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  • Éducation : désertion en rase campagne

     

    par Olivier Pichon

     

    thU42DGU00.jpgUn rapport sénatorial fait état d’un fait que le ministre Najat Valaud-Belkacem s’est bien gardée de diffuser : la démission massive des candidats au poste d’instituteur et de professeur. Mais que sont devenus les avantages de la fonction publique, si protecteurs en cette période de chômage de masse ? 

    Les impétrants semblent préférer l’inconnu plutôt que l’enfer pédagogique. Inutile de préciser que les démissionnaires sont très éloignés des hussards noirs et même de l’apostolat pédagogico-antiraciste des années 90/2000.

    Une désertion en rase campagne donc, de ceux-là même que le président normal voulut massivement recruter au début de son mandat : « nous partîmes 60 000 (en fait le chiffre ne fut jamais atteint) et nous fûmes beaucoup moins en arrivant en ZEP » pour plagier Corneille…

    Un objectif soviétoïde

    En réalité le phénomène s’explique parfaitement. Les 60 000 postes étaient un objectif planifié quantitatif ( et non qualitatif) ; comme dans un plan soviétique, on recruta massivement sans sélection véritable le tout-venant, sans vocation ni compétence alors même qu’un apprentissage exigeant, avant un tel « lâcher sur zone », se révèle absolument indispensable.

    Résultat, la carences cognitive des uns le disputait au découragement des autres face à l’ampleur de la tâche, attestant en creux la noblesse du métier. L’objectif était électoraliste. Il s’agissait de perpétuer l’image d’une gauche « intellectuelle, – alors que la fonction enseignante est frappée par la désintellectualisation du métier – mais aussi d’une gauche sociale (qui crée des emplois budgétaires) dont la clientèle est traditionnellement celle des fonctionnaires.

    Las ! Les études montrent que la fonction publique bascule de plus en plus à droite ! Echec sur toute la ligne. Face à un tel spectacle, on cherche vainement l’excellence dans ce grand corps malade.

    L’excellence méconnue

    Il est nécessaire de dire que cette dernière se maintient tant bien que mal dans le secteur des classes préparatoires, secteur que les ministres de droite et de gauche n’ont pourtant cessé de vouloir faire disparaître.

    Une anecdote que je voudrais vous conter témoigne de l’effroyable impéritie de ce ministère qui, à vrai dire, n’est plus gouverné et ne connait même pas ce qui se passe en son sein. Un jeune professeur de classe préparatoire fait une demande d’inspection, afin d’avancer dans sa carrière, comme c’est l’usage.

    Après un assez long délai, se présente l’inspecteur, professeur en faculté reconnu et respecté pour ses travaux, plutôt de droite. L’inspection se présente sous le meilleures hauspices. Seulement, l’universitaire, totalement déconnecté du monde des classes préparatoires, se voit obligé d’avouer à l’enseignant sa méconnaissance absolue du système qu’il découvre… Embarrassé pour le noter, il finit par se ranger à l’avis de l’inspecté pour convenir des résultats de l’évaluation…

    Ce petit fait met en évidence que le navire n’a plus de capitaine et que le commandement ignore ce que contiennent ses cales ; sans gouvernail, il navigue au fil de l’eau à grands frais budgétaires. L’échouage ou les récifs sont pour bientôt, inévitables, et même, nécessaires, mais ils feront des victimes. Au premier rangs desquels les enfants et l’avenir de notre pays…   

     
    Politique magazine - 01.2017
  • Les « anti Trump » hystériques : républicains et démocrates, mais pas trop !...

     

    Mur-bleu gds.jpgCertes, ce n'est nullement un argument « politique » en soi, ni même une réaction qui monte très haut ou va très loin : il n'empêche, nous nous permettrons, ici, de trouver jubilatoire, dès qu'on évoque Donald Trump, la rage froide, qui confine à l'hystérie, de tous ces journaleux, ces bobos, ces hommes politiques de gôche (évidemment), ces soi-disant artistes (chanteurs ou autres) qui viennent clamer leur « consternation » et leur « peur » devant les micros tendus par des mains qui tremblent, d'effroi ou de rage, on ne sait.

    Evidemment, il faut leur reconnaître une excuse, à ces politiciens et journaleux du Système français, gangrené jusqu'à la moelle : voir un président élu sur un programme qui applique ce programme, cela ne leur est pas arrivé depuis longtemps. Au point de les choquer à l'extrême. Comment ça, vous faites ce que vous avez dit ? Mais, quelle horreur ! C'est pas du jeu ! Ah, non, ça ne va pas du tout ! Pour un peu ils nous sortiraient que ce n'est pas... démocratique !

    Souvenez-vous : c'était, il n'y a pas si longtemps, en 2007. Sarkozy venait de se faire élire brillamment sur un programme résolument « de droite ». Aussi sec, il nous colle six « ministres d'ouverture » de gauche, dont l'un - Bernard Kouchner - au poste prestigieux et importantissime des Affaires étrangères !...

    Souvenez-vous : c'était, il y a encore moins longtemps, en 2012. Hollande se fait élire en disant que son ennemi, c'est la Finance et qu'il fera « payer les riches ». Les classes moyennes et les centaines de milliers de foyers qui ne payaient pas d'impôt sur le revenu, avant, et le payèrent en 2013 se souviennent encore du matraquage fiscal de l'année suivante. Et les élus socialistes se souviennent encore du quinquennat fort peu « socialiste » pour eux qui s'ensuivit : un grand nombre d'entre eux en devinrent... « frondeurs » ! 

    Alors, vous pensez, un président élu pour faire quelque chose et qui le fait, avouons-le, ça surprend ! En tout cas, ça les surprend, eux, les journaleux, bobos, gauchos et compagnie.

