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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Baguette & Musette - TDNP#6 - Le Pays Basque (Aquitaine n°4).

    2737274333.71.jpgEn contact avec le groupe Baguette et Musette, voici les liens de leur page FB et de leur chaîne YouTube :

    https://www.facebook.com/Baguette-Musette-100306598290197/

    https://www.youtube.com/channel/UCD0D7CMu4FE1VmSgO3IHuwQ/videos

     

    Voici la 5ème vidéo d'un groupe "avec une ligne patriote et royaliste" qui se fixe pour but "l'enracinement local sur les régions et identités françaises".

    Ce groupe nous signale ses intentions : "Nous essayons de faire un condensé des cultures locales en parlant de plusieurs domaines comme l'architecture, la danse, la gastronomie, la langue, le chant, l'histoire, les paysages et les savoir-faire".

    Cette 6ème vidéo traite du Pays Basque

    Les suivantes traiteront d'autres Provinces et terroirs.


    La citadelle de Saint-Jean-pied-de-port est construite vers 1625 et non 1525 comme on peut l'entendre dans la vidéo... Petite erreur d'enregistrement.

     

    Présentation de la géographie du Pays Basque 0:50

    Bref historique du Pays Basque 03:50

    La langue basque 06:35

    L'architecture basque 07:06

    Les églises à tribunes 08:16

    Le Château d'Abbadia et la citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port 10:07

    La gastronomie basque 11:12

    Le costume traditionnel basque 15:25

    Les danses basques 17:20

    La force basque 19:34

    Les fêtes de Bayonne 21:02

    La musique basque 21:50

     

    Illustration de la miniature :

    Ramiro Arrue (1892-1971) , Le bouvier et son fils en Labourd, gouache, 22 x 27 cm - Collection Villa Les Camélias - Musée de Cap d'Ail.

     

    Extrait du début : Foi d'un paysan basque

    https://www.youtube.com/watch?v=UWIpG...

     

    Pause musicale : "Ne touchez pas nos traditions", Olaizola et les Compagnons

    https://www.youtube.com/watch?v=LEv6u...

     

    Les termes spécifiques employés durant la vidéo :

     

    Les Etxe : les maisons basques

    Euskara: la langue basque

    Le Ttoro: ragoût de poisson basque

    Le Marmitako: ragoût de thon basque

    Ardi gasa : fromage de brebis basque

    Le Sagarno : vin de pomme

    Le Biskotxak : ancêtre du gâteau basque

    Le Fandango : danse basque s'effectuant les bras levés sur le rythme de la valse

    Le Mutxiko : danse faisant partie des "sauts basques"

    Le Paquito : jeu musical se jouant en file par terre en portant à répétition le premier de la file vers le fond L’Aizkolariak : concours de coupage de troncs de hêtre

    Le Zalulariak : course de relais avec un sac témoin de 81 kg

    Le Lasto altxatzea : concours de lever de bottes de paille

    Bertsolaris : exercice de poésie spontanée pluriséculaire dans le pays basque

  • Comment en est-on arrivé là ? (Partie 1), par Frederic Poretti-Winkler.

    En relisant Marie Madeleine Martin...
    " Toutes les révolutions ont été faites par des livres » Bonald

    On ne peut distinguer le social du politique. C’est une grave erreur (XVIIIe siècle) et une utopie d’imaginer une distinction entre les deux. De tous temps il y eut des idées « subversives » voir destructrices, nommées idées nouvelles. Nous voulons dire des idées qui, selon l’étude attentive du passé, bref l’empirisme, entraînent les sociétés vers le chaos et finalement l’abime…Ces idées sont souvent sortis d’esprits tourmentés et chimériques, essayant d’imposer leurs idées, souvent égoïstes et mues par des cerveaux dérangés, à une société, qui selon eux, devrait être construite à leur image…En général et l’histoire, le montre continuellement, les utopies finissent vite dans le chaos, le sang et les charniers.

    frédéric winkler.jpgCertaines sociétés arrivent mieux à endiguer de tels déviances mais d’autres, plus fragiles, y succombent. Les arguments de ces fauteurs de trouble sont souvent les mêmes : « progrès, liberté, égalité, modernisme, vertu » Lorsque ceux-ci arrivent au pouvoir, les belles idées sont vite oubliés pour que les vainqueurs se servent. Ces expériences amènent régression, guerres (civiles ou extérieures) et massacres. Une caste plus « égalitaire » que les autres, devient privilégiée et entraînera dans ses chimères le peuple vers le néant…

    Il n’y a pas d’idée nouvelle qui n’est déjà été pensé par les antiques grecs. La monarchie lutta sans cesse contre la subversion, guerre de religions, Renaissance et libre examen. Sous Louis XIV, Bayle préparait déjà la venue de Rousseau et Voltaire. Dans les temps médiévaux, les hommes d’Eglise pouvaient critiquer le monarque en secret ou ouvertement quelquefois, mais cela restait local et ne portait pas à conséquence. Lors des rencontres entre peuple et roi, certains n’hésitaient pas à faire des remarques au souverain. Cela faisait partie de la vie dans l’ancienne France, même si quelquefois, l’esprit « frondeur » du peuple choquait les visiteurs étrangers. Lors des repas royaux, où le peuple était convié, on parlait ouvertement au roi et certaines anecdotes sont restées…La société de l’époque, organisations de village, communautés de métier, etc… étaient fortes, structurées et représentées dans des conseils. Les parlements refusaient ouvertement certains Edits du roi et c’était comme cela, même sous Louis XIV… Louis XV doit affronter une nouvelle force : « l’opinion publique »
    Bien que les pamphlets existaient avant, ils n’avaient pas la même audience : « Jamais il n’avait existé, comme au XVIIIe siècle, une organisation puissante, ramifiée à l’infini, reliant tous les manieurs de plume d’un bout à l’autre du territoire et couvrant la France d’un réseau serré, propre à fortifier partout l’union des principes pour une œuvre commune. L’action des intellectuels devint alors une véritable machine de guerre…» (M.M.Martin) En 1789, la France est monarchiste. L’opinion sera orientée par l’Education Nationale, Préfets, Préfectures et les puissances d’argent qui détiendront les journaux au XIXe siècle. Tout cela dans le but de changer l’esprit français. « Ce qui avait été, au temps de Voltaire, le triomphe de l’esprit dénigrant et ironique, attaquant néanmoins toujours sur le terrain des idées, devient désormais une organisation mécanique et froidement calculée pour servir des intérêts.»
    Pierre de la Gorce rajoutait : « La vraie puissance ne réside alors ni aux Tuileries, ni au Luxembourg, ni au Palais-Bourbon ; elle n’appartient ni à l’armée, ni aux fonctionnaires, ni aux nobles, ni aux bourgeois, ni au menu peuple. Dans le corps social, un seul organe, le journalisme, l’a accaparée toute entière » Ce qui sous la plume d’Henri Heine (vers 1835) donnait : « L’argent est le dieu de l’époque et Rotschild est son prophète » et Sainte-Beuve « Toujours et au fond de tout, l’argent, le dieu caché, Crésus ». C’est ainsi que l’édifice monarchique multiséculaire tomba malgré un peuple profondément royaliste…
    « Il est frappant que, pendant plusieurs siècles, les doctrines subversives s’étaient heurtées chez nous à la monumentale solidité de la société de l’Ancien Régime, avec ses familles centrées sur la maison, bien quasi immortel dominant les passions fluctuantes des individus ; avec ses profes¬sions organisées à partir de la notion d’intérêt commun entre employeurs et employés, du respect, aussi, d’idéal professionnel transcendant la notion de bas profit ; avec son organisation poli¬tique, héritière à la fois de Rome, gardienne du Droit, et de la chevalerie médiévale exaltant les notions de service et de fidélité... ».

