient à expliquer quʼil faut éviter la guerre, parce que ce sont les Juifs et les communistes qui la veulent, pour prendre le pouvoir ». Cʼest peu ou prou une thèse partagée par Louis-Ferdinand Céline dans sa satire, publiée dans les années 1930, Bagatelles pour un massacre. Thèse condamnable sʼil en est pour les beaux esprits de la « rien-pensance ». 

    ob_9f4941_donald-trump-and-jerusalem-888658.jpgUn dynamisme dialectique caractérise les effets des deux Guerres mondiales : triomphe du cosmopolitisme, dʼune part, avec la création de la Société des Nations après la 1ère, puis lʼOrganisation des Nations unies après la 2ème et cristallisation politique du sionisme dʼautre part, avec la déclaration Balfour (1917) et la naissance de lʼÉtat dʼIsraël (1948). Cosmopolitisme et sionisme vont de pair : ils signifient, en bout de course, lʼavènement de Jérusalem comme capitale dʼun monde réuni autour dʼun gouvernement unique. Jérusalem, Sion, comme « cosmo-polis », « ville-monde ». (A suivre)  

    [1]  Comme le souligne le marxiste « orthodoxe » Karl Kautsky, dans Éthique et conception matérialiste de lʼhistoire (1906), « dans la science, lʼidéal moral devient une source dʼerreurs, sʼil se permet de lui prescrire ses fins », cité par Lucien Goldmann, Recherches dialectiques, Paris, Gallimard, 1959, p. 286.
    A lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même ...
    (Cliquer sur l'image)

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  • Patrimoine cinématographique • Nocturama

     

    Par Pierre Builly

    Nocturama de Bertrand Bonello (2016)

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpgEt on tuera tous les affreux 

    Une dizaine de garçons et de filles (deux filles, en fait seulement), un peu plus ou un peu moins de vingt ans, venus de milieux sociaux évidemment très différents et d'origines ethniques diverses (euphémisme pour dire qu'il y a des Français de souche et d'autres issus de l'émigration) ravagent Paris dans le même instant : quatre attentats terroristes, l'assassinat d'un grand patron. Ils se retrouvent, la nuit venue, dans l'immensité d'un grand magasin. Ils attendent le matin. Ils sont repérés, abattus sans aucune pitié par les forces spéciales. Le film a été tourné à l'été 2015, c'est-à-dire quelques mois après les tueries de Charlie-Hebdo et de l’hyper casher, mais avant les massacres du Bataclan et des rues adjacentes. Y a-t-il un rapport ? Non ! Le film a été écrit en 2011 et ne fait naturellement pas référence à une revendication islamique. 

    nocturama033.jpgÀ qui fait-il penser, alors ? À Action directe, par l'effusion de sang gratuite, les meurtres sans états d'âme de gens qui sont, certes, des cibles politiquement identifiées, mais aussi des quidams qui avaient le simple malheur de se trouver là où qui, par leur métier, sont des symboles sociaux insupportables à l'Ultragauche (des vigiles, forcément chiens de garde du Capital). En fait, regardant le film, j'ai songé à deux sectes : l'une, bouffonne, farfelue et fantasmagorique, c'est la cohorte des Yams (Y'en a marre !) dans l'assez médiocre film La vengeance d'une blonde de  Jeannot Szwarc ; l'autre beaucoup plus sérieux, inquiétant et ancré dans la réalité, le groupe de Tarnac, accusé d'avoir saboté des caténaires de chemins de fer. Son fondateur et gourou, Julien Coupat est issu d'une famille très bourgeoise et diplômé de grandes écoles mais il a développé une sorte d'utopie alternative anticapitaliste, nihiliste, anarchisante dans un phalanstère corrézien. 

    Quelles sont les cibles, au fait, détruites à peu près simultanément par la remarquable organisation de nos jeunes terroristes assassins ? Une aile du Ministère de l'Intérieur (normal : c'est le ministère de la police, donc de l'oppression) ; un étage d'une tour, à La Défense qui abrite la multinationale Global - peut-être est-ce Total ? - (normal : c'est une grande entreprise, donc une organisatrice de l'oppression) ; quatre voitures garées aux alentours de la Bourse (normal : c'est le symbole de la finance anonyme sans cœur) ; et enfin la statue de Jeanne d'Arc, place des Pyramides (normal : Jeanne d'Arc est un symbole identitaire de la France ; et puis c'est là que l'extrême-droite aime se recueillir). Si on donnait les clés de la ville aux Blacks-Blocks, aux No Borders, aux triomphateurs de Notre-Dame des Landes, c'est assurément ce qu'ils détruiraient en premier (le château de Versailles est un peu trop grand pour eux). 

    Nocturama-2016-00-02-59.jpgDonc un ramassis de petites crapules idéalistes, après avoir fait de drôles de coups, se retranche dans l'étrange structure d'un grand magasin ; c'est, en fait, la carcasse de La Samaritaine, sur les quais de Seine qui est en train d'être réhabilitée pour devenir hôtel et centre commercial de luxe (pauvres enfants, vous n'avez pas deviné, donc, que c'est toujours l'argent qui gagne ?). On se demande à la fois pourquoi l'idée farfelue est venue aux anarchistes de se réfugier là et surtout comment ils ont pu si vite être repérés par la police (ou alors ils faut métaphoriser un maximum et conclure que la Révolte est toujours acculée aux dernières limites par la Réaction, quoi qu'elle fasse). 

    114919855_o.pngToujours est-il que dans le temple consumériste à la fois détesté et adulé par nos jeunes gens (excellent moment où l'un des terroristes, forcément révolté, se retrouve face à face avec un mannequin exactement habillé comme lui, Nike, Docker et Adidas : on n'échappe pas à la connerie de son époque, finalement). 

    Dans le capharnaüm du fric, les pauvres petits tueurs retrouvent peu à peu leurs réflexes d'enfants du Siècle : ils bâfrent, boivent, pillent les rayons, jouent des musiques sauvages, font l'amour. Jusqu'au moment où la réalité, au matin, arrive avec les Robocops de la police qui vont faire de jolis cartons. 

    nocturama-bonello.jpgDeux heures presque un quart pour montrer ça ? Pourquoi Pas ? Bertrand Bonnello n'est pas tout à fait un cinéaste manchot et il sait très honnêtement monter un film assez prenant, tout au moins au début : ainsi le cheminement des terroristes qui, dans le métro, dans les rues, se croisent, se frôlent, se retrouvent et se séparent pour placer leurs engins de mort est-il extrêmement bien filmé ; et le silence sur leurs absurdes criminelles motivations est aussi bien venu : comment, à dire vrai, expliquer la folie anarchiste ? Mais une fois les bombes posées, les attentats commis, le réalisateur reste un peu coi et tire à la ligne... 

    Restent de jeunes acteurs qui sont tous brillants et intéressants ; une mention spéciale pour André, le jeune bourgeois qui dit préparer l'ENA (Martin Petit-Guyot), Sabrina (Manal Issa) et le couple David (Finnegan Oldfield)/Sarah (Laure Valentinelli) ; certains, paraît-il, ont été rencontrés dans des lycées autogérés, des manifestations d'ultragauche. C'est bien ça qui fait frémir. Ces jeunes gens sont fous. L'avenir s'annonce tragique et sanglant. 

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    DVD disponible pour environ 15 € .

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly sur notre patrimoine cinématographique, publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Culture et Civilisation.
  • Éric Zemmour : « La Révolution n’est pas ce qu’on vous a dit ! »

    Crédits photo : Taillandier

    thUKZO41O8.jpgClaude Quétel* présente une histoire incorrecte de la Révolution française décrite comme une folie meurtrière et inutile dès 1789. Une lecture iconoclaste et utile. [Le Figaro du 8.05). Éric Zemmour nous donne là un article lui aussi iconoclaste et diablement intéressant. À lire absolument.  LFAR 

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    « Et si la Révolution était un « bloc », mais un bloc de violence, de fureur, d’injustices criminelles, une catastrophe nationale du début à la fin ? »

    « La Révolution est terminée .»

