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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

     

    Aujourd'hui : 27. 1919 : "Comment est née la Révolution russe"...

    1919 : "Comment est née la Révolution russe"...

     

    Parmi les raisons de la révolution russe, Bainville relève principalement l'incapacité du pouvoir à se renouveler, donnant en exemple l'évolution des assises sociales de la maison de Savoie, à l'heure du Risorgimento, cherchant à faire corps avec la nation. 
    Bainville nous montre au contraire, en Russie, un pouvoir victime des réformes mises en oeuvre par les prédécesseurs de Nicolas II. D'institutions qui avec le temps entraînent le pouvoir politique dans leur décomposition et leur combat pour la défense de leurs intérêts particuliers. 
    La crise politique se révèle alors dans le sentiment des populations de ne plus être gouvernées autrement que par l'arbitraire, quand la mise en avant des "traditions" ne parvient plus à dissimuler le vide des projets et des ambitions pour la nation...



    (Extraits) : 

    1. "...Nous croyons, sans pédantisme, pouvoir dire que ce qui aura surtout manqué à Nicolas II, parmi ses précepteurs, c'est un bon professeur d'histoire. Il est fâcheux pour lui, sa dynastie et son empire, qu'à aucun moment il ne se soit trouvé quelqu'un pour lui montrer l'exemple de ce que d'autres monarchies avaient fait pour retremper leurs forces dans un grand courant national. 
    Le passage de l'absolutisme au régime constitutionnel se trouvait étrangement facilité par la guerre. L'occasion s'offrait aux Romanov de prendre cet élixir de jeunesse qui avait si bien réussi à la maison de Savoie, grâce au Risorgimento, à la maison Hohenzollern, grâce aux deux guerres de 1866 et 1870. 
    Victor-Emmanuel et Guillaume 1er, chacun à son heure, avaient renouvelé leurs traditions, rompu avec leurs conservateurs .." 

    2. "...En réalité, la Russie n'était plus gouvernée, et, chose grave, ne se sentait plus gouvernée. En fait d'absolutisme, il n'y avait que celui des policiers. La faiblesse de l'autocrate faisait reparaître le règne des boyards..."

    3. "...Cela prouve qu'il ne faut pas parler de tradition à l'aveuglette... Et puis, plus ou moins, tout le monde a la sienne. De même qu'un pur trouve toujours un plus pure qui l'épure, il y a toujours un traditionaliste dont la tradition remonte plus haut que celle du voisin. Il y a eu des gens, en France, pour estimer que la monarchie française s'était corrompue à partir de Louis XIV, d'autres à partie de Philippe Le Bel... 
    Où et quand s'est altérée la tradition russe, c'est ce qu'on serait bien empêché de dire. Cette tradition est-elle dans les républiques de l'ancienne Russie ? Car on l'oublie trop : La Russie a un passé républicain, et elle n'a jamais tout à fait oublié le régime populaire tel qu'il avait été pratiqué, au Moyen Age, à Novgorod, à Viatka, à Pskov (où, par une rencontre singulière, Nicolas II aura abdiqué)....Lorsque cinquante ans plus tard, une autre réforme agraire fit passer les masses paysannes du communisme à la propriété individuelle, il y eut peut être des traditionalistes pour regretter la condamnation du mir. 
    Si la véritable tradition de la Russie doit être recherchée quelque part, il n'y en a qu'une : c'est celle de l'unité nationale, c'est celle qu'ont représentée les tsars "rassembleurs de la terre russe". Que leur oeuvre ne soit pas compromise, que leur héritage ne soit pas "gâché", et la Russie d'aujourd'hui restera dans sa ligne de toujours..." 

    4. "...Presque toujours, de loin, les problèmes politiques des autres peuples nous paraissent simples et faciles à résoudre. Nous ne tenons pas compte de traditions, de sentiments qui ne nous touchent pas, des situations acquises et des ambitions montantes, de conflits d'intérêts où nous ne sommes pas parties et dont, par suite, nous faisons bon marché..."

     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpgJean-Baptiste Donnier a donc clôturé, hier soir, notre Enquête sur la République; "clôturer" étant une façon de parler puisque cette Enquête  se poursuit, tous les jours, et dans tous les médias, de la presse écrite et parlée : nous avons été en adéquation avec l'actualité la plus immédiate, depuis ce premier Café d'Octobre dernier, avec Gérard Leclerc, en parlant chaque mois de l'échec patent du Système, avec ses huit millions de pauvres, ses six millions de chômeurs, les violences de tous ordres qui croissent de façon exponentielle, la poursuite de la dé-construction de notre Société, jusque dans ses bases les plus anciennes et les plus fondamentales, l'insatisfaction et le doute partout... Mais, justement, face à cet échec cataclysmique de ce Système qui se prétendait la "modernité", Jean-Baptiste Donnier a bien montré que non seulement nous ne sommes pas condamnés à être "antimodernes" mais que, bien au contraire, avec Maurras, une autre modernité est possible, reprenant en cela l'idée qu'il avait commencé à développer le 1er septembre dernier, à Martigues, lors de l'Hommage à Charles Maurras : vous pourrez visionner la vidéo de ce dernier Café de la Saison dans les tous prochains jours...

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    exces de normes 1.jpg= Actualité encore, quoique bien différente, avec ce sujet sur lequel nous revenons souvent, car il est sinon "le" principal, du moins l'un des tous premiers problèmes qui paralysent la France, entravent son développement et provoquent son déclin : "Une norme nouvelle par jour", et comme corollaire, l'insécurité juridique et fiscale qui décourage les étrangers d'investir chez nous, et qui pousse les jeunes français à s'expatrier de plus en plus... 

    Nous appuierons notre critique sur deux reportages, l'un de France info, l'autre de France inter...

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    = Champsaur - qui prépare par ailleurs un sujet sur l'Egypte, "avec une doc fraîche et peu connue" reviendra d'ailleurs sur ce sujet avec un article au titre énigmatique : Supercalifragilisticexpialidocious. Un peu de patience, vous saurez vite de quoi il s'agit... Rappelons que vous pouvez retrouver les articles "à l'international" de Champsaur (Syrie, Iran, Tunisie, Vae victis, L'eau etc...) dans notre Catégorie "International ( 2 : Monde)..., et la plupart des autres dans notre Catégorie "Social, Economie" : ( Histoire du Pétrole, Gaz de schiste , Démographie et terrorisme intellectuel, etc...).

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    yvan blot faux prphetes.jpg= 

  • À lire lundi prochain, dans lafautearousseau : notre 48ème Grand Texte...

    GRAND TEXTE (48) :

    D'où vient la France ? Éloge des Celtes, qui ont su saisir la chance de la romanisation...

    par Charles Maurras et Jacques Bainville

    1AA.jpg

    Buste de César en marbre, trouvé dans le Rhône en 2008...
     
     
    La romanisation du pays, induite par la conquête des Gaules menée par César, fut féconde et heureuse.
     
    Et cependant, l'éloge qu'on peut en faire serait incomplet, et même faux, si l'on excluait de l'extraordinaire réussite que fut cette romanisation... le peuple Celte.
    Sans les Celtes, en effet, sans leurs grandes qualités et leur non moins grande ouverture d'esprit, la romanisation aurait été la simple conquête militaire d'un territoire - un de plus... - par les Romains, qui en ont conquis tant d'autres; mais elle n'aurait pas produit tout ce qu'elle a produit chez les Celtes, avec eux, et grâce à eux, aux côtés des Romains.

