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  • «Regrets ou excuses ? », les mots du roi Philippe font débat, par Frédéric de Natal.

    Source : http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

    Les mots ont une signification, ceux utilisés dans le langage diplomatique en sont une  autre très particulière. Depuis la publication de la lettre adressée par le roi Philippe au président de la République démocratique du Congo, les réseaux sociaux comme les médias n’en finissent pas de se diviser sur le sens des termes utilisés par le monarque belge.

    frédéric de natal.jpgToute la presse belge et internationale a fait ses principaux titres sur la lettre de «regrets» adressée par le roi Philippe à son homologue congolais, le président Félix Tshisekedi, pour les crimes commis par son royaume durant la colonisation. Si certains médias, notamment anglophones, évoquent des «excuses» du roi des Belges, d’autres évoquent des «regrets historiques». Un débat sémantique qui divise sur les réseaux sociaux et les médias qui n'en finissent pas analyser et décortiquer la lettre du roi Philippe.

    3.jpgLes mots sont inédits de la part du neveu du roi Baudouin Ier, le dernier monarque ayant régné sur le Congo léopoldien. Mais tous ne sont pas unanimes sur la forme exprimée par le roi Philippe. «Jamais un roi régnant belge n’avait reconnu et regretté les actes commis au Congo. Il aura fallu du temps» titre le journal «Le Soir». Des propos que nuancent le «De Morgen» qui rappelle que le roi s’exprime en son nom et non celui de la maison royale de Belgique sur les «blessures du passé». En fait si «le roi s’excuse, il ne s’excuse pas vraiment» poursuit ce journal flamand qui note que le Congo pourrait décider de demander désormais des «réparations» à la monarchie qui vient d’ouvrir une boite de pandore. «Cette lettre montre un changement et surtout, elle démontre que Philippe refuse la discrimination» affirme, quant à lui, le «De Standaard» qui parle d'un «signal fort» envoyé par le roi et qui est convaincu que «ces regrets sont des excuses plus fortes à venir». Pour «L’Info» un quotidien de l’île de la Réunion, le souverain a présenté ses «excuses officielles» au Congolais pour le «passé colonial» de la Belgique et dont le gouvernement va mettre en place une commission parlementaire fédérale chargée d’étudier l’histoire coloniale du royaume. «Il y a une prise de conscience en Belgique, et cette prise de conscience est allée jusqu'au Palais royal. D'ailleurs, dans cette lettre, le roi fait le lien entre la période coloniale et la période actuelle, et il dit d'ailleurs qu'il combattra le racisme sous toutes ses formes» affirme Christophe Giltay, grand reporter à RTL.

    Et si sur les réseaux sociaux, les commentaires oscillent entre colère affichée et soutien au souverain, Radio France International (RFI) regrette que ces excuses ne soient que des regrets alors que le «Telegraph» de Londres ne voit pas les choses ainsi. le quotiien britannique évoque un «roi (qui) présente ses excuses pour la domination coloniale et sanglante des belges au Congo. Une étape pour le «Het Nieuwblad» qui parle d'un «acte courageux de la part d’un roi, le premier à reconnaître le régime de terreur instauré par son aïeul». 

    Une presse divisée qui n'en finit pas de débattre sur ce geste inattendu du roi des Belges. Et vous ? Selon vous, le roi a t-il présenté des regrets ou excuses ?

    Copyright@Frederic de Natal

    Date de dernière mise à jour : 30/06/2020

  • L'ordre royal de l'étoile et de notre Dame du Mont-Carmel (2ème partie) (22), par Jeunesse si tu savais et Poussières d'

    En contact avec les mouvements Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles; voici les liens de leur page FB, de leurs sites officiels et de leur chaîne youtube :

     

    JEUNESSE SI TU SAVAIS

    https://www.facebook.com/jeunessesitusavais/

    https://www.jeunesse-si-tu-savais.fr/

     

    POUSSIERES D'ETOILES

    https://www.poussieresdetoiles.fm/

    https://www.youtube.com/channel/UCvYtt4Ws_Uc4Cj0LeLCoEJQ/videos

     

    Et voici le vingt-deuxième article (aussi en vidéo/audio) qu'ils nous ont adressé, en attendant la suite...

    Un Ordre de Chevalerie du XXIème siècle dont les origines remontent au XIème siècle, et qui est lié à l'histoire Royale de la France jusqu'à nos jours. Sous la Protection du Chef de la Maison Royale de France.

    https://www.poussieresdetoiles.fm/uploads/newscast/0/0/132/1e10e665-48f3-48ff-84e2-c0d4782dc15e.mp3

    Le Prince Henri d’Orléans, Chef de la Maison Royale de France

    s’exprimait à ce sujet en quelques lignes:

    " En portant sur les fonds baptismaux, en l’Église de Saint Germain l’Auxerrois, le 8 septembre 2014, jour de la Nativité de la Sainte Vierge, l’Ancien Ordre Chevaleresque de l’Étoile, fondé par Robert le Pieux en 1022 sous le nom de Notre Dame de l’Étoile recréé par Jean II le Bon en 1351 et aujourd’hui réuni à l’Ordre de Notre Dame du Mont Carmel créé par Henri IV en 1608, notre volonté fut de revivifier, partout en France où cela sera possible nos lieux de cultes et nos églises abandonnés ou menacés de ruine et de destruction, en les rachetant pour les restaurer et y rétablir la vie cultuelle de notre chrétienté."