    En prononçant cette phrase en 1989, l’historien François Furet entendait signifier qu’au bout de deux siècles de querelles historiographiques, l’interprétation de la Révolution française ne faisait plus débat, et qu’elle était arrêtée aux principes qu’il avait définis, à savoir la distinction entre une « bonne » révolution, celle des Droits de l’Homme en 1789, et une « mauvaise », grosse de tous les dérapages criminels, voire totalitaires, de la Terreur de 1793.

    On peut dire aujourd’hui que Furet a gagné. Le discours de nos livres scolaires comme de nos politiques, comme celui répandu dans la plupart de nos universités, suit la doxa établie par Furet. Seule une poignée d’irréductibles historiens marxistes continue de voir la Révolution comme un « bloc » (selon la célèbre formule de Clemenceau) qui suit, en dépit des violences et des échecs, son inexorable et lumineux chemin progressiste. Pour ceux-là, l’histoire de France commence avec la Révolution, 1789 sortant la nation des limbes de l’obscurantisme où l’avait plongée l’Ancien Régime.

    Et si François Furet et sa vision libérale étaient fausses ? Et si la théorie du « bloc » était la plus pertinente, mais qu’il fallait, pour lui donner sa pleine saveur, la retourner comme un gant ? Et si la Révolution était un « bloc », mais un bloc de violence, de fureur, d’injustices criminelles, une catastrophe nationale du début à la fin ? C’est cette thèse audacieuse que défend Claude Quétel : « Le temps est venu de découvrir l’imposture derrière la posture et de convenir enfin que la Révolution française fut un épisode exécrable, de bout en bout, de l’histoire de France (…) Une folie meurtrière et inutile, une guerre civile (…) Le dérapage, ce fut en réalité la Révolution tout entière, dès les premiers jours des États généraux ».

    Notre iconoclaste n’a rien inventé : tout son livre est contenu dans Les Origines de la France contemporaine d’Hippolyte Taine. Notre auteur le reconnaît d’ailleurs humblement et rend un hommage mérité au « grand profanateur », qui a osé affronter, seul contre tous, l’université française, soumise d’abord à l’historiographie républicaine puis, après la Seconde Guerre mondiale, à sa version communiste. Taine est inégalable, insurpassable, indémodable. Pour un lecteur de Taine, il n’y a rien de nouveau sous le soleil de Quétel. « Tout est philanthropie dans les mots et symétrie dans les lois ; tout est violence dans les actes et désordre dans les choses. » En une phrase - et en des milliers de pages, et vingt ans de travail, de 1876 à 1895- Taine a tout dit et tout compris.

    Ajoutez-y les travaux d’Augustin Cochin qui, avant de mourir en héros pendant la Première Guerre mondiale, a analysé la formidable organisation des sociétés de pensées jacobines, héritées de celles des Lumières, qui ont façonné et dirigé, jusque dans les plus petites villes de France, le vote aux États généraux de 1789 : « Tout se passe comme si la France entière obéissait au mot d’ordre du mieux monté des partis, et on ne voit point de partis » ; et vous avez tout le livre de Quétel.

    Pavé universitaire et médiatique

    Mais si celui-ci n’a rien inventé, il a le grand mérite d’exhumer deux auteurs qui ont été dénigrés, et enterrés par l’université française. Mieux qu’un hommage, une résurrection. Et un pied de nez à tous les progressistes qui tiennent le haut du pavé universitaire et médiatique. Quétel nous montre que, comme le dit Malouet, député monarchien (favorable à une monarchie constitutionnelle) : « Pour tout homme impartial, la Terreur date du 14 juillet. » Il ne nous cache rien des faiblesses de la monarchie mais nous montre avec crudité des révolutionnaires emportés par leur verbe (une majorité d’avocats), se saoulant de grands mots qui finissent par de grands crimes, et cachant derrière l’emphatique « peuple de Paris », les coups de main d’une moins ragoûtante « populace » de sans-culottes. Quétel considère que la lutte contre le catholicisme, « en achevant de donner un caractère messianique à la Révolution, porte en elle le recours à la guerre ». La guerre civile.

    Michelet arrêtait l’histoire de la Révolution à la chute de Robespierre le 9 Thermidor. Quétel la poursuit jusqu’au coup d’État de Bonaparte du 18 Brumaire. C’est Bonaparte qui achève la Révolution, dans les deux sens du terme : il impose une dictature militaire pour sortir le pays de l’anarchie et de la ruine ; mais il sauve aussi l’essentiel de son œuvre en préservant la société égalitaire et méritocratique qu’elle avait fondée. Quétel ne commet pas l’erreur habituelle des historiens républicains qui appellent « guerres de l’Empire » ce qui est en vérité avant tout des « guerres de la Révolution ».

    En revanche, il se soumet pour une fois à la doxa contemporaine en dénonçant « la soif de conquêtes » des armées françaises. Il dénonce à juste titre ses rapines et ses pillages qui venaient combler les trous creusés par l’impéritie des révolutionnaires. Mais, obnubilé par sa juste vindicte contre les Jacobins, il passe à côté de l’essentiel, à savoir l’affrontement géopolitique entre la France et l’Angleterre pour l’hégémonie mondiale. Ce combat avait commencé avant la Révolution et la monarchie française l’avait perdu lorsque Louis XV avait dû abandonner les conquêtes au Canada et en Inde. Ce funeste traité de Paris de 1763 est, selon certains historiens anglo-saxons, la cause fondamentale de la Révolution.

    En tout cas, à partir du moment où les Jacobins les plus intelligents (et survivants !) comprennent que la Révolution avait échoué à régénérer l’homme, ils mettent leur énergie, et leur patriotisme, au service de cette grande cause nationale : redonner à la France le premier rang en Europe. C’est dans les plans du Directoire que Napoléon fondera sa stratégie d’empereur et ce sont d’anciens collaborateurs de Louis XV qui permettront à Carnot d’être pour la postérité « l’organisateur de la victoire ». La Révolution aura été ainsi un énorme - et paradoxal - détour pour tenter de venger la défaite de l’Ancien Régime. Un furieux et ultime effort - et vain - de la France pour prendre sa revanche sur l’ennemi héréditaire anglais. Vaincue, la France se consolera comme elle pourra avec un grand discours prétentieux et faux sur la « grande » révolution qui avait apporté la lumière au monde. Deux siècles plus tard, on en est toujours là.   

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    Une gravure de Berthault d’après Prieur représentant des Parisiens armés de baïonnettes dans la nuit du 12 au 13 juillet 1789. - Crédits photo : Rue des Archives/©Rue des Archives/PVDE

    * De Claude Quétel, Taillandier-Perrin, 478 P.,  21,90 €.