    Il s'agit donc bien d'une fusion, au meilleur sens du terme, entre deux grands peuples, d'une addition de leurs qualités, en quelque sorte, et non simplement de la conquête des uns (les Celtes) par les autres (les Romains), quelles que soient les qualités intrinsèques de ces derniers et ce qu'ils apportaient de bon et de fécond...

    Le trésor qu'apportaient les romains n'a pu fructifier à ce point que parce qu'il tombait sur une terre tout à fait apte et disposée à le recevoir et à le faire produire au centuple.

    C'est ce que dit fort bien Jacques Bainville, dès les premières lignes de sa magistrale Histoire de France :

    "La fusion des races a commencé dès les âges préhistoriques. Le peuple français est un composé. C'est mieux qu'une race. C'est une nation..."

    Voilà pourquoi, à partir de Jules César, conquérant des Gaules, qui a mis rudement les deux peuples en contact, nous évoquerons d'abord, avec Jacques Bainville, l'apport romain dans cette merveilleuse fusion de deux peuples. Mais, sitôt après, nous lirons un beau texte de Charles Maurras, exaltant les vertus ancestrales et la grandeur évidente de ces Celtes, sans lesquels, redisons-le, rien de ce à quoi l'on a assisté par la suite ne se serait passé de la même façon...

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (51) : Peu de révoltes, et pendant peu de temps...

    Pourquoi, si rapidement, une telle victoire ? Et pourquoi, après elle, si peu de révoltes, et pendant si peu longtemps ?

    Charles Maurras en donne les raisons...

    Éloge des Celtes (de Charles Maurras, allocution prononcée en 1939) :

    ".....Notre confrère Edouard Helsey mène en ce moment, au Journal, une lucide enquête sur les égarements sincères du peuple français. Et il a touché au point vif, très juste, quand il a observé qu'il existait dans les profondeurs de notre nationalité un élément d'anarchisme qui se met en mouvement un peu plus souvent qu'à son tour.

    C'est quelque chose de notre vieux fond gaulois. Ce peuple généreux, mais trop avide d'éloquence, porté à l'esprit de parti, aux divisions, aux jeux naïfs de la jalousie ou même de l'envie, n'a jamais pu s'unifier ni se discipliner, en raison de ce gros défaut.

    Mais Helsey oublie une chose. C'était un peuple très intelligent, très ami de l'intelligence, très sensible aux splendeurs de la vie intellectuelle, et l'on se trompe beaucoup toutes les fois que l'on fait honneur aux seules armées de César, au seul glaive des Légions et au seul faisceau des Licteurs de leur rapide conquête assimilatrice, si forte et si profonde que l'Histoire hésite à en admettre toutes les parties.

    Pour la bien comprendre, il faut se représenter l'admirable ouverture d'esprit du Gaulois et aussi la magique beauté de l'apport romain; c'était la raison, et c'était la science, et c'était l'intelligence, et c'était tout l'esprit de la civilisation générale héritée de la Grèce, de l'Egypte, de l'Etrurie.

    Les gaulois auraient indéfiniment résisté à la force de la Légion. Ils ne résistèrent ni à l'ordre ni à l'intelligence qui leur apportaient, avec le Droit, la Loi, avec la discipline aimée et voulue autre chose qui y ressemble : la Charité du genre humain...

    Ce fut le dernier coup. Le Gaulois n'y tint plus. Il admit Rome, il la reçut chez lui, en lui. Il constitua cette brillante improvisation de l'Empire qui s'appelle le Gallo-Romain. N'était-il pas trop bien doué pour s'y dérober plus longtemps ?..."

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

    lafautearousseau

  • À lire lundi prochain, dans lafautearousseau : notre 48ème Grand Texte...

    GRAND TEXTE (48) :

    D'où vient la France ? Éloge des Celtes, qui ont su saisir la chance de la romanisation...

    par Charles Maurras et Jacques Bainville

    1AA.jpg

    Buste de César en marbre, trouvé dans le Rhône en 2008...
     
     
    La romanisation du pays, induite par la conquête des Gaules menée par César, fut féconde et heureuse.
     
    Et cependant, l'éloge qu'on peut en faire serait incomplet, et même faux, si l'on excluait de l'extraordinaire réussite que fut cette romanisation... le peuple Celte.
    Sans les Celtes, en effet, sans leurs grandes qualités et leur non moins grande ouverture d'esprit, la romanisation aurait été la simple conquête militaire d'un territoire - un de plus... - par les Romains, qui en ont conquis tant d'autres; mais elle n'aurait pas produit tout ce qu'elle a produit chez les Celtes, avec eux, et grâce à eux, aux côtés des Romains.

    Il s'agit donc bien d'une fusion, au meilleur sens du terme, entre deux grands peuples, d'une addition de leurs qualités, en quelque sorte, et non simplement de la conquête des uns (les Celtes) par les autres (les Romains), quelles que soient les qualités intrinsèques de ces derniers et ce qu'ils apportaient de bon et de fécond...

    Le trésor qu'apportaient les romains n'a pu fructifier à ce point que parce qu'il tombait sur une terre tout à fait apte et disposée à le recevoir et à le faire produire au centuple.

    C'est ce que dit fort bien Jacques Bainville, dès les premières lignes de sa magistrale Histoire de France :

    "La fusion des races a commencé dès les âges préhistoriques. Le peuple français est un composé. C'est mieux qu'une race. C'est une nation..."

    Voilà pourquoi, à partir de Jules César, conquérant des Gaules, qui a mis rudement les deux peuples en contact, nous évoquerons d'abord, avec Jacques Bainville, l'apport romain dans cette merveilleuse fusion de deux peuples. Mais, sitôt après, nous lirons un beau texte de Charles Maurras, exaltant les vertus ancestrales et la grandeur évidente de ces Celtes, sans lesquels, redisons-le, rien de ce à quoi l'on a assisté par la suite ne se serait passé de la même façon...

  • EXPOSITION • Velazquez au Grand Palais : ce qu'il faut savoir avant d'y aller, par Philippe Delorme*

    Diego Velázquez Portrait de l'infant Baltasar Carlos sur son poney (1634-1635), princes des Asturies (1629-1646), fils de Philippe IV et de sa première épouse, Elisabeth de France. Madrid, Museo Nacional del Prado/RMNGP

     

    220px-Philippe_Delorme.jpgLe Grand Palais consacre jusqu'à l'été une expo à Diego Velázquez, le portraitiste favori de Philippe IV et des derniers Habsbourg d'Espagne. Point de Vue en dresse le portrait.

    "Le peintre des peintres." C'est ainsi qu'Édouard Manet qualifiait Diego Velázquez, maître absolu de l'âge d'or du baroque espagnol. Longtemps éclipsé, ce Sévillan sera redécouvert par les impressionnistes à la fin du XIXe siècle, puis magnifié comme l'un des plus grands artistes de tous les temps par Picasso, Dali ou encore Bacon.   

    Aujourd'hui, le Grand Palais lui consacre une rétrospective, la première jamais organisée dans la capitale française. Afin de réussir cet événement majeur, le Louvre, en liaison avec le Kunsthistorisches Museum de Vienne, s'est appuyé sur le Prado de Madrid. 

    La première rétrospective Velázquez en France

    À travers le monde, il n'existe guère plus d'une centaine d'oeuvres de Velázquez. Pour l'occasion, les plus grandes institutions et plusieurs particuliers ont accepté de prêter exceptionnellement leurs trésors, dont quelques-uns récemment découverts -tel L'Éducation de la Vierge, propriété de la galerie d'art de l'université de Yale, à New Haven, ou le Portrait de l'inquisiteur Sebastian de Huerta, qui appartient à un collectionneur privé.  