    Marie Madeleine rajoute plus loin : « Après 1789, la société se désagrège, de façon très peu apparente d’abord, puis à partir de 1860 de manière frappante... Les doc¬trines ne se heurteront donc plus au rempart d’un ordre quasi intangible, mais viendront accélérer une anarchie qui aboutira à la véritable dissolution étalée aujourd’hui sous nos yeux. » La monarchie fut toujours contre le pouvoir des féodalités. Même si l’argent représentait un pouvoir, il n’était pas le seul. Alors qu’il détiendra l’entier pouvoir et deviendra roi avec la Révolution et la République. « Le processus de cette dissolution aura été de pair avec l’influence de plus en plus importante de la bourgeoisie d’affaires, grande triomphatrice de 1789, à la fois contre le pouvoir royal, contre la noblesse terrienne et contre le peuple lui-même. Au lendemain de la Grande Révolution, seule une certaine partie de la classe bourgeoise vit restaurer et même accroître ses privilèges : la noblesse et le clergé avaient perdu les leurs ; le peuple était blessé à mort par la suppression des corporations et des autonomies locales ou provinciales. La haute bourgeoisie, au contraire, a conquis en 1789 cette place qu’elle avait cherché pendant si longtemps à arracher aux autres privilégiés ; de plus, elle a institué dans les assemblées révolutionnaires, un système électoral donnant prépondérance au pouvoir de l’argent (elle affirmera ce système, dans toutes les Assemblées de la Restauration, où le suffrage censitaire consacrera la suprématie des détenteurs de biens). Grisée par son pouvoir grandissant, la bourgeoisie d’argent voit bientôt dans la monarchie le seul ennemi qui défende l’intérêt général contre ses intérêts particuliers ; les débuts du XIXe siècle sont remplis par ce conflit entre le monde de la finance et une autorité royale héroïquement accrochée pour la dernière fois à la grande tâche capétienne : la défense de la nation contre les excès des féodalités. »

    Ce nouveau pouvoir allait changer peu à peu les mentalités, la bourgeoisie venait de triompher du roi et du peuple : « La question d’argent était devenue la préoccupation dominante d’une société transformée. L’accès aux affaires de la bourgeoisie, gestionnaire d’intérêts matériels, avait amené ce changement. Les questions de finance et leur importance avaient pénétré dans l’esprit d’un public beaucoup plus vaste. La notion de l’argent et de son pouvoir dans l’Etat, les facilités ou les obstacles qu’il pouvait rencontrer, selon la forme et l’esprit d’un régime, étaient des notions toutes nouvelles mais qui retenaient déjà l’attention de certains milieux »( Marcel Chaminade).

    Marie Madeleine Martin parlant d’Emmanuel Beau de Loménie rajoute : « Ce fait est la persistance du pouvoir de certaines familles, à travers toutes les révolutions et changements de régime, au cours des XIXe et XXe siècle. En consultant les annuaires et almanachs où figurent les noms, les titres et les emplois des fonctionnaires publics ainsi que les membres des corps constitués…Certaines familles de la haute bourgeoisie ont maintenu leur pouvoir à travers tous les régimes. Or, ce pouvoir, né au cours de la Grande Révolution, est le plus éclatant démenti que l’on puisse donner aux historiens qui datent de 1789 la fin du règne des privilégiés. En réalité jamais la monarchie capétienne française, au cours des dix siècles de son histoire, n’avait connu une semblable persistance d’un pouvoir dynastique des Grands maintenu à ses côtés avec un tel succès » Un partie de la noblesse se pervertira et la Gauche dénoncera dans les années 30, les « 200 familles » : « Et c’est l’argent, prenant une place primordiale dans la vie du pays, qui va pervertir une partie de l’aristocratie, après avoir fait, de la haute bourgeoisie d’Ancien Régime, une caste plus implacable que celle des tyrans de la société antique : c’est l’argent qui enfin, un jour, arrachera le peuple lui-même à ses traditions séculaires de respect du travail et de l’économie, à sa désinvolture moqueuse, à son mépris joyeux envers les forces matérielles, pour faire naître un troupeau sans réaction devant la mainmise de l’Etat parce qu’il aura été préalablement annihilé par le goût du confort. ». Charles Péguy qu’il faut aussi citer : « Tout le monde devient bourgeois : les seigneurs sont devenus bourgeois, le peuple est en train de devenir bourgeois ». Honoré de Balzac sera d’ailleurs aussi clairvoyant…

    « C’est pourquoi, lorsque les premiers textes des socialistes et surtout ceux de Karl Marx verront le jour, au milieu du XIXe siècle ils présenteront une justesse certaine dans leur partie critique : en dénonçant le Capital comme le grand responsable des maux de l’époque, Marx ne commet pas une erreur, puisqu’on ne peut nier l’influence néfaste de l’argent en son temps. Les thèses socialistes s’avéreront fausses seulement parce qu’elles ne distingueront pas une société bouleversée jusqu’en ses bases par le libéralisme du XVIIIe siècle, et la société normale, telle qu’elle existait par exemple en France pendant des centaines d’années et dans laquelle les féodaux de l’argent étaient solidement maintenus en place par un Etat indépendant, au même titre que les féodaux du sang. Dans cette société ancienne, le capital familial, transmissible, avec ses accompagnements de responsabilité et de service rendu, de travail et d’effort, n’était pas un dissolvant, mais bien au contraire un élément vital de la nation. »

    Le règne de l’argent installera de nouveaux privilégiés comme les fonctionnaires, que l’histoire avait déjà connu dans la Rome déclinante. Parmi ceux-ci les Universitaires : « entièrement reliés au régime par le mono¬pole établi sous le Premier Empire, constituant une véritable Eglise dont l’influence sur le peuple français se développera avec les progrès de la République, aura fourni au triomphe de certaines doctrines un corps dévoué, parfois inconscient du rôle néfaste qu’il joue, fermé à la critique des idées générales par la spécialisation outrancière de l’enseignement officiel, mais disposé ainsi à servir les doctrines de l’Etat avec une obéissance dont les ecclésiastiques de l’Ancien Régime auraient pu railler le caractère absolu ! »
    Frederic PORETTI-Winkler (Histoire Social, à suivre)

  • Coronavirus : le projet Discovery qui doit notamment tester l'hydroxychloroquine tourne au fiasco.

    L’essai européen Discovery, censé tester quatre traitements contre le Covid-19 n’est finalement mené que par la France.

    Source : https://www.ladepeche.fr/

    Le projet européen Discovery qui doit notamment tester l'hydroxychloroquine, molécule utilisée par le Professeur Didier Raoult, pour lutter contre le coronavirus n'est plus aussi ambitieux qu'au départ. Seuls 700 patients français participent aux essais cliniques. Ce jeudi, le comité indépendant chargé d'analyser l'essai a estimé qu'il n'y avait pas encore de résultats sur l'efficacité des quatre médicaments testés.

    C’est l’histoire d’un vaste projet de coopération médicale lancé le 22 mars entre sept pays européens, et qui devait tester sur 3.200 patients quatre traitements contre le Covid-19. Huit semaines après son lancement, force est de constater que le projet international n’a jamais été suivi que par la France, seul pays à avoir présenté un peu plus de 700 patients pour procéder aux essais cliniques.

    On notera néanmoins la participation luxembourgeoise, avec... un patient. Quoi qu’il en soit, c’est trop peu pour lancer une étude susceptible de présenter des résultats fiables. Il faudrait au moins 600 personnes par traitement testé, plus un groupe témoin. On en est loin selon les méthodologistes.

    L’hydroxychloroquine vantée par le Pr Raoult

    "Si les Européens avaient travaillé aussi vite que prévu, on aurait des résultats", regrettait dimanche dans le JDD, la professeure France Mentré, épidémiologiste et responsable méthodologique de Discovery. Elle note un manque de "coordination" et une multiplication contreproductive du nombre d’essais à travers le monde. C’est le cas de l’Italie ou de l’Espagne qui ont préféré participé à l’essai Solidarity mené par l’OMS.Par ailleurs, des lourdeurs administratives entre les pays ont freiné la mise en œuvre du projet.

