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  • A propos de la Turquie, ”ILS” disaient... Une analyse remarquée d'Eric Zemmour*

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    "ILS disaient" : la Turquie a vocation naturelle à entrer dans l'Union européenne.
    ILS disaient : la Turquie a occupé une partie importante des Balkans ; ne disait-on pas jadis : "l'Empire ottoman est l'homme malade de l'Europe".
    ILS disaient : la Turquie est un membre indiscutable de l'OTAN et un allié loyal de l'Occident.
    ILS disaient : le chef d'Etat turc, Erdogan, est un "islamiste modéré". Il doit être donné en exemple aux islamistes tunisiens et égyptiens ; il prouve que l'islam est compatible avec la démocratie.
    ILS disaient : la Turquie a des frontières communes avec l'Irak, la Syrie, ce qui permettra à l'Europe d'étendre jusqu'aux confins du Moyen-Orient son oeuvre de paix.
    ILS disaient : la Turquie atteindra bientôt les 100 millions d'habitants, qui seront un formidable marché pour les produits de nos entreprises.
    ILS s'appelaient Jacques Chirac, Alain Juppé, Dominique de Villepin, Dominique Strauss-Kahn, Pierre Moscovici, Laurent Fabius, François Hollande, … etc. Nicolas Sarkozy avait même supprimé le verrou du referendum prévu pour l'entrée de la Turquie dans l'Europe, alors même qu'il s'y était déclaré hostile…
    ILS traitaient d'islamophobes ceux qui osaient contester qu'un pays de 100 millions de musulmans puisse pénétrer dans une Europe aux racines chrétiennes.
    ILS traitaient d'imbéciles ceux qui rappelaient que faire de la Turquie un pays européen, c'était comme si la France avait été un pays africain parce qu'elle avait conquis l'Algérie.
    ILS traitaient d'illetrés économiques ceux qui se méfiaient de l'ouverture des marches. Et d'ignorants, ceux qui demeuraient dubitatifs face à l'oxymore "islamiste modéré" ?
     
    Depuis lors, la Turquie a emprisonné des centaines de journalistes et d'esprits rebelles. Erdogan a accentué l'islamisation du pays, en submergeant les derniers réduits cosmopolites des grandes villes comme Istanbul, par une immigration des paysans fort pieux d'Anatolie. La Turquie a rallié la coalition occidentale contre l'Etat islamique, alors qu'elle est, avec l'Arabie saoudite, son allié le plus important, laissant passer par sa frontière armes et hommes venus combattre de toute l'Europe, comme de nouvelles Brigades internationales. Erdogan laisse massacrer les Kurdes dans Kobané assiégée, comme en 1944 les Soviétiques étaient restés l'arme au pied devant Varsovie, pendant que les troupes allemandes décimaient les résistants polonais.
    Erdogan tombe le masque : il est avant tout un Sunnite qui combat les chiites ; un patriote turc qui ne laissera jamais les Kurdes avoir leur Etat ; un islamiste qui lui aussi rêve de restaurer le califat islamique.
     
    Depuis, ILS se taisent. ILS se font discrets. ILS rasent les murs. u


    * Source : Le Figaro Magazine, 17 octobre 2014

  • 28 septembre 1914 ... L'Histoire n'admirera ni la France républicaine ni l'Angleterre libérale

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    Tous ceux qui reviennent de là-bas (dire que nous considérons comme un très beau résultat et même comme un succès que la bataille ait lieu non sur la Marne mais sur l'Aisne !), tous ceux qui reviennent des lieux terribles où règne la mort, disent que tous ceux qui tombent prononcent le même mot : "Maman !".

    Pour celui qui découvre les ensembles de l'Histoire, une grande voix dominant le champ de bataille répond à ce cri des jeunes soldats qui meurent par cette clameur d'Apocalypse : "Ce sont les erreurs de vos pères que vous payez." 

    Je crois de moins en moins que la postérité puisse admirer l'histoire du peuple français, qui, après avoir travaillé deux cents ans à détruire l'Allemagne, l'a reformée de ses propres mains, et qui a vécu quarante ans à côté d'une formidable puissance militaire sans se protéger contre l'agression. Il y a six mois, l'Allemagne ayant porté son armée de première ligne à 900.000 hommes et prélevé sur sa population une contribution de guerre d'un milliard de marks, il y avait une immense majorité de Français qui croyaient que c'était pour rien, pour le plaisir, que l'Allemagne s'armait jusqu'aux dents. Quand on disait aux habitants de la vallée de l'Aisne et de la vallée de l'Oise que l'envahisseur guettait leurs villes, ils riaient comme d'une bonne plaisanterie. L'Angleterre de Léon Daudet leur faisait l'effet d'un livre très exagéré, écrit par un illuminé... C'est ainsi que Lille, Maubeuge, La Fère, Reims etc., n'ont pas eu les fortifications qui eussent arrêté l'ennemi. C'est ainsi que l'insuffisance de notre grosse artillerie nous retient en ce moment devant les tranchées allemandes dans l'Aisne. Et pourtant, comme le dit le critique militaire du Berliner Tageblatt, "le dernier mot dans cette guerre appartient à l'artillerie".

    D'après le même, nos artilleurs sont excellents, notre tir parfait, notre canon de 75 hors de pair, mais l'artillerie lourde nous manque. Ce n'est pourtant pas faute qu'on l'ait dit, qu'on l'ait écrit...

    Je ne crois pas non plus que la postérité admire la politique de l'Angleterre élective et parlementaire depuis 1870. Après avoir laissé se faire l'Empire allemand, elle l'a laissé grandir, elle l'a laissé devenir puissance maritime, puis elle s'est engagée dans une diplomatie qui devait la conduire un jour ou l'autre à un conflit avec l'Allemagne sans avoir une armée de terre suffisante, après avoir renoncé à l'effort qui, sur mer, par le principe du two powers standard, lui assurait la maîtrise absolue (1). 