    Les visiteurs pourront également admirer certaines toiles parmi les plus emblématiques: de La Forge de Vulcain à La Tunique de Joseph, de La Vénus au miroir au célèbre Portrait du pape Innocent X.  

    L'exposition parisienne présente un panorama complet des oeuvres, en suivant une trame biographique. Une première section évoque donc le climat artistique de Séville où Diego Rodriguez de Silva y Velázquez voit le jour en juin 1599.  

    Un goût particulier pour la physionomie humaine

    Aîné de huit enfants d'un homme de loi d'origine portugaise et d'une demoiselle de petite noblesse, il se fera connaître sous le nom de sa mère, Velázquez, selon la tradition andalouse. Très tôt, il découvre sa vocation artistique. Séville est alors la ville la plus opulente d'Espagne, grâce à son monopole commercial avec les Amériques.  

    Le jeune Diego fait d'abord ses classes dans l'atelier de Francisco Herrera, dit le Vieux -qu'il ne tarde pas à quitter pour incompatibilité d'humeur. Il se place ensuite sous la férule de Francisco Pacheco, un admirateur de Raphaël. Mais plutôt que de tendre à la représentation de l'idéal, il étudie la nature, s'attache à rendre les jeux de la physionomie humaine et des types populaires dans une veine picaresque, avec une vérité et une vigueur extraordinaires, maniant le clair-obscur.  

    Chez Pacheco - dont il épousera la fille Juana -, Diego apprend les bonnes manières au contact de savants, d'écrivains et de gentilshommes. Par l'entremise du comte duc d'Olivares, le tout-puissant ministre et favori de Philippe IV, le jeune homme s'installe à Madrid.  

    Une carrière au service du roi

    Le roi, qui vient de succéder à son père Philippe III en 1621, l'attache à son service, moyennant un salaire mensuel de 20 ducats. Le portrait du souverain que réalise Velázquez, en armure sur un cheval andalou, est exposé dans la grand-rue de Madrid. Il déchaîne l'enthousiasme populaire et la verve des poètes. Par lettres patentes du 31 octobre 1623, Velázquez est promu "peintre ordinaire" de Sa Majesté catholique, tandis que son style, sans doute inspiré par Caravage, évolue vers des formules plus froides et solennelles, dans la tradition ibérique. 

    Pierre Paul Rubens, dont il fait la connaissance en 1628, lui conseille de se rendre en Italie. Velázquez s'embarque à Barcelone en août de l'année suivante, dans la suite du capitaine Ambrogio Spinola, gouverneur de Milan. Il découvre Venise, Ferrare, Bologne, Rome et Naples. Il s'imprègne des chefs-d'oeuvre de la Renaissance et s'initie au paysage, comme avec sa Vue des jardins de la villa Médicis, exécutée lors de son premier séjour dans la Ville éternelle.  

    De retour en Espagne au printemps 1631, l'artiste est plus que jamais l'objet des attentions de Philippe IV. Le roi lui attribue un atelier à l'Escurial, non loin de ses appartements, où il vient le voir travailler.  

    Portraits de cour, de Madrid à Rome

    Durant cette période féconde -qui occupe le centre de l'exposition-, Velázquez multiplie les portraits de cour, empreints d'une extrême sensibilité. Il excelle en particulier à immortaliser la figure fugitive du petit infant Balthazar-Charles. Prince des Asturies en tant qu'héritier du trône, celui-ci sera emporté par une crise d'appendicite dès 1646, à l'âge de 16 ans. C'est à la même période que Velázquez signe l'une de ses toiles les plus connues: La Reddition de Breda ou Les Lances, pour un salon du palais du Buen Retiro. 

    En 1648, le peintre effectue un second périple en Italie, sur ordre de Philippe IV pour lequel il doit acquérir des oeuvres d'art. C'est de ce séjour que date probablement La Vénus au miroir. Velázquez s'essaie aux thèmes sacrés, où il n'excellait guère. En revanche, son Portrait d'Innocent X - décliné plus tard par Francis Bacon - apparaît comme le point d'orgue magistral de sa carrière.  

    Los "Velazqueños", les disciples du maître

    Rentré à Madrid en 1651, Velázquez ne quittera plus le royaume. Philippe IV l'a nommé grand maréchal des logis -ou aposentador mayor-, une charge qui lui laisse moins de temps pour peindre. Son ultime chef-d'oeuvre, Les Ménines, date de 1656.  

    Il s'y place dans l'ombre, en retrait, derrière l'infante Marguerite-Thérèse qu'entourent ses dames d'honneur, son nain et son chien favori. Le roi venait chaque jour s'enquérir de l'avancée du travail. Et lorsque Velázquez eut fini, on raconte que Philippe IV aurait pris son pinceau pour ajouter une dernière touche à la toile: l'ordre de Santiago sur la poitrine de l'artiste. 

    Au sommet de sa gloire, le peintre officiel de la cour exerce une influence prépondérante sur un groupe de disciples que l'on surnomme Los "Velazqueños", tels l'Italien Pietro Martire Neri, son ancien esclave maure Juan de Pareja, ou encore son propre gendre, Juan Bautista Martínez del Mazo.  

    La recherche de vérité humaine

    Le 6 août 1660, après avoir épuisé ses dernières forces dans les préparatifs de l'entrevue de Philippe IV et de Louis XIV sur l'île des Faisans, à Hendaye, Diego Velázquez trépasse à Madrid. Il avait achevé sa quête de vérité humaine, qu'il n'avait cessé de mener, avec autant d'audace que de franchise. 

    Velázquez, jusqu'au 13 juillet, au Grand Palais, galeries nationales, entrée square Jean-Perrin, 75008 Paris. Tél. 01 44 13 17 17. www.grandpalais.fr 

    Philippe Delorme - Point de Vue

     

  • Diffusion du film ”Le dictateur” sur France 2 et dénonciation du nazisme : quand Laurent Delahousse se ”plante” complète

    delahousse.jpgFrance 2 a diffusé, hier soir, Le dictateur.

    A plusieurs reprises, dans les jours qui ont précédé, Laurent Delahousse (co-auteur avec Laurent Seksik du film inédit sur Chaplin, diffusé juste avant) est venu présenter ces deux films, insistant sur le fait qu' "en 1936, avant tout le monde, il (Chaplin, ndlr) perçoit les enjeux de la folie hitlérienne..."

    Laurent Delahousse est un bon journaliste, qui, habituellement, fait bien son travail. On nous permettra juste de dire que, sur ce point précis de la dénonciation du "danger, Hitler !", il est dans l'erreur (ou l'ignorance) la plus complète.

    Dès 1930, dans son Journal, Jacques Bainville dénonçait "l"énergumène" et "l'agitateur" et annonçait son antisémitisme;  et cela ne devait pas cesser : en 1935, il l'appelait "le monstre" et le Minotaure".

    Voici les textes (on pourra se reporter à  notre Album (174 photos) : Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville.) et nous donnerons, demain, trois autres extraits du même Journal, datés des 9 et 26 novembre 1933, et du 5 janvier 1934, dans lesquels Bainville dénonce les persécutions antijuives et le racisme d'Hitler, splendidement et volontairement "ignorées" (!) par les dirigeant européens de l'époque, tous pays confondus... : alors, Laurent - et, sans rancune... - qui a perçu, avant tout le monde, les enjeux de la folie hitlérienne ?...

    1. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 26 Juin 1930 :

    "Tandis que le chancelier Brüning est toujours à la recherche d’un ministre des finances, il se passe en Allemagne des choses singulières. Pays déconcertant, pays à surprises, auquel on ne peut faire confiance qu’en se méfiant beaucoup. Les succès électoraux que remporte Hitler ne sont-ils pas un phénomène prodigieux ?