    Parmi tous les décrets abominables (pour eux) qu'a osé signer le nouveau président des Etats-Unis, c'est le dernier qui a le plus fait hurler : interdire l'entrée aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays musulmans (Syrie, Irak, Iran, Yémen...), entrée par ailleurs permise, si ces ressortissants sont chrétiens. 

    A juste titre, Trump déclare vouloir d'abord être pleinement renseigné sur la personnalité de ceux qui demandent l'asile : on ne voit pas, là, quoi que ce soit de déraisonnable; encore moins de critiquable et, a fortiori, condamnable.

    Qu'à cela ne tienne : la logique, le bon sens, la prudence la plus élémentaire, le politiquement correct qui règne quasi en maître chez nous n'en a cure. Il perd du terrain, malgré tout, et cela l'inquiète, d'où sa rage, mais il continue, imperturbable, à décréter le bien et le mal, à dire où se trouve l'un, où est l'autre. Et, donc, il critique, il condamne...

    Ainsi, Hollande le mou, le nain politique, a même osé demander au Président des Etats-Unis (dont la puissance est tout de même un petit peu supérieure à la sienne, non ?) d'abroger ce décret !

    Que dirait-on - chez les bobos, gauchos et autres trotskos de service - si le chef d'un Etat musulman demandait à la France d'abroger la loi sur le mariage pour tous, au motif que, dans la plupart des pays musulmans, l'homosexualité est réprimée, parfois punie de mort ? 

  • Éric Zemmour : « Fillon et Juppé, deux candidats à contretemps »

    Le drapeau d'une UE qui a failli toujours de rigueur ...

     

    3578948983.jpgFrançois Fillon est donc le grand gagnant de la primaire de la droite face à Alain Juppé. Éric Zemmour analyse dans cette vidéo leurs faiblesses respectives. [RTL, 24.11]. Mais, par définition, ce sont désormais celles de François Fillon qui nous intéresseront surtout. Est-il simplement – différemment mais comme Juppé - à « contretemps » ? N’est-ce pas là raisonner en termes trivialement opportunistes ? Zemmour pense plutôt que le thatchérisme dont se réclame Fillon ouvrait une ère résolument libre-échangiste, euro-mondialiste, aujourd’hui révolue. Theresa May au Royaume-Uni, après le Brexit, relance l’industrie britannique par le plan et la préférence nationale, que Trump appliquera aussi, en y ajoutant une politique de grands travaux. Le retour des nations et des protectionnismes subséquents rendrait ainsi le libéralisme de Fillon obsolète et contre-productif. Zemmour, à cet égard, a certainement raison. Mais, pour notre part, nous persisterons à penser que la principale faiblesse de Fillon s’il devait devenir président de la République, sera, comme pour ses prédécesseurs, d’ordre systémique. Ce qu’il pourrait y avoir de bonnes intentions ou d’utiles mesures dans son programme sera annihilé et corrompu au fil de quelques courts mois d'exercice, par les jeux politiciens et les mécanismes du Système. Hélas, Fillon ou non, la bonne République n’est pas pour demain.  Lafautearousseau     •

     

     

    Le résumé de RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge

    Pour Éric Zemmour, « c’est Ali Juppé qui a perdu la primaire : l'homme de l’identité heureuse, d’un multiculturalisme qu’il voulait croire pacifié, des accommodements raisonnables avec l’islam ». Alain Juppé était « à contretemps », selon lui. « Son optimisme et sa foi dans un islam modéré sonnent faux aujourd'hui à l’oreille d'une majorité de la population. Le rejet est massif chez les électeurs de droite », décrypte le journaliste, selon qui « en politique, les fautes de temps sont mortelles ».

    À ses yeux, François Fillon « aussi est à contretemps ». Éric Zemmour évoque même un « contretemps historique », puisque « sa révolution thatchérienne a trente ans de retard ». Il note que « le programme économique de Fillon va vite apparaître anachronique. Une spécialité des dirigeants français, et depuis des décennies ».

    « Ces erreurs de pilotage ont été payées durement par les vaincus de la mondialisation, ouvriers, employés, chômeurs, jeunes non diplômés. Tous ceux qui ne sont pas venus à la primaire », analyse le journaliste.

     

  • Premiers pas

     

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    On ne saurait reprocher à M. Macron d’avoir voulu redonner un peu de la gravité qui convient à l’exercice du pouvoir.

     

    De ses premiers pas, M. Legrand (France Inter) a pu dire justement : « Il a su s’imprégner de la sacralité de la fonction, et (pour l’instant du moins) revêt bien cet habit si particulier, parfois problématique, du monarque républicain. »

     

    Certes, les élections législatives de juin seront déterminantes pour la suite du quinquennat. Certains signaux, plus ou moins explicites, ont cependant été déjà envoyés. D’abord, évidemment, ceux de la campagne présidentielle du nouveau chef de l’Etat. On a bien compris que l’axe de sa pensée politique est de permettre à la France, en « optimisant » ses atouts, d’avoir toute sa place dans le village mondial libéral considéré comme le nouvel horizon indépassable. M. Macron se propose donc de réformer, comme voulait le faire déjà M. Giscard d’Estaing en 1974. En utilisant, pour parler comme les journaleux, des éléments de langage que ce dernier doit approuver (« libérer les énergies », « exigence et bienveillance », « pragmatisme », etc.) et qui font dire à M. Gattaz  qu’« on est sur un nuage ».