    Suivant la Règle de l’Ordre, Son Altesse Royale le Prince Jean d’Orléans Comte de Paris,de jure Jean IV est le Chef suprême et donc le protecteur temporel de l’Ordre. Il succède à son père, le Prince Henri d’Orléans Comte de Paris, Duc de France, de jure Henri VII, qui avait souhaité voir renaître l’Ancien Ordre Royal et Souverain de l’Étoile et de Notre Dame du Mont Carmel.

    RETROUVEZ SON HISTOIRE DANS L’ÉMISSION DE RADIO QUE NOUS AVONS PRÉPARÉE CI-JOINTE.

    A voir aussi son site: texte du lien ici

    Et des photos sur sa page facebook: texte du lien ici

    Ainsi que dans un livre -qui lui est consacré- du Comte Pascal GAMBIRASIO D'ASSEUX:

    "LA CHEVALERIE - L´Ancien Ordre Royal et Souverain de l´Étoile et de Notre-Dame du Mont-Carmel"

    aux Editions APOPSIX

  • La tranquillité de l’ordre, par Gérard Leclerc.

    © CC by Kristoffer Trolle

    Source : https://www.france-catholique.fr/

    Cette rentrée ne se déroule pas sous des auspices très favorables. La discussion sur la sécurité sanitaire dans les écoles oppose les uns et les autres, notamment ceux que ne rassure pas forcément le ministre de l’Éducation nationale, lorsqu’il déclare : « Nous sommes préparés à tout. » Un autre sujet de préoccupation lancinant agite une opinion inquiète de l’insécurité régnant dans le pays. Plusieurs événements dramatiques ont mis en cause l’autorité de l’État, le fonctionnement de la justice et le rôle des forces de l’ordre.

    gerard leclerc.jpgLe président de la République n’a-t-il pas reconnu lui-même « une banalisation de la violence ». Son ministre de l’Intérieur a parlé d’« ensauvagement ». Il est vrai qu’il y a désaccord sur l’importance du phénomène, certains estimant qu’on l’exagère pour mieux charger le gouvernement et radicaliser l’opinion au profit de l’extrémisme idéologique.

    Autant alors se renseigner auprès de ceux qui observent les réalités sociales avec les méthodes les moins contestables. C’est le cas d’Alain Bauer, qui est professeur de criminologie et dont le discernement en cette matière nous est précieux. Il connaît les choses avec précision et les resitue dans leurs évolutions historiques. C’est ainsi qu’il peut noter une reprise forte de la criminalité homicide depuis une dizaine d’années : « 2019, déclare-t-il au Parisien, a été la pire année de l’histoire récente de la France en homicides, tentatives, coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort et règlements de compte. »

    Mais une fois le constat établi, il s’avère extrêmement difficile d’envisager des solutions. Il est quasiment impossible de trouver, par exemple, un accord entre magistrats et policiers sur les dispositions à prendre. On peut s’interroger aussi sur la santé morale d’une société, car c’est elle qui détermine d’abord ce que saint Augustin appelait « la tranquillité de l’ordre ». Les mesures répressives sont nécessaires. Elles ne sont jamais suffisantes. C’est sur les équilibres profonds qui inspirent les attitudes, les sentiments et les mœurs qu’il faudrait s’interroger. Il ne sert pas à grand-chose de se traiter mutuellement de laxistes et de fascistes. L’État doit jouer pleinement son rôle. Mais à lui seul, il ne rétablira pas la paix sociale. On parle à juste titre du rôle de l’éducation, mais l’éducation passe d’abord par les familles qui assument en priorité les tâches de développement de la conscience des enfants. En une période de surchauffe idéologique, il est extrêmement ardu d’obtenir un consensus général dans un pays profondément bouleversé et divisé.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 31 août 2020.

  • Une icône catholique ?, par Gérard Leclerc.