    Quel est le programme de cet agitateur ? Toutes les outrances. Il est à la fois nationaliste et socialiste : c’est même le double nom du parti qu’il a fondé. Il est pour la revanche et contre le capitalisme. On a dit que son drapeau pourrait être le drapeau rouge avec la croix gammée, signe de ralliement des antisémites. Hitler joue sur tous les tableaux de la démagogie violente. Et tout ce qui ferait qu’ailleurs, dans un pays sensé, il ne serait suivi que par une poignée d’énergumènes, lui attire en Allemagne une clientèle qui s’accroît tous les jours."



    2. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 3 décembre 1930 :

    "Comment empêcher l'Allemagne de se donner un régime national-socialiste et de se vouer à Hitler, si elle en a envie ? C'est une démocratie libre. Elle a le droit de disposer d'elle-même. Hommes et femmes votent et revotent. "Mon corps est à moi."

    Le programme des nazis ne tient pas debout. Toute la doctrine hitlérienne, si cela peut s'appeler une doctrine, est une suite de négations, une collection d'anti. C'est une pure démagogie, mais qui semble très bien adaptée au caractère allemand et faite pour lui plaire. Plus c'est absurde, plus c'est outré, et plus cela réussit. L'Allemagne n'est pas un pays où il soit vrai de dire que tout ce qui est exagéré ne compte pas. Il n'y a même que l'exagération qui, chez elle, paraisse avoir des chances de réussir."



    3. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 27 février 1935 :

    "Qui eût dit qu'Adolphe Hitler, l'énergumène en chemise brune, recevrait un jour la visite du ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne ? Qui l'eût dit après le massacre du 30 juin, après l'assassinat du 25 juillet ? (respectivement, "Nuit des longs couteaux" et assassinat du chancelier autrichien Dollfuss, ndlr) On a pour l'Allemagne hitlérienne plus d'égards encore que pour l'Allemagne républicaine. On lui passe tout.

    Pour les Allemands, quelle justification de la violence ! Pour les autres, quel étrange moyen de fonder la paix sur la moralité !

    Le gouvernement britannique croit que le moment d'une grande tentative d'accord pacifique en Europe est venu. Il faut s'entendre ou périr. En tout cas, ajoute-t-il, on ne risque rien à sonder les dispositions du Führer... C'est vrai pourvu qu'on ne lui fasse pas sur l'essentiel des concessions imprudentes et qu'on ne ferme pas les yeux à la réalité de ses armements, tandis que lui-même aura toute facilité de tromper des partenaires trop complaisants."



    4. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 2 mars 1935 :

    "...Sir John Simon sera dans quelques jours à Berlin. Il verra Hitler, c'est-à-dire le monstre lui-même. Quel espoir y a-t-il de conclure un traité de désarmement avec le Minotaure ou de le signer autrement que pour se faire dévorer ?"

     

    HITLER 2.jpgIllustration : "agitateur", qui "joue sur tous les tableaux de la démagogie violente"; "énergumène" au "programme qui ne tient pas debout"; "monstre", "Minotaure"...
    On comprend Otto Abetz, qui n'avait rien oublié, lorsqu'il déclarait, presque dix ans après la mort de Bainville : "L’Action Française est l’élément moteur, derrière les coulisses, d’une politique anti-collaborationniste, qui a pour objet, de rendre la France mûre le plus rapidement possible, pour une résistance militaire contre l’Allemagne"...
    Moyennant quoi, Maurras fut condamné pour "intelligence avec l'ennemi", et L'Action française interdite à la Libération !...

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (202)

     

    1AAAAAAAAAa.jpg

     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : ...qui s'achèvent en un immense éclat de rire !

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

    1A.jpg

    De "Paris vécu", 2ème série, rive gauche, pages 76 à 81 (extraits) :

    "...J'ajoute que nous avons, mon vaillant compagnon et moi, gardé tout le temps notre bonne humeur, notre appétit, et l'amour de la bonne littérature.
    Nous n'avons pas récité de Valéry, mais nous nous sommes gargarisés de Banville, de Maurras, de Baudelaire, et de Verlaine.
    Puis il y avait nos causeries politiques et philosophiques, et nos petits frichtis, surveillés de près par ma femme, embellis de harnais de gueule magnifiques, et que nous faisions durer le plus possible, avec le café et le riquiqui (Charente ou Armagnac), bien entendu.
    J'ai initié Delest, qui aime la médecine, aux questions de la symbiose et de la tension électrique intracellulaire.
    Il m'a appris le rôle essentiel du bois odorant dans la pipe et dans l'eau-de-vie.
    Chaque matin, le cher M. Catry, directeur de la prison, coiffé de son képi à feuilles d'argent - insigne de sa fonction - venait s'informer de nos nouvelles, suivi d'un petit chien vif et joyeux...
    Nous avions aussi la visite d'un bienveillant et spirituel aumônier, à la messe bien dite duquel, le jeudi de la Fête-Dieu, et le dimanche suivant, nous avons assisté.
    Quant au jeune médecin de la prison, il m'a laissé le meilleur souvenir et j'ai pu apprécier l'étendue et l'acuité de ses connaissances...
    Ainsi devisions-nous, Delest et moi, "regonflant des souvenirs divers", comme les nymphes de Mallarmé...
    Delest est de Gascogne. Je suis un vieux Parisien. Nous avons, l'un et l'autre, l'expérience des trucs et des combines politiques.
    Nous échangions nos impressions bien avant quelquefois dans la nuit.
    J'ignorais tout du projet de délivrance.
    On me l'avait caché parce qu'on craignait mon scrupule de nuire à un fonctionnaire aussi juste et droit que M. Catry.
    Le fait est que j'eus ainsi la conscience plus libre pour manifester ma très vive satisfaction, mêlée de quelque étonnement, quand la porte s'ouvrit : "Messieurs, le Conseil des Ministres vient de signer votre mise en liberté immédiate."
    Nous demandâmes ensemble, Joseph et moi : "Est-ce bien sûr ?"
    - C'est certain, répondit le directeur. Je me suis assuré de l'authenticité du coup de téléphone libérateur. Dépêchez-vous, je vous prie, monsieur Daudet, afin d'éviter toute manifestation.
    Je ris de bon coeur... Je dis à M. Catry : "Ne craignez rien, j'ai grand'hâte d'être dehors. Mais cela m'ennuie de laisser les alcarazas odoriférants de mon frère Lucien."
    Je dus cependant les abandonner au voleur ou à l'assassin qui m'a succédé.
    Le directeur continuait à me presser et à me talonner. "Je vous en prie, monsieur Daudet, on m'a fait trois fois la recommandation..."
    En fin de compte, comme dans une pantomime, je bourrai mes effets dans mes valises, pêle-mêle, entremêlant ces préparatifs bousculés de poignées de main et de promesses, que je commence à tenir ici, à mes gardiens.
    Les couloirs étaient pleins de personnel et de détenus, qui me paraissaient tous agréables et même délicieux.
    Ce fut une sortie triomphale, et telle que les assistants ne l'oublieront pas de sitôt ! Il ne me manquait que de jeter des dragées, comme à un baptême.
    J'aurais voulu laisser une somme pour le Syndicat des gardiens. Mais le directeur m'en dissuada, de sorte que ma dette vis-à-vis de ces braves gens demeure entière. Je ne l'oublie pas.
    Dans un cortège impressionnant et rapide, nous arrivâmes à la salle de l'écrou où le personnel averti était sous les armes : "Inutile, messieurs, dans votre cas, la levée est automatique !"
    Automatique, ô tomates, ô liberté, ô air pur et dézolaté ! Mais, ici, une première surprise : un gardien était allé chercher une "ouature", comme on dit à Paris. Qui vois-je sur le siège de ce taxi ? Un Camelot du Roi, un camarade de Philippe, que j'aime beaucoup et qui me le rend. Ca, par exemple, c'est de la veine ! "Tiens, qu'est-ce que tu fais là ?"
    - Je passais dans la rue, alors voilà...
    Cette explication laconique me parut aussi simple qu'en rêve.
    La lourde porte grinça de nouveau, ouvrant une profondeur d'azur, où j'aurais voulu tremper mes mains et ma figure.
    Ah ! mâtin, quel bleu, mon bon Kents, supérieur à celui de votre sonnet ! quel bleu, cher Angelico, supérieur à celui de vos anges ! quel bleu, ô Léonard, plus profond que celui de vos lacs et monticules, derrière vos saints ! quel bleu, ô ciel divin de Touraine !
    Dans ma voiture avaient bondi quelques copains, chers entre les plus chers, mais qui, chose étrange, avaient la mine préoccupée. Puis de vingt en vingt mètres, le long d'un boulevard, apparaissaient des silhouettes connues et graves.
    Là je me dis : "Tout de même, c'est drôle ! Une réunion est prévue quelque part et on veut en garder le secret. Mais combien ils sont sérieux tous !"
    Alors... mais non, ici, chut, motus ! La suite est encore plus belle, et au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer. Je vous la conterai une autre fois..."