     

    Mais la campagne présidentielle, encore présente dans les esprits, l’a aussi montré : M. Macron ne peut pas ignorer le contexte partisan dans lequel s’inscrit forcément sa présidence. Si le gouvernement de M. Philippe comprend beaucoup de ministres reconnus pour être plutôt compétents, la distribution des portefeuilles relève quand même d’un subtil équilibre politicien - « On est chez Darty » remarque plaisamment M. Legrand. M. Macron se place ainsi dans la continuité de ce que d’aucuns appellent « le système ». D’ailleurs, pour M. Zemmour (RTL), « Macron fait en grand ce que Sarkozy avait fait en tout petit. » Son souci manifeste de réduire les deux vieux partis (LR et PS),  pour conforter ainsi un centre majoritaire réunissant « deux Français sur trois », réaliserait là encore le voeu de MM. Giscard d’Estaing et Bayrou réunis.

     

    Le dynamisme de M. Macron, son volontarisme et son optimisme, l’apparence transpartisane qu’il se donne volontiers, peuvent paraître sympathiques. Son côté gaullien, « jupitérien » selon lui, le fait qu’il veuille être l’homme de la circonstance (« Aujourd’hui, le temps est venu pour la France de se hisser à la hauteur du moment », allocution du 14 mai) pourraient même susciter un certain consensus. Mais ce ce n’est pas avec des mots qu’on réglera les vrais problèmes de la France - à commencer par sa souveraineté et son identité, lesquelles conditionnent tout le reste dans la mesure où ce sont elles qui donnent sens à tout le reste. « Macron, c’est que de la com » (M. Corbière, CNews). « Macron, c’est Henri IV » (M. Bern, Le Parisien). Voilà certainement deux exagérations. La réalité se chargera, et assez vite, de montrer ce qu’il en est. 

  • La sécession de la plèbe

    A Paris, le 18 juin

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpgL’abstention massive qui s’est encore aggravée au second tour des législatives pose quand même un sérieux problème, alors que le président de la République dispose maintenant d’une majorité qui lui donne tous les moyens de gouverner.

    On a parlé, à juste titre, de la lassitude d’un électorat fatigué d’une trop longue compétition. On a aussi insisté sur la résignation de ce même électorat, persuadé que les choses étaient pliées avec l’élection d’Emmanuel Macron et la certitude qu’il aurait sa majorité parlementaire. Mais il est une autre façon d’envisager les choses, qui confère au phénomène de l’abstention une densité significative.

    C’est Jean-Claude Barreau qui a lancé l’idée, avec un rappel historique de ce qui s’était passé autrefois dans la République romaine. Dès le début de la République, en effet, se produit ce qu’on appelle la sécession de la plèbe. La plèbe, c’est le peuple qui n’appartient pas aux catégories supérieures, au patriciat qui tient en main la réalité du pouvoir. Elle se rebelle contre le mépris dont elle est l’objet. En 499 avant Jésus-Christ, cette plèbe en armes se réfugie sur la colline de l’Aventin et finit par obtenir la création d’une magistrature chargée de ses intérêts. On parlera ainsi des tribuns de la plèbe. L’expression est restée, elle a été employée à différentes reprises pour caractériser, par exemple, le rôle du Parti communiste. On parlait alors de sa fonction tribunicienne, eu égard à toute une population ouvrière, ou prolétarienne, dont il avait à défendre les intérêts.

    Est-ce un peu forcer la comparaison que d’affirmer que l’abstention massive des deux tours des législatives équivaut à la sécession de la plèbe et à son reflux sur l’Aventin ? Une plèbe qui ne se reconnaît pas dans un système patricien, avec des représentants largement issus des catégories sociales supérieures de la population ? Comparaison n’est pas raison, mais il y a quand même quelque chose d’impressionnant dans le fait que le pouvoir soit détenu par un président sélectionné par un quart de l’électorat et bénéficiant du soutien d’une majorité qui ne rassemble, en fait, que le septième du même électorat. La France insoumise et le Front national se sont trouvés marginalisés en dépit de la masse considérable qu’ils représentent. Ne reste au Parlement que Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen pour exercer la fonction de tribuns de la plèbe. C’est significatif d’un déséquilibre qui fragilise d’ores et déjà le président et son gouvernement. 

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 19 juin 2017.

    Gérard Leclerc - France catholique 

    Lire aussi dans Lafautearousseau ... 

    La fin pure et simple du cycle démocratique ?

    Abstention record aux législatives ou la sécession de la Plèbe

  • D'un colloque l'autre : « Dessine-moi un Roi ... » Samedi 9 mai à Paris

     

    COLLOQUE D’ACTION FRANÇAISE

    Forum de Grenelle - 5, rue de la Croix-Nivert - 75015

    Métro Cambronne

    SAMEDI 9 MAI 2015, de 14h à 18h

    Dessine-moi un Roi

     

    Le royalisme, au XXIe siècle, est confronté à une situation originale : le système démocratique a montré ses limites, le régime républicain est contesté de toute part, et simultanément la France, ses territoires, son histoire, ses traditions et ses peuples s'effacent. Bien au-delà de la critique du régime républicain, le royalisme doit poser les bases de son exercice. Comment, aujourd'hui, gouverner la France avec une puissance affaiblie, des frontières abolies, une économie mondialisée et une population renouvelée, pour ne citer que ces points ? Avec quels principes, selon quelles méthodes ? Le colloque Dessine-moi un Roi entend entamer une réflexion sur les conditions réelles d'exercice du pouvoir. Une réflexion que l'Action française veut partager avec tous les acteurs du royalisme en France.

     

    INTRODUCTION

    Un royalisme contemporain ou le cadre empirique d'une politique monarchique française aujourd'hui.

    Par François Marcilhac, Directeur éditorial de L’Action française 2000

     

    AUX FONDEMENTS DE L’ETAT

    D'un État de droits à un État de libertés, ou la politique monarchique comme l'anti-Hobbes.