    Mené dans les hôpitaux de l’AP-HP, notamment, à l’initiative de l’Inserm, Discovery teste plusieurs médicaments, dont l’hydroxychloroquine vantée par le Pr Raoult. Mais alors que l’épidémie semble reculer en France et dans le monde, les équipes ne sont toujours pas en mesure de présenter des avancées. La semaine dernière, Emmanuel Macron promettait pourtant encore des résultats d’ici "le 14 mai". Aujourd’hui, donc. Ce ne sera pas le cas.

    Pas encore de résultats

    Plusieurs spécialistes ont d’ores et déjà fait part de leur dépit, parlant d’"échec" voire de "fiasco". Le Pr Mentré n’en est pas là, évoquant pour sa part, un nouveau point d’étape du comité le 3 juin. Pour acter l’échec ?

    Ce jeudi, le comité indépendant chargé d'analyser l'essai Discovery a estimé qu'il n'y avait pas encore de résultats sur l'efficacité des quatre médicaments testés contre le Covid-19, a indiqué l'un des chercheurs qui chapeautent le projet à l'Inserm. "Ils nous ont dit qu'il fallait continuer" à inclure de nouveaux patients dans l'étude, a déclaré Yazdan Yazdanpanah, directeur de l'infectiologie de cet institut de recherche, à propos du comité d'experts qui s'est réuni lundi pour analyser les données de cet essai européen. 

    La rédaction

  • ”Littérature” : dès ce vendredi, une nouvelle Rubrique sur lafautearousseau...

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    Bonjour à tous !

    Anciens ou nouveaux, nos lecteurs savent bien, ou découvrent bien vite, la qualité des liens qui nous unissent avec notre cher ami Antoine de Lacoste. Il nous donne très régulièrement ses chroniques moyen-orientales, qui sont extrêmement appréciées, mais nous informe aussi lorsqu'il donne des conférences pour Odeia ou toute autre sorte d'activités...

    Ce que par contre beaucoup d'entre vous ignorent, très probablement, c'est qu'il tient un Blog de grande qualité, dans lequel il donne régulièrement des conseils de lecture :  Les livres d'Antoine.

    Dans le but d'étoffer toujours davantage notre cher lafautearousseau, l'idée m'est venue de demander à notre ami s'il nous autoriserait à reproduire ses conseils de lecture, afin d'en faire profiter nos lecteurs. De sa réponse, positive et fort aimable, j'extraie juste ces quelques mots : 

    "Bonjour cher ami, c'est avec grand plaisir que je verrai mes conseils de lecture repris par lafautearousseau. C'est un travail très prenant que j'ai entrepris il y a 4 ans et je suis heureux qu'il vous plaise. J'essaye de l'alimenter une fois par semaine, en privilégiant le roman malgré quelques incursions historiques..."

    Bien entendu, afin d'aider à notre façon ce Site et cette page facebook, nous ne donnerons pas l'article "en clair", mais seulement le lien qui renvoie sur le Site, afin que celui-ci gagne de nouveaux lecteurs, ce qu'il mérite amplement; nous nous contenterons, peut-être, d'une photo de la page de couverture, et des renseignements usuels (Editeur, nombre de pages, prix...)

    Voici les deux liens donnant accès au Site et à sa page facebook; puis, une rapide description de la structure du Site, qui compte déjà... 219 "conseils" !

     

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    le Site :

    https://leslivresdantoine.com/

    et sa page facebook, que, bien entendu, lafautearousseau "aime" et vous conseille d' "aimer" aussi :

    https://www.facebook.com/pages/category/Book/Les-livres-dAntoine-1636571566438413/

    Et voici les onze Catégories autour desquelles s'articule la structure du Site :

    CATÉGORIES

    Rendez-vous donc, dès vendredi prochain, pour le premier "numéro" de cette nouvelle Rubrique, que vous retrouverez dorénavant chaque vendredi (après l'Alimentaire du jeudi, et avant le Théâtre du samedi et la Peinture du dimanche...).

    D'avance, bonne(s) lecture(s) à vous, et, à nouveau, un grand merci à Antoine de Lacoste !

    François Davin, Blogmestre

    lafautearousseau

  • L’Église n’a pas besoin de réformateurs, par Gérard Leclerc.

    Pauline Jaricot (1799-1862)

    et Charles de Foucauld (1858-1916).

    « L’Église n’a pas besoin de réformateurs, mais de saints. » Cette phrase de Bernanos, elle est aujourd’hui d’une actualité brûlante et d’une vérité lumineuse. Je ne sais si l’auteur de Journal d’un curé de campagne a vécu une période aussi éprouvante que la nôtre pour l’Église, lui qui pourtant fut si souvent proche de l’agonie spirituelle. N’a-t-il pas aussi écrit de multiples façons que l’espérance n’était que le désespoir surmonté ? Et par ailleurs il y avait, en deçà de toutes ses colères et ses dégoûts, un sentiment invincible d’attachement à l’Église de son baptême.

    gerard leclerc.jpgUne Église qui était celle des saints, en dépit de la multitude des pécheurs qui la composaient et de la forfaiture de ses responsables, tels ceux qui avaient fait brûler Jeanne d’Arc.

    Il m’est arrivé ici de citer le cas de sainte Catherine de Sienne, qui est aussi docteur de l’Église, parce qu’elle a vécu au XIVe siècle, un moment de décadence morale sans doute pire que le nôtre, et que jamais elle ne désespéra de l’Institution dont elle ne cessa de dénoncer les vices. Peut-être pourrait-on à son propos nuancer la formule de Bernanos, car elle combattit aussi de toutes ses forces pour la réforme de l’Église. Mais cette réforme n’était pas d’abord de nature institutionnelle même si elle n’ignorait pas la nécessité d’un bon état de marche. Ainsi, pour elle, il fallait absolument que le pape revienne à Rome, depuis son exil d’Avignon. Ce qu’elle désirait d’abord, de toute son âme, c’est que l’épouse du Christ soit fidèle à sa vocation.

    Nous apprenions hier la décision du pape François de procéder à la béatification de Pauline Jaricot. Cette apôtre chère au cœur des Lyonnais et qui s’inscrit si bien dans l’histoire de la capitale des Gaules, depuis sainte Blandine, saint Pothin et saint Irénée. Autre motif de joie pour nous autres Français, la canonisation tant attendue du bienheureux Charles de Foucauld, dont la conversion et la mystique ont tant compté, depuis le sacrifice de sa vie à Tamanrasset en 1916, à 58 ans. Il avait sans doute prévu cette mort, lui qui avait noté avec une saveur tout évangélique : « Quand le grain de blé qui tombe à terre ne meurt pas, il reste seul ; s’il meurt, il porte beaucoup de fruits. » Voilà donc deux motifs pour nous réjouir et pour méditer. Pauline Jaricot, femme, laïque et missionnaire, voilà qui donne à penser à nos amis lyonnais, au-delà de toutes leurs épreuves.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 mai 2020.

  • Sur Sacr TV, la Monarchie n'est pas une idéologie.