    Nous sommes le 25 juin 1927. Entré à la Santé le 13 juin, Léon Daudet et Joseph Delest n'y seront restés que douze jours : un invraisemblable et stupéfiant canulard a été monté - et réussi - par les Camelots du Roi, qui viennent de faire libérer Léon Daudet, et qui vont faire éclater de rire toute la France - et même au-delà des frontières...

    Dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française", voir :

    Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (1/4)...

  • Quand Boutang se fait entendre à Versailles, à la terrasse d'un café...

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1262631406.jpgL'après-midi durant laquelle le président de la République s'exprimait devant le Congrès, j'étais aussi à Versailles, « cerné » par les nombreux camions de forces de l'ordre qui surveillaient sans trop d'inquiétude le quartier. Les longues files de véhicules de gendarmerie semblaient former un paisible cordon de sécurité autour du parc royal, sans troubler le vol rapide des perruches et des martinets qui sillonnaient le ciel en le striant de leurs cris stridents. En somme, une belle journée de lundi, jour traditionnellement calme pour la cité des rois. 

    Le discours présidentiel était suivi d'un œil indifférent et d'une oreille distraite par quelques clients des cafés alentours, et la place du Marché parlait d'autre chose, des épreuves du baccalauréat aux préparatifs de vacances : la politique, fut-elle si proche sur le plan topographique, semblait s'être toute entière retranchée derrière les grilles du château. Et pourtant ! A la terrasse d'un estaminet réputé pour abriter quelques esprits non-conformistes, un écrivain fameux pour sa faconde et ses éclats de voix semblait incarner à lui seul la forte protestation de l'esprit français contre les facilités du moment. M'apercevant et me hélant joyeusement, il se saisit du livre que j'avais alors en main et se mit à en lire à haute voix la dernière page, suscitant la surprise des tables voisines, surprise qui n'excluait pas une part de curiosité, voire d'intérêt, tandis que ses interlocuteurs cherchaient à suivre le débit rapide et furieux du liseur improvisé. 

    maitre-philosophes-omer.jpg« L'âge des héros rebâtira un pouvoir ; il n'est pas de grand siècle du passé qui ne se soit donné cette tâche : même aux âges simplement humains, où les familles, lassées de grandeur, confiaient à quelque César leur destin, à charge de maintenir le droit commun, le pouvoir reconstruit gardait quelque saveur du monde précédent. Notre société n'a que des banques pour cathédrales ; elle n'a rien à transmettre qui justifie un nouvel « appel aux conservateurs » ; il n'y a, d'elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien. » 

    Certains auront reconnu le style et les mots d'un grand royaliste, philosophe et militant, et qui a, en son temps, travaillé à enrichir la réflexion royaliste, en particulier sur la grande question de la légitimité politique, sans réussir, malheureusement, à se faire entendre au-delà d'un cénacle d'intellectuels et du cercle des fidèles de la Maison de France. Je me souviens ainsi d'une journée passée avec Pierre Boutang, entre l'amphithéâtre de la Sorbonne dans lequel il livrait sa lecture toute personnelle de Maurras et les jardins du Luxembourg où, avec l'ami Norbert Col, spécialiste d'Edmund Burke, et le professeur François Callais, meilleur connaisseur français de « La Jeunesse Royaliste » des années 1890, nous l'écoutions parler de la France et de ce qui lui semblait nécessaire pour qu'elle retrouve sa place éminente et historique, « grande », dans le concert des nations et face aux pressions d'une société de consommation qui prenait trop souvent les couleurs de bannières étoilées si peu françaises... 

    gar%20dites%20le%20fleurs.jpgDans cet extrait déclamé avec force par Sébastien Lapaque, il y a là les éléments forts d'un état d'esprit politique qui en appelle, non au conformisme ni à un vain légalisme, mais à une véritable refondation du pouvoir politique sur la notion de légitimité. La formule, rude, d'une société dont les banques seraient les cathédrales sonne juste, au moment même où l'argent étend son règne sur des espaces jadis gouvernés par l'entraide et la convivialité : la nouvelle initiative de La Poste consistant à discuter avec des personnes âgées à intervalles plus ou moins réguliers contre une sorte d'abonnement payant est, à cet égard, fort (et malheureusement) révélateur ! Je me souviens d'une époque (qui s'éloigne visiblement à grand pas) où, surtout au village, le facteur était, certains jours, accueilli avec une bonne tasse de café ou, en fin de tournée, par quelque liqueur sympathique, et où il était un personnage avec lequel on prenait toujours le temps d'échanger quelques mots ; son passage régulier rassurait les familles quand elles ne pouvaient, elles, se déplacer pour s'occuper des vieux parents. Tout comme les services payants de covoiturage sur la toile ont remplacé l’auto-stop traditionnel que j'ai jadis beaucoup pratiqué et qui me permettait de rallier Lille à partir de Lancieux, ou Paris à partir de Rennes, en quelques heures, et cela sans débourser le moindre sou vaillant si ce n'est celui d'un café ou d'une bière dans un bistrot routier... 

    Pierre Boutang a bien raison : à quoi bon être « conservateur » dans une société qui oublie, par ses pratiques, ses devoirs antiques et civiques, et « financiarise » tout, tout en laissant des pans entiers de notre patrimoine, autant foncier que civilisationnel, s'effacer, y compris par l'indifférence publique ? D'où cet appel, qui rejoint celui de Bernanos ou même « la révolution rédemptrice » évoquée par Maurras, à une « légitimité révolutionnaire », à ce « retournement » politique que peut incarner une nouvelle Monarchie et sa famille historique. Saint-Just qualifiait le roi de « rebelle » et le décrivait comme un danger pour la République : Boutang reprend habilement la formule, non pour seulement déconstruire la société politique du moment, mais pour fonder ce nouveau régime dont l'une des raisons d'être est de transmettre, au fil des siècles, ce qui constitue l'unité profonde de la France, dans tous ses aspects et toutes ses espérances. Une transmission qui n'exclue pas la défalcation du passif, et le renouvellement positif : ce que l'on peut nommer « la tradition critique », chère à l'exercice historique de la Monarchie en France... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Natalité/Immigration-invasion...