    L'Histoire n'admirera ni la France républicaine ni l'Angleterre libérale. Et ces deux démocraties passeront pour des modèles d'imprévoyance et d'aveuglement. Telles qu'elles sont, avec leurs immenses ressources et le génie de leurs populations, il est scandaleux que la France et l'Angleterre soient tenus en échec par ceux que tout le monde appelle les "Barbares" germaniques.   u

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    1. La taille de la force navale anglaise devait être égale  à la somme des forces navales de ses deux rivaux immédiats.

  • L'Afrique Réelle n°122 - Février 2020, par Bernard Lugan

    Sommaire


    Dossier : La Turquie et l’Afrique
    - Turquie et Libye, 350 ans d’histoire commune
    - Le coup de force turc en Méditerranée

    Dossier : Qui étaient les anciens Egyptiens ?
    - Les anciens Egyptiens étaient-ils noirs de peau ?
    - L’Egypte et la Nubie
    - Les Anciens égyptiens étaient plus blancs de peau que les Egyptiens actuels qui ne sont pourtant pas des Noirs.

    AVT_Bernard-Lugan_2614.jpgEditorial de Bernard Lugan

    Libye : la solution n’est pas démocratique
     
    Les-uns après les autres, les sommets internationaux sur la Libye échouent à réparer les conséquences de l’injustifiable guerre faite au colonel Kadhafi.
    Ils échouent parce que, comme le disait Albert Einstein : « On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui l’a généré ». Or, la guerre contre le colonel Kadhafi fut officiellement déclenchée au nom de la démocratie et toutes les solutions proposées sont démocratiques ou d’ordre démocratique…
     
    De plus, comment prétendre mettre un terme au conflit quand :
    1) Les tribus, pourtant les seules vraies forces politiques du pays sont écartées, alors que la solution passe précisément par la reconstitution des alliances tribales[1] forgées par le colonel Kadhafi ? 
    2) Reconnu depuis le 14 septembre 2015 par le Conseil suprême des tribus comme son représentant légal, Seif al-Islam, le fils du colonel Kadhafi qui représente une des solutions, est systématiquement écarté par les Européens. Or, il est l’un des très rares leaders libyens en mesure de pouvoir faire cohabiter centre et périphérie, comme l’avait fait son père, en articulant les pouvoirs et la rente des hydrocarbures sur les réalités locales, avec un minimum de présence du pouvoir central.
     
    Le littoral urbanisé de Tripoli constitue un cas particulier. Ici, le pouvoir appartient aux milices dont seule une infime minorité se revendique de l’islam jihadiste. Nous sommes dans le monde des trafics qui permettent aux miliciens de faire vivre leurs familles. Or, ils auraient tout à perdre d’une victoire du général Haftar puisque ce dernier a promis de les mettre au pas. Voilà pourquoi ils soutiennent le pseudo-gouvernement de Tripoli, lui-même porté par la Turquie. 
    La situation en Tripolitaine est donc très claire : si le général Haftar ne réussit pas à s'y imposer militairement, Tripoli et les villes littorales demeureront donc au pouvoir des milices. 
    Pour espérer l’emporter le général Haftar devrait donc proposer à certains chefs miliciens une porte de sortie qui en ferait de futurs acteurs politiques dans les régions qu’ils contrôlent et dans lesquelles ils ont acquis une réelle légitimité. 
    Là est la seule solution qui pourrait les détacher de la Turquie. Le but  de cette dernière est de maintenir à Tripoli un pouvoir lui devant sa survie et lui permettant de justifier l’extension de ses eaux territoriales aux dépens de la Grèce et de Chypre. Ce thème est expliqué et cartographié à l’intérieur de la revue.
     
    [1] Pour tout ce qui concerne les tribus et leurs alliances, voir mon livre Histoire et géopolitique de la Libye des origines à nos jours.
  • Cette fois, la Turquie est en guerre contre la Syrie, par Antoine de Lacoste.

    Trente-trois militaires turcs ont été tués, jeudi 27 février, par un bombardement que la Turquie attribue à l’aviation syrienne, comme le rapporte Le Monde. C’est le gouverneur de la province turque d’Hatay qui en a fait l’annonce, ajoutant que plusieurs dizaines d’autres soldats avaient été blessés.

    antoine de lacoste.jpgLes combats ont, ces derniers jours, pris une ampleur inédite dans la province d’Idleb occupée par l’armée turque et plusieurs milices islamistes, certaines alliées à Ankara, d’autres non, comme le Front al-Nosra. L’armée syrienne a poursuivi sa progression dans le sud de la province, reprenant des dizaines de villages. Elle a, en revanche, subi un revers important en perdant la ville de Saraqueb. L’autoroute M5 reliant Damas à Alep est donc à nouveau coupée alors que sa reprise, après de durs combats, semblait solide.

    L’intervention turque a évidemment changé la donne et ce n’est plus seulement son artillerie qui est à la manœuvre contre l’armée syrienne, mais des fantassins qui appuient les assauts islamistes de reconquête des territoires perdus.

    Le problème, c’est qu’Ankara, tout en acheminant des renforts massifs vers Idleb, n’a jamais prévenu que ses soldats montaient à l’assaut parmi les milices islamistes. Le ministère de la Défense russe a indiqué, dans un communiqué, que si les Turcs avaient perdu 33 hommes, c’est parce qu’ils se trouvaient « parmi des unités combattantes de groupes terroristes ».
    La Turquie, dominée militairement car ne bénéficiant d’aucune couverture aérienne, a demandé à la communauté internationale que la province d’Idleb soit déclarée zone d’exclusion aérienne… Il faudra en convaincre Poutine !

    Plus sérieusement, Ankara menace l’Europe d’une nouvelle invasion migratoire. Certes, des centaines de milliers de civils fuient les combats et remontent vers la frontière turque, qui est d’ailleurs fermée. Mais faut-il rappeler que plusieurs milliards d’euros sont versés, chaque année, à la Turquie pour la gestion des immigrés syriens et éviter ainsi leur envoi vers l’Europe ? L’Europe avait cédé au chantage cynique du sultan qui prévient, maintenant, qu’il va peut-être de nouveau ouvrir les vannes.