    Par Gérard Leclerc, Ecrivain et journaliste

    Le peuple et sa représentation

    Par Stéphane Blanchonnet, Président du Comité Directeur d’Action française 

    Territoire, nation et régions

    Par Frédéric Rouvillois, Ecrivain et professeur des universités

     

    LA SOCIETE

    Réinventer les Biens communs

    Par Pierre de Meuse, Historien et docteur en droit 

    Réintroduire l'homme dans la nature

    Par Jean-Philippe Chauvin, Professeur d’histoire

    Les religions en Royauté

    Par Hilaire de Crémiers, Directeur de Politique Magazine

     

    DOMAINES REGALIENS

    La Justice et l'autorité du droit naturel

    Par Philippe Pichot-Bravard, Ecrivain et professeur des universités 

    L'articulation des fonctions souveraines, législative et judiciaire

    Par Guillaume Bernard, Ecrivain et professeur des universités 

    Diplomatie nationale et village mondial

    Par Elie Hatem, Avocat et enseignant à la Faculté Libre de Droit 

    Indépendance militaire et mondialisation des conflits

    Par Bruno Castanier, Historien

     

    CONCLUSION

    La fécondité de la prospective royaliste

    Par François Bel-Ker, Secrétaire général de l’Action française

     

    A la suite du colloque, un BANQUET D’ACTION FRANÇAISE sera organisé : Militants, sympathisants, curieux et intervenants échangent, dans une ambiance festive, après les conférences; occasion de partager un moment d’amitié d’Action française.

     

    TARIFS

    Colloque seul :  • Lycéens, étudiants et chômeurs : 6 € • Tarif normal : 10 €

    Colloque + banquet : • Lycéens, étudiants et chômeurs : 20 € • Tarif normal : 30 €. Chèque à l’ordre du CRAF - 10, rue Croix-des-Petits-Champs -75001 Paris

    Renseignements & inscriptions : contact@actionfrancaise.net

     

  • Franck Ferrand a raison de dire leur fait aux éditorialistes, observateurs et médias, sur leurs méthodes et le niveau de

     

    Propos de Valls sur le FN, sortie de Darmanin sur Taubira : Franck Ferrand s'insurge contre les éditorialistes qui ne savent faire leur miel que de ces querelles byzantines  au détriment des réels problèmes de notre pays. Justement, nous pensons, ici, qu'après avoir posé le problème, il faudra bien un jour le résoudre. Réformer en profondeur les grands médias. Au besoin en créer des nouveaux, avec des professionnels de qualité, aimant la France. Et ce ne sera pas possible tant que le Système actuel durera.  Lafautearousseau.

     

    2398817577.jpgDe quoi nous parlent les chroniqueurs politiques et les éditorialistes ? De la France qui décroche dans plusieurs classements ? De la dette qui explose ? Des jeunes diplômés qui s'exilent ? Des charges qui s'alourdissent ? Des dépôts de bilan en cascade ? De la paperasserie paralysante ? De la justice en souffrance?  De l'armée exsangue ? Du patrimoine à l'abandon ? De l'insécurité qui progresse ? Non, bien sûr que non ! Vous n'y êtes pas du tout: les médias politiques ont bien d'autres chats à fouetter. Eux, s'intéressent aux lazzis et aux saillies, aux « tacles », aux dérapages, aux tweets, aux petites phrases. L'écume, la mousse - le poison…

    Je me souviens de ces cours d'histoire où, le sourire aux lèvres, nous nous moquions des Byzantins trop bien nourris qui, alors que les Turcs poussaient à leurs portes, alors qu'eux-mêmes croulaient sous le poids de la bureaucratie, passaient leurs journées à débattre gravement, fiévreusement même, du sexe des anges... Nous en sommes arrivés au même point; et les querelles byzantines pompent l'oxygène du débat politique. Qu'ont à nous annoncer, même en période électorale, les journaux en ligne, les réseaux sociaux et les chaînes d'information en continu ? La dernière sortie de Manuel Vals sur Marine Le Pen, la polémique entre Gérald Darmanin et Christiane Taubira - bref : le néant.

    La France est en train de mourir, tranquillement; presque aucune perspective ne s'y dessine plus, dans le moindre domaine; et tout ce que trouvent à nous rapporter les observateurs de la vie politique, ce sont les propos volés à tel ou tel sur tel ou tel… Prenez la moindre interview politique: les journalistes sont là, comme aux aguets, coupant la parole à l'orateur dans l'attente du mot de trop, du propos de travers, du trait d'esprit ou d'humeur -un peu comme des parieurs aux yeux écarquillés sur un combat de coqs… Qu'importe, si pendant ce temps, des gens souffrent, se débattent, appellent au secours ! Ce qui compte, c'est la petite phrase bien sentie sur laquelle on pourra, quelques heures durant, faire réagir d'autres responsables, tout aussi fatigués, de plus en plus déboussolés.

    Où ce petit jeu va-t-il nous mener, au bout du compte ? Il est temps, grand temps de se poser la question. 

     

    Franck Ferrand - Figarovox

  • Une somptueuse exposition à la Conciergerie consacrée à Louis IX

    Une somptueuse exposition à la Conciergerie est consacrée à Louis IX, ce roi fin politique qui fut aussi un saint et fit rayonner l'art gothique dans tout le royaume. Jean-Yves Le Pogam, commissaire, nous raconte. 