    Du toujours excellent Dimitri Pavlenko, dans Face à l'info :

     "...Si vous combinez cette mutation de la natalité française à une poursuite de l'immigration massive, vous avez un scénario de mise en minorité du peuple historique français sur son sol à un horizon 2070..." 

    (extrait vidéo 1'49)

    https://x.com/Livrenoirmedia/status/1745354252954845492?s=20

    Voilà donc les prévisions, des prévisions, pour dans trente cinq ans, c'est-à-dire demain.

    Mais le pire n'est jamais sûr et nous préférons l'espoir jusqu'au bout que le fatalisme destructeur. Ces prévisions sont justes... "À MOINS QUE..." comme le disait Maurras, en conclusion de son magistral "L'Avenir de l'Intelligence" (cet "immense petit livre", disait Boutang) :

    Si vous voulez - et pouvez - prendre quelques instants, et si le sujet vous intéresse, nous avons préparé cette "Page - résumé" à votre intention...

    Elle vous semblera, au début, éloigner du sujet alors que, au fond, elle y ramène en allant à l'essentiel : comment en est-on arrivé là, à cette catastrophe qui nous menace, et, surtout, comment pourrait-on en sortir...

    Charles Maurras : L'Avenir de l'Intelligence...

     

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    1. Gilles-William Goldnadel communique :

    "Mon journal de guerre sort le 17 Janvier aux @EditionsFayard. Il s’agit d’un livre de combat mais aussi de réflexions et d’humeurs. Au-delà du sort d’Israël depuis le 7 Octobre, jamais la mort de la France et de l’Occident n’a été aussi franchement programmée."

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    306 pages, 19,50 euros

    Présentation de l'éditeur :

    "Il ne s’agit ni d’un journal intime ni d’un journal officiel. Mais d’un journal de guerre.
    Guerre contre le désarroi personnel né un 7 octobre au réveil.
    Guerre contre la détestation des Juifs et de leur État.
    Guerre au jour le jour contre la nuit qui vient.
    Guerre contre la désinformation médiatique pour causes idéologiques, à commencer par celle de l’audiovisuel de service public. Cette idéologie anti-occidentale du double standard, cette préférence pour l’Autre, qui traite différemment l’immigré et le Français, le Palestinien et l’Israélien.
    Guerre contre une extrême gauche ayant sombré dans l’antisémitisme après son alliance avec l’islamisme.
    Guerre contre la folie qui s’est emparé de l’Occident en perdition à cause de la disgrâce d’un wokisme détestant les Français, en tant que Blancs. 
    Une guerre totale. Argumentée, documentée, avec les armes de l’ironie mortelle et de l’humour létal.
    Une guerre sans concessions menée par un avocat qui, parce qu’il aime tant la vie, a condamné cette haine qui nous menace à la peine de mort."

     

    2. Dans Les Échos (article d'Anne Drif, extrait): EXCLUSIF - Intelligence artificielle : Systran revient sous pavillon français 

    "Selon nos informations, le français ChapsVision a signé le rachat, auprès de créanciers coréens et japonais, du prestataire de traduction instantanée du ministère des Armées et de plusieurs agences de renseignement américaines.

    Fin d'une longue et difficile épopée asiatique pour Systran. Sous bannière coréenne depuis dix ans, l'éditeur de traduction instantanée par intelligence artificielle revient sous pavillon français.

    Après des mois de négociations entre Séoul et Paris, le groupe tricolore ChapsVision a mis la main mercredi sur le prestataire du ministère des Armées, de gouvernements étrangers et de plusieurs agences de renseignement américaines comme la NSA ou le FBI. C'est cette pépite aussi qui permet au japonais Mitsubishi de traduire les notices de montage de l'avion de chasse américain F35. 

    Les solutions Systran servent notamment au japonais Mitsubishi à traduire les notices de l'avion de chasse américain F35.
    Les solutions Systran servent notamment au japonais Mitsubishi à traduire les notices de l'avion de chasse américain F35. (Justin Tallis/AFP

     

    3. D'accord avec Le Syndicat de la Famille :

    "Pour @EmmanuelMacron, la #GPA est "une ligne rouge" infranchissable, mais il nomme un premier ministre qui voit l'exploitation des femmes et le trafic de bébés comme possiblement "éthique". "En même temps" indigne des Français et dangereux quand il s'agit de vies humaines."
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    4. L'arnaque (et les déconvenues de l'éolien)... De Florent de Kersauson (sur tweeter) :

    "#EolienenMer Grâce à @__phiphou on sait aujourd’hui que sur 1 année entière terminée le 8 janvier le « parc », plutôt l’usine de Saint Nazaire, a produit l’equivalent de 30,93% du temps et non pas 40% ou plus comme le prétendent les promoteurs et les soutiens politiques. Ces usines nocives sont aussi inefficaces. Nous les ferons démanteler."
     
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    • Ce chiffre de 30,9% est capital. C’est la première référence annuelle sur des éoliennes marines que nous ayons en France. Elle montre a quel point le sacrifice de nos paysages et de nos zones de pêche est absurde. On espère que le gouvernement en tiendra compte pour stopper les projets en cours…
     
    • Je rappelle aussi que ces éoliennes nous obligent à developper de nouvelles centrales a gaz pour pallier leur intermittence. Tu veux 500MW? Saint Nazaire t’en donnera 30,9% du temps et tu auras le gaz presque 70% du temps. C’est ce qu’on appelle sortir des fossiles (!!!!)
     
    • Pour que vous compreniez bien les enjeux, Fessenheim c’etait 1,6MW. Pour le remplacer il faut non seulement 3 usines marines à 500MW mais aussi 3 centrales a gaz de 500MW qui tourneront 70% du temps. Gabegie stupide.
     

    5. Dans Le Figaro, l'article de Jean-Marie Guénois : L'Église de France ne valide pas la bénédiction des couples homosexuels. Les évêques français ont publié mercredi un communiqué pour prendre position, après la décision de Rome d’ouvrir la bénédiction aux couples homosexuels...

    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/l-eglise-de-france-ne-valide-pas-la-benediction-des-couples-homosexuels-20240110?utm_medium=Social&utm_campaign=echobox&

  • Les ouvriers oubliés de la présidentielle et de la République

     

    Par Jean-Philippe CHAUVIN

     

    1345578492.2.jpgDoit-on parler de la question ouvrière en 2017 ? Elle est, en tout cas, l'une des grandes absentes du débat présidentiel, comme si elle n'était qu'une annexe mineure des débats économiques et sociaux, et qu'elle n'avait plus de sens sur la scène politique française. Il est vrai que les ouvriers ne représentent plus « que » 5 millions de personnes environ, et que leur nombre s'effrite chaque année un peu plus devant l'avancée de la robotisation, les délocalisations et la poussée permanente de la tertiarisation des sociétés. Le monde paysan a connu le même processus de déperdition numérique et d'effacement de sa visibilité aux yeux de nos contemporains depuis plus d'un siècle, processus accéléré par les fameuses « Trente Glorieuses » et le triomphe de la société de consommation depuis les années 1960 en France comme dans le reste de l'Europe. Aujourd'hui, les ouvriers sont quasiment effacés de la représentation médiatique de notre société contemporaine, et l'éclat de rire des chroniqueurs de M. Ruquier devant le candidat d'extrême-gauche Philippe Poutou, un authentique ouvrier industriel, signifiait, d'une certaine manière, le congé que la Gauche donne désormais à une classe productrice manuelle qu'elle ne veut plus reconnaître en France, si ce n'est comme une masse pourvoyeuse de votes populistes... L'ouvrier français n'est-il pas, effectivement, la « mauvaise conscience » d'une Gauche qui, jadis ouvriériste, a préféré les sirènes de l'altérité lointaine ou exotique à la défense et pérennisation d'une classe de travailleurs un peu trop proches et parfois attachés à des traditions qui leur donnaient « corps et sens » dans une société qui « du passé fait table rase » ? 