    Éric Zemmour

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

     

    Aujourd'hui : 29. 1933 : Histoire de deux peuples, jusqu'à Hitler

    1933 : Histoire de deux peuples, jusqu'à Hitler

     

    C'est en 1915, en pleine guerre, que Bainville fait paraître son "Histoire de deux peuples : la France et l'Empire allemand". 
    En 1933, il en propose une édition augmentée, et continuée, "jusqu'à Hitler".
    En fait, il reprendra tel quel son ouvrage, sans y changer un seul mot (sauf les six lignes du dernier paragraphe de l'Avant-propos, remplacées par celles que l'on pourra lire ci-après; et sauf le titre du sixième chapitre, qui, de "Causes générales de la guerre de 1914" devient "La catastrophe"), et en ajoutant simplement un septième chapitre : "Le réveil de la Walkyrie" (qu'on lira in extenso dans la photo suivante). 
    Bainville donne pour titre à cette "reprise "augmentée d'un chapitre": "Histoire de deux peuples, continuée jusqu'à Hitler". Le sommaire définitif de ces "deux livres en un" s'établit donc maintenant ainsi :

    Chapitre I : La monarchie héréditaire des Capétiens et l'anarchie allemande
    Chapitre II : Les traités de Westphalie : l'anarchie allemande organisée et la sécurité de la France garantie
    Chapitre III : La France entre la Prusse et l'Autriche
    Chapitre IV : La Révolution et l'Empire préparent l'unité allemande
    Chapitre V : "La politique que le peuple élaborait depuis 1815" nous conduit à Sedan
    Chapitre VI : La catastrophe
    Chapitre VII : Le réveil de la Walkyrie

    En voici tout d'abord l'Avant-propos, identique à celui que l'on a pu lire plus haut, sauf les six dernières lignes : 

     



    Avant-propos de l’auteur, avril 1915-1933

    Ce livre est, en somme, une histoire à grands traits de notre pays.
    Quand on étudie les rapports de la France avec le reste de l'Europe, on s'aperçoit que la plus grande tâche du peuple français lui a été imposée par le voisinage de la race germanique. Avec nos autres voisins, Anglais, Espagnols, Italiens, s'il y a eu des conflits, il y a eu aussi des trêves durables, de longues périodes d'accord, de sécurité et de confiance. La France est le plus sociable de tous les peuples. Il le faut bien pour qu'à certains moments nous ayons eu, et assez longtemps, l'Allemagne elle-même dans notre alliance et dans notre amitié. Il est vrai que c'était après l'avoir vaincue. Il est vrai que c'était après de longs efforts, de durs travaux qui nous avaient permis de lui retirer, avec la puissance politique, les moyens de nuire. Car le peuple allemand est le seul dont la France ait toujours dû s'occuper, le seul qu'elle ait toujours eu besoin de tenir sous sa surveillance.
    Une idée domine ce livre. Nous pouvons même dire qu'elle nous a obsédé tandis que nous écrivions ces pages sous leur forme première.
    Le sol de la France était occupé par l'ennemi qui se tenait, dans ses tranchées, à quatre-vingts kilomètres de la capitale. Lille, Mézières, Saint-Quentin, Laon, vingt autres de nos villes étaient aux mains des Allemands. Guillaume II célébrait son anniversaire dans une église de village français. Tous les jours, Reims ou Soissons étaient bombardées. Tous les jours un frère, un ami tombait. « Fallait-il que nous revissions cela », disaient les vieillards qui se souvenaient de 1870. Deux invasions en moins d'un demi-siècle ! Comment ? Pourquoi ? Etait-ce l'oeuvre du hasard ou bien une fatalité veut-elle que, tous les quarante-quatre ans, l'Allemagne se rue sur la France ?
    Lorsqu'on se pose ces questions, la curiosité historique est éveillée. La réflexion l'est aussi...
    En suivant la chaîne des temps, nous suivions la chaîne des responsabilités et des causes. Comme nous sommes liés les uns aux autres ! Comme il est vrai, selon le mot d'Auguste Comte, que les vivants sont gouvernés par les morts ! Tour à tour, les Français ont recueilli le fruit de la sagesse de leurs devanciers et souffert de leurs erreurs. Nous n'échappons pas à cette loi de dépendance. Comprenons du moins comment elle agit , c'est l'objet de cet ouvrage.
    Nous n'avons eu qu'à continuer l'histoire des deux peuples jusqu'à la date où nous sommes aujourd'hui pour qu'on vît encore que toutes les fautes se payent et que les plus graves tiennent aux idées. Sur l'Allemagne, on a commis méprise sur méprise. Le bilan, pour le passé, en est tragique. Quel sera celui de l'avenir ?


    J. B.
    Avril 1915-avril 1933.

     

     

     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

    Aujourd'hui : 41. De Paris à Martigues, la visite mouvementée des Daudet et des Bainville à Charles Maurras...

    Aujourd'hui, ce n'est pas Bainville qui parle, mais Léon Daudet qui raconte... Voici un extrait de Charles Maurras et son temps (Ernest Flammarion, 1930) dans lequel Léon Daudet restitue quelque chose de l'amitié qui réunissait les trois figures de proue de l'Action française : Bainville, Maurras et lui-même, Daudet. 
    Une amitié intellectuelle, certes, fondée sur l'accord des esprits, mais aussi, on va le voir, une amitié qui ne se limitait pas à l'intellectuel.

    Cet extrait a le mérite de rendre un peu de la réalité vivante, de la chaleur de ce que fut l'entente de ces trois amis. 
    Et, au-delà des habituels développements sur leurs qualités intellectuelles, de nous les restituer dans ce qu'ils avaient d'humain, de bien vivants, en chair et en os si l'on peut dire...

    "...En septembre 1925, nous avions décidé, nos amis Bainville, ma femme et moi, de nous rendre à l’invitation de Maurras à Martigues et de lui amener, comme il le désirait, Hervé Bainville, jeune homme de quatre années et son très jeune filleul François Daudet. Cette mémorable expédition commença mal : le train rapide faillit télescoper, près de Sens, un expresse qui le précédait, et, à partir de là, tel le bateau ivre, dériva de Sens à Saint-Germain-des-Fossés, à Montluçon, à Bourges, à Ganat, à Tarare, à Lyon et vers quelques autres villes encore ; si bien qu’au lieu d’arriver à Marseille le matin à neuf heures, comme il se doit, nous n’y parvînmes, après mille détours et péripéties, qu’à onze heures du soir. Soit quatorze heures de retard, et pas de pain, ni de victuailles dans le wagon restaurant ! Ma femme eut une inspiration très heureuse :

    - Je suis sûre, nous dit-elle, que Maurras aura préparé à souper. Ne restons pas ici. Sautons, avec nos bagages, dans ces deux automobiles, et allons tout de suite à Martigues !

    Sitôt dit, sitôt fait. Après quarante kilomètres avalés dans la nuit chaude et blanche de poussière, nous débarquions, vers minuit, dans la célèbre demeure du chemin de Paradis. Maurras, balançant une grosse lanterne, nous conduisit aussitôt dans la salle à manger, au milieu des rires et des cris d’appétit des enfants bien réveillés.

    Une jeune dame de beaucoup d’esprit a défini ainsi Maurras : "Un maître de maison" . Ce grand politique, ce poète admirable, ce redresseur de l’ordre français s’entend comme personne à régaler ses amis. Son hospitalité fastueuse avait combiné, ce soir-là, un festin de Pantagruel ou de Gamache, lequel commençait par une bouillabaisse classique, exhaussée de la « rouille » traditionnelle, qui met la soupe de soleil à la puissance 2 ; se continuait par des soles "bonne femme" et des loups grillés ; atteignait au grandiose et au sublime avec un plat d’une douzaine de perdreaux de Provence, demeurés tièdes et dorés, sur des "lèches" de pain, comme on ne les obtient que dans la vallée du Rhône – pardonne-moi, ô Bresse – et arrivés à la consistance du baba. Chaque enfant mangea son perdreau. Celui qui écrit ceci, comme disait Hugo, mangea deux perdreaux, pécaïre, toute une sole, le tiers de la bouillabaisse, et le reste à l’avenant, suivi de près par Jacques Bainville, romancier, journaliste, historien et financier des plus gourmands.

    Maurras ne cessait de nous encourager et de nous verser à boire, car j’aime autant vous dire tout de suite que sa cave est à la hauteur de sa table et qu’il est un des très rares amphitryons de France sachant vider, dans les grands verres, quelques bouteilles de vin du Rhône. Il nous en ouvrit, cette nuit-là, de prodigieuses. La conversation roula sur la poésie, le langage et la Provence, dans une atmosphère à la Platon. Les enfants, gonflés de nourriture et de sommeil, étaient allés se coucher, bien entendu, et dormirent douze heures d’affilée.

    Le lendemain, Maurras nous emmenait tous faire quelque deux cents kilomètres en automobile dans cette région enchantée qui est entre les Alpes et la mer, où l’on ne peut faire dix pas sans rencontrer un grand souvenir, un vers de Mistral, ou une belle fille élancée, au teint mat et aux yeux noirs. 