     

     

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    EN IMAGES - L'exposition Saint Louis à la Conciergerie révèle les beautés d'un règne hors du commun 

    Engoncé dans sa légende comme dans des habits trop étroits, dissimulé derrière ces images d'Epinal du roi chevalier, vainqueur de Damiette, ou rendant la justice sous un chêne, Saint Louis reste l'un des plus mal connus des rois de France. Hommage rendu à l'occasion du 800e anniversaire de sa naissance, l'exposition qui vient d'ouvrir sous les longues voûtes de la salle des Gens d'armes, à la Conciergerie, tente d'écarter les voiles du mythe pour retrouver la complexité d'un homme qui voulut être à la fois roi et saint. Elle montre comment Louis IX fortifia les bases du pouvoir royal, le consacra par l'acquisition des reliques de la Passion déposées au cœur même du palais royal, et par ce désir ardent qu'avait le souverain de délivrer Jérusalem et qui l'incita à partir en croisade.

    Sous son règne, les arts et les techniques connaissent un état de grâce, fait d'harmonie, d'élégance, de raffinement paisible. Un art tour à tour précieux, sans ostentation, dépouillé mais toujours expressif, nourri du bouillonnement intellectuel d'une époque qui, avec l'essor des ordres dominicains et franciscains, portait un regard neuf, curieux et avide sur le réel, le fonctionnement et les beautés du monde: saint Thomas rédige sa Somme théologique, Vincent de Beauvais Le Miroir du monde... Un art rayonnant, comme les rosaces de la Sainte-Chapelle, que la magnifique sélection d'œuvres présentées à l'exposition exprime magnifiquement: bibles et psautiers enluminés, statuettes de bois ou d'ivoire (telle la magnifique Descente de croix du Louvre), reliquaires orfévrés, vitraux de la Sainte-Chapelle et leurs relevés grandeur nature à l'aquarelle. A l'appui, la possibilité de s'immerger dans le palais de la Cité comme il se présentait à l'époque, reconstitué en 3D par Dassault Systèmes. Plus qu'un récit des événements qui le jalonnèrent, une immersion dans l'esprit du règne de Saint Louis. ♦

    Saint Louis, du 8 octobre 2014 au 11 janvier 2015. La Conciergerie, 2, boulevard du Palais, 75001 Paris. Ouvert tous les jours (sauf 25 décembre et 1er janvier), de 9h30 à 18 heures. Tarifs : 8,50 € / 5,50 €. Renseignements: 01 53 40 60 80 et www.conciergerie.monuments-nationaux.fr  

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    INTERVIEW VIDÉO LE FIGARO MAGAZINE - Pierre-Yves Le Pogam, commissaire de l'exposition Le Figaro Histoire: Saint Louis, le roi, le bâtisseur, le croisé en kiosque, sur Figaro Store ou dans l'application Le Figaro Histoire sur iPhone, iPad et iPod Touch.

  • Philippe de Villiers au Cercle de Flore : « On est près du grand mouvement de l'inversion »

     

     

     

    Le cercle de Flore a reçu le 8 décembre, Philippe de Villiers, venu présenter son dernier ouvrage : Le roman de Jeanne d’Arc. Mais pas seulement.

    Certes, ce fut l’occasion d’une magnifique évocation de Jeanne d’Arc, car Philippe de Villiers est un remarquable conteur qui, parfois, est aussi acteur …

    Mais cette évocation historique est sans cesse mise en perspective, sans cesse rapprochée de notre temps, de la France d’aujourd’hui …

    Et, parlant sous un portrait de Charles Maurras, qu’à sa manière il salue, dans ce « lieu historique » (le 10 rue Croix du Petits Champs) qu’il signale, Philippe de Villiers définit une politique, une action politique, que ni Maurras ni Boutang n’auraient désavouées.

    L’une et l’autre (option stratégique purement Action française) s’inscrivent nécessairement en dehors du Système et contre lui ; il s’agira de se débarrasser des « élites » qui ont trahi la France comme au temps de Jeanne : les élites politiques qui ont transféré sa souveraineté à l’étranger, les élites économiques qui sont allées chercher ailleurs qu’en France leurs profits, les élites médiatiques et cléricales qui exècrent la nation. Et si l’on pose à de Villiers la question même du régime, il ne l’esquive pas, il y répond à la façon de Pierre Boutang : « il n’y a pas de pouvoir légitime, durable, sans pérennité et sans sacralité ».

    « Au temps de Jeanne, dit-il, tout est presque perdu. » Comme au nôtre. Le roi est « de médiocre apparence » et la France est divisée en trois royaumes. On sait le redressement spectaculaire et rapide qui suivit. Pour plusieurs siècles.

    De Villiers prêche donc l’espérance : « On est près du grand mouvement de l’inversion ». Lequel ? Celui qui mettra en cause la Révolution, la Révolution historique (« La terreur est dans son ADN ») mais aussi la Révolution agissant aujourd’hui. « Il y a des signes du sursaut ; des gens qui bougent ; des voix qui s’élèvent et qui parlent de plus en plus fort ».

    La conclusion, métaphorique pour nous, revient à Jeanne : « Gentil Dauphin, dit-elle à Charles VII rétabli sur son trône, je ne vous appellerai plus gentil Dauphin ; je vous appellerai Sire le Roi ».

    Bref, nous ne saurions trop conseiller de regarder, d’écouter, cette vidéo d’une conférence, d’un débat, d’une rencontre qui ont une évidente importance.   Lafautearousseau   

     

  • Livres • Comment peut-on être Maulin ?