    Pourtant, il y aurait de quoi débattre et proposer sur les conditions de formation, d'accès à l'emploi ou des pratiques et calendrier de travail, voire sur le cadre industriel ou sur l'organisation des chantiers, etc. Sans oublier les questions salariale et de la pénibilité du travail dans certains secteurs d'activité (industrie, bâtiment, etc.), et celle de la santé des ouvriers, dont l'espérance de vie générale serait de sept ans moins élevée que celle des cadres ou des enseignants, tandis que leur espérance de vie sans incapacité majeure ou « en bonne santé » (trop peu évoquée et pourtant beaucoup plus significative) serait encore plus éloignée de celle des salariés du tertiaire... 

    Souvent, la question ouvrière n'est abordée qu'au moment des fermetures d'usines, quand il est déjà trop tard pour sauver les emplois eux-mêmes, et sous l'angle d'une désindustrialisation qui serait dans le cours du temps et dans la logique de la mondialisation, et contre laquelle certains nous expliquent doctement qu'il est inutile de lutter... Les ouvriers sont les grands sacrifiés de la mondialisation, et ce n'est pas seulement vrai en France ! La condition ouvrière dans les pays ateliers d'Asie ou d'ailleurs n'a rien à envier à celle que décrivaient Zola, London et Simone Weil en leurs temps respectifs... Et celle des ouvriers français de 2017 est désormais fort dépendante des intérêts et des spéculations de quelques financiers ou actionnaires qui ne laissent s'installer les unités de production que là où ils seront sûrs de faire les meilleurs bénéfices, sans trop regarder au sort de ceux qui leur permettront ces dividendes de plus en plus souvent fruits d'une exploitation brutale des travailleurs locaux.

    Alors, que faire ? Doit-on se résoudre à l'abandon des classes ouvrières françaises pour complaire aux investisseurs ? Doit-on s'empêcher de penser aux améliorations possibles des conditions de travail en France ? Sûrement pas ! Et le vieux royaliste social que je suis espère bien que la question ouvrière ne sera pas vue sous un angle seulement économiste ou compassionnel mais qu'elle sera posée dans des termes de mieux-être au travail, de qualité et d'intégration dans les nouveaux équilibres écologiques et sanitaires, ne serait-ce que pour permettre aux ouvriers d'usine comme du bâtiment (entres autres) d'espérer vivre mieux et plus longtemps au regard des chiffres d'aujourd'hui, y compris après la période professionnelle. 

    Non, la question ouvrière, qui peut se décliner en multiples questions professionnelles, productives et sanitaires, ne doit pas être négligée, ni dans cette campagne présidentielle ni hors et après celle-ci ! Sans doute faudra-t-il la rappeler régulièrement aux hommes politiques qui ont tendance à ne voir que les chiffres et à oublier ceux, les ouvriers, qui leur donnent de la consistance par leur rude travail quotidien. 

    Dans l'histoire, et sauf quelques notables exceptions comme celle du Front Populaire (avec les erreurs, voire les fautes de celui-ci dont les conséquences se firent sur le long terme et au dépens de la France comme de ses travailleurs) mais aussi de l'époque gaullienne, la République n'a guère eu beaucoup d'égards envers les ouvriers, préférant les fusiller en 1848 à Paris comme en 1908 à Draveil, puis les matraquer ensuite avant que de les juger et condamner ces dernières années pour mieux décourager toute colère et toute contestation ouvrières.

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    insigne des Camelots du Roi

    En ouvrant une ancienne brochure royaliste des années 1900, je tombe sur ces quelques phrases auxquelles j'avoue souscrire entièrement, en attendant mieux encore par l'action politique et la conquête sociale : « Les intérêts du Roi et de la classe ouvrière sont confondus. Le Roi exilé, c'est la classe ouvrière maintenue dans la servitude ; le Roi sur le Trône, c'est l'abolition du prolétariat, c'est le droit de cité restitué à la classe ouvrière ». Oui, le droit de cité, le droit de se faire entendre et respecter par les forces financières et industrielles, et celui d'être écoutée et, éventuellement et autant que faire se peut, soutenue par une classe politique qui, aujourd'hui, préfère parler de « valeurs de la République » mythiques plutôt que de préserver les intérêts concrets des ouvriers, ceux d'ici et de maintenant. 

    Puisque la République ne veut pas assurer la défense ouvrière française, il faudra bien que les royalistes, sociaux par nature, assument avec d'autres (qu'ils soient de droite ou de gauche, des marges ou des centres, syndicalistes ou indépendants), cette régence-là, en préparant le recours à cette Monarchie qui, pour s'enraciner, se devra d'être sociale et politique à la fois, juste et forte, protectrice et fédératrice. En un mot : royale ! 

    Le blog de Jean-Philippe CHAUVIN

     

  • Jeudi : ”La confusion des genres”, Préface de Jean-François Mattéi pour ”La querelle des genres”, du docteur Christian F

    MATTEI 5.jpgJean-François Mattéi, qui nous avait déjà annoncé la sortie du livre de Christain Flavigny, dont il a rédigé la Préface, vient de nous envoyer cette préface. Nous la publierons jeudi.

    Nous publierons également, par la suite, le script de sa très belle intervention, dans le Jardin de la maison de Maurras, lors de la Journée d'hommage du premier septembre : "Le chemin de Paradis". Une remarquable étude du "recueil de neuf contes qu’a publié Maurras en 1895".

  • Les Amis de la Bastide du Chemin de Paradis : le site est ouvert !

    Les Amis de la Bastide du Chemin de Paradis

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    70e anniversaire de la mort de Charles Maurras

    En commémoration du 70e anniversaire de la mort de Charles Maurras, l’Association des Amis de la Bastide du Chemin de Paradis organise une journée de conférences, d'échanges et de débats

  • Macron : un colosse aux pieds d’argile

     

    Par François Marcilhac

     

    364574047.jpgLorsque paraîtront ces lignes, toutes les analyses auront été déjà faites et toutes seront justes. Oui, cette abstention historique exprime le ras-le-bol des Français de plus d’une année de campagnes électorales et de scrutins – primaires comprises –, mais traduit également l’absence d’engouement pour le président nouvellement élu.

    Non, en dépit de (ce qu'a été) le résultat du second tour, les Français ne sont pas devenus des Macrons de Panurge. Oui, la majorité dont le président disposera à l’Assemblée sera écrasante, mais, paradoxalement, il restera élu par défaut, puisqu’il se voit définitivement privé, par un scrutin législatif entaché d’une abstention plus écrasante encore que sa majorité, de toute dynamique populaire. Oui, nos institutions sont à la fois absurdes et apparemment solides. Absurdes puisqu’une majorité écrasante peut traduire non pas une adhésion enthousiaste mais un sentiment de fatalité et de lassitude, tout en étant la conséquence d’une remise en cause des vieilles pratiques politiques à travers celle des partis qui les incarnaient. Mais une remise en cause illusoire – la démocratie n’est-elle pas le régime de l’illusion ? –, puisque les Français se sont aperçus dès le lendemain de la nomination du nouveau gouvernement que la République en marche ne fait que détourner la “vieille politique” à son profit après avoir simplement ravalé la façade. Des institutions toutefois solides, puisque la lente mais, semble-t-il, inexorable érosion de la participation aux législatives depuis 2002 apparemment ne les affaiblit pas : en dépit d’une représentativité en peau de chagrin du Parlement et d’un écart toujours plus béant entre pays légal et pays réel, rien ne semble sérieusement les menacer, pas même la perspective d’une VIe République que les Français n’ont pas plébiscitée alors même qu’elle était censée leur redonner les clés du pouvoir…

