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  • La double leçon corse

     

    Par Jean-Baptiste DONNIER

    Corse. La France, la Corse, il est possible de parler : l’histoire est là. Mais « ouverture », « fermeture », « République », « grand marché » et « métissage » universel et généralisé, sont des considérations qui ne font qu’aggraver les problèmes.

     

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    Lors de son voyage en Corse, les 6 et 7 février, Emmanuel Macron a choisi un discours de fermeté face à des élus nationalistes dont toutes les revendications ont sèchement fait l’objet d’une fin de non-recevoir. Il n’y aura ni « co-officialité » de la langue corse, ni statut de résident, ni autonomie fiscale et encore moins législative ; la Corse est « au cœur de la République » et si une place peut lui être accordée dans la constitution, ce n’est qu’au titre d’une collectivité territoriale métropolitaine au sein d’une République qui, bien que « décentralisée », reste avant tout unitaire. Comme hier pour la Catalogne ou naguère à l’égard de l’Écosse, on voit ici ceux qui s’attachent à « déconstruire » les vieux États pour les intégrer à une Europe fédérale, prendre subitement la défense de l’intégrité de ces mêmes États face aux velléités séparatistes, voire simplement autonomistes, de peuples à la forte identité.

    Un tel retournement de la part des chantres d’une mondialisation qui paraissait devoir renvoyer les constructions étatiques séculaires dans le « monde d’avant », voué à une disparition inéluctable, peut séduire ceux qui ne se sont jamais reconnus dans ce projet des « élites » mondialisées. Mais cette séduction serait trompeuse. Loin de défendre la réalité historique de l’État, ce discours centralisateur s’intègre en fait dans une opposition binaire entre « ouverture » et « fermeture » au sein de laquelle l’État peut être présenté tour à tour comme un signe de « repli identitaire » ou comme l’instrument efficace d’une ouverture aux échanges économiques mondialisés. L’État qu’a défendu en Corse Emmanuel Macron est un État désincarné, détaché de la nation, mis au service d’un projet global de nature essentiellement économique. Mais ce projet, clairement exposé par le président de la République, se voit opposer, de manière de plus en plus claire aussi, un refus déterminé de la part non seulement des élus mais de la société corse tout entière ; un refus qui est de nature politique. Ce pourrait être la double leçon à tirer de ce voyage présidentiel ; une leçon qui dépasse largement la seule question régionale corse.

    L’ignorance des réalités

    Ce qui frappe d’emblée dans les discours prononcés par Emmanuel Macron en Corse, c’est son ignorance des réalités. La Corse n’est pour lui qu’un « territoire », « une île-montagne faiblement peuplée où il n’est pas aisé de circuler » et dont la particularité tient essentiellement à la position géographique qu’elle occupe et qui semble à peu près son seul atout : celui d’être un « poste avancé de la Méditerranée » ou un « poste avancé de la France en Méditerranée », à moins que ce ne soit les deux « en même temps »… Tout cela semble très flou et au fond de peu d’importance ; dès lors que l’essentiel est « l’ouverture », le sens de celle-ci importe peu.

    S’il sait donc situer la Corse mieux que la Guyane, Emmanuel Macron ne la connaît visiblement pas. En dehors de quelques lieux communs, il n’a pas eu un mot sur sa culture, son histoire, ses traditions, l’âme et la foi de son peuple. Sa vision de l’histoire de la Corse se limite aux deux empires napoléoniens, dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne se sont guère préoccupés de la Corse, et à la participation des insulaires à la grandeur de la France à travers son empire colonial. On apprend certes sans déplaisir que la colonisation qualifiée à Alger de crime contre l’humanité se métamorphose à Bastia en un élément de la grandeur de la France, mais cela reste anecdotique. Quant à la langue corse, il dit lui-même ne la « regarder » (!) qu’à travers les chiffres… Il aurait mieux fait de chercher à l’entendre !

    Mais s’il n’a rien vu de la Corse, Emmanuel Macron n’a rien dit non plus de la France. Comme la Corse, la France n’est pour lui qu’un espace – elle peut être à ce titre continentale ou méditerranéenne –, l’objet de plans – comme le plan « France Très Haut Débit » dont il veut faire bénéficier la Corse – ou, le plus souvent, la métaphore d’une action politique sur la scène internationale. Ce n’est pas de la France qu’il a parlé aux Corses, mais uniquement de la République, une République vengeresse qui poursuit sans relâche ceux qui, en se dressant contre elle, « ont perdu, dans cette entreprise, leur honneur et même leur âme » et dont la cause ne peut pas se plaider ; on n’a pas pitié des damnés. Cette « mystique » républicaine, qui frise toujours le ridicule, ne méritait sans doute pas le déplacement, mais elle n’était que le préambule du message qu’Emmanuel Macron entendait délivrer.

    Le message de Macron

    Qu’est-il donc venu apporter à la Corse ? Outre quelques propos dont la dureté était sans doute destinée à satisfaire d’autres auditoires, il est venu non pas même avec des promesses, mais avec une tentation. Il a fait miroiter aux yeux des Corses tout ce qu’il était en son pouvoir de leur donner, toutes ces choses indispensables pour « améliorer leur quotidien », des connections haut débit, des maisons de retraite, des « filières d’avenir » et des fonds européens pour financer l’ensemble. Pour obtenir tous ces trésors sans lesquels on se demande bien comment il est possible de vivre, une seule condition est requise : « l’ouverture ». Là se trouve le cœur du discours, la clef qui permettra de « régler les problèmes du quotidien » auxquels se borne nécessairement la vue – et la vie – des gens qui « ne sont rien ». Le sermon est appuyé et c’est une certitude de foi qui répond à l’interrogation rhétorique : « Est-ce que l’identité corse n’est pas méditerranéenne ? Est-ce que cette identité méditerranéenne n’est pas faite consubstantiellement d’ouverture, d’échanges, de métissage permanent ? Je crois que oui ». La conclusion pratique de cet article de foi s’impose dès lors avec la force de l’évidence : c’est cette « ouverture » « qu’il nous faut savoir collectivement organiser » et la République y est prête puisque son chef a reçu à cette fin l’onction sacrée de « toute la nation française » qui, ayant eu le choix « entre l’ouverture et la fermeture », a choisi l’ouverture.

    L’irréductible souci politique

    Cette tentation qu’est venu porter sur l’île Emmanuel Macron se voulait une réponse habile aux revendications proprement politiques des élus corses, mais elle n’a suscité que leur silence remarqué à la fin du discours présidentiel. Un peuple qui a choisi pour fête nationale l’Immaculée Conception et qui ouvre les séances de son Assemblée au chant du Dio vi salvi Regina est immunisé contre ce genre de tentation. Le silence opposé à la proposition d’abandonner son âme contre un plat de lentilles a un sens politique autant que symbolique. Il manifeste avec une fermeté qui n’exclut pas une forme de déception le souci politique des élus corses que ne saurait satisfaire le discours qu’ils venaient d’entendre.

    Il est à craindre que, ce souci n’étant pas assumé par ceux qui sont en charge de l’État, les Corses en viennent à en tirer des conséquences politiques qui les conduiraient à s’éloigner d’une France qui aurait renoncé à sa mission. Si tel devait être le cas, la visite d’Emmanuel Macron en Corse ne serait pas seulement, comme l’a dit Gilles Simeoni, « une occasion manquée » mais, pire, peut-être une occasion perdue.    

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    À Bastia, face à Mme Colonna, Macron affronte avec courage, mais a-t-il compris la France et la Corse ? 

    Jean-Baptiste DONNIER

  • Renaud Camus : « Macron est l’incarnation parfaite du remplacisme global »

     

    Renaud Camus a donné à Boulevard Voltaire l'intéressant entretien qu'on va lire. Eventuellement pour en débattre.  LFAR 

     

    0b0a57389a7e9f784d1e5cb8a814f086.jpegRenaud Camus, Emmanuel Macron est entré à l’Élysée le 14 mai dernier. Un semestre, le dixième du temps d’un quinquennat ! Que vous inspire tout d’abord le personnage en lui-même ? Un personnage de roman, un super-technocrate ? Certains n’hésitent pas à le comparer à Bonaparte !

    Emmanuel Macron me facilite beaucoup la vie, au moins intellectuellement, car si l’on me demande de résumer d’un mot ce que je veux dire par remplacisme global, je peux répondre : Macron. Il en est l’incarnation parfaite.

    Je l’ai dit cent fois, le Grand Remplacement, la substitution ethnique, le changement de peuple, si énormes qu’ils soient comme phénomène, ne sont qu’une petite partie d’une phénomène plus large encore, le remplacisme gobal, où je vois l’un des deux principaux totalitarismes à l’œuvre de par le monde (l’autre étant évidemment l’islam). Remplacer, telle est l’essence des sociétés post-industrielles et post-modernes : tout doit y être remplaçable et s’y trouver remplacé — le vrai par le faux, l’original par la copie, les matières par leur reconstitution synthétique, les services et les objets par leur version low cost, l’homme par l’homme, l’homme par la femme, l’homme et la femme par les robots, les mères par les mères porteuses, la ville et la campagne par la banlieue, les peuples par d’autres peuples, l’humanité par une post-humanité hagarde et hyper-violente, l’espèce humaine par la Matière Humaine Indifférenciée (MHI).

    Le remplacisme est petit-fils de la révolution industrielle et fils du taylorisme fordien qui, à force de tout standardiser selon les exigences de la production et du profit, a fini très logiquement par vouloir standardiser l’homme lui-même. L’homme est à ses yeux une petite entreprise artisanale à succès, que rachète la grande distribution multinationale pour en commercialiser une version low cost, dénaturée mais hyper-profitable. Dans ses desseins plutôt noirs, le remplacisme s’est trouvé sur le tard un allié inespéré mais de poids, et, après tout, très naturel, très logique, l’antiracisme, qui a fini par signifier ce que portait son nom, la haine des races, la croyance absolue en leur inexistence et, paradoxalement, la foi non moins absolue en leur égalité et, surtout — c’était le plus précieux pour le remplacisme —, le désir de les fondre en une seule.

    Emmanuel Macron se situe exactement au point de convergence de ces deux généalogies, financiarisme bancaire post-industriel d’un côté, antiracisme de l’autre — à ceci près, tout de même, que lui n’est même plus antiraciste, il est bien au-delà : les origines n’existent pas pour lui et, comme on sait, « il n’y a pas de culture française ». 

    En mai 2016, vous déclariez, dans un entretien à Boulevard Voltaire , que l’élection présidentielle de 2017 serait un référendum sur le changement de population. Comme interprétez-vous le résultat de cette élection ? Les Français ont dit oui au changement de population ou bien cet enjeu a tout simplement été occulté ? 

    Cet enjeu a été totalement occulté mais les Français n’ont, au mieux, pas dit non, il faut bien le reconnaître, à mon immense regret. Il convient de dire qu’en cet univers où tous les mots mentent, il en est peu qui mentent plus fort que Français, qualificatif qui réunit en un monstrueux amalgame envahisseurs et envahis, colonisateurs et colonisés, occupants et occupés. L’issue des votes dépend déjà largement du peuple de remplacement, puisqu’on a eu la folie sans précédent de lui donner le droit de vote. Mais, surtout, le peuple remplacé est hébété par l’enseignement de l’oubli, l’imbécillisation de masse, la répression, la censure, les injections permanentes de haine de soi, la peur, le monopole médiatique presque complet dont jouit le remplacisme (Boulevard Voltaire et TV Libertés nonobstant). Aussi bien l’issue ne sera-t-elle plus politique, à présent. Je l’ai déclaré dans un autre entretien, en volume, celui-là, avec Philippe Karsenty : 2017 était la dernière chance avant le Grand Remplacement. J’aurais dû préciser : la dernière chance politique.

    À travers les décisions, ou les non-décisions, de ce premier semestre du Président Macron à la tête de l’État, décelez-vous une quelconque évolution de la politique dans le domaine de l’immigration qui serait de nature à vous rassurer, ou au contraire ?

    Pas du tout, et très au contraire : on est entré dans le mode automatisé du changement de peuple. Le remplacisme global est au pouvoir et il procède selon un mode de gouvernement que j’ai appelé, par opposition à la démocratie directe, la « davocratie » directe – le gouvernement par Davos -, sans intermédiaire. Les grands argentiers du monde, ceux qui se réunissent une fois l’an à Davos, ont constaté qu’ils étaient désormais assez forts pour gérer directement le parc humain, en se passant de la caste politique, qui représentait pour eux une perte de temps et d’argent. La France est un modèle, à cet égard – le macronisme supprime le microcosme : renvoi à leurs études de toutes les grandes figures de la vie politique depuis trente ans, les Sarkozy, les Hollande, les Juppé, voire les Marine Le Pen ; constitution d’un gouvernement de second couteaux ; remplacement de la représentation nationale par une cargaison de zombies à peine alphabètes qui doivent tout au pouvoir et sont bien résolus à ne lui faire ni ombre ni peine. On vient à bout des pouvoirs locaux en les mettant au pain sec et à l’eau, en organisant leur ruine, même. Surtout, surtout, on pulvérise les partis politiques : des trois dont les Français croyaient il y a encore un an qu’ils avaient en main le destin de la nation, pas un ne tient encore sur ses jambes aujourd’hui. Le changement de peuple avait déjà échappé au peuple, voici qu’il échappe à ses élus. Il est géré par des machines, ou par des hommes au cœur de machine.

    Entre remplacistes et anti-remplacistes, macroniens et identitaires, on en arrive ainsi, sur un point unique, à une étrange convergence, due à une coïncidence, ou à la rigueur extrême de l’opposition : les deux parties sont d’accord pour sortir de la politique, laquelle d’ailleurs suppose un peuple, et il n’y a pratiquement plus de peuple. Les remplacistes et Macron sortent de la politique par l’économie, par la finance, par la gestion d’entreprise, par The Principles of Scientific Management, qui est à la fois leur Das Kapital et leur Mein Kempf, presque aussi terrifiant (« Dans le passé, l’homme était premier, écrit froidement Taylor ; à l’avenir, c’est le système qui doit être premier »). Les anti-remplacistes et moi, si j’ose dire, voulons sortir de la politique par l’Histoire, ou par l’ontologie.

    En effet, quand la seule question sérieuse qui se pose est celle de la survie d’un peuple et d’une civilisation, ce n’est pas de la politique, cela : c’est de l’Histoire. De Gaulle à Londres, ce n’était pas de la politique, mais de l’Histoire. C’est pourquoi Karim Ouchikh et moi, à Colombey-les-Deux-Églises, le 9 novembre, jour anniversaire de la mort du Général, et près de sa tombe, avons crée un Conseil national de la résistance européenne, que nous comptons constituer et élargir par cooptation. Mais c’est un autre sujet, cet entretien est déjà trop long, je vous en parlerai une autre fois, si vous m’en donnez l’occasion.   

    Ecrivain
    Fondateur du NON
    Librairie
  • Les orages qui menacent..., par Jean-Philippe Chauvin.