    Ainsi passaient et couraient les douces heures claires de l’amitié et de la fantaisie. 


    Ne croyez pas ceux qui vous diront que les gens d’A.F. sont des censeurs ou docteurs moroses ; ou qu’ils ont mauvais caractère. Depuis vingt-trois ans que je vois quotidiennement Maurras, je n’ai cessé de découvrir de nouvelles raisons de l’admirer et de l’aimer...

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  • Rouen : un point sur la situation... (envoi d'un lecteur, des alentours de Rouen)

    Nous avons reçu ce court billet hier après-midi; depuis, il est avéré qu'un premier incendie s'est déclaré avant celui-ci, dans une usine voisine; puis, que l'incendie de cette usine a d'abord démarré à l'extérieur (témoignages de passants et vidéos des caméras de surveillance); l'acte malveillant intentionnel est donc évident : simple "droit commun" ou terrorisme ? On verra... En tout cas, vu la dangerosité des produits manipulés dans l'usine, et l'amiante qui s'y trouvait, il est clair que tout le littoral de la Manche, jusqu'après notre frontière, est gravement "impacté" (comme on dit aujourd'hui dans le jargon), et que l'on a affaire à une véritable catastrophe économique (agriculteurs entre autres) et environnementale...

     

    L'incident n'a pas fait de victimes mais pourrait avoir des répercussions environnementales.

    Le spectaculaire incendie dans l'usine Lubrizol de Rouen classée Seveso a mis une partie de la ville à l'arrêt. Si l'incident n'a pas fait de victimes directes et a été maîtrisé jeudi à la mi-journée, plusieurs jours seront probablement nécessaires pour en venir à bout, avec une crainte de pollution de la Seine. Le préfet de Normandie et de Seine-Maritime Pierre-André Durand a en effet évoqué un "risque de pollution" par "débordement des bassins de rétention". Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a, de son côté, annoncé la mise en place du plan Polmar pour contrer les risques de pollution du fleuve.

    Mais on s'inquiète jusqu'en Belgique et en Hollande, à cause du vent qui a transporté le panache de fumée - certes, en "l'affaiblissant" - jusqu'à ces régions, couvrant une zone évaluée à deux cent kilomètres de long sur dix de large...

    71247043_764829407283999_3187835786355539968_n.jpgL'usine Lubrizol, classée seuil haut Seveso, où travaillent environ 400 employés, fabrique et commercialise des additifs qui servent à enrichir les huiles et carburants mais aussi les peintures industrielles. Face à cette activité critique pour l'environnement et au risque de pollution, le ministère de l'Intérieur a donc annoncé la fermeture d'axes routiers alors que les campus universitaires de Rouen ont fermé leur portes, tout comme les écoles et les crèches, dont les autorités annoncèrent qu'elles ne rouvriraient que le lundi 30 septembre. En revanche, les habitants les plus proches du site ont été assez rapidement autorisés à regagner en soirée leur domicile.

    Pas de toxicité aigüe dans l'air

    Les transports en commun de l'agglomération de Rouen se sont également progressivement arrêtés ce jeudi-après midi et devraient reprendre vendredi 27 septembre. Une mesure de précaution prise par Transdev Rouen-TCAR pour assurer la sécurité des voyageurs et du personnel. Une décision qui "n'est pas justifiée" selon le préfet de Normandie et de Seine-Maritime. Interrogé lors d'un point presse, il a déclaré qu'il s'agissait d'un "choix des personnels" et qu'il n'y avait "aucun motif à faire valoir un mouvement de retrait".

    71522709_695028677645133_1292545995137089536_n.jpgL'incendie de l'usine classée Seveso a également contraint les éleveurs à rentrer leurs animaux et à laver leurs récoltes pour éviter toute contamination. La toxicité des retombées devraient être connues rapidement et des analyses ont déjà été réalisées. Pierre-André Durand a ainsi expliqué que "par mesure de précaution et à ce stade au vu des premières analyses, il n’est pas mesuré de toxicité aiguë dans l’air. Il est conseillé, dans l’attente de résultats actualisés des mesures de qualité de l'air sur les principales molécules, d’éviter dans l’agglomération de Rouen des déplacements non indispensables".

    Une enquête ouverte

    Créée en 1954, l'usine Lubrizol a connu plusieurs incidents significatifs sur ses deux sites principaux de Rouen et d'Oudalle, près du Havre. Le 3 septembre 2019 un feu s'était déjà déclaré dans la salle de filtration d'une unité d'Oudalle. En 2013, le site de Rouen avait été victime d'un incident lié à la décomposition chimique d'un bac de dialkyldithiophosphate de zinc se traduisant par l'émission d'un nuage de gaz mercaptans (très odorant).

    Le préfet de Normandie et de Seine-Maritime a toutefois affirmé que cette usine "est aux normes telle que nous l'avons vue en 2019", "parfaitement à niveau". Il a cependant reconnu qu' "elle ne l'a pas toujours été" et qu'en 2017, "elle a fait l'objet d'une mise en demeure" en raison de "17 manquements" puis "la mise à niveau a été réalisée", a-t-il assuré. Une enquête pour déterminer l'origine de l'incendie, pour l'heure "inconnue", a été ouverte par le parquet de Rouen qui a débuté "les investigations dès ce jour".

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  • Macron ? C'est ”le coup de com' ” permanent !

    L'Amazonie brûle ? C'est évidemment un désastre, une tragédie catastrophique pour tout être humain qui a deux sous de jugeotte, pour tout Homme qui aime, admire et respecte la Création, dont Chateaubriand disait "La Création est la visibilté de Dieu"...

    Que fait Macron ?

    Il commence par donner très maladroitement le bâton pour se faire battre, et méprise le président Brésilien, très certainement plus que critiquable (voir le "point" ci-après) comme il a traité de lépreux les dirigeants européens hostiles à l'invasion des "migrants", s'attirant en guise de réponse l'accusation - fondée, sur la forme - de "colonialisme"...

    Mais, surtout, il proclame cyniquement qu'il va, du coup, s'opposer au Traité d'échange avec le Mercosur - un mauvais Traité, que nous refusons - alors même qu'il vient... de laisser passer le CETA !

    Plus contradictoire, plus cynique, plus manipulateur que ça, tu meurs !

    "Populo gobe tout !", disait Maurras. Or, il se trouve que, là, c'est quand même tellement gros qu'il n'est pas sûr que "populo" le gobe, ce "coup de com' "... 

    Le point sur le désastre qui nous touche tous, qui touche toute l'humanité, avec Paulo Moutinho, chercheur, interrogé par Jordi Miro... (source : AFP)

    Amazonie en feu : un chercheur pointe du doigt la déforestation

    La forêt amazonienne brûle depuis 3 semaines. Les départs de feu ont augmenté de 83%. Selon un chercheur brésilien, ces incendies ont une origine humaine. Entre janvier et août, 72.843 départs de feu ont été enregistrés dans le pays, contre 39.759 sur la totalité de l'année 2018.

    La hausse dramatique du nombre d'incendies en Amazonie brésilienne est avant tout causée par la progression de la déforestation, explique à l'AFP Paulo Moutinho, chercheur à l'Institut de recherche environnementale sur l'Amazonie (IPAM). 

    Le chercheur remet en cause l'argument du gouvernement du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui soutient que cette augmentation du nombre d'incendies est due à la sécheresse, habituelle en cette période de l'année. 

     

     

    •Le ministre brésilien de l'Environnement, Ricardo Salles, a affirmé que la hausse du nombre d'incendies en Amazonie était due au "temps sec, au vent et à la chaleur". Qu'en est-il ?