    Les élections n’ont jamais rien changé

    C’est une vérité historique : jamais, en France, depuis la Révolution, des élections n’ont permis une modification radicale de la donne politique. Elles ont pu confirmer cette modification, lui apporter un vernis de « légitimité démocratique », mais le suffrage universel n’a jamais été à l’origine d’un tournant historique. Ce sont l’événement, le coup de force, le désastre ou le revirement militaires qui, trouvant à se traduire dans un homme ou une faction, ont, pour le meilleur ou, plus souvent encore, pour le pire, rythmé notre histoire politique contemporaine depuis que celle-ci n’épouse plus le temps humain d’une famille royale, ne s’incarne plus dans une dynastie. Certes, les vérités historiques ne sont pas absolues : elles relèvent du relatif. C’est pourquoi l’Action française a toujours pris soin de préciser qu’elle souhaitait le rétablissement de la monarchie par tous les moyens, même légaux. Mais ceux qui enferment leur espérance dans la conquête électorale se préparent à une déception permanente. Ils peuvent toujours, après coup, insulter l’électeur , abstraction qui dissimule leur compatriote : cela les soulage mais ne fait en rien avancer la question, aveuglés qu’ils sont sur leur incohérence, qui est de chercher le Bien commun sans remettre en cause un régime politique, la République ou l’Empire plébiscitaire, qui, fondé sur un suffrage universel détourné de son domaine de compétence, ne peut, par définition, assurer les conditions du Bien commun que par intermittence et après une grave crise nationale. À quoi ont servi les chambres introuvables non pas de 1815 – on ne le sait que trop bien –, mais de 1871, de 1919, voire de 1968 ? Elles ont été condamnées à l’inaction et à l’échec par la logique parlementaire.

    LR, PS, FN : tous coupables

    Aussi ne sert-il à rien d’être déçu. Déçu, de quoi, du reste ? En refusant de s’opposer aux candidats macronistes, LR et le PS avaient déjà avalisé leur sortie, qu’ils espèrent provisoire, de l’histoire parlementaire, d’autant plus facilement que le macronisme exprime le substrat idéologique commun de leurs projets respectifs : la disparition de la France comme nation souveraine incarnant une identité de civilisation au profit d’une Europe village-témoin du mondialisme. Quant au Front national, il ne fait que recueillir le fruit de ses ambiguïtés et de son refus permanent de participer à une véritable dynamique d’union nationale, son arrogance dissimulant mal un amateurisme quasi atavique.

    Macron aura apparemment les mains libres. Du moins au début, ce qui lui permettra, sans doute – il l’espère – de faire passer sans trop de contestation, outre le gadget législatif de Bayrou sur la moralisation de la vie politique, serpent de mer démocratique, surtout sa réforme du Code du travail. Au Parlement, la contestation sera assurément cosmétique. Rien ne dit toutefois que s’il réussit à boucler les ordonnances avant la fin de l’été, la rue ne viendra pas dès la rentrée se rappeler au bon souvenir de députés godillots, surtout si le texte est adopté dans toute sa violence – que Libération a révélée. On peut toujours ânonner les mêmes reproches à un Code du travail pléthorique (en oubliant qu’il intègre la jurisprudence et qu’une simplification outrancière créerait une nouvelle jurisprudence), ou à un paritarisme qui engraisse des syndicats non représentatifs. Faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain et laisser le salarié français seul face à l’alliance de la finance mondiale, indifférente au sort de l’économie française, et d’un État devenu sa simple courroie de transmission ? Car l’objectif de Macron est évidemment de soumettre le salarié français aux exigences européennes et internationales sous le prétexte, fallacieux s’agissant des TPE et PME dont il se moque, de renforcer la compétitivité des entreprises. Le texte est en revanche aux petits soins des multinationales. Entre autres mesures ? Outre le fameux renversement de la hiérarchie des normes et une fragilisation des contrats de travail – CDI ET CDD – en vue de compenser le peu constitutionnel et déjà retoqué plafonnement des indemnités en cas de licenciement abusif – il contrevient au principe juridique de la réparation intégrale –, le texte vise aussi à redéfinir le périmètre géographique en matière de licenciement économique, afin de permettre à une multinationale de réduire les effectifs de sa filiale française en dépit de résultats florissants à l’étranger ! Quand on sait comment ces mêmes multinationales déprécient déjà, de manière artificielle et avec la complicité du pays légal, leurs bénéfices réalisés en France pour échapper à l’impôt sur les sociétés…

    Macron impose son pouvoir personnel

    Macron sait déjà qu’il ne pourra pas en appeler au pays réel contre les corporatismes, pour la simple raison qu’il ne pourra pas transformer un simple attentisme en soutien populaire, d’autant que sa majorité, composée à 90 % de CSP +, est totalement déconnectée du peuple. Autant dire qu’il est un colosse aux pieds d’argile. D’où sa volonté d’imposer son pouvoir personnel, par le biais tant de nouvelles dispositions liberticides en matière sociétale ou mémorielle que, surtout, de l’instauration d’un état d’urgence permanent par l’inscription des dispositions de celui-ci dans le droit commun. Macron, ses satellites et, demain, sa « chambre introuvable » menacent nos libertés fondamentales, principalement politiques. Les premiers visés seront comme toujours les patriotes. Un événement pourrait alors déclencher la colère du pays réel, car l’histoire de France parle pour elle : les Français n’ont jamais été longs à se révolter contre la tyrannie. Il sera alors possible de vérifier la solidité d’institutions vidées de toute légitimité faute d’incarner le Bien commun.  

  • Alors qu'elle est entourée d'une indifférence générale, l'affaire Marie Laguerre nous concerne tous...

    L'agresseur de Marie Laguerre (les faits remontent au 24 juillet 2018) a été condamné à 12 mois de prison, dont 6 mois ferme, avec une mise à l'épreuve de 3 ans, et aussi à verser 2 000 euros de préjudice moral à la victime.

    Mais le problème n'est plus là : le JT de midi de France 2 ce mercredi 31 juillet, nous apprend que, depuis, Marie Laguerre vit un véritable enfer, parce qu'elle est l'objet de harcèlements incessants.
     
    Bravo à Jean-Baptiste Marteau d'avoir envoyé ce sujet, le révélant ainsi au grand public et brisant l'omerta qui, scandaleusement, l'entoure : le racisme inversé que nous subissons aujourd'hui, et qui est devenu la norme, fait que, lorsqu'un immigré agresse une Française, même s'il est incarcéré, la violence contre la personne agressée ne cesse pas, et l'on ne dit rien, l'on ne fait rien.
     
    Dans le cas contraire - que nous condamnerions tout autant - on verrait, n'en doutons pas, se déchaîner tout un tas d'associations anti-racistes, grassement subventionnées par nos impôts (qui seraient mieux employés pour nos pompiers ou nos infirmiers/urgentistes et autres soignants...). Et, bien sûr, l'inénarrable monsieur Toubon, Défenseur des Droitsmonterait au créneau pour appeler à la lutte contre la peste brune et le retour des heures sombres de notre histoire...
     
    Au moins en parler, au moins le dire, le dénoncer, c'est la première des façons d'aider Marie Laguerre : qui a dit : "Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire" ?
     
     
    "Défenseur des droits" : voilà un poste à supprimer d'urgence, dans le cadre des économies à réaliser...