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

    Il m’est arrivé, jadis, d’évoquer un été meurtrier, et cela concernait des événements terroristes ou géopolitiques qui frappaient ou bousculaient notre pays. Mais, s’il est possible de reprendre cette formule en ces mois de chaleur de l’an 2020, il n’est pas exagéré de dire qu’elle s’applique désormais à toutes les catégories qui classent les activités humaines, et elle annonce, plus qu’elle n’inaugure, une année scolaire 2020-2021 qui s’annonce plus que mouvementée et incertaine :

    jean philippe chauvin.jpgl’histoire n’est jamais finie, et cette période toute particulière née dans une région qui a vu, au milieu du XIVe siècle, les premiers effets d’une peste que le Moyen âge qualifiera de « grande » ou de « noire » dans toute son horreur, nous le rappelle à l’envi.

    Si l’on suit distraitement les déclarations des grands vecteurs d’opinion et des États parfois débordés, « Tout est sanitaire » ! C’est ce que l’on pourrait dire en parodiant une citation célèbre mille fois répétée dans les années de ma jeunesse par les militants maoïstes ou gauchistes qui venaient nous entretenir de la révolution prochaine à la sortie de mon lycée quand, jeune lecteur de Maurras, je répliquais, pour dénier cette « totalité », par une formule tout aussi péremptoire mais un peu moins contraignante : « Politique d’abord ! ». Et je suis toujours (et sans doute encore plus, les années passant) aussi sceptique sur ce message « totaliste », car il me semble que, si les activités humaines se déploient dans de multiples directions, c’est justement parce qu’elles n’ont pas (et ne sont pas) un sens unique, fût-il historique comme le pensait, à tort, Karl Marx. La santé, qui occupe tant nos esprits et nos corps aujourd’hui, n’est pas le tout d’une société, et son importance, parfois vitale au sens littéral du terme, ne doit pas nous faire oublier les autres domaines dans lesquels se déploient les intelligences et les énergies humaines. Ce qui me navre dans la période actuelle, c’est que la lutte nécessaire contre la maladie nous fait parfois oublier d’autres combats, tout aussi nécessaires et vitaux, ou, plutôt, nous les embrume. Le devoir du politique, qu’il soit celui de l’Etat ou de ses opposants du moment (qui en seront peut-être les détenteurs le lendemain, même si la période n’est guère favorable aux bouleversements électoraux ou institutionnels, du moins tant que la « crise » - qu’elle soit sanitaire ou économique, d’ailleurs – n’est pas en voie d’achèvement), est de protéger les populations locales (dans le cadre d’une nation, le plus souvent, dans les pays d’Europe) et de prévenir les dangers du lendemain pour mieux assurer « cet avenir que tout esprit bien né souhaite à sa patrie ». Cela n’enlève rien à la responsabilité et à l’initiative personnelles, mais forme un cadre protecteur qui favorise l’une et l’autre sans forcément s’y substituer.

     

    Je vois plusieurs périls s’approcher de nos sociétés, s’ils ne sont déjà là (car, en fait, ils ne naissent pas de la crise sanitaire qui en noircit de plus en plus grassement les contours en même temps qu’ils grossissent à vue d’œil) : péril économique, péril géopolitique (voire militaire), péril civilisationnel. Le chômage de masse, la destruction d’une grande part de l’économie réelle (ou « présentielle », nouveau terme qui a pris son envol public depuis mars dernier), l’asséchement industriel mais aussi agricole, etc. : le choc risque d’être terrible, malgré les amortisseurs sociaux que la France, généreuse pour certains quand d’autres la disent dispendieuse (mais ce reproche est-il forcément valable quand tant de nos compatriotes risquent de basculer dans la désespérance sociale ?), a mis en place depuis les années 1940, pendant et après la guerre et l’Occupation. Déjà, je vois s’éteindre nombre de petits commerces que je fréquentais, de Versailles à Ploubalay, de Dreux à Lancieux, de Rennes à Dinan, et j’en suis malheureux… Le grand gagnant de cette terrible époque paraît être le numérique, avec ses GAFAM conquérants et intrusifs, voire invasifs : ne dit-on pas que les entreprises numériques ont engrangé des centaines de milliards de dollars (car, « chez ces gens-là », on parle en dollars, pour paraphraser Jacques Brel…) durant les derniers mois et que ceux à venir devraient accélérer, un peu partout, le basculement de nos sociétés dans « le nouvel âge du numérique impérial et obligatoire » ? Une perspective vantée par les oligarchies qui se piquent de modernité et d’intelligence artificielle… Le monde décrit par Isaac Asimov et Aldous Huxley n’est plus du domaine de la littérature : nous y sommes, nous y vivons ! Du péril économique, nous voici ainsi confrontés au péril civilisationnel d’une « domination de la Technique » ou, plus encore, de l’algorithme…

    Un autre péril a pris de plus en plus de consistance, profitant de la covid-19 : quand la Chine met définitivement fin à l’illusion démocratique-occidentale à Hong Kong par une loi de sûreté nationale qui fait de toute critique de l’appareil communiste une atteinte à l’identité chinoise, les opinions publiques et leurs États respectifs détournent les yeux, se réfugiant dans une sorte de « souverainisme négatif » tout à fait hypocrite en expliquant que « c’est aux Hongkongais de régler leurs affaires, pas aux Occidentaux »… Si l’argument peut s’entendre, il n’en marque pas moins cette grande peur, désormais, d’une vengeance économique chinoise et une sorte de fatalisme bien entretenu depuis un bon nombre d’années en Europe qui veut que, trop « petits » (sic), des pays comme la France ne peuvent réagir, même diplomatiquement et politiquement, ce que, dans ce cas précis, le Royaume-Uni a démenti en ouvrant officiellement les bras à 3 millions de citoyens de l’ancienne colonie britannique : l’Union européenne, qui compte 450 millions d’habitants et se veut vertueuse et si « droits-de-l’hommiste », a moins de courage, en somme (et sans doute parce qu’elle ne se pense que comme un « Marché » sans politique autre qu’une vague gouvernance économique et administrative), qu’un pays qui vient de connaître la pire récession de son histoire ! Péril géopolitique certain ? Mais ce n’est pas le front le plus proche pour la France qui se trouve directement confrontée à la puissance néo-ottomane de M. Erdogan, avec une poussée de fièvre certaine depuis le 10 juin, quand un navire français qui voulait faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye s’est retrouvé directement menacé par plusieurs bâtiments turcs. Le plus inquiétant est sans doute l’absence de solidarité des autres membres de l’OTAN à l’égard de la France (seuls 8 pays ont soutenu la France sur les 30 de l’Organisation…), confirmée ces jours-ci par la même « timidité » de l’Union européenne et des Etats qui la composent, en particulier de l’Allemagne, quand les navires turcs ont violé, à plusieurs reprises et de façon ostensible, le territoire maritime de la Grèce et que la France est intervenue (fermement et pacifiquement, mais diplomatiquement et militairement par l’envoi de deux Rafales et de deux navires sur place), s’attirant les foudres du sultan, éructant contre notre nation et usant d’un vocabulaire plus belliciste qu’apaisant… La cause n’est pas entendue, et les semaines qui viennent risquent bien d’être aussi l’occasion de tensions dont il faut souhaiter qu’elles ne débouchent pas sur un « dérapage » : l’histoire des deux derniers siècles nous rappelle qu’elle n’a guère été heureuse pour la France en été, de 1871 à 1939, sans oublier le terrible mois d’août 1914…  

     

    Ces sombres nuages qui s’accumulent au-dessus de « notre cher et vieux pays » portent en eux des orages dont il s’agit de se protéger, puisqu’il est difficile de les éviter complètement. Cela passe par un nécessaire renforcement de l’État, non sur le plan administratif (il est déjà bien trop lourd !), mais sur le plan politique et diplomatique, et par un réarmement civique (et moral, ajouterait Renan) de la nation française : « Armons, armons, armons ! », n’est pas une simple formule militaire, elle doit se comprendre aussi comme une formule éminemment politique. Plus notre pays se donnera les moyens de sa puissance, moins les risques qu’il soit un bouc émissaire ou une proie facile pour les Empires seront élevés : Louis XII l’avait bien résumé par son emblème, le porc-épic, et sa formule fort évocatrice : « Qui s’y frotte s’y pique ! ». Mais, pour cela, il faut aussi une volonté politique de long terme : si je ne méconnais pas celle de M. Macron (mais n’est-ce pas, parfois, « panache et sabre de bois » ?), il me semble qu’elle ne peut trouver de véritable efficacité que dans son enracinement dans la continuité, dans une lignée qui dépasse les hommes de l’aujourd’hui pour s’inscrire dans les siècles à venir et redonner sens à la « figure de la France » aux yeux de ses citoyens comme des nations étrangères.

     

    Macron, avant d’être Chef de l’État, avait évoqué « la figure du roi » : sans doute est-ce bien celle-là qui pourrait incarner le mieux, au travers de ses visages successifs, de ses visages qui vieillissent au rythme de la vie et rajeunissent par le souverain suivant, la longue destinée d’une France qui, simplement, veut vivre sans oublier ses devoirs nationaux et internationaux. Cette France au long cours dont le monde a besoin…

  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : un article de Jean-Yves Camus sur le site du CARR...

    Voici un article de Jean-Yves Camus publié par le CARR (logo ci dessus)

     

     

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    1. Le texte original, en anglais : ACTION FRANÇAISE 2.0 : CRAF AND THE CONTEMPORARY FRENCH RADICAL RIGHT

    https://www.radicalrightanalysis.com/2020/06/08/action-francaise-2-0-craf-and-the-contemporary-french-radical-right/?fbclid=IwAR08igE8xQFHKS28muZaUgoxA-s0eb92J4UondjclcrvwgdFsOI7nSJv4-s

     

    2. ...et sa version française, à la "traduction automatique" plusieurs fois approximative et insatisfaisante, mais qu'y faire ? :

    Bonne lecture !

    Action Française 2.0: CRAF et la droite radicale française contemporaine.

    En 2018, une controverse peu connue a éclaté en France à propos de Charles Maurras (1868-1952), chef de file du mouvement royaliste, Action française(Action française). La dispute était au-dessus de l'opportunité d'inclure le centenaire de sa naissance dans la liste des commémorations approuvée par le ministère de la Culture. Mais commémorer, ce n'est pas faire l'éloge. Maurras n'était pas seulement un théoricien politique mais aussi un poète, un journaliste, un essayiste et un philosophe. Néanmoins, la simple idée que le nom de quelqu'un qui incarnait le rejet de la République, favorisait l'exclusion des Juifs et saluait l'avènement du régime de Vichy occupé par les nazis a incité les militants antiracistes à se mobiliser et, finalement, le nom de Maurras a été retiré . À l'époque, la controverse rappelait à la plupart des lecteurs de la presse française que, jusqu'en 1944, Maurras était un phare de la droite française, influençant même les conservateurs qui ne croyaient pas à la restauration du roi. De plus, l'épisode a mis en évidence comment le pouvoir de l'Action française (AF) dans la vie publique française avait été oubliée, AF atteignant un niveau d'influence intellectuelle au cours de la première moitié du XXe siècle, à la hauteur de son ennemi juré, le Parti communiste. L'existence d'une nouvelle organisation qui succède à l'AF, le Comité royaliste d'Action française (CRAF ou Comité royaliste d'action française , https://www.actionfrancaise.net/craf/ ) a cependant récemment commencé à attirer l'attention en France, car il a réussi à attirer une nouvelle génération de jeunes militants. Beaucoup de ces nouveaux adhérents sont attirés par la cause monarchiste et séduits par la réputation du mouvement comme un combattant coriace dans les rues.

    En fait, il y avait eu une sorte de retour intellectuel, et même académique, de Maurras. En 2010, François Huguenin a publié un essai approfondi sur L'Action française: une histoire intellectuelle, (Action française: une histoire intellectuelle, Paris, Perrin, 2010), suivi de la biographie d'Olivier Dard, Charles Maurras, le maître et l'action(Charles Maurras, le maître et son action, Armand Colin, 2013). En 2016, l'éditeur de droite radicale Arktos Media a publié «The Future of the Intelligentsia & For a French Awakening», qui est l'une des très rares traductions en anglais de Maurras. Il comprend à la fois L'avenir de l'intelligence », traduit à tort avec une référence à« l'intelligentsia »et l'essai de 1943« Pour un réveil français ». Il est toujours disponible à l'achat sur des sites grand public comme Amazon. En 2018, un éditeur grand public, Robert Laffont, a réédité plusieurs des principaux essais de Maurras sous le titre: L'avenir de l'intelligence et autres textes , avec une préface de Jean-Christophe Buisson, journaliste au quotidien conservateur Le Figaro. La principale explication de ce renouveau pourrait être que, à un moment où la question du «souverainisme» (la souveraineté par la sortie de l'Union européenne) est devenue un sujet de débat sur la droite française. Aujourd'hui, cependant, il y a maintenant des gens qui veulent regarder au-delà des slogans et lire l'homme dont la devise était «La France, la France seule» (France et France uniquement). Maurras fait appel à ceux qui cherchent des réponses plus approfondies sur des questions telles que l'indépendance nationale, l'identité française et l'individualisme post-moderne, même s'ils ne poursuivent pas l'objectif tout à fait impossible de ramener le roi. Selon Jean-Christophe Buisson, «La critique du Système par le Rassemblement national; le «souverainisme» de Philippe de Villiers et Nicolas Dupont-Aignan; Le conservatisme chrétien de François Fillon (…) sont sans aucun doute des idées que l'on peut trouver à Maurras. » D'autres historiens, comme Johann Chapoutot, disent que la véritable inspiration de la droite française contemporaine réside dans Maurice Barrès alors que l'influence de Maurras est marginale car il est «d'une autre époque». Mais Maurras avait une approche positiviste de la politique et de la société tandis que Barrès avait une vision beaucoup plus romantique du nativisme, presque similaire à Blut und Boden l'un des nationalistes raciaux. Ainsi, on peut affirmer que la lecture de Maurras, bien qu'avec la prudence nécessaire que ses écrits doivent être replacés dans le contexte de son temps, donne certainement aux nouveaux arrivants au nationalisme des munitions intellectuelles qu'ils ne peuvent pas trouver dans la pensée beaucoup moins élaborée du populisme radical de droite. du Rassemblement National.

    Pour prouver que l'héritage de Maurras est vivant, on peut simplement regarder l'activité de CRAF pour des exemples. À partir de 2013, avec les manifestations contre le mariage homosexuel et plus loin avec la technologie de procréation assistée, les militants du CRAF sont descendus dans la rue. Le mouvement, qui revendique 3.000 membres, est parfois impliqué dans des actions plus controversées, comme la pendaison de «Marianne», symbole de la République, le 29 février 2020 à Toulouse. Le 14 décembre 2019 au Mans, certains militants ont participé à une commémoration du massacre des contre-révolutionnaires par les troupes républicaines en 1793. À la fin de celui-ci, un groupe de voyous d'extrême droite, dont certains de Paris, ont saccagé le centre-ville, attaquant un bar de gauche. CRAF décline toute responsabilité pour l'attaque, mais cet incident et d'autres ont jeté un doute sur la véritable nature du groupe. Par exemple, est-ce un mouvement de rue ou un think-tank? Dans la tradition de son prédécesseur d'avant-guerre, l' Action française , c'est les deux. Le mouvement a gagné des partisans parmi les étudiants et les jeunes en général, qui n'évitent pas d'affronter la gauche physiquement lorsque cela est nécessaire. Mais ces jeunes qui fréquentent l'école secondaire ou l'université, apprennent l'histoire et la théorie du «nationalisme intégral» de Maurras selon lequel la nation est un ensemble racialement unifié entre les peuples autochtones et l'État. CRAF participe à des «cercles» (ou succursales) locaux, se réunit chaque été pendant le Camp Maxime Real del Sarte et peut lire des livres écrits par des intellectuels appartenant à la direction nationale. En 2017, Stéphane Blanchonnet, président de CRAF, a publié un petit dictionnaire maurrassien de 97 pages présentant le concept de base de leur «Master». Les militants du CRAF qui sont plus avancés dans la maîtrise de la philosophie politique sont encouragés à lire « Actualité de Charles Maurras, Introduction à une philosophie politique pour notre temps » d' Axel Tisserand , publié en 2019. De plus, les militants du CRAF qui souhaitent consulter davantage de ces documents peuvent consulter le magazine trimestriel Le Bien commun(«Le bien commun»), le magazine officiel du mouvement depuis novembre 2018.