    "La déforestation explique la majorité des incendies. Historiquement, ils sont liés à l'avancée de la déforestation, conjuguée à des périodes de saison sèche intense. Mais en 2019 nous n'avons pas une sécheresse aussi sévère que lors des années précédentes, or il y une hausse substantielle des incendies. Tout indique donc que la saison sèche n'est pas du tout le facteur prédominant. S'il y avait eu plus de sécheresse, cela aurait été bien pire."

    •Qu'est-ce qui provoque ces incendies ?

     "Les incendies ont toujours eu une origine humaine, le feu est utilisé pour nettoyer des zones déjà déforestées, pour ouvrir des pistes ou pour préparer des terres à la culture. Le manque de prévention fait que ces incendies se propagent à des zones plus sèches qui n'étaient pas destinées à être brûlées. Très souvent, la pluie les éteint ou ils finissent pas rencontrer des barrières de végétation plus denses et plus humides et s'éteignent d'eux-mêmes."

    •Combien de temps faut-il pour récupérer ces zones ?

    "En Amazonie, les flammes agissent au niveau du sol, mais cela suffit pour provoquer la mort d'arbres très grands, jusqu'à deux ans après l'incendie. Les arbres morts perdent leurs feuilles, cela entraîne une pénétration plus grande du soleil dans la forêt, la végétation devient alors plus inflammable. S'il n'y a pas de nouveaux incendies, plusieurs décennies seront nécessaires pour retrouver la même densité (de végétation). Dans certaines régions, les zones dévastées sont envahies par d'autres espèces typiques de zones plus sèches, comme celles du Cerrado (la savane brésilienne)."

    •Quelles sont les conséquences de ces incendies ?

     "Il y a d'abord une perte de la biodiversité et de la fonction de la forêt, celle de fournir des nuages à l'atmosphère pour produire la pluie. En outre, les fumées au-dessus des villes amazoniennes ont de graves conséquences sur la santé, provoque de sérieux problèmes respiratoires. Et cela se traduit en dommages économiques".

    •La politique du président Jair Bolsonaro encourage-t-elle les incendies ?

     "Je n'ai pas de données pour répondre à cela (...) Je peux dire que le problème est très sérieux et que le gouvernement devrait lancer immédiatement une campagne de contrôle et de prévention de la déforestation. Cette progression doit cesser. L'occupation illégale de terres publiques signifie un vol pour tous les Brésiliens. Dans la majorité des cas, la déforestation permet de spéculer en revendant les terres plus tard".

    •A combien est estimée la déforestation de l'Amazonie aujourd'hui ?

    "La zone du bassin amazonien (au Brésil et dans d'autres pays) qui a été déforestée est équivalente à la surface du territoire français. Cela représente environ 20%. Il en reste encore 80%. Nous avons encore le temps d'éviter un effondrement fonctionnel de la forêt, mais la solution doit être rapide. Il faut prendre en compte également le fait que la dégradation de la forêt ne vient pas seulement de la déforestation. Il y aussi les effets du changement climatique, des phénomènes toujours plus fréquents tels que "El Niño", qui apportent beaucoup de sécheresse en Amazonie". 

  • Les contradictions ou les mensonges de Macron sur l’islam et l’immigration (2∗), par Christian Vannest

    En 2017, pris dans le tourbillon médiatique et judiciaire lancé par les amis du candidat Macron, les Français ont fait entrer celui-ci à l’Elysée pour ne pas y installer Marine Le Pen. Toutefois ils ont écarté cette dernière beaucoup plus en raison des inquiétudes liées au « jour d’après » économique et social qu’en raison d’un rejet de l’idéologie « nationale ».

    Beaucoup n’avaient pas perçu d’où venait Mister Macron, qui avait pris soin d’aller à Orléans et au Puy-du-Fou, comme il s’est adressé récemment à Valeurs Actuelles. Dans la ville libérée par Jeanne d’Arc, il avait parlé de l’unité de la France, et en Vendée affirmé qu’il n’était pas socialiste...

    vanneste-christian.jpgUn homme politique doit être jugé sur ses actes et non sur ses discours, surtout si ces derniers se contredisent systématiquement et pratiquent ce que les médias admiratifs appellent la triangulation, c’est à dire la démagogie qui s’adresse successivement à toutes les portions de l’électorat pour tenter de les séduire. Derrière le mot emprunté à un conseiller de Clinton, il y a l’idée de définir une position qui dépasse les oppositions stériles entre deux opinions afin de dégager une troisième voie. L’ennui, c’est que entre deux thèses contradictoires, il n’y a pas de synthèse possible et que cela revient alors à jouer les maîtres Jacques allant vanter la première à ses partisans et la seconde aux siens : l’unité de la France, à Orléans, et la mosaïque des migrants à Marseille. Quand on étudie le parcours de Mister Macron, on voit bien qu’il s’inscrit à gauche, mais dans une gauche à l’américaine plus qu’à l’européenne, favorable à l’immigration, au multiculturalisme, au progressisme sociétal.

    La France n’est pas un pays vieux de quelques siècles, mais une nation de longue tradition et de vieille histoire. Loin d’attirer les diplômés du monde entier, ou les catholiques de l’Europe du sud, comme naguère, elle a mis en place un système absurde qui transforme en Français de papier et en allocataires sociaux, une foule étrangère qui, loin d’être fascinée par un phare éclairant le monde, vient quelquefois se venger d’un passé colonial injustement décrié, ou au mieux trouver en France une générosité inespérée, une qualité des soins et des moyens d’existence qui font parfois défaut aux Français eux-mêmes. L’immigration aux Etats-Unis est économique. Soit elle apporte des diplômés qui viennent enrichir le pays, soit elle contribue à fournir une main d’oeuvre peu exigeante. En France, le regroupement familial en est le principal vecteur. Entre 2017 et 2018, le flux migratoire s’est poursuivi, avec 256 000 titres de séjour accordés, en augmentation de 3,4 %, dont 33 000 pour motif économique et 90 000 pour raison familiale. Le stock présente un écart considérable : le motif familial correspond à 1 200 000, l’humanitaire à 381 000 et l’économie seulement à 186 000. Les demandes d’asile ont augmenté de 21,8% à 123 000 et 33 000 ont été accordés soit 4,4% de plus qu’en 2017. Le décalage entre les deux chiffres correspond à la lenteur de l’instruction, qui conduira à une majorité de rejets, pour beaucoup sans suite, les demandeurs d’asile déboutés devenant des clandestins, eux mêmes évalués à 300 000, mais par définition l’évaluation est très imprécise. Face à cette politique menée dans le brouillard, et qu’il a poursuivie, le président tente de rationaliser les faits par le discours, un discours évidemment favorable à l’immigration : « Je préfère avoir de la migration légale, enregistrée, sous quotas, pendant x années plutôt que du travail détaché dissimulé. Je préfère avoir des gens qui viennent de Guinée ou de Côte d’Ivoire légaux, qui sont là et qui font ce travail, que des filières bulgares ou ukrainiennes clandestines. »

    Cette déclaration avait un but apparent: justifier l’immigration légale par rapport à l’immigration illégale. Elle avait une intention plus discrète : valoriser l’immigration africaine, plus visible aux yeux des Français. Elle a eu un résultat : révulser les gouvernements ukrainien et bulgare qui ont convoqué les Ambassadeurs de France. Il avait oublié que la Bulgarie fait partie de l’Union Européenne. Son objectif était d’opposer apparemment les immigrés légaux et illégaux, mais en fait de montrer la supériorité de l’immigration du sud sur celle de l’est, dans un esprit bien cosmopolite tendu vers une France métissée. Volonté de discriminer, c’est sa psychologie, mais de discriminer positivement, c’est-à-dire à l’envers, c’est son idéologie. Macron est typiquement un oligarque de gauche, qui prétend lutter contre le communautarisme alors qu’il favorise le multiculturalisme. Comme les démocrates américains, il segmente la société et essaie de séduire une à une les « communautés » qui forment selon lui la mosaïque nationale. On ne peut comprendre que de cette manière ses déclarations envers les Algériens et donc les Français d’origine algérienne et les doubles nationaux et qui ne peuvent que blesser de nombreux Français. Ce fut la monstruosité de l’expression « crime contre l’humanité » commis par la France en Algérie, et ce sont maintenant des félicitations inopportunes à l’occasion du 1er Novembre que l’Algérie célèbre comme le début de sa « révolution », alors que pour la France elle marque la date d’assassinats de Français, les uns venant de métropole, les autres Français d’Algérie, chrétiens, juifs ou musulmans lors de la Toussaint rouge de 1954.