    Les Américains se sont, bien sûr, empressés de soutenir leur allié de l’OTAN, ravis qu’il soit en train de se fâcher avec la Russie et l’invitant à voir « la Russie telle qu’elle est vraiment ». Un porte-parole du département d’État américain a déclaré, en outre : « Nous appelons à un arrêt immédiat de cette offensive odieuse du régime d’el-Assad, de la Russie et des forces soutenues par l’Iran. » Il est, en effet, odieux de vouloir reconquérir son territoire occupé par des terroristes islamistes et une puissance étrangère…

    Quoi qu’il en soit, ces 33 morts risquent de marquer un tournant périlleux. Erdoğan ne peut pas accepter des pertes aussi importantes sans réagir. Déjà, des journaux proches du pouvoir turc appellent à la vengeance.

    La tension est donc à son comble. La Turquie et la sont en guerre ouverte et l’escalade pourrait se poursuivre, surtout si l’OTAN s’en mêle.

  • L'Afrique Réelle n°123 - Février 2020, par Bernard Lugan.

    Sommaire


    Actualité
    - Algérie : et maintenant, la faillite
    - Sahara occidental : au cœur du contentieux algéro-marocain
    - Le pastoralisme nomade est-il condamné ?

    Dossier : L’Afrique n’est pas le continent souche de toute l’humanité 
    - L’histoire de nos origines, un enjeu idéologique
    - La chronologie classique
    - Les hominidés ne procèdent pas tous des primates africains
    - Hominisation : le foyer européen

    Bernard Lugan.jpgPour se survivre à lui-même, le «Système» algérien  fait du neuf avec du vieux. Propulsé au premier rang par feu le général Gaïd Salah, le président Abdelmadjid Tebboune fut en effet plus de dix fois ministre d’Abdelaziz Bouteflika dont il ne cesse désormais de dénoncer le bilan... 

    Revenons sur la carrière de ce cacique : de 1991 à 1992, il fut  ministre délégué chargé des Collectivité locales ; en 1999 il fut nommé ministre de la Communication et de la Culture et, ensuite, toujours en 1999, il fut de nouveau ministre délégué chargé des Collectivités locales. En 2001-2002 il fut ministre de l’habitat et de l’Urbanisme et en 2012 il fut une nouvelle fois en charge de ce ministère. De 2013 à 2016, par trois fois, il fut ministre de l’habitat, de l’Urbanisme et de la Ville dans les gouvernements Sellal II, III et IV. En 2017 le voilà ministre du Commerce et le 24 mai 2017 il fut nommé Premier ministre, charge qu’il occupa jusqu’au 15 août 2017.
     
    La mission qui lui a été confiée par les vrais maîtres de l’Algérie est de sauver le cœur nucléaire du «Système». 
    Il le fait en sacrifiant des lampistes, des individus et des clans jugés trop compromettants. Pendant ce temps, l’opacité demeure sur les colossaux détournements financiers de ces dernières décennies. Notamment sur l’ « évaporation » de 600 milliards de dollars rapportés par la vente des hydrocarbures entre 2000 et 2015… à l’époque où il était ministre d’Abdelaziz Bouteflika… et l’un de ses plus empressés courtisans. 
     
    Out of Africa ? Out of Europa ?
     
    Le dossier central de ce numéro est consacré à une question essentielle, celle de nos origines. Les découvertes qui s'additionnent prennent en effet le contre-pied du « paléontologiquement correct » qui, jusqu'à ces dernières années, imposait l'idée que l'Afrique est le continent souche de toute l'humanité. 
    Le nouveau paysage scientifique qui se dessine sous nos yeux est tout au contraire celui d’une hominisation multicentrique. 
    Dans ces conditions, l'Afrique serait le berceau des Africains, l'Asie celui des Asiatiques et l'Europe celui des Européens. Nous voilà donc de retour au point de départ… 
    Il ne restera bientôt plus qu'à reconnaître l'évidence, à savoir l'existence des grands ensembles ou «races» humaines qui semblent  procéder de « sapiensisations » locales. 
     
    Mais, plus encore, selon l’analyse génomique des populations, l’Homme moderne serait apparu et se serait propagé, non pas à partir de l’Afrique, mais de l’Eurasie. La colonisation-migration ne se serait donc pas faite dans le sens Afrique-Europe, mais dans le sens Europe-Afrique. Sale temps pour la doxa
  • Sanglante répression en Iran, par Antoine de Lacoste

    La République islamiste iranienne a franchi un nouveau pas dans l’interminable répression qu’elle inflige à la population. Tirs à balles réelles, manifestants violemment interpellés et passés à tabac, forces de l’ordre massivement présentes dans toutes les villes du pays, le tout sur fond d’Internet coupé. Pendant une semaine, du 15 au 22 novembre, le régime a frappé sans discontinuer les dizaines de milliers de manifestants (peut-être plus) qui ont pris tous les risques pour dire non au pouvoir et à son guide suprême, Ali Khamenei.

    antoine de lacoste.jpgC’est la hausse du prix de l’essence qui a mis le feu aux poudres : 50 % de hausse pour les 60 premiers litres mensuels, 300 % au-delà. Dans un contexte d’inflation galopante (plus de 40 %, en rythme annuel) et d’appauvrissement généralisé, la réaction populaire était prévisible. On peut, d’ailleurs, s’interroger sur le niveau d’anticipation du régime : a-t-il été surpris par l’ampleur des manifestations ou, au contraire, les a-t-il sciemment provoquées pour mieux réprimer et terroriser ?