    Pour conclure, le CRAF est un mouvement maurrassien orthodoxe, mais cette incarnation plus récente de l'Action française a notamment abandonné l'antisémitisme. Au lieu de cela, il essaie de trouver un moyen de travailler avec la nouvelle génération de jeunes conservateurs qui rejettent le libéralisme après 1968, y compris ceux qui restent fidèles à la République. Plus que Marine Le Pen, sa nièce Marion Maréchal conviendrait à la plupart des militants du CRAF si elle revenait sur la scène militante. Pour le moment, CRAF, en tant que dernière version de l' Action française d' avant-guerre , continue de faire ce que l'original a fait de mieux pendant droite radicale une épine dorsale idéologique qui va au-delà d'un révolte populiste plus grossièrement raciste et anti-système.

    Le Dr Jean-Yves Camus est Senior Fellow au CARR et directeur de l'Observatoire de politique radicale de la Fondation Jean-Jaurès.

     

    Bien entendu, nous incorporons ce nouveau texte à notre liste - déjà longue - des articles de notre Campagne pour le sauvetage de la Maison de Maurras : Tous les articles parus sur lafautearousseau depuis le début de notre campagne "Défendez Maurras ! Sauvez sa maison !"

    et, le 20 avril 2020 : Charles Maurras : l'Intelligence, l'Or et le Sang, par Matthieu Giroux

    le 28 avril 2020 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français... : Charles Maurras, le retour, par Philippe Bilger

  • Tribune : Remigration cordiale, remigration martiale, par Romain Sens.

    Source : https://lincorrect.org/

    Les Français d’origine européenne doivent rester ultra-majoritaires sur leur sol sous peine de mort de la France. Fort de ce constat, la conclusion s’avère logique. Si les Français d’origine extra-européenne sont trop nombreux pour vivre en bonne intelligence avec les Français de souche européenne, alors un grand nombre d’entre eux doit repartir.

    La rapidité avec laquelle notre pays court à l’abîme, que celui-ci prenne la forme d’un grand basculement anthropologique comme le nomme Jérôme Fourquet, où les Français de souche européenne deviendraient une minorité au sein du peuple Français, d’une séparation territoriale, d’une scission, d’une fracturation comme a pu le diagnostiquer François Hollande à la fin de son mandat présidentiel, situation qui, logiquement devrait mener tout droit à une sécession, ; ou que cet abîme ne se matérialise plutôt par la guerre de tous contre tous théorisée par Hobbes, la guerre civile que l’histoire de France a souvent connue, cette rapidité avec laquelle se dessine un sombre horizon ne peut qu’amener le citoyen non résigné à envisager d’autres pistes.

    Que l’on analyse la situation actuelle comme la conséquence d’avides libéraux ayant habilement manœuvré pour remplacer le salariat français par un salariat d’origine extra-européenne, plus corvéable, plus malléable et plus « compétitif », ou plus simplement comme la logique d’un monde sans frontières, peu d’observateurs en tout cas ignorent que c’est la quantité inédite d’une immigration d’origine extra-européenne sur le sol français (15 millions d’individus nous révèlera peut-être un jour un institut objectif, individus à la démographie bien plus importante que celle des Français d’origine européenne) largement de culture musulmane pour ne rien gâcher, qui fera basculer l’histoire de France.

    Assimiler au forceps ces quinze millions de citoyens français d’origine extra-européenne ? Les intégrer ? Les laisser au contraire vivre leur vie dans toute la liberté que leur confère la nationalité française, dans un maëlstrom multiculturaliste ? Dans tous les cas, cela signifiera la fin de la France éternelle, celle bâtie et peuplée par un peuple européen.

    Il ne saurait y avoir la possibilité de dénier à un peuple millénaire et enraciné le droit à sa continuité historique.

    Il ne saurait y avoir la possibilité de dénier à un peuple millénaire et enraciné le droit à sa continuité historique. Les Français d’origine européenne doivent rester ultra-majoritaires sur leur sol sous peine de mort de la France. Fort de ce constat, la conclusion s’avère logique. Si les Français d’origine extra-européenne sont trop nombreux pour vivre en bonne intelligence avec les Français de souche européenne, alors un grand nombre d’entre eux doit repartir. Combien ? Plusieurs millions forcément. Autant que nécessaire pour que le grand basculement anthropologique ne puisse aboutir. Pour que la France reste un pays européen.

    Arrive désormais l’inévitable question du « comment ? »

    Deux approches seront possibles, à mettre en œuvre simultanément. La première devra concerner les Français d’origine extra-européenne non hostiles, non violents, simplement nés au mauvais endroit et préférant cultiver leurs origines ancestrales plutôt que de se fondre dans un moule non désiré voire rejeté. Cette approche, que l’on pourra qualifier de remigration « incitative » consistera à amener des agents de l’État jusqu’à ces personnes pour faire un constat commun. Constat qu’aucune politique d’assimilation, d’adhésion pleine et entière à la culture, aux mœurs, aux principes, à l’histoire de France, ne saurait être envisagé par ces individus, souvent communautarisés. Ceux-là, souvent dans le respect de la loi actuelle, se sont construits au sein de leur communauté, avec leurs noms, leurs prénoms, leur religion et leur manière de l’exercer, leurs coutumes, leurs croyances, leurs pratiques, leurs mœurs et ne souhaiteront jamais abandonner cette voie-là. Et pourtant ils sont Français. Il faudra faire comprendre à ces gens-là qu’aucune vie n’est possible en dehors de la seule communauté nationale.

    L’un des points les plus saillants de ce constat sera l’impossibilité pour les citoyens français de prénommer leur enfant autrement que par un nom appartenant au panthéon européen. Ceux des musulmans qui souhaiteraient continuer à prénommer leur descendance par un nom islamique seront déçus. Cruellement déçus même, quand la loi empêchera toute distinction religieuse d’être portée dans l’espace public (hormis celles des confessions chrétiennes). L’État sera là pour entériner un divorce à l’amiable. Sans vaisselle cassée dans la cuisine. Pour leur donner l’envie de renoncer à leur nationalité française et de remigrer dans leurs pays d’origine, la France leur proposera une somme d’argent, qui leur permettra de recommencer  une nouvelle vie sur la terre de leurs ancêtres, en ouvrant un commerce, une entreprise, en achetant des terres cultivables ou constructibles. Même en investissant des centaines de millions d’euros dans un tel processus, l’économie française en sortirait largement gagnante, n’ayant plus à supporter le poids social de ces individus regroupés en communauté. Une remigration incitative permettrait ainsi à des millions de personnes de choisir une meilleure vie, en adéquation avec leur vision des choses, sur la terre de leurs ancêtres, sans avoir à se construire en opposition frontale avec une partie de leur propre peuple actuel.

    L’autre volet sera lui, plus direct. Bien évidemment, la déchéance de nationalité française sera mise en œuvre pour tout citoyen français d’origine extra-européenne possédant la double nationalité qui se livrera à des actes terroristes, criminels et délictueux lorsqu’en multi-récidive. Mais certains citoyens français d’origine extra-européenne, issus de générations de parents nés Français en France ne posséderont pas la nationalité de leurs origines alors même qu’ils pourraient avoir un comportement hostile à la société française et, tout simplement ne pas se sentir français. Or, ces individus, voyant bien ce que la France, bonne mère, a à leur offrir (ou à piller) n’envisageraient absolument pas de renoncer à la nationalité française même sous contrepartie financière.

    Plus que les barrières constitutionnelles, la véritable adversité proviendrait de la levée de boucliers des journalistes, politiques, intellectuels et influenceurs de toutes sortes

    Bénéficiant de la protection que leur accorde la Constitution, les Conseils d’État et constitutionnel, ils sont dans le cadre institutionnel actuel inexpulsables. Il convient dès lors de s’affranchir de ces barrières institutionnelles. Que ce soit en suspendant la constitution, en l’abrogeant, ou en en faisant adopter une autre, les dirigeants devraient avant tout modifier le droit pour ne pas en être empêchés. Vis-à-vis de l’interdiction faite par l’ONU de rendre apatrides des nationaux d’un État, les choses sont claires : la France a bien signé la convention onusienne de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie et la convention du Conseil de l’Europe de 1997. Mais elle ne les a pas ratifiées. Au regard du droit international, la France n’est donc pas liée à ces textes. La France peut donc créer des apatrides si elle en ressent la nécessité de leur dire d’aller voir si l’herbe se trouve plus verte ailleurs. Dans les faits, ces cas seront bien plus rares qu’escomptés, la plupart d’entre eux ayant une nationalité étrangère. Le fait que ces États dont ils sont originaires pourraient refuser de les reprendre est un argument souvent employé. Mais la plupart de ces États vivent des accords économiques, politiques voire militaires qui les lient à la France et sur lesquels la France pourrait revenir s’ils décidaient de ne pas reprendre les leurs.

    Il est pourtant pleinement légitime pour un peuple historique de ne pas vouloir, ni de se faire remplacer ni de se faire pourrir la vie par des gens qui ne seraient jamais devenus Français si l’on avait consulté le peuple sur cette question.

    En vérité, si les obstacles politiques actuels sont réels, ils sont loin d’être insurmontables. Plus que les barrières constitutionnelles ou les potentielles réactions hostiles des « concernés », la véritable adversité proviendrait de la levée de boucliers des journalistes, politiques, intellectuels et influenceurs de toutes sortes. Il est pourtant pleinement légitime pour un peuple historique de ne pas vouloir se faire remplacer ni de se faire pourrir la vie par des gens qui ne seraient jamais devenus Français si l’on avait consulté le peuple sur cette question. Après l’attentat du marché de Strasbourg, le 13 décembre 2018 (qui tua cinq personnes et en blessa onze autres) et après la mort du terroriste abattu par la police, le député Bruno Studer (LaREM) déclara que « Cherif Chekkat était un Strasbourgeois né à Strasbourg, un Alsacien né en Alsace, un Français né en France ».

    La paix et la continuité historique de notre peuple sont à ce prix-là.

    Notre République vit dans un mensonge perpétuel vis-à-vis de son peuple. Cherif Chekkat, binational franco-algérien, de parents non-assimilés, était un délinquant multirécidiviste de longue date qui empoisonnait la vie de ses concitoyens depuis des années et aurait du être déchu de la nationalité française et remigré en Algérie bien avant qu’il puisse commettre ces crimes. La paix et la continuité historique de notre peuple sont à ce prix-là.

  • De la coutume à la corporation, par Frederic Poretti-Winkler.

    "La Fraternité fut le sentiment qui présida dans l'origine à la formation des communautés professionnelles." LOUIS BLANC"L'Histoire de la Révolution "
    La Royauté fut, durant son histoire, la protectrice du monde ouvrier. Elle encouragea la création des Corps de métier par la codification et la transcription des us et coutumes professionnels, dans le grand "Livre des Métiers" que rédigea Etienne Boileau, grand prévôt de Paris, aidé du conseil des anciens, travail malheureusement non terminé car celui-ci mourut la même année que Saint-Louis (1270).

    frédéric winkler.jpgCelui-ci écrivit en préface: «Quand ce fut fait, concueilli et ordoné, nous le feimes lire devant grand plenté (grand nombre) des plus sages, des plus léaux et des plus anciens homes de Paris, et de ceus qui devaient plus savoir de ces choses : lesquels tout ensemble louèrent moult cette œuvre ; il représente enfin une organisation spontanée et autonome». Ce livre magnifique de 121 règlements, est une mine d'or de bon sens, véritable bible des organisations ouvrières autonomes du temps jadis."Quand les maîtres et jurés boulangers, iront par la ville accompagnés d'un sergent du Châtelet, ils s'arrêteront aux fenêtres où est exposé le pain, et si le pain n'est pas suffisant, la fournée peut être enlevée par le maître."Mais le pauvre n'est pas oublié, et : "les pains qu'on trouve trop petits, li juré feront donner par Dieu le pain".(Louis Blanc) La première partie parle des coutumes professionnelles, puis le chapitre suivant traite des redevances de chaque corporation. La corporation sera le nom retenu pour parler des différents groupements de métiers, confréries, charités, maîtrises, ghildes, hanses, collèges, fraternités, jurandes...

    ORGANISATION AUTONOME
    C'est la troisième partie sur les droits et pouvoirs des juridictions royales et seigneuriales qui ne fut pas terminée. Ces corps parfaitement structurés et organisés possédaient, privilèges et avantages, protégeaient leurs membres et assuraient qualité, formation, soins, repos, entraides et compassion...L'Etre humain trouvait dans son métier l'accomplissement de son destin temporel et spirituel. Comment ne pas voir pour aujourd’hui, une grande leçon face aux égarements de la jeunesse et aux destructions programmées du monde artisanal, commerçant et paysan. C’est souvent à l'ombre des abbayes, évêchés et monastères que se fonda de nombreuses corporations. Un saint patronnait chacune d'entre elles et les membres s'y regardaient en frères (confréries)."Abrités sous la bannière du même saint, priant les uns pour les autres au pied des mêmes autels, le cultivateur, l’homme de métier, l’industriel et le commerçant ne voyaient pas dans leurs voisins des antagonistes, mais des frères et des amis...C'est ainsi que les Confréries développaient la charité chrétienne et, par là, maintenaient à un niveau très élevé la valeur morale et professionnelle de leurs membres ; car on avait à cœur de bien apprendre son métier et de l'exercer en toute conscience et dans toute sa perfection, et c'est pour obtenir ce résultat que travaillait spécialement le second élément de la confrérie."("Les anciennes corporations").Cette vie intense et communautaire était jalonnée par le sens des responsabilités, de la compétence et de l'élévation spirituelle."C'est là, disait Georges Valois, le merveilleux secret de l'ordre social dans les nations de la chrétienté...Les passions temporelles, dont on pourrait craindre les dérèglements, sont utilisées pour le maintien de la paix chrétienne et de la paix civique. En premier lieu, c’est l'instinct de puissance, qui, dans une société non organisée, entraîne l'homme à la guerre perpétuelle, et qui, dans notre monde classique, l’entraîne au travail et devient un merveilleux instrument de progrès social."Les saines institutions canalisent les esprits tumultueux, orgueilleux, anarchiques au profit des métiers devenant ainsi dans l'organisation, des facteurs sains d'évolutions. Cette organisation " procurait à ses membres le moyen de se documenter sur les meilleures méthodes de travail, sur les perfectionnements à réaliser et les inventions capables de transformer la technique du métier ; par conséquent, c’était une lutte contre la routine, c’était l'aide aux chercheurs souvent isolés, et la création d'un utile esprit d'émulation."("Les anciennes corporations").Ces multitudes de petites républiques avaient leurs propres lois qui remontaient à la nuit des temps, Mercier relatait l'exemple de la corporation des fumistes ayant jugé et pendu l'un des siens, coupable de vol sans que l'autorité royale n'ait eu son mot à dire...
    Au XIVe siècle, les marchands de l’eau dirigent administrativement la ville de Paris. A Troyes pendant Jeanne D’Arc, « bouchers, boulangers, orfèvres pourront faire partie du conseil de ville ; des pâtissiers, meuniers, couturiers, maçons, cordiers, chapeliers, tonneliers et des représentants d’une quinzaine d’autres professions prendront part à des assemblées qui délibèrent sur la dépréciation des monnaies, sur les aides demandées par le roi, sur les impôts nécessaires pour payer les fortifications, même sur les attaques dirigées contre la ville par les gens de guerre ».(E.Coornaert)