    Mister Macron, fasciné par son rêve américain, pourtant assombri par la question de l’intégration des noirs, n’a pas compris que la France a créé artificiellement un problème infiniment plus grave. Loin d’importer une mosaïque dans un pays d’immigration, on fait éclater la France en un archipel où « les communautés » ne sont pas « côte à côte mais face à face », comme l’avait craint Gérard Collomb. Béziers, Mantes-la-Jolie, Chanteloup-les-Vignes : en quelques jours, des incendies d’écoles, des guets-apens tendus aux policiers et aux pompiers sont venus rappeler l’existence de ces territoires perdus de la République qui vivent de trafics illicites, obéissent à d’autres lois que les nôtres et refusent la présence de l’Etat dans leur périmètre. Vouloir réduire ces faits à des comportements imbéciles est d’une totale irresponsabilité. Cette réalité déchire l’illusion macronienne.

    Retrouvez la première partie de cet article : Les contradictions ou les mensonges de Macron sur l’immigration et l’islam, par Christian Vanneste

  • A la découverte de l'homme Maurras (14) : Franchissons le portail, et entrons dans le jardin... (1)

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui  (14) : franchissons le portail, et entrons dans le jardin... (1)

    Vous commencez maintenant à savoir pas mal de choses sur Maurras, ses origines paternelles et maternelles, et sur sa maison du Chemin de Paradis.

    Il est donc temps de pousser le portail de la rue (ce qui nous est, maintenant, interdit par une richissime Mairie, aussi haineuse que stupide) et de voir ce qui nous attend, après être entré...

    Il faut d'abord savoir que la Mairie, poussé par la haine et la bêtise, à d'abord construit sur le trottoir d'en face un stade, qui a très vite très mal vieilli, et que l'on va bientôt démolir. Mais cela lui a permis d'élargir les trottoirs du Chemin de Paradis, et, donc de faire disparaître une dizaine de mètres du jardin initial, ceux où se trouvaient, de part et d'autre du portail, la double "allée des philosophes" :

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    "...Ce fut plus tard, beaucoup plus tard, que je pus construire à la bordure du Chemin de Paradis ma double "Allée des Philosophes"; 18 cyprès par ci, 18 cyprès par là, répétés de chaque côté, ce qui fit les 72..."

    Illustration : tout de suite en entrant dans le Jardin, une fois le portail ouvert, on a, à droite et à gauche, la même "Allée des philosophes", s'achevant toutes les deux par une petite table de pierre ronde, chacune avec son banc de pierre; les deux allées sont formées de deux haies de cyprès parallèles, espacées de deux mètres environs, propices à la méditation....

     

    La mairie de l'époque avait, cependant, fait replanter cette double allée : c'est celle que vous voyez ci-dessus, l'originale ayant disparu, noyée maintenant sous le bitume !...

    La maison est en hauteur par rapport à la route : les fenêtres de droite (rez-de-chaussée, premier et second) lorsqu'on entre, sont cachées par la végétation :

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    C'est une fois que l'on a monté l'allée centrale que l'on voit l'ensemble de la façade : on se trouve alors juste en dessous de la terrasse :

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    Le jardin est donc séparé en deux, comme le montre bien ce "plan masse" de la maison et du jardin, établi par le Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine des Bouches-du-Rhône (relevés de Monuments Historiques).


    Dans le cadre des missions de conservation et entretien des Monuments Historiques, le service réalise des relevés permettant de fixer l'état existant et de définir des travaux :

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    Maison de Charles Maurras à Martigues (inscription par arrêté du 02 septembre 1975), dessin de Dominique ALBERTINI...

    La maison est orientée Nord-Sud : lorsqu'on franchit le portail, tout en bas du croquis, on regarde donc vers le nord; les fenêtre de la maison, donnant sur la ville, regardent - elles - vers le sud...
    On a, à droite et à gauche, de part et d'autre du portail, l'Allée des philosophes, plantée de deux rangée de cyprès, espacés de façon à permettre la promenade et la méditation (d'où le nom d'Allée des philosophes), et s'achevant chacune par une petite table de pierre ronde.
    La première partie du jardin, la partie basse, dans laquelle on s'engage en premier, n'a pas été transformée : elle forme, de part et d'autre de l'allée centrale, comme un losange posé horizontalement....
    C'est ce qu'on pourrait appeler "le quart supérieur gauche" qui a été transformé par Maurras, en l'honneur de Gérard Tenque, des gloires de la Cité, et des grandes amitiés de sa vie...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

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  • A la découverte de l'homme Maurras (16) : Une visite mouvementée des Bainville et des Daudet...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui  (16) : Une visite mouvementée des Bainville et des Daudet...

    Nous redisons ici, aujourd'hui, ce que nous avons dit hier : nous dédions bien sûr l'ensemble de notre "feuilleton Maurras" - et tout spécialement ce numéro d'aujourd'hui - à ce pauvre membre de l'équipe municipale qui a refusé l'entrée du jardin à Franz Olivier Giesbert et à nous-même en osant déclarer :

    « Nous ce qu'on dit, c'est que cette maison elle n'est rien. Ce n'est pas un musée. C'est quatre murs où a vécu Charles Maurras. Rien d'autre. Eh oui ! C'est tout. »

    Voici un extrait de Charles Maurras et son temps (Ernest Flammarion, 1930) dans lequel Léon Daudet restitue quelque chose de l'amitié qui réunissait les trois figures de proue de l'Action française : Bainville, Maurras et lui-même, Daudet.
    Une amitié intellectuelle, certes, fondée sur l'accord des esprits, mais aussi, on va le voir, une amitié qui ne se limitait pas à l'intellectuel.

    Cet extrait a le mérite de rendre un peu de la réalité vivante, de la chaleur de ce que fut l'entente de ces trois amis.
    Et, au-delà des habituels développements sur leurs qualités intellectuelles, de nous les restituer dans ce qu'ils avaient d'humain, de bien vivants, en chair et en os si l'on peut dire...

    « En septembre 1925, nous avions décidé, nos amis Bainville, ma femme et moi, de nous rendre à l’invitation de Maurras à Martigues et de lui amener, comme il le désirait, Hervé Bainville, jeune homme de quatre années et son très jeune filleul François Daudet. Cette mémorable expédition commença mal : le train rapide faillit télescoper, près de Sens, un expresse qui le précédait, et, à partir de là, tel le bateau ivre, dériva de Sens à Saint-Germain-des-Fossés, à Montluçon, à Bourges, à Ganat, à Tarare, à Lyon et vers quelques autres villes encore ; si bien qu’au lieu d’arriver à Marseille le matin à neuf heures, comme il se doit, nous n’y parvînmes, après mille détours et péripéties, qu’à onze heures du soir. Soit quatorze heures de retard, et pas de pain, ni de victuailles dans le wagon restaurant ! Ma femme eut une inspiration très heureuse :

    - Je suis sûre, nous dit-elle, que Maurras aura préparé à souper. Ne restons pas ici. Sautons, avec nos bagages, dans ces deux automobiles, et allons tout de suite à Martigues !

    772595445.jpgSitôt dit, sitôt fait. Après quarante kilomètres avalés dans la nuit chaude et blanche de poussière, nous débarquions, vers minuit, dans la célèbre demeure du chemin de Paradis. Maurras, balançant une grosse lanterne, nous conduisit aussitôt dans la salle à manger, au milieu des rires et des cris d’appétit des enfants bien réveillés.