    Amy Coney Barrett

    © Rachel Malehorn / CC by

    Il est un terme qu’affectionnent certains médias, plutôt de sensibilité de gauche ou progressiste, c’est celui d’icône. Ce terme qui appartient au vocabulaire religieux s’est trouvé transposé sur le terrain politico-idéologique. Une icône, aujourd’hui, c’est une personnalité incontestable, un modèle, une référence qu’il serait malvenu de contester. Le plus souvent, il est attribué à une figure féministe, qui a joué un rôle dans l’évolution de la condition de la femme.

    gerard leclerc.jpgAinsi, le maire socialiste de Rouen envisage-t-il de remplacer la statue de l’empereur Napoléon Ier par une œuvre d’art dédiée à Gisèle Halimi, définie « comme figure de la lutte pour le droit des femmes ». Le type de l’icône actuelle. De même, Ruth Bader Ginsburg, la doyenne de la Cour suprême des États-Unis qui vient de mourir, a été immédiatement célébrée comme une icône en raison de son action en faveur des causes progressistes. Et une vaste campagne d’opinion s’est déclenchée pour magnifier sa mémoire en signifiant qu’il serait intolérable que son héritage fût désavoué.

    Donald Trump, en nommant immédiatement à la place de l’icône une femme catholique réputée conservatrice, s’est attiré un tir nourri de protestations. Il est vrai qu’il y a des enjeux politiques à une telle nomination et que le camp démocrate redoute d’avoir en face une Cour suprême d’une orientation contraire. La tentation est grande de s’en prendre à la personnalité de la nouvelle promue Amy Coney Barrett, pour la déconsidérer. C’est pourtant difficile, car il s’agit d’une juriste particulièrement brillante, à la carrière remarquable pour ses 48 ans. Elle est, par ailleurs, mère de famille avec sept enfants dont un handicapé et deux adoptés d’origine haïtienne.

    Pour lui trouver une faille, on est allé chercher du côté de son appartenance à un mouvement charismatique, qui serait de tendance paternaliste. Ce qui est assez drôle car il est pour le moins paradoxal d’accuser Mme Coney Barrett de ne pas assumer la cause des femmes. N’est-elle pas, aussi, à sa façon, une icône ? Une icône catholique, il est vrai, ce qui n’est pas très correct.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 septembre 2020.

    Source : https://www.france-catholique.fr/

  • Noëlla Rouget Une belle personne, par Gérard Leclerc.

    Noëlla Rouget, en uniforme de guide de

    France, 1934.

    © Collection personnelle de Noëlla Rouget

    On apprenait hier la mort de Noëlla Rouget à l’âge de 100 ans. Ancienne résistante et déportée, sa personnalité était très remarquable. Chrétienne au point de sauver de la peine de mort celui qui l’avait faite arrêter. Une vie singulière dont l’exemple nous fait chaud au cœur.

    gerard leclerc.jpgD’où provient l’expression de « belle personne » ? Je n’ai guère eu le temps de m’informer. Tout juste, dit-on, elle nous viendrait de l’anglais. Mais elle me semble tout à fait adéquate pour définir la qualité morale de quelqu’un, qualité qui n’a rien à voir avec la réussite sociale, le prestige mondain, ou encore on ne sait quelle disposition a outrepasser les limites de notre condition, même s’il arrive que la belle personne atteigne l’héroïsme. Mais précisément, cet héroïsme se distingue de la démesure. Il est l’humanité même dans l’éclat de l’épreuve. Je ne puis mieux dire à propos de Noëlla Rouget, qui vient de nous quitter à 100 ans. Elle était donc l’exacte contemporaine de Daniel Cordier, mort il y a quelques jours au même âge. Elle aussi avait appartenu à la Résistance, et cela lui avait valu la déportation à Ravensbrück aux côtés de Geneviève de Gaulle et de Germaine Tillon.

    Elle était revenue de Ravensbrück dans le pire état sanitaire. Pourtant, elle avait pu reconstruire sa vie en se mariant et en devenant mère de deux enfants. Mais en 1965, son passé a ressurgi brusquement, avec le procès de celui qui avait été à l’origine de son arrestation et de l’exécution de son fiancé. Le dossier de l’accusé, Jacques Vasseur, était particulièrement lourd et il lui valut le verdict maximum. Ce qui signifiait à l’époque la guillotine. Noëlla plaida en faveur de Vasseur devant ses juges, voulant à toutes fins lui épargner l’exécution. Elle supplia le général de Gaulle d’accorder sa grâce au condamné et elle l’obtint.

    Il faut ajouter que Noëlla était une chrétienne fervente. Son frère était prêtre. Ses convictions étaient donc marquées par la différence de l’Évangile. Je tiens à préciser que c’est par la lecture du Monde, un journal avec lequel j’ai beaucoup de difficultés, que j’ai appris qui elle était. Benoît Hopquin avait publié un long article sur elle, il y a plusieurs semaines. C’était vraiment une très belle personne !

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 24 novembre 2020.

    Sources : https://www.france-catholique.fr/

    https://radionotredame.net/

  • Atteinte à la liberté, par Gérard Leclerc.

    Pour la messe, 22 novembre, Val-de-Marne.