    La monarchie n’est pas une idéologie, elle n’a pas de recettes préétablies, ni de doctrine. Qu’importe ce que pensent des officines, le roi décidera ce qu’il estimera nécessaire de faire en temps et en heure, accompagné de ses conseils. C’est une institution vivante qui s’adapte, afin de garantir les meilleures conditions de développement au bonheur de son peuple. Elle stimule et protège les associations libres comme les initiatives au service de tous. Il importe donc de trouver entre nous ce qui rassemble au lieu de chercher les détails qui peuvent nous séparer, c’est cela le chemin de la libération, comme de l’intelligence. Ce que disait Paul Valéry, pour notre peuple : « La véritable tradition n'est pas de refaire ce que les autres ont fait mais de trouver l'esprit qui a fait ces grandes choses et qui en ferait de toutes autres en d'autres temps ». Il est important de retrouver ce chemin empirique, fruit de siècles de stabilité. Celui des élections partant de la base du village comme de la ville, de représentants connus par les citadins, sans attache politique particulière mais enracinés dans leurs responsabilités familiales, locales, professionnelles, qu’importent leurs idées s’ils sont efficaces. Ils graviront les échelons jusqu’à la province, comme ils feront dans leurs métiers à travers les différentes sphères des corps d’états professionnelles et cela jusqu’aux Conseils du Roi.

    L’être humain comme son esprit d’indépendance exige un maximum de libertés, les grecs anciens avaient déjà pensés aux différents systèmes de politiques possibles. Partant d’une anarchie originelle, un minimum de contraintes devient salutaire afin de vivre en société, c’est le partage des droits et devoirs. Sachant que tout est perfectible et connaissant la nature humaine, la monarchie semble apporter à notre peuple, calqué sur ses particularités, cette alternative urgente. L’idéal n’existant pas, cette Institution possède le minimum d’Etat nécessaire à l’épanouissement de notre peuple. C’est ce que l’empirisme nous dicte pour le bienfait d’une société équilibrée des trois pouvoirs. Ceux-ci, définis par Aristote : la démocratie dans la commune, l’aristocratie dans la province avec le couronnement monarchique pour l’Etat. C’est la recette face aux enjeux contemporains que nous dicte l’histoire par ceux qui nous ont précédés pour le bonheur de ceux à naître demain. C’est une grande ambition, une aventure, un défi ou une foi peut être. C’est aussi notre capacité d’être la lumière qui guide les peuples, la volonté d’être fidèle aux promesses de notre baptême. C’est en suivant ce chemin que les libertés jaillissent telles des fleurs sur l’horizon de nos vies, car comme le disait Edmond Rostand, que je cite encore : « C’est la nuit qu’il est beau de croire en la lumière ! », notre jour viendra ! F. Winkler

  • Retour sur les déclarations du cardinal Sarah en France : « L’Occident est en grand péril » [Une vidéo de Bd Voltaire]

     

    Complément à notre publication hier mardi de l'entretien accordé par le cardinal Sarah à Jean-Sébastien Ferjou, pour le site Atlandico [Lien ci-dessous]

    À l’occasion de la sortie de son dernier livre, Le soir approche et déjà le jour baisse, S.E. le cardinal Robert Sarah a bien voulu accorder un entretien à Gabrielle Cluzel, rédactrice en chef de Boulevard Voltaire. Sans langue de buis, le prélat aborde les questions des racines chrétiennes de l’Occident, des migrations, du dialogue interreligieux, notamment avec l’islam, de la mondialisation…

     

     

    Vous venez de publier un nouveau livre, entretien avec Nicolas Diat, intitulé Le soir approche et déjà le jour baisse, aux Éditions Fayard. Le moins que l’on puisse dire c’est que vous n’y maniez pas la langue de buis. Si vous prenez à nouveau la parole, écrivez-vous, c’est que vous ne pouvez plus vous taire,  « les chrétiens étant désorientés », ce sont vos mots. Faites-vous là allusion au récent scandale qui a touché l’Église ?

    Je ne fais pas uniquement référence à ce scandale. Nous vivons une grande crise depuis plusieurs années. Je me rappelle qu’en 2016, juste avant son élection au siège Saint-Pierre, Benoit XVI disait que l’occident traversait une crise qui ne s’est jamais vérifiée dans l’Histoire du monde. Voyez-vous comment la famille est détruite ? Comment le mariage est conçu d’une manière différente de ce que nous avons toujours connu ? Comment l’anthropologie est en grande crise ?

    Il y a bien sûr la crise économique, la crise politique et la crise des responsables, mais, on constate au niveau de l’Église une baisse énorme de la pratique religieuse. Les églises sont vides. L’enseignement de l’Église semble également très flou et confus. Beaucoup de gens sont désorientés et ne savent plus où aller. C’est cette réalité que j’ai décrite. Je n’invente rien. Je fais un constat le plus précis et le plus près possible de la vérité.

    Nous voyons bien que ce que je décris existe. Il y a une grande confusion et une grande incertitude. Les gens veulent surtout qu’on leur indique la route et qu’on leur enseigne la foi que nous avons toujours vécue. La foi et la parole de Dieu ne changent pas. Dieu est le même.

    Ce que dit ce livre est vraiment la réalité. Il s’agit de donner l’espérance, malgré cette crise, pour retrouver vie et confiance. Sur le plan humain, quelqu’un peut avoir une maladie grave, se soigner et retrouver la santé. Une autre personne peut aussi traverser une difficulté passagère, mais après des efforts et l’aide qu’elle reçoit, elle retrouve une certaine assurance.
    Il y a des périodes de désemparement, mais on peut quand même trouver une espérance. C’est ce que j’essaie de dire dans ce livre.

    Vos propos semblent viser à réveiller un occident en perdition. Il est à rebours du discours habituel sur le sujet. Dans votre livre Dieu ou rien, vous rendez hommage, je cite « aux beaux fruits de la colonisation occidentale, aux missionnaires de France qui vous apportent le vrai Dieu ». Aujourd’hui, en somme, le missionnaire c’est vous et la terre de mission, c’est la France. Diriez-vous que l’occident a oublié ses racines et a dilapidé son héritage ?

    Je crois que nous devons être vrais. J’ai tout reçu de l’occident. J’ai reçu ma formation et ma foi. On a l’impression aujourd’hui que l’occident renie ses origines, son histoire et ses racines. Il me semble que nous vivons comme si nous n’avions rien à voir avec le christianisme. Ce n’est pas vrai. Lorsqu’on ouvre les yeux, on voit bien l’architecture, la musique, la littérature et que tout est chrétien. Je ne vois pas pourquoi on peut nier ce qui est. Nier ce qui est, c’est se mentir à soi-même.

    Je pense que l’occident est en péril s’il renie ses racines chrétiennes. C’est comme un grand fleuve, il a beau être immense et majestueux, s’il perd sa source, il n’est plus alimenté et se dessèche au bout d’un certain temps. C’est comme un arbre qui n’a plus de racines, il meurt.
    Un occident sans racines chrétiennes est un occident menacé de mort et de disparition. Il s’est fait envahir par d’autres cultures qui, elles, ne renoncent pas à leur histoire et combattent pour montrer qu’elles ont une culture à proposer. D’autres cultures envahissent l’Europe, comme les cultures musulmane et bouddhiste.

    Il est important qu’il reprenne conscience que ses valeurs, belles, majestueuses et nobles se perdent.

    Je ne prétends pas être le missionnaire. Nous sommes tous, par le baptême, envoyés pour que faire connaître le Christ et l’évangile, et la réalité nouvelle qu’il nous propose. Aujourd’hui, les écritures nous disent encore « je fais un monde nouveau ». Ce monde nouveau est créé par le Christ lui-même.

    Je souhaite que ce livre puisse réveiller la conscience occidentale. Je crois que l’occident a une mission spéciale. Ce n’est pas pour rien que Dieu nous a communiqué la foi par l’occident. Ce que Dieu donne est permanent, c’est pour toujours et non pour un instant.

    L’occident a une mission universelle, à cause de sa culture, de sa foi, de ses racines et son lien personnel avec Dieu.

    Si l’occident perdait ses racines, il y aurait un bouleversement énorme et terrible dans le monde.

    J’espère que la lecture du livre Le soir approche et déjà le jour baisse sera un moyen pour réveiller la conscience occidentale, mais aussi notre conscience de chrétien.