    Depuis qu’Internet a été rouvert, ce qui signifie que les dirigeants iraniens se sentent à nouveau sûrs d’eux, témoignages et images affluent et en disent long sur la dureté de la répression. Amnesty International a parlé de « plus de 100 morts », puis de « près de 200 », mais sans plus de précisions. Il faut donc recourir aux témoignages individuels, tel ce médecin anonyme cité par Le Monde qui dit avoir reçu 6 corps sans vie dans son hôpital. Avec une nouveauté de taille : parmi ces 6 morts, un milicien du régime et un responsable des gardiens de la révolution, la force de frappe de la République islamiste. L’un tué par balle, l’autre au couteau. Les manifestants aussi semblent avoir franchi un nouveau pas…

    Certaines scènes sont, à cet égard, assez étonnantes : des commandos masqués et parfois armés ont, à plusieurs reprises, attaqué des banques ou des stations-service, n’hésitant pas à y mettre le feu. Provocations du pouvoir ou militarisation des contestataires les plus déterminés ? Il est évidemment impossible de trancher mais ces scènes sont tout à fait nouvelles.

    Pour bien comprendre ce qui se passe en Iran, il faut relier les événements récents à ceux d’Irak et du Liban. Là aussi, des manifestants ont remis en cause le régime : pacifiquement au Liban, plus violemment en Irak, où la répression est très dure : plus de 350 morts en quelques semaines. Le point commun avec l’Iran, c’est le rejet, par les chiites eux-mêmes, de la mainmise des milices chiites pro-Téhéran sur l’Irak. Au Liban, la contestation est plus globale : c’est l’incurie de l’État qui est d’abord visée. Mais, là aussi, ce sont les milices chiites (Hezbollah et Amal) qui ont attaqué les manifestants et ne veulent rien changer.

    Au fond, c’est tout l’axe chiite est-ouest du Moyen-Orient qui est en ébullition.

    Tout cela doit réjouir Donald Trump, qui peut penser que sa stratégie de « pression maximale » commence à payer. Rien n’est moins sûr : le régime des mollahs dispose d’un appareil policier redoutable et c’est la population iranienne tout entière qui s’enfonce dans la pauvreté et la répression.

  • Sur le blog de Michel Onfray : une nouvelle revue pour les jours ”d'après”.

    Sauvagerie de la mondialisation, dévoiement de l’Europe, arrogance des gouvernants, appauvrissement des classes populaires, collusion des médias et du pouvoir, casse de l’hôpital public, sécession des territoires perdus de la République: L'épidémie de coronavirus agit comme un révélateur photographique qui met au jour l’état désastreux de notre pays.

    Mais nos malheurs ne s'arrêtent pas là. Après la crise sanitaire viendra le temps de la facture économique. Et les ménages modestes seront à n'en point douter bien plus pénalisés que la France d'en haut. Il suffit de voir le durcissement du Code du travail décrété dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire... alors que le droit du capital, lui, n'a été retouché en aucune manière. En cette période troublée, la finance continue de régner.

    Alors que faire? Avec ses amis, Michel Onfray a décidé de créer une revue pour penser les jours "d’après". Son nom: FRONT POPULAIRE. Les auteurs: d’anciens élus, des gilets-jaunes, des enseignants, des juristes, des journalistes, des démographes…

    Les uns sont de gauche, les autres sont de droite. Les uns croient au Ciel, les autres n’y croient pas. Mais tous sont convaincus qu’il faut plus que jamais mener le combat des idées pour retrouver notre souveraineté. Car à quelque chose malheur est bon, le confinement généralisé les rend encore plus déterminés!

    FRONT POPULAIRE prendra la forme d’un mook trimestriel de 200 pages qui ne recevra, par choix d'indépendance, aucun financement publicitaire. Qu’est-ce qu’un mook? Il s’agit d’un objet éditorial hybride, à mi-chemin entre le magazine et le livre (book). Les lecteurs pourront ainsi se le procurer aussi bien chez leur libraire favori que dans les maisons de la presse. Une façon pour d’être présents dans tout le pays, aussi bien dans les grandes villes qu'à la campagne.

    FRONT POPULAIRE, c’est aussi un style éditorial. Il tient en une formule: ne pas prendre les Français pour des enfants. Depuis le début de la crise du coronavirus, le pouvoir nous parle comme si nous savions à peine lire et écrire. C’est pour résister à cette petite musique crétinisante qui fait tant de mal à la République que la revue a une ambition de haute tenue et d'ouverture au débat.

    A parution, les enquêtes et analyses de FRONT POPULAIRE seront également disponibles sur le site web FrontPopulaire.fr, où l'on trouvera aussi des informations régulièrement mises à jour quant au projet (dévoilement des auteurs, des thèmes…) et une fonctionnalité "Vos idées", permettant aux internautes de soumettre leurs suggestions. Sans oublier bien sûr une page "Contributeurs", dans laquelle sont remerciés tous ceux qui contribuent à ce projet, soit par leur abonnement soit par leur pré-achat.  

    Pour que FRONT POPULAIRE voie le jour au plus vite (c’est-à-dire avant l’été) les contributions de chacun sont en effet essentielles. Envoyez vos suggestions, informez-vous sur l'avancement du projet, et pré-abonnez-vous en vous rendant sur FrontPopulaire.fr.

    Bien à vous,

    L'équipe de MichelOnfray.com.

  • En réponse au commentaire d'Ose : l'Islam, comme la Révolution, est un bloc...

    Voici le court commentaire reçu hier, écrit par Ose :

    "Il n'y a pas 2 "islam", l'un "modéré" et l'autre "terroriste" ! L'islam est conquérant par essence car le djihad fait partie intégralement de cette "religion" ! L'histoire le prouve et le présent le confirme !"

    Vous avez bien raison, Ose. L'Islam est comparable en tout point à cette Révolution dont Clémenceau disait qu'elle était "un bloc" : on la prend toute entière, y compris sa Terreur, son Génocide vendéen et le martyre des villes françaises (Lyon, Marseille et Toulon, Nantes...), sa xénophobie, sa guerre à tout ce qui n'est pas elle... Ou alors on la rejette toute entière.

    Même chose avec l'Islam : les chrétiens du Moyen-Orient le savent bien. Si le christianisme promet le Ciel dans l'autre monde, l'Islam fait vivre l'enfer, ici et maintenant, à tous ceux qui n'ont pas adopté l'une des trois options qu'il propose : la conversion, l'exil ou la mort.