    © Michel Pourny

    Certains remettent en cause l’extrême concentration des pouvoirs dans les mains de l’exécutif du fait de l’épidémie qui frappe le pays. Mais ce qui est d’abord en question n’est-ce pas d’abord la liberté intérieure de la personne dés lors qu’on régule jusqu’à sa vie religieuse ?

    gerard leclerc.jpgHier, j’évoquais la crise politique d’un État en proie aux problèmes très délicats de la sécurité publique. Mais je lis, ici ou là, que ce même État serait dans une logique de concentration extrême des pouvoirs et donc en péril de tentation étatique et autoritaire. Nous serions en régime d’exception, en situation d’urgence permanente. Ce genre d’analyse trouve en moi quelque écho, tant je suis rebuté souvent par l’atteinte aux libertés fondamentales. J’avoue que l’affaire de la restriction à trente personnes pour la messe m’a plus qu’indisposé. L’atteinte à la liberté concerne ici la part la plus personnelle, la plus intime de l’être, et le fait qu’on puisse ainsi porter atteinte à la liturgie ne m’est pas supportable.

    Est-ce affaire de régulation politique ? C’est possible, mais il en va pour moi d’abord des personnes. La liberté, ce n’est pas un mot inscrit sur des bâtiments publics. C’est l’affirmation de ce qu’il y a de plus essentiel en nous et qu’on ne saurait abdiquer devant aucune coercition extérieure. Est-ce de l’anarchisme ? Peut-être un peu, mais un anarchisme qui n’est pas sans boussole, qui est au contraire préoccupé du nord magnétique nécessaire à sa conduite. C’est le grand George Orwell qui se définissait comme anarchiste conservateur. Il se fait que je relis en ce moment son fameux roman 1984, qui, par-delà sa description fantasmatique du totalitarisme, met en valeur la force morale de celui qui résiste de tout son cœur.

    C’est cette résistance morale qui compte d’abord, c’est elle qui fait que l’on réclame le droit à la messe, dont l’État ne saurait être le gérant ou l’organisateur. Le droit à la messe, c’est au-delà du droit lui-même, l’expression de l’âme qui défie toute tyrannie.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 1er décembre 2020.

    Sources : https://www.france-catholique.fr/

    https://radionotredame.net/

  • Arménie Solidarité chrétienne, par Gérard Leclerc.

    Monastère de Gandzasar, Arménie,

    Haut-Karabakh.

    © Mardanyan Aleksandr / CC by-sa

    Allons nous laisser tomber dans l'indifférence générale le petit peuple arménien du Haut-Karabakh ? Un appel signé par 120 personnalités montre à quel point on peut être sensibilisé par une cause médiocrement suivie par les médias. Comment ignorer qu'il s'agit de chrétiens ? Gérard LECLERC

    gerard leclerc.jpg« Plus d’un siècle après la perpétuation du génocide des Arméniens par les dirigeants ottomans de 1915, le même peuple est de de nouveau victime de deux régimes autoritaires qui, à Bakou comme à Ankara, exaltent la haine inter-ethnique pour doter leur pouvoir sans partage d’un nouveau trophée sanglant. » Ils sont 120 à avoir signé cet appel pour soutenir l’Arménie et l’Artsakh. 120 appartenant au monde français des arts, d’une diversité étonnante, mais tous profondément émus par le sort épouvantable fait à cette population de « gens humbles et fiers, irréductiblement attachés à leurs terres rudes et magnifiques ». J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer, trop peu d’ailleurs, cette agression accomplie contre la population arménienne du Haut-Karabakh. Nos médias se passionnent pour d’autres sujets, dont on peut estimer qu’il n’ont pas l’importance de celui-là. Peut-on espérer que l’appel des 120 aura un écho suffisant dans l’opinion publique et auprès de nos dirigeants ?

    Quelques intellectuels se distinguent par leur pugnacité. Je pense à Bernard-Henri Lévy mais aussi à Michel Onfray, qui est allé sur place pour se rendre compte de la situation. C’est le cas aussi de l’écrivain Sylvain Tesson, qui , dans un long article du Figaro Magazine, raconte ce qu’il a vu tout en restituant le conflit à ses coordonnées historiques et géopolitiques. C’est faire œuvre indispensable, parce que nous avons besoin d’une connaissance précise des événements, de leurs circonstances et de leurs causes.

    Il devrait y avoir, pour nous, des raisons de solidarité, car il s’agit d’un peuple chrétien et même de la première nation chrétienne de l’histoire. Mais, comme le souligne Sylvain Tesson, l’Arménie est un caillou dans le projet d’Erdogan d’étendre son emprise sur tout un territoire. Ce caillou chrétien, accepterons-nous qu’il sombre dans l’abîme d’un oubli universel ?

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 23 novembre 2020.

    Sources : https://www.france-catholique.fr/

    https://radionotredame.net/

  • Pour la messe, par Gérard Leclerc.

    Rassemblement pour la messe, dimanche

    15vnovembre, St-Maur-des-Fossés (94).