    CARACTERE POPULAIRE
    Toute l'histoire de notre beau pays de France est jalonnée d'exemples sur le caractère éminemment populaire de la Royauté française. Pensons à Saint Louis qui, avant de partir en croisade, s’assura que tout pauvre paysan de France bénéficierait d'une "retraite" pour ses vieux jours. Esprit de charité, compassion, entraide, la société d'alors était empreinte de christianisme. L’Eglise, maison du peuple réglait la vie du travail en sonnant de ses cloches le réveil comme le repos. La protection des pauvres était essentiel et la législation recommandait la probité au mesureur, défendait au tavernier de hausser le prix du vin, comme boisson du menu peuple, étalage des denrées sur les marchés pour constater fraîcheur, qualité et loyauté. Pour la petite bourse des pauvres, surveillance des prix et les marchands ne se serviront qu'après tous les autres habitants..."Les bouchers étaient au pied de la tour Saint-Jacques; la rue de la Mortellerie rassemblait les maçons; la corporation des tisserands donnait son nom à la rue de la Tixeranderie qu'ils habitaient; les changeurs étaient rangés sur le pont au Change, et les teinturiers sur le bord du fleuve..."Chaque corps de métier constituait un petit Etat avec ses lois, ses rites, ses fêtes religieuses et jours chômés, ses bannières, fêtes et processions, sa "sécurité sociale», ses formes de retraites, ses hôpitaux, enfin son organisation propre, autonome et fraternelle."Les malades, les veuves, les orphelins étaient sous la protection des chefs du métier qui s'en occupaient comme de leur propre famille"("Les anciennes corporations").
    "Et premier, que nous et chacun de nous, confrères et consoeurs, debvons et sommes tenus par nos dicts serments, tenir foiz et loyauté, l'ung envers l'autre désirer le bien l'ung de l'autre, et si aucun de nous savait le domaige de son confrère, lui anuncer féablement que ci son frère, le ayder, conforter et soutenir son droit, si besoin estait."Voilà ce que disent les statuts des boulangers d'Epinal, dont on retrouve les premières traces en 630 (VIIe siècle).Jamais un ouvrier n'était abandonné."La communauté ou confrérie était la seconde mère de l'ouvrier. Pauvre, malade, trépassé, jamais elle ne l'abandonnait.», quelle leçon pour le monde dit démocratique d'aujourd'hui... Cela est d'autant plus intéressant que nous vivions alors en Monarchie féodale, nous ne nous embarrassions pas alors de mots vides de sens comme démocratie, droits de l'homme, liberté, égalité, fraternité martelés sur nos monuments comme un affront envers la démophilie et la charité évangélique bien réelle du temps jadis...En France, c’est la liberté qui est ancienne, c’est le despotisme qui est nouveau, disait Madame de Staël. Rappelons que les métiers s'auto-organisaient librement dans des villes libres où l'administration se faisait par des gouverneurs assistés par des bourgeois élus au suffrage de tous. Les corporations étaient parties prenantes dans les conseils des cités féodales. Elles participaient et discutaient de tout, de la répartition des impôts, de l'organisation communale, de la défense et de la sécurité de la ville...Cette organisation décentralisée limitait tout empiètement arbitraire de l'autorité, soit du seigneur soit du roi."Quelle est la classe du continent, qui oserait prendre aujourd'hui des allures aussi indépendantes en face de la bureaucratie européenne ?" (Le Play)
    Frederic PORETTI - Winkler (Les Communautés de Métier, à suivre)

  • La repentance, un passe-temps pour gosses de riches. La quintessence du snobisme, par Driss Ghali.

    Source : https://www.causeur.fr/

    Déboulonner les statues de personnages “controversés”, c’est le nouveau hobby de bobos qui voient dans la défense des “racisés” un combat indépassable. Alors que tout n’est pas à décrier dans l’héritage colonial. L’analyse de Driss Ghali.

    La dernière mode en date en France est de partir à l’assaut des statues des grands héros français. Colbert, Faidherbe et Gallieni, entre autres. On les accuse d’avoir tué des Africains et d’avoir à rendre des comptes pour cela à titre posthume. Ceux qui pratiquent ce nouveau sport n’ont pas conscience du ridicule de leur situation, ni du danger qu’il y a ouvrir la boîte de Pandore des blessures coloniales.

    1.jpgTout d’abord, l’Afrique et les Africains n’ont rien demandé à personne. Ils n’ont pas exigé que la France face acte de contrition car ils ne veulent pas traiter avec des partenaires qui sont à genoux. Si on avait daigné leur demander leur avis (mais qui se soucie de l’opinion des Africains ?), ils auraient répondu que l’avenir est le seul horizon qui en vaille la peine. L’Afrique joue gros, elle doit exprimer son immense potentiel au moment même où sa population explose et que la Chine l’incite à se spécialiser dans les activités extractives. En d’autres termes, l’Afrique n’a pas de temps pour la repentance.

    Il y a colonisation et colonisation

    Les Africains ont tourné la page de la colonisation dès les années 1960 en s’agrippant à la langue française comme un héritage inaliénable. Ils auraient pu défaire les frontières rectilignes et arbitraires tracées par les méchants colons, ils ne l’ont pas fait car il n’y avait peut-être pas mieux à faire pour épouser l’ultra-diversité ethnique et linguistique des populations. Cerise sur le gâteau : à peine la France partie que, par millions, Arabes et Africains ont pris le chemin de l’Hexagone pour s’y installer. Pourquoi personne ne s’est accroché aux basques des Ottomans lors de leur départ du monde arabe il y a exactement cent ans ? Il y a peut-être une raison : il y a colonialisme et colonialisme, même si le simple fait de coloniser est une idée absurde et un acte d’oppression.

    Ensuite, pourquoi s’en prendre à Gallieni et ne pas faire le procès de ses soldats ? Tous ou presque étaient noirs (Sénégalais, Maliens) ou musulmans (Algérie notamment). La colonisation de Madagascar comme de l’Afrique entière est une autre histoire de la guerre du sud contre le sud. Réveiller ce souvenir ne serait pas rendre service à un continent en mal d’unité.

    Les grandes figures de la colonisation française n’ont fait que servir la France, ils n’ont pas agi à compte propre. Gallieni n’est pas Gengis Khan. Il a reçu, plus d’une fois, ses ordres de gouvernements de gauche. Est-ce que Jules Ferry ou bien Georges Clémenceau ont décolonisé l’Afrique ? Non, ils ont donné les instructions nécessaires pour perpétuer l’oppression coloniale. Il serait bon que les bobos et militants racialistes à gauche de l’échiquier politique d’aujourd’hui s’en souviennent.

    Or, ont-ils encore le temps de réfléchir ? Il y a de quoi en douter, eux qui sautent d’une hystérie à l’autre ou plutôt d’un hashtag à l’autre : #stayathome, #blacklivesmatter et maintenant #madagascar.

    La génération qui a renoncé à ses libertés pour cause de corona, celle qui a fui Paris, non par peur des Panzer Divisions de 1940 mais parce qu’elle préfère se confiner au vert, cette génération moralement désarmée n’est pas vraiment en position de juger qui que ce soit. Je lui souhaite d’avoir ne serait-ce que le dixième du courage physique et de la prestance de ceux qu’elle fustige aujourd’hui.

    Même à Madagascar, la colonisation a des aspects positifs

    S’ils s’asseyaient pour lire un livre d’histoire entre deux crises de nerf, nos chers bobos pourraient peut-être se rendre compte de l’absurdité de ce qu’ils prêchent. Savent-ils que le Maghreb contemporain incarne une colonisation aboutie et sans appel : celle que les Arabes du Moyen-Orient ont infligée aux Berbères d’Afrique du Nord? Savent-ils aussi que tout ce qui brille au sud de l’Espagne porte les marques du projet colonial musulman ? Pendant plus de sept siècles, les conquérants islamiques ont tué, pillé et détruit autant qu’ils ont construit et civilisé. Un peu comme la colonisation française… Allons-nous taguer l’Alhambra de Grenade au nom du passé lourd passé colonial ? Ou bien faudra-t-il détruire l’Alcazar de Séville au motif de l’appropriation culturelle ? 

    Il ne faut pas avoir peur d’aborder de front le bilan de la colonisation française, même à Madagascar. À l’évidence, les troupes coloniales (blanches, noires et arabes comme on l’a vu auparavant) ont massacré. Elles ont aussi amené la paix intérieure à des populations qui avaient rarement connu le goût simple d’un voyage paisible d’un point A à un point B. Madagascar était un univers à part avec des degrés de civilisations très éloignés entre le plateau central et les marges de l’ouest et du sud. Les peuples malgaches (car il n’y avait pas de peuple malgache unifié) ne vivaient pas en paix.

    La concorde intérieure instaurée par la force, s’en est suivie un immense réveil de l’île qui, pour la première fois et les yeux ébahis, a vu comment l’action ordonnée de l’homme peut rompre la malédiction de la misère et des maladies. La colonisation a été un viol certes mais aussi un électrochoc salutaire pour que des peuples aliénés de la modernité s’en emparent une bonne fois pour toutes.  

    Parole de Marocain

    Il s’est passé la même chose au Maroc où un disciple de Gallieni, un certain Lyautey a pris en main un pays qui était en voie de se dissoudre dans les sables arides du séparatisme et du sous-développement. En un peu plus de dix ans, Lyautey a donné au Maroc une colonne vertébrale urbaine, légale et administrative qui est encore la sienne aujourd’hui en 2020. Tout au Maroc porte encore la marque sublime de grand marocain qu’a été Lyautey, un protecteur de l’Islam et des traditions féodales. Telle est la vérité et il faut l’admettre car on ne peut pas effacer l’œuvre de Lyautey au Maroc même en dynamitant tous les monuments qui portent sa marque. Lyautey est passé dans le sang marocain comme celui qui nous a rendu l’estime de nous-mêmes. Grâce à lui, nous avons compris que nous sommes un peuple pauvre certes, mais capable de mobiliser sa diversité ethnique et religieuse pour fleurir le désert et fabriquer des avions. Ce n’est pas mal quand même.

    Tout cela n’intéresse pas les « déboulonneurs »… Ils n’ont que faire des anciens colonisés. Ils s’amusent comme des gosses de riches qui s’ennuient au point d’aller poser une boule puante dans un temple. Le monde leur doit tout car ils sont blasés. 

    S’agenouiller comme ils font alors que personne ne leur demande représente la quintessence du snobisme. L’ultime frontière du luxe. Leur message subliminal à la Terre entière est : « personne au monde ne s’excusera plus que nous, personne n’ira aussi loin dans la destruction de son histoire nationale, personne n’osera associer son sang à celui des génocidaires, nous les Français bien-pensants en sommes capables, admirez-nous pour cela mais n’essayez-pas de nous imiter car nous sommes parfaitement indépassables. »

    La bonne nouvelle est que les gosses de riches se lassent vite de leurs jouets faits sur-mesure.

  • Un néo-progressisme chrétien ?, par Gérard Leclerc.

    Depuis la bataille (perdue) contre l’institutionnalisation du mariage entre deux personnes du même sexe, le monde catholique, secoué notamment par des scandales à répétition, est repassé sous les feux de la rampe. Le clergé assez largement gagné par une anomie généralisée s’est engouffré depuis des décennies dans une sorte de post modernisme confortable et normatif, semblant attendre avec résignation la fin du christianisme et sortant parfois de sa torpeur dès qu’ il suspecte le moindre signe de retour à «  l’obscurantisme traditionnel chez ses ouailles  ».

    gerard leclerc.jpgAprès la dé-marxisation due largement à l’action du Pape Jean Paul II, Gérard Leclerc aborde la question aujourd’hui d’un « néo-progressisme chrétien  » peut-être plus en phase avec la mondialisation culturelle et morale.

    Un texte important, publié par le mensuel L’incorrect, qui ne se contente pas d’évoquer le combat culturel mais qui le mène ! (NDLR Olivier Perceval)

    En 2013, paraissait aux éditions du Seuil un gros ouvrage intitulé À la gauche du Christ, sous la direction de Denis Pelletier et de Jean-Louis Schlegel. Il s’agissait d’un ensemble d’études sur cette période d’après-guerre où l’Église catholique avait été souvent dominée par des chrétiens de sensibilité de gauche. L’importance de leur implantation dans la presse confessionnelle, les mouvements d’Action catholique, une partie du syndicalisme, mais aussi dans le clergé et toute une mouvance intellectuelle, semblait leur conférer un leadership durable d’autant que ce courant s’estimait pleinement légitimé par «  la révolution conciliaire  » de Vatican II. À c e propos, il serait intéressant de revisiter toute une littérature où ce catholicisme dit d’ouverture se réclamait d’une marche irréversible de l’histoire, selon un mode assez hégelo-marxiste. Pourtant, c’est ce même catholicisme qui va, brusquement, disparaître lors de la décennie 1970, comme si ses représentants et ses militants s’étaient dispersés dans la nature.

    1975 constitue une date clé pour les rédacteurs d’À la gauche du Christ, et l’on peut abonder dans leur sens, tant cette année marque un tournant, ne serait-ce que dans le pontificat du pape Paul VI (récemment canonisé). C’est à la Pentecôte 1975 que le pape de Vatican II accueille à Saint-Pierre de Rome les communautés nouvelles qui vont se substituer aux mouvements classiques, ce qui marque tout à la fois un renouvellement de génération et surtout une mutation radicale d’inspiration. Sans doute peut-on faire, un demi-siècle plus tard, un bilan mitigé de ce «  renouveau  », qui n’a pas toujours été fidèle à ses promesses et dont certains chefs de file ont gravement défailli. Pas au point cependant d’être injuste en ignorant ce qu’il a apporté à beaucoup de jeunes en fait d’initiation spirituelle. Qui a opéré, par exemple, le bilan des sessions de Paray-le-Monial, qui, année après année, ont formé des milliers de fidèles qui ont tenu et progressé dans la foi  ? Ce qui n’est pas douteux, c’est que ce Renouveau a répondu à une carence béante que le progressisme avait creusé à force d’alignements mondains sur une modernité qui au demeurant, avait-elle aussi entrepris une révolution profonde.

    Étrange progressisme qui paraît si souvent à la traîne. Maurice Clavel avait prédit avec humour que le dernier communiste en France serait un curé breton. Et c’est le même Clavel qui était contraint de rappeler que «  Dieu est Dieu, nom de Dieu  » à ceux à qui il faisait grief, non pas «  d’être allé au monde mais de s’être rendu au monde  ». Mais la déviance datait déjà des années d’après-guerre, lorsque le jésuite Gaston Fessard s’opposait vigoureusement à la tentation de ralliement à un communisme soviétique, sur lequel régnait encore un certain Joseph Staline.