    C'est ainsi : l'Islam est, de plus, une religion instable : c'est comme la nitroglycérine du film Le salaire de la peur : avec une personne calme, pacifique, sensée, on peut avoir des rapports habituels et normaux, comme l'explique le Père de Foucauld.  Mais le moindre esprit fragile et/ou influençable, le moindre cerveau malade ou primaire peut à tout moment, avec l'Islam, basculer dans le terrorisme islamiste. Car l'Islam, à la différence de toutes les autres religions, divise le monde en deux : la "maison de l'Islam", l'ensemble des pays où vivent les musulmans, selon la loi coranique, et "la maison de la guerre", c'est-à-dire toute le reste du monde, qu'il faut absolument conquérir à l'Islam, car le monde entier a pour finalité de devenir musulman. C'est cela que les musulmans entendent lorsqu'ils parlent de "Dar el Islam" et Dar el Gharb"...

    Certes, il y a, aussi, ces musulmans pacifiques dont parle Gérard Leclerc (comme le Père de Foucauld), dont beaucoup vivent chez nous sans poser le moindre problème, et avec lesquels beaucoup d'entre nous ont de bonnes relations. Mais cela ne change rien au fond du problème, qui est le texte du Coran lui-même, et la violence inouïe qu'il véhicule...

    Lisez la Bible, puis le Coran : la différence vous sautera aux yeux...

    Avec l'Islam et le Coran, tout dépend de qui le lit : une personne sage, raisonnable, intelligente, pacifique etc... pourra parfaitement avoir ce que l'on appelle une vie normale, et s'insérer dans une société. Mais n'importe lequel des "paumés de l'Islam" peut devenir, à n'importe quel moment, un frère Kouachi, un Mohamed Merah, un Salah Abdeslam...

    lafautearousseau

    PS : nous "répondons" ici à Ose, mais le commentaire de Kardaillac sur le Banquet camelot du GAR est excellent aussi. Sauf que, aussi juste que complet, il n'attire aucun autre commentaire possible que celui d'être, précisément, aussi juste que complet !...

    Merci à nos lecteurs/commentateurs...

  • Message de Nouvel An de Monseigneur le Comte de Paris

    Photo : Le prince Jean, Comte de Paris, ici devant une des cheminées du château d’Amboise, la princesse Philomena, comtesse de Paris, les princes Gaston, dauphin de France (10 ans) et Joseph (4 ans), les princesses Antoinette (7 ans), Louise-Marguerite (5 ans ) et Jacinthe (1 an).

    Chers amis,

    En ce début d’année 2020, permettez-moi de vous présenter tous mes vœux pour la Nouvelle Année.

    L’année passée a été une année de bouleversements.

    En premier lieu, à l’heure où je vous écris, la France subit une grève générale d’une ampleur et d’une durée rares. Cette année à aussi été marquée par le décès de mon père, qui m’a amené le 21 janvier dernier, à devenir le nouveau comte de Paris, chef de la Maison de France. J’assume cette responsabilité avec volonté et sérieux. Il y a également eu l’incendie de Notre Dame : notre pays, touché au cœur, a vu se développer un élan de soutien tout à fait extraordinaire. Enfin, plus récemment, j’ai été très affecté par la mort des 13 militaires français tués au Mali, dont plusieurs étaient du 4è Régiment de chasseurs que je connais bien. Pour faire face à toutes ces vicissitudes, nous aurions bien besoin d’un petit coup de pouce du ciel, mais comme dit le dicton « aide toi et le ciel t’aidera »!

    Mais il faut aussi jeter un regard positif sur 2019, qui n’a pas été exempte de belles dynamiques pour la Maison de France. Je noterais, entre autres choses : une présence renforcée dans les médias et aux cérémonies officielles ; les 500 ans de Léonard de Vinci et la visite d’Etat du Président Italien à Amboise invité par le Président Emmanuel Macron ; les 500 ans de Cotignac ; l’anniversaire de 10 ans de mon fils Gaston qui grandit avec sagesse et force.

    En 2020, je souhaiterais renforcer encore plus ma présence médiatique, mais aussi sur le terrain, national comme local, ainsi que je l’avais fait il y a quelques années, et ce pendant près de 12 ans. Comme le disait mon grand-père « plus on voulait me faire apprendre les choses par coeur plus j’avais envie d’aller sur le terrain voir les choses par moi-même ».

    A Dreux, cette action se manifestera en poursuivant ce que nous menons déjà, avec notre association « Gens de France ». Quelques 200 personnes ont pu visiter le domaine royal dans le cadre du programme de la ville « la Nation en partage ». Nous souhaiterions désormais renforcer cette action par l’aide aux plus démunis, en particulier les familles en difficulté.

    D’autre part, deux événements auxquels je voudrais attacher une attention particulière vont fortement marquer l’année qui vient : les 50 ans de la francophonie et les 100 ans de la canonisation de Jeanne d’Arc.

    Enfin, je souhaiterais, dans la logique de mon rôle de chef de la Maison Royale de France, développer des axes d’intervention plus politiques, via les réseaux sociaux ou par des tribunes régulières dans la presse écrite.

    Voici chers amis ce que je souhaitais vous dire en ces fêtes de fin d’année.

    Avec ma famille, permettez moi de renouveler à chacune et à chacun d’entre vous ainsi qu’aux vôtres un Joyeux Noël et une belle Nouvelle Année 2020.

    Domaine Royal, le 1er janvier 2020
    Jean, Comte de Paris

  • Sur le site officiel du Comte de Paris : Confinement – Journal de Bord – Semaine 3.

    Domaine royal le 29 mars 2020

     

    En famille, nous abordons la troisième semaine de confinement, et comme tous les Français, nous nous sommes adaptés et organisés en conséquence. Sur nos cinq enfants, trois étaient déjà scolarisés à la maison. Nous avons récupéré en plus le prince Gaston, l’aîné. Nous restreignons nos déplacements aux premières nécessités, dans les limites de ce que la loi autorise. Autour de nous, de nombreuses personnes ne peuvent se déplacer, et sont souvent seules et sans ressources ; à l’exemple de Ferdinand d’Orléans lors de l’épidémie de choléra de 1832, nous essayons de leur apporter assistance et soutien moral.