    © Michel Pourny

    Les catholiques manifestent devant les cathédrales et les églises pour demander la liberté de la messe. Le ministre de l’Intérieur réunit les autorités religieuses. Entre l’impératif sanitaire et l’exigence religieuse y a-t-il un compromis possible ?

    gerard leclerc.jpgDe multiples rassemblements ont eu lieu à travers la France, notamment devant les cathédrales, pour demander à nouveau le retour de la messe. Parmi ces rassemblements, celui de Nice, devant Notre-Dame de l’Assomption, prenait une signification particulière, eu égard au caractère symbolique de cette basilique. On ne peut tenir pour négligeable cette demande ardente des catholiques, même si elle se traduit malaisément dans un langage areligieux. Le problème est de savoir, du point de vue du bien commun, si elle est déraisonnable. On sait que la Conférence des évêques de France n’est pas favorable à la décision brutale de fermeture des lieux de culte et qu’elle a demandé au Conseil d’État de reconnaître son bon droit. Le Conseil a donné un avis défavorable à ce recours, mais les négociations se poursuivent avec le pouvoir. Ce matin-même, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et d’ailleurs en charge des relations de l’État avec les autorités religieuses, les rassemble pour étudier, selon ses propres termes « les conditions dans lesquelles pourraient se tenir à nouveau des cérémonies dans les lieux de culte en fonction de l’évolution sanitaire ».

    Donc, il n’y a pas fermeture totale du point de vue de l’État, et il faut s’attendre encore à la définition de difficiles équilibres. On sait aussi que cette question de la messe soulève dans le monde catholique de sérieuses controverses. Certains sont carrément d’avis que l’impératif sanitaire est d’une urgence absolue, et qu’une revendication d’exception est irrecevable. D’autres, ceux qui manifestent, estiment qu’il y a possibilité de concilier cet impératif avec l’exercice de la liturgie et que l’interdiction de celui-ci constitue une grave atteinte à la liberté de conscience. L’attitude de l’épiscopat semble leur donner raison, et elle s’explique en vertu de l’identité ecclésiale qui est, avant tout, eucharistique. N’est-ce pas le Père de Lubac qui nous rappelait que l’Église « corps mystique » a été appelée parfois caro mystica, c’est-à-dire « chair mystique » ?

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 1§ novembre 2020.

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    Sources : https://www.france-catholique.fr/

    https://radionotredame.net/

  • Les mémoires franco-algériennes, par Gérard Leclerc.

    © Whatever748 / CC by-sa

    Emmanuel Macron à demandé à une commission d’historiens de contribuer à l’apaisement des mémoires entre la France et l’Algérie. Mais est-ce seulement possible ? L’histoire est tragique et complexe. Et elle se poursuit avec d’autres acteurs, comme Mgr Henri Teissier qui vient de nous quitter.

    gerard leclerc.jpg« L’histoire est tragique », affirmait Raymond Aron, et il savait aussi qu’elle est complexe, qu’elle ne saurait se ramener à des propositions simples et univoques. Il suffit de lire ses mémoires pour comprendre à quel point il était fidèle dans ses jugements, même les plus engagés, à sa philosophie foncièrement prudentielle. Comment aurait-il réagi au projet d’Emmanuel Macron créant une mission pour apaiser les conflits mémoriels de la guerre d’Algérie ? Franchement, je n’en sais rien, et il est toujours téméraire de préjuger de la part des absents des opinions sur les débats actuels, même de nature historique. Aron s’était fortement engagé à propos de ce qu’il appelait « la tragédie algérienne », mais il aurait été le dernier à en simplifier les données. Comment simplifier les données d’une tragédie, sinon en les édulcorant et en les niant ?

    C’est pourquoi, personnellement, je ne crois guère à une réconciliation des mémoires. Tout juste puis-je espérer parfois le miracle de certaines retrouvailles individuelles. Ce que j’accorderai à Emmanuel Macron, c’est qu’il est difficile d’envisager un avenir commun entre la France et l’Algérie, les Français et les Algériens, sans une tentative de dépassement des conflits. Mais les mémoires resteront plurielles. Aux historiens d’essayer d’en rendre compte avec le maximum de sens de l’exactitude dans la complexité, encore une fois. Je rendrais volontiers hommage, sur ce point, à mes confrères de La Croix, qui, dans leur édition de mercredi, ont réussi à rendre compte de cette pluralité, en donnant la parole aux uns et aux autres.

    Il se trouve que ce recours à la mémoire coïncidait avec l’annonce de la mort de Mgr Henri Tessier, archevêque d’Alger de 1988 à 2008. Il avait affronté une nouvelle page tragique de l’histoire algérienne, avec une guerre civile impitoyable. Il faut le courage et la foi d’un évêque de sa trempe, pour persévérer à construire l’avenir.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 3 décembre 2020.