    Vous vous inquiétez de la migration et de ses conséquences. Vous écrivez que le déracinement culturel et religieux des Africains projetés dans des pays occidentaux qui traversent eux-mêmes une crise sans précédent est un terreau mortifère. Quel est selon vous le regard chrétien à porter sur la migration ?

    Je crois que lorsqu’ils arrivent en occident, ils se rendent tout de suite compte que c’est un occident qui a perdu Dieu, qui est plongé dans le matérialisme, dans la négation de Dieu et qui ne voit que la technique et le bien être. Cela les désempare.

    Je connais l’Afrique et l’Asie. Ce sont des continents profondément attachés à Dieu et au transcendant. Arrivés ici, ils trouvent uniquement le matériel. Cela peut être une désorientation pour eux. Or, je pense que si vous les accueillez, ce n’est pas seulement pour leur donner du travail, un logis et de quoi vivre. Proposez-leur aussi ce qui fait votre richesse, sans forcer personne. La foi est un acte d’amour. On ne force pas quelqu’un à aimer. Proposez-leur votre richesse, votre foi chrétienne en laissant chacun sa liberté d’accepter ou de refuser.

    Je pense que là aussi, l’occident a une mission. Quand vous recevez quelqu’un, vous lui donnez le meilleur de vous-même. Le meilleur de vous-même est votre coeur. Si quelqu’un arrive dans votre maison, vous lui donnez une chambre et de la nourriture. Si cette personne voit que vous n’êtes pas content, triste ou pas heureux de le recevoir, alors, il ne va pas manger ce que vous lui donnez. Le meilleur de nous-même n’est pas ce que nous donnons matériellement, mais c’est notre cœur.

    Il faut que l’occident donne son cœur. Or, ce cœur, c’est votre foi, votre lien à Dieu, votre richesse ancestrale qui vous a fait naître et qui vous a façonnés. C’est le christianisme qui vous a façonnés. Donnez aux étrangers qui arrivent, c’est vraiment cela qui fait votre richesse.

    Vous venez dénoncer une vision irénique des autres religions, y compris de la part des catholiques. « Qui se lèvera pour annoncer la vraie foi aux musulmans ? » écrivez-vous. Faut-il y voir une mauvaise interprétation du dialogue inter-religieux ?

    Quand deux personnes se parlent, chacun s’affirme dans ce qu’il est profondément. Il n’y a pas de dialogue si moi je m’efface. Le vrai dialogue est lorsque chacun dit ce qu’il est, ce qui fait sa vie profonde et ce qui fait sa foi. Dialoguer n’est pas offusquer ou de ne pas froisser l’autre de cacher sa foi. Un dialogue, c’est véritablement aller vers la vérité ensemble. Si nous sommes vraiment sincères, nous allons aboutir à une vérité. Le dialogue est pour moi très important, parce que c’est une recherche de vérité. Nous cheminons ensemble pour voir la lumière. Une fois que nous avons vu la lumière, soit il faut fermer les yeux pour ne pas suivre la lumière, soit on dit ‘’ c’est ça la lumière’’. Si réellement, Jésus est vraiment la lumière, nous ne pouvons pas ne pas l’accepter ensemble. Si vraiment Jésus est le chemin, nous ne pouvons pas ne pas l’accepter. Si vraiment, il est la vie, nous ne pouvons pas ne pas l’accepter.

    Le dialogue, c’est marcher ensemble dans la direction de la vérité, la trouver et l’accepter.

    Vous portez un jugement très sévère sur la mondialisation. Vous dites qu’elle est contraire au projet divin. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

    Vous et moi sommes différents. Cette différence est une grande richesse. C’est comme dans un jardin, vous voyez des fleurs jaunes et vertes. Cet ensemble fait une beauté extraordinaire. La globalisation voudrait supprimer toutes les différences linguistiques, raciales et frontalières. Je ne sais pas où nous allons aboutir.

    Je pense que s’il n’y a pas de discernement et de sagesse, la globalisation constitue un grand danger pour la valorisation de chaque culture et de chaque peuple. Chacun de nous a une histoire, une culture et une richesse qu’il apporte aux autres. Alors, niveler toutes les cultures et tous les peuples pour n’en faire qu’un est pour moi, un appauvrissement.

    La mondialisation va contre le désir de Dieu qui a voulu nous créer différents pour nous enrichir mutuellement. Aujourd’hui, on a presque l’impression qu’il y a une américanisation, une européisation. Tout le monde doit être européen. La vision du monde, de l’économie et de l’homme doit être européenne. C’est un appauvrissement. Les Asiatiques ont une vision belle et approfondie.

    Je ne suis pas contre la mondialisation. Plus on est ensemble, plus on est puissant, plus on peut faire de belles choses, sans pour autant supprimer les personnalités et les spécificités de chaque peuple. C’est cela que je dénonce. Que les Français soient français, que les Polonais soient polonais et que les Allemands soient allemands, quitte à coopérer ensemble.

    Parmi les maux qui touchent les catholiques, vous évoquez le relativisme ambiant, la défaillance de la catéchèse et l’absence de prière… est-ce aux clercs que vous vous adressez ?

    J’attribue la responsabilité de la baisse de la foi et de la pratique, et d’un certain manque de connaissance de la religion et de la doctrine aux prêtres. C’est leur métier. Ils sont envoyés pour enseigner. Le Christ a dit « allez enseigner toutes les nations ».

    Si nous n’enseignons plus la doctrine, nous appauvrissons les chrétiens qui ne savent plus lire. Si le prêtre est tout le temps en train de s’agiter, il n’a pas le temps de prier. On va imiter sa façon de faire. Notre responsabilité est énorme. Nous devons être les modèles du troupeau, des modèles de prière et de vie morale. Je ne dis pas que tout vient du clergé, mais vous voyez quand même qu’il y a aujourd’hui des accusations horribles sur le clergé, contre les cardinaux et les évêques. Tout n’est peut-être pas vrai, mais même si c’était un seul prêtre qui faisait des choses comme celles-là, il pourrait décourager beaucoup de laïcs.

    Beaucoup diront que la prière n’est peut-être pas essentielle. C’est pourtant l’activité essentielle. C’est ce qu’on voit qui est essentiel.

    J’ai tendance à parler longuement, mais si vous prêchez 5 ou 10 min une fois par semaine, vous affamez les gens. Chacun de nous mange régulièrement pour maintenir sa santé. Si on donne une homélie de 10 min chaque dimanche, il n’y a aucune nourriture dedans. Il y a donc une responsabilité que j’attribue aux prêtres. Ils doivent prendre au sérieux cette mission d’enseigner, de sanctifier le peuple de Dieu et de le gouverner. Gouverner ne veut pas dire d’imposer des choses, mais plutôt d’orienter et de faire avancer vers Dieu pour une meilleure connaissance de lui.

    J’attribue aussi cette responsabilité aux familles. Les familles ne connaissent pas Dieu, elles ne prient pas souvent et n’amènent pas les enfants à l’église. Ils ne savent pas quoi croire, ils ne savent pas ce qu’est la foi.

    Nous avons tous une responsabilité dans ce que nous vivons aujourd’hui, soit au niveau de la baisse et de la pratique de la foi, soit de l’engagement missionnaire. Nous sommes tous appelés à enseigner, à sanctifier et à orienter les personnes vers Dieu.

    Vous parlez de décadence et évoquez la chute de l’Empire romain dans ce livre, comme s’il y avait une analogie. Votre titre laisse supposer qu’il est presque trop tard.
    Que diriez-vous à ceux qui pourraient désespérer ?

    Le titre du livre est un passage de l’évangile de Saint-Luc. La situation que nous vivons est celle que les premiers chrétiens et les premiers disciples de Jésus ont vécu. Jésus est mort et enterré et ils sont tous découragés.