    Au début de cette décennie 70, l’épiscopat français reçoit avec gratitude, même si ce n’est pas toujours avoué, le renfort des Silencieux de l’Église de Pierre Debray et de Françoise Lucrot, afin de desserrer l’étreinte d’une Action catholique qui ne respire que dans le dialogue chrétiens-marxistes. On peut penser que le progressisme s’est mis à lui-même la corde au cou, en s’obstinant dans une direction qui va se trouver radicalement démentie par ce cours de l’histoire auquel on vouait tant de révérence. Le pontificat de Jean-Paul II sonnera la fin de toutes ces illusions. On peut s’interroger toutefois sur l’ensemble des raisons de son éclipse. N’avait-il pas des prétentions intellectuelles qui auraient dû lui assurer les possibilités d’un rebondissement  ? Mais ces prétentions sont à examiner soigneusement. Lorsqu’on lit l’ouvrage si documenté de Jacques Julliard sur Les gauches françaises, on est frappé par l’absence de références propres à une gauche chrétienne. Seuls deux noms émergent pour illustrer son apport idéologique  : ceux d’Emmanuel Mounier et de Pierre Teilhard de Chardin, mais ils sont l’un et l’autre problématiques pour bon nombre de motifs. Et surtout, ils ne paraissent pas justifier la consistance d’un courant politico-religieux. Teilhard a brillé d’un vif éclat, mais un court moment, et l’on peut s’interroger sur la pertinence de l’utilisation qui a été faite de son œuvre. Quant à Mounier, on se rend compte, par les vicissitudes de la postérité d’Esprit, qu’il a donné lieu au développement de tendances bien contraires.

    Par ailleurs, on s’aperçoit a posteriori que l’essor de la théologie contemporaine, dans ses multiples déclinaisons, était assez éloignée de cette culture progressiste, qui s’en réclamait pourtant. Si l’on songe que cette culture a pu se référer à l’œuvre d’un cardinal de Lubac, c’est par pure méconnaissance, l’auteur de La postérité de Joachim de Flore ayant de fait porté condamnation définitive des tentatives de néo-christianisme. Cependant, il faut bien s’interroger sur la persistance de ce courant qui, en dépit de son éclipse en tant que réalité dominante, n’en est pas moins demeuré présent comme instance de contestation plus ou moins avouée de l’Institution. À l’analyse, on perçoit qu’une telle instance ne cesse de muter, chacune de ses réincarnations se signalant par son caractère obsolète. Qui se souvient encore d’Eugen Drewermann qui, il y a un quart de siècle, était promu comme alternative à l’orthodoxie et prophète d’une religion radicalement transformée  ? La subversion ecclésiale a toujours procédé ainsi par offensives aussi éphémères que péremptoires sur le moment.

    Il semble aujourd’hui qu’elle reparte en force, s’appuyant sur le discrédit dont l’Institution se trouve l’objet, à la suite des multiples scandales de mœurs qui l’ont assaillie. Mon regretté confrère Henri Tincq n’a-t-il pas déclaré, en une sorte de témoignage final, qu’on assistait à la fin d’un monde  ? «  Jamais, écrivait-il, l’Église n’a semblé aussi ébranlée.  » Affirmation discutable, si l’on considère l’histoire et ce qu’une Catherine de Sienne pouvait en témoigner pour le XIVe siècle. Mais il est vrai que la tempête actuelle est sévère. Est-elle considérée avec le discernement nécessaire  ? Les imbéciles qui crachent sur les prêtres dans la rue ou le métro, comme si tous étaient coupables, témoignent du caractère pernicieux du procès médiatique, dont les procureurs sont trop heureux de reporter les effets sur l’ensemble d’une institution qu’ils haïssent. Dans la même logique, on assiste au dézingage du pontificat et de la personne de Jean-Paul II qu’il s’agit de toute urgence de faire exploser, pour justifier d’une transformation nécessaire de l’institution. Mais laquelle, au juste  ?

    Autant les néo-progressistes se montrent virulents et déterminés dans l’attaque, autant ils se révèlent faibles dans la proposition. Ils semblent ainsi mettre tous leurs espoirs dans la promotion d’un clergé marié, d’une façon quelque peu juvénile et dans l’ignorance des réalités du pastorat protestant. Faut-il prendre au sérieux le courant féministe, dont une représentante aspire au primatiat des Gaules  ? Outre qu’une telle prétention s’inscrit en opposition totale avec la structure essentielle de la tradition ecclésiale, celle d’Irénée de Lyon, elle se signale par sa vanité et son inefficacité. Les tentatives de ce type qui sont nées dans le protestantisme et dans l’anglicanisme se sont soldées par des échecs sanglants. Lorsque Georges Bernanos affirmait que l’Église n’avait pas besoin de réformateurs mais de saints, il n’excluait pas la possibilité et la nécessité des réformes, il sous-entendait qu’il n’y avait de réformes fécondes que soutenues par l’expérience vive de la sainteté. De ce point de vue, nous sommes très loin de l’Église renaissante des XVIe et XVIIe siècles dont les champions ont été les explorateurs d’une spiritualité affirmée, éclairant les esprits et les cœurs. Il est trop visible qu’une offensive, qui s’en prend à l’autorité de Pierre, au dogme de Benoît XVI et à la morale de Jean-Paul II, nous mène droit à l’abîme, sans perspective aucune de renouveau.

  • Charles Huet : «Le Made in France est une réponse à la désindustrialisation française».

    Source : https://www.billetdefrance.fr/

    Le Made in France revient plus que jamais sur le devant de la scène. Mais qu’en est-il réellement ? Entretien avec Charles Huet, co-créateur de la Carte française, une carte cadeau dédiée au produit Made in France et auteur du Guide des produits Made in emplois (2013).

    4.jpegQu’est-ce que le Made in France ?

    Le code de l’Union européenne définit précisément le “Made in”. Cette définition est issue du Gatt (1947) et des accords de Marrakech (1994). Il fallait attribuer et définir une nationalité à un produit en vue de lui affecter un niveau de droit de douane dans le cadre de ces accords. Cela se règle au niveau européen. Le code des douanes précise pour chaque type de produits le critère à remplir pour pouvoir se prévaloir du Made in France ou du Made in UE. Il y a autant de critères que de produits. Dans plus de 80% des cas, ce sont des doubles critères.

    Le premier critère concerne la transformation et l’assemblage en France : c’est lorsque le produit a changé de code entre ce qui a été acheté par l’entreprise et ce qui a été vendu par l’entreprise après sa transformation. Le deuxième critère est un critère de valeur ajoutée. C’est à dire que plus de 45% de la valeur ajoutée du produit doit être effectué dans le pays dont il revendique le “Made in. Ces deux critères sont cumulatifs. L’origine des différents composants et matières qui rentrent dans la fabrication du produit peut être d’origine variée mais dès lors que l’assemblage est en France, entre le personnel et les machines, vous arrivez systématiquement à 45% de la valeur ajoutée. Pour la mode, c’est l’étape de confection qui est retenue et pour les autres ce sont les dates d’assemblage car tout produit n’est finalement que l’assemblage d’autres sous-produits.

     

    Made in France” est une tournure anglaise. L’expression “Fabriqué en France” ne serait-elle pas plus appropriée ?

    La tournure française est strictement équivalente au niveau légal. C’est la pure traduction de l’un et l’autre. Cette distinction a deux origines : l’une parce que l’anglais est la langue des affaires et l’autre pour une raison historique.

    Le marquage d’origine des produits naît en Grande-Bretagne à la fin du XIXème quand les Allemands commencent à exporter leurs produits manufacturés en Angleterre. Les industriels britanniques ont eu le réflexe bien classique de se plaindre auprès de leur gouvernement de la concurrence déloyale d’industriels étrangers. À la fin du XIXème, la Grande-Bretagne décide de rendre le marquage d’origine obligatoire en imposant un logo Made in Germany sur les produits manufacturés allemands. L’idée est de miser sur la germanophobie britannique. Manque de chance, comme on le verra dans toute l’histoire de la consommation et des échanges internationaux, le consommateur recherche le meilleur rapport qualité/prix. A cette époque, à chaque fois que les Britanniques voient un produit où est inscrit « Made in Germany”, ils s’aperçoivent que c’est un produit très fiable, de très bon rapport qualité/prix. Le marquage donne ainsi naissance au marketing national.

    Cette histoire prouve que le marquage d’origine n’a pas pour effet mécanique de discriminer le produit étranger mais d’informer le consommateur et de faire naître un sentiment par rapport aux attributs et qualité d’un produit d’une certaine origine.

     

    Nous connaissons tous des marques comme Le Slip français, Saint-James, ou encore 1083 qui font la promotion de la production nationale. Peut-on dire que le Made in France se porte bien ?

    Le Made in France ne se porte pas bien sinon on ne serait pas obligé d’en faire la promotion contrairement au Made in Germany qui lui se porte bien. L’appel à soutenir la production nationale est un réflexe de crise. La crise de 2008 a été une étape très importante de désindustrialisation. Le Made in France est un phénomène de réponse à cette crise-là. L’objectif est de réveiller les consommateurs français qui n’en tiennent pas compte. C’est une spécificité très française puisque les Britanniques, Italiens et Américains par exemple sont naturellement plus patriotes dans leur habitude de consommation. Le Made in France est à l’origine de belles histoires et certaines marques se portent très bien comme Saint James, 1083 ou encore le Slip français mais cela varie d’une entreprise à l’autre.

    Au niveau global, on constate deux choses. D’un côté, une forte poussée de cette nécessité de patriotisme et de localisme des consommateurs sur les réseaux sociaux, mais qui a du mal à se concrétiser en acte d’achat concret. De l’autre, on constate une fragilité globale car la France se désindustrialise de manière continue depuis le tournant des années 2000 jusqu’aux alentours de 2016. On a touché le fond de la piscine dans les années 2017-2018 et là avec le coronavirus on est reparti pour un tour.

     

    Une majorité de Français se dit prête à acheter des produits fabriqués en France mais évoquent le prix plus élevé pouvant être un frein à l’achat. Le Made in France est-il cher ?

    Le Made in France n’est pas toujours plus cher. Cela dépend des secteurs et des niveaux de gammes. L’alimentaire et le cosmétique sont deux secteurs dans lesquels la France a une industrie très puissante avec des acteurs qui se positionnent aussi bien dans le luxe que dans l’entrée de gamme. La marque Dop est le shampoing le moins cher du marché et est fabriqué à Rambouillet. Un tiers des marques de distributeurs alimentaires est fabriqué en France.

    En revanche, le Made in France est généralement plus cher dans le secteur de la mode et dans l’équipement. Cela s’explique par les structures de coûts de notre modèle sociale. La France a le record du monde de dépense publique, de prélèvement obligatoire et de réglementation. On le paye. Acheter français est un des rares moments pour le consommateur pour percevoir très concrètement le poids de la fiscalité sur les entreprises dans notre pays. Avec à peine le revenu médian depuis 8 ans, je consomme à 98% du Made in France. C’est aussi une question d’arbitrage de son budget.

    En termes de coût, un aspect important est la qualité et la durabilité des produits. Il faut considérer que l’on n’a pas les moyens du bas de gamme. Acheter chinois, c’est acheter 10 fois alors qu’acheter français, c’est acheter une fois. Il faut sortir de la lobotomie des soldes et du consumérisme, faire de la France périphérique un paradis fiscal pour les entreprises, baisser les impôts … Grâce à cela, nos ingénieurs et entrepreneurs retrouveront naturellement de la compétitivité et proposeront plus de produits.

     

    Depuis plusieurs mois, on observe sur la scène politico-médiatique un retour du souverainisme. Cette volonté de produire en France est-elle une forme de souverainisme ?

    Pour moi le souverainisme est un mot valise. Ce que je sais c’est que nous sommes tous souverains de notre budget.

    Au niveau de la souveraineté européenne, la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) a considéré de manière absurde et infondée que le marquage d’origine des produits dans l’UE ne devait pas être rendu obligatoire par les états. Cela est incompréhensible. Ils ont considéré que cela était un frein à la circulation des biens et des marchandises. L’exemple historique du Made in Germany en Grande Bretagne prouve le contraire car le marquage d’origine obligatoire n’a pas généré de discrimination mais la naissance d’une marque pays. Dans un modèle de marché pur et parfait, il est nécessaire pour son bon fonctionnement qu’une des 5 conditions soit remplie à savoir l’information la plus complète de tous les produits pour le consommateur. L’information complète du produit ne peut être un frein au fonctionnement d’un marché.

    Au niveau de la souveraineté, on a clairement un abus de la CJCE qui est infondé. Dans les années 1980, la France et l’Irlande ont été condamnées pour avoir voulu rendre obligatoire le marquage d’origine.

     

    La relocalisation sur le territoire national est considérée par les entreprises comme difficile car très coûteuse. Est-ce que cette production doit se limiter à une simple volonté entrepreneuriale ou celle-ci doit-elle tendre vers une véritable politique nationale digne de ce nom ?

    Aujourd’hui, il faut comprendre les raisons des délocalisations pour trouver des solutions pour une relocalisation. Les délocalisations sont dues à l’enfer fiscal et à un manque de compétitivité qui a appauvri notre pays et à rendu notre marche intérieur moins dynamique.

    Je veux bien que l’État adopte un rôle stratégique sur l’origine de ces achats stratégiques garant de son autonomie mais il doit réduire la voilure et remettre en question son domaine d’intervention pour se consacrer aux aspects essentiels de souveraineté. Il doit se retirer sur un certain nombre d’autres sujets pour pouvoir réduire la pression fiscale. Pour relocaliser, il faut arrêter la délocalisation qui s’accélère et préserver les usines encore présentes en France. Pour relocaliser, il faut attirer des investisseurs et on ne les attire pas avec de l’ISF ou avec un niveau d’imposition sur la production 5 fois plus élevé que nos voisins européens.

    Je préfère un état paternel, musclé et sec qui s’occupe de peu de choses mais qui frappe fort quand il le faut sur le régalien et sur certains aspects stratégiques en matière économique qu’un état maternel obèse qui s’occupe de tout et qui est complètement impotent.

    Propos recueillis par Charles de Blondin

  • Mathieu Bock-Côté: l’invitation au combat anti-woke, par Elisabeth Lévy.

    Mathieu Bock-Côté © Damien Grenon / Photo12 via AFP

    Il publie « La Révolution racialiste »

    Mathieu Bock-Côté est un samouraï, un boxeur et un fin décrypteur de notre époque. Véritable manuel de guérilla à l’usage des universalistes, son dernier livre (La révolution racialiste, Les Presses de la Cité, 2021) recèle de précieuses munitions pour combattre la révolution racialiste. Le temps presse, car en attendant qu’elle dévore ses enfants, elle fait tomber de nombreuses têtes.

    2.jpgMathieu Bock-Côté n’est pas seulement un penseur, c’est un guerrier. Et ça tombe bien, dans la guerre des idées qui fait rage, nous avons furieusement besoin des deux. Pour combattre, il faut comprendre. Bock-Côté ne se contente pas d’élaborer des concepts avec précision et clarté. Il va au contact de ses adversaires, pratique l’agit-prop comme on boxe sur tous les rings où se fabrique l’opinion. Il est particulièrement réjouissant sur les plateaux de télé, où on envie son éloquence, servie par un débit en rafales – lorsqu’il est emporté dans une démonstration, on dirait qu’il n’a plus besoin de respirer.