     

    par Bruno Stéphane-Chambon

     

    Comment peut-on être Maulin ? Quelques conseils : créer des personnages médiocres pour en faire des héros ; privilégier Bach et Schubert au détriment de la composition musicale contemporaine ; célébrer la dégustation du Kirsch ; honorer de fait la tradition de la distillation et le plaisir de pétuner alors que notre société en pleine mutation hygiénique cherche à nous en détourner pour notre bien ; émettre de sérieux doutes sur la démocratie ; dire son admiration pour un nabot, car issu de la plus haute noblesse d’Outre Pyrénées ; militer pour l’indépendance d’un trou géographique à l’heure de la grande épopée de l’union européenne ; préférer les mœurs d’antan, avec force consommations de liquide houblonnais ; porter aux nues le détournement d’une mineure avec description de cette inclination d’ordre érotique pour une jeune fille qui n’a que dix-sept ans…

    Citons encore la haine à l’encontre des modernes déchetteries, exemple de vertu dans le domaine du recyclage ; le désir d’effacer de la carte les nouveaux temples du plaisir que sont les parcs d’attraction ; la défense de la nature qui passe par la chasse à l’arc et le vol des pommes des vergers à l’opposé des vertueux écologistes de notre décennie et, quetsche sur le gâteau, l’attraction pour les vieux tracteurs agricoles plutôt que pour les locomotions électriques. Enfin, on ne saurait faire l’impasse sur l’apparition d’un personnage odieux, un facteur qui ouvre les lettres des honorables citoyens (comprenne qui pourra à ce clin d’œil facétieux).

    Pire est le final : une bataille entre les personnages du roman et  des gendarmes désemparés, en plans séquences traités sous la même forme, quasi chorégraphique, que la bataille d’Austerlitz dans le « Guerre et Paix » de Sergueï Bondartchouk, inspiré par Tolstoï.

    Dans un style apparenté au tir de pruneaux de mitraillette, Maulin défouraille. Sa langue relève de la verdeur littéraire, le rythme est imposé par la phraséologie célinienne et les dialogues sont inspirés par le populiste Audiard.

    Livre jubilatoire de la résistance aux ̄̄cuistres, aux collabos du système, La Fête est finie est une œuvre prémonitoire sur l’avenir menacé des hommes libres.

    Sa plume, n’est pas celle que l’on peut se mettre… Si un jeune romancier voulait entrer dans la grande cohorte des Hussards, il faudrait qu’il applique cette maxime : être Maulin ou rien ! Ouvrage à consommer sans modération.

     La Fête est finie, d’Olivier Maulin, Denoël, 240 pages, 18,90 €

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  • Menace sur la liberté scolaire

     

    par Gérard Leclerc

     

    Gérard-leclerc.jpgCes dernières années, le nombre des écoles hors contrat n’a cessé de se développer. Certes, elles rassemblent une population scolaire encore marginale (60 000 élèves pour 793 établissements). Mais elles constituent un réel atout, à l’heure où notre système scolaire est à la peine, avec un taux d’échec qui inquiète pour l’avenir du pays. Le concept d’école indépendante n’est pas forcément bien reçu dans un pays marqué par la tradition à laquelle Jules Ferry a donné son nom. Se définissant comme pédagocratie, pour reprendre une formule chère à l’historien Claude Nicolet, la République a l’ambition de réunir dans un cadre unifié tous les petits Français pour leur enseigner les Lumières émancipatrices, propres à en faire de bons citoyens. Il n’empêche que la liberté d’enseignement est tout de même reconnue et garantie par la Constitution, à l’égal de la liberté d’association, cette dernière étant le fondement des écoles créées en dehors de la sphère de l’État et ne bénéficiant donc pas de financements publics.

    La modestie de cet enseignement hors contrat ne saurait jeter nulle ombre sur l’école officielle. Par ailleurs, les établissements indépendants sont plus contrôlés que les autres, en raison de leur caractère hors normes. Le soupçon de dérive sectaire ou pire encore de dérive radicalisante, peut justifier une particulière vigilance de la part de l’État. Mais il ne justifie pas des mesures qui reviennent à abolir la spécificité de cette école, qui peuvent servir le bien commun en raison précisément de leur originalité et de leurs résultats incontestables. Or, il semble bien que Mme Najat Vallaud-Belkacem se soit engagée dans une modification des conditions d’ouverture de ces écoles hors contrat qui revient à abolir leur spécificité pédagogique.

    Le prétexte de vigilance ne tient pas à l’évidence. Comme le remarque Anne Coffinier, qui dirige la Fondation pour l’école avec une compétence unanimement reconnue, il y a des critères très clairs pour lutter contre la radicalisation. Ils concernent la transparence des financements et le respect de l’égalité homme/femme. Or, la volonté affichée de la ministre est de limiter l’exercice de la liberté d’enseignement et d’association en procédant de la façon la plus brutale, par décret, sans consultation du Parlement. C’est une mauvaise action qu’il faut dénoncer, en diffusant largement la protestation d’Anne Coffinier. 

    France Catholique

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 2 juin 2016

  • Action française • A propos d”une affiche qui devint un symbole

    Affiche des rassemblements royalistes de Montmajour, Saint-Martin de Crau, Les Baux de Provence |60 x 75 cm]

     

    Combien ont été collées de ces affiches, connues de tout le Midi dans les années 1970 et 1980 ? Au rythme de 15 à 20 000 par an, au minimum 400 000, sur une vingtaine d'années.  

    Montmajour devint, pour un grand nombre de Provençaux et gens du Midi, synonyme de royalisme, de rassemblement royaliste. Les Baux ont ensuite pris la relève. Le vieil insigne des Camelots du Roi en était le symbole - il s'agissait d'un rassemblement d'Action française - et l'affiche sang et or en lettres bâton dessinées, le signe reconnu ...