    Chacun rentrait chez soi et voilà que Jésus les rejoint en leur demandant pourquoi ils sont tristes. Ils lui répondent « vous ne savez pa

  • Washington : mutation du Pentagone, pouvoir réel

    Par  Xavier Raufer 

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    La myope « société de l'information » se vante d'accéder au savoir suprême par l' « intelligence artificielle », mais dans les faits, réagit plutôt comme ces requins qui perçoivent juste ce qui s'agite et saigne.

    Ainsi, les médias voient-ils Washington comme le lieu d'une simple bagarre de chiffonniers entre Donald Trump et la nomenklatura locale, quand, dans le silence de l'Amérique profonde, le contrôle du pouvoir réel connaît d'inquiétantes péripéties.

    Voici ce qui perturbe désormais les experts de Washington : à l'anomie et au narcissisme de la population, répond la militarisation, la prussianisation du sommet, au classique sens du terme : le Pentagone (ministère de la Défense) contrôle en fait la politique étrangère du pays, naguère dirigée par le State Department, ministère oblitéré par le président Trump.

    architecture-building-monument-america-landmark-facade-1108837-pxhere.com_-e1519899073228.jpgUn Pentagone qui, en outre - toujours en silence et dans l'ombre - mute désormais en tout autre chose qu'un simple « complexe militaro-industriel » :  - la « guerre des drones » menée sous les présidents Obama et Trump, - la fusion avec les industries de défense (Boeing, General Atomics, Lockheed Martin, Northrop Grumman, etc.) et du savoir (son armée de «consultants»), - l'addition au tout de la proliférante communauté du renseignement,  font désormais du Pentagone un immense « complexe de la guerre perpétuelle ».  Or, fait inouï dans l'histoire, les décisions prises par ce complexe dépendent désormais autant des actionnaires de l'occulte partenariat-public-privé, Pentagone-armement-consultants, que de l'intérêt public de la nation américaine.

    160223_aila.jpgCe méga-Pentagone est-il cependant efficace, d'abord dans cette « Guerre à la Terreur » qu'il mène inlassablement dans le monde depuis le président Bush ? Pas vraiment. Une crédible étude (du Center for Strategic and International Studies) montre qu'à garder son chiffrage minimal, le monde compte fin 2018 trois fois plus de terroristes djihadistes (±100 000) qu'en 2001, lors des attentats du 11 septembre (±37 000). Ce piètre résultat a coûté à Washington $ 5 900 milliards. Et même si la guerre s'achevait aujourd'hui, resterait pour 2019-2023, une facture de 808 milliards de dollars de dépenses induites. L'Amérique profonde, Donald Trump, voient l'aspect intenable de cette fuite dans la guerre perpétuelle ; la Chine et la Russie espérant le crash d'une Amérique déchirée et ruinée. Mais face à l'écrasante puissance du néo-Pentagone, comment reprendre la main ?  

    Xavier Raufer 
    Docteur en géopolitique et criminologue.
    Il enseigne dans les universités Panthéon-Assas (Paris II), George Mason (Washington DC) et Université de Sciences politiques et de droit (Pékin) 
  • Patrimoine cinématographique • Indochine

     

    Par Pierre Builly  

    Indochine de Régis Wargnier (1992)

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpg

    Vers l'Orient compliqué  

    C'est très curieux, cette carrière de Régis Wargnier, dont le troisième film, précisément Indochine, en 1992, fut un grand succès public et critique (Oscar du meilleur film étranger, cinq Césars), qui réalisa ensuite, en 1999, un très intéressant Est-Ouest, avec Sandrine Bonnaire et Oleg Menchikov, à nouveau renommé pour l'Oscar, mais qui, depuis lors, n'a plus tourné grand chose... ou, en tout cas plus avec la même réussite.

    Indochine, qui réunit une très belle distribution et de gros moyens est un livre d'images un peu trop décoratif pour être pleinement convaincant et on a même souvent l'impression que Wargnier, grisé par la largesse de la production, se fait plaisir, dans la sorte de concours d'élégance qu'il présente.

    1.jpgPour les actrices (Catherine Deneuve semble constamment sortie d'une revue de mode 1935 et Dominique Blanc ne lui cède presque en rien là-dessus ; et les actrices vietnamiennes de l'aristocratie sont également sublimement vêtues), mais aussi pour les acteurs : les marins semblent continuellement porter leur tenue de parade et les civils sont habillés d'alpaga et de lin des meilleurs faiseurs. Je veux bien que la vie aux colonies ait amené, dans les grandes villes, à singer de façon presque caricaturale les habitudes et comportements parisiens, mais tout de même...

    film-indochine-vietnam.jpgLe récit, d'un manichéisme un peu primaire (les Vietnamiens sont animés de nobles sentiments, les Français sont d'affreux exploiteurs), est d'un romantisme échevelé. Comme il s'étend sur 2h40, il n'est pas dénué de poncifs sentimentaux et de ces improbables hasards qui sont le ressort éternel des mélodrames (le bel officier intransigeant Jean-Baptiste/Vincent Pérez aimé à la fois par Éliane/Catherine Deneuve et sa fille adoptive Camille/Linh Dan Pham ; et, d'ailleurs, le hasard - sanglant - qui,  met en présence Jean-Baptiste et Camille) ; c'est plutôt bien fait et, grâce à la magnificence des décors, on se laisse sans difficulté porter par l'histoire, mais les personnages n'ont pas assez de substance, ni d'épaisseur pour attacher vraiment.

    88_image1_big.jpgÀ l'exception notable, très notable de Jean Yanne qui interprète le rôle de Guy Asselin, directeur subtil de la sûreté coloniale et amoureux perpétuel sans espérance de la riche propriétaire Éliane/Deneuve. Brutal, cynique, autoritaire, il est le seul, dirait-on à se rendre compte de ce qui se passe et à essayer de retarder l'inéluctable, c'est-à-dire la fin de l'influence française dans ces terres incertaines et étranges de l'autre côté du monde. Mais a-t-on déjà vu Jean Yanne médiocre, même lorsqu'il interprétait des rôles moins denses ?

    Que dire d'autre ? Que la baie d'Along est extrêmement photogénique et que la pluie chaude et la touffeur du brouillard, la fumée des bâtonnets d'encens et les boules d'opium qui grésillent sur les pipes des fumeries sont des avantages esthétiques certains. Mais insuffisants. ?   ■

    indochine-blu-ray-de-regis-wargnier-1084506378_L.jpg

    DVD autour de 13 €     

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Patrimoine cinématographique.
  • Royauté & Légitimité • Actualité du prince Charles-Philippe d’Orléans, duc d'Anjou

    Le prince Charles-Philippe d’Orléans a rencontré le Chef Raoni

    charles-philippe-et-chef-raoni.pngCe vendredi [17 mai], le prince Charles-Philippe d’Orléans, duc d’Anjou, était à Bruxelles pour rencontrer le chef indigène brésilien Raoni. Le chef  Raoni vient d’entamer une tournée de trois semaines en Europe pour alerter sur la déforestation de l’Amazonie et tenter de collecter un million d’euros pour la protection de la réserve de Xingu, foyer de plusieurs communautés autochtones du Brésil, face aux menaces que font peser sur elle les exploitations forestières et les industries agroalimentaires.

    Le prince a commenté cette rencontre en ces termes :

    « Mon ancêtre, Dom Pedro II le Magnanime, était le dernier monarque de l’empire du Brésil, régnant depuis plus de 58 ans. Il était un grand protecteur de la forêt amazonienne. Aujourd’hui, j’ai eu le grand plaisir de rencontrer et de dialoguer avec le chef Raoni, symbole vivant de la lutte pour la préservation de la forêt amazonienne et de sa culture autochtone. »

    Le duc d’Anjou, est aujourd’hui un prince très engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique et toutes les questions environnementales. Depuis 2017, Il est très actif dans ce domaine, notamment  dans le cadre de la Fondation Prince-Albert-II-de-Monaco.