     

    Le wokisme, exacerbation des revendications des minorités

     

    Confiné à Montréal, au printemps dernier, lorsque les protestations après la mort de George Floyd ont viré au procès planétaire de l’Occident raciste et que le comité Traoré défiait l’État à Paris, le samouraï québécois (ne le traitez jamais de Canadien) fulminait quotidiennement à la lecture d’une presse adhérant avec ostentation à la nouvelle foi. Sa compagne, lassée par ses récriminations, lui a dit : « Arrête de râler et écris un livre ! » Et cela a donné ce manuel de guérilla à l’usage des universalistes, deux cents pages nerveuses, mêlant anecdotes et pistes théoriques pour baliser et décrypter un phénomène à la fois omniprésent et insaisissable. Le tour de force de Bock-Côté, c’est de rendre intelligible l’inexplicable : comment des nations qui se sont promis d’en finir avec le racisme peuvent-elles, non seulement adhérer à une conception raciale de l’humanité et des rapports sociaux, mais encore l’appeler « Progrès » ? De même que le dépérissement de l’État exigeait d’abord sa toute-puissance, l’avènement d’une société post-raciale passe par l’exacerbation fanatique des identités raciales.

    En quelques années, les dingueries hilarantes des livres de Muray sont devenues des sujets de thèses. Et dans la vraie vie, c’est nettement moins drôle, surtout pour les nombreuses victimes de la fièvre épuratrice. Même quand on y échappe, on a le sentiment glaçant de vivre dans le monde d’Orwell où « le mensonge, c’est la Vérité », tandis que le débat public ressemble à une interminable Minute de la Haine.

     

    Le wokisme, fléau américain

     

    Au fil des pages, on découvre les dernières nouvelles du woke, toutes plus effarantes les unes que les autres. Quelques échantillons : la Petite Sirène du port de Copenhague a été affublée de l’inscription « poisson raciste »; le Parlement écossais a discuté (sans le voter) un projet de loi proposant que les propos haineux (racistes et phobes en tout genre), interdits dans l’espace public, le soient aussi en privé, permettant par exemple aux enfants de dénoncer leurs parents; aux États-Unis, des cadres et des étudiants doivent subir un test de dépistage de leurs pensées coupables et, le cas échéant, « des formations pour déconstruire leurs préjugés » – et cela arrive en France, comme à Radio France, où les salariés peuvent suivre des stages pour se délivrer de ce qu’on n’appelle pas encore leur « sexisme systémique », mais cela ne saurait tarder; le Parlement européen a voté une résolution interdisant tout propos qui pourrait « saper ou affaiblir le mouvement Black Lives Matter et en diluer la portée » – propos assimilés à du suprémacisme blanc; une pétition demande le renvoi d’une professeur de New York, parce qu’elle s’était endormie pendant une réunion zoom sur l’antiracisme, « le somnoleur est un dissident qui s’ignore, un traître ronfleur à punir ». Dans un autre registre car « l’absolutisme de la subjectivité » concerne toutes les caractéristiques humaines, l’actrice Anne Hathaway a été attaquée pour avoir joué une « méchante sorcière à trois doigts, représentation vexante pour les personnes victimes d’ectrodactylie dans la vie réelle » (que l’ami Mathieu soit remercié pour nous apprendre un nouveau mot).

     

    Le wokisme contre le mal blanc

     

    Si MBC ne cherche pas à forger un qualificatif français pour désigner le progressisme woke (mot qui signifie « éveillé »), ce n’est pas par paresse sémantique mais, précise-t-il, pour que le langage conserve la trace de l’origine américaine de ce fléau. Il en retrace à grands traits la généalogie, pour en dévoiler la cohérence. Nous assistons bien à une révolution qui, ajoute-t-il, « bascule maintenant dans la terreur » : « Après 1793 en France, 1917 en Russie et 1966 en Chine, la tentation totalitaire […] resurgit dans l’histoire à l’aube des années 2020. Nous ne sommes pas seulement devant des militants radicaux ivres de vertu […], mais face à une idéologie toxique et déjà dominante dans bien des domaines. »

    Derrière ses manifestations variées quoique répétitives, le woke est un bloc. Il part du principe que l’oppression, le racisme, la discrimination, l’exploitation des dominés-racisés-colonisés-esclavisés (vocable nouvellement arrivé dans le paysage) ne sont pas des accidents de l’histoire occidentale, mais sa logique interne, son principe vital. Pour créer un homme nouveau, doté d’un nouvel imaginaire et d’un langage purifié, il faut réécrire tout le passé, en faire apparaître le caractère intégralement criminel. La révolution woke vise donc à « extraire les sociétés occidentales de leur histoire pour les délivrer du mal blanc ». Dans le rôle de Goldstein, de l’ennemi du peuple, du koulak, on trouve toujours la même figure honnie du Blanc, raciste et privilégié par nature, tandis que, face à lui, il y a une cohorte de victimes à qui tout est permis : « Tout comme le racisé ne saurait être raciste, le minoritaire ne saurait être haineux. » Et c’est ainsi que « la haine du réactionnaire passe pour la forme achevée de l’amour de l’humanité. »

     

    Le wokisme, ennemi à combattre

     

     

    Si la branche antifa, « version milicienne de l’idéologie diversitaire » recourt volontiers à la force et à l’émeute pour intimider les récalcitrants, la nouvelle terreur préfère la pression sociale à la violence physique – pourquoi se salir les mains et payer des prisons. Pour le reste, elle utilise les bonnes vieilles méthodes. La délation devient « l’expression militante d’une nouvelle morale publique » et tous les citoyens sont appelés à exprimer bruyamment leur adhésion: « l’organisation de l’enthousiasme »est, selon le mot de Élie Halévy cité par Bock-Côté, une « marque distinctive du totalitarisme ». Le silence est une faute, comme l’ont compris les multinationales américaines. Quant à l’autocritique, elle s’agrémente fréquemment d‘un suicide symbolique, le repenti appelant à sa destitution et à son remplacement par une personnalité « racisée ».

    En attendant que cette révolution dévore ses enfants, elle fait tomber des têtes à tour de bras. Que ce soit pour la survie de la civilisation occidentale ou pour défendre sa propre liberté, il est urgent de contre-attaquer. Avec Mathieu Bock-Côté et les munitions intellectuelles qu’il fourbit passionnément, on partira à la guerre idéologique les yeux fermés. On se surprend même à penser qu’on pourrait la gagner.

     

    Mathieu Bock-Côté, La Révolution racialiste et autres virus idéologiques, Les Presses de la Cité, 2021.

    La Révolution racialiste, et autres virus idéologiques

    Price: 20,00 €

     

    Elisabeth Lévy
    fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur.

    Sources : https://www.causeur.fr/

    https://artofuss.blog/

  • ”Interdire l'école à la maison est un crime contre l’esprit”, par Jean-Paul Brighelli.

    Emmanuel Macron à 'la Maison des habitants' aux Les Mureaux, le 2 octobre 2020.
    Ludovic MARIN / POOL / AFP

    Jean-Paul Brighelli, enseignant et essayiste, déplore la volonté d'Emmanuel Macron d'interdire l'apprentissage scolaire hors école alors que l'institution est devenue "globalement hostile à la transmission des savoirs" selon lui.

    Patricia appartient à la bourgeoisie cultivée versaillaise. Si cultivée que depuis longtemps elle a jugé pour ce qu’elles valaient les dérives pédagogistes de l’Ecole française, leur capacité de nuisance et de nivellement par le bas. En particulier, elle a évalué le pesant d’arsenic de la méthode idéo-visuelle d’apprentissage de la lecture, dite improprement « semi-globale », et de la grammaire « de texte », non systématique (contrairement à la grammaire « de phrase »), en vogue depuis une trentaine d’années et dont les IUFM puis les ESPE se sont faits les inlassables propagandistes.

    Elle a eu trois enfants, qu’elle n’a envoyés en classe qu’à partir de la Seconde : jusque là, c’est elle qui leur a fait classe, leur apprenant à lire et à écrire en méthode alpha-syllabique, leur enseignant les quatre opérations de base dès cinq ou six ans. Elle leur a par exemple appris la division comme une opération de multiplications inversées, et non comme une interminable série de soustractions. Et elle leur a inculqué de bonne heure l’Histoire de France, en ayant recours sans doute au « roman » de l’Histoire avant d’affiner peu à peu les événements et les concepts. Trilingue elle-même, elle leur a transmis les bases de plusieurs langues — y compris le latin — et a eu recours plus tard à des cours particuliers.

    Les dérives de l’école dite « républicaine »

    J’ai pu juger des résultats. A quinze ans, ses enfants en savaient davantage, dans tous les domaines, que nombre d’élèves de Terminale. Précisons enfin qu’elle n’a négligé ni l’Education physique — ils ont les uns et les autres pratiqué divers sports à haut niveau qui l’ont obligé à se muer parfois en chauffeur perpétuel de ses enfants entre tel ou tel terrain d’entraînement — ; ni les relations sociales, un réseau s’étant mis en place de bonne heure, entre parents dissidents et avertis des dérives de l’école dite « républicaine », qui permettait le mise en relation des enfants.

    Rien de très nouveau. Luc Ferry m’a personnellement raconté comment, dans les années 1960, il avait finalement abandonné le lycée Saint-Exupéry de Mantes, parce qu’il s’y ennuyait fort (et encore, il s’agissait à l’époque d’un enseignement « à l’ancienne ») et avait bouclé ses études à la maison grâce au CNED, qui dispense des cours de grande qualité. Et cet abandon du cadre collectif ne l’a pas empêché de passer l’agrégation de philosophie et de devenir ministre de l’Education…

    Or voici que le président de la République souhaite, dans son nouveau combat contre l’islamisme, interdire totalement l’apprentissage scolaire hors école, afin de supprimer les possibilités d’endoctrinement religieux — qui ne sont d’ailleurs pas toutes le fait de l’islam. Un bel effort, quoiqu’un peu tardif, qu’il conviendrait de saluer si ce n’est que…

    Côtoyer des imbéciles dans un monde hostile

    Si ce n’est que les émules de Patricia, qui font l’école à la maison, un droit garanti par les lois Ferry, vont être obligées d’y renoncer et d’envoyer leur progéniture user leurs fonds de culotte et leur patience dans un environnement qui est globalement hostile à la transmission des savoirs.

    Qui s’étonnera que Philippe Meirieu, qui a fait de son mieux, en quarante ans de malfaisance pédagogique, pour niveler par le bas le contenu des enseignements et les compétences des maîtres, salue très haut l’initiative d’Emmanuel Macron : « L’école est d’abord un lieu nécessaire pour la socialisation, pour marquer aussi une rupture symbolique avec la famille. Ce n’est pas seulement un lieu où les enfants vont apprendre. C’est un lieu où ils vont apprendre à apprendre des autres, à rencontrer des gens qui viennent d’autres horizons, qui ont d’autres histoires, d’autres convictions que leur entourage. » Et il enfonce le clou : « Je crois profondément que cette rencontre de l’altérité, de la différence, est essentielle pour le développement de l’enfant. En termes d’ouverture d’esprit, le collectif scolaire a des vertus que l’instruction en famille ne permet pas. Ou alors à de très rares exceptions. »

    Je ne suis pas sûr que l’expérience de cette « collectivité », qui oblige à côtoyer bien des imbéciles et à se risquer dans un monde prématurément hostile, soit si essentielle que cela. Ni que l’expérience de la sacro-sainte « mixité sociale » (qui est très loin d’être effective dans nombre d’établissements déshérités, où justement c’est une société monocolore qui s’est mise en place) soit souhaitable à n’importe quel âge.

    Des enseignants enthousiastes de l'école à la maison

    Je suis convaincu en revanche que passer sous les fourches caudines d’enseignants soumis à l’idéologie des formateurs que Meirieu et ses amis ont mis en place, quadrillant toute la France dans un réseau serré de médiocrité, n’est pas l’idéal en matière d’éducation. Il ne s’agit pas là de convictions politiques et encore moins religieuses, mais d’une réflexion pédagogique basée sur 45 ans d’expérience pratique.

    Si nombre d’enfants et de familles s’accommodent du système scolaire tel qu’il existe aujourd’hui, il faut bien réaliser que le succès des voies parallèles — l’école à la maison mais aussi toutes sortes de cours privés plus ou moins performants — témoigne d’une méfiance envers ce qu’est devenu l’enseignement de masse français. En particulier, tous les enfants qui justement ne s’identifient pas à la masse, tous les enfants quelque peu précoces, qui à huit ans ont des capacités de raisonnement adultes, tous les enfants qui apprennent à lire seuls et préfèrent les grands classiques à la contemplation béate de 22 mercenaires courant après une vessie pleine d’air sur un écran de télévision, tous ceux-là n’ont aucun intérêt à fréquenter l’école telle qu’elle est devenue.

    Une école où leur appétit de savoir est constamment freiné par l’inappétence de nombre de leurs condisciples — ceux pour lesquels, justement, tant de maîtres baissent chaque jour le niveau. Tout ce qu’ils en tirent, en général, c’est le sentiment d’un mépris précoce, ou d’une inadéquation qui peut tourner parfois au drame. À noter que parmi les enthousiastes de l’enseignement à la maison, il y a bon nombre d’enseignants — les mieux à même de juger de l’énormité des crimes contre l’esprit qu’on leur fait commettre chaque jour.

    Des dérives qui touchent peu de familles

    Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il faut absolument éviter les dérives sectaires et l’enseignement du fanatisme. Mais cela touche fort peu d’enfants et de familles (moins de 2000 en fait) — et une inspection sérieuse des conditions d’enseignement devrait en venir à bout, quitte à enlever les enfants, d’autorité, aux familles les plus nocives : les internats d’excellence, qu’il faut revivifier, pourraient jouer ce rôle de remise sur les bons rails.

    En revanche, priver de la chance d’apprendre au calme et précocement des notions complexes est un crime contre l’esprit. Un crime aussi contre la vraie vocation de l’Ecole, si j’en crois Condorcet, qui en a défini les bases : dégager une élite en amenant chacun au plus haut de ses capacités — et non en rabaissant tout le monde au niveau des plus cancres. Là encore, la République doit parler contre la fausse démocratie qui est devenue la norme afin de mieux étouffer toute chance de se distinguer.

    Source : https://www.marianne.net/

  • De quelle civilisation parle-t-on ?, par Oli­vier Per­ce­val.

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    La logor­rhée média­tique sur la mon­tée irré­mé­diable de la pan­dé­mie est ponc­tuée par les actes de vio­lences qui se suc­cèdent de loin en loin, contre la police, les pom­piers, les églises (peu de ces der­nières cepen­dant) et par des meurtres cra­pu­leux comme celui de Vic­to­rine, ou « reli­gieux » comme la der­nière et spec­ta­cu­laire déca­pi­ta­tion d’un pro­fes­seur d’histoire à Conflans Sainte Hono­rine qui nous offre la pos­si­bi­li­té de par­ler d’autre chose que du Coro­na­vi­rus, triste alter­na­tive !

    olivier perceval.jpgDepuis les décen­nies qu’une immi­gra­tion musul­mane inin­ter­rom­pue déferle sur notre pays, on fait sem­blant de décou­vrir que la confron­ta­tion de ce peuple (cinq, dix mil­lions ?) avec le peuple « d’accueil » indi­vi­dua­liste et maté­ria­liste, jouis­seur, trouillard, déla­teur et per­sua­dé d’être épris de liber­té parce qu’il ne met aucun frein à ses dési­rs cos­mo­po­lites et sexuels, que cette confron­ta­tion donc est pro­blé­ma­tique. Marches blanches et décla­ra­tions indi­gnées, accom­pa­gnées de fermes coups de men­ton de nos diri­geants, seront, c’est à craindre une fois encore, les seules réponses à cette bar­ba­rie.

