Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (39)

 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : Camille Claudel, "artiste de génie"... et Rodin, "un Triton issu de Vulcain"...

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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

"Implorer", bronze, France, Collection privée...

 

• Camille Claudel, "artiste de génie"...

 

De "Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux", page 342 :

"...La soeur de Paul, Camille Claudel, est une artiste de génie.
Elle sculpte et dessine comme son frère écrit, avec une spontanéité mêlée de science qui déroute, puis séduit, puis ravit encore et ne laisse jamais indifférent..."

 

Monument à Balzac, musée Rodin, jardin de l'hôtel Biron, bronze, 2m70x1m20.

 

• Rodin, "un Triton issu de Vulcain"...

 

De "Devant la Douleur", page 148 :

"...Quant à Rodin, toutes les plaisanteries faciles qu'on peut faire sur ses mutilations volontaires, sur son emballeur qui casse tout, n'empêchent qu'il est un des très rares mortels parvenus au coeur des formes, au point flamboyant d'où elles jaillissent pour composer la beauté des corps, dans la tension ou dans la pâmoison, et porter partout le désir avec la douleur.
Le plus fort c'est que, monstre du muscle masculin ou de la douce ligne féminine, c'est que magicien de la volupté, il est tout intelligence, logique, et encore intelligence.
La suffusion de son instinct chauffe les plus hautes régions de son esprit.
Il est le maître de l'eau et du feu, comme un Triton issu de Vulcain.
Par un remarquable privilège, Rodin est un des grands artistes au sujet desquels on a dit le plus de sottises, cela dans le camp de ses détracteurs, comme dans celui de ses admirateurs.
Il est dommage que son splendide Balzac notamment, ce moulage héroïque du rêve balzacien, n'ait pas retenu, tels les bronzes d'Egypte, les insanités proférées à son endroit et ne les restitue pas au crépuscule.
Ce serait un répertoire de la niaiserie ambiante, plus complet certes que "Bouvard et Pécuchet...".