    Ce temps est aussi l’occasion de travailler certains dossiers en suspens, de consacrer du temps aux enfants et à la prière familiale, comme de nous occuper de nos poules. Nous avons aussi suivi l’émouvante intervention du Saint-Père, seul devant la basilique Saint-Pierre pour la bénédiction Urbi et Orbi.

    A Dreux, après un moment de flottement où le respect des règles de confinement étaient parfois mal respectées, la loi est désormais mieux appliquée, y compris dans les quartiers dits sensibles. Il existe, comme d’ailleurs dans d’autres parties de notre pays, une bonne concertation entre les représentants de l’État, ceux des collectivités territoriales et les autorités morales qui servent de relais. Dans notre ville où la population âgée est importante, la solidarité s’est bien organisée, grâce à un personnel soignant et des services publics mobilisés. Les Français ont toujours été généreux dans la difficulté.

    Il me semble que la France a pris aussi le chemin d’une meilleure adaptation à la crise qui nous touche, prenant conscience de l’importance du respect des règles de prudence pour en finir aussi rapidement que possible avec l’épidémie. Notre gouvernement, après une communication parfois contradictoire sur l’état de la situation et les mesures à appliquer, pris aussi dans certaines polémiques médicales qui ont fait perdre un temps précieux, semble s’être mis en ordre de marche en reprenant à son compte les bonnes pratiques de certains pays. Il lui reste à les appliquer notamment en ce qui concerne le dépistage et la reconstitution des stocks de matériel médical.

    Même s’il faut rester vigilants sur la restriction des libertés publiques qu’elle a pu engendrer et qu’elle pourrait engendrer dans des situations similaires à venir, cette crise nous révèle à quel point rétablir la confiance du peuple français à l’égard de ses dirigeants sera l’enjeu primordial de la reconstruction. La remise sur pied de notre économie sera aussi, je le pense, au centre des préoccupations de nos dirigeants. Nous devrons nous appuyer sur la défense de notre souveraineté nationale et être capable de mobiliser la solidarité internationale. Et surtout, à l’image de ce que le regretté Uderzo nous a bien appris, le village gaulois que nous sommes, après l’empoignade sur le marché, devra pouvoir se rassembler à nouveau autour du banquet.

     

    Prince Jean, comte de Paris

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    Jean, Comte de Paris

    Domaine Royal, le 29 mars 2020

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  • Chrétiens d’Orient : les derniers Assyro-Chaldéens de Syrie menacés de disparition, par Antoine de Lacoste

    Parmi les 1.200.000 chrétiens recensés en Syrie en 2011, date du début de la guerre, les Assyro-Chaldéens n’en représentaient que 30.000. Ils vivent essentiellement dans le nord-est du pays, où ils s’étaient installés après 1915, rescapés du génocide perpétré par les Turcs et les Kurdes. On parle (enfin) beaucoup du génocide arménien, mais on oublie souvent d’évoquer celui des Assyro-Chaldéens qui furent exterminés par centaines de milliers.

    DE LACOSTE.jpgEn 2015, l’irruption de l’État islamique dans cette région paisible provoqua un exode massif de toutes les communautés chrétiennes vers la ville d’Hassaké, plus sûre. Après le départ des sinistres hommes en noir (qui détruisirent de nombreuses églises), ce sont maintenant les Turcs et leurs milices islamistes composés de Syriens dont la sauvagerie n’a rien à envier à ceux de Daech ou d’Al-Nosra qui ont envahi cette région.

    La communauté assyro-chaldéenne, découragée, a choisi l’exil dans sa grande majorité. Des milliers de familles sont ainsi parties au Canada, en Australie et en Europe. Dans la vallée du Khabour, du nom de cette rivière qui prend sa source en Turquie et coule dans le nord de la Syrie vers l’Euphrate, sur les 20.000 Assyriens présents avant la guerre, il n’en reste plus que 1.000 à 1.500. De nombreux villages sont maintenant vides d’habitants : « On n’a pas pris la peine de reconstruire les églises détruites car, de toute façon, les villages sont vides. Quelle tristesse de voir tous ces gens reconstruire une nouvelle vie loin d’ici », déclare le père Boghos Ichaïya à L’Orient-Le Jour.

    Certains sont trop vieux pour partir, mais d’autres ont choisi de rester pour se battre. Ainsi, les Gardiens du Khabour, miliciens chrétiens armés qui regroupent les hommes d’une trentaine de villages et qui sont bien décidés à en découdre si les Turcs et leurs alliés islamistes veulent pénétrer davantage en Syrie.

    Pour la nuit de Noël, les chrétiens sont allés à Tell Tamer. L’église était pleine à craquer, disent les observateurs, mais c’était une des seules ouvertes de la région. Il y a une joyeuse cacophonie sur le parvis car ils sont heureux de se retrouver, mais tous ont de nombreux membres de leurs familles partis à l’étranger.

    « La population a été sacrifiée », déclare Monseigneur Ayvazian, évêque arménien-catholique du diocèse, qui souhaite la victoire de Bachar el-Assad, seul protecteur des minorités. Tous ne sont pas d’accord à ce sujet. Comme le note avec humour un chrétien, il y a ceux qui sont pro-Assad et pro-Kurdes, ceux qui sont pro-Assad et anti-Kurdes et ceux qui sont anti-Assad et pro-Kurdes. Nous sommes bien en Orient ! Mais l’unanimité est là contre les islamistes et contre les Turcs.

    L’ambiance est plus lourde encore depuis l’assassinat du père Bedoyan, dont nous avons parlé, il y a quelques semaines, ici même. Un de ses frères s’est déjà réfugié en Australie. Mais d’autres veulent rester. « Nous devons rester sinon nous allons disparaître », dit une de ses belles-sœurs à L’Orient-Le Jour. « Tant que les cloches sonneront, nous résisterons. »

  • Oui, il faut garder toute Espérance, par Amaury de Perros.