    Début mai, mettant à profit les ponts nombreux qui le ponctuent, les affichages démarraient. Simultanément, à Marseille, Nice, Aix-en Provence, Avignon, Montpellier et à l'ouest jusqu'à Perpignan et Toulouse, au Nord jusqu'à Lyon. Chaque ville et région activait ses équipes qui recouvraient villes, routes et carrefours. Si bien que de Menton à Perpignan, de Marseille à Lyon ou Grenoble, le rassemblement royaliste du mois de juin était annoncé. Partout. C'est ce que constataient ceux qui roulaient en voiture dans le Midi. Parfois des équipes de provenance différente faisaient leur jonction au détour d'une route ou d'un village. Occasion de joyeuses retrouvailles.

    Imprimées à Marseille - les premières années en Espagne, grâce au concours d'un ami Valencien, passionné par l'Action française, rencontré en mai 68 dans la multitude carliste du rassemblement de Montejurra - les affiches de Montmajour et des Baux de Provence, par leur esthétique, leur présence massive chaque année, dans les rues et sur les routes du Midi ont été pour beaucoup dans l'écho et la popularité des rassemblements royalistes de Provence ...

    Mais elles s'intégraient à tout un système de communication de divers ordres : communiqués de presse, notamment dans Le Méridional, le grand quotidien régional d'après-guerre, au temps de Gabriel Domenech son rédacteur en chef et de Robert Oberdorff; des distributions de tracts par milliers; des caravanes sonorisées, avec musique et annonces. En bref, une campagne de communication globale tous azimuts d'un mois et demi ...

    fonds-ecran +++.jpgAjoutons qu'il fallait aussi expliquer et, suivant le conseil de Maurras, donner des raisons. Que voulaient bien dire, politiquement, nationalement, ces rassemblements annoncés partout et dont la presse régionale comme nationale disait ensuite le succès dans de nombreux comptes rendus, articles, reportages, du Monde au Nouvel Obs ? Expliquer, donner des raisons, ce fut l'objet du Manifeste de Montmajour [1971], devenu Manifeste royaliste dans une réédition de 1972 [Illustration]... Il est bien possible que nous y revenions .... • 

     

  • Au-delà des risques terroristes.

     

    Par Jean-Philippe Chauvin 

     

    arton8470-7b8cd.jpgCertains pensent que la période délicate actuelle n’est guère propice à la réflexion « posée » et que l’urgence est d’agir, seulement agir, pour répondre aux défis du terrorisme et de ses marques les plus cruelles. Agir ou plutôt réagir est nécessaire, bien sûr : mais cela reste insuffisant et le deuil ne doit pas nous faire oublier les devoirs du politique, qui doit toujours voir loin, voir au-delà du moment pour tenter de prévoir et de prévenir… Bien sûr, il ne s’agit pas de confondre politique et divination, mais de se donner les moyens de comprendre ce qui arrive et d’y répondre dans les meilleures conditions possibles. 

    L’impératif de l’unité nationale face au terrorisme islamiste ne doit pas être le paravent de la démission de l’intelligence : si les polémiques circonstancielles m’agacent (même si elles ne sont pas toutes infondées, malheureusement), des débats plus profonds devraient bien avoir lieu, n’en déplaise à ce secrétaire d’Etat socialiste, M. Le Guen, qui, à bien l’entendre, souhaiterait sans doute une « erdoganisation » de la vie politique et intellectuelle de notre pays quand il déclare que la critique du gouvernement s’apparente à une atteinte à la démocratie… 

    Les grandes questions qui doivent être posées portent sur la nature des dangers et, entre autres, sur les meilleurs moyens de les dépasser, de les réduire, tant sur le plan politique que géopolitique, sans négliger le domaine des idées et celui de l’esprit (qui, parfois, peuvent se confondre ou, au moins, se mêler). Ainsi, on ne fera pas l’économie de la réflexion sur les institutions si l’on veut régler, dans la durée, la question du danger terroriste : n’est-ce pas, d’ailleurs, l’absence d’une continuité réelle à la tête de l’Etat qui empêche toute politique de long terme, à la fois solide et souple, face aux risques ? 

    Le fait que la République soit entrée en campagne électorale présidentielle active risque bien de désarmer l’Etat ou de lui faire confondre son action avec celle d’un parti décidé à garder le Pouvoir tandis que d’autres, acharnés à conquérir sa magistrature suprême, n’hésiteront pas, dans le temps de leur candidature, à l’affaiblir. Dans tous les cas de figure électoraux, l’Etat et la France sont, en définitive, les proies d’un système qui risque bien de ne pas être le mieux à même de rassurer et de protéger nos concitoyens. On peut, sincèrement, le regretter : mais se contenter d’un tel regret ne peut fonder une politique ni un avenir… Il faudra aller plus loin : jusqu’à la Monarchie ? A défaut d’une réponse satisfaisante pour l’heure, il apparaît au moins possible de poser la question… Possible et, même, nécessaire ! 

    le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

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    La Galerie des Rois au portail de Notre-Dame

     

  • Société & Politique • Vers le changement

     

    par Guillaume Priou

    Ce à quoi appelle ce bel article - dont on pourra contester tel détail, non le fond - c'est ce que Pierre Boutang nommait métanoïa, qui peut signifier aussi, au sens large, conversion. LFAR

     

    De nombreuses initiatives fleurissent en vue d’un vrai changement dans notre beau pays qui va si mal, la dernière étant le collectif « Horizon ». Il suffit d’ailleurs de voir les rayons de librairies pour se rendre compte que tout le monde s’accorde sur la nécessité de changer de cap. Mais la question n’est pas tant de savoir ce qu’il faut faire, et surtout ce qu’il faut arrêter de défaire, mais de définir comment le faire.

