Au cinéma : Angèle… , par Guilhem de Tarlé
Art et essai : Angèle… un film de 1934 réalisé par Marcel Pagnol, avec Orane Demazis, dans le rôle-titre, avec Henri Poupon (Clarius, le père d’Angèle), avec Fernandel et Edouard Delmont (les valets de ferme, Saturnin et Amédée) et avec Jean Servais qui interprète Albin : « Je suis un de Baumugnes ».
Il s’agit, en effet, d’une adaptation d’un passage du roman Un de Baumugnes, le deuxième livre de la Trilogie de Pan de Jean Giono, après Colline et avant Regain.
A nouveau, une merveille cet Angèle qui comme La fille du Puisatier, publié six ans plus tard, nous raconte, dans un paysage magnifique, l’histoire d’une fille-mère rejetée par son père.
Cette fois déjà Pagnol pourrait être voué aux gémonies par les bien-pensants de notre époque qui en censureraient le machisme – « Avec les femmes, on ne sait jamais ! », « Le patron, il n’y en a qu’un ici : c’est moi. On ne demande pas aux femmes ! ».
Je voudrais, pour ma part, en relever la ou les morales exprimées dans des expressions à connaître par cœur, à savoir,
• celle de Saturnin : « Je te ferais propre comme l’eau (…) parce que l’amitié, ça rapproprie tout » ;
• celle d’Amédée : « Les batailles avec les mauvaises chose, ça dure toujours longtemps ; mais même quand on a touché des deux épaules, il faut jamais dire C’est fini, on se relève et on recommence, et à la fin, c’est ton malheur qui est par terre » ;
• et, pour conclure, celle d’Albin : « Oublions sa faute : il n’y en a plus… ».
Merci, Monsieur Pagnol. Votre œuvre écrite et cinématographique devrait être inscrite au Patrimoine mondial.