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Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (21)

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 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : Trois maîtres : Just Lucas- Championnière, "admirable maître", Maurice Nicolle, "savant hors ligne" et Paul Reclus...

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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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Just Lucas-Championnière, 15 août 1843-22 octobre 1913.

 

De "Devant la Douleur", pages 82/83 :

"...Par contre, j'ai gardé un souvenir emerveillé des salles de Lucas-Campionnière à l'Hôtel-Dieu.
Cet admirable maître fut le premier à appliquer rigoureusement les méthodes pastoriennes à la chirurgie.
Nous montions chez lui prendre une leçon de minutieuse propreté, depuis les lits des malades, les vêtements des aides, jusqu'aux instruments.
Il opérait sans se presser, avec la grande préoccupation de laisser à son patient une existence possible, non diminuée par un trop grand saccage.
Il était économe des membres et des tissus d'autrui, d'une discrète charité, nullement desséchée par sa longue pratique.
Il demeurera, en dépit de sa modestie, une des très, très belles figures de la science française.
J'ai souvent regretté de n'avoir pas été son élève..."

 

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Maurice Nicolle (1862-1932).

 

De "Devant la Douleur", page 86 :

"...Maurice Nicolle, depuis chef de laboratoire chez Pasteur, était déjà, bien que tout jeune, un savant hors ligne; d'une érudition immense, d'une intelligence égale, d'un caractère rigide et entier.
Quand il avait déclaré, en levant le médius de la main droite et en avançant le maxillaire inférieur, qu'un tel était "un type ultra-médiocre" ou au contraire "un type épatant", il n'y avait qu'à s'incliner.
On le savait aussi calé en littérature et en musique qu'en médecine et en histoire naturelle, critique sévère, mais excellent, avec cela sans nulle pédanterie.
Bref, quand dans notre génération on avait dit "Maurice Nicolle", on avait tout dit.
Il avait été reçu second à l'internat dans cette même promotion où le premier fut Arrou, qui depuis a fait une carrière si brillante dans la chirurgie.
Ses maîtres ne tarissaient pas d'éloges sur son compte. Il était pour ses malades le dévouement même. Enfin, de l'avis unanime, la médaille d'or lui revenait de droit, même sans concours..."

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 Paul Reclus, 1847-1914

 

De "Salons et Journaux", pages 219/220 :

"Le chirurgien Paul Reclus était aussi anarcho qu'il est possible de l'imaginer, mais d'une séduisante intelligence et savoureux comme un pain un peu brûlé.
Quand j'apercevais, de l'antichambre, sa petite silhouette grisonnante, son visage creusé, sa barbiche, j'allais à lui tout droit, avec la certitude d'entendre quelque chose de neuf et d'intéressant...
...avec cet homme-là, toute dispute tournait à un peu plus de sympathie pour lui, vu sa bonne foi, sa chaleur et ce je ne sais quoi qui émane d'une personne dévouée au genre humain, sans phrase ni attitude...
...Peu dialecticien, il n'écoutait guère les raisons qu'on lui donnait, car la charité, la générosité l'emportaient en lui sur le jugement.
Il était, dans son métier, un dispensateur de bienfait, une conscience scrupuleuse, "quelqu'un de chic", comme on dit en salle de garde. Et comme il riait bien, franchement !
Je ne pardonne pas à la mort d'avoir enlevé si tôt Vivier, Brissaud et Reclus. Après tout, peut-être leur en voulait-elle de la retarder trop souvent..."

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