    Un jour, nous sortirons de ces temps troublés et anxiogènes, générés par un assassin invisible qui rôde maintenant depuis quelques semaines.
    Je ne souhaite qu’une chose, que ceux que j’aime, ma famille, mes amis, leurs proches, s’en sortent vivants. Mais la Grande Faux ne sélectionne pas. Elle aura déjà emporté bien des gens de qualité.
    Plus tard, avec un peu de recul, il faudra comprendre cette tragédie et peut-être, faire en sorte que nos vies soient un peu plus en adéquation avec ce que nous sommes : des Humains.
    Il sera alors utile de se rappeler de cette vieille formule médiévale : « Memento mori ».

    Le (peu de) temps qui nous restera à vivre, devra être consacré à l’accomplissement de nos vœux et souhaits les plus chers. Mais en premier lieu, il nous faudra donner de l’amour à nos enfants, à nos familles, à nos amis et construire durablement avec celui ou celle que la Providence aura mis un jour sur notre chemin.
    Mais nous nous souviendrons aussi, des erreurs et des fautes commises par ceux qui auraient dû protéger nos communautés, qu’elles soient familiales ou nationales. Puisse cette tragédie ouvrir enfin les yeux des français. Et qu’enfin, ils comprennent que tout système qui ne respecte pas les lois naturelles et traditionnelles, doit être rejeté, abandonné et détruit. Il faudra agir et ne pas rester passifs face aux représentants de cette engeance mondialiste, qui veut construire un monde, un monstre, de sa conception, dans lequel vivrait un homo-universel, consommateur docile, métissé, déraciné, atomisé. Ce monde-là, terrifiant, nous refusera d’être ce que nous sommes depuis l’aube de l’humanité. Des Hommes.

    Plus que jamais, il faut relire Maurras. Un maurrassien aura toujours plus d’humanité qu’un démocrate mondialiste…

    «  Je suis Romain dans la mesure où je me sens homme : animal qui construit des villes et des États, non vague rongeur de racines ; animal social, et non carnassier solitaire ; cet animal qui, voyageur ou sédentaire, excelle à capitaliser les acquisitions du passé et même à en déduire une loi rationnelle, non destructeur errant par hordes et nourri des vestiges de la ruine qu’il a créée. Je suis Romain par tout le positif de mon être, par tout ce qu’y joignirent le plaisir, le travail, la pensée, la mémoire, la raison, la science, les arts, la politique et la poésie des hommes vivants et réunis avant moi. Par ce trésor dont elle a reçu d’Athènes et transmis le dépôt à notre Paris, Rome signifie sans conteste la civilisation et l’humanité. Je suis Romain, je suis humain : deux propositions identiques.  »

    Charles Maurras, La démocratie religieuse, 1921

  • Communiqué de l'Action française : 100 ans de la fête de Jeanne d'Arc.

    Depuis plus d’un siècle, l’Action Française rend hommage à Jeanne d’Arc, pour avoir, grâce à son sens politique et à son dévouement inspiré, sauvé la France. De 1909 à 1912, les étudiants et ligueurs d’AF et les Camelots du Roi ont payé au prix de 10 000 jours de prison l’autorisation de manifester cette fidélité. Maurice Barrès, en 1920, impose à la République la loi instituant la Fête Nationale de Jeanne d’Arc, le deuxième dimanche de mai. L’Église canonisera, cette même année, la sainte de la patrie.

    Le centenaire de la fête officielle de Jeanne d’Arc tombant cette année ce dimanche 10 mai et le confinement, dû à l’épidémie de covid-19 nous empêchant de fêter l’héroïne nationale avec le faste que ce centenaire méritait, nous avons néanmoins invité les Français qui le peuvent à fleurir aujourd’hui individuellement les statues de celle qui incarne le redressement national. Le 30 mai, jour de la fête religieuse de Sainte Jeanne d’Arc, les sections d’Action Française seront invitées à déposer des gerbes de fleurs devant les monuments de leurs villes.

    N’oublions pas ces fortes paroles que le comte de Paris, de jure Philippe VII, adressa le 29 avril 1894 à la jeunesse royaliste de France, qui s’apprêtait à participer aux fêtes visant à célébrer alors le premier acte de la canonisation de Jeanne d’Arc :

    « Votre place est marquée dans ces fêtes. La mémoire de la grande libératrice appartient à tous les Français ; elle doit les réunir dans une pensée commune de patriotisme. Mais il ne faut pas permettre que sa mission surnaturelle soit dépouillée par l’esprit de parti du caractère catholique et royaliste qu’elle-même lui attribuait. […] La fille du peuple que Dieu alla chercher sous l’humble toit de Domrémy, accomplit le plus grand, peut-être de tous les miracles. Elle réveilla la nation tombée en léthargie, rendit la confiance aux plus découragés, la foi aux plus sceptiques, inspira le dévouement aux plus égoïstes, et fit cesser toute division parmi ceux qui se groupaient autour de sa sainte bannière. Inspirons-nous tous de ces exemples, et n’oublions pas que l’avenir appartient à ceux qui savent joindre la persévérance à l’énergie. »

    Alors que, plus que jamais, notre pays, subissant le régime de l’étranger, est livré à une oligarchie qui met la nation en coupe réglée, les militants de l ‘Action française, dans la fidélité à la Maison de France, incarnée aujourd’hui par l’actuel comte de Paris, mettront en œuvre ces fortes paroles de son grand-oncle.

    Pour que vive la France, Jeanne assit les droits du roi Charles VII. Pour que la France continue de vivre, imitons-la, à la fois en sauvegardant l’héritage et en ramenant l’héritier. Pour que vive la France, vive Jean IV !

    Le bureau politique de l’Action française

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  • Sur Sacr TV, la Monarchie n'est pas une idéologie.