    Source La Couronne

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgA propos du titre de duc d'Anjou

    Le titre de duc d'Anjou est porté par le prince Charles Philippe d'Orléans, cousin du prince Jean, comte de Paris.

    Ce titre, si éminemment français, ne peut revenir qu'à un prince de la Famille de France. La décision de l'attribuer est du seul ressort du Chef de la Maison de France.

    Il ne peut être porté par un prince appartenant à une branche étrangère ou devenue étrangère du fait de l'Histoire. 

    C'est donc à tort qu'on l'attribue parfois au prince Louis-Alphonse de Bourbon, de la branche des Bourbons d'Espagne qui ont cessé tout naturellement de porter des titres français à partir de leur accession au trône d'Espagne, il y a trois siècles.

    Ceux qui attribuent le titre de duc d'Anjou à Louis-Alphonse de Bourbon ou relaient cette attribution ne sont simplement pas des nôtres.

    Au moment où le nouveau comte de Paris inaugure brillamment la charge de Chef de la Maison de France qui vient de lui échoir, notre engagement dynastique envers les Princes de France demeure sans détour ni ambiguïté. lafautearousseau 

  • Société & Nation • Un moment de communion nationale

    par Gérard Leclerc

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    « Saisissons au moins la grâce de ces instants exceptionnels où nous honorons ce qu’il y a de meilleur chez nous. »

    En évoquant hier les multiples violences qui nous assaillent, aussi bien à l’extérieur de notre pays qu’à l’intérieur, sans oublier les causes morales qui peuvent nous diviser profondément, on pouvait s’interroger sur la possibilité d’une paix durable entre citoyens. À l’horizon, nous sommes menacés par d’autres nuages noirs, annonciateurs de nouveaux orages. Je mentionnais rapidement, trop rapidement, la question de l’euthanasie, dont l’affaire Vincent Lambert constitue une illustration. La lecture de l’essai de Natalia Trouiller, intitulé Sortir ! [1] m’a personnellement beaucoup frappé par son insistance sur le sujet. Les chrétiens doivent s’emparer au plus vite de la fin de vie, car le tournant de civilisation qui s’annonce, déjà anticipé dans plusieurs pays d’Europe, implique un déni anthropologique radical, en ce qui concerne notre corps et notre rapport à la mort. Nous serons obligés de revenir très vite sur ces enjeux de fond.

    Mais alors sommes-nous condamnés à nous opposer interminablement dans des combats entamant toute possibilité d’unité dans l’accord des esprits et des cœurs ? N’est-ce pas la règle cruelle de l’histoire ? Les générations qui nous ont précédés ont sans doute connu pire que nous. Dans mon enfance, j’ai entendu les récits d’anciens de la Première Guerre mondiale. C’était effroyable. Pourtant, c’étaient de véritable héros, qui se retrouvaient devant nos monuments aux morts. Des héros qui n’avaient eu d’autres tâches que de tuer l’ennemi avant que l’ennemi prenne les devants pour les tuer.

    Pourtant, il existe des moments de communion nationale, car la nation constitue un espace de solidarité large, au-delà de nos querelles. Je pense à l’émotion unanime qui a soulevé le pays le soir de l’incendie de Notre-Dame. Quelque chose alors a jailli comme une reconnaissance d’appartenance commune. Y avait-il un sentiment de cet ordre hier, au moment où l’on accueillait dans la cour des Invalides les cercueils de nos deux héros nationaux, Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, morts pour délivrer des otages aux mains de l’ennemi djihadiste ? Toute la France était là représentée et communiait dans la reconnaissance de ces vies offertes. Cela avait déjà été le cas avec le colonel Beltrame. Saisissons au moins la grâce de ces instants exceptionnels où nous honorons ce qu’il y a de meilleur chez nous.  ■ 

    [1Natalia Trouiller, Sortir ! Manifeste à l’usage des premiers chrétiens, Éditions Première Partie, 192 p., 17 €.

    Gérard Leclerc
  • Livres • Savoir pour prévoir afin de pourvoir

     

    Par Hilaire de Crémiers 

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    Christian Vanneste n’est pas un homme politique ordinaire.

    Ce qui caractérise le milieu, c’est son inculture. Ces gens-là ne savent rien ni du passé ni du présent ni des vraies questions qui se posent aujourd’hui à la société française. Quand ils prétendent savoir et détenir les diplômes qui le prouveraient, ils récitent les poncifs qui sont d’obligation, scolaire, universitaire, politicienne. Leurs discours convergent tous dans le même sens de la parfaite nullité.

    Christian Vanneste a réfléchi par lui-même ; il a lu, appris, philosophé ; il a mis en perspective l’histoire et resitué la France dans son drame politique, philosophique et même littéraire. Rien ne lui échappe de Descartes à Rousseau, de Pascal à Bergson, de Kant qui reste encore le philosophe de la modernité et de la république, à tous les faux esprits qui après 68 ont régenté l’intelligence française et contre qui se rebellent heureusement aujourd’hui tout ce qui a encore l’audace de tout simplement penser.

    Il en est de même de la politique : il sait que la France n’est pas née en 1789. L’individualisme qui a régi les rapports sociaux, a sa source dans une fausse conception du contrat social.

    La France dans la mesure où elle s’est conçue comme nation, a su dépasser cet individualisme. L’esprit social, le désir se servir retissaient le lien qui unissait les Français à chaque génération. De Péguy à Barrès, la France était chantée : le « moi » barrésien s’inscrivait dans l’énergie nationale.

    Le drame vient de ce qu’il n’y a plus de résistance, ni même d’esprit de résistance, sauf chez quelques-uns qui n’ont pas accès au pouvoir sous quelques mode que ce soit. Vanneste en sait quelque chose. Reste un rayonnement culturel qui flamboie encore. Tel un Philippe de Villiers au Puy-du-Fou, tel lui-même, Christian Vanneste, qui est l’un des rares à pouvoir dire, écrire, décrire un tableau synthétique de notre décadence actuelle, en dénoncer les causes, en annoncer les conséquences. C‘est devant nous, inéluctable. Car plus la société française s’effrite, se dilue, s’autodétruit, plus les communautarismes apparaissent, se développent et font la loi. Les groupes singuliers qui se présentent comme minoritaires et persécutés, revendiquent et, peu à peu, s’arrogeant la loi, la pratique de la loi et de la justice, imposent leurs usages et leurs visées dominatrices ; c’est le processus de victimisation en vue de la prise de pouvoir. Seulement, dans ce communautarisme triomphant, règne l’islam et, derrière l’islam, avance l’islamisme. La France s’est désarmée ; elle est en danger de mort. Toute personne intelligente le comprend parfaitement. Reste à savoir s’il est encore une volonté pour la sauver : SOS France ! L’identité, c’est perdurer dans l’être. Sinon, c’est la mort.

    C’est possible, encore, mais il faut une lucidité politique qui n’est pas encore de règle ni de mise aujourd’hui. Philippe de Villiers dans sa préface adoube le chevalier Vanneste : il est toujours utile de se battre et de savoir se battre.  

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    L’identité ou la mort, Christian Vanneste, préface de Philippe de Villiers, Editions Apopsix, 236 p, 20 € 

    Hilaire de Crémiers

  • Retour sur les aveux de Cesare Battisti avec Zemmour ...

      

    thUKZO41O8.jpglafautearousseau a déjà traité - deux fois - de cette conjonction funeste pour la gauche française et au-delà qu'évoque ici Éric Zemmour. À sa manière, intelligente et drôle. (Figaro Magazine du 29.03)LFAR

     

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    « ENTRE TRUMP ET BATTISTI, RUDE SEMAINE POUR LE "CAMP DU BIEN" »

    Il y a des jours comme ça où rien ne va. Où, comme disait Jacques Chirac avec sa gouaille légendaire, « les merdes volent en escadrille ».