    Une jeune dame de beaucoup d’esprit a défini ainsi Maurras : « Un maître de maison ». Ce grand politique, ce poète admirable, ce redresseur de l’ordre français s’entend comme personne à régaler ses amis. Son hospitalité fastueuse avait combiné, ce soir-là, un festin de Pantagruel ou de Gamache, lequel commençait par une bouillabaisse classique, exhaussée de la « rouille » traditionnelle, qui met la soupe de soleil à la puissance 2 ; se continuait par des soles « bonne femme » et des loups grillés ; atteignait au grandiose et au sublime avec un plat d’une douzaine de perdreaux de Provence, demeurés tièdes et dorés, sur des « lèches » de pain, comme on ne les obtient que dans la vallée du Rhône – pardonne-moi, ô Bresse – et arrivés à la consistance du baba. Chaque enfant mangea son perdreau. Celui qui écrit ceci, comme disait Hugo, mangea deux perdreaux, pécaïre, toute une sole, le tiers de la bouillabaisse, et le reste à l’avenant, suivi de près par Jacques Bainville, romancier, journaliste, historien et financier des plus gourmands.

    Maurras ne cessait de nous encourager et de nous verser à boire, car j’aime autant vous dire tout de suite que sa cave est à la hauteur de sa table et qu’il est un des très rares amphitryons de France sachant vider, dans les grands verres, quelques bouteilles de vin du Rhône. Il nous en ouvrit, cette nuit-là, de prodigieuses. La conversation roula sur la poésie, le langage et la Provence, dans une atmosphère à la Platon. Les enfants, gonflés de nourriture et de sommeil, étaient allés se coucher, bien entendu, et dormirent douze heures d’affilée.

    Le lendemain, Maurras nous emmenait tous faire quelque deux cents kilomètres en automobile dans cette région enchantée qui est entre les Alpes et la mer, où l’on ne peut faire dix pas sans rencontrer un grand souvenir, un vers de Mistral, ou une belle fille élancée, au teint mat et aux yeux noirs.
    Ainsi passaient et couraient les douces heures claires de l’amitié et de la fantaisie.
    Ne croyez pas ceux qui vous diront que les gens d’A.F. sont des censeurs ou docteurs moroses; ou qu’ils ont mauvais caractère. Depuis vingt-trois ans que je vois quotidiennement Maurras, je n’ai cessé de découvrir de nouvelles raisons de l’admirer et de l’aimer....

     

    lafautearousseau

  • Evolution récente de la France en neuf photos...

     1 – L’intégration et le respect de l’autre  

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    Nous voyons qu’avant l’immigration, les fascistes se baladaient impunément dans des rues de Paris désespérément mono-ethniques. Fort heureusement depuis, les combattants de la diversité veillent au grain afin que le vivre-ensemble soit préservé. Ici, l’un deux piétine la tronche d’un facho qui l’a bien mérité.

     

    2 – Le raffinement jusque dans le sport

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     Alors que les jeunes de l’époque jouaient à des jeux populistes et primitifs tels que le football, les choses ont changé.Sans doute inspirés par Tiger Woods, les jeunes de la diversité se passionnent aujourd’hui pour des sports plus élitistes.

    Leur passion et leur dévouement sont tels qu’ils se baladent même en ville avec leurs clubs de golf. Des exemples à suivre .

     

     

    3 – Un peu de pudeur…

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    Incroyable mais vrai : dans une époque pas si lointaine, les femmes se baladaient sur les Champs-Elysées déguisées en prostituées. Dieu merci, la diversité a amené avec elle une haute idée de la morale.

    Ainsi, si les Françaises daignent faire l’effort de s’assimiler aux immigrées, elles auront enfin une chance d’acquérir un peu de l’élégance qui leur a toujours fait défaut...

     

     

    4 – L’enrichissement culturel (1)

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    Emmanuel Macron nous a rappelé à juste titre qu’il n’existait pas de culture Française. Cependant, grâce à l’enrichissement culturel que nous apporte l’immigration, les choses sont en train de changer…

    Mais les Français étant intrinsèquement racistes, on ne trouve malheureusement encore aucun Kebab au guide Michelin.

     

     

    5 – L’enrichissement culturel (2)

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    Alors que l’immigration Européenne avait permis de relever péniblement le piètre niveau du cinéma Français avec des acteurs de la trempe de Lino Ventura, il aura fallu attendre les années 2000 pour voir de vrais talents crever l’écran avec le charisme qui manquait cruellement à la bande à Audiard.

     

     

    6 – L’enrichissement culturel (3)

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    On se demande encore comment Jacques Chancel a su captiver son auditoire pendant un demi-siècle sans n’avoir jamais eu recours à des procédés comiques tels que le pipi, le caca, et le cucul.

    Heureusement, les heures les plus sombres de la culture audiovisuelle sont révolues.

     

     

    7 – L’enrichissement culturel (4)

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    Brassens et Booba ont en commun l’amour du bon mot grivois.Cependant, il nous suffit de comparer certains de leurs vers les plus fleuris pour s’apercevoir que le vrai génie littéraire se trouve du côté du rappeur.

    Brassens : « Qui est-ce qui veut me laisser faire, im naturalibus, un p’tit peu d’alpinisme sur son mont de Vénus ? »

    Booba : « Elle roule en Clio, elle a un piercing au clito, j’lui crache dans les chicots, j’m’arrache aussitôt. »

     

     

    8 – L’explosion des normes répressives issues de la société Chrétienne

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    Alors que la plupart des Français réactionnaires et bornés avaient l’incongruité de s’asseoir «normalement » dans le métro,… On trouve aujourd’hui des esprits libres qui importent des comportements novateurs afin bousculer les idées reçues : après tout, qu’est-ce que la normalité, le respect des choses et du matériel ?

                                                                                              

    9 – La douceur de vivre

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     Certains quartiers de Paris, comme Barbès, sont aujourd’hui vibrants, colorés et pleins de vie.On peine à croire qu’il y a encore 50 ans, Barbès était à mourir d’ennui.

    Pas un seul Tati, aucun multiculturalisme et des trottoirs balayés jusqu’au désespoir.

    L’horreur mono-culturelle.

     

    C'est à pleurer ! mais il paraît que le brassage des populations est source d'enrichissement....

    Ah oui, il est vrai que Larousse et le P'tit Robert s'enrichissent ...

     

    zob, clebs, smala, gourbi, bézef, niquer, bled, crouille, fatma, fissa, flouze, kiffer, chouf, nik ta mère....

     

    Comme le chantait Gainsbourg :" La décadence..."

    Quel bel avenir pour nos enfants !

    lafautearousseau

     

  • Justice • Rationalité ou Sagesse

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

     

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    La justice relève d’une sagesse politique qui n’appartient pas aux politiques d’immédiate rationalité. 

    Nouveau quinquennat-Nouveau président-Nouveau monarque, et donc, par voie de conséquence, nouvelle carte judiciaire. La justice est affaire régalienne, c’est-à-dire royale. Donc, le monarque s’en occupe. Je dis « le monarque » et non « le Roi », car ce n’est pas la même chose, et tout le problème est là.

    Rationalité

    Donc le « monarque » élu et provisoire fait sa réforme. Cette réforme colle aux réformes précédentes. Ce n’est pas une tradition. C’est une routine administrative. Elle devait déjà être dans les cartons du Ministère. On la sort et on l’applique. On pense qu’elle va simplifier l’organisation judiciaire. C’est une restructuration, comme on dit dans les entreprises pour déguiser les licenciements et éviter les dépôts de bilan. On supprime et on regroupe. Je vous fais grâce du détail. Paris peut vous donner l’esprit de la chose. Les vingt « tribunaux d’instance », anciennes justices de paix où se traitent les modestes querelles dont la solution fait la vie sociale quotidienne : problèmes de voisinage et de loyer, tutelle ou curatelle des personnes âgées ou moins âgées mais vulnérables, questions de nationalité et litiges sur les listes électorales… ne seront plus dans les mairies des arrondissements mais tous regroupés dans le nouveau Tribunal, à Batignolles.