    La monarchie n’est pas une idéologie, elle n’a pas de recettes préétablies, ni de doctrine. Qu’importe ce que pensent des officines, le roi décidera ce qu’il estimera nécessaire de faire en temps et en heure, accompagné de ses conseils. C’est une institution vivante qui s’adapte, afin de garantir les meilleures conditions de développement au bonheur de son peuple. Elle stimule et protège les associations libres comme les initiatives au service de tous. Il importe donc de trouver entre nous ce qui rassemble au lieu de chercher les détails qui peuvent nous séparer, c’est cela le chemin de la libération, comme de l’intelligence. Ce que disait Paul Valéry, pour notre peuple : « La véritable tradition n'est pas de refaire ce que les autres ont fait mais de trouver l'esprit qui a fait ces grandes choses et qui en ferait de toutes autres en d'autres temps ». Il est important de retrouver ce chemin empirique, fruit de siècles de stabilité. Celui des élections partant de la base du village comme de la ville, de représentants connus par les citadins, sans attache politique particulière mais enracinés dans leurs responsabilités familiales, locales, professionnelles, qu’importent leurs idées s’ils sont efficaces. Ils graviront les échelons jusqu’à la province, comme ils feront dans leurs métiers à travers les différentes sphères des corps d’états professionnelles et cela jusqu’aux Conseils du Roi.

    L’être humain comme son esprit d’indépendance exige un maximum de libertés, les grecs anciens avaient déjà pensés aux différents systèmes de politiques possibles. Partant d’une anarchie originelle, un minimum de contraintes devient salutaire afin de vivre en société, c’est le partage des droits et devoirs. Sachant que tout est perfectible et connaissant la nature humaine, la monarchie semble apporter à notre peuple, calqué sur ses particularités, cette alternative urgente. L’idéal n’existant pas, cette Institution possède le minimum d’Etat nécessaire à l’épanouissement de notre peuple. C’est ce que l’empirisme nous dicte pour le bienfait d’une société équilibrée des trois pouvoirs. Ceux-ci, définis par Aristote : la démocratie dans la commune, l’aristocratie dans la province avec le couronnement monarchique pour l’Etat. C’est la recette face aux enjeux contemporains que nous dicte l’histoire par ceux qui nous ont précédés pour le bonheur de ceux à naître demain. C’est une grande ambition, une aventure, un défi ou une foi peut être. C’est aussi notre capacité d’être la lumière qui guide les peuples, la volonté d’être fidèle aux promesses de notre baptême. C’est en suivant ce chemin que les libertés jaillissent telles des fleurs sur l’horizon de nos vies, car comme le disait Edmond Rostand, que je cite encore : « C’est la nuit qu’il est beau de croire en la lumière ! », notre jour viendra ! F. Winkler

  • Patrimoine cinématographique • Indochine

     

    Par Pierre Builly  

    Indochine de Régis Wargnier (1992)

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    Vers l'Orient compliqué  

    C'est très curieux, cette carrière de Régis Wargnier, dont le troisième film, précisément Indochine, en 1992, fut un grand succès public et critique (Oscar du meilleur film étranger, cinq Césars), qui réalisa ensuite, en 1999, un très intéressant Est-Ouest, avec Sandrine Bonnaire et Oleg Menchikov, à nouveau renommé pour l'Oscar, mais qui, depuis lors, n'a plus tourné grand chose... ou, en tout cas plus avec la même réussite.

    Indochine, qui réunit une très belle distribution et de gros moyens est un livre d'images un peu trop décoratif pour être pleinement convaincant et on a même souvent l'impression que Wargnier, grisé par la largesse de la production, se fait plaisir, dans la sorte de concours d'élégance qu'il présente.

    1.jpgPour les actrices (Catherine Deneuve semble constamment sortie d'une revue de mode 1935 et Dominique Blanc ne lui cède presque en rien là-dessus ; et les actrices vietnamiennes de l'aristocratie sont également sublimement vêtues), mais aussi pour les acteurs : les marins semblent continuellement porter leur tenue de parade et les civils sont habillés d'alpaga et de lin des meilleurs faiseurs. Je veux bien que la vie aux colonies ait amené, dans les grandes villes, à singer de façon presque caricaturale les habitudes et comportements parisiens, mais tout de même...

    film-indochine-vietnam.jpgLe récit, d'un manichéisme un peu primaire (les Vietnamiens sont animés de nobles sentiments, les Français sont d'affreux exploiteurs), est d'un romantisme échevelé. Comme il s'étend sur 2h40, il n'est pas dénué de poncifs sentimentaux et de ces improbables hasards qui sont le ressort éternel des mélodrames (le bel officier intransigeant Jean-Baptiste/Vincent Pérez aimé à la fois par Éliane/Catherine Deneuve et sa fille adoptive Camille/Linh Dan Pham ; et, d'ailleurs, le hasard - sanglant - qui,  met en présence Jean-Baptiste et Camille) ; c'est plutôt bien fait et, grâce à la magnificence des décors, on se laisse sans difficulté porter par l'histoire, mais les personnages n'ont pas assez de substance, ni d'épaisseur pour attacher vraiment.

    88_image1_big.jpgÀ l'exception notable, très notable de Jean Yanne qui interprète le rôle de Guy Asselin, directeur subtil de la sûreté coloniale et amoureux perpétuel sans espérance de la riche propriétaire Éliane/Deneuve. Brutal, cynique, autoritaire, il est le seul, dirait-on à se rendre compte de ce qui se passe et à essayer de retarder l'inéluctable, c'est-à-dire la fin de l'influence française dans ces terres incertaines et étranges de l'autre côté du monde. Mais a-t-on déjà vu Jean Yanne médiocre, même lorsqu'il interprétait des rôles moins denses ?

    Que dire d'autre ? Que la baie d'Along est extrêmement photogénique et que la pluie chaude et la touffeur du brouillard, la fumée des bâtonnets d'encens et les boules d'opium qui grésillent sur les pipes des fumeries sont des avantages esthétiques certains. Mais insuffisants. ?   ■

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    DVD autour de 13 €     

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