Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (38)
(retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)
Aujourd'hui : Monet, qui "ajoute à l'univers"...
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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...
Monet, en son jardin de Giverny...
De "Devant la douleur", pages 147/148 :
"...Chéret et Monet étaient du dîner...
Le second, barbu, et assez renfermé, d'une grande finesse, et ne s'exaltant que pour parler des fleurs et de la nature, où son lumineux génie baigne spontanément.
Geffroy et Mirbeau, Franz Jourdain et moi, répétions très souvent, en parlant de Monet et de Rodin :
"Il est épatant... ses cathédrales et ses meules sont épatantes... sa porte de l'Enfer est épatante... quel coloriste épatant... quelle épatante vision des formes !"
De là, je crois bien, est venu le sobriquet de "types épatants".
J'aime mieux avouer tout de suite que ce point de vue est demeuré le mien.
Monet est un des très rares peintres qui aient su capter les rayons du soleil, les rayures de la pluie, et les jeux des couleurs ardentes parmi le soleil et la pluie.
Comme le vieil Hokousaï, il est fou de l'aspect des choses.
Il est de ceux qui ajoutent à l'univers par la représentation qu'ils en font.
J'ai admiré à travers les grilles, sans entrer, - car vous ne voudriez pas qu'on dérangeât un pareil artiste, - ses fameux jardins de Giverny, qui ressemblent tellement à ses toiles..."