    Sources : https://www.france-catholique.fr/

    https://radionotredame.net/

  • Jean-Pierre Pernaut et les gens ordinaires, par Gérard Leclerc.

    Jean-Pierre Pernaut s’est voulu l’écho de la France profonde.

    Cordes-sur-Ciel, Tarn. © Paulline86

    Le départ de Jean-Pierre Pernaut de son journal de Tf1 est une sorte d’évènement national. Ses scores auprès des téléspectateurs étaient impressionnants et il représentait une sensibilité qui agréait à une sorte de France profonde mais révulsait ceux qui le traitaient de populiste.

    gerard leclerc.jpgIl s’est produit, vendredi dernier, un événement national d’une nature particulière. Jean-Pierre Pernaut a fait ses adieux aux téléspectateurs de TF1, après plus de trente-deux ans de présentation du journal de 13h. Avec un succès d’audience garanti. Succès dont tout le monde s’accorde à reconnaître la raison. Jean-Pierre Pernaut s’est voulu l’écho de la France profonde, celle des régions et des terroirs. Comment celle-ci ne lui aurait-elle pas manifesté sa reconnaissance et son attachement ? Ce romancier, observateur sagace des réalités sociales qu’est Michel Houellebecq avait tenu à le saluer dans La carte et le territoire, en insistant non sur le caractère passéiste du journal de TF1 mais au contraire son caractère paradoxalement futuriste : « Pernaut, disait-il, c’est l’avenir économique de la France : le terroir français, qui vaut très cher et que les étrangers vont nous acheter très cher. »

    Reste que le regard, on pourrait dire anthropologique, que pose Pernaut sur la réalité française ne convient pas à tout le monde. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne participe pas d’une mentalité bobo. On l’accuse d’ailleurs de populisme, ce dont il se moque. Parmi ses détracteurs de toujours, se distingue la rédaction de Libération, qui a, d’ailleurs, tenu à rappeler son hostilité tenace à l’occasion du départ de notre populiste. Parmi les morceaux choisis du journal, on retiendra cette phrase de Philippe Lançon, quelqu’un dont j’apprécie pourtant le talent : « Il est (Pernaut), le bec petit blanc d’un coq gaulois déplumé, sans couleurs, mais plein d’ergots. »

    Sans couleur ? C’est très discutable. Mais il pourrait bien y avoir une dimension politique à ce populisme. Celle que le géographe Christophe Guilluy souligne dans son dernier essai : Le temps des gens ordinaires. Il faudrait développer, mais en une formule : les gens ordinaires n’ont pas dit leur dernier mot !

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 21 décembre 2020.

    Sources : https://www.france-catholique.fr/

    https://radionotredame.net/

  • Noël pour tous, par Gérard Leclerc.

    Même dans les conditions difficiles qui sont les nôtres, il faut entendre l’appel de l’ange : « Je vous annonce une grande joie ! »

    © Fred de Noyelle / Godong

    Alors que nous nous préparons à célébrer la Nativité, une question pourrait bien se poser. L’humilité totale de cet avènement du Fils de Dieu dans les conditions les plus précaires nous renvoie aux dispositions intérieures avec lesquelles nous accueillons l’événement. N’est-ce pas la pure contemplation qui devrait nous guider, alors même que Noël est célébré dans les cris de fête ? 

    gerard leclerc.jpgÉcartons ce qui peut dénaturer cette fête, c’est-à-dire des excès qui ne sont pas dignes. Il reste que c’est tout de même un moment de joie célébré ensemble. Les conditions imposées par la pandémie nécessiteront sans doute un peu de sobriété, ne serait-ce qu’à cause de l’impossibilité de se réunir à beaucoup. Mais c’est bien à l’invitation de l’ange qu’il s’agit de répondre : « Je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui, dans la cité de David, un Sauveur nous est né, qui est le Christ Seigneur. »

    J’en retiens que Noël n’est pas réservé à notre seule contemplation intérieure. Il s’adresse au peuple innombrable que représentent les bergers et les mages, les plus proches et les plus lointains. Cette grande joie n’est pas réservée à quelques initiés, elle s’adresse à tous. Et il est de la vocation de l’Église de la répandre partout, au-delà de ses murs, même si ces murs peuvent être l’écrin précieux où tous peuvent accéder à la crèche. Ce sur quoi j’aimerais insister, c’est sur ce caractère populaire de Noël dont il n’y a pas lieu de se méfier. Au contraire ! Il y a eu un peu trop tendance, à une certaine époque, de délaisser ce qu’on appelle avec dédain la religion populaire, et nous l’avons chèrement payé.

    Oui, la crèche dans sa naïveté, telle que saint François d’Assise l’a imaginée, demeure peut-être le premier lieu d’évangélisation. Elle ne s’adresse pas à quelques privilégiés, à quelques esthètes, mais à tout le peuple qui s’y trouve appelé pour recevoir la grande nouvelle : un Sauveur nous est né !