    Le « camp du bien » a vécu en ce début de semaine ce genre de situation. En quelques heures, nos progressistes si sûrs de leurs certitudes morales ont appris coup sur coup que Cesare Battisti reconnaissait avoir commis les quatre crimes que la justice italienne lui reprochait depuis des décennies et que le président Trump était lavé par le procureur Mueller de tout soupçon de collusion avec la Russie pendant la campagne présidentielle. Apparemment, ces deux événements n'ont aucun rapport entre eux. Et pourtant...

    Battisti fut l'idole de l'extrême gauche des années 1970. Son appartenance aux Brigades rouges lui garantissait une aura romantique auprès des milieux germanopratins qui souffraient sans doute en secret de ne pas avoir osé franchir le Rubicon de la révolution. Ces milieux de gauche l'ont protégé tant qu'ils ont pu, n'hésitant pas à accuser la justice italienne des pires maux. Pour Trump, c'est la même histoire avec les mêmes acteurs, un peu vieillis, mais à l'envers. Pour la gauche française, Battisti était innocent par essence ; et Trump, coupable par nature. S'il avait battu Hillary Clinton, ce ne pouvait être que parce qu'il avait triché. Sa complicité avec l'horrible Poutine allait de soi pour ces esprits obsédés par les dictateurs. Qui se ressemble s'assemble.

    Il est curieux de voir ces esprits qui refusent tout essentialisme, qui refusent tout déterminisme naturel, même la division des sexes, qui dénoncent à tout bout de champ tout préjugé, surtout s'il est national ou «genre », comme ils disent dans leur jargon, y tomber quand ça les arrange. Battisti était dans le camp du bien ; Trump est dans le camp du mal. Cette vision vertueuse, moralisatrice de la politique tue tout débat, et sape les fondements de toute société démocratique.

    7789790241_donald-trump-en-conference-de-presse-a-la-trump-tower-new-york-le-15-aout-2017.jpgLa parole de Battisti ne pouvait être qu'authentique car il était du bon côté de la barrière ; celle de Trump ne pouvait être que mensongère puisqu'il était du mauvais côté. Depuis le jour même de son élection, les ennemis du président américain ont juré d'avoir sa peau et de l'abattre par une procédure d'impeachment. Non que le Donald soit un être pur et angélique : son passé de promoteur immobilier dans les eaux fétides de New York ne plaide pas en faveur de sa blanche hermine. Mais ce n'est pas le sujet : Trump serait illégitime par nature parce qu'il incarne l'électorat des «petits Blancs, des déplorables », pour reprendre les mots d'Hillary Clinton, tous ceux à propos desquels Bernard-Henri Lévy, en France, estime qu'il ne faudrait pas tenir compte de leur vote. De ses électeurs, Trump a en effet dit : « Ils sont comme moi, seulement ils sont pauvres. » Jamais la bourgeoisie de gauche américaine et française ne lui pardonnera d'avoir défendu et séduit ces « petits Blancs » qu'elle méprise et déteste.  

    Eric Zemmour

    À lire aussi dans lafautearousseau ...

    TRUMP ET BATTISTI, MÊME COMBAT ? [En 2 mots]
    Les aveux de Cesare Battisti [Gérard Leclerc]
  • Société & Culture • Mathieu Bock-Côté dans Le Journal de Montréal : Éloge de la gouaille !

    Par Mathieu Bock-Côté 

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    Cette tribune de Mathieu Bock-Côté - de celles que nous reprenons souvent pour leur pertinence - est parue dans le Journal de Montréal du 27 avril. Qu'on le lise ! Tout simplement. LFAR  

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    « Il incarnait un homme ne doutant pas d’être un homme » 

    Jean-Pierre Marielle est mort cette semaine.

    Pour les plus jeunes, ce nom ne veut probablement rien dire. Hélas ! Mais pour ceux qui se souviennent d’un temps où les Québécois s’intéressaient autant à ce qui passait en France qu’aux États-Unis, c’est autre chose. Avec Jean Rochefort et Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle incarnait de la plus belle manière le style français. On se souvient ainsi du film Les Grands Ducs. On pourrait en nommer d’autres.

    Marielle

    Le cinéma de l’époque permettait d’accéder à la part la plus vivante de la culture française. Avec sa voix inoubliable, Marielle­­­ a lancé quelques-unes des grandes répliques qui ont fait l’histoire du cinéma français. En fait, il représentait un monde d’avant le puritanisme qui rend fou. Il incarnait un homme ne doutant pas d’être un homme, et ne doutant pas non plus de son amour des femmes. Il incarnait, autrement dit, une certaine manière d’être français, qui peut nous sembler incompréhensible à notre époque où progresse une forme d’uniformité culturelle déprimante, où tout le monde doit ressembler à tout le monde. Une manière joyeuse et râleuse, gouailleuse et querelleuse. Une manière qui donne du sel à l’existence­­­ !

    Apparemment, il faudrait aimer notre monde fade, tiède et beige, où les discussions des uns et des autres semblent de plus en plus préformatées. Même la langue populaire­­­ se moule de plus en plus sur la langue publicitaire.

    Mais qui se tourne vers le cinéma de Jean-Pierre Marielle découvre un type d’humanité d’avant le conformisme mondialisé, qui assèche la vie. Un tel acteur serait-il même possible aujourd’hui ?

    France

    En fait, encore une fois, devant l’impérialisme médiatique américain, le détour par le cinéma français des belles années nous permet de découvrir un univers avec lequel nous ne sommes plus familiers : celui de la liberté.

    On pourrait aussi parler plus simplement du détour par la France. ■ 

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).   
  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

     

    Aujourd'hui : 26. Un Empire colonial francais ? Bismarck est "pour"...

    Un Empire colonial francais ? Bismarck est "pour".

    De "L'Histoire de trois générations", pages 206/207 :



    "...Aux hommes prudents qui dirigeaient la République et qui continuaient la pensée de Thiers, Bismarck avait montré la voie. Bientôt Jules Grévy fut élu à la Présidence. Toute une politique y entrait avec lui, et elle consistait à chercher des dérivatifs à l'idée de revanche, à ne plus "s'hypnotiser sur la trouée des Vosges". Le monde est vaste, avait suggéré Bismarck. En Afrique, en Asie, l'Allemagne vous donne carte blanche. Il calculait qu'il aurait les mains libres en Europe, que l'humeur inquiète des Français serait employée au loin, leur créerait des embarras, si même elle ne les mettait pas en conflit avec l'Angleterre. 
    Et, de leur côté, plusieurs chefs républicains trouvaient l'offre séduisante. L'expansion coloniale, la constitution d'un vaste domaine africain et asiatique, ne serait-ce pas une compensation honorable au Traité de Francfort ? 
    Il ne suffisait pas d'être résolu à éviter les complications européennes ni de rassurer l'Allemagne sur les intentions du régime. Il fallait encore donner des satisfactions à l'amour-propre national, un emploi aux activités, ouvrir des perspectives aux esprits. Une nation comme la nation française ne peut pas vivre dans l'immobilité. Il semblait à Jules Ferry que la politique de l'expansion coloniale fût propre à concilier tout..." 



    Illustration : l'Empire français en 1945. Si, individuellement, les Français peuvent être légitimement fiers de ce qu'ils ont fait en Afrique et en Asie, où ils ont - de fait - éduqué, soigné, nourri, développé des populations à qui ils ont apporté prospérité et progrès en tous domaines, il n'en demeure pas moins que l'aventure coloniale a été infiniment plus profitable aux peuples de l'Empire qu'à la France. 
    Et que, conformément à l'intuition de Bismarck, la France a dépensé au loin une quantité considérable d'énergies, qui ont été détournées de l'objectif premier : son propre développement, et son achèvement territorial du côté du Rhin...

     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)