    Comment protester ? Batignolles sera desservi par le métro, le RER, les autobus… oui, mais il faut y aller en bus, en métro, en RER – Dans son arrondissement, à sa mairie, on y va à pied – L’endroit est familier – C’est dans le coin.

    A2.jpgTransposez à l’échelle du pays tout entier. On regroupe et on supprime. Les cours d’appel qui sont trop proches et, donc, ont moins de rendement : Colmar et Metz et Nancy ; on supprime Metz ! Montpellier, Nîmes et Aix… que supprime t-on ?… Et puis les tribunaux de Grande Instance et puis les lignes ferroviaires secondaires. Cela n’est pas du même ministère mais c’est du même esprit… et les bureaux de poste… et les écoles et l’épiscopat emboîte le pas en regroupant les paroisses en zones, les équipes pastorales remplaçant les curés… comme on fait aussi pour les communes qui doivent être regroupées…

    C’est la pente de la centralisation et de la rationalisation. La justice ne se distingue pas par son originalité. Elle décline, elle aussi, selon la pente générale.

    Justice d’administrateur ou justice royale

    Il faut le dire tout net, pour la justice comme pour le reste. C’est exactement le contraire de ce qu’il faudrait faire. Le monarque élu et provisoire peut penser que c’est rationnel. Le Roi de France agirait à l’inverse.

    Car le monarque élu et provisoire est un administrateur qui passe.

    Le Roi est un maître de maison, fils de son père et père de son fils.

    L’administrateur a une technique d’administration qu’il a apprise à l’Ecole Nationale d’Administration.

    Le Roi pratique un art politique hérité de ses pères.

    L’administrateur peut être utile au Roi, en lui prêtant ses talents, le Roi fixant la direction générale, la politique.

    Sans le Roi, l’administrateur exerce sa technique sans autre finalité que le meilleur service de l’administration. C’est, au sens antique du mot, un tyran.

    Sa tyrannie est relativement indolore. Ses effets ne se révèlent que plus tard quand le désert social aura fait le désert humain et que les populations regroupées, déportées, agglomérées crieront leur désespoir, conséquence de leur déracinement. Le monarque du moment, qui sera peut-être encore le même, tentera de les calmer par des aides et des divertissements. Des burgers et des jeux vidéo.

    Rome a connu cette déprime à la fin de la République. Elle en serait morte si Auguste n’avait, dans un long travail de maitre de maison, repeuplé les campagnes, décentralisé les pouvoirs, rendu leurs tribunaux aux petites villes, voire aux villages, et, par un immense effort auquel tous prêtèrent leurs talents, des soldats aux administrateurs, des sénateurs aux poètes, refait patiemment les mailles d’un vrai tissu social.

    Avant d’être Auguste, Auguste fut Octave, un jeune ambitieux dénué de scrupules, habité par la passion du pouvoir. Nous ne sommes plus au temps de Rome. La France a connu quelques Octave qui rêvaient d’être Auguste. Bonaparte Premier Consul et Louis Napoléon Bonaparte Président de la République. Les deux ont échoué à fonder une dynastie. Ils ne manquaient ni de talent, ni d’énergie, ni de désir de réussir – Leurs efforts n’étaient pas sans mérite.

    Mais ils n’avaient pas la grâce.

    La grâce n’est pas conquise. Elle est donnée.

    Tous les efforts les plus intenses des méritocraties républicaines ne peuvent donner ce qui n’appartient qu’au règne de la Grâce !   

    Photo ci-dessus : Palais de Justice de Clichy ... la concentration est-elle une solution ? 

    Jacques Trémolet de Villers

  • Lecture & Voyage • Sylvain Tesson, sur les chemins de chez nous

    Sylvain Tesson publie Un été avec Homère, en librairie le 26 avril

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

     

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    Sylvain Tesson fait la une de nombreux médias ces temps-ci. Il est en couverture du Figaro magazine de cette semaine. [Illustration]. Plusieurs chaînes de télévision l'ont invité, ont diffusé les images de ses reportages. Il publie le 25 avril Un été avec Homère, reprise de ses chroniques de l'été 2017 sur France Inter.  Louis-Joseph Delanglade lui a consacré l'un de ses Lundis [19.12.2016] alors qu'il venait de faire paraître Sur les chemins noirs. Cette chronique nous renseigne sur la personnalité attachante de cet auteur, qui ne cesse de marcher sur les chemins de chez nous. Au propre et au figuré.  LFAR  

     

    IMG.jpgPeu importe qui il est. Désireux d’accomplir la promesse qu’il s’était faite sur son lit d’hôpital (« si je m’en sors, je traverse la France à pied »), un jour, il s’est mis en marche. Pas façon Macron, façon chemineau, comme un personnage de Giono. A pied donc, de Tende à La Hague, une belle diagonale du Mercantour au Cotentin, du 24 août au 8 novembre 2015, en empruntant au maximum les chemins les plus improbables, les plus délaissés, les plus retirés de la vraie France profonde. En est résulté un petit livre qui, en contrepoint du récit de cette pérégrination, propose une véritable réflexion sur la France d’aujourd’hui.

     

    Fuyant le « clignotement des villes » et méprisant les « sommations de l’époque » (en anglais, comme il se doit à l’ère de la globalisation : « Enjoy ! Take care ! Be safe ! Be connected ! »), le voyageur met en pratique une stratégie de « l’évitement ». Eviter quoi ? Ce qu’il appelle « le dispositif ». D’abord visible à l’œil nu : c’est la France des agglomérations telle que l’ont voulue les « équarrisseurs du vieil espace français », ZAC et ZUP des années soixante ayant enfanté les interminables zones pavillonnaires et les hideuses zones commerciales. Laideur partout.

     

    35126246.jpgCe réquisitoire implacable contre le saccage du territoire rejoint la dénonciation de la mondialisation, cette « foire mondiale » qui ruine un terroir « cultivé pendant deux mille ans ». Aux « temps immobiles » a succédé un « âge du flux » dont le « catéchisme » (« diversité », « échange », « communication ») est véhiculé par l’arrivée d’internet et la connexion généralisée. Temps immobiles : une nuit passée au monastère de Ganagobie (« Les hommes en noir […] tenaient bon dans le cours du fleuve. En bas, dans la vallée, les modernes trépidaient ») ; ou la vision du Mont-Saint-Michel (« C’était le mont des quatre éléments. A l’eau, à l’air et à la terre s’ajoutait le feu de ceux qui avaient la foi »).

     

    Faisant sienne la vision de Braudel selon laquelle la France procède d’un « extravagant morcellement » humain et paysager, l’auteur dénonce ensuite le « droit d’inventaire » que s’arrogent  « les gouvernants contemporains », notamment « les admirateurs de Robespierre » qui,  favorables à « une extension radicale de la laïcité », veulent « la disparition des crèches de Noël dans les espaces publics » (et pourquoi pas des milliers de calvaires ?) pour les remplacer par … rien du tout, le néant, la mort.

     

    Ce n’est certes pas un livre de propagande, ni un bréviaire idéologique mais bien l’œuvre d’un loup solitaire. Un livre qui peut sembler défaitiste, voire nihiliste (« je me fous de l’avenir »), au mieux nostalgique. Voir dans l’auteur un énième avatar du « bon sauvage » serait pourtant bien réducteur. On l’imagine mieux prêt à « chouanner » (selon le mot de Barbey qu’il rapporte lui-même). C’est sans doute là sa véritable portée : « Sur les Chemins noirs » de Sylvain Tesson est l’œuvre d’un antimoderne de bonne race qui nous aide à retrouver le chemin de chez nous.  

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    Un été avec Homère, Sylvain Tesson, France Inter / Les Equateurs (en librairie le 26 avril)

     

    Sur les chemins noirsSylvain Tesson, Gallimard, 144 p., 15 €