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 24 décembre 2020.

    Sources : https://www.france-catholique.fr/

    https://radionotredame.net/

  • Méditer sur du solide, par Gérard Leclerc.

    © Philippe Lissac/GODONG 

    En cette fin d’année plutôt morose, il vaut mieux réfléchir que se laisser aller à la mélancolie ou à des projections illusoires. Pour peu que nous ayons des responsabilités à l’égard des autres, de nos proches en particulier, c’est sur du solide qu’il importe de nous fonder…

    gerard leclerc.jpgEn cette fin d’année si singulière, je ne m’efforcerai pas de faire un bilan que d’autres dresseront beaucoup mieux que moi. Tout juste me permettrai-je de revenir sur un thème que j’ai esquissé les jours précédents. Il n’est pas facile d’être optimiste en cette période qui se charge de nous casser les bras à force d’interdits. La mélancolie a de bons motifs de s’infiltrer en nous, au point de nous paralyser. Certes, il est toujours permis de rêver au monde d’après qui serait, dit-on, forcément différent du monde d’avant, après une telle épreuve. Mais l’expérience de ce début de siècle nous invite à nous méfier des engouements trop rapides. Ainsi la thématique de la mondialisation heureuse a plus que du plomb dans l’aile, et ceux qui croyaient à une sorte d’avènement d’une après-histoire, suite à la chute de l’empire soviétique, ne peuvent que remâcher leurs désillusions. Ce n’est pas pour autant qu’il faut se laisser aller au scepticisme paralysant. Ce serait, à l’égard de ceux qui nous suivent, enfants et petits-enfants, une faute très lourde.

    Et puisque la mélancolie semble toucher aussi une part des fidèles de notre Église forcément marquée par le climat ambiant, il y a lieu de réfléchir sérieusement à notre situation, sans nous laisser trop impressionner par ceux qui s’engagent dans des procès comminatoires. Ce n’est rendre service à personne que de démolir une institution, qui est toujours à réformer dans le régime, l’économie qui lui est propre. Un certain nombre de documents peut aider à notre réflexion. Je suis attaché, pour ma part, à ceux que l’on pourrait appeler classiques, car leur densité de contenu les fait échapper à la contingence. C’est le cas de la Méditation sur l’Église du cardinal de Lubac, que je consulte souvent. Dans un moment difficile, il convient de méditer sur du solide, non de l’éphémère.

    En attendant cette fin de journée, tous mes vœux pour l’an qui vient !

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 31 décembre 2020.

    Sources : https://www.france-catholique.fr/

    https://radionotredame.net/

  • Messe à la Pitié Salpêtrière, par Gérard Leclerc.

    Chapelle Saint-Louis de la Pitié Salpêtrière

    © Guilhem Vellut / CC by

    Dimanche 7 février, journée consacrée à la pastorale de la santé. Le Jour du Seigneur sur France 2 avait installé ses caméras dans la chapelle Saint Louis de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière. Un lieu hautement symbolique pour signifier la présence de l’Église dans le monde des malades et des soignants en pleine pandémie.

    gerard leclerc.jpgHier, dimanche consacré à la santé, le jour du Seigneur retransmettait la messe depuis un lieu parisien au nom prédestiné : la Pitié Salpêtrière. J’éprouve à son égard une sorte de fascination liée à l’histoire et aussi à la personnalité d’un philosophe, Michel Foucault, qui s’est beaucoup intéressé à cette institution fondée au XVIIe siècle et qui constitue un des plus grands bâtiment historique de la capitale. En 1656, date de sa fondation, on l’appelle « hôpital général », bien qu’il ne soit pas hôpital à proprement parler. Foucault l’associe à ce qu’il appelle « le grand renfermement » et dont la destination est de regrouper les indigents et les fous. L’auteur de L’histoire de la folie pouvait-il pressentir qu’il mourrait en 1984 dans une chambre de l’hôpital général ?

    Hôpital général ayant acquis pleinement le statut médical, le plus vaste de Paris. La messe de dimanche était célébrée dans sa chapelle Saint-Louis. Chapelle qui a quasiment la dimension d’une cathédrale ! Il était hautement symbolique que, pour le dimanche de la santé et en pleine épidémie du coronavirus, le monde de la médecine y soit représenté, autour de Mgr Philippe Marsset, évêque auxiliaire chargé de ce secteur pastoral, qui prononça une belle homélie en relation directe avec notre situation sanitaire. L’Évangile du jour ne mettait-il pas en évidence le Christ comme celui qui a pitié des souffrances des hommes et entend les soulager ?

    La symbolique était donc complète avec cette chapelle au cœur de la Pitié Salpêtrière qui peut signifier aujourd’hui la présence de l’Église au cœur d’un hôpital. Elle s’exprimait dans la prière universelle : « Père très saint, de qui vient tout don parfait, bénis ceux qui soignent et accompagnent les malades, soutiens leur mission, accorde-leur ta sagesse et ta bonté. »

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 8 février 2021.