    Car le « système » a bien verrouillé son pouvoir et a organisé sa défense en profondeur : l’idéologie de gauche continue de dominer, abondamment relayée dans les médias et les forces de résistance, que sont pêle-mêle les syndicats, les énarques, la commission européenne et les grands patrons, tiennent les rennes et ne sont pas prêts à se remettre en question. Jusqu’à nos soi-disant alliés américains ou arabes qui s’accommodent parfaitement d’une France en demi-teinte, assez faible pour être influencée, assez forte pour asseoir sur la scène internationale leurs propres intérêts.

    Or la politique est l’art du possible et même avec les projets les plus salutaires, on voit mal comment inverser la vapeur, comment couper les jarrets de ces « forces de progrès » qui conduisent le pays à la ruine et en tout cas menacent de rendre ingouvernable la France de 2017.

    L’urgence est de saper les fondations gauchistes. Il faut des actes forts, éminemment politiques, purement politiques même, qui ne s’attaquent pas aux derniers développements hollandesques mais qui ébranlent tout l’édifice. Militons notamment pour la reconnaissance du génocide vendéen, pour une séance de repentance en bonne et due forme devant ce crime qui remettra en question le mythe fondateur de la Révolution française. Le terrain a été magnifiquement préparé par le Puy du Fou ; la réappropriation par les Français de leur Histoire suivra naturellement…

    Deuxième séries de mesures urgentes à prendre, couper les vivres à tous ceux qui usurpent le monopole de la représentativité et ont les moyens d’occuper le terrain, nourris par ceux qu’ils haïssent : syndicats, médias, associations, lobbys, professionnels de l’anti-culture. Pour être clair, il faut torpiller Libé, dissoudre la CGT, brocarder le festival d’Avignon, fermer des mosquées radicales, etc. Après, les amoureux de la France auront sans doute un peu plus de liberté d’action.

    Puis il y a tout le reste, les migrants, le chômage, les impôts, l’école, la famille, l’islamisme mais aussi l’avortement et le monde rural. La tâche est immense et ça va faire mal ! Un virage à 180 degrés ne serait possible qu’après un chaos total et on ne peut le souhaiter même si on le voit arriver à grands pas. Pour prendre un nouveau cap, il faut s’appuyer sur des valeurs auxquelles les Français adhèrent sans hésitation. Par exemple : liberté et responsabilité. Arrêter de faire croire que les solutions ne peuvent venir que de l’Etat mais laisser se développer et même encourager les initiatives, les audaces et le panache, que ce soient ceux des petits entrepreneurs ou ceux des projets pédagogiques alternatifs. Et au niveau de l’Etat, liberté et responsabilité portent un autre nom : souveraineté.

    En d’autres termes, ce qu’il nous faut, ce n’est pas un catalogue de mesures, mais une méthode et une volonté, bref un nouvel état d’esprit. 

  • Le retour du tragique

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Mépris, morgue, arrogance, condescendance, etc. : les mots ne manquent pas pour nommer l’attitude bien peu objective et presque hystérique de ce qu’il est convenu d’appeler, d’un terme bientôt péjoratif, les « élites » : nos élites, en l’occurrence, toutes engagées dans la même propagande de combat contre celui qui est pourtant devenu président des Etats-Unis. Dès lors, quelle satisfaction à voir et entendre ce mardi 8 novembre leurs cris, larmes et anathèmes. Mais ce petit plaisir bien légitime ne doit pas nous aveugler.

     

    Beaucoup veulent croire que cette élection de M. Trump constitue une nouvelle manifestation - une de plus, mais d’une plus grande importance, après la montée des populismes européens et le choc du Brexit - de la « majorité silencieuse », laquelle se reconnaîtrait dans tout ce que l’idéologie mondialiste veut détruire : les frontières, les identités nationales, l’autorité de l’Etat. Si c’est vrai, tant mieux. De toute façon, il est déjà très positif qu’on puisse analyser la chose ainsi et réintroduire dans le débat ces mots et expressions qui font référence à des valeurs tangibles et non idéologiques.

     

    Quoi qu’il ait pu dire et faire au cours de cette campagne, et même s’il se confirme qu’il est un peu atypique, M. Trump reste avant tout un Américain et, plus précisément, un président américain dans le système politique américain. Comme M. Obama, plutôt qu’une véritable révolution de la société et de la politique américaines, M. Trump va sans doute donner certaines impulsions aux conséquences cependant non négligeables. Doit donc nous préoccuper sur le plan politique moins ce qu’il fera ou pas pour les Américains (suppression de l’Obamacare, lutte contre l’immigration clandestine, politique de grands travaux…) que la nouvelle donne internationale qui pourrait résulter de son entrée à la Maison-Blanche.

     

    Si l’on s’en tient à ses propos de campagne, propos malgré tout révélateurs, M. Trump serait protectionniste et isolationniste. On comprend bien ce qu’une telle politique a d’effrayant pour les européistes et mondialistes de tout poil, à commencer par les « élites » (ce terme est décidément bien commode) françaises et allemandes. Cela constituerait en effet un coup très dur porté au libre-échange à tout-va mais aussi à la stratégie de la tension agressive vis-à-vis de la Russie. Cas de figure dans lequel l’Union européenne, telle qu’elle vagit, ne pèsera pas lourd. On peut toutefois penser que ce « danger » offrirait aussi une belle opportunité de recomposition pour une Europe qui, pour survivre, serait alors obligée de s’assumer : occasion pour que l’impotente Union disparaisse et laisse place à une solide alliance (militaire, diplomatique, économique) entre les principaux Etats d’Europe occidentale.

     

    Mais il y aura(it) certainement un prix à payer. La révolte des peuples qui a peut-être, sans doute même, commencé ne sera pas un long fleuve tranquille. Comme l’écrit M. Bock-Côté : « La révolte politique n'est pas toujours belle, douce et délicate. Nous sommes contemporains du retour du tragique ».