    Mais pour­quoi s’offusquer de la déca­pi­ta­tion de notre com­pa­triote, quand par ailleurs on célèbre avec une larme à l’œil la révo­lu­tion la plus san­glante et la plus bar­bare de notre His­toire, fon­da­trice de la Répu­blique dont on pré­tend défendre les valeurs ?

    On bran­dit la laï­ci­té, prin­cipe inven­té par l’Église au demeu­rant, comme une ver­tu jus­ti­fiant non pas le droit, mais en réa­li­té, l’injonction au blas­phème.

    La Répu­blique, après les per­sé­cu­tions, s’est essuyée les pieds sur la catho­li­ci­té, a per­mis que soient insul­tés et abjec­te­ment repré­sen­tés le Christ, la vierge Marie et toute la chré­tien­té qui consti­tuaient les racines de notre civi­li­sa­tion.

    Et comme la chré­tien­té est plu­tôt non vio­lente et refuse le crime, sa marge de manœuvre s’est sur­tout limi­tée à des pro­cès le plus sou­vent per­dus.

    On ver­ra que s’agissant des musul­mans il en va autre­ment.

    Main­te­nant, on parle des valeurs sacrées de la Répu­blique ; mais de quelles valeurs s’agit-il ?

    Liber­té éga­li­té fra­ter­ni­té ? Qui ne sont que le détour­ne­ment vidé de leur sens des valeurs chré­tiennes ?

    Notre peuple déchris­tia­ni­sé et sécu­la­ri­sé réclame des mesures plus contrai­gnantes pour lut­ter contre une pan­dé­mie peu mor­telle et serait prêt si on le lui deman­dait à por­ter, en plus du masque, le sac et la cendre pour expier tous ses pêchés, à genoux, envers les peuples d’Afrique, d’Orient et du moyen Orient, les­quels, à part quelques grou­pus­cules mani­pu­lés, ne demandent rien.

    Et comme si cela ne suf­fi­sait pas, ils sont prêts à faire aus­si repen­tance, non seule­ment devant les indi­gènes de la répu­blique, mais aus­si auprès de toutes les micro-com­mu­nau­tés LGBTXY… Tout cela au nom des grands prin­cipes de la Répu­blique uni­ver­sa­liste et décons­truc­ti­viste.

    Pour lut­ter contre le ter­ro­risme isla­miste, nous n’avons plus de Nation de réfé­rence. Nous ne par­lons plus du peuple de France, mais de la Répu­blique, de quelle Répu­blique ? Celle làmême qui a réduit en miette le lien social et la soli­da­ri­té natio­nale sur notre ter­ri­toire et qui oppose à une reli­gion mul­ti­sé­cu­laire, un sys­tème de valeurs mobiles et chan­geantes au gré des lois, où il n’y a plus d’enfants à naître, plus de père ni de mères, où les ventres des femmes se négo­cie­ront bien­tôt sur les places finan­cières, dans le cadre d’une mon­dia­li­sa­tion heu­reuse…

    Alors oui, ces enfants de 13 ans, nour­ris à la mai­son des pré­ceptes du Coran, sur un mode iden­ti­taire, ne sup­portent pas qu’à l’école, avec un reste d’autorité pro­fes­so­rale, on leur montre des cari­ca­tures du pro­phète à poil. Cela ne jus­ti­fie aucu­ne­ment l’horreur bar­bare qui s’est abat­tue sur le pro­fes­seur d’histoire, mais on aurait tort de s’étonner que cela soit arri­vé : Si en effet 27% des jeunes Fran­çais musul­mans consi­dèrent Moha­med Merah comme un héros, cela fait quelques mil­liers d’individus radi­ca­li­sés et sus­cep­tibles de pas­ser à l’acte.

    J’entends déjà les huma­nistes crier : Pas d’amalgame ! Mais est ce faire de l’amalgame que de prendre en compte sans se men­tir ni se voi­ler la face (bas les masques) les faits, en se dépar­tis­sant de tout habillage idéo­lo­gique sen­ti­men­ta­liste ?

    Tous les musul­mans pieux ne sont évi­dem­ment pas des ter­ro­ristes, mais tous sont bles­sés par les vio­lences ver­bales et pic­tu­rales à leur encontre et quelques-uns, convain­cus de faire le bien, ou anciens délin­quants dési­reux de prendre un ticket pour le para­dis, font cou­ler le sang.

    Samuel Hun­ting­ton, parle de choc des civi­li­sa­tions. Je ne sais si on peut par­ler de civi­li­sa­tion musul­mane, mais il est sûr qu’une grosse frus­tra­tion habite ces « croyants » obli­gés chez eux à un contrôle social et reli­gieux per­ma­nent, un mora­lisme rigide, un asser­vis­se­ment des femmes et sur­tout à une stag­na­tion dans tous les domaines, scien­ti­fiques, techniques,économiques, artis­tiques… Face à un Occi­dent rayon­nant de tous ses feux, mais en grand déclin. En France notam­ment, on a de cesse que de flé­trir notre pas­sé, et de battre notre couple sur la poi­trine de nos ancêtres, il ne faut pas s’étonner d’être trai­té par ceux qui nous haïssent d’autant plus, comme des bêtes à abattre.

    Les peuples fana­tiques, frus­trés, affa­més, mani­pu­lés, habi­tués aux guerres per­ma­nentes, observent le cré­pus­cule de l’Occident et attendent la moindre fai­blesse pour se ruer à la curée.

    Nul doute qu’une France qui renoue­rait avec ses racines chré­tiennes, qui res­pec­te­rait les autres peuples , mais se ferait tout autant res­pec­ter, qui n’aurait pas recours à la seule immi­gra­tion pour com­pen­ser une démo­gra­phie affai­blie, qui pren­drait en compte prio­ri­tai­re­ment l’intérêt de son peuple avant celui des étran­gers, et qui ne trans­for­me­rait pas tous les étran­gers qui foulent son sol en Fran­çais , qui retrou­ve­rait le savoir-vivre dans le bien com­mun et non le « vivre ensemble »cha­cun pour soi, aurait une autre réponse à appor­ter au défi de la bar­ba­rie, mais encore fau­drait-il que les Fran­çais veuillent retrou­ver cet équi­libre royal.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Le Rapport Stora (3), par Jean Monneret.

    Erreurs d’analyse.

    Nous ana­ly­se­rons plus loin diverses recom­man­da­tions « apai­santes » du Rap­port. L’une d’elles parait spé­cia­le­ment sau­gre­nue autant que contre-pro­duc­tive. Pour que les pré­co­ni­sa­tions de B.Stora soient utiles, il fau­drait qu’elles consti­tuent un remède au mal qu’elles sont cen­sées trai­ter.

    2.jpgOn nous per­met­tra d’être scep­tique, car, son rap­port repose sur des ana­lyses fausses.

    Evo­quant les diver­gences mémo­rielles que la Guerre d’Algérie a sus­ci­té dans la popu­la­tion fran­çaise d’aujourd’hui, il en fait une des­crip­tion fort contes­table. Certes, un conflit d’une telle enver­gure, qui a duré 8 ans marque à jamais ceux qui l’ont vécu. Mais, selon Sto­ra, face à l’historicité guer­rière des mémoires algé­riennes, il y aurait en France par­mi les har­kis, les pieds noirs, une par­tie des anciens com­bat­tants et toutes les vic­times de la déco­lo­ni­sa­tion une masse de « gar­diens de la mémoire » sur­tout sou­cieux de mon­trer « qu’ils ont eu rai­son dans le pas­sé. ». Nous sommes là au niveau du café du com­merce.
    Une autre thèse de Sto­ra, moins far­fe­lue, est qu’il y  eut en France, après l’Indépendance, un silence offi­ciel sur la Guerre d’Algérie. Cela est rela­ti­ve­ment vrai, mais en paral­lèle, il n’y eut aucun silence média­tique. La télé­vi­sion n’évita  point les débats  sur le sujet après 1968. Et que dire du ciné­ma ! Dans les années 70, de nom­breux films appa­rurent*. Ajou­tons que pour l’écrivain Yves Cour­rière et pour les revues his­to­riques, le conflit algé­rien fut, très tôt, un filon dûment exploité.

    Cher­cheurs et uni­ver­si­taires res­tèrent, il est vrai, long­temps dis­crets. Pour Sto­ra, le monde com­mence et s’arrête aux fron­tières de l’Université. C’est donc tout natu­rel­le­ment qu’il pense qu’avant les années 90, on ne par­lait pas de l’Algérie. Grâce à lui en par­tie, __ (il ne l’écrit pas mais semble le croire) __, le silence offi­ciel ces­sa et l’Histoire reprit ses droits. Or, cette dis­ci­pline «  peut ras­sem­bler » alors que la « mémoire divise ». La for­mule est de Pierre Nora.

    Nous sommes là dans l’approximation. La recherche his­to­rique sur l’Algérie et la Guerre fut sti­mu­lé par deux fac­teurs : le  début d’ouverture des archives mili­taires et la guerre civile en Algé­rie qui mar­quait la faillite san­glante du régime né de l’Indépendance. Beau­coup de gens com­prirent alors que ce qui s’était pas­sé trente ans avant était plus com­pli­qué qu’ils ne l’imaginaient. Le suc­cès de Sto­ra, à ce moment- là, vint de ce qu’il pro­cla­mait qu’il fal­lait pas­ser de la Mémoire à l’Histoire. Son film réa­li­sé avec Alfon­si, tom­bait à point nom­mé. Beau­coup, ne connais­sant rien à l’Algérie, crurent qu’ils pas­saient des ténèbres à la lumière.

    Pour Sto­ra la nos­tal­gie est une mala­die. Il stig­ma­tise dans son rap­port : « L’Atlantide englou­tie de l’Algérie Fran­çaise, honte des com­bats qui ne furent pas tous hono­rables**, images d’une jeu­nesse per­due et d’une terre natale à laquelle on a été arra­ché.P.17. » Ailleurs encore, il évoque une lit­té­ra­ture de la souf­france souf­flant sur les braises de l’Algérie française ?

    En réa­li­té, Sto­ra ne com­prend pas que pen­dant 60 ans, nombre des nôtres ont ardem­ment com­bat­tu non pas pour exal­ter l’Algérie Fran­çaise mais pour faire recon­naître nos épreuves. Pour faire recon­naître que le conflit avait fait des vic­times dans toutes les com­mu­nau­tés. On par­lait abon­dam­ment déjà, dès les années 70 des vic­times de Mas­su, de la Bataille d’Alger (film anti­his­to­rique de Pon­te­cor­vo, etc…) Mais qui connais­sait en France les mas­sacres d’El Halia d’août 1955, ceux d’Oran du 5 juillet 1962 ? Disons sim­ple­ment que B. Sto­ra ne contri­bua guère à éclai­rer l’opinion de ce chef.

    Comme de l’autre côté de la Médi­ter­ran­née, les Algé­riens ont construit une mémoire anta­go­niste avec  leur guerre de « libé­ra­tion », Sto­ra est per­sua­dé que 60 ans après la fin des com­bats, les rela­tions entre les deux pays sont com­plexes, dif­fi­ciles, tumul­tueuses. Ne serait-ce pas plu­tôt, les rela­tions de nos classes diri­geantes. ? Nous, « rapa­triés », avons d’excellentes rela­tions avec nos com­pa­triotes musulmans.

    Heu­reu­se­ment, notre spé­cia­liste, a la solu­tion : l’Histoire. Entre les récits fan­tas­més des vic­times de la déco­lo­ni­sa­tion et l’imaginaire guer­rier des Algé­riens, lui,  le grand his­to­rien, va éclai­rer ce qui était caché et mettre à bas les mises en scène et les repré­sen­ta­tions com­plai­santes. Finies les mémoires paral­lèles et her­mé­tiques. Finie l’empathie exi­gée, exclu­sive, à sens unique. La France, à nou­veau, pour­ra « faire nation ».

    Tout cela est caricatural.

    (A suivre.)

    *Deux de Lakh­dar Hami­na, un sur La Ques­tion, un d’Yves Bois­set, celui de Pon­te­cor­vo, celui de Michel Drach, Elise ou la vraie vie.

    **Appar­tient-il à un his­to­rien reven­di­qué, mais qui se dit favo­rable à la vio­lence anti­co­lo­niale, de juger de l’honorabilité des com­bats des uns et des autres ?

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Camouflet italien à l’oligarchie

     

    Par François Marcilhac

     

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    C’est un nouveau camouflet à Bruxelles, à l’idéologie européenne et à l’oligarchie internationale qu’un peuple européen a donné, dimanche 4 mars, à l’occasion d’élections législatives et sénatoriales — les deux chambres sont élues au suffrage universel direct en Italie.

    Des résultats sans appel…

    L’Italie, une nation qu’on disait europhile, pourtant, mais dont l’europhilie s’est lentement érodée depuis l’application stricte des critères de Maastricht, une politique d’austérité menée sur l’injonction de Bruxelles autant par la droite que par la gauche « moderne » aux affaires — Matteo Renzi —, et les problèmes liés à l’immigration, l’Italie subissant de plein fouet le déferlement migratoire en provenance de Libye, dans l’indifférence générale. À moins qu’elle ne soit tout simplement victime du prétendu égoïsme des États membres de l’Union européenne — cet égoïsme s’appelle intérêt national — qui, face à leur opinion publique — on sait ce qu’il en a coûté à Merkel de braquer la sienne —, ne souhaitent pas prendre leur part d’un fardeau que la géographie a dévolu à l’Italie.

    Nous ne pouvons évidemment que nous réjouir de ces résultats, d’autant qu’à l’intérieur de la coalition (37 % des voix) réunissant Forza Italia de Berlusconi, la Lega (ex-Ligue du Nord) de Matteo Salvini (proche du Front national français) et les patriotes de Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, qui ont conservé la flamme tricolore du MSI, le résultat de Forza Italia, le parti le plus europhile de la coalition, est décevant pour un Berlusconi qui a raté son retour sur la scène politique italienne, passant derrière la Lega pour la première fois de son histoire. Quant au mouvement — populiste — 5 Etoiles (M5S), qui n’est plus dirigé par l’histrion Beppe Grillo mais par le plus politique et plus jeune Luigi Di Maio, 31 ans (le même âge que le chancelier autrichien conservateur allié des populistes du FPÖ, Sebastian Kurz), il a fait 32,6 % des voix. La gauche, elle, est laminée : le Parti Démocrate (PD), de Matteo Renzi a fait à peine 19 % des voix — contre 40 % aux européennes de 2014 —, tandis que les frondeurs de Liberi et Uguali doivent se contenter de 3 %.