    Sources : https://www.france-catholique.fr/

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  • Migrations Politiques et moralistes, par Gérard Leclerc.

    © Jim Black / Pixabay 

    Chaque jour repose la question de l’immigration, de l’islam et de la laïcité. Sondage de l’opinion des lycéens, dissolution des Identitaires, c’est toujours les mêmes problématiques. Politique et éthique sont sommées de répondre… Y-a-t-il impératif de l’accueil de l’autre ou de défense de l’identité nationale ?

    gerard leclerc.jpgLa question des migrations, liée étroitement chez nous à celle de l’islam, a pris des proportions énormes dans le débat public, puisqu’il n’est pas de jour qu’elle ne réapparaisse sous une forme ou sous une autre. En ce moment même, sous la forme d’un sondage très significatif quant à l’opinion des jeunes sur le statut de la religion dans la société, ou à propos de la dissolution, en Conseil des ministres, du mouvement des identitaires. D’un côté comme de l’autre, c’est la coexistence avec une immigration à forte connotation musulmane qui est posée.

    Elle ne l’est pas seulement sous la forme des luttes d’opinion, elle atteint plus gravement la substance de l’existence politique des nations. Y a-t-il une sorte de droit absolu à quitter son pays d’origine pour accéder à un pays d’accueil qui moralement ne saurait s’opposer à ce qui est reçu sous le mode de ce qu’Emmanuel Kant appelait « un impératif catégorique ». Les chrétiens sont vivement interpellés à ce propos, en vertu du primat de la charité qui ressort des Évangiles. Et l’on sait l’insistance du pape François, très sensibilisé de surcroît par sa propre histoire familiale.

    Il y a tout à parier que nous ne sortirons pas avant très longtemps de cette interrogation. Oui, il y a des impératifs catégoriques. Même cet adversaire acharné des migrations, qu’était le romancier Jean Raspail, affirmait que le devoir du marin était de recueillir toute personne en danger de mort sur la mer. Pour autant, le devoir de sauver des vies ne se confondait pas avec un devoir inconditionnel d’accueil à l’immigré. L’humanité présente demeure massivement sédentaire, et elle n’est pas prête à subir une loi qui lui serait imposé de l’extérieur, même sous l’angle éthique. Beau débat pour les politiques et les moralistes !

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 4 mars 2021.

    Sources : https://www.france-catholique.fr/

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  • Le langage du pape en Irak, par Gérard Leclerc.

    © Antoine Mekary / Godong

    Ce qui est remarquable dans le langage du pape lors de son voyage en Irak c’est son originalité qui le distingue du politique et même de l’universitaire. C’est le mode pédagogique d’un homme de Dieu qui veut guérir et réconcilier.

    gerard leclerc.jpgDu voyage de François en Irak, il y a lieu de retenir notamment la nature de son langage. Langage ciblé, bien sûr, en raison d’une situation donnée, mais aussi formulée en raison des critères propres à sa mission de chef de l’Église catholique. La situation, nous le savons, est celle d’un pays qui sort de décennies de convulsions et qui a subi l’agression d’une formation se réclamant de l’extrémisme islamiste. Face à cette réalité, le pape n’a pas exactement le langage d’un politique. Et lorsqu’il aborde la question proprement religieuse, il se situe comme réconciliateur, pacificateur, jamais comme participant d’un conflit politico-religieux. Ainsi ne désigne-t-il pas nommément le fondamentalisme ou le terrorisme islamistes. Ce n’est nullement dérobade de sa part, mais volonté explicite de tirer les choses vers le haut. Vers les étoiles, dit-il.

    Je le cite : « Celui qui a le courage de regarder les étoiles, celui qui croit en Dieu, n’a pas d’ennemis à combattre. Il a un seul ennemi à affronter, qui se tient à la porte du cœur et frappe pour entrer : c’est l’inimitié. » Au politique, on reprocherait sans doute de ne pas désigner directement l’adversaire qu’il lui faut combattre, souvent les armes à la main. Le pape, lui, tient à préserver la dénomination de musulman, qu’il veut distinguer de la dérive extrémiste. Ce n’est pas qu’il l’ignore ou la cache. Non, il veut la traiter sous l’angle d’une pathologie spirituelle qui trahit l’essence du religieux : « Hostilité, extrémisme et violence ne naissent pas d’une âme religieuse : ce sont des trahisons de la religion. Et nous croyants, nous ne pouvons pas nous taire lorsque le terrorisme abuse de la religion. Au contraire, c’est à nous de désigner avec clarté les malentendus. » Il ne saurait s’agir de guerres de religion, mais de l’exigence religieuse de pacification des cœurs.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 9 mars 2021.

    Sources : https://www.france-catholique.fr/

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