    … Mais une majorité de gouvernement difficile à constituer

    Toutefois, faire la somme des deux résultats de la coalition de droite et de M5S pour aboutir à quelque 70 % des voix n’aurait aucun sens. Outre la logique centripète du régime des partis, qui jouera à l’intérieur même de la coalition — Berlusconi sera sans aucun doute mauvais perdant —, il n’y a pas grand chose de commun entre le Mouvement 5 étoiles et la coalition, sinon de refléter un rejet général par les Italiens du système représenté par Matteo Renzi. M5S, notamment, fait feu de tout bois tandis que sa gestion municipale, notamment de Rome, n’incite pas à voir en lui un parti de gouvernement.

    Le 23 mars, l’Assemblée et le Sénat éliront leurs présidents : le président de la République italienne cherchera alors qui, du M5S ou de la coalition de droite, qui a obtenu les suffrages les plus nombreux, sera plus à même de constituer un gouvernement. Toutefois, les discussions risquent d’être longues, compte tenu du fait que ni M5S ni la coalition n’a la majorité. Tout devient donc théoriquement possible, comme en Allemagne, même un Parti démocrate perdant jouant les arbitres, ou de nouvelles élections… Merkel a mis plusieurs mois à rafistoler une grande coalition que les socialistes allemands, eux aussi perdants mais arbitres du jeu politique, viennent juste d’avaliser. Matteo Renzi, même s’il a pris acte de sa défaite en démissionnant du PD, n’a donc pas dit son dernier mot.

    Macron, un Renzi français

    Par une étrange inversion des choses, ou un gallocentrisme impénitent, on présente Renzi comme le Macron italien, alors que c’est bien plutôt Macron, qui est le Renzi français — Renzi est arrivé aux affaires bien avant Macron et lui a servi de modèle. En tout cas, les deux hommes, qui se sont présentés un temps comme les garants d’une rupture douce avec le système, ont vite tombé le masque : l’un comme l’autre ne sont que les courtiers de l’oligarchie internationale, les gouverneurs de l’Europe allemande dans leur pays respectifs. On comprend pourquoi Macron, déjà affaibli par les difficultés rencontrées par Merkel à constituer une coalition fragile, et qui craint peut-être à plus ou moins brève échéance de subir le sort de Renzi, a réagi en pointant du doigt l’immigration comme cause principale du résultat italien. Le message envoyé aux frondeurs de sa majorité est clair : si La République en Marche ne veut pas se voir priver, comme le PD italien, de la confiance des électeurs, que les députés à l’âme sensible, qui hésitent à appuyer le projet de loi Collomb sur l’immigration, fassent taire leurs scrupules. Ils le pourront d’autant plus facilement que les mesures apparemment sévères, s’agissant notamment du délai de rétention des immigrés illégaux, et de toute façon inapplicables en raison d’un manque de structures, dissimulent mal un projet qui, dans les faits, constituera très vite un appel d’air pour l’immigration clandestine, particulièrement en termes de regroupement familial. Une nouvelle application du « en même temps » présidentiel…

    Ne pas trop espérer…

    Il convient, toutefois, de ne pas trop espérer de ce nouveau coup de semonce à l’oligarchie. Si, dans toute l’Europe, voire outre-atlantique, les peuples font entendre de plus en plus fort leur opposition à l’Etablissement, ils le font naturellement en ordre dispersé, c’est-à-dire selon leurs préoccupations nationales, voire, comme c’est plus manifeste encore en Italie qu’en France, en mettant à quasi-égalité des mouvements protestataires dont les dynamiques tendraient plutôt à s’annuler qu’à s’ajouter. En France, où il n’existe aucun équivalent du M5S, la mésaventure de Berlusconi, passé derrière la Lega, n’incitera certainement pas Wauquiez à un rapprochement avec le FN. Quant à une dynamique européenne de gouvernements à majorité populiste ou alliée avec des populistes — aujourd’hui les Etats du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie), l’Autriche, demain peut-être l’Italie —, rien ne dit que les « égoïsmes » nationaux la permette autrement que sur des sujets bien précis, comme l’immigration.

    La coalition conservateur-populiste autrichienne n’a ainsi trouvé rien de mieux, à peine arrivée au pouvoir en décembre dernier, que de rouvrir avec l’Italie la querelle du Haut-Adige, encore appelée Tyrol du sud par les pangermanistes, province italienne depuis la fin de la première guerre mondiale et le dépeçage de l’Autriche-Hongrie, pour la défense de laquelle Mussolini avait mobilisé les troupes en 1934 sur la frontière du Brenner, après l’assassinat du chancelier autrichien Dolfuss par les nazis. Si l’Italie a jusqu’à présent fait profil bas devant cette provocation imbécile, visant à donner la double-nationalité aux Italiens du Haut-Adige, toutefois, il n’est pas certain qu’un éventuel gouvernement populiste installé à Rome réagisse de même. Comme quoi les populistes de tous les pays n’ont pas besoin de l’oligarchie pour se nuire ! Il leur suffit de rouvrir des blessures, de fait mal refermées. Car le cadavre de l’histoire bouge encore. Et nous ne parlons pas de l’irrédentisme hongrois, le peuple magyar n’ayant toujours pas pardonné aux anciens Alliés le traité de Trianon qui a fait perdre à la Hongrie en 1920 les deux tiers de son territoire. N’a-t-elle pas, elle aussi, naguère proposé la double nationalité aux Hongrois « de l’extérieur », dont elle entretient la flamme patriotique, notamment chez les jeunes ? Il faut avoir vu ces groupes nombreux de jeunes Hongrois « de l’extérieur », invités en plein mois d’août par le Gouvernement national à venir apprendre au sein du Parlement de Budapest le récit national et à se recueillir dans un silence religieux devant la couronne de saint Etienne, pour comprendre que le pire crime de l’Europe est sa dénégation des réalités nationales. Car rien n’est pire que la résurgence de ce qui a été nié.

    L’idéologie européenne a cherché à dissimuler sa brutalité inégalée en matière sociale, économique et culturelle, derrière un discours lénifiant sur de prétendues valeurs oublieuses de l’histoire et des identités. Rien ne dit que la nécessaire phase populiste, par laquelle les peuples semblent devoir passer pour se libérer du joug de l’oligarchie, sera un long fleuve tranquille. A moins que, par leur bêtise, les populistes ne donnent eux-mêmes la victoire à l’oligarchie.     

  • Société & Actualité • Vous avez aimé l’invasion ? Vous adorerez la guerre civile

     

    par Olivier Pichon

     

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    Sans remonter loin dans le temps, à la querelle des Armagnacs et de Bourguignons, force est de constater que les invasions, en France, se doublent généralement d’une guerre civile. Les Français se plaisent à ajouter au malheur des temps d’irruption étrangère, la guerre civile qui est, comme chacun sait, la pire des guerres. En 1870 avec l’invasion prussienne ce fut la Commune de Paris, guerre civile s’il en est, dont on rappellera que ce fut, avant son programme social, le refus de l’occupation étrangère qui la déclencha. En 1944, ce qu’on appelle la Libération fut aussi une guerre civile consécutive à l’occupation allemande : elle fit plus de morts que la révolution française. Il semble bien aujourd’hui, à considérer les mouvements qui agitent l’opinion, que ce double scénario (parfois à fronts idéologiques renversés), se représente aujourd’hui et qu’en conséquence ce qu’il faut bien appeler une invasion, même si elle prend les formes de la modernité droit-delhomisée, risque de se doubler d’une guerre civile entre ceux qui l’acceptent par soumission ou par choix idéologique et ceux qui la refusent.

    25 000 réfugies, 200 000 clandestins, 650 000 personnes entrées en France cette année ! Les chiffres donnent le tournis et plus personne ne peut connaître et n’a le droit de connaitre combien et qui il accueille sur le sol de son pays. Le cauchemar de la submersion migratoire est masqué par l’obligation de « solidarité ». Mais quel mérite avons-nous donc à être solidaires si nous y sommes contraints par la loi et la violence de l’Etat ? Celui-ci prendra des ressources supplémentaires pour accueillir la misère du monde et comme par enchantement, les sommes que l’on n’a pas pour aider les agriculteurs ou les PME écrasées par le RSI, ces sommes donc, sont disponibles pour les réfugiés. Aider son prochain, bien sur, mais par l’exercice libre de la volonté libre. Cette solidarité là, c’est obliger à donner aux enfants des autres ce que l’on nous interdit de donner à nos propres enfants, telle est la réalité fiscale aujourd’hui.

    Sous la modernité jadis festive, le tragique de l’histoire

    Ceux qui ont les micros et ceux qui les commandent, en gros les nouveaux seigneurs, veulent encore nous persuader que nous sommes en démocratie. Celle-ci est une religion, nous sommes croyants mais non pratiquants, l’oligarchie n’a pas attendu François Hollande pour enterrer les aspirations populaires et leur expression démocratique. La France est muselée depuis une génération, ce silence forcé à fonctionné jusqu’à ce que la souffrance identitaire devienne trop forte, le mur (de Berlin) du politiquement correct se lézarde, le barrage n’est pas loin de céder. Partout en France, dans la presse, sur les ondes et dans la sphère numérique, des hommes et des femmes d’origines philosophiques différentes osent désormais se prononcer sur la décomposition avancée du pays et parlent d’invasion et de guerre civile.

    Philippe de Villiers voit déjà « les dhimis et les dissidents face à face ». Or il est clair que si le risque de guerre civile n’est plus exclu, ce malheur est la conséquence d’un Etat failli, non seulement sur le plan économique – la faillite matérielle rend impuissant et soumis, mais aussi sur le plan institutionnel, la Ve république n’assure plus l’ordre qui protège les faibles et freine les arrogants et les puissants du moment, qu’ils soient l’oligarque de service ou le petit caïd de banlieue, tous les deux contre le peuple. Le personnel oligarchique de cette république est totalement hors-sol, le premier d’entre eux, l’hôte de l’Elysée. Le dualisme dhimis contre dissidents constitue les prémices de la logique des collabos et des résistants, nous n’en sommes pas tout à fait à ce stade, mais sous l’écume de la modernité se cache encore et toujours une composante historique pérenne et répétée à l’envie par les lois d’une histoire tragique ; « ôte-toi de là que je m’y mette !» appelé plus pudiquement grand remplacement. L’auteur de ces lignes avait écrit, il y a trente ans que ce qui se mettait alors en œuvre était que le socialisme, celui des socialistes et celui des autres, ne pouvant tout à fait changer LE peuple s’organisait pour changer DE peuple. C’est aujourd’hui manifeste, la modernité dans cette affaire, l’humanitaire, les droits de l’homme, les impératifs économiques du financement des retraites, les besoins supposés de main d’œuvre, autant de billevesées modernes, et d’ailleurs rationnellement fausses, cachent de plus en plus mal la réalité d’une occupation de l’espace et le versement du « tribut aux tribus ».

    L’Etat providence moderne est devenu le tribut aux tribus

    Or ce tribut aux tribus est tout simplement la conséquence d’un Etat-providence entré en contradiction avec lui-même dès lors qu’il devient un impératif politique d’accueillir toute la misère du monde. Mais sa capacité attractive décroit au fur et à mesure qu’il attire, tandis que ses bénéficiaires légitimes sont délaissés – les périphéries de Guilluy, le peuple « sur lequel s’exerce le pouvoir » d’Onfray. L’impuissance de l’Etat est trop manifeste pour qu’on y insiste. On ne fait jamais que la politique étrangère de ses clients, et la France, en Syrie par exemple, a voulu être le bon petit soldat des petro- monarchies. Les exemples de la dhimitude de l’Etat central sont légions, mais à l’échelle de la France profonde c’est la même chose. Nos départements, en faillite, n’arrivent plus à financer les routes et l’on roule dangereusement sur des départementales mal entretenues, où les auxiliaires du fisc que sont devenus les gendarmes, font payer les conducteurs solvables pour 5KM de trop. Ainsi occupés les pandores n’ont pas le temps de s’occuper des malfrats catégorie S qui courent dans la nature et de temps à autre en assassinent l’un d’entre eux. Et pendant ce temps, les départements, souvent premiers employeurs, peinent à financer le social qui devient ultra-majoritaire dans leur budget au détriment des autres fonctions : routes, patrimoine, collèges, etc.

    Les naufrageurs seront bientôt les naufragés

    Il est courant que les invasions font tomber les régimes, mais hélas quand le capitaine conduit le navire sur les récifs il n’est pas la seule victime. La vague du séisme migratoire va connaître plusieurs répliques. Pour l’heure, on nage dans les bons sentiments, mais déjà les immigrants d’origine chrétienne sont victimes des musulmans, la chose se passe en Allemagne. D’aucuns s’étonnent d’une telle attitude et se croient à l’abri puisqu’ils sont solidaires, on ne saurait s’en prendre à son sauveur ! Erreur, pour une part des musulmans arrivés en Europe, c’est par la volonté d’Allah qu’ils occupent la terre DAR AL-HARB, (par opposition avec DAR AL-ISLAM où s’applique déjà la charia). Cette terre à donc vocation à subir la charia et les moyens pour y parvenir peuvent ou non passer par la taqiya, la dissimulation. Dans un entretien publié par Paris Match, le juge Marc Trévidic, ancien du pôle antiterroriste du palais de justice de Paris s’exprime ainsi : « Les jours plus sombres sont devant nous. La vraie guerre que l’EI entend porter sur notre sol n’a pas encore commencé ». A cette perspective les optimistes diront que la violence manifeste va enfin faire réagir les citoyens et que l’islamisme par sa violence, devenue évidente, a commis une faute tactique, qu’il n’est plus dans la dissimulation et que les peuples d’Europe ne vont plus l’accepter. Erreur double : d’abord parce qu’ils sont ici et non au Proche-Orient et que toute la société, tous les faiseurs d’opinion la disposent au renoncement, au compromis. Les uns croient encore l’islam soluble dans la république et la laïcité (Pierre Manent vient d’en démontrer l’impossibilité), les autres tablent sur le modèle consumériste et l’hédonisme jouisseur qui ont abaissé le peuple de France, érotisé la société et abruti de sexe et de showbiz la jeunesse pour corrompre les musulmans, les derniers enfin croient au vote mais oublient la logique : un homme une voix, (et la démographie) telle que même la droite de la droite lorgne vers eux, pour en obtenir les suffrages…

    L’intifada de basse intensité

    Les risques d’attentats sont spectaculaires mais la vraie bombe est démographique, le vieillissement physique et mental de la vieille Europe, et, ce qui se passe dans les banlieues, moins spectaculaire que les attentats, constitue une intifada de basse intensité qui risque de dériver vers une guerre civile ethnique. La présence en Europe de très fortes masses jeunes, d’origine arabo-musulmane, de plus en plus islamisées, avec en leur sein, une minorité d’importation formée militairement et voulant en découdre dans un djihad d’émeutes insurrectionnelles, sera le facteur déclencheur d’un guerre ethnico-civile. L’ennemi c’est le monde européen et chrétien. Dans cette analyse la déclaration de Nadine Morano relève de l’évidence, sa condamnation fait, de facto, de ses juges à charges, des collabos dont l’ancien président de la République. L’histoire bégaye, il y aura de nouveaux Laval et de nouveaux d’Estienne d’Orves !

    Et si nous voulons éviter le pire qui n’est jamais sur comme chacun sait, il faut impérativement voir, sous la modernité, la réalité. Aujourd’hui cette réalité est inhérente à la nature humaine, c’est le risque de la guerre, le problème n’étant plus désormais de l’éviter mais de ne pas la perdre.